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Leila Olivesi Trio emballe le Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Leila Olivesi Trio

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 28 août 2021, 21h

Leila Olivesi: piano, compositions, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

 

Mon premier concert au Café Laurent, 33 rue Dauphine, 75006 Paris, France. Il s'agit du salon d'un hôtel 5 * , lui même installé dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, rive gauche, entre la Seine et la place de l'Odéon. C'est dire si le lieu est élégant et confortable mais tolérant. J'ai pu entrer en tenue de cycliste sans difficulté ce qui n'aurait pas été possible dans une église italienne ou au Cercle national des Armées à Paris. 

Pour commencer , " Sugar Ray " (Phineas Newborn). Un hommage au boxeur Sugar Ray Robinson (1921-1989), je présume. Poids moyen, Sugar Ray Robinson est unanimement considéré comme le plus Grand boxeur de l'histoire. Même Mohamed Ali plaçait Sugar Ray au dessus de lui. " Le rythme est la chose la plus importante en boxe. Chaque mouvement que l'on fait commence avec le coeur " (Sugar Ray Robinson). Ce qui vaut pour la boxe, vaut pour le Jazz. Ca balance comme les pas de Sugar Ray sur le ring. Léger et puissant en même temps. Assez d'énergie pour nous réveiller mais sous contrôle pour ne pas sortir du cadre. Sur un petit geste de tête de Leila, solo de Yoni à la contrebasse et Donald passe aux balais. Petit break de batterie aux baguettes. Chacun son tour.

Un hommage à la pianiste Geri Allen avec une de ses compositions, " Drummer Song ". Oh, le piano chante sous les doigts de Leila! Un son de ritournelle rythmée. Batteur aux baguettes. La pianiste joue en boucle et le batteur apporte les variations. Puis la pianiste se lance, ponctuée par la contrebasse et la batterie. Puis l'air en boucle revient main gauche dans les graves alors que la main droite parsème des aigus. C'est de la mécanique de précision avec de l'émotion. Bref, c'est de la musique. 

" Danse pour Nefertiti " (Leila Olivesi). Cf extrait audio au dessus de cet article. Ca marche. Je hoche doucement la tête au rythme de la musique. Batteur aux baguettes. Solo de contrebasse. Ponctuation souple aux balais. La pianiste joue mezzo voce. Ca tient chaud à l'âme. Fauteuils confortables. Cadre agréable. Le trio repart avec le batteur aux baguettes.

" Dat Dere " (Bobby Timmons). Une composition du pianiste d'Art Blakey & The Jazz Messengers. Oscar Brown Jr y ajouta des paroles de comptine intelligente. Rickie Lee Jones la chante de façon charmante. Batteur aux balais. Un bijou funky. Solo bien grave et souple de la contrebasse. Ponctuations funky du piano et du batteur aux balais. 

" Missing C.C ", un hommage de Leila Olivesi à Claude Carrière(1939-2021), grande voix du Jazz sur Radio France. Solo de piano pour commencer. Une ballade. Un Blues lent même. Donald Kontomanou aux baguettes. Solo de contrebasse qui résonne bien dans mon ventre. Batteur tout doux aux balais. Le Blues se poursuit au piano. Le trio repart sur un air plus joyeux avec Donald aux baguettes. C'est dans l'esprit de Claude Carrière qui aurait, je le parie, aimé que l'on rit en sa mémoire. Courte citation de " Take the A train " de Billy Strayhorn, l'indicatif du grand orchestre de Duke Ellington, dont Leila Olivesi est une digne disciple. 

" Nica's Dream ", composition du pianiste Horace Silver en hommage à la baronne Pannonica de Koenigswarter (1913-1988), née Rotschild de Londres, grande mécène du Jazz. Un petit feeling latino comme c'est souvent le cas chez Horace Silver (1928-2014), de père Cap-Verdien, et très influencé par les musiques caribéennes et sud-américaines. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Ici, l'entrée est libre. Deux coquetèles sans alcool vous coûtent le prix d'une entrée dans un club de Jazz de la rue des Lombards, 75001 Paris, France mais avec un cadre et un confort pour le spectateur tout autre. Belle cavalcade du trio. 

