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7e Festival Jazz à l'Etage (35) du 9 au 20 mars 2016

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Jazz à l'Etage

Rennes Métropole & Saint Malo

Ille et Vilaine, Bretagne, France

Du mercredi 9 mars au dimanche 20 mars 2016

Grandes Lectrices , Bretons Lecteurs , retrouvez vous au 7e festival Jazz à l'Etage, à Rennes Métropole et à Saint Malo, du mercredi 9 au dimanche 20 mars 2016.

Le programme est riche:

des concerts découvertes gratuits dans toute l'agglomération de Rennes Métropole et à Saint Malo, des ateliers de musique et de cinéma pour les enfants.

Quant aux concerts, ils sont centrés autour d'un individu bien connu de nos services pour ses activités subversives de trublion musical, le sieur Médéric Collignon.

D'autres concerts impliquent des artistes bien connus des lectrices fidèles et des lecteurs durables de ce blog.

Mercredi 16 mars, 18h, Rennes: duo Médéric Collgnon (chant, voix, trompette) & Pascal Contet (accordéon).

Jeudi 17 mars, 20h30, Rennes: Warren Mutton puis Médéric Collignon et son Jus de Bocse joueront leurs " Moovies " une relecture psychédélicopataphysique des musique de films des années 60-70 (Quincy Jones, Lalo Schifrin...)

Vendredi 18 mars, 20h, Rennes: Manu Katché suivi de Sylvain Rifflet et ses " Mechanics " puis un after à partir de 23h à l'Ubu.

Vendredi 18 mars, 20h, Saint Malo: Véronique Hermann Sambin Quintet suivi du duo Grégory Privat & Sonny Troupé. Une soirée Jazz caribéen parfaitement logique dans la ville de départ de " La route du rhum ".

Samedi 19 mars, 21h, Saint Malo: Dexter Goldberg Trio puis Samuel Blais Auguste Quartet, 1er concert en France de ce saxophoniste canadien français. Logique encore pour la ville d'où Jacques Cartier embarqua pour fonder Québec et Montréal.

Dimanche 20 mars, 16h, Saint Malo: Ciné concert. " Mon oncle " de Jacques Tati accompagné en direct par Jean-Pierre Como (piano).

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Tonique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

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35e festival de Jazz de l'AMR à Genève du 15 au 20 mars 2016

Publié le par Guillaume Lagrée

35e Festival de Jazz de l'AMR

Genève, Suisse.

Du mardi 15 au dimanche 20 mars 2016.

Lectrices de Suisse, lecteurs de France, retrouvez vous à Genève, en Suisse, à deux pas de la France voisine, pour le 35e Festival de l'Association pour la Musique impRovisée (AMR) du mardi 15 au dimanche 20 mars 2016.

Le programme reflète l'identité de la ville, suisse et cosmopolite.

Deux concerts par soirée au Sud des Alpes, 10 rue des Alpes, 1201, Genève, Suisse.

Pour les Français, c'est vraiment très simple. En arrivant en train à la gare CFF de Genève-Cornavin, soit par le TGV direct en provenance de Paris gare de Lyon, soit par le TER Rhône-Alpes en provenance de Lyon Part-Dieu, vous sortez de la gare et vous avez devant vous la rue des Alpes qui descend jusqu'au Lac Léman. A pied, vous en avez pour 5mn de la gare au club.

Au sein du programme, je recommande les concerts suivants:

- mardi 15 mars: 20h30, Paralog, le trio du pianiste genevois Gabriel Zufferey suivi à 22h du quartet de John Lovano, saxophoniste ténor new yorkais. A 23h, Jam Session à entrée libre.

- mercredi 16 mars: 20h30, le trio suisse Plaistow suivi à 22h du trio scandinave Jokleba (inconnu de mes services). A 23h, Jam Session à entrée libre.

- vendredi 18 mars: 20h30, Innlaandds suivi à 22h du quintet de Louis Moholo-Moholo, légendaire batteur sud-africain. A 23h, Jam Session à entrée libre.

- dimanche 20 mars: 19h30, Marcos Jimenez Quintet suivi à 21h du Dave King Trio composé de Dave King (batterie), Billy Peterson (contrebasse) et Bill Carrothers (piano).

