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Roy Haynes en quartet au Duc des Lombards: la leçon de jeunesse du Drummer Master

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Roy Haynes Quartet.

Paris. Le Duc des Lombards.

Mercredi 26 octobre 2011. 22h.

 

Roy Haynes: batterie

Jaleel Shaw: saxophones alto, soprano

Martin Bejerano: piano

David Wong: contrebasse

 

Dix-sept mois après un précédent concert, me voici de retour au Duc des Lombards pour écouter le quartet de Roy Haynes, 86 ans.

Au concert de 20h, il y avait Daniel Humair dans le public. Au concert de 22h, il y a Leon Parker et Steve Coleman, mon voisin de table.

 

Solo de sax alto pour commencer. Tout en douceur. La contrebasse s'y met à son tour. Problèmes de son. Ca grésille dans les haut parleurs. Ca se règle. Une pause. Solo du Boss maintenant. La contrebasse reprend. Un standard du Bebop. Le piano arrive, puis le sax. Roy Haynes, tranquille, propulse son groupe. Claude Carrière et Leila Olivesi arrivent. Ce concert est le lieu où être ce soir à Paris. Ca swingue naturellement. Rien de neuf sous le soleil mais c'est bon. La précision, la finesse, la puissance, l'invention, à 86 ans, Roy Haynes est toujours au sommet. Solo de contrebasse ponctué avec un art de mandarin chinois par les baguettes du Boss et quelques notes de piano. Quand Leon Parker et Steve Coleman discutent à côté de vous pendant le morceau, que dire? Qu'ils finissent par écouter. Snap, crack, tchik fait Roy Haynes.  Aldo Romano arrive à son tour. Tous les Jazzmen de Paris sont là ce soir, ma parole.

 

Le piano commence une ballade. Le quartet démarre. Même sur tempo lent, le quartet pousse fort. Sax soprano en duo avec la contrebasse. Beau blues. Le Boss encourage ses musiciens: " All right, all right ". Soprano et contrebasse creusent ensemble la mélodie. Ca sonne puissamment. Le quartet revient. Penché sur son soprano, Jaleel Shaw le fait parler. La rythmique part en ballade, sans sax. Ca coule de source. Stéphane Belmondo arrive avec son pianiste Kirk Lightsey. La rythmique accélère progressivement sous l'impulsion du batteur. Quelques coups de cymbales puis les tambours se mettent à rouler, danser. Le solo de Roy Haynes se trouve entre une Afrique rêvée et une Amérique vécue ici, ce soir, à Paris. Leon Parker regarde et écoute attentivement le Maître. Même quandvous l'avez déjà entendu, un solo de Roy Haynes, ça reste un autre monde. "86? Incredible! " me dit Steve Coleman, admiratif. Roy Haynes nous met la claque. Il fait le tour de sa batterie et joue avec, fait tinter les cymbales. Bref, il s'amuse et nous émerveille. Il est passé aux maillets et sort des sons inouïs au sens littéral du terme. Il revisite la marche militaire, le cliquetis de l'horloge. Des trucs à vous rendre fou. Un coup de cymbales au milieu des roulements de tambours. Baam! Plus personne ne parle. La musique s'impose à nous. Il lance des vagues, les arrête. Applaudissements. Silence obligatoire après un tel solo. Solo de sax alto tout en douceur pour nous remettre de nos émotions. Ca repart à quatre sur une ballade. Des spectateurs arrivent après la bataille. Tant pis pour eux. Roy Haynes est aux balais et joue sur du velours, tranquille. Je trouve Jaleel Shaw plus intéressant, plus émouvant que l'an dernier. Est ce lui qui a progressé ou moi? Solo de contrebasse tout confort entre piano et batterie maniée de main de maître. Fin tout en douceur au son du saxophone alto.

 

Démarrage au piano dans les graves. Joli solo de piano qui swingue bien. Sans Swing, cette musique ne voudrait rien dire. Retour au morceau de Monk. Excellent piano solo. C'était " Monk's Dream " de  Thelonious Sphere Monk.

 

Roy Haynes nous raconte sa vie. Elle est riche en anecdotes. Son premier concert en France avec Sarah Vaughan. Puis il se rasseoit à la batterie, joue des phrases et nous demande ce qu'il a voulu dire. Pas facile. Il relance une sorte de marche et le groupe enchaîne. Ca swingue joyeusement en sautillant. Bref, c'est du Jazz. Duo contrebasse:sax alto. Le groupe repart prestement. Final très tonique.

 

Roy Haynes danse des claquettes sur scène. Une autre façon de jouer de la batterie. Cet homme a 86 ans, je le rappelle. Il chante " Think " d'Aretha Franklin en dansant des claquettes. Il jouait au Village Vanguard avec le guitariste Kenny Burell, un gars de Detroit (Aretha Franklin est aussi native de Detroit). Aretha est venue les voir parce qu'elle avait écouté ce que faisait Roy Haynes derrière Sarah Vaughan. Il nous explique aussi que jouer de la batterie, c'est émettre des syllabes: " Tic tac, tic, tac, tic tic tic tac " par exemple. Et il danse des claquettes, en duo avec le piano maintenant. Cet homme devrait être étudié dans les congrès de gérontologie si ce n'est déjà fait. Un exemple vivant du bien vivre et bien vieillir. Il s'amuse comme un enfant. Chaque musicien est invité à dire au revoir par le Patron. Roy Haynes finit le concert en chantant et en dansant.

