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Quelques concerts de Jazz à Paris en janvier 2012

Publié le par Guillaume Lagrée

Respectables lectrices, estimables lecteurs, pour vous remettre des conséquences des festivités de la fin d'année 2011, je vous recommande, en toute subjectivité, les concerts de Jazz suivants à Paris pour le mois de janvier 2012.

Bruno Angelini

 

La photographie de Bruno Angelini est l'oeuvre du Pétrifiant Juan Carlos HERNANDEZ. L'utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

New Morning

Mercredi 18 à 20h30 le trio Péala/Angelini/Bearzatti viendra présenter au public parisien son album Move is, subtile évocation moderato cantabile de l'art cinématographique.

Mardi 24 à 20h30 La Grande Compagnie des Musiques à Ouïr viendra jouer Duke&Thelonious soit Duke Ellington et Thelonious Sphere Monk comme vous ne les avez jamais ouïs, parole de poisson!

Le Triton (métro Mairie des Lilas, ligne 11)

Vendredi 20 à 20h le trio de Nelson Veras (guitare) avec Gildas Boclé (contrebasse) et Stéphane Galland (batterie). Je vous recommande toujours aussi vivement son dernier album en trio où Nelson Veras compose enfin et son sublime album solo. Les deux sont à tomber par terre, les bras en croix. 

Studio de l'Ermitage

Mercredi 18 à 20h, duo André Minvielle (vocalchimiste) et Lionel Suarez (accordéon). Grâce à André Minvielle, j'ai appris à faire le tonnerre, la pluie, le vent avec des sacs plastiques de supermarché. Parents, emmenez y vos enfants. Cela stimulera leur créativité et la vôtre en même temps.

Mercredi 25 à 20h, Lucas Gillet viendra présenter son nouvel album " A Darker wave. Emily Bronte Poems " et jouera aussi le précédent " A thin sea of flesh " avec Elise Caron au chant.

Duc des Lombards

Le mois de janvier 2012 est consacré aux Jazzmen français sous le titre générique de French Quarter, en clin d'oeil à La Nouvelle Orléans, évidemment.

Vendredi 20 à 20h et 22h le trio du pianiste guadeloupéen  Alain Jean Marie.

Jeudi 26 à 20h et 22h le quartet du saxophoniste alto breton Pierrick Pédron

Samedi 28 à 20h et 22h le trio du pianiste antillais Mario Canonge.

Auditorium Saint Germain des Prés

Mardi 24 janvier à 19h30, Leçon de Jazz sur Antonio Carlos Jobim et la Bossa Nova par Antoine Hervé (piano, enseignement) et Rolando Faria (chant).

Sunset/Sunside

Sunside. Lundi 16 à 20h. Minino Garay et sa Cordoba Reunion. Leçon de percussions garantie. Viva Argentina!

Sunside. Mercredi 18 à à 21h. Marc Copland (piano) en duo avec John Abercrombie (guitare électrique). Conversation de haut vol entre deux beaux oiseaux. Chut, écoutons...

Sunset. Samedi 21 à 21h30. Brady Winterstein Trio. Le renouveau de la guitare manouche. On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.

Sunside. Vendredi 27 à 21h. Leila Olivesi Quintet. Beauté, sensualité, féminité, raffinement, métissage. Que demander de plus?

Samedi 28 à 21h, duo Ari Hoenig (batterie)/Rick Margitza (saxophone ténor). Ca va chauffer!

Voici le trio Thierry Péala (chant)/Bruno Angelini (piano)/Francesco Bearzatti (saxophone ténor, clarinette) lors d'un concert de préparation de l'album Move is au Duc des Lombards le 12 février 2010. Vous pourrez constater vous même leurs progrès le 18 janvier 2012 à partir de 20h au New Morning.

 

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Le Nouveau Dictionnaire du Jazz par Philippe Carles, André Clergeat, Jean-Louis Comolli

Publié le par Guillaume Lagrée

Le Nouveau Dictionnaire du Jazz. 

