Jean-Marie Ecay 4tet de créateurs au Baiser Salé

Publié le par Guillaume Lagrée

Stéphane Kérecki par Juan Carlos HERNANDEZ

Stéphane Kérecki par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Marie ECAY 4tet

Le Baiser Salé

Paris, Ile de France, France

Jeudi 14 décembre 2023, 19h

Jean-Marie Ecay: guitare électrique, compositions

Jean-Charles Richard: saxophones baryton & soprano

Stéphane Kerecki; contrebasse

Fabrice Moreau: batterie

Non seulement, il y a du sérieux sur scène mais il y en a aussi dans la salle. Daniel Humair parmi les spectateurs. Né en 1938 et toujours gourmand de musique fraîche en 2023. Respect.

Sax soprano. Guitare avec gros effet de pédale planant. En douceur. Les notes se détachent. Ca sonne plutôt folk. Batteur aux balais. La contrebasse pose la pulsation. Tout de suite, l'espace s'élargit. Le chant aigre doux du soprano s'ajoute. Une ballade légère. Guitare et contrebasse vibrent doucement dans mon ventre. Batteur aux baguettes. Ca claque de partout. Jean- Marie Ecay chantonne sa mélodie en même temps qu'il la joue. Au tour du soprano de virevolter poussé par la rythmique. Le 4tet repart avec énergie. Fabrice Moreau distribue les pains. Ca pousse ferme. Un air chantant pour le final. Mon voisin de gauche le chante. Un morceau d'inspiration basque " Soriko " en 5/4 car Basque je suis, Basque je reste, nous explique Jean-Marie Ecay.

" Gemini Mode " (Jean-Marie Ecay). Cf extrait audio au dessus de cet article. Sax baryton. Dialogue en douceur avec la guitare. Suave à souhait. Batteur avec balai main droite et maillet main gauche. Fabrice Moreau reprend les baguettes. Ca pulse tranquille en s'étirant mais ça pulse. Jean-Charles Richard monte dans les aigus de l'instrument car il y en a sur le saxophone baryton malgré son nom. Solo de guitare avec des effets de vibrato grâce au levier. Batteur aux balais. Le baryton ponctue. La musique avance lentement et sûrement. La contrebasse se fait mieux sentir au sein du quartette. Le batteur hache menu aux balais. Guitare et saxophone ponctuent. Solo de contrebasse qui vibre bien. Le quartette reprend sa marche tranquille jusqu'au final.

Un peu de picking à la guitare pour commencer. Le batteur lui répond hachant menu le temps aux baguettes. La contrebasse pulse bien. Bonne vague. Je bats la mesure du pied droit. Le son du baryton se fait léger, fluide, aérien. La rythmique le pousse énergiquement. Le sax se tait. Solo vif, aigu de la guitare mais sans trop monter le son. C'est du Jazz, sapristi! Le volume sonore diminue pour le solo de Stéphane Kerecki ponctué par le batteur aux baguettes et la guitare voire le sax baryton. Le quartet repart énergiquement. Splendide. Ils jouent une formule magique qui tourne en boucle et me captive à chaque passage. " Up above ". Jean-Marie Ecay explique sa composition pour les musiciens présents dans la salle. Je n'entre pas dans cette catégorie socio-professionnelle. Un chaabi qui boite. Presque dansant.

" Exit 11 ". Saxophone soprano. Intro par un solo de Fabrice Moreau aux baguettes. Il emplit l'espace sonore. Le quartette démarre. Avec la légèreté du soprano au dessus de la masse sonore en mouvement de la rythmique. Par ici la sortie. " Exit 11 " comme l'indique le titre. Le soprano attaque franchement bien poussé par la contrebasse & la batterie. La guitare ponctue avec un son Jazz cette fois. Solo de soprano dans la droite ligne de John Coltrane. Solo de guitare plus Jazz que les précédents mais pas moins énergique. Contrebassiste et batteur aux baguettes pulsent dur. Solo de contrebasse. Chabada chabada fait le batteur aux baguettes, vif et léger. Quelques envolées de guitare en sourdine pour ponctuer. Au batteur de se lancer aux baguettes. De prendre toute la place même si contrebasse et guitare relancent derrière. Ca roule, claque, cingle. Fabrice Moreau décortique le temps. Il est seul, se relance lui même. Daniel Humair applaudit à la fin du solo. Pour un batteur, cela vaut toutes les critiques.

" Almadia " (Jean-Marie Ecay). Almadia signifie Radeau en espagnol. Titre dédié à sa maman. Saxophone soprano. Un solo de guitare pour commencer avec des effets de pédale. Une ballade. Il passe à un air funky. La contrebasse pulse. Batteur régulier aux baguettes. La mélodie se déploie, charmante et énergique. Solo de contrebasse qui masse bien le cerveau. Batteur avec un balai main droite et une baguette main gauche. Toujours aussi régulier. Le sax enchaîne. Jolie chanson d'amour de Jean-Marie Ecay pour sa maman. Le quartette repart avec le batteur aux baguettes. Dialogue guitare & batterie. Ils se regardent, s'écoutent, s'interrogent, se piquent et se relâchent. La contrebasse reprend sa place. Le sax soprano ajoute ses éclairs. Petite citation de " Jean-Pierre " de Miles Davis au sax soprano. Thème lui-même dérivé de la berceuse française " Do do l'enfant do ". 

Le concert est terminé. La serveuse avait décidé que mon voisin de droite et moi formions un couple. Je lui ai offert son verre pour fêter cela. En fait, le monsieur est marié depuis 1980, père et grand-père et a profité d'un dîner de sa femme avec ses copines pour aller au concert. Quant à moi, mon récent divorce ne m'a pas fait changer d'avis sur les femmes. Jean-Marie Ecay conclut en disant qu'il avait la pression au vu des musiciens présents dans la salle. J'ai reconnu Daniel Humair mais il n'y avait pas que lui. A les entendre, la pression fut bénéfique à ce carré magique. La preuve, ils n'ont joué que des compositions de Jean-Marie Ecay, ne se reposant pas sur les repères des standards du Jazz.

 

La vidéo sous cet article est extraite d'un précédent concert de Jean-Marie Ecay au Baiser Salé , à Paris en France, le vendredi 12 août 2022.

La photographie de Stéphane Kérecki est l'oeuvre du Vivant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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