 

Merci à Steve Coleman et Leon Parker pour leur écoute silencieuse, à Kirk Lightsey pour ses rires tonitruants qui ne l'empêchaient pas d'écouter.

 

Pour vous donner une idée de ce que donne cet homme et ce quartet, le voici à la télévision américaine le 8 juin 2011.

 


 
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Où écouter Jean Charles Richard en novembre 2011?

Publié le par Guillaume Lagrée

Le divin chauve Jean-Charles Richard, saxophoniste et flûtiste de son état, sera sur tous les fronts de scène en novembre.

La preuve ci-dessous.

Diffusion sur France Musique dans "le matin des musiciens" d'Arnaud Merlin
"Une histoire du Saxophone Soprano", retour sur un siècle de soprano dans le jazz.
Le 25 octobre entre 11h et 12h30
Cette émission sera accessible à l'écoute pendant une semaine sur le site de France Musiques.
    +

Claudia SOLAL SPOONBOX Quartet
Avec Claudia Solal (voix), Benjamin Moussay (piano), Joe Quitzke(batterie), et Jean Charles Richard (saxophones)
Le 4 novembre au Théâtre de  Sète à 20h30
    +
Jean Marie Machado "Danzas" et André Minvielle pour "La fête à Boby"
Hommage à Boby Lapointe
avec Jean-Marie Machado (piano), André Minvielle (voix), Gueorgui Kornazov (trb), Joce Mienniel (fl), François Thuillier (tuba), Didier Ithursarry (acc), Thierry Bonneaux (dr), Jean-Marc Quillet (claviers), Jean Charles Richard (saxophones)
Le 5 novembre à 20h30 
Théâtre municipal de Charleville Mezières
Tel Billetterie : 03 24 32 44 50

      +

Jean Marie Machado - Jean Charles Richard Duo "Impressions"
Avec Jean Marie machado (piano), et Jean Charles Richard (saxophones)
Le 8 novembre 2011 à 20h30
La Batterie, Pôle Musiques à Guyencourt
Oeuvres de Ravel, Debussy, Fauré, Poulenc, et compositions de Jean Marie Machado
   +

Christophe Marguet Quintet
avec Christophe Marguet (batterie), Mauro Gargano (contrebasse), Sébastien Texier (clarinettes - sax alto), Bruno Angelini (piano) et Jean Charles Richard (saxophones)
Les 11 & 12 novembre à 21h
La Péniche "L'improviste" Quai de l'Oise 75019 PARIS
   +

Daniel Humair Trio invite le cuisinier William Ledeuil (Ze Kitchen Gallerie) Cuisine et Jazz
avec Daniel Humair (batterie), William Ledeuil (Batterie de cuisine), Bruno Chevillon (batterie de contrebasses), et Jean Charles Richard (batterie de saxophones)
Le 18 novembre à 20h30
Le Mail à Soissons
   +

Daniel Humair Quartet
Avec Daniel Humair (batterie), Louis Sclavis (clarinettes), Jean Paul Celea (contrebasse) et Jean Charles Richard (saxophones)
Le 19 novembre à 20h30
à L'Opéra-Théâtre de Limoges, dans le cadre du Festival Eclats d'émail. 
+

Master classe de Jean Charles Richard
Le 26 novembre au Conservatoire de Saint Germain en Laye
Elèves de saxophone de Anne Lecapelain et de jazz de Max Mastella
+

Le souffle des Marquises Roman musical de Muriel Bloch
Avec Michaela Stapleton (saxophone soprano), Katarina Piotrowska (alto), Camille Maussion (ténor) et Morgane Carnet (baryton) et Muriel Bloch (conte)
Mise en scène : Olivier Balazuc et Mise en Musique : Jean Charles Richard
Après le succès de Saint Quentin en Yvelines où elles ont fait 5 représentations à guichet fermé, nos héroïnes seront 
Le 22 novembre au Carré Belle-Feuille à Boulogne Billancourt à 20h30
&
Le 25 novembre au Théâtre de Chevilly La Rue
  &
Voici une vidéo de présentation de ce spectacle tout public :  http://vimeo.com/22239103

 
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Eoth en concert à Rennes le vendredi 28 octobre 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

EOTH jouera ce Vendredi 28 octobre à Rennes à La Ferme de la Harpe (Centre Léo Lagrange, Avenue Charles Tillon).
Il y a un autre groupe en première partie de soirée (Wilomel), et un boeuf en fin de soirée.
Ouverture à 19h30.
Entrée: 5 euros.
Pour ceux qui veulent participer au boeuf, merci de contacter la Ferme de la Harpe.


Eoth:
Antoine Tharreau (Piano, Fender Rhodes, Orgue Electronique Philicorda, Synthétiseur Analogique SH101) 
Charlotte Mérand (Violon Electrique, Mellotron, Synthétiseur Analogique Korg Micropreset)
Olivier Maupas (Basse Electrique)
Cédric Lucas (Batterie)
Des compositions personnelles dans l'esprit du jazz rock psychédélique et des musiques de films des années 70...

J'ai vécu à Rennes de 2002 à 2005. Je vous renvoie à ma chronique d'un concert d'Antoine Tharreau en 2004 dans le même lieu.

A vous de découvrir sur pièces et sur place comment sa musique a évolué depuis.

Pour vous en donner une idée, voici un extrait de concert de l'Oeil du Sourd, le précédent groupe d'Antoine Tharreau en janvier 2009 à Rezé (Loire Atlantique, Pays de Loire, France)

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Sonny Rollins " Saxophone Colossus "

Publié le par Guillaume Lagrée

Sonny Rollins

" Saxophone Colossus "

Prestige. 1956.