André Clergeat, Jean-Louis Comolli, Philippe Carles, 

Collection Bouquins, Editions Robert Laffont, Paris, 2011, 1472 p. 

 

Sages lectrices, prudents lecteurs, imaginons que votre conjoint vous ait offert pour Noël une poêle à frire (Elle se reconnaîtra) ou une cravate jaune à gros pois verts (par une fan de Gilbert Bécaud). Que faire? Enfoncer six pieds sous terre Monsieur à coups de poêle à frire, étrangler Madame avec la cravate? Cela défoule certes mais payer quelques minutes de défoulement de plusieurs années de prison, c'est vraiment un mauvais calcul coûts/avantages comme disent les économistes. Avant de changer de conjoint, mesure radicale mais légalement permise, il convient d'abord de vendre les dits objets (il y a des sites sur la Toile faits exprès pour ça) et de vous faire plaisir avec l'argent tiré de cette vente. Si cela ne suffit pas, complétez jusqu'à 32 euros (moins si vous le trouvez déjà d'occasion sur le même site où vous avez vendu votre poêle à frire ou votre cravate) et offrez vous Le Nouveau Dictionnaire du Jazz ( Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2011, 1472 p).

La première édition de ce Dictionnaire, avec les mêmes auteurs dans la même collection, date de 1988 et comprenait des photographies à l'intérieur. La réédition de 1994 ne comprend pas de photographie à l'intérieur mais une photographie de saxophone ténor en couverture, compte 1400 pages et coûtait 149FF (je l'avais eu d'occasion pour 100FF lorsque j'étais étudiant). L'édition de 2011 n'a toujours pas de photographie à l'intérieur mais arbore une photographie de Miles Davis en couverture.

mederic collignon 040

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Juvénile Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Dix sept ans après, tout a augmenté: le prix, le nombre de pages et le nombre d'articles (3200). Si trois auteurs figurent sur la couverture, ils sont 67 en tout à avoir écrit, la plupart issus de Jazz Magazine. Cela vaut l'investissement car ce livre est un outil indispensable pour l'amateur de Jazz qu'il veuille le découvrir ou approfondir ses connaissances. TOUT y est sous la main, dans l'ordre alphabétique: les musiciens, les styles, les instruments, les lieux, les maisons de disques. Il ne manque que les partitions mais il y a d'autres livres pour ça. Outre l'avantage d'être écrit en français, comme ce blog d'ailleurs, le fait qu'il soit écrit par des experts français pour la plupart fait qu'outre le Jazz américain, berceau et foyer de cette musique, le Jazz européen est bien représenté dans cet ouvrage ce qui n'est pas le cas des ouvrages américains équivalents.

Deux regrets cependant: dans l'édition 1994, à l'article batterie, le seul instrument inventé par le Jazz, déterminant pour toute la musique populaire du XX° siècle et encore au XXI°, il y avait un dessin qui permettait à l'ignorant, au néophyte, au béotien, de savoir à quoi ressemblent et où se placent la caisse claire, la grosse caisse, les toms, la cymbale crash, la cymbale charleston, la cymbale ride. Dans l'édition 2011, il n'y a pas de dessin à l'article batterie. C'est dommage. Après vérification, dans l'édition 1994, il y avait un dessin illustrant chaque instrument clef du Jazz. Il n'y en a plus dans l'édition 2011. Dommage, vraiment dommage. Par ailleurs, la musique militaire est essentielle au Jazz, issu des fanfares. Si l'US Army est représentée par Glenn Miller, l'Armée Rouge n'est pas representée par Eddie Rosner, le Jazzman du Goulag. Là aussi, c'est regrettable.

Attention: la lecture de cet ouvrage peut être addictive. Par exemple, si vous lisez l'article Piano des pages 1002 à 1007, vous aurez des dizaines de musiciens, de styles à découvrir ou redécouvrir. Vous quitterez le livre pour aller chercher ces musiques, les écouter. En chemin, vous découvrirez d'autres morceaux, d'autres musiciens, irez voir leur notice dans le Dictionnaire du Jazz et vous serez partis pour un autre tour de manège.

