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Daniel Zimmerman " Dichotomie's "

Publié le par Guillaume Lagrée

Daniel ZIMMERMAN

" Dichotomie's "

Un album Label Bleu sorti le 15 novembre 2019

Concerts de sortie:

Mardi 3 décembre 2019, 21h, Paris, Studio de l'Ermitage

Jeudi 20 février 2020, 20h30, Cenon (33), Le Rocher de Palmer

Mercredi 18 mars 2020, 20h30, Amiens (80), Maison de la Culture

Daniel Zimmermann: trombone, compositions

Benoit Delbecq: piano, claviers

Rémi Sciuto: saxophone basse

Franck Vaillant: batterie

Sympathiques lectrices, cordiaux lecteurs, je vous ai déjà chanté les louanges du précédent album du tromboniste Daniel Zimmermann, " Montagnes russes ". Le batteur a changé, la contrebasse a été remplacée par un saxophone basse, la guitare par un piano et des claviers, le tromboniste demeure. Le quartet et la musique sont donc bien différents de ceux de 2016.

Je suis moins charmé par cet album ci. Je commence à accrocher vraiment au 6e morceau sur 9, " Summer in Barrancoueu ". Le saxophone basse slappe comme une basse, le clavier cingle comme un guitare électrique, la batterie marque le temps puissamment et le trombone grogne joyeusement. Cf extrait audio au dessus et vidéo en dessous de cet article.

Barrancoueu, c'est où? Dans la vallée d'Aure, département des Hautes-Pyrénées, région Occitanie, en France. Commune de 34 habitants selon l'INSEE. Autant dire que vous n'êtes pas dérangé par les voisins. Justement, en écoutant Summer in Barrancoueu, j'ai envie d'y passer l'été, de monter et descendre les montagnes, de faire la fête avec des amis, de faire bonne chère. Bref, l'office de tourisme intercommunal des vallées d'Aure et du Louron devrait adopter ce morceau comme hymne local.

J'ignore ce que signifie " Toad Buffalo Courtship Dance" (8) mais je reconnais que ce morceau là aussi donne envie de danser. Quant au " Monde d'après " (9), il donne une vision positive de l'avenir ce qui devient rare dans une France où le déclinisme est à la mode. 

Je compte sur ce quartet pour donner beaucoup plus sur scène. 3 dates sont à graver sur vos tablettes de marbre, sympathiques lectrices, cordiaux lecteurs.

Mardi 3 décembre 2019, 21h, Paris, Studio de l'Ermitage

Jeudi 20 février 2020, 20h30, Cenon (33), Le Rocher de Palmer

Mercredi 18 mars 2020, 20h30, Amiens (80), Maison de la Culture

En attendant de vous retrouver l'été prochain à Barrancoueu (65) qui, espérons le, ne sera jamais à la mode, dansez sur " Summer in Barrancoueu ", sympathiques lectrices, cordiaux lecteurs. 

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Brasil! Passez l'hiver au chaud sur Couleurs Jazz Radio

Publié le par Guillaume Lagrée

BRASIL

Emission Le Jars jase Jazz de décembre 2019 à mars 2020 sur Couleurs Jazz Radio

Diffusion le lundi à 22h et le vendredi à 12h (heure de Paris)

 

Lectrices Bossa, lecteurs Nova, après vous avoir emmené dans les Caraïbes de juin à août 2019, en Afrique de septembre à novembre 2019, j'aurai le plaisir de vous porter au Brasil de décembre 2019 à mars 2020 dans mon émission Le Jars jase Jazz sur Couleurs Jazz Radio.

L'influence du Brésil sur le Jazz est tellement immense que 4 émissions ne sont pas de trop. Puissent-elles vous faire passer l'hiver de l'hémisphère Nord dans l'été de l'hémisphère Sud, lectrices Bossa, lecteurs Nova.

Diffusion le lundi à 18h et le vendredi à 8h (heure de Salvador de Bahia, Rio de Janeiro , Oiapoque, Belem, Macapa, Porto Alegre, Sao Paulo & Brasilia). Pas de podcast.

En plus des émissions, une interview de Vitto Meirelles, auteur compositeur interprète brésilien, déjà louangé sur ce blog, a été diffusée en janvier 2020.

Evidemment, Stan Getz et Antonio Carlos Jobim seront à l'honneur. Avec Joao Gilberto. Cf extrait audio au dessus de cet article. Mais aussi Nelson Veras, Vitto Meirelles, DDG4, Dizzy Gillespie, Quincy Jones, John Coltrane, Miles Davis, Seu Jorge, Henri Salvador, Chamamemusette, Martial Solal, Eric Le Lann, Gil Evans, Lee Konitz, Sacha Distel, Donald Byrd, Wayne Shorter, Milton Nascimento, Airto Moreira, Nana Vasconselos, CODONA...

Pour fêter cela, l'émission bénéficie, à compter de décembre 2019, d'un nouveau générique. Jean de Aguiar, guitariste déjà acclamé sur ce blog, me fait l'honneur d'un arrangement personnel de " Laideronette, impératrice des pagodes " tirée des " Contes de ma mère l'Oye " de Maurice Ravel. J'augure que le résultat vous plaira, lectrices Bossa, lecteurs Nova. Merci à Jean de Aguiar et Marc Buronfosse (contrebasse) pour ce cadeau sans prix.

" Le rythme s'est marié avec l'harmonie et leur fille est la mélodie " Hermeto Pascoal. Cf vidéo ci-dessous. 

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Sélection de concerts de Jazz pour décembre 2019

Publié le par Guillaume Lagrée

Matthieu Marthouret par Juan Carlos HERNANDEZ

Matthieu Marthouret par Juan Carlos HERNANDEZ

Resplendissantes lectrices, Eblouissants lecteurs, c'est armé de mauvais goût et de mauvaise foi que je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour décembre 2019 sur France et sur Suisse.

Pour une sélection exhaustive sur l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez Citizen Jazz et Jazz Magazine

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Pour l'actualité du Jazz, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio où l'auteur de ce blog sévit dans une émission mensuelle intitulée, notez l'originalité, " Le Jars jase Jazz ". Diffusion le vendredi et le dimanche à 1h du matin et 18h (heure de Paris). Pas de podcast. Audible dans le monde entier avec une connexion à l'Internet. Après Le Jazz, flèche de l'arc caraïbe en juin, juillet et août, les émissions de septembre, octobre et novembre 2019 ont été consacrées à L'Afrique, c'est chic!. De décembre 2019 à mars 2020, 4 émissions seront centrées sur le BRASIL. Stan Getz et Antonio Carlos Jobim seront évidemment à l'honneur. Vitto Meirelles dont l'album " Da Hora " est louangé sur ce blog m'a octroyé une entrevue qui sera diffusée en parallèle de l'émission de janvier 2020. A partir de décembre 2019, l'émission comportera un nouveau générique arrangé et joué par Jean de Aguiar, guitariste déjà porté en triomphe sur ce blog. Jean de Aguiar a transformé à sa douce manière " Laideronette, impératrice des pagodes " tirée des " Contes de ma mère l'Oye " de Maurice Ravel. Merci à Jean de Aguiar et à Marc Buronfosse (contrebasse) pour ce cadeau sans prix. 