La photographie de Joe Lovano est l'oeuvre du Genevois Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Joe Lovano par Juan Carlos HERNANDEZ

Joe Lovano par Juan Carlos HERNANDEZ

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Sélection de concerts à Paris et en Ile de France pour mars 2016

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, c'est avec la rigueur du sélectionneur du XV de France de rugby que je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour le mois de mars 2016 à Paris.

Pour un agenda complet, voyez mes anciens collègues de citizenjazz.

Le Concert du Mois:

Théâtre du Châtelet:

- Lundi 21 mars 2016 à 20h: Carte blanche à Patrice Caratini. Le Caratini Jazz Ensemble invite, entre autres, l'Orchestre régional de Normandie, Hildegarde Wanzlawe (chant), Martial Solal (piano), Maxime Le Forestier (chant), Juan Jose Mosalini (bandonéon), Inor Sotonlogo (percussions cubaines). Un nouveau Sacre du Printemps au Châtelet pour Patrice Caratini.

Le film concert du mois:

Le festival Jazz et Images se poursuit au cinéma Le Balzac, 1 rue Balzac, 75008 Paris, France, sous la direction artistique de Vincent Le Quang. Prochaine séance dédiée à Stan Getz le vendredi 18 mars à 20h30. Au programme, Stan Getz en concert à la Grande Parade du Jazz de Nice en 1978 (film de Jean-Christophe Averty, 28’) puis le quartet de Vincent Le Quang.

Pour le reste, vous avez le choix.

Les Disquaires

Café concert. Entrée libre. Consommations obligatoires.

Jeudi 3 mars 20h30. Panoramic Project. Nonet avec guitare. Logiquement, ça doit chauffer.

Mercredi 16 mars à 20h30. Matthieu Boré (chant) et son New Orleans Brass Band.

La Java

Lundi 14 mars à 20h30: Jazz à la Java. Duo Didier Petit (violoncelle) et Guillaume Roy (sax alto) suivi du trio Pierre Précieuse avec Claudia Solal (chant), Didier Petit (violoncelle) et Philippe Foch (percussions). Chansons consacrées à l'Espace. Ca plane pour nous.

New Morning

Jeudi 10 mars à 20h30: Kenny Barron Trio. Même si son dernier album m'a déçu, nous parlons du dernier pianiste de Stan Getz tout de même.

Vendredi 18 mars à 20h30: Otis Taylor. Du Blues, du Blues, du Blues! Du vrai qui tache et colle à l'âme.

Duc des Lombards

Mardi 1er et mercredi 2 mars à 19h30 et 21h30: Médéric Collignon et son Jus de Bocse jouent leur nouvel album Moovies consacré aux BO de films des années 60-70. Groovy moovies!

Jeudi 3 mars à 19h30 et 21h30: Trio Sud composé d'Olivier Gaubert (piano), Jannick Top (basse) et André Cecarelli (batterie) invite Thomas Savy (sax) et Christophe Leloil (trompette)

Jeudi 17 mars à 19h30 et 21h30: Harold Lopez Nussa et Alune Wade. Un ensemble africain cubain. Ce sera noir et chaud.

Mardi 29 et mercredi 30 mars à 19h30 et 21h30: le trio "Fox " composé de Pierre Perchaud (guitare), Jorge Rosy (batterie) et Nicolas Moreaux (contrebasse) déjà louangé sur ce blog.

Le Triton, Les Lilas (métro mairie des Lilas)

Jeudi 10, vendredi 11, samedi 12 mars à 20h: le duo Bojan Z (piano)/Julien Lourau (saxophones). Classieux, forcément classieux.

Samedi 12 mars à 21h: Médéric Collignon (chant) et Vardhui Yerisyan (piano) improvisent sur Scriabine. Amis du bizarre, bonsoir.

Samedi 26 mars à 20h:

" Tous dehors ", l'orchestre de Laurent Dehors fête ses 20 ans en invitant Marc Ducret (guitare électrique). Chaud devant! Enfants, emmenez vos parents, ça les décoincera sévèrement.