Sonny Rollins

La photographie de Sonny Rollins est l'oeuvre du Colossal Juan Carlos HERNANDEZL'utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de poursuites judiciaires au civil et au pénal.

Sonny Rollins: saxophone ténor

Tommy Flanagan: piano

Doug Watkins: contrebasse

Max Roach: batterie

Theodore Walter Rollins est né à New York le 7 septembre 1930. Il est surnommé " Sonny " parce que c'est un mec bien, " Newk " en raison de sa ressemblance avec le fameux joueur des Brooklyn Dodgers Don Newcombe (d'où son album " Newk's time " qui est aussi un clin d'oeil au " Now is the time " de Charlie Parker), " The Buffalo " parce que rien ne résiste à la charge de son saxophone ténor, " The Boss of the tenor " tant il domine son instrument et " Saxophone Colossus " en raison de cet album.

Cinq morceaux, quarante minutes de musique font de cet album un objet indispensable à tout amateur de Jazz. Pourquoi? Parce que tout l'art du plus grand improvisateur de l'histoire du Jazz s'y trouve contenu.

Sonny Rollins a horreur d'enregistrer parce qu'il sait qu'il pourra toujours faire mieux. C'est un musicien de l'instant qui reconnaît jouer en pilotage automatique sans savoir ce qu'il jouera la minute suivante. Ca joue en lui plutôt qu'il ne joue. C'est pourquoi il a toujours préféré la scène au studio, scène qu'il continue d'arpenter et de dévorer à 81 ans passés.

Toutefois, pour cette séance en studio, entouré d'une rythmique de rêve, Sonny Rollins est dedans de bout en bout.

Ca commence avec " Saint Thomas " un air traditionnel antillais arrangé par Sonny Rollins. Si Sonny Rollins est né à New York, ses parents sont originaires des Iles Vierges, îles des Antilles ( West Indies disent les anglophones), de celles sous pavillon américain, d'autres Iles Vierges étant sous pavillon britannique. Sonny a grandi au son de la calypso en plus du Jazz, du Blues. Saint Thomas est la plus grande des Iles Vierges et Sonny Rollins  joue ce morceau inlassablement sur scène depuis 55 ans. Dès les premières notes échangées entre sax et batteur, " The Professor " Max Roach, vous savez que vous avez affaire à un chef d'oeuvre. Cette impression ne vous quittera pas jusqu'à la fin de l'album. A moins d'être paralytique, et encore, ce morceau vous fera battre la mesure, danser, chanter, vibrer, vous emportera dans une vague de soleil, de chaleur, de vigueur.

Ca continue avec un standard " You don't know what love is ", une ballade que Rollins transcende avec un son digne d'un violoncelle. La rythmique est au diapason. A vous laisser bouche bée.

" Strode Rode " est une composition de Rollins,solide, virile où le patron jugule son instrument pour laisser s'exprimer ses accompagnateurs.

Vient ensuite " Moritat " de Kurt Weill, plus connu sous le titre " Mack the knife " rendu célèbre par Louis Armstrong. Il s'agit d'un extrait de "L'opéra de quatre sous " de Kurt Weill et Bertold Brecht lui même inspiré du " Beggar's Opera " de John Gay, satiriste anglais du XVIII° siècle. Rollins et ses hommes en donnent une version développée (10mn), quasiment définitive.

Pour conclure, une dernière composition de Sonny Rollins, " Blue Seven ", un Blues donc. Chaque musicien prend tour à tour la vedette, le Boss gardant le contrôle. La musique se déroule implacablement jusqu'au final. Après quoi, il n'y a vraiment plus rien à ajouter. Un chef d'oeuvre conclut un chef d'oeuvre. Logique. Cf extrait audio au dessus de cet article.

" Saint Thomas " extrait de cet album figure dans mon émission de juin Le Jars jase Jazz sur Couleurs Jazz Radio. Thème: le Jazz, flèche de l'arc caraïbe. Première partie: la Caraïbe anglophone. Diffusion les vendredi 7, 14, 21 & 28 juin 2019 à 1h et 19h, les samedi 8, 15, 22 & 29 juin 2019 à 1h, les dimanches 9, 16, 23 & 30 juin 2019 à 18h (heure de Paris). Cf vidéo sous cet article.

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Eric Le Lann Michel Graillier " Trois heures du matin "

Publié le par Guillaume Lagrée

Eric Le Lann Michel Graillier

" Trois heures du matin "

Twins Production. WMD. 1996.

Eric Le Lann: trompette, compositions (n°7, 8, 9)

Michel Graillier: piano

Je me souviens de ce duo en concert à Paris au Petit Opportun il y a environ quinze ans. J'y étais avec une femme que je voyais pour la première fois. Nous étions une dizaine de spectateurs. Malheur aux absents! C'était éblouissant de relâchement, d'entente, de sensibilité écorchée. J'ai dormi chez cette femme après le concert. Je ne l'ai jamais revue. J'étais dans l'esprit de cette musique. Le Petit Opportun est fermé. Michel Graillier est mort. Eric Le Lann joue toujours. Cet album demeure.

Ce qui frappe, quinze ans après l'enregistrement, c'est la densité, l'intensité de chaque note jouée. A part trois compositions d'Eric Le Lann (Marion la nuit, Twins valse, Valérie on stage), ils jouent des standards. Que vous les connaissiez ou non, vous entendrez tout de suite qu'ils ont retenu la leçon de Louis Armstrong : " J'essaie de mettre toute ma vie dans chaque note que je joue ".

