Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sélection de concerts de JAZZ pour avril 2024

Publié le par Guillaume Lagrée

Dave Holland par Juan Carlos HERNANDEZ

Dave Holland par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour avril 2024.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement. 

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture,   " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission du mercredi 14 février 2024 " Caviar  et champagne " consacrée au " Jazz et aux amours contrariées " pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.

A Paris, au Duc des LombardsNouvelle scène, chaque lundi et chaque mardi à 19h30, 21h & 22h30. Entrée libre. La Jeune Garde du Jazz sur scène.

A Paris, au Petit Palais, jusqu'au  dimanche 14 avril 2024, exposition sur " Le Paris de la modernité (1905-1925) ". Epoque du surgissement du Jazz. Son influence était visible aussi dans les arts plastiques. Notamment chez Sonia Delaunay, mère de Charles Delaunay, fondateur du magazine Jazz Hot, dont le style a inspiré le graphisme de l'entête de ce blog à sa créatrice, la citoyenne Elisabeth Führer. A vérifier sur pièces et sur place jusqu'au dimanche 14 avril 2024. Vaut la visite. Agréé par Lagrée.

En Ile de France, en Seine-Saint-Denis, 41e festival Banlieues Bleues du jeudi 8 mars au vendredi 5 avril. Programmation de très haut niveau. Je ne connais personne dedans.

En Ile de France, dans les Hauts-de-Seine, à Bagneux, Kinds of Jazz festival du mardi 23 au dimanche 29 avril. Entrée libre. Avec Leila Olivesi (24/04), Gary Brunton (26/04).

En Ile de France, en Seine-Saint-Denis, aux Lilas, le Triton expose les peintures de Daniel Humair du samedi 16 mars au samedi 20 avril.

En Bretagne, en Ille-et-Vilaine, à Fougères (Avez vous vu Fougères? Victor Hugo), festival JazzinFougères, du mardi 26 mars au dimanche 7 avril avec la projection du manga Blue Giant célébré sur ce blog.

En Suisse, canton de Vaud, à Cully, 41e Cully Jazz festival du vendredi 5 au samedi 13 avril 2024 avec Dave Holland (11/04). Cf photographie au dessus de cet article.

En Italie, dans le Piémont, à Turin, 12e Torino Jazz festival du samedi 20 au mardi 30 avril avec Dave Holland (22/04), Giovanni Falzone (24/04), John Zorn (28/04). Cf photographie au dessus de cet article.

En Macédoine du Nord, à Bitola, Jazz Factory Festival du  mercredi 3 au samedi 6 avril avec le trio de Nicolas Gardel (04/04). Dialogue entre Jazz des Balkans et Jazz de France.

Au Montenegro, à Podgorica, Jazz Appreciation Month festival du lundi 1er au mardi 30 avril avec le trio Carmen's Karma de Ramona Horvath célébré sur ce blog (samedi 20 avril). Dialogue entre Jazz des Balkans et Jazz de France.

Mercredi 3 avril, 21h30, Paris, Le Sunside: le trio Guillaume de Chassy, Thomas Savy & Christophe Marguet posera La Question Amoureuse. La réponse sera donnée lors du concert. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Jeudi 4 avril:

- 20h30, Vincennes (94), Espace Sorano: le trio Romain Pilon, Yoni Zelnik, Jeff Ballard, déjà célébré sur ce blog. La classe internationale. Cf vidéo sous cet article.

- 21h, Paris, Le Baiser Salé: Magic Malik Orchestra. 

Vendredi 5 avril, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le trio vocal Bloom déjà célébré sur ce blog.

Vendredi 5 & samedi 6 avril, 20h, Paris, Philharmonie de Paris: le nonet de Jason Moran joue Duke Ellington. Confortablement hip & respectablement cool comme disait le Duc d' Ellington.

Mardi 9 avril:

- 19h & 21h30, Paris, le New Morning: le trio de Dave Holland. Légendaire. Cf photographie au dessus de cet article.

-  19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le Butterflies trio de Frédéric Borey. Fly like a butterfly, sting like a bee (Mohamed Ali).

Jeudi 11 avril:

- 19h30, Paris, Les Deux Magots: le trio de Sandro Zerafa, déjà célébré sur ce blog. Entrée libre.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Christian Brenner & Bruno Schorp. Classieux. Entrée libre.

- 20h, Paris, Les Bascules: dîner concert avec le 4tet d'Irving Acao. Chaud Acao!

- 20h30, Paris, Le Sunset: dialogue  Ulf Wakenius & Paulo Morello. Il y aura des guitaristes dans la salle pour écouter les Maîtres. 

Vendredi 12 & samedi 13 avril, 21h30, Paris, Le Sunside: le trio de Yonathan Avishai invite Yuval Cohen. La classe internationale.