Le 45° Jazz Club

Vendredi 4 mars à 20h30: l'excellent " Word Out " quartet du pianiste britannique Jim Funnell prendra possession des lieux avec son concept lent et concentrique " Spirit of the snail ". Un projet déjà louangé sur ce blog.

Café de la danse:

Mercredi 16 mars à 19h30, PJ5 le quintette du guitariste français Paul Jarret bien connu des fidèles lecteurs de ce blog.

Sunset-Sunside

Jeudi 3 mars, 20h30, Sunside, The Claudia Quintet avec John Hollenbeck (batterie), Chris Speed (sax), Drew Gress (contrebasse). Le meilleur de New York débarque à Paris.

Vendredi 4 mars , 20h et 22h, Sunside. Giovanni Mirabassi Quartet. Mesdames, Mesdemoiselles, est-il besoin de vous présenter ce séduisant pianiste?

Vendredi 4 et samedi 5 mars, 21h, Sunset: Le Lady Quartet de Rhoda Scott rend hommage à La Velle, chanteuse récemment disparue fidèle compagne de jeu de ce quartet. Honneur aux Dames.

Mardi 9 mars, 20h30, Sunside: Edouard Ferlet " Think Bach Vol II ", solo et trio. Edouard Ferlet continue de jouer avec Jean Sébastien Bach. Jouons avec lui.

Samedi 12 mars à 19h et 21h30, dimanche 13 mars à 18h30 et 20h30: Jeremy Pelt (trompette) Power Quintet avec Steve Nelson, Peter Washington, Danny Grissett (piano) et Bill Stewart (batterie). Un autre débarquement new yorkais à Paris. Soyez prêts à les recevoir comme ils le méritent, lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs.

Mardi 15 mars, 21h30, Sunside, Louis Beaudouin Quartet. L'album de ce jeune sax ténor français n'est pas encore sorti mais il fait déjà mes grandes délices. Sax ténor, guitare, contrebasse, batterie. Classique et classieux.

Samedi 19 mars, 22h au Sunside, Frank Nicolas Jazz Ka Philosophy avec Grégory Privat et Tony Chasseur. Jazz et Gwo Ka, c'est bon, ça!

Vendredi 25 mars, 21h, Sunside: Franco d'Andrea Trio avec Franco d'Andrea (piano), Mauro Ottolini (trombone) et Daniele d'Aguro (clarinettes). Lectrices raffinées, lecteurs esthètes, retrouvez vous à ce concert.

Dimanche 27 mars, 20h30, Sunside:

Thomas Savy Archipel quartet. Embarquement immédiat sur la Mer éternelle et toujours recommencée.

Dimanche 31 mars, 21h, Sunside: Hommage à Phil Woods avec Pierrick Pédron (sax alto)

Petit Journal Montparnasse

Samedi 5 mars à 21h30: Benny Golson. Un des premiers Jazz Messengers, l'immortel compositeur de " I remember Clifford " et " Whisper not ". Bref ce sax ténor est une Légende vivante du Jazz.

Studio de l'Ermitage

Mercredi 16 mars à 20h30. Pierrick Pédron vient jouer son nouvel album " AnD the ". Groove cosmique en perspective.

Synagogue Copernic:

Samedi 19 mars, 20h: Nuit du Jazz à Copernic. Tous les musiciens sont Juifs mais il n'est pas nécessaire d'être Juif pour venir écouter et apprécier Omer Avital par exemple.

Le Baiser salé

Le Baiser Salé offre aux artistes une résidence. Ils peuvent y jouer pendant des années comme le duo Mario Canonge (piano)/Michel Zenino (contrebasse) que vous retrouverez, fidèle au poste, les mercredi 2, 9, 16, 23 et 30 mars à 19h.

Autre résidence, celle du saxophoniste ténor Rick Margitza en quartet le mercredi 9 mars à 21h30.

Et enfin celle du quintet de Mario Canonge et Michel Zenino le jeudi 17 mars à 21h30.

Jeudi 10 mars à 21h30 le trio de Jean-Marie Ecay (guitare) avec André Charlier (batterie) et Jean-Michel Charbonnel (contrebasse). Apprentis guitaristes, venez apprendre votre métier avec un grand professionnel.