Cette musique sent l'alcool, le tabac, les grandes amours brisées, la nostalgie camarade, les heures les plus sombres de la nuit. Elle ne donne pas de réponse, elle pose des questions en finissant par celle de Fréhel " Mais où sont tous mes amants, ceux qui m'aimaient tant ? ". Cf extrait audio au dessus de cet article.

Peu importe l'heure à laquelle ces morceaux ont été enregistrés, peu importe l'heure à laquelle vous l'écoutez. Comme l'écrit Francis Scott Fitzgerald, figure tutélaire de cet album, " and in the real dark night of the soul it's always three o'clock in the morning, day after day ".

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Sélection de concerts de Jazz pour novembre 2011 à Paris surtout mais pas seulement

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices énergiques, lecteurs en forme, voici ma sélection personnelle, abritraire et inique de concerts de Jazz pour novembre 2011 à Paris, composée avec l'arrogance d'un sélectionneur national. 

Jérôme Sabbagh

 

La photographie de  Jérôme Sabbagh est l'oeuvre de l'Energique  Juan Carlos HERNANDEZL'utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de poursuites judiciaires au civil et au pénal.

Sans oublier le passage du légendaire contrebassiste  Henry Grimes le 9 novembre et le festival Sons neufs du 1er au 10 novembre, voici mes recommandations, en toute subjectivité bien sûr.

Salle Pleyel

mercredi 16 novembre, 20h, l'accordéoniste Richard Galliano et son Strada Quintet avec Giovanni Mirabassi (piano) rendent hommage à Nino Rota, le compositeur des musiques des films de Federico Fellini.

New Morning

- mercredi 2, 20h30, le pianiste Ramsey Lewis, maître du mélange Jazz, Soul, Funk.

- mardi 8, 20h30, la chanteuse albano suisse Elina Duni vous enchantera.

- mercredi 9, 20h30, le quintette du bassiste Steve Swallow est un véritable All Stars avec Carla Bley (orgue Hammond), Chris Cheek (sax ténor), Steve Cardenas (guitare), Jorge Rossy (batterie).Ouvrez grand les yeux et les oreilles!

- mercredi 16, 20h30, George Duke, le gars qui jouait des claviers derrière Frank Zappa, Jean Luc Ponty, Miles Davis dispensera le Saint Groove en compagnie du guitariste Jeff Lee Johnson.

- lundi 21, 20h30, le Vieux Sorcier brésilien Hermeto Pascoal vous délivrera de tous vos maux par ses philtres sonores.

- mardi 22, 20h30, la bassiste et chanteuse Meshell Ndgeocello vous fera groover grave.

- vendredi 25, 21h, le chanteur David Linx, l'organiste Rhoda Scott, le batteur André Cecarelli, le guitariste Manu Codjia formeront un groupe étonnant.

- lundi 28, 20h30, le guitariste américain Bill Frisell avec son quartet 858 sans tambour ni trompette (violons et violoncelle). Impossible de prédire ce qui va advenir.

Duc des Lombards

- vendredi 11 et samedi 12 à 20h et 22h le trio acoustique du pianiste américain Kenny Werner, un grand Maître de l'instrument et de la formation.

Studio de l'Ermitage

- vendredi 18, 21h, Big Band Ping Machine. Je ne connais pas. J'en ai entendu du bien comme du mal. A juger sur pièces et sur place.

- mercredi 23 à 20h, André Minvielle (vocalchimiste) et Lionel Suarez (accordéon). Grâce à André Minvielle, j'ai appris à faire de la musique avec des sacs plastiques de supermarché. Emmenez vos enfants. Ils vont adorer!

Le Triton, Les Lilas (métro Mairie des Lilas)

- Jeudi 24, 20h30, Hubert Dupont&Jasmin avec Hubert Dupont (contrebasse, compositions), Airelle Besson (trompette), Nelson Veras (guitare), Youssef Hblesch (percussions). Délices et raffinements en perspective.

- vendredi 25, 20h30, Jean Marie Machado " Les âmes Papillon " Quintet avec Jean Marie Machado (piano, compositions, arrangements), Claudia Solal (voix), Joce Miennel (flûte), Jean-Philippe Viret (contrebasse) et Nicolas Larmignat (batterie).

Sunset/Sunside

- jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 à 20h et 22h au Sunset le quintette de Pierrick Pédron présente son nouvel album " Cheerleaders " dans la lignée du précédent "Omry ". Secouez tout ce que vous avez!

- jeudi 3 et vendredi 4 à 21h au Sunside, le trio du pianiste américain Fred Hersch. Fred Hersch est un musicien pour musiciens, injustement méconnu, qui combat la douleur et la mort par la musique. Séropositif, il est sous trithérapie depuis 20 ans. L'écouter, c'est recevoir une leçon de vie et de musique.

- lundi 7 à 21h au Sunside, le batteur Guilhem Flouzat réunit autour de lui le pianiste Laurent Coq, le sax ténor Ben Wendel, habituel complice de Tigran Hamasyan et le sax alto Antonin Tri Hoang qui n'a pas fini de nous émerveiller.

- mardi 8 à 21h au Sunside, la harpiste Isabelle Olivier enregistrera live in concert avec Marc Buronfosse (contrebasse) et Fabrice Moreau (batterie). Elle compte sur votre soutien pour donner le meilleur d'elle même et de ses hommes.

- lundi 14 à 21h au Sunside, le trio de Jérôme Sabbagh (sax ténor) avec Ben Monder (guitare électrique) et Daniel Humair (batterie). Comme disent les guides touristiques, vaut le déplacement.