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.

L'exposition " Music Migrations. Paris-Londres. 1962-1989 " est visible et audible au Palais de la Porte Dorée, à Paris, jusqu'au dimanche 5 janvier 2020. Visite vivement recommandée.

Le festival Jazznklezmer est ouvert à tous jusqu'au samedi 7 décembre à Paris.

Le festival Jazz au fil de l'Oise fera swinguer le Val d'Oise (95) en Ile de France du vendredi 8 novembre au dimanche 22 décembre 2019 avec notamment  les saxophonistes Eric Séva et Sylvain Rifflet déjà célébrés sur ce blog. 

Lundi 2 décembre, 20h30, Paris, Le New Morning: Chicago Blues Festival. Depuis 1969, Sweet Home Chicago se déplace chaque année en Europe. Du Blues, du Blues, du Blues!

Mardi 3 décembre, 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: Daniel Zimmerman (trombone) pour le concert de sortie de son nouvel album " Dichotomie's ".

Mercredi 4, jeudi 5 et vendredi 6 décembre, 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Jowee Omicil, sax alto canadien d'ascendance haïtienne. Le Jazz caribéen du présent et du futur. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Jeudi 5 décembre, 20h30, Annecy (74), Scène nationale de Bonlieu & vendredi 6 décembre, 20h30, Genève (Suisse), AlhambraJazz on the water. Un orchestre de 35 jeunes musiciens et chanteurs dirigés par Franck Tortiller + le trio de Marc Perrenoud jouent des standards du Jazz et de la Pop dans des version originales. 

Vendredi 6 décembre, 20h45, Fontenay sous Bois (94), Le Comptoir: Antiquity, un trio européen composé de Csaba Palotaï (Hongrie, guitare électrique), Steve Arguelles (Royaume Uni, batterie) & Rémi Sciuto (France, saxophones). Attention, magie blanche!

Samedi 7 décembre:

- 20h, Les Lilas (93), Le Triton: Sylvain Cathala trio.  A l'aventure!

- 20h30, Vincennes (94), Espace Sorano: Flashpig. Un quartet de la jeune garde du Jazz français.

- 20h30, Paris, Maison de la Radio: Das Rainer Trio puis Lady M par Marc Ducret. Rainer Werner Fassbinder puis William Shakespeare et sa Lady Macbeth mis en musique. Les murs de la Maison de la Radio sont solides. 

- 20h30, Paris, New Morning: Alain Jean-Marie Biguine Reflections Trio. Absolument essentiel.

- 21h30, Genève (Suisse), Le Sud des Alpes: Ohad Talmor Newsreel trio. La musique hindoustanie jouée par un trio de Jazz. Etonnant, non?

Dimanche 8 décembre, 17h, Vincennes (94), Espace Sorano: Tapa Mitaka par Ikui Doki. Spectacle de Jazz pour enfants et parents avec basson, saxophone ténor, harpe et voix. 

Lundi 9 décembre, 21h, Paris, Café Laurent: le duo Dexter Goldberg & Robin Mansanti porté aux nues sur ce blog. Classieux, forcément classieux. Juste vous, la nuit et la musique. Entrée libre. Consommations obligatoires.

Mardi 10 décembre:

- 21h, Paris, La Venus Noire. Bounce New 4tet. Le nouveau quartet de l'organiste Matthieu Marthouret maintes fois célébré sur ce blog. Cf photographie au dessus de l'article. Entrée libre. Consommations obligatoires. 

- 21h, Eaubonne (95), l'Orangerie: Triumviret. Le nouveau trio de Jean-Philippe Viret (contrebasse), maintes fois acclamé sur ce blog.

Jeudi 12 décembre:

-20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: Happy Mood, septet franco-américain de créateurs joyeux avec François Ripoche & Steve Potts (saxophones), Louis Sclavis (clarinettes), Geoffroy Tamisier (trompette), Glenn Ferris (trombone), Darryl Hall (contrebasse) & Simon Goubert (batterie). 

- 21h, Paris, Le Sunside: le trio de Frédéric Favarel (guitare) invite Carine Bonnefoy (piano). Elégance au programme.

Vendredi 13 décembre, 20h30, Boulogne-Billancourt (92), La Seine Musicale: un trio de Maîtres avec Enrico Pieranunzi (piano), Marc Johnson (contrebasse) et Joey Baron (batterie).

Samedi 14 décembre, à partir de 14h, Les Lilas (93), Le Triton: Le Triton fête ses 20 ans! 2500 concerts, 1500 artistes, 200 000 spectateurs sont passés au Triton en 20 ans. Pour fêter cela, 20h de musique en direct et sans trucage, 80 musiciens sur 2 scènes.

Samedi 14 décembre, 21h, Paris, l'Apostrophe: Le " Volcanic " trio de Yoann Loustalot (trompette). 

Dimanche 15 décembre:

- 17h, Paris, concert privé sur réservation: Francesco Bearzatti (sax ténor, clarinette) invite Vincent Courtois (violoncelle) pour un dialogue libre. 

- 18h, Paris, Péniche Marcounet: Nuzut Trio. Concert de sortie d'album " The Bowhopper ". Cool et classe. 

Mardi 17 décembre, 21h, Paris, Le Sunside: le quintette " Kindred " d'Estelle Perrault (chant) avec Carl Henri Morrisset (piano). La jeune génération française revisite le Great American Song Book.

Mercredi 18 décembre, 20h30, Pantin (93), La Dynamo: le duo Gonam City déjà célébré sur ce blog et le trio de Vincent Peirani. 2 concerts pour le prix d'1. Bonne affaire. 

Jeudi 19 décembre, 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: Thomas de Pourquery Supersonic Orchestra. Show devant!

Jeudi 26, vendredi 27 & samedi 28 décembre, 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Bloom dont l'album " Dièse 1 " est célébré sur ce blog.

Vendredi 27 décembre, 20h & 21h30, Paris, Péniche Le Marcounet: un trio de Créateurs avec Jérôme Sabbagh, Jozef Dumoulin & Daniel Humair.  Sax ténor, piano & claviers, batterie. Là, vous saurez pourquoi vous allez au concert. Pour écouter de l'inouï. 