Samedi 13 avril:

19h45, Paris, le Café Laurent: le trio de Christian Brenner invite Vid Sketa (trompette). Classieux. Entrée libre.

- 21h, Paris, L'Apostrophe: dîner concert avec le trio de Dimitri Baevsky

Mercredi 17 avril, 20h30, Paris, Le Melville: dîner concert avec le trio de Léa Castro, chanteuse acclamée sur ce blog. Entrée libre.

Vendredi 19 & samedi 20 avril, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards, le 5tet de Crystal Lewis, chanteuse des 4 saisons. Ses 4 premiers concerts en France.

Samedi 20 avril , Disquaire Day. Filez chez votre disquaire en boutique physique pour profiter des éditions spéciales et des concerts organisés pour cette journée. Dans le monde anglophone, c'est le Record Store Day, le même jour.

Jeudi 25 avril:

- 20h30, Vincennes (94), Espace Sorano: le 4tet d'Olga Amelchenko, altiste déjà célébrée sur ce blog. Suivez cette Femme!

- 21h30, Paris, Le Sunside: le 5tet de Robin Mansanti, trompettiste et chanteur déjà célébré sur ce blog.

Vendredi 26 avril, 19h30 & 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Max Cilla " Jazz racines des Mornes " 5tet. Les Mornes en Martinique. Quintessence de jazz caribéen.

Samedi 27 avril, 19h45, Paris, le Café Laurent: le trio de Christian Brenner invite Guillaume Naturel (sax ténor). Classieux. Entrée libre.

Mardi 30 avril 2024, Journée Internationale du JAZZ, parrainée par l'UNESCO sous l'égide d'Herbie Hancock. Le centre mondial de la journée sera au Maroc, à Tanger. Concert diffusé en direct sur Youtube. Des milliers de concerts seront organisés dans le monde entier pour célébrer le Jazz, outil de paix, de démocratie, d'inclusion, de dialogue entre les cultures.

 

 

La photographie de Dave Holland est l'oeuvre de l'Admirable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

Eddy m'a dit. Emmanuel Bex rend vie à Eddy Louiss au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Emmanuel Bex par Juan Carlos HERNANDEZ

Emmanuel Bex par Juan Carlos HERNANDEZ

Eddy m’a dit

Emmanuel Bex joue Eddy Louiss

Paris, Ile de France, France

Le Sunset

Mardi 12 mars 2024, 20h30

 

Emmanuel Bex : orgue Hammond, MC

Antonin Fresson : guitare basse électrique, guitare électrique

Tristan Bex : batterie

La Grande Soufflerie : fanfare de Seine-Saint-Denis, Ile de France, France

 

Edouard Louise dit Eddy Louiss (1941-2015) : pianiste, organiste, chanteur, chef d’orchestre, compositeur, directeur musical. Quand Eddy Louiss est mort, Emmanuel Bex a confié à ce blog ses souvenirs d'Eddy Louiss. Désormais, il le joue sur scène, à sa façon mais dans l’esprit d’Eddy, avec une fanfare de musiciens amateurs comme Eddy Louiss et sa Multicolore Feeling Fanfare qui mêlait musiciens professionnels et amateurs. Cf vidéo sous cet article. Un album suivra.

Bex commence direct en solo. Guitare et batterie arrivent. La basse est jouée par l’orgue. Je retrouve immédiatement le groove subtil du trio Eddy Louiss, René Thomas, Bernard Lubat qui emballa Stan Getz. C’est joué note pour note avec fidélité et intensité. Quel bonheur de retrouver cette musique de 1971 (mon année de naissance) jouée en 2024 ! Emmanuel Bex improvise dans l’esprit mais sans copie car Eddy Louiss ne copiait personne. C’est « Dum Dum Dum ». Je bats la mesure du pied droit. Les têtes à cheveux blancs à ma gauche se balancent en mesure. Le guitariste sort des effets que ne jouait pas René Thomas. La musique est une caresse chaude. Le batteur remet du charbon dans la machine. Ca chauffe. C’était trop sage pour du Bex. Ca devient du rock bruitiste entre batterie et guitare. Bex sort de l’orgue Hammond des sons dont il a le secret. C’est iconoclaste mais le Jazz est fondé sur l’iconoclasme.

Le trio a changé de morceau sans prévenir. Ils passent maintenant à « Our kind of Sabi » toujours du trio Louiss, Thomas, Lubat. Eddy Louiss le jouait en duo avec Claude Nougaro qui le chantait sous le titre « C’est Eddy ». Version particulièrement sèche et nerveuse. Les souffleurs attendent sagement leur tour au bar du Sunset. « Dum Dum Dum » & « Our kind of Sabi » figurent sur l’album « Dynasty » de Stan Getz enregistré en concert à Londres au Ronnie’s Scott en 1971. Un album culte. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Emmanuel Bex explique qu’il ne rend jamais hommage car les hommages c’est compassé. Mais il a voulu explorer la musique d’Eddy Louiss.