Une version en trio d'un morceau composé par Leila Olivesi pour un nonet. Tiré de la Suite Andamane, album applaudi sur ce blog. Solo rebondissant de Yoni Zelnik pour commencer. Le shaker du barman fournit une curieuse ponctuation rythmique. " Le batteur est un barman de sons " (Jean Cocteau). Le batteur vient s'ajouter aux balais et le piano vient chanter la chanson. Charmante ballade. 

" Caravan " (Duke Ellington). Joliment masqué mais le thème est vite reconnaissable. Batteur aux balais. Ca aussi, c'est un hommage à Claude Carrière qui diffusa sur Radio France l'intégralité de l'oeuvre enregistrée de Duke Ellington en 400 émissions. Le public n'est pas ici par hasard. Ce ne sont pas seulement les clients de l'hôtel d'Aubusson venus jeter un oeil et une oreille. Ils sont là pour écouter et, quand ils parlent, ils le font sotto voce. Solo de batterie tout en souplesse. Donald, avec ses balais, égrène le sable sur ses tambours. Le trio repart en caravane guidée par la pianiste.

PAUSE

Pas de microphone. Pas de haut parleur. Pas de sonorisation. Pas de Larsen. Chaque instrument a son son naturel. Ca sonne mat avec le sol et les murs en pierre du XVIIe siècle. " Night and Day " un standard de Cole Porter. Donald Kontomanou est aux baguettes. La musique chante d'elle-même, sans paroles. Solo de contrebasse. Batteur aux balais. Quelques spectateurs sont partis à la pause mais ceux qui restent sont toujours aussi attentifs.

" Aung San Suu Kyi " (Wayne Shorter). Un hommage à la femme politique birmane qui a sa part d'ombre et de lumière et qui est, pour l'instant, dans l'ombre. Wayne Shorter a eu 88 ans le 25 août 2021. Cela se célèbre. Un air léger, bondissant, aux couleurs orientales. Batteur aux maillets.

" Firm Roots " (Cedar Walton). Un morceau aux racines solides en effet. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Solo de contrebasse toujours bien ponctué par la pianiste et le batteur aux balais. 

" Révolutions " tiré de l'album ' Utopia " de Leila Olivesi, célébré sur ce blog. Cf vidéo sous cet article. Solo de piano pour commencer. Le trio démarre avec le batteur aux baguettes. Solo de contrebasse. Donald tapote ses tambours à mains nues. Une chaleur répond à l'autre. La pianiste ponctue. En ce lieu, se tenait Le Tabou du temps de Boris Vian mais à la cave alors que le Café Laurent se trouve au rez-de-chaussée de l'hôtel d'Aubusson

" In a sentimental mood " (Duke Ellington). Solo de piano en intro bien entendu. Le trio enchaîne avec le batteur aux balais, tout aussi logiquement. Ca masse bien le cerveau. Passage aux baguettes puis retour aux balais. Le shaker du barman accompagne bien le final. 

" African Song " (Leila Olivesi). Pianiste, contrebassiste, batteur aux baguettes se succèdent. Solo de contrebasse ponctué aux baguettes pour une fois. Jolie marche énergique en piano solo. 

" Winter Flower " écrit par Leila Olivesi pour fêter la naissance de sa fille un 24 décembre. Une ballade. Batteur aux maillets. Ballade pleine de l'amour et de la tendresse d'une mère pour sa fille. Les tambours de la batterie vibrent à l'unisson avec le piano. Fin en piano solo.

Let's go back to Duke Ellington annonce Leila Olivesi. En fait, " Take the A train " est une composition de Billy Strayhorn, devenue l'indicatif du grand orchestre de Duke Ellington. Même les Rolling Stones l'utilisèrent pour ouvrir leurs concerts. Sûrement à la demande de leur batteur Charlie Watts, un fou de Jazz, récemment décédé.