Vendredi 27 & samedi 28 décembre, 19 & 21h30, Paris, Le Sunset: Rhoda Scott " Movin Blues ". L'organiste aux pieds nus reprend la formule du duo avec batterie qui la révéla au monde il y a 50 ans. 

Dimanche 29 décembre, 18h & 20h30, Paris, Le Sunset: Rhoda Scott Lady Quartet. Le monde a besoin de ces Reines libres. Cf. vidéo sous cet article.

Dimanche 29 et lundi 30 décembre, 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: le quintette de Florent Pellissier (piano), groupe déjà célébré sur ce blog. 

Mardi 31 décembre, 20h & 22h30, Paris, Le Sunside: Le quartet de Sara Lazarus (chant) avec Alain Jean-Marie (piano), Gilles Naturel (contrebasse) & Philippe Soirat (batterie) rend hommage aux Divas du Jazz. Pour finir l'année en beauté, tout simplement. 

La photographie de Matthieu Marthouret est l'oeuvre de l'Irrésistible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Tryptique lusitano-français au festival Jazzycolors 2019

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Jazzy Colors

17e édition.

Paris. Centre culturel tchèque

Samedi 16 novembre 2019. 20h.

André Carvalho Group

André Carvalho: contrebasse, composition, direction

José Soares: saxophone alto

Gonçalo Marques: trompette

Romain Pilon: guitare électrique

Guilhem Flouzat: batterie

 

Bienvenue au 49e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

Paris est la ville qui réunit le plus de centres culturels étrangers au monde. Plus de 50. Pour les unir, divers festivals ont lieu chaque année dont Jazzy Colors, créé par le centre culturel tchèque, qui vient d'atteindre sa 17e édition en 2019. Le festival dure jusqu'au samedi 30 novembre 2019 inclus. 

Dans l'esprit de fraternité entre les peuples qui caractérise ce festival, ce soir, les Tchèques accueillent le quintette du Portugais André Carvalho (contrebasse, composition, direction) accompagné de deux compatriotes au sax alto et à la trompette et de deux Français à la guitare électrique et à la batterie.

Le quintet joue des compositions du leader inspiré du tryptique " Le jardin des délices " du Flamand Jérôme Bosch (1453-1516), oeuvre visible au Musée national du Prado à Madrid, en Espagne. Portugal, France, Flandres, Espagne. Cette musique est vraiment européenne, en plus de ses inspirations américaines puisqu'il s'agit de Jazz.

Contrebasse à l'archet. Batteur aux maillets. Guitare électrique qui prolonge les sons. Une vague douce et lente nous porte. Le sax alto grogne, gémit en douceur. La musique est rigoureusement travaillée mais pas au détriment de l'émotion. La trompette vient ajouter une couche supplémentaire à la vague. Le batteur est passé aux balais. Comme musique de film d'angoisse, ce serait excellent. Heureusement, ce soir, les lumières ne sont pas éteintes. Le batteur passe aux baguettes. C'est une ballade mystérieuse et planante. C'est le " Prélude ". Cf extrait audio au dessus de l'article. Ca roule en ondulant doucement puis descend tranquillement jusqu'au final.

La rythmique enchaîne sur un air plus vif. Le batteur percute plus. Nous sommes dans une vraie cave en pierre de taille. C'est Saint Germain des Prés où il n'y a plus d'après, comme l'écrivait Guy Béart. Il y a à boire et à manger au bar. L'accueil est chaleureux. Du bon Jazz est joué. Bref, cela ressemble à un club de Jazz comme on l'imagine mais, heureusement, sans tabac. L'alcool reste consommable mais toujours en compagnie de Mme Maud Eration. Contrebasse et batterie sautillent. La guitare ponctue légèrement. Le sax s'est effacé. Le quintet repart. Le batteur cliquette aux baguettes. Tout ondule en souplesse. 

André Carvalho nous parle en anglais car il ne connaît que 3 mots de français: " pain, vin, fromage ". Ca lui permet de survivre en France, selon ses dires. 

" The Fountain ". Le batteur fait des passes rapides et légères aux balais. La guitare donne un son aqueux avec la réverbération. Les souffleurs aussi s'ingénient à reproduire le bruit de l'eau qui coule. La musique s'étire nonchalamment, rafraîchissante. Elle serait plus appréciée l'été, en juillet, sur une place de village, à l'ombre d'un bel arbre avec une fontaine qui coule en fond sonore et un verre d'eau fraîche à portée de main. Cependant, même en novembre, au creux d'une cave parisienne, c'est bien agréable. Guilhem Flouzat lance le final en cinglant les cymbales à coups de maillets. Beau son.

Romain Pilon prend la main, pour la première fois du concert. Il lance la rythmique sur un Blues lent, décalé. Le groupe reste dans le rêveur, le méditatif. Ils y sont bons et ils savent varier sur cette ambiance sans se répéter. La trompette susurre quelques notes puis s'efface pour un solo d'André Carvalho. Les cordes de la contrebasse chantent, bien pincées. Tout le monde écoute, groupe compris. Les souffleurs reprennent le même air et la rythmique en démarre un autre. Ca balance tranquille et viril. Jeu du saxophoniste dans le grave de l'alto.

Mon carnet de notes finit ici. La chronique aussi.

Pour aller plus loin, lectrices esthètes, lecteurs mélomanes, écoutez l'album " The Garden of earthly delights " sélectionné pour les Grammy Awards, édition 2020. Cf vidéo sous cet article. Et allez voir le délicieux quintette d'André Carvalho sur scène, en France, en Espagne, en Flandres, en Portugal, partout où ils pourront jouer cette musique en direct et sans trucage.

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Couleurs Jazz Radio rend hommage à Louis Armstrong, Duke Ellington & Ella Fitzgerald dans l'Espace Jemmapes

Publié le par Guillaume Lagrée

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Médéric Collignon, Yvan Robilliard & Tricia Evy

jouent et chantent

Louis Armstrong, Duke Ellington et Ella Fitzgerald

Paris. Espace Jemmapes.

Jeudi 14 novembre 2019. 20h.

Soirée organisée par Couleurs Jazz Radio

 

Médéric Collignon: bugle, voix, électronique

Yvan Robilliard: piano

Tricia Evy: chant

Lectrices fidèles, lecteurs durables, comme vous le savez, en plus de ce blog, vous pouvez me supporter sur Couleurs Jazz Radio dans l'émission Le Jars jase Jazz le vendredi et le dimanche à 1h du matin et 18h (heure de Paris). No podcast. Thème de l'émission de novembre 2019: l'Afrique, c'est chic! L'Afrique rêvée et vécue par les Jazzmen. De décembre 2019 à mars 2020, l'émission sera consacrée au Brasil. 

