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Ben Sidran de retour au Sunside avec Rick Margitza

Publié le par Guillaume Lagrée

Ben Sidran Quartet

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Jeudi 27 mai 2022, 20h30

Concert de sortie de l'album " Swing State "

Ben Sidran: piano, chant, MC

Alan Hampton: contrebasse

Leo SIdran: batterie

Rick Margitza: saxophone ténor

J'étais au Sunside le 1er novembre 2019 pour un précédent concert de Ben Sidran en 4tet avec Rick Margitza. Depuis, il n'était pas revenu jouer à Paris en raison du Covid. 

Les musiciens sont tellement contents de retrouver le public du Sunside qu'ils sont sur scène à 20h32. Professionnalisme américain. Respect. Un petit air funky pour commencer. Je bats la mesure du pied droit. Leo Sidran, fils de Ben Sidran, joue avec une baguette dans la main gauche et un balai dans la main droite. Ca groove tranquille et c'est très bon. Ben Sidran vient de sortir son premier album instrumental " Swing State ". Il aura 79 ans cette année 2022. C'est dire si cet homme vieillit bien. C'est d'ailleurs le titre album qu'ils jouent. Un morceau qui se moque du golf, sport que je ne pratique pas. Cf audio au dessus et vidéo en dessous de cet article. 

S'ensuit une chanson dédiée à 58 de ses pianistes préférés (sic). Ben Sidran est un grand pédagogue du Jazz. Docteur ès lettres avec une thèse sur l'histoire du Jazz. Animateur et producteur d'émissions de radio et de télévision. Journaliste de la presse musicale. Quand il joue et chante, il enseigne encore. Le jeu consiste à noter les 58 pianistes de Jazz dont il chante les louanges. Je n'y ai pas joué mais j'ai apprécié cet hommage bluesy  à ses Maîtres, tous Américains je présume. 

Puis " I must be wrong ", une chanson philosophique, pleine de syllogismes. 

Puis un des classiques de Ben Sidran, " Don't cry for no hipster ". Une chanson qui se moque gentiment des branchés de New York. Intro en piano solo. Une ballade. Batteur aux balais. Intro en solo piano & voix. Un classique de Ben Sidran. Rick Margitza nous sort un solo chaud, viril, charpenté dans la droite lignée de Dexter Gordon

Une chanson existentialiste qui rend hommage à Albert Camus, écrivain français, prix Nobel de littérature, qui fréquentait les clubs de Jazz en son temps. Le mythe de Sisyphe cher à Camus correspond bien à la vie du jazzman selon Ben Sidran. Se lever le matin, trouver un concert, le répéter, le jouer, se faire payer puis recommencer. La bonne nouvelle, c'est qu'il est musicien de Jazz. En effet, je l'entends chanter l'homme qui pousse son rocher en haut de la colline. Un autre classique de Ben Sidran. Cette chanson est un excellent anti dépresseur, sans effet secondaire. Gros son du ténor qui s'envole au dessus de la rythmique qui chauffe sans pollution. 

Une chanson philosophique sur la vieillesse. Ben Sidran est né en 1943. " Si nous ne devenons pas vieux, nous ne devenons rien ". Logique car, si nous ne devenons pas vieux, c'est que nous sommes morts. Il se rappelle sa jeunesse du temps où il respectait les Anciens. Qui est le vieux gars maintenant? Who is the old guy now? 

PAUSE

Démarrage sur un Blues funky.  Leo Sidran tient un balai dans la main droite et une baguette dans la main gauche. Rick Margitza vient ajouter la flamme du sax ténor. Instrumental. Ca groove bien. Rick étire les sons, arrête, reprend, attise notre appétit de musique. 

Une composition qui a valu à Ben Sidran son entrée dans les 850 000 membres de the American Society of Authors Composers and Publishers. Est-il vraiment un compositeur? Lui même semble en douter. Batteur aux baguettes. 

Ben Sidran nous présente la chanson suivante. La philosophie du Jazz est amusante. Il faut de l'humour pour jouer du Jazz. Bonne chance pour trouver de l'humour dans cette chanson. Tiré du recueil  " Poeta en Nueva York " écrit en 1929- 1930 quand Garcia Lorca était étudiant à la Columbia University. " Le grand homard arsenical a ffinlement appris à voler ". Je traduis de l'anglais un vers que j'ai entendu traduit de l'espagnol. Bref, ma version n'est pas fiable. Ben Sidran a consacré un album à Garcia Lorca et a rendu visite au Musée Garcia Lorca à Grenade, Andalousie, Espagne. Il a demandé à la conservatrice du musée ce que signifiait ce vers surréaliste. Après une nuit de réflexion, elle lui a répondu le lendemain " Le grand homard arsenical a appris à voler ". Merci, Madame. Le batteur est aux baguettes. Chanson sur le goût de New York. Nous y sommes. Un Blues évidemment qui décrit la ville et son ambiance. Margitza ajoute un solo poignant. 

Une composition de Duke Ellington à laquelle Ben Sidran a ajouté des paroles. Il a ensuite découvert qu'il existait déjà des paroles sur ce thème mais il les a trouvé ringardes. Peut-être que ses paroles sont ringardes aussi avoue t-il. " Drop me off in Harlem ". Quand Louis Armstrong enregistra la chanson avec Duke Ellington, il créa ses propres paroles. Ca swingue bien. Batteur aux balais. Solo swinguant de Rick Margitza. Bien entendu, Rick Margitza ne joue pas comme Ben Webster mais il l'a en mémoire. 