Les notices des musiciens présents dans l'édition précédente ont été mises à jour. Je l'ai vérifié pour Eric Le Lann et Martial Solal. Des jeunes talents apparus depuis 1994 figurent dans ce Nouveau Dictionnaire du Jazz. Pas tous. Par exemple, le chanteur Thierry Péala n'y figure pas. C'est ainsi que, dans l'ordre alphabétique toujours, Claudia Solal devance désormais Martial Solal. Parmi ces jeunes talents, certains figurent sur ce blog comme Médéric Collignon, d'autres non comme Stacey Kent.

Les voici réunis. Profitez en pleinement.

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Fin de partie avec le BSC News

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Selon Frédéric Beigbeder, l'écrivain qui parle des problèmes des gens qui n'ont pas de problème, l'amour dure trois ans. J'ignore s'il a raison mais, trois ans, c'est le temps qu'a duré ma participation au webzine littéraire Best Seller Consulting News où j'animais une rubrique Jazz Club en duo avec le Prestigieux  Juan Carlos HERNANDEZauteur de la photographie des trois hommes dans Manhattan ci dessous.

 

Manhattan

 

Toute utilisation de cette oeuvre sans utilisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Au départ, l'initiative semblait belle. Une équipe jeune et dynamique, animée par un rédacteur en chef basé à Montpellier, prête à faire découvrir des livres, des films, des BD, de la musique, des photographies hors des circuits promotionnels de la société spectaculaire marchande. Tous bénévoles, unis par l'amour de l'art. Tous ensemble, tous ensemble, Oui! 

Puis je remarquais que l'animatrice de la rubrique Littérature jeunesse était partie parce qu'elle ne supportait plus de travailler gratuitement, ce qui lui ne paraissait pas professionnel. Je remarquais aussi qu'il fallait me battre sans cesse avec le rédacteur en chef pour que les articles soient publiés correctement avec le bon titre, la bonne photographie, les bons liens vers Juan Carlos Hernandez, les artistes et votre serviteur. Enfin, je notais qu'il y avait de plus en plus de publicité sur les pages du magazine, que le nombre de lecteurs augmentait, d'après le rédacteur en chef mais que, pour autant, il n'était toujours pas question de payer les auteurs du magazine un centime d'euro.

J'ai un métier et ne vis pas de mes chroniques. Juan, lui, est un photographe professionnel. Il vit de la vente de ses photographies. Il me les prête pour ce blog parce qu'il n'y a pas de réclame dessus, que ma démarche n'est pas commerciale et que nous sommes amis de longue date. Prêter  gratuitement des photographies pour un magazine qui vit de la publicité, ce n'est pas son truc et cela ne me convient pas non plus.

Alors, j'ai demandé au rédacteur en chef, Nicolas Vidal (rien à voir avec Sébastien Vidal du Duc des Lombards, TSF Jazz et autres lieux) les comptes de son entreprise avec les dépenses et les recettes pour en avoir le coeur net. J'avais posé là une question plus que dérangeante, outrageante même. Le sieur Nicolas Vidal a donc décidé de cesser toute collaboration avec Juan et moi. Cela nous évitera de nous battre avec lui à l'avenir. Nous ne sommes pas Témoins de Jéhovah. Ni Juan ni moi n'acceptons de travailler gratuitement pour des gens qui gagnent leur vie avec notre travail. Danseurs, oui! Gogos, non!

Je viens d'apprendre que le sieur Nicolas Vidal démarche les maisons d'édition pour qu'elles insèrent des réclames moyennant phynances sur son site sans indiquer que le dit site est entièrement l'oeuvre de bénévoles sauf lui, bien sûr. Les deniers ainsi récoltés vont donc intégralement dans la bourse de ce drôle. C'est dire son outrecuidance.

Nos aventures continuent sur ce blog, sur le blog de Juan Carlos HERNANDEZ, sur ulike et paperblog qui reprennent automatiquement, dès publication, chaque article de ce blog, sur facebook et twitter grâce à Juan, sur vos blogs, vos sites, vos forums, vos courriels selon votre bon plaisir respectables lectrices, estimables lecteurs.