« Romance » un morceau qu’Eddy Louiss a enregistré seul dans la ferme du Poitou où il vivait, loin de Paris et de ses tentations nocturnes. « Le coq et la pendule » autre chanson de Claude Nougaro, qui se passe dans une ferme du Poitou, ne viendrait-elle pas de là ?

Une sorte de ballade. Ca groove toujours. Avec un petit feeling antillais. Eddy Louiss est né à Paris d’un père musicien natif de La Trinité en Martinique. La musique caribéenne coulait dans ses veines. Mon pied droit bouge tout seul. Avec de la place, je danserais. Guitare basse et batterie ajoutent encore plus de groove. Ca chauffe du feu de Zeus ! Solo de basse en douceur. Le batteur tapote doucement.

Emmanuel Bex joue une chanson qu’il joue depuis le 24 février 2022 et l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Ce n’est pas du répertoire d’Eddy Louiss. Morceau dédié à toutes les victimes de massacres, à Gaza et en Israël aussi. L’orgue Hammond lance une musique proche d’un Requiem. Retour à la guitare. Blues triste. Ce n’est pas un pléonasme car il existe des Blues joyeux. Le batteur martèle.

Emmanuel Bex nous raconte ses souvenirs d’Eddy Louiss. Son premier concert de Jazz à Paris, c’était à Paris au Sunset en 1982. Le club venait d’ouvrir et Emmanuel Bex venait d’arriver de Normandie à Paris. Il ouvre Pariscope (journal culturel disparu depuis) et voit indiqué un concert d’Eddy Louiss à 22h. Il est là à l’heure. Le concert a commencé à 23h30. Bex a attendu sagement avec un verre car il ne pouvait s’en payer deux. Eddy Louiss jouait en duo avec le batteur Tony Rabeson (1958). A l’époque, le Jazz c’était tard, rappelle Emmanuel Bex. Il est sorti du club à 6h du matin. Le soleil se levait sur la Seine. Il s’est dit que le Jazz c’était génial et qu’il voulait en faire toute sa vie. Il le fait encore.

En souvenir de ce concert, une biguine jouée ce soir-là. Sans titre. Eddy Louiss la jouait de mémoire car elle faisait partie du répertoire de l’orchestre de son père, Pierre Louise, qui jouait dans les bals en Martinique. Solo d’orgue Hammond en intro. Ca balance tranquille. C’est bien une biguine. Bex a enlevé ses lunettes noires et grogne de joie en jouant. Ca s’agite sérieusement. La version du trio n’est pas facile à danser. Les souffleurs entrent sur la scène en jouant. 15 musiciens. La petite scène du Sunset est débordée. C’est émouvant et joyeux. Ils chantonnent « Pa pa pa pa la pa pa la pa pa ». A peu près. Puis ils battent des mains repris par quelques spectateurs. Ah ça, ce n’est pas de l’hommage compassé! Retour à la basse.

Bex nous lance. « Ce serait sympa si vous dansiez aussi ». Ca commence à souffler. Avec le gros son de fanfare qu’adorait Eddy Louiss. La puissance est retenue puis ça monte doucement. Bex est debiut face à l’orchestre pour diriger. C’est bien le groove de la fanfare d’Eddy Louiss. Joyeux, vivant, foutraque mais organisé. Une musique à jouer cet été en plein air avec la place pour danser. Ce n’est pas ce groupe qui jouera pour la cérémonie d’ouverture des JO de Paris en juillet 2024 et je le regrette déjà. Il y a de quoi faire danser un stade, une ville,  une Nation, un Monde.

Retour au trio orgue basse batterie pour une musique planante. Ca sonne électro jazz. Emmanuel Bex a remis ses lunettes noires pour se mettre dans l’ambiance. La fanfare enchaîne. Solo de batterie avec des sons trafiqués. Aux baguettes. Le père écoute son fils. Tout le groupe reprend un air joyeux, festif. Pas tout le groupe. Juste les saxophones poussés par la rythmique. Mon pied droit se remet à battre mécaniquement. Les trompettes entrent dans la fête. C’est l’esprit Nouvelle Orléans à la française avec une touche d’Antilles. « 2e accord. On y va. Allez ! » Bex annonce le jeu et le groupe enchaîne. La fanfare sort de scène.

PAUSE

Ca repart en trio. Orgue, basse, batterie. Tranquille et étrange. La musique installe le silence pendant que des spectateurs s’assoient. Un enregistrement de la voix d’Eddy Louiss est diffusé. Il explique qu’à Paris, Lou Bennett lui a expliqué comment se servir d’un orgue Hammond. Lou Bennett (1926-1997) était né Jean-Louis Benoît à Philadelphie, USA, d’une mère américaine et d’un père martiniquais. La Martinique encore et toujours pour Eddy Louiss. Le trio démarre sur un tempo lent. Pesant même. Basse et batterie marquent le pas alors que, de l’orgue, sort une nappe continue de sons. Un bain moussant musical bien chaud. Le trio avance soudé. Irrésistible. Même les tintements des glaçons dans les verres au bar du Sunset sont en rythme avec la musique. Un Blues d’Eddy Louiss pour son Maitre Kenny Clarke, « Blues for Klook ».