Couleurs Jazz Radio organisait un concert avec deux musiciens référencés sur ce blog, Méderic Collignon et Yvan Robilliard et une chanteuse inconnue de mes services, Tricia Evy.

Don Médéric Collignon est le parrain de Couleurs Jazz Radio. Soeur Tricia Evy en est la marraine. Pour ce soir, Frère Yvan Robilliard est le filleul. 

Ca a commencé comme ça.

Médéric trafique sa voix puis entame superbement une ballade avec le pianiste. Le titre m'échappe. Yvan reste sage alors que Médo improvise avec la folle maîtrise dont il a le secret. Il chante comme il sait le faire. Des sons, pas des paroles. Retour au duo piano&bugle. Un classicisme parsemé de grains de folie C'était " Moonlight in Vermont ". Cf extrait audio au dessus de cet article pour la version d'Ella Fitzgerald

" I got it bad and that ain't good " (Duke Ellington). Le piano, assez classique, accompagne le scat fou de Médéric qui respecte la mélodie quand même. Solo de piano où chaque note vaut son pesant d'émotion. Pas d'esbroufe. Le bugle le rejoint. Retour au scat, toujours improvisé, mais toujours en phase avec la musique, mêlant douceurs et stridences. Par sa folie, son humour, sa maîtrise technique, Médéric Collignon est le digne descendant de Dizzy Gillespie plus que de Miles Davis à mon avis. 

" Summertime ". Médéric commence loin du micro. Il projette le son comme Louis Armstrong le faisait si bien. A 70 ans, avec un cancer du poumon, à 2m du micro, Louis Armstrong couvrait son orchestre. Tricia Evy entre sur scène. Elle chante les paroles de la chanson de Gershwin de façon tout à fait classique et sensuelle alors que Médéric ponctue de ses fantaisies vocales. Le pianiste pose les bases. Tricia scatte à son tour alors que Médéric reproduit un solo de basse avec des claquements de langue et l'électronique. Enchaînement sur un solo de bugle puissant et émouvant. La version de " Porgy and Bess " par Louis Armstrong & Ella Fitzgerald est d'une beauté immarcescible mais, procurer de l'émotion sur un thème aussi rabâché mérite d'être salué. 

" But not for me ". Début classique. Piano, chant, bugle. Médéric change tout en produisant un solo de basse avec sa voix et de batterie en claquant des doigts. Courte citation au bugle de " Que reste t-il de nos amours? " ( I wish You love in english). Une petite fille de 10 ans bat la mesure des pieds et des mains. C'est bon signe. La flamme du Jazz ne s'éteindra pas. Elle passe à la génération montante. Solo de piano vif, inspiré. Concours de scat entre Tricia et Médo. Chacun dans son style, personne ne baisse pavillon.

" Prelude to a kiss " (Duke Ellington). L'air de rien, Médéric chante la mélodie qu'Yvan joue. Avec les aigus et prouesses vocales dont il a le secret. Il s'efface pour laisser Tricia chanter la chanson d'amour du Duke. Une belle femme qui chante de façon nostalgique et sensuelle. Le Duke serait ravi. Enchaînement avec un solo de bugle velouté et poignant. Il vient ajouter deux mains sur le piano pour un final enflammé. 

Tricia lance un air en scattant et en claquant des doigts. Yvan ponctue au piano. " Lucky so and so " (Duke Ellington). Un Blues sensuel joué et chanté comme il faut. Médo ponctue en faisant claquer ses doigts et sa bouche. Duo Yvan & Médo avec son scat grinçant, grognant, trafiqué par l'électro.

" Stompin at the Savoy ". Médéric annonce " Ceci est une flûte " en montrant son bugle. Il en joue et il arrive à le faire sonner comme une flûte traversière. Avec ses chuintements et ses enchaînements. Il peut le faire, Mesdames et Messieurs! Puis il entame l'air avec le piano. Tricia scatte. Le pianiste brille en solo. Tricia danse et claque des doigts. Médéric nous refait la basse bien funky avec voix et micro.

Tricia quitte la scène. " Caravan " (Duke Ellington). Un scat ultra rapide pour commencer. C'est bien l'air que reprend le piano. Médo nous fait un solo de batterie rapide avec la voix. Puis la basse. Ca accélère avec le piano. Yvan transforme l'air de façon impressionniste alors que Médéric triture le son et la voix. Beau final. Cf vidéo ci-dessous.

Médéric Collignon quitte la scène. Tricia Evy y revient. Un duo piano & chant pour un classique de Duke Ellington " Do nothing till You hear from me ". Evident hommage au duo Duke Ellington & Ella Fitzgerald. Sans copier car ce serait ridicule. Tricia reproduit fort bien avec sa voix un solo de trompette wah wah. Solo de piano au classicisme épuré, dans l'esprit ducal. 

Médéric revient sur scène. Solo de piano pour introduire un Blues lent joué comme il faut. Ca accélère, monte en puissance. Duo piano & bugle. Les instruments se mêlent, se répondent, se confondent. C'est du très haut niveau international comme dit la Dèche. Médéric se met à faire la basse alors que Tricia chante. Il bat la mesure des mains, sur ses joues. C'est l'homme orchestre. Avec 3 fois rien, il fait tout. Duo entre une femme qui scatte et un homme dont la voix est trafiquée pour reproduire la basse. Le pianiste nous guide pour battre la mesure. " Take the A train ", indicatif de l'orchestre de Duke Ellington, écrit par son alter ego, Billy Strayhorn. Ils sont arrivés à prendre ce fameux train qui vous mène à Harlem. Rien à voir avec le RER A des Franciliens. Dialogue entre piano et Médo. Autant de goût dans la démesure, c'est le propre des créateurs et Médéric en est un, de premier ordre. Dialogue piano & scat que Médéric ponctue de son bugle depuis différents endroits de la scène et dans diverses positions. Debout, à genoux, plié. 

RAPPEL

" On the sunny side of the street ". Tricia Evy est capable d'imiter avec sa voix, la voix et la trompette de Louis Armstrong. Comme Ella Fitzgerald en son temps. Respect. 

Le public est conquis. Moi aussi. C'est fini.

 

 

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Fabuleux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

Dans la vidéo ci-dessous, sans Tricia Evy, Yvan Robilliard et Médéric Collignon jouent en double messieurs le thème de Duke Ellington" Caravan ". Bon voyage, lectrices fidèles, lecteurs durables.