Que l'an 2012 soit pour tous Superfunkycalifragisexy! Pour cet hiver, gardez la maison chaude.

 

 


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L'Orchestre de Contrebasses fête ses 30 ans au Vingtième Théâtre à Paris les 2 et 3 janvier

Publié le par Guillaume Lagrée

 

orchestre de contrebasses

 

 

 

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Le calendrier engagé 2012 de Juan Carlos Hernandez est sorti

Publié le par Guillaume Lagrée

      « L’histoire révèle que les banques privées utilisent toutes les formes d’abus, d’intrigues, de supercheries et tous les moyens violents possibles afin de maintenir leur contrôle sur les gouvernements par le contrôle de l’émission monétaire ». James Madison (1751-1836),  quatrième président des Etats Unis d'Amérique de 1809 à 1817. 

Lectrices engagées, lecteurs révoltés, il ne vous a pas échappé que des manifestants occupent Wall Street à New York City, USA au nom des 99% les moins riches de la population afin de lutter contre le pouvoir excessif du % restant.Le photographe exclusif de ce blog, le Révolté Juan Carlos HERNANDEZ les a photographiés.

 L'utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

calendrier-Occupy-Wall-Street.jpg

Il en a tiré un calendrier de l'an 2012 bissextile, électoral et olympique dont vous pouvez voir les images ci dessus. Ce calendrier est en vente au bénéfice exclusif du mouvement Occupy Wall Street.

Si vous aussi vous faites partie des 99% les moins riches de la population, sachez que vous bénéficiez d'un tarif réduit sur l'achat de ce calendrier jusqu'au dimanche 31 décembre 2011 inclus en entrant le code HOLIDAYSUPERSAVINGS345 lors de votre commande. Il ne vous en coûtera que 15$US plus les frais de port.

Bonne année 2012.    

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Les leçons de Jazz d'Antoine Hervé à votre disposition en CD et DVD

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Sages lectrices, vertueux lecteurs, il est possible que vous receviez des cadeaux fort peu à votre goût en ce soir de Noël. Pour vous réconforter, offrez vous donc les Leçons de Jazz d'Antoine Hervé, pianiste, compositeur, chef d'orchestre photographié ci dessous par le Festif Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Antoine Hervé

 

Toute utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanction civiles et pénales.

 

Si vous parcourez ce blog, vous verrez que je suis un fan invertébré des Leçons de Jazz d'Antoine Hervé. Il peut nous arriver de manquer ces leçons parce que nous sommes en voyage entre Valdivostok et Tombouctou, parce que nous travaillons, nous sommes malades, nous vivons à l'année dans le pays des Rohan ou le désert de Chartreuse, parce que nous n'avons pas été attentifs au programme, parce que nous avons des enfants à garder, trop jeunes pour aller au concert ou  pour mille autres raisons valables ou non.

 

Qu'importe. Si la montagne ne vient pas à Mahomet, Mahomet ira à la montagne dit un vieux proverbe. Désormais, grâce à la magie de la technologie, il est possible d'acquérir ces Leçons de Jazz en coffret CD et DVD, de les écouter, les étudier, d'apprécier en béotien ou en connaisseur les doigtés du pianiste, l'à propos des propos du professeur, l'élégance de ses accompagnateurs, l'humour des acteurs, de bénéficier des english subtitles pour ceux qui maîtrisent mieux l'idiome d'Oscar Wilde que celui d'Alphonse Allais, bref de nous régaler à volonté à domicile ou en voyage, d'en faire profiter la nouvelle génération ainsi que l'ancienne d'ailleurs.

 

J'ai profité pour l'instant de deux leçons que j'avais déjà apprécié in vivo à Paris:

-  Wayne Shorter avec Jean Charles Richard au saxophone soprano

-  Antonio Carlos Jobim et la Bossa Nova avec Rolando Faria au chant.Avec des bonus dans le DVD.