« Dive » (?). Je ne garantis pas le titre du morceau. Le tempo se décompose. Série de bruitages entre orgue et batterie. Petit à petit, ça chauffe. La guitare électrique enchaîne, se mêle en boucle à l’orgue. Mon pied droit recommence à battre. Ca marche. Batteur aux baguettes. Bax a enlevé les lunettes noires et chante avec le Vocoder. Il adore ce truc qu’Eddy Louiss utilisait aussi. Le trio repart et ça chauffe. En guitare et orgue poussés fermes par la batterie. La musique de ce trio est parfois si bonne qu’elle devrait être illégale.

« Nardis » (Miles Davis) dans la version du trio Eddy Louiss, René Thomas, Bernard Lubat. Démarrage par un solo d’orgue. Emmanuel Bex a remis les lunettes noires et grogne ce qu’il joue. Il arrive au thème et le trio démarre. Pas longtemps. Solo de guitare planant à suivre. Retour au thème en trio avec quelques secousses. Solo de batterie puis retour au thème en trio et, là, ça envoie.

« Eddy m’a dit » composé par Emmanuel Bex pour Eddy Louiss. « Il a dû me murmurer quelque chose » explique Emmanuel Bex. Des sons étranges sortent de l’orgue Hammond et la voix s’ajoute au Vocoder. Guitare et batteur aux baguettes en douceur. Je m’endors, bercé.

Il est temps de me réveiller. La Grande Soufflerie remonte sur scène pour jouer « Le petit Ali » et « Les éléphants », deux compositions d’Eddy Louiss trafiquées par Emmanuel Bex. Une ballade tranquille avec basse. Une comptine. Puis la charge des éléphants. Avec les souffleurs qui jouent et chantent. Mes jambes bougent hors de mon contrôle. C’est fait pour danser en plein air aux beaux jours. J’entends des riffs de guitare mais c’est une basse qui joue. Ca doit sortir de l’orgue Hammond. Le public ne danse pas. Moi compris. Pour excuse, la salle ne s’y prête guère.

Un petit bijou funky pour finir. Dérivé de la biguine jouée lors de la première partie du concert. «  pa pa pa la pa la ». La fanfare sort de scène en chantant et en tapant des mains. Le trio orgue, basse, batterie continue de groover sévère sur scène.

Il y a école demain. Je ne suis donc pas resté pour le 3e set, même s’il devait être court. 15 souffleurs ce soir car le Sunset ne peut accueillir en plus. Emmanuel Bex m’apprend que la Grande Soufflerie peut compter jusqu’à 80 musiciens. J’espère bien que ce groupe sera programmé aux beaux jours, dans les festivals en plein air, avec la place pour permettre aux spectatrices hip et aux spectateurs cool de danser, chanter, battre des mains comme il leur plaira. 

 

 

 

 

La vidéo sous cet article a été enregistrée dans le public du Paris Jazz Festival édition 2011. Eddy Louiss à l'orgue Hammond. Jean-Marie Ecay à la guitare. Daniel Huck pour le solo de saxophone alto. Musiciens amateurs et professionnels réunis dans la Multicolor Feeling Fanfare. Dansez maintenant!

La photographie d'Emmanuel Bex est l'oeuvre de l'Epoustouflant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

Appel au financement de l'album " Rio de Oro " de Jean de Aguiar

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices munificentes, lecteurs généreux, le guitariste Jean de Aguiar, maintes fois célébré sur ce blog, auteur des génériques de début et de fin de mon émission lejarsjasejazz sur Couleursjazzradio (l'émission n'existe plus. La radio émet toujours). est en train d'enregistrer son nouvel album " Rio de Oro " en trio guitare acoustique, contrebasse, vibraphone.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Pour enregistrer cet album dans un bon studio avec de bons ingénieurs du son, de bons instruments et un bon matériel, il faut de l'argent. C'est pourquoi dans une démarche de démocratie participative, Jean de Aguiar fait appel à vos contributions volontaires, lectrices munificentes, lecteurs généreux.

La démarche est expliquée dans la vidéo au dessus de cet article. La musique est jouée dans la vidéo en dessous de cet article.

Si vous adhérez à la démarche, le lien pour verser la somme qu'il vous plait en euros se trouve ICI

Merci d'avance pour votre soutien à la musique vivante, lectrices munificentes, lecteurs généreux.