- lundi 14 à 21h30 au Sunset, un trio américain follement rythmique avec Reggie Washington et Matthew Garrison (le fils de Jimmy Garrison, contrebasssiste de John Coltrane de 1960 à 1967) aux contrebasses et Gene Lake à la batterie.

- mardi 15 à 21h au Sunside, le trio du pianiste Alain Jean-Marie invite le trompettiste américain Joe Magnarelli. Classieux.

- lundi 21 à 21h au Sunside, le pianiste franco américain Dan Tepfer, après avoir dialogué avec Lee Konitz, viendra seul jouer sa version des Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach. Les Variations Goldberg sont surnommées l'Ancien Testament de la musique. Dan Tepfer s'attaque à un monument. Il en est capable. " Dieu doit beaucoup à Bach " (Nietzsche). L'album de Dan Tepfer sortira bientôt chez Sunnyside Records.

- jeudi 24 à 21h30 au Sunset, la merveilleuse saxophoniste Géraldine Laurent jouera en trio avec Yoni Zelnik (contrebasse) et Laurent Bataille (batterie). Tout ce que joue cette jeune femme sonne juste et bon. 

- jeudi 24 à 21h au Sunside, le saxophoniste Michel El Malem réunira un groupe alléchant avec Marc Copland (piano), Michael Felberbaum (guitare électrique), Marc Buronfosse (contrebasse) et Luc Isenmann (batterie).

- vendredi 25, samedi 26 à 21h au Sunside, le quartet du percussionniste argentin Minino Garay. Muy caliente!

- samedi 26 à 21h30 au Sunset le trio équilibré et rêveur du clarinettiste Thomas Savy.

- lundi 28, mardi 29, mercredi 30 à 21h au Sunside le trio du pianiste américain Harold Mabern, véritable Who's Who du Jazz à lui seul. Miles Davis, Sonny Rollins, Archie Shepp, JJ Johnson ont tous fait appel à lui.

Olympia

lundi 14 à 20h30, le Boss du Ténor, Monsieur Sonny Rollins sera sur scène pour nous emporter dans sa fougue lyrique et rythmique.

Le pianiste arménien Tigran Hamasyan est actuellement en tournée européenne jouant sur scène son album solo " A Fable ".

Pour Paris, il a prévu un programme spécial.

Samedi 12 novembre à 19h30 au Café de la Danse, il jouera avec la chanteuse arménienne Areni.

Lundi 21 novembre à 20h30 à La Maroquinerie, il jouera avec le guitariste français Nguyen Le.

 

 

Si vous ne supportez plus Paris, allez dans le Val d'Oise assister au festival Jazz au fil de l'Oise du 4 novembre au 9 décembre.

 

Si Paris est déjà trop au Nord pour vous, vous pouvez aller en Provence écouter le trio de Jérôme Sabbagh avec Daniel Humair et Ben Monder le samedi 12 novembre  au Moulin à Jazz  à  Vitrolles - 21h

Association Charlie Free, le dimanche 13 novembre  à l' AJMI, Benoit XII - Avignon - 17h AJMI.

Si vous ne voulez plus sortir le soir, allumez votre téléviseur ou votre transistor pour écouter et/ou regarder les Victoires du Jazz le samedi 12 et le dimanche 13 novembre.

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Festival Sons neufs à Paris du 1er au 10 novembre 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 


 

Festival Sons neufs

 

Du mardi 1er au jeudi 10 novembre 2011 à Paris : Auditorium Saint Germain, Hôtel Lutetia, Studio de L’Ermitage, Bateau Daphné

 

Jean Philippe Viret

 

La photographie de Jean-Philippe Viret est l'oeuvre de l'Impeccable Juan Carlos HERNANDEZL'utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de poursuites judiciaires au civil et au pénal.

 

Cette année, pour la 3ème édition, Sons Neufs vous propose 7 soirées événements au coeur de Paris, réunissant 36 artistes parmi lesquels le clarinettiste Louis Sclavis, le batteur Barry Altschul, qui a joué notamment avec Chick CoreaPaul Bley,Anthony BraxtonDave Holland… le violoniste Dominique Pifarély, les pianistes Ronnie Lynn Patterson et Manuel Rocheman, le joueur de doudouk Didier Malherbe, l’un des fondateurs de Hadouk trio ; la chanteuse Claudia Solal, le contrebassiste Jean-Philippe Viret, l’harmoniciste Olivier Ker Ourio, le flûtiste Michel Edelin, le tromboniste et joueur de coquillages Sébastien Llado et bien d’autres…

 

 

 

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Emmanuel Bex Open Gate Trio recrée Bela Bartok à l'Alhambra

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

 

 

Emmanuel Bex Open Gate Trio

L’Alhambra

Paris. Lundi 17 octobre 2011. 20h.

 

Emmanuel-Bex.jpg

La photographie d'Emmanuel Bex est l'oeuvre du Citoyen Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Emmanuel Bex : orgue Hammond, composition, direction

Francesco Bearzatti : saxophone ténor, clarinette

Simon Goubert : batterie

Solistes de l’orchestre des pays de Savoie en première partie dirigé par Franck Tortiller.

Chœur d’une centaine de chanteurs en deuxième partie

 

Vénérées lectrices, vénérables lecteurs, je dois vous avertir que cette chronique sera tronquée. En effet, mes notes sont illisibles à de nombreux passages, faute de lumière à la place où j’écrivais. Ce sont les risques du direct comme disent les présentateurs à la télévision.