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Kneebody enflamme le Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

KNEEBODY

Paris. Le Duc des Lombards

Mercredi 13 novembre 2019. 19h30.

Kneebody est composé de

Nate Wood: guitare basse électrique & batterie

Adam Benjamin: claviers

Ben Wendel: saxophone ténor

Shane Endsley: trompette

 

Shane Endsley présente ses compères. The mad professor, Adam Benjamin, on keyboards. Nate Wood est assis derrière sa batterie, tenant sa basse en mains. 

Le quartette Kneebody a été créé en 2001. Seul le bassiste a changé depuis. Il est grand temps que je le découvre.

Pour commencer, " Spectra ". Cf extrait audio ci-dessus et le premier morceau de la vidéo ci-dessous. Le clavier sort un son de guitare saturée. Nate Wood joue de la basse de la main gauche et de la batterie avec une baguette dans la main droite. Coordination impressionnante. Ca dépote. Les cuivres soufflent comme des démons. Le sol vibre déjà sous les pas des spectateurs debout qui dansent sur place. L'instant suivant, c'est plus planant. La rythmique produit un son hypnotique et puissant alors que de la trompette sort un soli purement Jazz, pétaradant à souhait. Ambiance plus calme pour le solo de Ben Wendel. Puissantes arabesques. Le quartette repart. Il sonne comme un grand orchestre tant il est puissant et varié. Solo de basse et de batterie en même temps par le même homme, Nate Wood. Cela relève de la prestidigitation musicale tant c'est coordonné. Le clavier installe l'ambiance. Le bassiste & batteur la secoue en tous sens. Nate Wood c'est la drum & bass en un seul homme et sans clavier. Un feeling oriental mais toujours très funky. Sax ténor amplifié par la fée Electricité. Ca aide à imiter le chant des mouettes. Cette pulsation qui vient d'un seul homme, Nate Wood, est fascinante. C'est lui le point d'ancrage à partir duquel les 3 autres décollent. Solo de clavier qui réussit fort bien à sonner comme une guitare. Pas dans le même style que les Maîtres Stevie Wonder et Bernie Worrell. Adam Benjamin renouvelle le genre. Solo de batterie de la seule main droite pendant que la gauche maintient la pulsation. Le quartet repart, planant très haut, énergiquement. 

Un nouveau thème de Shane Endsley pas encore enregistré. Il nous explique qu'il vient du Colorado. Un homme là bas a changé sa vie en lui suggérant de changer d'école. Dans cette nouvelle école, il a développé de nouveaux savoirs et rencontré sa femme, la mère de ses enfants. Après plusieurs années à New York, il est revenu vivre dans le Colorado et a retrouvé cet homme par hasard. Pour le remercier, " Just be ". Une ballade. Jeu en douceur mais toujours avec ce tempo bien marqué. Solo méditatif de trompette dédié à cette sorte de guide spirituel. Malgré tout l'habillage sonore et électrique, l'émotion passe. Poussé par les 3 autres, Ben Wendel nous emmène dans une autre dimension, plus haut. Je crois toujours entendre une guitare électrique mais, décidément, il n'y en a pas sur la scène. Le clavier installe une autre ambiance, plus calme, plus mystérieuse qui amène un solo de trompette méditatif. 

Cette fois, Nate Wood se lève pour jouer de la basse en faisant tourner un rythme en boucle. Trompette bouchée mais qui ne sonne pas comme un épigone de Miles Davis. Trompettiste et saxophoniste ont l'air de deux frères. A jouer ensemble depuis 18 ans, cela n'est pas surprenant. Un thème tourne en boucle entre eux deux. Procédé typique de la musique de danse électronique. Sauf que ce sont des Jazzmen et que cela dérive vite pour improviser. Parfois, ils m'épatent. Parfois, ils m'agacent. C'est normal. Ces gars sont très forts et ils expérimentent sans cesse. Je ne suis pas toujours en mesure de les suivre. 

Solo planant et lent de clavier pour commencer. Une sorte de ballade élégiaque jouée à l'unisson en quartet. Retour à la rythmique pour un son de clavier proche de l'orgue de Jozef Dumoulin. Ca plane pour moi. Ben Wendel présente les membres du groupe et Nate Wood commente, avec sa basse, y compris pour lui. Ben Wendel estime qu'étant donné ce qu'il a entendu sur lui, il faut qu'ils en parlent plus tard, qu'ils ont besoin d'une thérapie de couple. 

Le groupe repart énergiquement. Nate Wood toujours à la basse main gauche et la main droite actionnant la baguette sur la batterie. Ca gronde dans les entrailles. Concours de distorsion entre clavier et saxophone ténor. Ca décolle et déménage. Puis le professeur fou prend le contrôle au clavier. Fin tout en douceur pour nous surprendre. 

RAPPEL

" Chapters "le titre du dernier album de Kneebody. Une composition du trompettiste.

Une énergie vitale venue du Rock, du Funk, du Rap et de leurs divers dérivés. Une science de la couleur, du rythme, de la mélodie venue du Jazz et du Classique. Tel est le mélange explosif que réussit Kneebody. Le quartet tient depuis 2001. Son Odyssée de l'Espace se poursuit. 

La vidéo ci-dessous de Kneebody a été enregistré dans les KNKX Studios à Seattle (Washington, USA)  le 28 octobre 2019.

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Alain Jean-Marie trio en verve au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Darryl Hall par Juan Carlos HERNANDEZ

Darryl Hall par Juan Carlos HERNANDEZ

Alain Jean-Marie Trio

Paris. Le Sunside.

Vendredi 8 novembre 2019. 21h30.

Concert de sortie de l'album " Pensativa "

Alain Jean-Marie: piano

Darryl Hall: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

 

Je n'avais même pas entendu parler de l'album " Pensativa " avant ce concert mais un trio avec Alain Jean-Marie au piano, Darryl Hall à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie, c'est une assurance tous risques en termes de bonnes vibrations. Cf vidéo sous cet article.

Un standard pour commencer. " You don't know what love is ". Alain Jean-Marie rôde autour du thème puis le lance avec la rythmique.C'est joué sur un tempo rapide. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Chet Baker, avec qui Alain Jean-Marie joua dans les années 1980, le chantait sur un rythme bien plus lent. Là, ça pulse. Premier solo de contrebasse sautillant à souhait. Batteur aux balais pour malaxer la pâte sonore. Le pianiste ponctue, relance. 

" Full House " ( Wes Montgomery). Ecoutez la version " Live at Tsubo " avec Johnny Griffin au saxophone ténor. Alain attaque. Cliquetis des baguettes sur les tambours. C'est souple et bondissant comme il se doit. Ca swingue, nom de Zeus! En trio, sans solo apparent. Dans l'interaction sous la direction du pianiste.