" New York New york! The city so nice that they named it twice ". Ben Sidran est arrivé à New York en 1965, depouis Chicago, par un Greyhound bus. Il est arrivé dans la 52e rue à 11h . Il s'est planté devant le Birdland et il a attendu l'heure d'ouveture soit 19h. C'est dire sa motivation. Une chanson de Bob Dylan. Grâce à Ben Sidran, enfin nous pouvons comprendre les paroles de Bob Dylan! Prix Nobel de littérature. Il n'a pas été chercher le Prix mais il a accepté le chèque.  Un air de Jazz funky. " Tangled up in blue ". Un des premiers classiques de Bob Dylan en effet. Batteur aux baguettes. Dans son solo de sax ténor, Rick Margitza rend hommage à son ancien patron, Miles Davis, avec une courte citation de " Jean-Pierre ", ballade de Miles elle même tirée de la mélodie d'une vieille berceuse française " Do do l'enfant do ". Ca balance sévère. Je bats la mesure du pied droit.

Ben Sidran entame un petit Blues. Batteur aux balais. C'est le morceau de fin du 2e set. Une chanson philosophique de nouveau. " Don't worry about a thing cause nothing's gonna be alright ". Ne vous inquiétez de rien car rien ne se passera bien. Malgré le titre, la chanson n'a rien de pessimiste du tout. Elle est même franchement joyeuse.

PAUSE

Ben Sidran nous donne toujours une cure de bonne humeur et d'énergie mais je suis fatigué tout de même et il y a école demain. Pour moi, le concert est donc fini. 

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Sélection de concerts de Jazz en France pour juin 2022

Publié le par Guillaume Lagrée

Jérôme Sabbagh par Juan Carlos HERNANDEZ

Jérôme Sabbagh par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, armé de partialité et de mauvaise foi, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz en France pour le mois de juin 2022. 

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris) . En juin 2022, 19e épisode avec 8  diffusions: lundi 6 , 13, 20 & 27 juin à 22h; vendredi 3, 10, 17 & 24  juin à 12h. Au programme, le Jazz d'aujourd'hui avec  Martial Solal, Eric Seva, Edouard Ferlet, Leila Olivesi, Adrien Chicot, Sylvain Cathala, Christophe Marguet.   Individus tous très favorablement connus de nos services. Cf extrait audio au dessus de cet article.

- Samedi 18 et dimanche 19 juin de 13h30 à 14h (heure de Paris), sur France Culture, émission en 2 parties " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie et au mouvement des droits civiques.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. Disponible en podcast après diffusion.

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour,  les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York. Cf photographie au dessus de cet article.

Mercredi 1er: : Adam O’Farrill
Mercredi 8: Jêrome Sabbagh Trio featuring Al Foster (Joe Martin, Al Foster).

Mercredi 15: Jonathan Blake
Mercredi 22::  Nikara Warren Group

Mercredi 29: Robin Verheyen Trio (Drew Gress, Billy Hart)

Concerts diffusés en direct sur Internet puis en différé pendant 6 jours. Un club de Jazz de New York livré chez vous sans autre frais que la connexion à la Toile. Vos dons sont les bienvenus. 

Chaque lundi à 14h (New York) , 20h (Paris), le pianiste franco-américain Dan Tepfer maintes fois célébré sur ce blog donne en direct un concert public gratuit sur sa chaîne Youtube et sa page Facebook. Parfois seul, parfois accompagné. Entrée libre.

Mardi 21 juin 2022, 40e anniversaire de la Fête de la Musique. En cherchant bien, vous trouverez du Jazz au programme.

A Paris, au Baiser Salé, ce sont les Caribéennes de mai, jusqu'au samedi 11 juin 2022, 40 concerts, 120 musiciens de Jazz caribéen avec le parrainage de Thomas Boutant, directeur artistique du Biguine Jazz Festival de Martinique

A Paris, au Sunset-Sunside, festival Vocal Session tout le mois consacré aux chanteurs et chanteuses de Jazz comme son titre l'indique. 

En Bourgogne Franche-Comté, département du Jura, à Lons le Saunier, festival Couleurs Jazz du jeudi 26 mai au samedi 5 juin 2022 avec Nicolas Gardel, Julien Lourau... Rien à voir avec Couleurs Jazz Radio où l'auteur de ce blog sévit chaque lundi à 22h & chaque vendredi à 12h (heure de Paris) dans l'émission " Le Jars Jase Jazz ". 

En région Pays de la Loire, dans la Sarthe, au Mans, à l'abbaye de l'Epau, 42e Europa Jazz Festival du mercredi 1er au dimanche 5 juin. Airelle Besson, Louis Sclavis, Sylvain Rifflet... font leur programmation. 

En région Centre, dans le Loiret, festival de Sully et du Loiret, du jeudi 2 au jeudi 26 juin avec le trio de Paul Lay (vendredi 3 juin) et Michel Portal (jeudi 16 juin). 

En Ile de France, dans les Yvelines, festival de Jazz de Maisons-Laffitte du vendredi 17 au dimanche 26 juin avec Edouard Ferlet, MOM (Pas le ministère des outre-mer mais François Moutin, Jowee Omicil, Louis Moutin), Michel PortalAnne Pacéo...

En Ile de France, dans les Hauts de Seine, festival de Jazz de la Défense du lundi 20 au dimanche 26 juin. Tous les concerts sont gratuits. Avec le 45e concours national de Jazz de la Défense, Fiona Montbet, Herbie Hancock...

En Ile de France, en Seine et Marne, dans le parc du château de Fontainebleau, festival Django Reinhardt du jeudi 23 au dimanche 26 juin avec Rhoda Scott Lady All Stars, Anne Pacéo... La tombe et la statue de Django Reinhardt restent elles à Samois sur Seine (77), charmant village entre la Seine et la forêt de Fontainebleau, là où se déroulait depuis 1968 un festival Django Reinhardt où les plus grands guitaristes du monde sont venus jouer en sa mémoire.

Mercredi 1er juin, 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Jean-Michel Proust 4tet. Tribute to Barney Wilen. Il est toujours bon de rendre hommage à Barney Wilen

Vendredi 3 juin:

- 20h30, Paris, Le 360 Music Factory: Camille Bertault et ses hommes (Fady Farah, Christophe Minck, Minino Garay). Cf vidéo sous cet article.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Payen/Ducret/Helary/Pifarely. Ouvrez grand vos cerveaux!