 

 

Partager cet article
Repost0

" RIVAGES " SROKA

Publié le par Guillaume Lagrée

SROKA

RIVAGES

Un album du label Jazz Family

Sorti le 16 février 2024

En concert à Paris au Duc des Lombards

mardi 28 mai 2024 à 19h30, 21h & 22h30. Entrée libre.

 

SROKA est composé de

Martin Sroczynski: guitare basse électrique, percussions, synthétiseurs, compositions sauf 7

Paolo Chatet: trompette, bugle

Christophe Bazin: piano

Emile Guillaume: batterie

Pierre Meunier: violon

 

Chronique dédiée à mon ami G qui vit et travaille désormais en Nouvelle-Calédonie .

 

En cherchant SROKA sur la Toile j'ai trouvé d'abord une société bretonne de Gouesnou (29) qui fabrique du matériel pour sports de glisse sur mer. Près de Brest et de l'Océan Atlantique. Puis le tromboniste, compositeur, sculpteur, vidéaste américain Brett Sroka, originaire du Massachussets. Donc de l'Océan Atlantique aussi.

L'album " Rivages " nous parle d'autres horizons, puisque Martin Sroczynski, tête du groupe SROKA, vient de la Nouvelle-Calédonie et donc de l'Océan Pacifique. Avec des ancêtres paternels polonais. 

Diplômé du Conservatoire de Paris, formé au violon puis à la basse (son père en fabrique, son fils en joue), professeur au conservatoire de Bordeaux, Martin Srocynzski dit SROKA n'a jamais oublié la musique de la rue, celle qu'il entendait et jouait sur le Caillou, celle qu'il entendait et jouait pendant ses voyages en Amérique latine.

Ces influences diverses entre musiques savantes et populaires, jazz, folk, électro, classique, se retrouvent sur cet album " Rivages ". Une vraie invitation au voyage.

" Aguilas " (5) sont-ce des aigles qui volent ou s'agit-il de l'évocation d'un port espagnol riverain de la Mer Méditerranée? Faites-vous votre idée en l'écoutant, lectrices exploratrices, lecteurs voyageurs. Cf vidéo sous cet article. Pour ma part, je penche pour les aigles tant ce morceau me fait planer entre la boucle de synthétiseurs, la ferme mobilité de la basse & de la batterie et l'envol du bugle.

La Nouvelle-Calédonie est présente sur cet album de par l'influence des musiques Kanakes mais aussi par les titres des morceaux.

" Mont Humboldt " (3) c'est le 2e sommet de la Grande Terre. " Macatresi " (4), c'est une plante médicinale qui vous soulage du poids du regard des autres. Important pour un auteur, compositeur, interprète. L'effet bénéfique se sent dès les premières notes de basse en introduction du morceau.

Le voyage commence par un pont d'un millier de miles. " Bridge of a thousand miles " (1). Cf extrait audio au dessus de cet article. Il se termine logiquement, brièvement par une " Outro " (7).

7 morceaux. Moins de 30mn de musique. SROKA a l'art de faire court, dense, riche et efficace. Rien à ajouter. 

 

 

Partager cet article
Repost0

YES! TRIO SPRING SINGS

Publié le par Guillaume Lagrée

Omer Avital par Juan Carlos HERNANDEZ

Omer Avital par Juan Carlos HERNANDEZ

YES! TRIO

SPRING SINGS

Album du label Jazz & People

Sorti le 1er mars 2024

Le YES! TRIO est composé de

Ali Jackson: batterie

Aaron Goldberg: piano

Omer Avital: contrebasse

 

Lectrices raffinées, lecteurs esthètes, le YES! TRIO est fait pour vous.  3 virtuoses réunis pour un 3e album en commun " SPRING SINGS ". C'est joyeux, ça chante. Pas de chef. Chaque musicien a sa place dans un processus démocratique interactif permanent.

Peu de standards. How Deep Is the Ocean? (8). Des  compositions qui sonnent comme des standards. Comme Fivin' (10 ) qui clôt l'album. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Tout est en place. La joie de ces 3 hommes à jouer ensemble s'entend.

Et pourtant, si tout est agréable à écouter, rien ne me surprend ou me bouleverse. C'est du très haut niveau international comme dit Didier Deschamps, notre Maître 74. J'ai écouté l'album " SPRING SINGS " plusieurs fois mais, à aucun moment, je ne me suis dit " C'est ça! ".

 

Ceci dit, chaque écoute de cet album est agréable et je serais ravi d'assister à un concert du YES TRIO pour l'écouter se lâcher grâce au soutien du public qui manque forcément dans un enregistrement en studio.

La photographie d'Omer Avital est l'oeuvre du Bondissant Juan Carlos HERNANDEZToute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

Le trio de Ramona Horvath augmenté et raccourci au Son de la Terre

Publié le par Guillaume Lagrée

Ramona Horvath trio

+ Invités

Paris, Ile de France, France

Péniche Le Son de la Terre

Vendredi 8 mars 2024, 20h.