Batteur aux baguettes. Un air vif et grave à la fois. Inconnu de mes services. Ca pulse toujours. Breaks courts de Donald Kontomanou qui remet du charbon dans la chaudière. 

Intro en piano solo. Un thème méditatif tourne en boucle. Il en sort en trio. La contrebasse entre en résonance avec le piano. Je ne connais pas le thème méditatif et swinguant en même temps. Solo de contrebasse. Ca glisse, vibre, bien soutenu par la batterie. 

Une ballade introduite au piano. Batteur aux balais. C'est élégant et nostalgique à souhait mais sans sucre ajouté. Solo méditatif de contrebasse bien ponctué par le piano et la batterie. C'était " Lament " de J J Johnson à qui le titre de ce blog, le Jars jase Jazz, rend hommage

" Calypso " (Kenny Barron). Cf extrait audio au dessus de cet article. Contrebasse et batterie marquent les syncopes typiques de ce genre musical caribéen, la calypso, que vous pûtes apprécier dans mon émission de juin 2019 sur Couleurs Jazz Radio consacrée au Jazz caraïbe anglophone lectrices métisses, lecteurs danseurs. Ca marche. Je balance de la tête et des épaules. Darryl Hall danse avec sa contrebasse. Le Guadeloupéen Alain Jean-Marie est parfaitement à son aise sur ces rythmes de ses voisins anglophones. Une calypso savante mais toujours dansante. Le pianiste mène le bal. Il est vraiment chez lui.

" Pensativa " (Clare Fischer). Le titre album. Cf vidéo sous cet article. Dédié aux femmes rêveuses. Alain Jean-Marie a écrit pour sa compagne, la chanteuse Morena Fattorini, " Morena's rêverie ". C'est dire s'il connaît son sujet. Un morceau énergique. Rêverie n'est pas synonyme d'inaction. La tension est soutenue par la contrebasse et la batterie aux baguettes. Ca balance sévère. 

Balais. Une petite ballade tranquille pour conclure.

PAUSE

" Come rain or come shine ". Bien joué pour un soir de novembre à Paris. Batteur aux baguettes pour une chanson d'amour sur un rythme vif. 

Intro au piano. Batteur aux baguettes. Feeling latin Jazz. Ca balance tranquille. Alain Jean-Marie cite au piano " Don't stop the carnival ", un classique de la calypso que Sonny Rollins, Caribéen de New York, aimait tant jouer. Joué en mezzo voce. Jolie conclusion rythmée. 

Intro en piano solo. Nostalgie en rythme comme sait si bien la jouer Alain Jean-Marie. Batteur aux balais. Une ballade. 

Un standard dont le titre m'échappe. Un air vif, léger, avec le batteur aux balais. Solo véloce du bassiste ponctué par le batteur aux baguettes sur les cymbales et les bords de caisses. Solo du batteur aux baguettes. Les tambours chantent.

Un solo de piano introduit un air cubain. Danse souple et lente. Un air connu mais dont le titre m'échappe. Batteur aux baguettes. " Dos gardenias " un bolero d'Isolina Carrillo qui a contribué à répandre la musique cubaine dans le monde. 

Un interlude plus rapide, plus rythmé. 

Pour vraiment conclure le 2e set, " Una mas " (Kenny Dorham).  Un titre album daté de 1963 et toujours d'actualité. " Un de plus " en espagnol. Bassiste et batteur aux balais introduisent le thème. Le pianiste ponctue. La rythmique de 1963 était composée de Herbie Hancock, Butch Warren et Tony Williams, Herbie et Tony n'étant pas encore passés sous la direction de Miles Davis. Plus Kenny Dorham (trompette) et Joe Henderson (sax ténor) Cela vous situe le niveau de ce chef d'oeuvre. Gros son chaud et souple de la contrebasse. Les cordes sont subtilement pincées. Ca glisse tout seul. Accompagnement tout en finesse aux balais. Retour au thème et aux baguettes pour conclure le 2e set.

PAUSE

Le trio était chaud pour jouer un 3e set gagnant. Le public aussi mais mon train du samedi matin partait tôt de Paris Montparnasse. La chronique cesse donc ici.

 

La photographie de Darryl Hall est l'oeuvre du Secret Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

 

 

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Leila Olivesi Nonet: la Suite Andamane colore le Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Leila Olivesi Nonet

Concert de sortie de l'album " Suite Andamane "

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 6 novembre 2019. 20h30.

Leila Olivesi: piano, composition, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Manu Codjia: guitare électrique

Donald Kontomanou: batterie

Glenn Ferris: trombone

Quentin Ghomari: trompette

Baptiste Herbin: saxophone alto, flûte

Adrien Sanchez: saxophone ténor

Jean-Charles Richard: saxophone baryton

Chloé Cailleton: chant

 

Pour commencer, la Suite Andamane, titre de l' album encensé sur ce blog. La Mer d'Andaman est une partie de l'Océan indien qui lui même est une des 5 parties du grand Océan qui couvre environ 70% de la planète Terre.  C'est une journée sur ses rivages que décrit cette musique.

Cela commence avec l'aurore et un " Jeu de vagues.I. ". Cf extrait audio au dessus de cet article. La musique s'étire, se déroule. Les rayons du soleil percent, surgissent de la mer. Cela commence comme une flânerie. Leila Olivesi et Manu Codjia installent l'ambiance. La pulsation de la rythmique s'installe alors que les cuivres jouent des vagues douces. Le groupe est mieux rodé que lors d'un précédent concert le 20 décembre 2018. Le travail a porté ses fruits. La musique se fait plus animée, plus vive. Le soleil donne. La Nature bouillonne de vie. Tout le groupe décolle, groupé, écartant les nuages, faisant surgir le soleil.

Yoni Zelnik et Donald Kontomanou installent une pulsation bien swinguante. C'est très Dukish tant dans le concept (le carnet de voyage), que dans l'écriture musicale et l'interprétation. En 2013, Leila Olivesi gagnait le concours Ellington Composers, exploit salué sur ce blog. Elle reste dans cette belle filiation. Entre les grognements du trombone de Glenn Ferris (cf. photographie au dessus de l'article) et de la trompette bouchée de Quentin Ghomari et les souffles des saxophones. Ca swingue, c'est coloré, chatoyant et nous raconte une belle histoire de voyage. Solo de Baptiste Herbin à l'alto bien poussé par le groupe.