 

 

L'abus des Leçons de Jazz d'Antoine Hervé est recommandé pour la santé et devrait être remboursé par la Sécurité Sociale pour ses vertus tonifiantes, reconstituantes, anti dépressives et stimulantes.

 

Voici ci dessous un extrait de la Leçon sur Jobim et la Bossa Nova. Profitez en pleinement, nuit et jour.

Produit par Antoine Hervé avec le soutien de la Fondation BNP Paribas. Distribué par Harmonia Mundi.

 


 

 

 


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L'élégance s'invite à la table des fêtes

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

pierrick-pédron.jpg

 

La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre de l'Exquis Juan Carlos HERNANDEZ.Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Lectrices d'hiver, lecteurs divers, il ne vous reste plusqu'à quelques jours avant de vous régaler avec famille et amis de cadeaux,de victuailles et de breuvages divers. Si les propositions de la société du spectacle vous rebutent, vous pouvez naviguer du connu à l'inconnu en lisant le numéro de décembre du BSC News intitulé " L'élégance s'invite à la table des fêtes ". Vous y trouverez une longue et riche entrevue avec la graphomane belge Amélie Nothomb, la rubrique Jazz Club de votre serviteur aux pages 146 à 153 illustrée par le Fidèle  Juan Carlos HERNANDEZ, un voyage au Kirghizistan,des illustrateurs inconnus, Prokofiev par Damien Luce, l'actualité du Rock'n Roll par Eddie Williamson et mille autres grandes délices.

 

La lecture et l'abonnement au magazine sont gratuits.

 

S'il vous reste des sous après les dépenses festives de fin d'année, n'hésitez pas à financer le documentaire sur Charles Mingus réalisé par son petit fils Kevin Ellington Mingus. Le dollar au service de l'art!

 

 


 
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Eric Löhrer Quartet en concert à La Jonquière

Publié le par Guillaume Lagrée

Eric Löhrer Quartet.

Paris. Théâtre de la Jonquière. Mardi 13 décembre 2011.20h

 

 

Eric Löhrer : guitares 

Jean Charles Richard : saxophone soprano

Eric Surmenian : contrebasse

Patrick Goraguer : batterie

 

Rubrique People:

Patrick Goraguer est le fils d'Alain Goraguer pianiste et arrangeur pour Boris Vian, Serge Gainsbourg, Bobby Lapointe et tant d'autres.

 

Ca commence par un solo de contrebasse grave, mélodieux à souhait. Le quartet enchaîne et ça chante joliment. Malgré un look rock’n roll, le guitariste joue jazz, classieux. Il est bon d’entendre le sax soprano sans micro dans une salle à l’acoustique agréable. Jean Charles Richard décolle poussé par la rythmique. Ca défrise les bigoudis. Personne n’en porte dans la salle d’ailleurs. C’était « Bonne fortune » (Eric Löhrer).

 

« Dolce Vita » (Eric Löhrer). Le batteur passe aux balais. Une ballade tranquille comme son titre l’indique. Ca sent la terrasse à l’ombre sous la pergola, la vue sur les collines, l’aranciata spremuta fresca nel bicchiere. Bref, c’est l’Italie telle qu’on la rêve. La contrebasse part en ballade à son pas tranquille de vieille dame. Mademoiselle F apprécie. Comment se fait-il que ce groupe ne passe pas dans un club parisien prestigieux ? Tant mieux pour moi en fait d’abord parce que le concert a lieu dans mon quartier ensuite parce que c’est un concert à entrée libre et que je vérifie, avec plaisir, que mes impôts locaux sont bien utilisés. Il eût été vraiment dommage que je me prive de ces grandes délices sonores.