 

Concert de sortie de l’album «  Open Door Trio feat. Bela Bartok ». Ca commence en trio avec la clarinette. Le Mikrokosmos de Bela Bartok adapté pour trio de Jazz. L’allégresse se mêle de tristesse.

 

Francesco passe au sax ténor. Intro tout en douceur. Le son du ténor se détache dans une clarté lunaire au sein de la masse sombre de l’orgue et de la batterie. Le batteur est aux balais. C’est du velours. Ca sonne comme un standard mais ce n’en est pas un, pas un standard du Jazz disons car Mikrokosmos fait partie des exercices obligatoires pour les pianistes alpinistes des hauts sommets de la musique.

 

Francesco démonte son sax ténor pour souffler dans un morceau et non plus dans l’instrument complet. Cela donne un son inouï. Dialogue avec le batteur. Bex s’est mis debout à un angle de la scène pour écouter. Francesco Berzatti reprend son sax ténor. Il est décidément loin devant tant de clones américains dont on nous rabat les oreilles. Bex réapparaît à l’orgue tout en douceur. Les balais froissent les peaux des tambours. C’étaient les Danses roumaines du Hongrois Bela Bartok.

 

Arrivée des solistes de l’orchestre des pays de Savoie. Pour avoir l’orchestre tout entier sur scène, il fallait être en Savoie, à Chambéry, le samedi 15 octobre pour le concert de création de cet album. Ils sont là pour interpréter un concerto en trois mouvements écrit par Emmanuel Bex : allegro, adagio, presto voire prestissimo. Je reconnais un titre de l’album même si ça sonne plus chaud en concert, évidemment. C’est joyeux certes mais avec une vivacité angoissée. Les cordes sont dirigées par les mains expertes de Franck Tortiller, ancien directeur de l’Orchestre National de Jazz. Deux violons, un alto, une contrebasse, ça ne fait pas l’effet d’un orchestre mais ça donne une couleur particulière à l’ensemble.

 

(…)

 

Séance de bruitages dignes d’un film d’angoisse. Ca craque, grince, vibre. Tiens, maintenant, en fond de scène, il y a des guirlandes de Noël qui clignotent. Mi octobre, c’est un peu tôt tout de même. Ce sont les dégâts de la réclame sur l’Art.

 

BIS

 

Une sorte de musique de film qui clôt l’album. Cela me rappelle « Communications 72 » de Michel Legrand, avec orchestre à cordes, Eddy Louiss à l’orgue Hammond et Stan Getz en soliste au saxophone ténor. Pour autant Francesco Bearzatti, au sax ténor, ne me rappelle pas Stan Getz d’abord parce que « The Sound » est inimitable ensuite parce que Francesco Bearzatti a assez de personnalité pour sonner comme… Francesco Bearzatti. En tout cas, ce morceau constitue un  très bel envoi final sur scène comme sur l’album

 

ENTRACTE

 

Les solistes de l’orchestre des pays de Savoie sont partis. Une chorale d’une centaine de chanteurs les a remplacé. Ils interprètent avec le trio le « Requiem en couleurs » composé par Emmanuel Bex. J’avais écouté des extraits de ce Requiem dans cette même salle avec le même trio il y a environ deux ans. Le voici maintenant au complet.

 

Francesco Bearzatti est parti. Vus du public, Simon Goubert est à gauche de la scène, Emmanuel Bex à droite et le chef de chœur au milieu.

 

Le chant commence en français. Ce n’est donc pas un Requiem écrit dans la langue officielle du Saint Siège, in latinam linguam. Il faudrait trouver une église où jouer cette œuvre, avec de grandes et belles orgues. Pour cela, il faudrait un prêtre et un évêque ouverts d’esprit. Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ! (Michel Audiard).

 

Francesco revient sur scène avec son sax ténor. C’est le « Liberare Domine ». Le chant libérateur de la chorale s’élève porté par le swing impérieux du trio. Il existe bien une église Saint John Coltrane à San Francisco où le rite est célébré au son de la musique de JC. Pourquoi pas jouer et chanter ce Requiem dans une église de Normandie ou d’ailleurs ? La résurrection est proche vu l’énergie dégagée par cette musique.

 

Retour à la tristesse avec le « Requiem aeternam ». Duo de l’orgue avec une soliste, soprano de son état. Son chant me crispe les tympans. Ce passage est pas glop à mon goût.

 

(…)

 

Des spectateurs impies, hérétiques voire relapses quittent la salle avant le « Sanctus » final. La Grâce ne les a pas touchés. Ca décolle vers les cieux. Normal pour un « Hosanna in excelsis ». Tant pis pour ceux qui l’ont manqué. L’Enfer et ses bruits discordants les attendent.

 

RAPPEL

 

Une chanson pour faire participer le public. En effet, curieusement, le Requiem ne donne pas au public l’envie de battre des mains, taper des pieds et chanter en chœur même si celui-ci comporte des passages très entraînants. « Si demain, pour un rien, tu te sens fâché, pour le cœur, pour le pied, essaie de chanter ». C’est un bon programme. Il ne sera pas proposé aux électeurs français en 2012 mais je vote pour quand même. Le trio démarre, le chœur enchaîne, ça swingue terrible et le public les rejoint.

 

Au final, malgré des temps faibles, les temps forts de cette musique sont si enthousiasmants qu’ils font passer l’ensemble. Qui, en France, est assez gonflé pour ajouter à un trio de Jazz de très haut niveau, un orchestre à cordes puis une chorale ? Improviser sur du Bela Bartok, composer un Requiem? Emmanuel Bex. Qu’Apollon et les muses veillent sur lui et ses complices !