Théâtre des ateliers du chaudron: Dimanche 20 mars à 16h et 19h. Steve Potts All Stars avec Steve Potts (saxs), Darryl Hall (contrebasse), Jean-Claude Montredon (batterie) et Michael Felberbaum (guitare électrique).

Bar de l'hôtel Lancaster: mercredi 30 mars à 18h30: Stéphane Chandelier trio avec Stéphane Chandelier (batterie), Gilles Naturel (contrebasse) et Yves Brouqui (guitare). Du Jazz classe dans un bar de palace pour les lectrices sophistiquées et les lecteurs aisés de ce blog.

Salle de l'Orangerie, Eaubonne, Val d'Oise: mardi 15 mars, 21h, Olivier Calmel " Double Celli ". Un piano, deux violoncelles et de l'improvisation.

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Féérique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

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Omar Sosa & Gustavo Ovalles embrasent les Sons d'hiver

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Sons d’hiver

Paris. Théâtre Claude Lévi-Strauss, musée du Quai Branly.

Samedi 13 février 2016. 18h.

Omar Sosa (Cuba) : piano, clavier

Gustavo Ovalles (Venezuela) : percussions

Vidéo du concert visible sur la chaîne de télévision publique franco-allemande ARTE.

Lectrices bienveillantes, lecteurs miséricordieux, cette chronique sera brève. En effet, je ne peux lire correctement mes notes prises en direct, dans l’obscurité de la salle de concert.

Omar Sosa a toujours l’air de sortir du désert, vêtu de blanc, avec chèche et écharpe. Il commence avec une nappe sonore au clavier, qu’il ponctue dans les cordes du piano. Le percussionniste commence tout en douceur. Omar Sosa danse avec son piano comme s’il voulait l’emporter dans son mouvement. Belle cavalcade en duo. Gustavo Ovalles dispose d’une panoplie d’instruments de percussion dont la plupart me sont inconnus. Il est passé à une énorme sphère creuse qu’il tapote du bout des doigts. Un chant enregistré passe en fond sonore. La salle est comble et le public comblé. Plus qu’un concert, c’est une expérience sensorielle que nous vivons.

Une ballade percussions/piano et un fond électro. Je n’ai jamais entendu un percussionniste aussi créatif depuis Trilok Gurtu dans le trio de John Mac Laughlin (guitares) avec Kaï Eckhardt (basse). C’était en 1989, à Rennes, au Théâtre National de Bretagne. Cela ne me rajeunit pas.

Gustavo Ovalles repart sur un grand tambour coincé entre ses jambes. L’échange entre les deux hommes est si riche que, le morceau fini, Omar Sosa bondit de son siège pour taper dans les mains de son complice.

Le théâtre d’un musée voué au dialogue des cultures est le bon endroit pour jouer cette musique comme le souligne Omar Sosa en anglais et en espagnol.

Le concert s’est fini avec le public debout, battant la mesure, dansant, chantant et plusieurs rappels.

Plutôt que des mots, laissons parler la musique d’Omar Sosa et Gustavo Ovalles. A eux deux, ces gaillards produisent plus de musique et d’émotion que bien des orchestres (je ne donnerai pas de nom).

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Daniel Humair Special Show au Cinéma le Balzac (1961 & 2016)

Publié le par Guillaume Lagrée

Daniel Humair Special Show au Balzac

1961 & 2016

Paris. Cinéma Le Balzac.

Festival Jazz et Images

Vendredi 12 février 2016. 12h30.

Le cinéma Le Balzac, 1 rue Balzac, Paris 8e, comporte un bar à l’entrée. Ce soir, pour nous mettre en bouche avant la soirée, nous est offert un sandwich de Pierre Gagnaire. Le vrai chic parisien. Délicate attention pour les spectateurs qui n’ont pu dîner avant le concert. Le restaurant principal de Pierre Gagnaire se trouve au 6 rue Balzac (*** au Michelin), le cinéma au 1. Le sandwich est bon. Daniel Humair est un fin gastronome et cuisinier, ami de 35 ans de Pierre Gagnaire. Pierre Gagnaire est présent ce soir. « La musique, la cuisine, le cinéma, c’est le lien, l’amitié, la tendresse. C’est important dans une société parfois un peu déprimée et un peu tendue » (Pierre Gagnaire). Daniel Humair le dit autrement « Cuisiniers, peintres mais aussi gens du cinéma, tout ça fait un bloc positif ». Le pain est aussi l’œuvre de Pierre Gagnaire, héros de Daniel Humair.