Samedi 4 juin:

- 20h30, Vincennes (94), Auditorium Jean-Pierre Miquel: Omar Sosa & Gustavo Ovalles, duo déjà célébré sur ce blog. 

- 20h30, Paris, Café Laurent: quartet de Rémi Decormeille avec Olivier Ker Ourio, Yoni Zelnik & Baptiste Thiébault. Classieux. Entrée libre. 

Dimanche 5 juin, 20h, Paris, La Rhumerie: Dmitri Baevsky Quartet. Entrée libre.

Mardi 7 juin, 20h30, Paris, Le Sunset: Sylvain Rifflet Rébellion(s).

Mercredi 8 juin, 21h30, Paris, Le Sunside: Michel Benita 4tet " Looking at sounds " avec Jozef Dumoulin (Fender Rhodes). Ouvrez grand vos oreilles et vos cerveaux!

Jeudi 9 juin:

- 20h, Paris, le Café de la Danse: le collectif Medz Bazar nous invite en Insanistan, un voyage musical intercontinental entre Arménie, Turquie, France et Amérique;

- 20h30, Paris, Le Bal Blomet: Jeudi Jazz Magazine. Soirée Jazz Créole avec la famille Abraham: Cynthia (chant), Clelia (piano, choeurs), Zacharie (contrebasse) + Tilo Bertholo (batterie). Les Sultans du Swing jouent Créole.

- 20h30, Paris, ECUJE: Concert solidaire pour l'Ukraine. Le Jazz se mobilise avec des musiciens Français, Russes, Américains...

Vendredi 10 juin, 21h, Paris, Studio de l'Ermitage: Aurélien Bouly. Concert de sortie de l'album " Okun " célébré sur ce blog.

Samedi 11 juin:

- 19h30, Paris, Maison de la Radio: double concert enregistré par France Musique. Yves Rousseau " Fragments " suivi de Jean-Marie Machado " Majakka "

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Joelle Léandre (contrebasse) & Myra Melford (piano). Un double dames créatif.

- 20h30, Paris, Le Sunside: Estelle Perrault 5tet. Jazz vocal. 

Dimanche 12 juin, 20h, Paris, New Morning: Pegazz Festival 2022 avec le trio Triceratops & l'orchestre Grand Schwab. Marc Benham, maintes fois célébré sur ce blog, est le pianiste des deux groupes. 

Lundi 13 juin, 21h, Paris, Studio de l'Ermitage: Pegazz Festival 2022 avec Otrium & PJ5 dont Quentin Ghomari (trompette) & Paul Jarret (guitare) déjà célébrés sur ce blog.

Mardi 14 juin,  21h, Paris, Studio de l'Ermitage: Pegazz Festival 2022 avec Dancing Birds & Les Rugissants. 

Jeudi 16 juin:

- 20h30, Paris, Le Sunset: Thierry Péala & Veronica Lherm & leurs invités rendent hommage à Tania Maria, Déesse de la chanson brésilienne. 

- 21h30, Paris, Le Sunside: Lou Tavano & Alexei Asantcheeff fêtent leurs 15 ans de complicité. Un duo déjà célébré sur ce blog.

Vendredi 17 juin:

- 20h30, Paris, Le Sunset: Thierry Péala & Veronica Lherm & leurs invités rendent hommage à Tania Maria, Déesse de la chanson brésilienne. 

- 21h30, Paris, Le Sunside: Lou Tavano & Invités. Une chanteuse déjà célébrée sur ce blog.

- 21h30, Paris, Le Baiser Salé: un trio de Cadors. Jean-Marie Ecay (guitare), Stéphane Kérecki (contrebasse) & Fabrice Moreau (batterie).

Samedi 18 juin:

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Médéric Collignon Jus de Bocse. Explosif!

- 20h30, Paris, Le Sunside: Lou Tavano " Uncertain Weather ". Chanteuse déjà célébrée sur ce blog. 

- 20h45, Paris, Le Café Laurent: Christian Brenner 4tet avec Sylvain Beuf (sax ténor), Gilles Naturel (contrebasse) & Pier Paolo Pozzi (batterie). Classieux. Entrée libre.

Dimanche 19 juin, 17h, Paris, concert privé sur réservation avant le mercredi 15 juin: Francesco Bearzatti & Laurent de Wilde improvisent sur la musique de Thelonious Sphere Monk (1917-1982).

Mardi 21 juin 2022, 40e anniversaire de la Fête de la Musique. En cherchant bien, vous trouverez du Jazz au programme.

Mardi 21 juin, 20h45, Paris, Le Café Laurent: Robin Mansanti (chant, trompette) & Dexter Goldberg (piano). La réincarnation de Chet Baker. Entrée libre.

Vendredi 24 juin, Paris, Le Café Laurent: trio Christian Brenner, Gilles Naturel, Philippe Soirat. Classieux. Entrée libre.

Samedi 25 juin:

- 20h30, Paris, Le Sunside: Ricky Ford Quartet. L'essence du Hard Bop.

- 20h45, Paris, Le Café Laurent: Christian Brenner 4tet avec Yoann Loustalot (trompette). Classieux. Entrée libre.

Lundi 27 juin, 20h, Paris, La Rhumerie: Sandro Zerafa 4tet. Guitariste maltais chanté sur ce blog. Entrée libre.

Jeudi 30 juin:

- 20h30, Paris, ECUJE: Magic Malilk Dream Team 

- 20h30, Paris, Le Sunset: 3 ténors autour de Simon Goubert (batterie) & Emmanuel Bex (orgue Hammond).

Cf.