 

Vous pouvez voir et écouter ce programme en concert au New Morning grâce à la chaîne de télévision Mezzo lundi 2 janvier 2017 à 2.54. Insomniaques ou veilleurs de nuit, profitez en.

 

 

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Le trio du guitariste Jack Wilkins subjugue le Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Jack Wilkins Trio

Paris. Le Sunside

Samedi 15 octobre 2011. 20h.

Jack Wilkins: guitare électrique

Yves Torchinsky: contrebasse

François Laizeau: batterie

Jeu classique style 60's. Superbement bien fait. Ces gars là se connaissent. Ce trio fonctionne au huitième de tour. Ca roule comme une américaine sur la Highway 49. Tout confort. François Laizeau est un batteur de big band. Même en trio, ça s'entend. C'est puissant. C'était " Like someone in love " dont le titre m'avait échappé.

Comme c'est l'automne et que je suis à Paris, je vais jouer " Les feuilles mortes " (" Autumn leaves " pour les Américains) annonce Jack Wilkins. Très jolie intro en solo de guitare. Il y a des accents espagnols dans ce jeu de guitare. La musique tombe doucement, en flânant comme les feuilles mortes, justement. Tout à coup, ça accélère en restant léger, gracieux, en brodant autour de la mélodie. La batterie brille de mille feux, la contrebasse marque souplement le tempo, la guitare règne, souveraine. Ils sont très soudés, très à l'écoute l'un de l'autre comme le remarque mon voisin Monsieur P venu spécialement de Nantes pour ce concert et qui ne regrette pas le déplacement. 

" In walked Bud " ( TS Monk). Intro à la contrebasse. L'air de Monk est superbement joué. Jolis coups de cymbales pour souligner. Des petites notes de guitare viennent se glisser dessus. Les balais malaxent les tambours. Ca swingue et c'est bon. De tout façon, si ça ne swingue pas, cela ne veut rien dire, n'est ce pas? Le batteur a repris les baguettes et cela se sent dans le ventre. Les tambours vibrent. 

"What are you doing the rest of your life? " (Michel Legrand). Un autre air français, en hommage à Paris. Magnifique ballade que joua Bill Evans. Cette fois, ils démarrent à trois. Les tambours crissent sous les balais. Jack Wilikins distille des notes dans l'aigu comme des gouttes d'alcool fort tombant d'un alambic. Un dernier coup de maillets pour l'envoi final.

" For Baden " hommage de Jack Wilikins au guitariste brésilien Baden Powell (son père était un fan du scoutisme). Yves Torchinsky a pris l'archet. La guitare de Jack Wilikins évoque celle de Baden Powell. Yves Torchinsky est à la taille de sa contrebasse. Pas si fréquent chez les contrebassistes. Il revient au pizzicato et ça démarre joyeusement, vivement. Ca sent le soleil, la plage, la mer. A Paris, en ce début d'octobre ensoleillé, cela fait du bien. Le batteur fait un effet de maracas avec les balais. Il faut dire qu'il a ajouté un tambourin à sa batterie ainsi qu'un tambour à terre. Il a une très forte pulsation avec le pied sur la grosse caisse. Ce gaillard a dû jouer du Funk.

" That's good " dit Jack Wilkins. " That's brilliant " répond un spectateur. " Emily ", une ballade. Intro à la guitare, splendide. Il installe le tempo de la ballade. Quand contrebasse et batterie le rejoignent, personne n'applaudit. Nous écoutons attentivement et nous régalons de ces grandes délices auditives.

Intro à la guitare. Ca sonne bluesy. La contrebasse puis la batterie s'ajoutent doucement. Les tambours roulent sous les maillets. C'est bien un Blues. Je ne le connais pas. Ca devient même funky. Les baguettes martèlent le rythme. Puis ça devient plus souple. Retour à un standard du Jazz dont le titre m'échappe. Tout se calme pour un solo de contrebasse grave, profond, bluesy quoi. Break de batterie. Seul, François Laizeau lâche les chevaux. Ca pulse fort. Le trio repart funky, très 70's. C'est bon, ça! C'était " Billie's Bounce ".

Le trio enchaîne trois compositions d'Antonio Carlos Jobim. " Zingaro " basé sur l'étude n°6 de Frédéric Chopin. " Portrait in black and white " puis un morceau dont le titre m'a échappé car du portugais dit par un New Yorkais, c'est difficile à capter pour un Français. Intro tout en grâce, en légèreté de la guitare. Contrebasse et batterie aux balais la rejoignent. Changement de mélodie. C'est le portrait en noir et blanc maintenant. Ca balance tranquillement. Nous nous sentons sur un voilier au soleil, par temps calme, en baie de Rio. C'est seulement le deuxième concert de ce trio. Le premier a eu lieu la veille. Etonnant. Je jurerais que ce sont de vieux amis qui jouent ensemble depuis vingt ans sans jamais se lasser. 

" Tico Tico ". Un morceau si bon qu'ils l'ont nommé deux fois annonce Jack Wilkins. Même Charlie Parker l'a joué. Beaucoup l'ont massacré. C'est un classique de la Salsa. La batterie sonne comme des percussions grâce à son tambourin et son tambour. La contrebasse pulse au milieu. La guitare vole joyeusement sur la mélodie. Mademoiselle F danse sur place. Mademoiselle A écoute attentivement. Monsieur P bat la mesure. C'est la joie par la musique. Deuxième concert vraiment? Il semble qu'ils jouaient déjà ensemble dans une vie précédente.