Passons à la musique. « Jackie Mac Lean, c’est un point de repère » dit Daniel Humair avant que ne soit projeté ce film de 1961 où il joue notamment avec Jackie Mac Lean (1931-2006) à l’ORTF. Film de Jean-Christophe Averty (30’) déjà chroniqué sur ce blog et vivement recommandé aux Jazz fans. Quelle intensité dans le jeu de Jackie! A la fois absolument concentré et totalement défoncé (Mac Lean était héroïnomane à l’époque et cela se voit). Un spectateur applaudit un solo de Daniel Humair daté de 1961. Bon courage à Vincent Le Quang pour jouer du saxophone après Jackie Mac Lean. Applaudissements après la séance avec Jackie Mac Lean et après le film.

Commentaire de Daniel Humair après le film. « A l’époque, le Jazz était enregistré à la télévision grâce à Jean-Christophe Averty, Bernard Lyon. A la place, il y a des chanteurs et des chanteuses qui font du jogging ».

Daniel Humair est toujours un membre viril et actif de la confrérie des Jazzmen en 2016.

Après les archives, un concert en direct.

Vincent Le Quang : saxophone ténor, soprano.

Stéphane Kerecki : contrebasse

Daniel Humair : batterie

Daniel Humair est aussi peintre et pas un peintre du dimanche , un peintre exposé dans des galeries renommées. Les compositions du trio sont dédiées aux peintres : Yves Klein, Jim Dine, Paul Rebeyrolle (musée à Eymoutiers, Haute-Vienne, Limousin, France), Jackson Pollock.

Daniel Humair sait toujours faire ses passes magiques sans s’emmêler les baguettes. Chant méditatif du sax ténor. Pulsation douce et lente de la contrebasse. Des phrases courtes se succèdent. Belle démonstration que le Jazz est un art de la conversation. Sur un coup, ça démarre bille en tête, vite et fort. Curieusement, le batteur est au centre de la scène, trônant comme Héphaïstos derrière sa forge. Soulignons que contrairement au dieu grec, Daniel Humair ne boite pas. Passage au sax soprano pour relancer la machine. Solo de Daniel Humair. Il griffe toujours autant. Est-ce le même morceau ou un enchaînement ? Peu importe car c’est une masse sonore en mouvement. Son velouté du ténor maintenant mais la rythmique relance progressivement. Ca chauffe.

Ils nous laissent le temps de nous remettre et s’y remettent. Des petites phrases se succèdent en introduction. Nous ne savons pas où nous allons mais nous y allons. Humair est aux balais, jouant une sorte de ballade mais agitée. C’est mélodieux. Ca chante. Bref, j’aime. Très beau dialogue de pulsation entre contrebasse et batterie. Le sax ténor vient ajouter son souffle. Retour aux baguettes pour agiter l’ensemble. « Le batteur est un barman de sons » (Jean Cocteau, premier président de l’Académie du Jazz).

Sax soprano en discussion avec la contrebasse. Humair ponctue délicatement aux maillets. Kerecki lance le rythme, Humair enchaîne aux baguettes. Implacable. Le son du saxophone soprano s’élève au dessus de ce trampoline sonore. Certes cela vient de John Coltrane mais ce n’est pas de la copie. C’est la continuité d’un mouvement. Stéphane Kerecki tapote ses cordes à l’archet. Instants magiques.

Thème de François Jeanneau en hommage à un peintre français dont l’identité m’a échappé. La mélodie se perd dans des foucades. Pas glop. Beau solo de batterie avec une sorte de marche. Tiens, ils ont trouvé une mélodie avec le ténor qui chante, la contrebasse qui pulse, la batterie qui ponctue. Pas longtemps.