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Anteloper " Pink Dolphins "

Publié le par Guillaume Lagrée

Anteloper

" Pink Dolphins "

Sortie le vendredi 17 juin 2022

En tournée internationale

Concerts en France

Nantes (44), Festival des Rendez-vous de l'Erdre, vendredi 26 août 2022

Mulhouse (68), Festival Météo, samedi 27 août 2022

 

Anteloper est composé de

Jaimie Branch: trompette, voix, synthétiseur

Jason Nazary: batterie, synthétiseur

Lectrices électriques, lecteurs électroniques, comme vous avez pu le remarquer, ce blog ne parle guère des expérimentations mêlant Jazz et musique électronique. En principe, cela ne m'intéresse pas. A tout principe, son exception. En voici une avec le duo Anteloper venu de Brooklyn, New York, USA, actuellement en tournée européenne avec une seule date en France, en région Auvergne Rhône Alpes, à Lyon, au Périscope, le vendredi 27 mai 2022 à 21h.

Anteloper est un duo féminin & masculin. Jaimie Branch joue de la trompette, chante (cf " Earthlings " en vidéo sous cet article), joue des synthétiseurs. Jason Nazary joue de la batterie et des synthétiseurs. Officiellement. J'écris officiellement car le résultat me sidère. A deux, un homme, une femme aucun chabada bada mais plus de son que bien des orchestres.

La technologie ne suffit pas. Encore faut-il du goût et de l'imagination. Jaime Branch & Jason Nazary en ont à foison. Le dauphin rose est le plus grand dauphin d'eau douce. Il nage dans le plus grand fleuve, l'Amazone. C'est une espèce en danger. Il est ici défendu dans le 2e titre de l'album " Delfin rosado ". Cette musique a un message écologique manifestement. " Earthlings " le 3e morceau de l'album, ce sont les Terriens que vous êtes lectrices électriques, lecteurs électroniques. Nous sommes tous unis sur la même planète. " One living genus " (Un genre vivant) est le 5e et dernier titre de l'album.

Si, comme moi, comme les membres d'Anteloper, vous considérez " Live/Evil " de Miles Davis/Selim Sivad (1970) comme un chef d'oeuvre, vous allez vous régaler en écoutant " Pink Dolphins ", lectrices électriques, lecteurs électroniques. 

La filiation s'entend dès l'ouverture du 1er morceau " Inia ". Ce son de guitare, produit par l'électronique, cette batterie qui vous fracasse sans vous brutaliser, ce son de trompette. Cela vient du Miles Davis électrique des années 1970. Mais nous sommes 50 ans plus tard. Il s'agit d'aller plus loin. Avec des sons venus de l'Amazonie, fantasmée dans " Delfin rosado " (2) tout en gardant cette pulsation urbaine de New York que Miles Davis jouait si bien en son temps.

L'album est dense, prenant. Je n'ai pas compté sa durée tant la musique me captive. Il est structuré avec une ouverture et un envoi final qui annonce de nouveaux horizons, ceux d'un genre unique " One living genus ". Seulement 5 morceaux mais chacun porte en lui un univers et tout s'enchaîne logiquement . Musique parfaitement structurée, rigoureuse et qui vous perturbe avec des sons " parasites " placés à volonté pour vous surprendre, lectrices électriques, lecteurs électroniques. Spécialement dans l'envoi final, " One living genus ". 

Je peux danser sur cette musique, l'écouter seule, l'écouter en fond sonore d'un match des Internationaux de France de tennis à Roland-Garros. Faites en l'usage qu'il vous plaira, lectrices électriques, lecteurs électroniques. 

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Edouard Ferlet & Violaine Cochard fêtent 10 ans de duo au Bal Blomet

Publié le par Guillaume Lagrée

Plucked / Unplucked

Bal Blomet

Paris, Ile de France, France

Vendredi 20 mai 2022, 20h

Violaine Cochard: clavecin

Edouard Ferlet: piano

Invités

Pascal Schumacher: vibraphone

Sylvain Rifflet: clarinette, saxophone ténor

Jean-Philippe Viret: contrebasse

Valérie Gabail: chant

Lectrices baroques, lecteurs jazz, ce blog vous a déjà chanté les louanges d'un duo unique masculin-féminin, piano-clavecin entre Edouard Ferlet & Violaine Cochard, avec 2 albums   " Plucked/Unplucked " (2015) & " Plucked'n dance " (2018), un concert à Paris au Sunside en 2015, un concert à Paris au Café de la Danse en 2016 & un concert à Paris au Bal Blomet en 2020.

Voici que ce duo est de retour sur scène à Paris, au Bal Blomet pour fêter ses 10 ans d'existence en public et avec des invités. A l'origine, le duo est né d'une idée d'Arielle Bulteau pour son émission " Un mardi idéal " sur France Musique

Elle commence seule au clavecin. Quand il commence seul au piano, je reconnais un air de JS Bach. Qu'ils jouent ensuite en duo. Une musique aussi sensuelle que spirituelle. 

Je reconnais l'air au clavecin mais ce n'est plus du Bach. Moins énergique que le précédent mais toujours beau. Après une pièce pour clavecin de JS Bach, c'était " La danse des sauvages "  extraite des " Indes galantes " opéra de Jean-Philippe Rameau, oeuvre elle-même inspirée d'une danse des Indiens de Louisiane que l'auteur a vu à la Comédie italienne de Paris en 1725. Comme quoi, les liens musicaux entre Europe et Amérique sont bien antérieurs au Jazz. 

Sylvain Rifflet est le premier invité, à la clarinette. Pour jouer une danse d'un compositeur italien anonyme du XVIII° siècle. Effectivement, c'est bien dansant. La clarinette de Sylvain Rifflet se mêle parfaitement au duo. Je vois bien la danse paysanne après une journée de travail. Impro puis retour au thème pour l'envolée finale.

Pascal Schumacher monte sur scène. Pour jouer " Les danses de travers " d'Erik Satie transformées en " La danse de profil ". En effet, pianiste et claveciniste présentent leur profil au public, pas forcément leur meilleur alors que le vibraphoniste joue de face, comme tout percussionniste. C'est bien du Satie. Lent, calme, presque statique. Le vibraphone ajoute sa couleur métallique au duo. Un petit air pur et simple qui entre dans ma tête et ne me lâche plus. Très élégant. C'est bien Esoterik Satie.