Pour finir, " Moanin " d'Art Blakey & The Jazz Messengers. Une autre composition du pianiste Bobby Timmons. Leila Olivesi implique le public et sépare la salle en 2 pour chanter " Oh Lord " en réponse à la phrase du piano selon le vieux principe des musiques traditionnelles du " Call and Answer " ( " Chjam'è  rispondi " dans le chant corse, antiphonie dans la musique dite classique, Coro Pregon dans la musique cubaine, système utilisé aussi dans la musique africaine, la Cumbia colombienne...). Après tout, il s'agit d'une sorte de Gospel. Quoiqu'impie et masqué, je chante aussi. Donald Kontomanou distribue les pains à la batterie en fidèle disciple d'Art Blakey. 

Je suis déçu en bien, comme disent les Suisses, tant par le lieu que par le public. La musique est au niveau que j'attendais de tels musiciens. 

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Sélection de concerts de Jazz pour septembre 2021

Publié le par Guillaume Lagrée

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices sophistiquées, lecteurs raffinés, armé de partialité et de mauvaise foi, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz sur France et sur Suisse pour septembre 2021. A écouter masqué et vacciné, bien entendu. 

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris). Pas de podcast. En septembre 2021, 10e épisode avec 8  diffusions: lundi 6 , 13, 20 & 27 septembre à 22h; vendredi 3, 10, 17 & 24  septembre à 12h . Jazz d'hier avec Chet Baker à Paris et à Nice. 

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York. 

Concerts diffusés en direct sur Internet puis en différé pendant 6 jours. Un club de Jazz de New York livré chez vous sans autre frais que la connexion à la Toile. Vos dons sont les bienvenus. 

Blues and Roots Festival à Meyreuil (13) du vendredi 10 au dimanche 12 septembre 2021 avec Big Daddy Wilson, Eric Gales, Raphaël Imbert, Robin Mac Kelle...

40e festival Jazz de l'AMR à Genève (Suisse) du jeudi 16 au dimanche 26 septembre avec plus de 40 événements (concerts, films, débats, expositions). Artistes inconnus de mes services sauf le double dames Joëlle Léandre (contrebasse) & Elise Caron (chant) le lundi 21 septembre à 21h30. Cf photographie au dessus de cet article. 

A Paris, festival Jazz à la Villette du mercredi 1er au dimanche 12 septembre avec Dan Tepfer & Cecile Mac Lorin Salvant (3/09, 20h),Thomas de Pourquery & Supersonic (08/09, 20h). un hommage à Prince par Jeanne Added & Bruno Ruder (01/09, 20h), Dizzy Gillespie El Afro Cubano par Mansfaroll (11/09, 20h30).

A Paris, du mardi 31 août au jeudi 2 septembre, à partir de 19h30, au Sunside, Trophées du Sunside: 3 concerts par soirée pour faire le tour de la fine fleur des jeunes pousses du Jazz en France. Entrée libre. A signaler, en toute subjectivité, la pianiste néerlandaise Pieternel Van Oers mardi 1er septembre à 21h.

Samedi 4 septembre:

- 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Switch Trio avec Fred Nardin (piano) & Maxime Fougères (guitare). Classieux. 

- 21h30, Paris, Le Sunside:" Tribute to Chet Baker " avec Robin Mansanti (trompette, chant), Alain Jean-Marie (piano) & Jean Bardy (contrebasse). La réincarnation de Chet Baker avec deux de ses accompagnateurs. Classieux. 

Jeudi 9 septembre, 21h, Paris, Le Sunside: Otrium avec Quentin Ghomari (trompette), Yoni Zelnik (contrebasse) & Antoine Paganotti (batterie).

Vendredi 10 septembre, 20h, Paris, Le New Morning: Kapital avec Mario Canonge (Martinique, piano) & Erik Pedurand (Guadeloupe, chant). Une histoire économique des Antilles françaises en musique. Cf vidéo sous cet article.

Samedi 11 septembre, 21h, Paris, Café Laurent: Ricardo Izquierdo (sax ténor), Vincent Bourgeix (piano), Frédéric Chiffoleau (contrebasse) & Arnaud Lechantre (batterie). 