« Ballade pour Rebeyrolle » (Daniel Humair). Aux maillets, Daniel Humair fait vibrer les cylbales. Le sax ténor chante paisiblement. La contrebasse soupire sous l’archet. Son majestueux des tambours sous les maillets. Ca, c’est beau. Je ferme les yeux et je revois les photographies de la Camargue par Lucien Clergue.

Sax soprano. « Mutinerie » (Michel Portal). Ne pas confondre avec « Mutiny » (Prince) mais seuls les mal entendants peuvent confondre quoique si l’esprit soit proche. « C’est la première fois qu’on la joue alors soyez indulgents » nous demande Daniel Humair. Il a remarqué des gens avec des papiers qui prennent des notes. L’auteur de ce blog par exemple. Ca va, ils assurent. Très belle pulsation de la contrebasse. Les tambours roulent sous les baguettes. Le saxophone soprano jaillit, vif et clair. Le tempo est ralenti, décomposé alors que le soprano chante toujours. La mutinerie repart de plus belle, groupée. C’est la révolte de la Beauté, celle qui sauvera le monde selon Dostoïevski. Le monde roule sous les baguettes de Daniel Humair. Le petit air chantonnant qui revient sans cesse est un délice.

Délicieuse soirée entre cuisine, cinéma, Jazz et amitié.

Le festival Jazz et Images se poursuit au cinéma Le Balzac, 1 rue Balzac, 75008 Paris, France, sous la direction artistique de Vincent Le Quang. Prochaine séance dédiée à Stan Getz le vendredi 18 mars à 20h30. Au programme, Stan Getz en concert à la Grande Parade du Jazz de Nice en 1978 (film de Jean-Christophe Averty, 28’) puis le quartet de Vincent Le Quang.

La photographie de Daniel Humair est l'oeuvre du Genevois Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

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Bach Plucked/Unplucked servi serré au Café de la Danse

Publié le par Guillaume Lagrée

Bach Plucked/Unplucked

Paris. Le Café de la Danse.

Mardi 9 février 2016. 20h30.

Edouard Ferlet : piano, arrangements

Violaine Cochard : clavecin

Concert de sortie de l’album « Bach Plucked/Unplucked ».

Lectrices bienveillantes, lecteurs miséricordieux, je vous prie de bien vouloir excuser cette brève chronique indigne de cette grande musique. En effet, je n’arrive pas à relire mes notes, écrites en direct dans la pénombre du concert.

Après la démonstration en club au Sunside avec un piano droit, le concert en salle avec un piano à queue pour ce duo inédit piano/clavecin autour de la musique de John Sebastian Bach. Il y a des micros sur la scène même si je ne les crois pas indispensables étant donné la salle et la musique. Les instruments sont côte à côte. Le piano ½ queue est un peu plus long et surtout plus large que le clavecin. Salle comble. C’est de ma faute. J’ai écrit trop de bien de cet album.

Sans un mot, ils s’installent et commencent à jouer. Ils ne jouent pas Bach, ils jouent avec Bach. Le piano n’existait pas à l’époque de Johann Sebastian Bach . Il composait pour clavecin. Toute interprétation de Bach au piano est donc une transposition. Edouard Ferlet, en Jazzman, se permet d’improviser dessus dans son style alors que Violaine Cochard improvise, elle, dans l’esprit baroque ( à cette époque, les musiciens qualifiés aujourd’hui de classiques improvisaient) et sur un instrument baroque. Cette musique est bonne pour le système nerveux. Elle stimule et apaise.

Un air rapide chant/contrechant. Ca swingue. Bach est le plus swinguant des compositeurs classiques. C’est pourquoi d’ailleurs il est le compositeur classique le plus repris par les Jazzmen.