Après l'agitation, le calme. " Fleur andamane ". Une jeune fille pleure à l'ombre d'une pagode au sommet de la montagne. Baptiste Herbin est à la flûte pour jouer les pleurs de la demoiselle. Les saxs sont nostalgiques à souhait. Batteur aux balais. C'est le chagrin d'amour dans un décor paradisiaque. Le trombone grogne. Les saxs nous jouent les soupirs de la jeune fille en pleurs. Ils jouent même le chant des bonzes dans la pagode pour accompagner le solo de flûte puis de guitare. Ca semble aller mieux pour la jeune fille. La musique se déploie de nouveau joyeusement, laissant entrer le soleil.

Tous les souffleurs quittent la scène. Chloé Cailleton y paraît.. " Black widow ". Une histoire d'amour triste. Cette veuve noire n'est pas une araignée mais elle vous trotte dans la tête tout de même. Solo de piano en introduction. Jeu en double dames entre piano et chant. La rythmique se lance et la guitare ajoute ses traits tranchants et métalliques. La chaleur froide propre à Manu Codjia. Premier solo de guitare bien rock. Avec de la saturation maîtrisée comme il le fait si bien. Solo de piano où les notes de piano sont distillées par grappes.

" Satin Doll " (Duke Ellington). Retour du nonet avec la chanteuse pour invitée. La poupée de satin brille toujours autant depuis sa création en 1953. Mamzelle Chloé s'en sort bien quoiqu'elle ne soit pas une vamp. Echange entre le piano de Leila Olivesi et le saxophone baryton chaud et clair de Jean-Charles Richard. Un hommage au dialogue entre Duke Ellington (le passager) et Harry Carney (le chauffeur de la voiture). En effet, Duke Ellington voyageait sans son orchestre dans une voiture individuelle conduite par le sax baryton de l'orchestre, Harry Carney, maître de la respiration circulaire, technique qui lui permettait de tenir les  notes si longtemps et si bien. Solo de flûte rejoint par le groupe pour un final voluptueux.

Un poème écrit par la mère de Leila, Djamila Olivesi, " Les amants ". Un hommage à Aïcha Kandicha, la sorcière du désert. Leila lit le poème, hermétique à mes oreilles. Les souffleurs sont partis. Chloé chante le poème. Une ballade. Je n'accroche pas au texte mais la musique est agréable. Batteur aux balais. Joli solo de contrebasse.

Solo du batteur aux baguettes sur les tambours pour commencer. Ca roule en douceur. Donald accélère et fait vibrer les tambours comme une mémoire d'Afrique. Il repart à mains nues puis aux balais, bien poussé par la contrebasse. La rythmique accompagne le scat de Mamzelle Chloé. Le quartet est reparti propulsant la voix. Le poème devient une suite pour quartette et voix de femme. Glenn Ferris fait sa pause syndicale à côté de moi. Je peux témoigner qu'il marche à l'eau claire, écoute attentivement et applaudit ses camarades de jeu.

La chanteuse sort de scène. Le trompettiste y retourne. " Geri's house " une composition de Leila Olivesi à la pianiste Geri Allen, une de ses inspiratrices majeures comme femme, créatrice et  pianiste. Elle se souvient d'un concert de Geri Allen au sein du groupe d'Ornette Coleman. Elle ne comprenait rien à ce Free Jazz si différent de tout ce qu'elle connaissait. En se concentrant sur le jeu de la pianiste, une femme sur le même instrument qu'elle, elle s'est identifiée et a fini par entrer dans le jeu apparemment déréglé d'Ornette et de ses complices. Un morceau vif, passionné qui met en valeur la trompette de Quentin Ghomari, magicien de l'instrument. Beau solo de piano, bluesy, soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes. Le quintet part avec un beau dialogue entre le tranchant de la guitare et la rondeur de la trompette.

" Skype tear ", un poème sur les chagrins d'amour sur la Toile de nos désirs. Le trompettiste a quitté la scène. Retour la chanteuse et d'Alexis Sanchez (sax ténor). Ballade. Batteur aux balais. Beau son de ténor, nostalgique à souhait. Une ville, la nuit, sous la pluie. L'eau coule sur les vitres dehors et sur les joues dedans. 

Dernier morceau. Glenn Ferris quitte le rôle de spectateur et redevient acteur en revenant sur scène. " Acacia Tree ", poème de Karine Ancelin, dédié à cet arbre du désert à l'ombre bienveillante. Duo piano&voix pour commencer. Honneur aux Dames! Puis un duo hanté entre trompette et piano. La contrebasse pèse de tout son poids, en souplesse, pour remplacer le piano dans le duo. La rythmique s'y remet et nous joue la pulsation du désert. Le sax ténor ajoute un souffle de simoun. 

RAPPEL

Reprise du 3e et 4e mouvement de la Suite Andamane par le nonet augmenté de la chanteuse. Cette fois, le public doit verser sa part en chantant.

Il y avait presque un an entre le précédent concert de ce groupe et celui-ci. Du moins pour ceux auxquels j'ai assisté. Depuis, l'album " Suite Andamane " est sorti et le programme est de mieux en maîtrisé, tant pour la technique utilisée que pour l'émotion déployée. Leila Olivesi sait ce qu'elle veut, elle s'y tient et elle l'obtient. Pour le plus grand bonheur des spectateurs. Souhaitons nous, égoïstement, lectrices agiles, lecteurs habiles, de nombreuses occasions de savourer cette musique sur scène, dedans comme dehors, automne comme été.

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Louisiane, sucre amer

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices historiennes, lecteurs géographes, je vous ai déjà parlé de la Louisiane et de la plantation Whitney, -premier musée de l'esclavage aux Etats-Unis d'Amérique.

Pour comprendre les racines de ce système économique et politique, il faut en venir à la canne à sucre. Christophe Colomb l'a amené des Canaries en Amérique. Ensuite, des esclaves ont été déportés d'Afrique par millions pour la cultiver. Ils n'étaient pas les seuls. J'ai connu une Ecossaise dont les ancêtres avaient été esclaves dans les plantations en Jamaïque. Elle haïssait tellement les Anglais qu'elle avait épousé un Italien et était devenue Française. " C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe " dit l'esclave noir enchaîné, torturé, amputé à Candide dans l'oeuvre de Voltaire, lui même actionnaire de compagnies sucrières.

En Louisiane, le système des plantations était particulièrement juteux. C'est l'histoire que raconte le New York Times Magazine dans un article partiellement traduit en français par Courrier International. L'auteur, le professeur de Harvard, Khalil Gibran Muhammad (Histoire africaine-américaine) nous explique les origines esclavagistes et coloniales du sucre qui sature le régime alimentaire des Américains et comment ce système perdure dans le " bon Vieux Sud " concentré dans les mains des descendants des anciens propriétaires d'esclaves et gorgé de subventions publiques. Toute ressemblance avec des îles des Caraïbes serait évidemment fortuite. 