RAPPEL

Un standard du Bebop. Vif, sec, précis. Ah, ce qu'on se régale, nom de Zeus! Braks de batterie avec une pulsation quasi africaine. Epatant pour un Français, Blanc de surcroît.

Un deuxième groupe doit jouer ce soir sur la scène du Sunside. Les musiciens s'excusent auprès des spectateurs de ne pouvoir jouer plus longtemps. Nous aurions bien passé la nuit entière avec eux. 

En discutant après le concert avec François Laizeau, j'ai appris qu'il ne connaissait pas Jack Wilkins, que c'était vraiment leur deuxième concert ensemble mais que leurs conceptions du son, de la musique étaient si proches que cela collait du feu de Dieu entre eux trois. Jack Wilkins est injustement considéré comme un guitariste mainstream, resté collé aux années 50 voire 60. Grave erreur! Même sur des standards, il aime le soutien hors grille que lui fournissent Yves Torchinsky et François Laizeau. En fait, un soliste de Jazz peut tomber dans deux défauts. Soit il joue sans plus se soucier de ses accompagnateurs que de la couleur des murs du club. C'est le cas, à mon avis, de  Sonny Rollins depuis plusieurs années. Immense soliste, très mal accompagné. 50 ans avec Bob Cranshaw (contrebasse puis basse électrique), c'est trop! Soit il est trop à l'écoute, perd le fil de son discours et erre d'un musicien à l'autre. Là, je ne vois pas d'exemple. Jack Wilkins est le soliste idéal parce qu'il est aux aguets, à l'écoute, en interaction permanente avec ses musiciens tout en gardant la clarté, la lisibilité, la vigueur de son discours propre.

Puisse ce trio nous enchanter longtemps encore dans les clubs et les festivals de Jazz!

Comme il vient de naître, je ne puis vous en proposer d'exemple sonore et/ou visuel, lectrices impatientes, lecteurs bouillants.

En attendant que vous profitiez à votre tour de ce miel pour les oreilles, voici Jack Wilkins jouant son morceau " For Baden " en duo avec un autre guitariste américain Jimmy Bruno. Régalez vous. Jack Wilkins ouvre le bal, à gauche sur votre écran.

 

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" Move is " peala angelini bearzatti

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Move is


peala angelini bearzatti

 

 

Rethink : art Records 

 

Sortie française le mardi 15 novembre 2011.

Distribution Egea

 

thierry péala : voix

bruno angelini : piano

francesco bearzatti : saxophone ténor, clarinette

 

Concerts de sortie :

Dimanche 27 novembre 2011. Maison centrale des artistes, Kiev, Ukraine.

Mardi 29 novembre 2011. Lvov, Ukraine.

Vendredi 9 décembre 2011, Festival Jazz au Fil de l’Oise, Butry sur Oise, France.

Mercredi 18 janvier 2012, Le New Morning, Paris, France.

 

Thierry Péala et Bruno Angelini forment un duo complice et créatif depuis plus de douze ans. Leur troisième album après « Inner traces : a Kenny Wheeler songbook » (2000) et « New Edge » (2007) fête leur rencontre avec le prodigieux saxophoniste et clarinettiste italien Francesco Bearzatti.

 Bruno Angelini

De leur passion commune pour le cinéma qu’il soit français, italien, suédois, américain est né le projet « Move is » que j’ai déjà pu apprécier en concert.

 

« La photographie, c’est la vérité. Le cinéma, c’est la vérité vingt-quatre fois par seconde » Jean Luc Godard. Phrase fausse. Il existe des photos truquées. Certains films trichent. Ce n’est pas le cas de cette musique. Pianiste et clarinettiste composent et jouent, Thierry Péala chante, scatte, siffle, parle en anglais, en français, en italien.

 

Ils n’interprètent pas des musiques de film. Ce serait du déjà vu. Ils créent des musiques, des chansons inspirées par les sentiments, les sensations que leur ont procuré ces films. Si vous connaissez ces films, ils vous les feront revoir. Si vous ne les connaissez pas, ils vous les feront découvrir.

 

La fragilité de Jean Seberg (n°1), l’agitation de Vittorio Gassman, le Fanfaron (n°2), l’angoisse d’Alfred Hitchcock (n°3), la folie de David Lynch (n°4), voici ce qui passe en vous dès les quatre premiers morceaux. Il y en a douze en tout, comme les mois, les apôtres et les pieds d’un alexandrin. C’est dire si cette musique est bien mesurée. Pourtant, à tout moment, elle sort du cadre, du champ, vous plaque et vous déborde comme disent les rugbymen.

 

De quoi faut-il s’émerveiller le plus ? De la fraîcheur de Thierry Péala ? De la maîtrise de Bruno Angelini photographié ici par l'Honorable Juan Carlos HERNANDEZ ? De l’expressivité de Francesco Bearzatti ? De l’enivrant mélange des trois ? Des surprises que chaque écoute vous réserve ? Fermez les yeux, ouvrez les oreilles, c’est du grand cinéma.

 

Move is se meut et nous émeut. Grand merci, Messieurs !

 

Pour les italianistes, voici une très belle recension de cet album.

 

Vous trouverez ci-dessous un extrait de concert donné par ce trio à Paris, au Duc des Lombards, le 12 février 2010 alors que leur répertoire était en formation. Le voici désormais présenté sous une forme achevée dans cet album. Pour les développements futurs de cette musique, prière d'aller écouter ce trio en concert.

 

 

 

 


 
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