Retour au duo. Edouard tape dans les cordes du piano et le fait vibrer. Il arrive à le faire sonner comme un didgeridoo, une guitare basse. Violaine produit des sons électriques de son clavecin. Ca tourne à la musique répétitive et envoûtante. D'où cela vient-il? De Bela Bartok. 2 pièces pour violon transformées en " Bartok and Roll ". 

Le duo devient sextet avec Jean-Philippe Viret, Pascal Schumacher, Sylvain Rifflet au sax ténor et Valérie Gabail. Pour interpréter une composition d'Edouard Ferlet dont le titre m'échappe. Valérie Gabail est une chanteuse lyrique. Cela s'entend. Une chanson d'amour en français. Le son de la contrebasse à l'archet et celui du sax ténor s'unissent. La chanteuse s'efface. Contrebasse en pizzicato, sax ténor. Ca sonne plus Jazz. Beauté neuve par l'instrumentation mais d'un classicisme épuré. Sylvain Rifflet joue en disciple de Stan Getz mais pas en imitateur. 

Un morceau que j'adore. Le tango magnétique d'Edouard Ferlet. Morceau final de l'album " Plucked unplucked ".  Cf extrait audio au dessus de cet article. Joué en quartet avec contrebasse et vibraphone. Dialogue de percussions entre le piano frappé dans les cordes et les lamelles du vibraphone. Jean-Philippe Viret tape aussi ses cordes. Le clavecin ajoute des nappes de sons. Sublime vous dis-je.

Trio piano, clavecin, contrebasse. Viret vient du classique et cela s'entend dans son jeu. Il passe de l'archet aux mains nues et la musique devient une sorte de ballade entre Jazz et romantisme. Ca pulse tout en restant rêveur. Après " Magnetic tango ", c'était une autre composition d'Edouard Ferlet.

" Miss Magdalena " inspirée par l'épouse de JS Bach qui n'aurait pas seulement copié la musique de son mari mais l'aurait aussi composée, pour certaines oeuvres. Il existe de savantes études musicologiques sur le sujet. Je vous les laisses les lire, lectrices baroques, lecteurs jazz. Retour de la chanteuse. Solo de clavecin pour commencer. Chant baroque. Honneur aux Dames vu le sujet. Duo piano & clavecin. Tout en douceur. Il vient apporter une vague à l'âme supplémentaire. Dans le final, je reconnais ce fameux Prélude de Bach , que chantait Maurane, au clavecin.

Une nouvelle composition pas jouée, pas répétée, nous prévient Edouard Ferlet. La preuve. Violaine Cochard lui montre les partitions pour bien s'entendre ce qu'ils vont jouer. Duo entre piano romantique et clavecin baroque. Passionné

" Utopia ". Retour sur scène de Jean-Philippe Viret & Pascal Schumacher.  Edouard s'amuse à frotter une corde dans les cordes du piano. JP Viret prolonge le son à l'archet & Pascal Schumacher au vibraphone. C'est le mystère de l'Utopie. Ne pas confondre avec l'album Utopia de la pianiste et compositrice Leila Olivesi. Tiens, le clavecin sonne comme une guitare. Ca sonne espagnol. Premier solo de contrebasse grave, majestueux, légèrement souligné par les 3 autres musiciens. 

Retour au duo pour le final. " Aparté " d'après JS Bach. Cf vidéo sous cet article. Tiré de l'album " Plucked unplucked ". Un morceau que j'aime beaucoup aussi. Où l'aigre du clavecin fournit le contrepoint parfait à la gravité du piano. Démarrage en douceur puis le clavecin joue une sarabande folle mais maîtrisée. Ensuite, le duo file à toute allure, synchronisé. Les 2 moteurs sont allumés. La fusée décolle. Arrêt net pour marquer une pause avant de repartir de plus belle. " Les bons mûrissent. Les mauvais pourrissent " (Victor Hugo). Edouard Ferlet & Violaine Cochard sont dans les bons. 

RAPPEL

Un lamento de Claudio Monteverdi en sextet. Sax ténor. Paroles en anglais. Pour du Monteverdi, c'est louche voire suspect. Ca sonne bien tout de même. 

Piano, clavecin, sax ténor, vibraphone pour le 2e rappel.

 

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4e nuance de Fred Hersch avec Avishai Cohen au Bal Blomet

Publié le par Guillaume Lagrée

Fred Hersch par Juan Carlos HERNANDEZ

Fred Hersch par Juan Carlos HERNANDEZ

4 Nuances

de Fred Hersch

Bal Blomet

Paris, Ile de France, France

Samedi 14 mai 2022, 19h

 

Fred Hersch: piano

Avishai Cohen: trompette

Fred Hersch donnait une série de 4 concerts sur 4 soirs avec 4 complices et programmes différents à Paris, au Bal Blomet. J'étais au 4e, samedi 14 mai, en duo avec le trompettiste israélien de Jazz, domicilié à New York, Avishai Cohen, que j'ai découvert sur pièces et sur place. A ne pas confondre avec Avishai Cohen, contrebassiste israélien de Jazz, lui aussi domicilié à New York. 

Pour commencer, un thème de Thelonious Monk, compositeur cher à Fred Hersch. Ca sautille comme il faut. Le vieux jeu des musiques traditionnelles chant & contrechant fonctionne toujours. Avishai Cohen maîtrise techniquement son instrument mais, pour ce qui concerne les émotions qu'il communique, en m'en tenant à la catégorie des trompettistes israéliens de Jazz, je place Itamar Borochov bien au dessus. C'était bien " Bemsha Swing " qu'ils viennent de jouer.