 

Ramona Horvath : piano, direction musicale, MC

Nicolas Rageau : contrebasse

Antoine Paganotti : batterie

Invités

Clotilde Rullaud : chant

Carlos Miguel Hernandez : chant

Jean-Philippe Bordier : guitare électrique

 

Bienvenue au 74e abonné de ce blog

Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Un air inspiré de la musique classique. Qui ressemble à un standard du Jazz, « Poinciana ». Batteur aux maillets. C’est délicieux. Salle archi-comble.  Il est permis de manger, boire et causer pendant le concert au Son de la Terre. Maillet main gauche. Balai main droite. Energique et agréable. Solo de contrebasse. Pianiste et batteur jouent mezzo voce. C’était « Claire De Bussy » en hommage au compositeur français Claude Debussy. Cf vidéo sous cet article. 

Attaque énergique de la pianiste. A la Mac Coy Tyner. Batteur aux baguettes. Une espagnolade. Un air de flamenco façon Jazz. Le batteur multiplie les pains. Ca se mange bien. C’était « Carmen’s Karma », le titre de l'album célébré sur ce blog, inspiré de la « Carmen » du compositeur français Georges Bizet, lui-même inspiré par l’Espagne. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Premier invité. Le guitariste français Jean-Philippe Bordier. Pour jouer une chanson roumaine du compositeur Ion Vasilescu « O strange de mana » (la poignée de main en français si j’ai bien compris). Batteur aux balais. Une ballade. Ca balance tranquille. Ramona Horvath est diplômée en piano de l'Université nationale de musique de Bucarest. Elle a salué les Roumains présents dans la salle.

Deuxième invitée, la chanteuse française, Clotilde Rullaud. Elle a appris le roumain en 2 semaines pour ce concert nous explique Ramona. Respect. Duo piano chant. Ne parlant pas un mot de roumain, je ne ferai aucune critique quant à l’accent et à la prononciation. C’est une ballade. Les mots ne me sont pas totalement étrangers car le roumain est une langue latine. En tout cas, c’est une chanson grave et nostalgique. La rythmique enchaîne avec le batteur aux baguettes. Le guitariste est resté. A lui de faire chanter sa guitare. Il le fait joliment. La pianiste reprend la main avec autorité. Ca balance bien.

Intro en piano solo. La rythmique enchaîne avec le batteur aux balais. Ca sonne bossa nova  mais chanté en roumain. C’est original et charmant. Le batteur passe aux baguettes. Ca swingue plus énergiquement. La guitare vient ajouter un léger coup de fouet. Belles vocalises de Clotilde Rullaud en jouant avec le micro. Elle nous explique que les chansons roumaines parlent de vin et d’amours ratées. Comme les standards de Jazz.

Ramona Horvath m’apprend qu’une chanson française est en fait roumaine. « Johnny tu n’es pas un ange » de Richard Stein, adaptée aux USA par Les Paul (l’homme qui a donné son nom et son prénom à un modèle de guitare électrique) puis en France par Francis Lemarque et chantée par Edith Piaf. Le guitariste décolle bien chauffé par la rythmique. Clotilde Rullaud se déchaîne sur cette chanson satirique.

PAUSE

 

3e invité. Le chanteur cubain Carlos Miguel Hernandez. Duo piano-chant. En espagnol cette fois. Crooner à fond. Une sorte de tango. Guy Marchand aurait adoré.

Retour sur scène du contrebassiste et du batteur. « Con tres palabras ». Un boléro du Mexicain Javier Solis. Ca balance tranquille. Toujours crooner bien sûr. Le guitariste ajoute une touche de Blues.

Duo guitare & voix. Crooner à fond. Le piano revient. Un grand classique du tango enregistré par Carlos Gardel trois mois avant sa mort. « Volver ». Titre aussi d’un film de Pedro Almodovar où cette chanson figure en bonne place. La pianiste monte en puissance. Batteur aux baguettes. Ca envoie. Carlos Miguel Hernandez ajoute les gestes à la voix. A ce niveau, rien de trop.

« Ibesc » (?) chanson roumaine. Mon ignorance totale de la langue roumaine m’interdit de garantir le titre de cette chanson. Le chanteur est parti. Batteur aux baguettes. Un air qui swingue bien. Je bats la mesure du pied droit. C’est joyeux, vif, frais. Solo de contrebasse finement ponctué par la guitare et le batteur aux baguettes. Au tour du guitariste bien poussé par le batteur.

Retour de Clotilde Rullaud et de Carlos Miguel Hernandez pour chanter en français. « Jardin d’Hiver » , chanson de Benjamin Biolay et Keren Ann qui permit à Henri Salvador de renouer avec le succès à plus de 80 ans. Chanté avec l’accent cubain c’est charmant. Monsieur Henri aurait apprécié je pense. Batteur aux balais. Guitare purement jazz comme l’aimait Henri Salvador. « Le rock, ce n’est jamais que du mauvais jazz » (Henri Salvador). A la pianiste de briller poussée par la rythmique. Belles vocalises conjointes finales.