Mardi 14 septembre, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Sdrjan Ivanovic Blazin Trio. Un groupe acclamé sur ce blog. 

Mercredi 15 septembre:

- 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Florent Pellissier Quintet, groupe célébré plusieurs fois sur ce blog. 

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: duo de pianos France & Congo , Laurent de Wilde & Ray Lema

Jeudi 16 septembre, 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Florent Pellissier Quintet, groupe célébré plusieurs fois sur ce blog. 

Vendredi 17 septembre:

-20h30, Les Lilas (93), Le Triton: L'âme des poètes. La chanson française des années 1930-40 magnifiée par Elise Caron (chant), Guillaume de Chassy (piano), Arnault Cuisinier (contrebasse) & Thomas Savy (clarinettes). Cf photographie au dessus de cet article.

Samedi 18 septembre, 20h30, Boulogne-Billancourt (92), La Seine Musicale: Magic Fingers avec Biréli Lagrène, Sylvain Luc & Thomas Dutronc (guitares). Je vous laisse trouver l'intrus dans ce trio, lectrices sophistiquées, lecteurs raffinés. 

Dimanche 19 septembre, 18h30, Paris, Le Sunside: Tango Jazz Quartet " Hommage à Astor Piazzola ". 

Mercredi 22 septembre, 20h30, Boulogne-Billancourt (92), La Seine Musicale: Airelle Besson " Try ". Comme Barack Obama avec Meryl Streep, mon épouse sait que je suis amoureux d'Airelle Besson. 

Jeudi 23 à 21h & vendredi 24 septembre à 21h30, Paris, le Sunside: Marc Copland Trio. Classieux. 

Vendredi 24 septembre:

- 19h30, Paris, le SunsideWord Out Trio de Jim Funnell, pianiste au non sens si britannique. Cf extrait audio au dessus de cet article.

-19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Dmitri Baeveski Quartet

- 21h, Paris, Le Café Laurent: Yoann Loustalot (bugle), Christian Brenner (piano), Bruno Schorp (contrebasse) & Pier Paolo Pozzi (batterie). 

Samedi 25 septembre:

- - 21h, Paris, Le Sunside: Spirabassi avec Stéphane Spira (saxophones) & Giovanni Mirabassi (piano) pour leur album " Improkofiev ". Je parie qu'ils sont partis des compositions de Serge Prokofiev.

 21h, Paris, Le Café Laurent: Frédéric Borey (sax ténor), Christian Brenner (piano), Bruno Schorp (contrebasse) & Pier Paolo Pozzi (batterie). 

Dimanche 26 septembre:

- 15h & 17h, Le Sunside, Paris: Jazz et Goûter fête Miles Davis avec Leila Olivesi. Enfants, emmenez vos parents qui s'ennuient le dimanche. A leur âge, il est temps qu'ils découvrent Miles Davis (1926 - 1991), 30 ans après sa mort, avec une pianiste, compositrice, chef d'orchestre et mère de famille, la Dame Leila Olivesi

- 19h, Le Sunside, Paris: concert thématique de Jacques Vidal. Miles Davis acoustique avec Lionel Ezkénazi (narrateur) et Julien Alour (trompette). 

Mardi 28 septembre, 20h, Paris, Le Bal Blomet:  le trio Night Bus jouera l'album " Second Trip " encensé sur ce blog. 

Mercredi 29 septembre:

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: Paul Lay seul au piano. 

- 21h, Le Sunside, Paris: le duo Carl Schlosser (flûtes) & Alain Jean-Marie (piano) pour la sortie de l'album " We'll be together ". 

Jeudi 30 septembre:

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: Lou Tavano, chanteuse acclamée sur ce blog.

- 20h, Paris, Le New Morning: Ray Lema rend hommage à Franco. Pas au dictateur espagnol mais au Roi de la rumba congolaise, Franco Luambo Makiadi (1938-1989), dit Grand Maître , directeur de l'orchestre Tout Puissant OK Jazz. On entre OK. On sort KO. Show devant!