" Duet " (Fred Hersch). Joué en duo, en toute logique. Solo en intro de Fred Hersch qui évoque les grands espaces américains. Fred Hersch vit désormais dans les forêts de Pennsylvanie, dans une maison en bois construite autour de son piano. Musique élégante, raffinée, quasi baroque. Fred Hersch nous apporte air et lumière. 

Est-ce du Monk ou du Be Bop? En tout cas, ça remue. Avishai Cohen est plus dedans. Ca rêve et ça balance. En fait, c'était du Ornette Coleman. " Turn around ".

Une composition de Fred Hersch dont je n'ai pas compris le titre. Un hommage au Brésil. Ca commence comme le grand air de Carmen de Bizet. Puis ça balance doucement, tranquille. 

Un standard du Jazz. " Moonlight in Vermont ". Cf vidéo sous cet article. 

Un standard du Be Bop. " Groovin High " (Dizzy Gillespie). Avishai Cohen fait des efforts louables pour jouer avec intensité mais il ne joue pas comme si sa vie en dépendait car sa vie n'en dépend pas. Alors que si vous entendez Diz & Bird jouer ce thème, vous comprenez tout de suite que, pour eux, c'était une question de vie ou de mort.

" Floatin " (Fred Hersch). La musique flotte en apesanteur, comme son titre l'indique. 

Une ballade superbement introduite au piano. " I fall in love too easily ". Sur ce thème, forcément, j'entends la voix et le son de Chet Baker. Avishai Cohen ne me le fait pas oublier. Fred Hersch, lui, m'émeut. 

Pour finir, je crois bien qu'il s'agit d'une composition de Thelonious Monk, " In walked Bud " mais je peux me tromper. Le jeu question & réponse entre piano & trompette fonctionne à plein régime.

RAPPEL

Fred Hersch revient seul jouer une ballade de sa composition, " Valentine ". Ravissant. 

La photographie de Fred Hersch est l'oeuvre de l'Imputrescible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

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Palmarès des Vainqueurs de l'International Songwriting competition 2021

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices créatrices, lecteurs compositeurs, voici le palmarès 2021 de l'International Song Writing Competition.

Jury international, sélection internationale, récompenses en $US et en diffusion des artistes.

Dans les jurés, pour le Jazz, Lonnie Liston Smith, Danilo Perez, Jack de Johnette

Grand Prix

Notelle

Jazz:

1. Thana Alexa (USA)

2. Madis Muul (Estonie)

3. Anthony Branker (USA)

Aucun des 3 artistes récompensés pour le Jazz ne m'intéresse.

Pour la World Music

1. Omar Sosa (Cuba) & Seckou Keita (Sénégal). Omar Sosa célébré sur ce blog en 2016 pour un précédent duo avec Gustavo Ovalles (Venezuela) 

Voici mes coups de coeur dans le palmarès.

En extrait audio au dessus de cet article, Lucy Kalantari and the Jazz Cats (USA), n°1 dans la catégorie Musique pour enfants avec " round and round ".

En vidéo au dessous de cet article, Gus (Gustavo Ortega), n°2 dans la catégorie Latin pour " Creo que todo estaro bien " parce que sa chanson me donne envie de croire que tout ira bien. Originaire du Venezuela, Gustavo Ortega est encore étudiant à l'université de Miami, Floride, USA. 

 

Si vous n'avez pas gagné en 2021, vous pouvez vous inscrire à l'édition 2022 de l'International Song Writing Competition, lectrices créatrices, lecteurs compositeurs. 

 

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Michel & Dexter Goldberg. Family Business au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Michel Goldberg

 &

 

Dexter Goldberg

Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Jeudi 5 mai 2022, 21h

 

Michel Goldberg: saxophone ténor & soprano

Dexter Goldberg: piano

 

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, ce blog vous a déjà chanté les louanges de l'album " Family Business " ( 2019) de Michel & Dexter Goldberg, de l'album " Pure Imagination " ( 2013) de Michel Goldberg en quartet avec Dexter Goldberg, d'un concert de ce quartet au Sunside à Paris en 2019.

Me voici enfin à un concert de ce duo père & fils, à Paris, au Café Laurent. Michel Goldberg a prénommé son fils, avec l'accord de son épouse, en hommage à Dexter Gordon, Géant du saxophone ténor, lui aussi célébré sur ce blog. Rien à voir avec un tueur en série de série américaine. Dexter Goldberg est devenu Jazzman mais pianiste ce qui lui permet de jouer encore avec son père, à son âge. 

Soirée consacrée aux standards. En commençant par l'un des plus enregistrés, " Stardust ". Solo de ténor chaleureux et langoureux à souhait en intro. Au tour de Dexter d'ajouter sa note de romantisme. Michel Godberg joue dans la tradition de Dexter Gordon. En duo comme en solo, père & fils s'écoutent en permanence. Gros son chaud du ténor. Excellent massage cérébral. Belle descente harmonique finale en duo.

Un morceau au Swing sautillant. Joli échange ludique entre père et fils. Ils jouent ensemble depuis la naissance de Dexter. Ils nous en font profiter. Ca marche. Je bats légèrement la mesure du pied droit. " When I put my sugar to tea ". Chanson à sous-entendu sexuel à mon avis.

Ils vont en jouer en duo des morceaux tirés de l'album en duo et de l'album en quartet. Musique de film. Une sorte de valse. Je bats toujours la mesure. Le père a plus de mémoire et moins de travail que le fils. Il joue sans partition. Ca balance toujours bien sans support de contrebasse & de batterie. Tout au sax ténor jusqu'ici. Beau solo de piano avec une superbe inspiration finale. Musique du film " Charlie et la chocolaterie ", version 1971. 

" Third plane " (Ron Carter). Pas de contrebasse pour jouer cette composition d'un bassiste de génie. Sax soprano. Intro au piano. Dexter Goldberg joue la partie d'Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams à lui seul. Solide. Le son du soprano m'évoque Wayne Shorter. Forcément. Nul besoin de microphone. Le son passe très bien. Je bats toujours la mesure du pied droit. Swing subtil et efficace.