Il est 22h30. Les musiciens et les chanteurs sont chauds, la salle est comble et le public comblé. Le concert s’arrête pour faire place à une DJ. Ni les musiciens ni le public n’en furent avertis avant le concert. Ce n’est ni correct ni poli envers les artistes et le public. Poursuivre le concert jusqu’à 23h n’aurait lésé personne, même pas la DJ et les gentils organisateurs de la péniche Le Son de la Terre qui ont écourté un excellent concert.

Partager cet article
Repost0

" I Too Am A Stranger " The Sorcerers

Publié le par Guillaume Lagrée

" I Too Am A Stranger "

The Sorcerers 

ATA Records .

Sorti vendredi 8 mars 2024

 

 

The Sorcerers est composé de

Neils Innes: guitare basse électrique, compositions

Joost Hendrickx: batterie

Richard Omrod: anches, flûte, vibraphone, claviers

Olivia Cuthill: trompette

Danny Templeman: percussions

 

" Sorcerer " (1967) c'est un titre album de Miles Davis qui lui est resté en surnom. La même année 1967 sortait le film de science fiction anglais " The Sorcerers " de Michael Reeves. Deux influences majeures pour le groupe anglais The Sorcerers avec l'Afrique, plus précisément le jazz éthiopien. 

Contrairement à ses Maîtres, Louis Armstrong & Dizzy Gillespie, Miles Davis n'a jamais joué en Afrique ni avec des musiciens africains. Alors que son collègue trompettiste Donald Byrd, de retour d'Ethiopie, enregistra l'album " Ethiopian knight  " (1971) en souvenir.

Quant au titre de l'album " I Too Am A Stranger " (Moi Aussi Je Suis un Etranger) il fait certainement écho à l'actualité politique du Royaume Uni avec les migrants qui continuent de risquer leur vie en traversant la Manche sur des bateaux de fortune.

Ceci dit, rien de triste dans cette musique. Ca groove joyeusement de la première à la dernière note. Ca me donne envie de danser. Musique sans paroles. Je ne comprends rien aux titres. Codes trop subtils pour moi. J'ignore qui est " Kid Mahout " (6) mais il me fait bien bouger assis ou debout. Cf extrait audio au dessus de cet article.

L'instrumentation est variée (claviers, basse, batterie, percussions, flûte, vibraphone, anches). Le rythme ne se résume pas à une boite à rythme.

Dès les premières notes de " 

  1.  
  2. He Who Kills with One Leap " (1)  (Celui qui tue d'un bond) je suis hypnotisé, ondulant comme un serpent.  Au poids de la rythmique vient répondre la légèreté du vibraphone et de la trompette. Cf vidéo sous cet article.

L

L'

Avec " Moth " (2), c'est un jeu de phrases qui se croisent, entre trompette, vibraphone, saxophone, flûte alors que la rythmique trace la route.

Toute cette musique est subtilement mixée, enregistrée en analogique, disponible en vinyle et en numérique selon l'actuelle logique.

L'album " I Too Am A Stranger " est adoubé par le Roi du jazz éthiopien, le saxophoniste Mulatu Astatke (1943). Son avis fait autorité.

Leeds United joue en Premiere League. The Sorcerers, groupe uni de Leeds, joue en Première Classe. J'espère qu'ils traverseront la Manche et viendront jouer de ce côté ci. En étrangers bienvenus en France.

Partager cet article
Repost0

Jean- Philippe Viret en trio augmenté au Triton

Publié le par Guillaume Lagrée

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

 

Jean-Philippe Viret

en trio augmenté

Les Lilas, Seine-Saint-Denis, Ile de France, France

Le Triton

Jeudi 29 février 2024. 20h30.

 

Jean-Philippe Viret : contrebasse, composition

Edouard Ferlet : piano, composition

Antoine Banville : batterie, composition

Fabrice Moreau : batterie, composition

 

Ce trio existe depuis 1999. Avec deux batteurs qui se sont succédés. D’abord Antoine Banville puis Fabrice Moreau. Ce soir, la scène du Triton comprend deux batteries car les deux batteurs sont présents.

Honneur aux Anciens ! Antoine Banville est le premier à jouer. Aux maillets. La magie commence. Il passe aux balais. Laisse aller, c’est une valse. Mais Jazz. Les pincements de cordes de la contrebasse, les frottements de tambour, les notes distillées au piano. Massage neuronal de qualité. Je n’ai pas écouté ce trio sur scène depuis le 23 décembre 2017. Presque 7 ans de réflexion. Le plaisir se renouvelle et toujours avec la même fraîcheur.