La photographie d'Elise CARON est l'oeuvre de l'Inéluctable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Enrico Pieranunzi & Diego Imbert en dialogue au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Enrico PIeranunzi par Juan Carlos HERNANDEZ

Enrico PIeranunzi par Juan Carlos HERNANDEZ

Enrico Pieranunzi & Diego Imbert

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Jeudi 26 août 2021, 21h

 

Enrico Pieranunzi: piano

Diego Imbert: contrebasse

 

Pas de batteur ce soir. Le trio avec André Cecarelli est réduit au duo. C'est un choix musical. Celui du dialogue permanent. Répertoire composé essentiellement de morceaux de musique classique arrangés par Enrico Pieranunzi (1949) qui enseigna pendant des décennies le piano au conservatoire Sainte Cécile de Rome et dont le pianiste préféré reste Arturo Benedetti Michelangeli (1920-1995). 

Le concert commence. Le public applaudit timidement un solo de contrebasse. Silence, on écoute. C'est très agréable mais je m'endors à 21h20 tant la musique me berce. Il me manque les coups de patte et de griffe du Cat André Cecarelli pour me réveiller. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Un morceau plus énergique pour me réveiller. Cela sonne un peu espagnol à mes oreilles. Bonne pulsation. Ca galope joyeusement. Ces hommes ont des doigts de fée. 

Pas compris le titre du 1er morceau. Le second s'intitule " Dance from the unexpected ". 

Tiré de l'album " Ménage à trois ", " Siciliano " la 2e partie de la sonate pour flûte BWV1031 de Jean Sébastian Bach.  Elle a été transcrite pour piano par Wilhem Kempff (1895-1991) et Enrico Pieranunzi l'a arrangé en jazzman italien sous le titre " Sicylian Dream ". Cf extrait audio au dessus de l'article. Ca balance tranquille. Bach est un Maître du Swing. C'est pour cela que les Jazzmen l'adorent. Comme le pianiste franco-américain Dan Tepfer et ses " Variations on Goldberg Variations " maintes fois célébrées sur ce blog. Ca danse bien. Bon crescendo final.

" Very early ", la première composition de Bill Evans (1929-1980), influence majeure d'Enrico Pieranunzi. Le seul pianiste de Jazz à ne pas être influencé par Bill Evans depuis 1960, c'est Martial Solal. D'où la singularité de Martial Solal. Le tempo est élastique, à la Bill Evans. Le temps se contracte et se rétracte à volonté. 

Enrico Pieranunzi nous explique sa relation difficile avec Jean-Sébastien Bach. C'est un Géant mais un peu lourd (un po pesante, in italiano). Je demande pardon aux Allemands dans la salle car c'est un Géant et je ne suis rien. Un morceau triste. Enrico PIeranunzi nous avertit. La musique ne traîne pas. Ca coule de source mais avec une certaine nostalgie, en effet. 

Un hommage au contrebassiste américain Charlie Haden (1937-2014), intitulé tout simplement " Charlie Haden ". Une ballade suave à souhait. Beau son de contrebasse. Obligé.

Ne serait-ce pas un standard du Jazz, " Come rain or come shine " ? Si ce n'est pas ce standard du Jazz, c'est sa version classique jouée par deux Jazzmen. 

PAUSE

La musique  est belle mais elle m'endort. Il est temps de rentrer dormir à mon domicile adoré. La chronique cesse donc ici.

 

Dans la vidéo ci-dessous, enregistrée au Jazzklub Divino, au Danemark, Enrico Pieranunzi joue en duo avec Thomas Fonnesebaek (contrebasse). Un dialogue bien plus énergique que celui auquel j'ai assisté au Sunside avec Diego Imbert. 

La photographie d'Enrico PIERANUNZI est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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JAZZ POWER: l'aventure Jazz Magazine 1954- 1974

Publié le par Guillaume Lagrée

JAZZ POWER!