Retour au sax ténor. " Off the trail ". Extrait d'un poème symphonique consacré aux canyons du Colorado. Le duo marche sur la piste à pas feutrés, en mocassins amérindiens. Dexter insiste dans les graves pour remplacer la contrebasse absente. Gros son du sax ténor. Dexter ne joue que de la main gauche, assurant la pompe. Il fournit un matelas sur lequel se prélasse le son du sax ténor. Dexter reprend à deux mains à fond dans les graves. Ils marchent à pas de renard sautillant sur la piste.

Retour au soprano. " Bitter Sweet " (Mundell Lowe). Composition d'un guitariste. . Une douce ballade caressante à souhait mais avec le son aigre du soprano. Il y a de la douceur dans la tristesse, comme le titre l'indique.

Sax ténor. " Sail away " (Tom Harrell). Cf extrait audio au dessus de cet article. Un morceau qui évoque la navigation à la voile. Le mouvement, le balancement. Nous partons en mer avec le duo. 

Un standard inusable et centenaire (1912). " My melancholy baby ". Sax soprano. Dexter joue main gauche pour tenir la basse qui pousse le son du sax. Aigre et chuchotant. Solo de Dexter qui maintient solidement la basse main gauche tout en laissant courir librement sa main droite. C'est du Jazz, sapristi!

Musique du film de Mel Brooks, " Les producteurs ". " Spring time for Hitler ". A un journaliste qui lui demandait comment un Juif avait pu réaliser une comédie  sur Hitler, Mel Brooks répondit: " Cet homme a fait assez de mal à mon peuple. J'ai le droit de gagner de l'argent sur son dos ". La pièce " Les producteurs " est jouée en ce moment au théâtre de  Paris. Sax soprano. L'intro me fait penser à " Salt Peanuts " de Dizzy Gillespie. C'est joyeux comme le printemps. Solo de piano endiablé! Le père apprécie le travail du fils d'un " Whaouh ! " . Je ne saurais mieux dire. 

PAUSE

Le duo attaque d'emblée. Energiquement. Solo de piano bien charpenté et bien rythmé. Dexter joue à lui seul, piano, contrebasse & batterie. Ca sonne Be Bop. Blues de Cedar Walton. 

Un standard. " Here 's that rainy day ". Joué par un soir de sécheresse. La pluie tombe en gouttes fines du piano et du soprano. Thème nostalgique à souhait. Elegant solo de piano.

Retour au soprano. Un vieux standard. " Put on a happy face ". Un morceau joyeux et énergique en effet. Le sax ténor attaque bien stimulé par le piano. Solo joyeux et inspiré du pianiste. Ca swingue.

Un autre standard. " There is a small hotel ". Dexter installe l'ambiance tranquille au piano. Le sax ténor enchaîne. Sur un air rythmé et nostalgique à la fois. En solo, le pianiste met toute la fougue et la fraicheur de sa jeunesse. Il parvient à rafraîchir ce vieil air. 

3 standards à suivre qu'il est inutile de présenter selon MC Michel Goldberg. 

En effet, dès les premières notes, je reconnais " Syracuse " de Bernard Dimey, chanté par Henri Salvador et Yves Montand. Joué comme il faut au plus près de la mélodie., le sax ténor jouant le rôle de la voix. Petit solo de piano et le duo reprend la mélodie. Sax ténor nostalgique à souhait mais sans pathos.

Un autre standard de la chanson française. " La belle vie " (Sacha Distel). Devenu un standard du Jazz sous le titre " The good life " chanté par Frank Sinatra & Ella Fitzgerald. Sacha Distel & Henri Salvador sont les deux seuls chanteurs français à figurer dans le " Nouveau Dictionnaire du Jazz ". Même pas Charles Trénet auteur de standards du Jazz  " La Mer " (" Beyond the sea " pour les Américains), " Que reste t-il de nos amours ? "  ( " I wish You love " pour les Américains) et qui a enregistré avec Django Reinhardt. Il est vrai qu'Henri Salvador et Sacha Distel étaient tous deux d'excellents guitaristes. Solo du pianiste particulièrement bien construit et émouvant. Michel Goldberg remetle couvert avec chaleur et intensité.

Une autre chanson française devenue un standard du Jazz. " La chanson de Maxence ", extraite de la BO du film de Jacques Demy, " Les demoiselles de Rochefort ". Une composition de Michel Legrand connue aux USA sous le titre de " You must believe in spring ". Hommage à Jacques Perrin qui vient de mourir.  Beau solo de piano qui introduit le thème. C'est joué avec l'intensité qui convient et sans guimauve ajoutée. Citation finale d' " Un été 42 " de Michel Legrand. Michel Goldberg joua du saxophone dans l'orchestre de Michel Legrand dans les années 1990.

Le saxophoniste se repose. Solo de piano. Un standard de Billy Strayhorn " UMMG " (Upper Manhattan Medical Group) en souvenir d'un hôpital où il fut soigné. Ca marche. Je bats la mesure du pied droit. Un père écoute attentivement son fils. Nous aussi. 

" I will be Ok " . Retour au sax soprano. Une belle ballade. Que jouait Stan Getz avec Kenny Barron 3 mois avant sa mort. 

Michel Goldberg sort son téléphone portable et nous fait entendre la voix de son petit-fils Mel, 2 ans et demi qui improvise une chanson. Dexter est l'oncle de Mel, prénommé en hommage à Mel Brooks. A partir de cet air, son grand-père a écrit un Blues. " Blues for Mel ". Un Blues informel d'ailleurs. Un petit délice familial pour finir ce concert du duo père & fils entre Michel & Dexter Goldberg. 

 

Dans la vidéo ci-dessous, Michel & Dexter Goldberg jouent en duo au festival de Jazz de Langourla, Côtes d'Armor, Bretagne, France, le 8 août 2020. Prochaine édition du festival du 5 au 7 août 2022.