 

Solo de guitare en intro avec un son blues africain. Batteur aux balais et contrebassiste l’épaulent en douceur. Le soprano siffle comme un oiseau sur sa branche. La guitare reprend la main. Ca balance, ça sonne. Encore de la belle musique qui ne passe pas sur les grands media. Il faut dire qu’elle n’est pas faite pour abrutir les masses. Le sax soprano revient du fond de la scène apportant un accent nouveau. Une bonne vibration parcourt l’air. Solo de batterie avec les mains sur les tambours. Ca roule bien. Contrebasse et guitare maintiennent le tempo. Le batteur reprend les baguettes. Ca frappe plus sec, plus fort. La rythmique sonne rock alors que le sax soprano mitraille à tous vents, pacifiquement bien sûr. C’était « Selene Song » (Eric Löhrer), titre album de ce quartet.

 

« Tetradrome » (Eric Löhrer). Logique, ils sont quatre. Un morceau plutôt vif, joyeux.Ca se calme en jouant à trois, sans le saxophone. Eric gratte dans l’aigu de l’instrument. Contrebasse et batterie pulsent. Le sax revient sur un coup de cymbales.

 

« Boréale » (Eric Löhrer). Eric Löhrer range la guitare électrique et prend une guitare électro acoustique. Un souffle du soprano, la pulsation de la contrebasse, celle de la guitare, quelques notes scintillantes de batterie. C’est l’ambiance boréale, pure, froide, blanche et pourtant une onde de chaleur passe dans l’atmosphère. Mademoiselle F bat la mesure, captivée par la musique. C’était court et beau.

 

Cette guitare se joue assise alors que l’électrique se joue debout. La position a aussi un effet sur le son. Ca chaloupe doucement. Le soprano ajoute son chant aigre doux. Très jolie vague finale qui vient mourir sur la rive.

 

Retour à la guitare électrique. Un morceau de Jean Charles Richard « Moons ». Solo de soprano en intro puis la rythmique démarre avec un son bien rock de la guitare. Par-dessus la pulsation bien puissante, Jean Charles Richard fait briller son soprano de mille feux. Il joue haut, haut, haut. Ca décape les neurones.

 

Retour à la guitare électro acoustique et à la position assise. Le batteur revisse sa batterie. Ca démarre comme une bossa nova. Le batteur est aux balais. Soprano tout en douceur. Le contrebassiste joue en bon père de famille. C’est du miel pour les oreilles.

 

« India » (John Coltrane). Un son de sitar en boucle est lancé par une machine. Eric Surmenian le relaie à l’archet. Eric Löhrer prend une troisième guitare, électrique. La contrebasse sonne comme un sitar en plus grave. Bien joué. La guitare se glisse tout doucement dans la musique. Le contrebassiste revient au pizzicato pour lancer la mélodie d’India. Le sax soprano arrive pour jouer la mélodie. C’est parti. En avant la magie. Même si ce n’est pas John Coltrane au soprano, Jean Charles Richard est à la hauteur de cette musique qui nous traverse et nous transporte. Beau blues à la guitare avec des distorsions à l’indienne. Comme la nage, sur le côté. Sans micro, le soprano tient le choc face à la guitare électrique. C’est dire la puissance et la maîtrise de Jean Charles Richard. A quatre, ils soulèvent nos âmes.

 

Fin du concert. Pas de rappel. Qu’ajouter après « India » ? . Pour ceux qui ne connaissent pas ce thème, écoutez le joué par John Coltrane en concert au Village Vanguard à New York City, USA, le 5 novembre 1961. John Coltrane au sax soprano, Eric Dolphy à la clarinette basse, Mac Coy Tyner au piano, Reggie Workman et Jimmy Garrison aux contrebasses, Elvin Jones à la batterie. Votre vision du monde changera.

 

Voici ce quartet en concert au Sunside il y a plus de 30 mois jouant " Bonne fortune ". Bonne chance, divines lectrices, sublimes lecteurs.

 

 

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Le trio de Bill Carrothers de retour au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Bill Carrothers Trio

Paris. Le Duc des Lombards.

Lundi 12 décembre 2011. 20h.

 

 

 

Bill Carrothers : piano

Nicolas Thys : contrebasse

Dré Pallemaerts: batterie

 

bill-carrothers-_1649.jpg

La photographie de Bill Carrothers est l'oeuvre de l'Imperturbable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Ca commence par une ballade fluide, tranquille avec le batteur aux balais. Ca pulse doucement par ondes successives. Joli tapotis final des mains sur les tambours. Le temps s’arrête avant les applaudissements.