L'aventure Jazz Magazine. 1954-1974

Delpire & Co. Paris. 2021. 272+68 p.58€

 

Exposition à voir aux Rencontres de la photographie d'Arles

jusqu'au dimanche 26 septembre 2021

 

" Nous mettrons les musiciens de Jazz dans une situation où on plaçait dans d'autres magazines, comme Match, les vedettes de cinéma. " (Daniel Filipacchi, 1956)

Lectrices photogéniques, lecteurs photographiques, le livre " Jazz Power. L'aventure Jazz Magazine 1954 - 1974 " ne saurait échapper à votre insatiable curiosité. Surtout si, comme moi, vous n'allez pas à Arles (13) d'ici le dimanche 26 septembre 2021 voir ces images exposées aux Rencontres de la photographie.

Jazz Magazine est né en 1954, un an avant la mort de Charlie Parker (1920-1955). D'emblée, le journal s'est placé du côté des Modernes, soutenant le Be Bop et tous les mouvements qui suivirent, accompagnant le mouvement des droits civiques aux Etats Unis d'Amérique par l'image et le texte.

Pour le son, Franck Ténot et Daniel Filipacchi animèrent pendant ces mêmes années 1954-1974, l'émission " Pour ceux qui aiment le Jazz " sur Europe 1 qui diffusait en direct des concerts des Géants du Jazz. Tous sont enregistrés et plusieurs sont en vente libre et légale.

C'est l'aventure des 20 premières années d'existence du magazine qui est ici retracée. Avec une pagination surprenante restituant le format d'origine du magazine. Je vous laisse le plaisir de la découvrir, lectrices photogéniques, lecteurs photographiques. " Le poids des mots, le choc des photos ", tel est le slogan de Paris Match où s'illustrèrent aussi Frank Ténot et Daniel Filipacchi, les fondateurs de Jazz Magazine. Slogan qui vaut aussi pour Jazz Magazine.

Mais là où Paris Match a d'emblée choisi la couleur (même Henri Cartier-Bresson photographiait en couleur pour Paris Match), Jazz Magazine a privilégié le noir et blanc, qui est l'essence de l'image du Jazz, celle des touches du piano et celle des hommes et des femmes qui le jouent et le chantent. Et là où Paris Match choisissait un ton politiquement neutre, Jazz Magazine adoptait un style militant, défendant la cause des musiciens en général et celle des Noirs puis Afro puis Africains Américains en particulier. D'où le titre " Jazz Power ", en écho au " Soul Power " de James Brown et au mouvement politique " Black Power "  tous issus de cette période 1954-1974

Tous mes héros musicaux sont présents dans ces pages, en majesté: Duke Ellington (1899-1974), Miles Davis, John Coltrane, Sonny Rollins, Dizzy Gillespie...

Au volume d'images (272 pages) se joint un volume de textes (68 pages) pour mettre en perspective l'évolution du Jazz et de Jazz Magazine durant cette période 1954 -1974 par Marie Robert, Clara Bastid & Jacques Loupias.

Bref, lectrices photogéniques, lecteurs photographiques, vous l'aurez compris le volume " Jazz Power " doit figurer parmi les joyaux de votre bibliothèque musicale. 

Pour illustrer l'évolution du Jazz en France durant cette période 1954 - 1974, je vous propose un extrait audio de Sidney Bechet (1897-1959) avec Martial Solal (1927), Pierre Michelot & Kenny Clarke en studio à Paris en 1957 (Sidney avait repéré Martial et demandé à enregistrer avec lui) et un film de Jean-Christophe AvertyMiles Davis (1926-1991) en concert au Palais des Sports de Paris le 15 novembre 1973 (Dave Liebman (1946) aux flûtes et saxophones). Commentaires avisés de Pierre Bouteiller (1934-2017), grand homme de radio, passionné de Jazz. " Miles, peux tu m'expliquer ce qu'un Blanc, Juif, saxophoniste de Jazz, fait avec tous ces Noirs dans un groupe de Funk? " demanda un jour Dave Liebman à Miles Davis. " Les gens aiment voir tes doigts bouger vite sur le saxophone, Dave " lui répondit Miles. 