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" Okun " Aurélien Bouly

Publié le par Guillaume Lagrée

Aurélien Bouly

" Okun "

Jazz Family. 2022.

Concert de sortie à Paris, Ile de France, France, 

au Studio de l'Ermitage, vendredi 10 juin 2022 à 21h.

 

Aurélien Bouly: guitare électrique, arrangements

Personnel détaillé dans l'album

Lectrices guitaristes, lecteurs percussionnistes, dansez ensemble au son de l'album " Okun " d'Aurélien Bouly

Ce guitariste français, manifestement influencé par Django Reinhardt, a  regroupé autour de lui des musiciens français (guitare, basse, violon...) et cubains (batterie, percussions, chant) pour mélanger Jazz manouche, rumba et salsa sans aucune faute de goût.

En mettant dans la sauce classiques du genre comme " Afro Blue " (1) de Mongo Santamaria, joué par John Coltrane (cf vidéo sous cet article), " Impromptu " de Django Reinhardt (10) et compositions personnelles telles que " Urban bolero " (3) et " Conga Ponto Combo " (11). Notez pour ce dernier titre la subtile allusion à la commune française de Pontault Combaut (77).

Les classiques sont revisités notamment avec une version afrocubaine de " La Marseillaise " (2), hymne national de la République française  au titre de l'article 2 de sa Constitution. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Que ce soit sur des classiques du Latin Jazz comme le " Mambo influencado "  (5) de Chucho Valdes , " Song for my father " (8) d'Horace Silver, " Besame Mucho " (9) ou une composition personnelle comme " Misterio Divino " 7), le jeu d'Aurélien Bouly est incisif et efficace. Rien de trop. Il met en valeur la musique, sa rythmique qui pulse, des cuivres qui pètent, un violon qui embrase.

Du Jazz français aussi bon à écouter qu'à danser, c'est suffisamment rare pour être signalé. 

J'ai fait écouter cet album à un collègue et ami de Martinique, fin connaisseur des musiques caribéennes. Il approuve. 

Bref, vous l'avez compris, lectrices percussionnistes, lecteurs guitaristes, retrouvez vous pour danser autour de l'album " Okun " d'Aurélien Bouly. Au Studio de l'Ermitage, à Paris, en France, pour le concert de sortie, vendredi 10 juin 2022 à 21h, vous aurez la place de danser ensemble.

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La Winter Suite de François Bernat fait le printemps du Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

François Bernat 4tet

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Mercredi 27 avril 2022, 20h30

Concert de sortie de l'album " Winter Suite "

 

François Bernat: contrebasse, compositions, direction

Stéphane Aduar: batterie

Paco Andreo: trombone

Frédéric Borey: saxophone ténor

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, ce blog vous a déjà chanté les louanges de l'album " Winter Suite " du quartette de François Bernat. Maintenant que le printemps est bien installé, il est temps d'écouter cette musique sur scène.

Ca a débuté comme ça. Par un solo du batteur aux balais. Ca tourne sans démonstration. Enchaînement avec un solo bluesy à souhait du trombone massé par la contrebasse et le batteur aux balais. Frédéric Borey ajoute la plainte du sax ténor. Ils nous la font au sentiment et ça marche.  Dialogue méditatif entre contrebasse et batterie aux balais. Vient s'ajouter le trombone qui sonne comme un cor au fond des bois. Trombone à pistons. C'est rare. Le batteur revient aux baguettes pour un 4tette nostalgique en diable. Du sentiment sans sentimentalisme, c'est ce que j'aime. Morceau construit, développé, articulé. Normal, c'est une suite. Basse et batterie aux baguettes enchaînent sur un air funky. Trombone et saxophone ajoutent leur sauce. Personne n'applaudit. Nous attendons la suite. Avec une écoute attentive. Ca groove bien. La contrebasse pulse. Batterie, trombone et saxophone se rendent coup pour coup. Dans la salle, parmi les auditeurs attentifs, l'ancien professeur de Paco Andreo au CNSMD, Médéric Collignon. Ils ont joué " Straight ahead " (Mal Waldron) puis " Métro Hoche " (François Bernat). Cf vidéo sous cet article.

" Bons baisers de Pantin " (François Bernat). Cf extrait audio au dessus de cet article. Un morceau cool dans l'esprit West Coast Jazz. Tout en douceur, en finesse. Batteur aux balais. Le sax chante comme un oiseau. Trombone avec sourdine wah wah.

" Sincerely Yours " (Frédéric Borey). Une sorte de ballade hantée, poignante. Batteur aux baguettes. Le 4tet joue groupé. Chant, contrechant entre sax et trombone. Bonne vibration de la rythmique qui porte le solo de trombone. Au tour du sax ténor en feu. C'est son morceau. Il joue avec sincérité et engagement.

Le 4tet joue groupé. La musique ondule. En symbiose. Du miel pour les oreilles. Le massage cérébral est si bon que je m'endors bercé par la musique alors qu'il n'est que 21h23. C'était " Piste noire ", un hommage de François Bernat au ski alpin. 

" Manuela " (François Bernat). Hommage à une Manuela je présume. Batteur aux baguettes. Tempo lent. Une ballade tranquille, amoureuse. De nouveau, je m'endors, bercé par cette douce musique. 

Dialogue en douceur, mezzo voce, entre les souffleurs sans soutien rythmique. C'est ludique. Bassiste et batteur arrivent en souplesse. " Rumble in the jungle ". C'est la sensation que la musique me procure. Le batteur passe aux baguettes tout en finesse. Cliquetis sur les bords de caisses. " Révolte " (François Bernat).

PAUSE


La musique est magnifique mais je suis trop endormi pour la suivre. Malheureusement, pour moi, le concert est fini.

 

 

 

La photographie de Frédéric Borey est l'oeuvre de l'Inexplicable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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