 

Un morceau plus vif, plus fort, aux baguettes. C’est un bon tonique. Joli dialogue contrebasse/batterie.

 

« You don’t know what love is ». Une ballade. Ca joue pas mal mais moins bien que dans mon souvenir. Longue intro en piano solo. Maintenant, le thème a changé alors que le trio joue. C’est « Joyspring » d’après ma voisine. Le batteur est aux balais. Ca roucoule, ronronne. Beau solo de contrebasse, grave, boisé. Ca résonne bien dans le ventre. Le niveau du trio a monté. C’est plus chaud, plus dense, plus émouvant. Bill Carrothers enchaîne sur un troisième thème. Toujours en ballade. Contrebasse et batterie semblent sonner le glas.

 

Ils ont donc joué successivement « Waterbabies » (Wayne Shorter), « Discombined » ? (Bill Carrothers) et « Joyspring » (Clifford Brown. Compliments à ma voisine).


Le contrebassiste a l’air plus grand que son instrument. C’est rare. Beau solo méditatif de contrebasse pour commencer. Une musique faite pour bâtir un rêve dessus comme le chantait Louis Armstrong. Lentement, ils accélèrent. Ca chante bien. Ca monte en puissance. La batterie scintille, la contrebasse vibre et le piano brille.

 

Un air swinguant. Ca sonne comme un standard. Ils attaquent à trois. Une citation de « Summertime » au piano. Un peu de chaleur dans cette fraîche nuit d’automne. Breaks fracassants de batterie.

 

Une ballade. Un standard. Le titre m’échappe. Ma voisine ne veut pas m’aider cette fois-ci. Solo de piano très élégant. Le batteur tapote doucement les tambours. Il ajoute des percussions. La contrebasse est doucement pincée. C’est « Lonely Woman » (Ornette Coleman). Ma voisine me félicite pour ma perspicacité. Un thème inépuisable, une superbe romance sans paroles au départ même si elle a été chantée depuis. Les cordes sont tapotées, les cymbales grincent sous le frottement des baguettes, tout glisse jusqu’au final.

 

C’était « Junior’s arrival » de Clifford Brown (écrit pour la naissance de son fils) puis une composition de Bill Carrothers dont le titre m’a échappé.

 

Cela finit par une sorte de ballade plus vive toutefois que Lonely Woman.

 

Au final, un concert agréable mais pas transcendant. Pour le bébé qui écoutait cela depuis le ventre de sa mère, j’espère que la berceuse fut agréable mais pour des adultes, ça manquait de sensations fortes.

 

Ci dessous, le même trio dans le même club en 2010. Bonne écoute.

 

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Goldberg Variations/Variations. JS Bach&Dan Tepfer

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Goldberg Variations/Variations

JS Bach&Dan Tepfer

Sunnsyside Records. 2011.

Dan Tepfer: piano

Les Variations Goldberg de Jean Sébastien Bach sont surnommées l'Ancien Testament de la musique. Cela vaut bien sûr pour cette musique savante européenne dite " classique " ou " précise " comme aimait dire Leonard Bernstein. Cette musique peut être qualifiée de précise parce que l'usage imposé par les conservatoires veut qu'on la joue à la note près sans rien y enlever, ni y ajouter. Conservatoire a la même racine que conserve, conserver, conservatisme. La musique, c'est comme les ananas, si vous la gardez trop longtemps en conserve, elle vieillit, rancit et devient impropre à la consommation. Max Roach, batteur surnommé The Professor ", lorsqu'il vint à Paris pour la première fois en 1949 en compagnie de Charlie Parker, Kenny Dorham, Miles Davis, rencontra des musiciens classiques qui lui dirent: vous en avez de la chance. Vous créez votre musique, vous la jouez comme vous voulez et on vous paie pour ça. Max ajoutait qu'il ne se rendait pas compte de sa chance. Dans la musique classique, on vous donne une partition et vous devez la jouer, point barre. Si vous voulez qu'on joue votre musique, vous devez la composer, jouer au Maître et exiger d'autres musiciens qu'ils vous obéissent à leur tour.