Intro en piano solo. Le trio enchaîne avec le batteur aux balais. Une ballade. Qui ressemble à une chanson de Barbara « Ma plus belle histoire d’amour ». L’air en est proche à mes oreilles. Batteur aux baguettes. C’est plus énergique mais toujours nostalgique. Solo de contrebasse. Retour des balais pour soutenir alors que le pianiste ponctue.

C’était « Madame ? » (Jean-Philippe Viret) suivi de « Changement » (Edouard Ferlet).

Place au Jeune ! Antoine Banville sort de scène et Fabrice Moreau s’assied derrière sa batterie. « Iode 131 » (Edouard Ferlet). Contrebasse à l’archet. Batteur aux balais sur les cymbales. Une sorte de valse. Le tempo s’anime avec le batteur aux baguettes.  Retour aux balais pour le solo de contrebasse. Toujours ce joli thème bondissant. Solo de contrebasse à l’archet. Le toucher du musicien classique s’entend. C’est très élégant. Le trio s’anime avec le batteur aux baguettes et le contrebassiste toujours à l’archet. Ca claque, vole, vire, envoie. Bel envol final. Pas tout à fait. Tout se ralentit, se décompose. Ils relâchent la tension avant d’en finir.

Une composition jouée en Suisse ou bien. Pas encore sur France. Elle n’a pas encore de titre. Elle est l’œuvre de Fabrice Moreau inspiré d’un poème de William Butler Yeats (prix Nobel de littérature 1923), The Dawn (L’Aube en français). Dialogue entre la contrebasse en pizzicato et le batteur aux maillets. Ca pince, frotte, ripe doucement. Grince aussi avec les cymbales. Le piano vient ajouter une couche de mélancolie. Le trio avance et balance doucement. Batteur aux balais qui délivre des paquets de notes entre des silences. Les tambours roulent sous les baguettes et dans ma tête. La contrebasse pose l’assise. Le piano va de l’avant doucement, par petits bonds.

Antoine Banville revient sur scène. Le trio devient un quartette avec deux batteurs.

Attaque du pianiste en solo. Une spectatrice bavarde au fond de la salle. Ses voisins la font taire. Merci à eux. Contrebasse à l’archet. Fabrice Moreau aux balais. La musique file comme un oiseau dans le vent. Aucune rivalité entre les deux batteurs. Ils sont tous deux au service de la musique. Le pianiste prend la main. Contrebasse à mains nues. Fabrice Moreau hache menu aux cymbales. Les deux batteurs sont aux baguettes, en douceur, pour ponctuer le solo de contrebasse. Ca tapote subtilement. Le piano lance une bonne vague. Retour à l’archet. La contrebasse chante comme un saxophone alto. Les batteurs poussent. Le piano trace sa route. Fin tout en douceur avec contrebasse et batteurs aux maillets. C’était « Par tous les temps » (Edouard Ferlet). Temps météorologiques ou musicaux ?

Une composition d’Antoine Banville. « El Ho » . Titre qui est le nom d’un vent d’Afrique du Nord. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Je n’ai trouvé aucun vent de ce nom sur la Toile mais j’ai pu mal  chercher. Ce serait le surnom du chanteur et musicien algérien Hocine Boukella du groupe Sidi Bémol. Si j’ai bien compris.

Duo des batteurs sur les tambours d’abord. Edouard Ferlet joue dans les cordes du piano. Jean-Philippe Viret ajoute son pizzicato. Effectivement, ça sonne arabisant. Le vent chaud souffle fort. Duel des batteurs aux baguettes. Ils se regardent, se défient et, surtout, ils s’écoutant. Le quartette repart pour un final chaud à souhait. Fin en douceur.

« Dérives » (Jean-Philippe Viret). Solo de piano en intro. Grave et mélancolique à souhait. Contrebasse en pizzicato. Batteurs aux baguettes. Ca swingue tranquille. Je vois un beau voilier qui navigue en mer. Bonne pulsation. Ca file, vole droit. Belle énergie groupée du quartette. La contrebasse se sent bien dans le ventre malgré la pression des deux batteries et la vague du piano. Solo de contrebasse à l’archet. Jeu mezzo voce des batteurs aux balais. Jolie nappe de piano. Très bonne vibration groupée. Ca dérive mais sans se perdre.

RAPPEL

Le concert a été filmé et sera disponible sur le site Internet du Triton. Le trio de Jean-Philippe Viret poursuit son chemin depuis 25 ans à trois voire à quatre comme ce soir. Dans un processus démocratique puisque chaque musicien est compositeur et interprète. A suivre.

Fabrice Moreau par Juan Carlos HERNANDEZ

Fabrice Moreau par Juan Carlos HERNANDEZ

Les photographies de Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet, d'Antoine Banville & de Fabrice Moreau sont l'oeuvre de l'Impétueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0