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Le Jazz est bon pour la santé!

Publié le par Guillaume Lagrée

Resplendissantes lectrices, rayonnants lecteurs, vous le saviez déjà mais le fait est désormais scientifiquement démontré.

Ecouter du Jazz est bon pour la santé!

Une étude de l'université d'Aarhus (Danemark) portant sur 215 consommateurs, 114 de la République populaire de Chine et 101 du Royaume du Danemark, a analysé les effets de l'écoute de musique " saine " et de musique " malsaine " sur l'attention portée à la qualité de l'alimentation.

Dans la musique " saine ", il y a le Jazz (glop). Dans la musique " malsaine ", le hard rock et le métal (pas glop). La musique saine favorise l'attention visuelle. La musique malsaine la perturbe.

Si vous écoutez du Jazz, vous avez plus de chance de consommer des fruits et légumes & de cuisiner sainement, ce qui constitue une des bases de la bonne santé. 

Si vous écoutez du hard rock et du métal, vous allez manger gras et vite, ce qui est mauvais pour votre santé.

Resplendissantes lectrices, rayonnants lecteurs, continuez d'écouter Ornette Coleman jouer " Focus on sanity " (cf extrait audio au dessus de cet article) et Dee Dee Bridgewater chanter " Dr Feel Good " avec Jon Faddis (trompette), Alain Jean-Marie (piano), Michel Gaudry (contrebasse) & Alvin Queen (batterie). Clark Terry assistait à ce concert du Bern Jazz Festival (Suisse), édition 1987. Dee Dee Bridgewater lui rend hommage en chantant le " Mumbles " avec la sourdine Harmon de Jon Faddis. La réaction de Clark Terry est filmée. Cf vidéo sous cet article. A savourer en cuisinant et en mangeant équilibré.

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Martial SOLAL, homme de bonne composition: le dossier de Citizenjazz

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices Zag, lecteurs Zig, dans la torpeur estivale du mois d'août, pas de nouveauté à vous proposer. 

Toutefois, comme il n'est jamais trop tard pour vous instruire et vous divertir, je vous propose la lecture du dossier Martial SOLAL, homme de bonne composition par Citizenjazz.

Ce dossier comprend notamment 2 interviews réalisées par mes soins lorsque je sévissais sur Citizenjazz de 1998 à 2007:

- une interview croisée sur la musique de film avec Martial Solal (1927) & Olivier Calmel (1974), tous deux pianistes, compositeurs et chefs d'orchestre (2007).

- une interview de Martial Solal sur plus de 60 ans au piano (2005)

Dans les chroniques de Citizenjazz sur Martial Solal, je mentionne évidemment celle du livre de Xavier Prévost, " Martial Solal, compositeur de l'instant " et de l'album du duo Martial Solal & Dave Douglas " Rue de Seine " par votre serviteur (2006).

Par ailleurs, Citizenjazz propose aussi une sélection des Galettes salées de Solal. Rien à voir avec la galette de blé noir chère aux habitants de l'Ille et Vilaine, ma terre natale. 

Il s'agit d'une sélection des meilleurs albums de la longue carrière discographique de Martial Solal réalisée par Martial lui même et sa fille Claudia Solal, chanteuse maintes fois louangée sur ce blog.

Dans la sélection figure La suite n°1 en ré bémol pour quartette de Jazz, oeuvre unique pour son époque (1959).   Avec Roger Guérin (trompette), Paul Rovère (contrebasse) & Daniel Humair (batterie). Cf extrait audio au dessus de l'article.

Ainsi que " Sans tambour ni trompette " (1970) son album en trio avec Jean-François Jenny Clarke & Gilbert Rovère (contrebasses). Une oeuvre unique. Les Américains n'ont rien produit de tel, à ma connaissance. Cf vidéo sous cet article à partir de 4'20. Dans la vidéo, Guy Pedersen remplace Jean-François Jenny Clarke à la contrebasse.

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Percutant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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