Dan Tepfer est d'une autre génération, d'un autre monde. Ce n'est pas un New Growth (traduction de Negro par Max Roach). il est l'héritier de siècles de musique européenne, formé dans d'excellents conservatoires et il crée en Jazzman comme son illustre aîné, le pianiste italien Enrico Pieranunzi. Il lit donc l'Ancien Testament de façon personnelle et actuelle. D'abord, il le joue au piano alors que Jean Sébastien (Johann Sebastian pour les puristes) Bach écrivait pour clavecin. Les puristes baroques voudraient que cette musique soit exclusivement jouée au clavecin, de préférence sur un clavecin fabriqué à l'époque de Bach, voire, mieux encore, sur lequel le Meister a joué. Le but avoué est de retrouver la pureté originelle de cette musique. Pari perdu d'avance. D'abord parce qu'il est contraire à l'esprit du baroque, ensuite parce qu'un clavecin fabriqué en 1685 ne sonne pas en 2011 comme en 1685 et qu'un claveciniste de 2011 ne joue pas comme un claveciniste de 1685 parce qu'il ne vit pas la même vie. Il ne mange pas, ne boit pas, n'aime pas, ne se déplace pas, ne communique pas comme son ancêtre. 

Après tout, les Variations Goldberg sont-elles autre chose que des variations couchées sur le papier, prêtes à engendrer d'autres variations? Le papier ne vit pas s'il n'est pas joué. Partant de là, avec tout le respect dû à Bach, rien ne vous interdit de créer à partir de cette musique, si ce n'est l'habitude. Fonder une oeuvre sur l'habitude, quel ennui! 

L'ennui, voici le mot que Dan Tepfer a banni dans son interprétation des Variations Goldberg. En lisant la pochette de l'album, vous remarquerez qu'il alterne une variation et une improvisation tout du long, à part un aria d'ouverture et un aria de clôture composés conjointement par Jean Sébastien Bach et Dan Tepfer. S'ils n'ont pu se rencontrer physiquement, les âmes de Jean Sébastien et Dan dialoguent tout au long de cet enregistrement. Evidemment, Dan Tepfer n'a pas la prétention outrecuidante d'être un compositeur à la hauteur de Jean Sébastien Bach qui, malgré quelques vicissitudes, traverse les siècles mais il tente, il ose, il se lance dans cette musique pour la revivifier, la faire découvrir à ceux qui ne la connaissent pas et redécouvrir à ceux qui croient la connaître.

A l'écoute, plus encore en le voyant mais, à l'écoute déjà, vous sentirez, lectrices attentives, lecteur concentrés que l'attitude, l'état d'esprit du pianiste change selon qu'il joue une Variation ou qu'il improvise à partir d'elle. Les connaisseurs des standards du Jazz reconnaîtront " Round about midnight ", " Never let me go ", " Everytime we say goodbye " glissés subtilement au fil de cette musique. 

En résumé, il s'agit d'un album hautement recommandable que vous pouvez aussi bien mettre en fond sonore agréable qu'écouter attentivement, partition à la main, en regardant les indications techniques portées sur la pochette. 

Je gage que cette interprétation fera date pour les amateurs de piano qu 'il soit classique ou jazz. Espérons que les inconditionnels du clavecin ouvriront leurs oreilles et leurs lobes cérébraux à cette musique. Sinon, tant pis pour eux. De toute façon, il suffit d'aimer la musique pour aimer cette musique. Nul besoin d'aimer le piano. N'hésitez pas à écouter avec de grandes délices Dan Tepfer en concert jouer ses Variations Goldberg. " Dieu doit beaucoup à Bach " selon Friedrich Nietzsche. Dan Tepfer aussi et il le lui rend bien. Profitons en pleinement.

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