Aux USA, vous pouvez même acheter du sucre produit au Louisiana State Penitentiary situé dans un lieu nommé Angola car la prison, surnommée " The Farm ", se trouve sur une ancienne plantation dont les esclaves venaient majoritairement d'Angola en Afrique australe, ancienne colonie portugaise. Cela se visite. Il existe un musée dans la prison dont vous ne sortez pas vivant, le genre de lieu où vous ne voulez pas être comme le chante Champion Jack Dupree (1910-1992), natif de La Nouvelle Orléans, Louisiane, dans " Angola Blues ". Cf vidéo ci-dessous. 

Par ailleurs, quand un Texan, Sam Lightnin Hopkins (1912-1982), voulait être sûr que sa chérie n'aille pas voir un autre homme, il allait en Louisiane se chercher un fétiche, une " Mojo hand ". Cf extrait audio au dessus de l'article. 

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Lenny Popkin trio: l'essence du Cool Jazz au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Lenny Popkin Trio

Paris. Le Sunset.

Vendredi 1er novembre 2019. 21h.

Lenny Popkin: saxophone ténor

Gilles Naturel: contrebasse

Carol Tristano: batterie

 

Aller à un concert du trio de Lenny Popkin, c'est comme se rendre sur une plage que vous connaissez déjà. Rien n'a bougé depuis votre dernier passage. La mer, le sable et les rochers sont toujours à la même place et pourtant selon la lumière, le vent, le jeu entre soleil et nuages, quelque chose a changé. Vous ne pouvez l'expliquer mais vous pouvez le ressentir. Je ne donnerai pas de nom de plage car il y a bien assez de monde dessus. Pour Lenny Popkin, je ne me lasse pas de le recommander car son style est un défi à la médiocrité ambiante. Son trio est une affaire familiale car Carol Tristano est la fille de Lennie Tristano (1919-1978), Maître de Lenny Popkin et l'épouse de Lenny Popkin. Gilles Naturel contribue au développement de ce dialogue conjugal en musique. 

" All the things You are " pour commencer. Ce soir, nous révisons nos classiques. Lenny a toujours ce son d'oiseau sur sa branche, si fluide, si léger. Le bassiste pose les fondations. Le batteur ponctue aux baguettes. Le thème avance, sinue. C'est du massage cérébral, en douceur, mais constant. Duo contrebasse-batterie plutôt qu'un solo de contrebasse accompagné. Je sens la vibration de la contrebasse dans mon ventre, celle de la batterie dans les oreilles.

" These foolish things (remind me of You) ". Carol est passée aux balais. La rythmique marche à pas feutrés.  Le sax ondule doucement. La musique habille le silence. Chaque note pèse son poids d'émotion mais sans aucun sentimentalisme. Cette musique est un baume pour l'esprit. Le public est concentré. Il n'applaudit pas les soli.

" I am getting sentimental over You ". Retour aux baguettes. Une nouvelle chanson d'amour mais sur un rythme plus vif. Toujours ce jeu Cool sans attaque. Ce n'est pas lisse mais les transitions sont douces. Je ferme les yeux et me laisse bercer par la vague. Impossible de s'y noyer. Il suffit de se laisser flotter. Sans cier garde, en partant de thèmes connus, le trio de Lenny Popkin nous emmène dans l'inouï. Je ne sais où je suis mais peu importe puisque je suis bien. La musique est raffinée, sophistiquée mais ni pédante, ni précieuse. 

Nous allons maintenant jouer " Out of nowhere ". En bon pédagogue,  Lenny Pokin présente chaque morceau avant de jouer.  Une ballade. Carol Tristano est aux balais. L'onde est si bonne que j'ai l'illusion d'un massage des cervicales et des épaules. Solo de batterie sec, nerveux mais en douceur, aux balais. Soutenu par la contrebasse. Jouer vite et doucement, c'est ce qu'il y a de plus difficile. 

Cette fois, Lenny enchaîne directement, sans présentation. Un standard que je ne reconnais pas. Carol roule aux balais. Un air vif et léger. Dialogue en finesse, en souplesse entre batterie et contrebasse. 

Une ballade. Thème inconnu de mes services. Carol reste aux balais. Effet de vibrato du saxophone.

" All of Me ". Thème qui conclut le premier set. Retour aux baguettes. Billie Holiday habitait ce thème. Joué sur un tempo rapide. Toujours aussi fluide. Solo de batterie aux baguettes. Carol accélère progressivement. Maintenant, elle malaxe les peaux mais juste ce qu'il faut. Pas d'excès de notes. Le trio repart tranquille.

PAUSE

Reprise aux balais pour une petite marche légère, subtile. 

" You don't know what love is ". Ballade somptueuse. La voix de Chet Baker surgit dans mon cerveau. Obligé sur ce thème. La musique avance à pas lents et calmes. 

Retour aux baguettes. Un tempo plus animé mais toujours joué dans le relâchement. Thème inconnu de ma mémoire vive. Solo de batterie aux maillets. Belle résonance. Ca sonne tout de suite plus mystérieux. Passes rapides et légères sur les cymbales. 

" I remember April ". Là, je reconnais tout de suite. Batteuse aux baguettes. Contrebasse et batterie semblent suivre un chemin rectiligne mais le saxophone, lui, sinue subtilement. Un solo de contrebasse à l'archet subtilement ponctué par le tic tac incessant des baguettes sur les cymbales et les bords de caisse. La contrebasse vibre. Mme M-H poursuit son initiation au Jazz en découvrant que la contrebasse peut se jouer à l'archet, comme dans la musique classique. En classique, les passages en pizzicato sont l'exception. En jazz, c'est l'inverse. Pour slapper une basse, il faut prendre les cordes à pleines mains. 

Aux balais un air vif et léger est joué.

PAUSE

Carol Tristano a repris aux balais. Je ne connais pas ce thème. Ca coule toujours de source. La musique marche à petits pas comme un danseur de java. 

" Body and Soul ". Aux balais. Le sax sonne suave et velouté à souhait. Ca marche. Le couple d'amoureux devant moi s'enlace tendrement. 

" Best thing for You ". Retour aux baguettes. Un air rapide. Toujours ce chant d'oiseau du saxo.

" You go to my head ". Baguettes. Superbe ballade jouée superbement. Je crois entendre les paroles tant les notes jouées sont chantantes.

Le trio joua un autre morceau puis un rappel. Nous eûmes notre dose de beauté.

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