Edouard Ferlet nous explique sa méthode, comment il a trafiqué les compositions de Bach en les jouant, en les lisant à l’envers, dans un miroir, en les découpant, en les recomposant, bref en se les appropriant sans les dénaturer. Il remercie Arièle Buteaux, marraine du projet, productrice et animatrice sur France Musique, qui les fit jouer pour la première fois en duo lors d’une émission 2012 alors que chacun d’entre eux venait présenter son album Bach. Comme le dit si bien Edouard Ferlet, est réuni ici un public qui n’aime pas le piano et un public qui n’aime pas le clavecin. Je suis dans la 2e catégorie alors que mon épouse qui m’accompagne aime les deux. Nos voisins de droite sont deux amis, l’un amateur de classique, l’autre de Jazz qui se sont mis d’accord sur ce concert sans avoir jamais entendu une note de ce duo.

Comme sur l’album, mon morceau préféré est une composition d’Edouard Ferlet qui n’a rien à voir avec Bach, son « Magnetic Tango ». Mon épouse, elle, préfère décidément Bach.

Sur le final, ils lâchent les chevaux ensemble, galopant de concert à bride abattue.

RAPPEL

« Miss Magdalena » hommage à l’épouse de Jean Sébastien Bach qui copiait ses morceaux. En a-t-elle écrit certains ? Les experts se querellent à ce sujet.

Le 2e rappel est une première mondiale, basée sur un compositeur russe. Une mise en bouche pour le prochain projet de ce duo. Manifestement, nous sommes partis loin à l’Est de Leipzig. Un autre genre de rythme et d’ambiance. Il y a plus d’espace.

Le 3e rappel est demandé par le public qui obtient une nouvelle interprétation d’Utopia, morceau de l’album.

Bref, vous l’avez compris, lectrices bienveillantes, lecteurs miséricordieux, il faut écouter le duo Edouard Ferlet/Violaine Cochard, acheter et écouter leur album « Bach Plucked/Unplucked », acheter vos places pour leurs prochains concerts (par exemple aux Flâneries musicales de Reims entre le jeudi 23 juin et le mardi 12 juillet 2016) et attendre leurs prochains bons baisers de Russie. Votre équilibre psychique en dépend sans risque de dépendance ni d’effet secondaire.

La photographie d'Edouard Ferlet est l'oeuvre du Resplendissant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

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Sylvain Rifflet roule des " Mechanics " au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Sylvain Rifflet

" Mechanics "

Mercredi 3 février 2016. 19h30.

Paris. Le Duc des Lombards.

Sylvain Rifflet: saxophone ténor

Joce Miennel: flûtes, kalimba

Phil Giordani: guitare électrique

Nicolas Larmignat: batterie, percussions

Superbe caban rouge du leader. Cela le distingue tout de suite. Sans dire bonsoir, ils commencent. Quelques notes lentes de la guitare électrique. La flûte traversière est plus légère, gracieuse. La batterie et le sax ténor s'ajoutent au ralenti. La musique devient un rituel sacré. Très belle mélodie jouée par la flûte que ponctue le reste du groupe. C'est planant, sans effet électronique. Très beau son de groupe. C'est travaillé et raffiné. La guitare sonne l'attaque mais en retenue pour l'instant. Frappes sèches des maillets sur les tambours. Ce groupe a un souci rare du son d'ensemble. Comme dans les quatuors de la musique dite classique. Solo de sax ténor mais toujours ce son d'ensemble harmonieux et puissant. Très grande maîtrise technique au service de l'émotion. Bref, de l'Art. Cela est juste et bon.

Solo de flûte avec de superbes effets de souffle. Héritage de Rahsaan Roland Kirk. Le leader a enlevé son caban et fait claquer le bec du sax ténor avec sa langue. Duo de souffles et de prises de bec. C'est frais et original. Guitare et batterie entrent dans la danse. Ca devient une sorte de rock sophistiqué. Energie et grâce en même temps. La classe, en fait. C'était une composition de Moondog, le Viking de la 6e avenue, " 2 West 46th street ". D'après Sylvain Riffelt, il n'y a rien à voir à cette adresse à New York.

" From C ", un hommage à Terry Riley compositeur de " In C " (" En do " en français).

Tiens, le sax ténor joue une sorte de ballade classique mais la ponctuation métallique de la guitare électrique change la donne. Duo flûte traversière/marimba. Le batteur a changé d’instrument. Au dessus de ce chant, s’élève celui du ténor. Il y a des effets diaboliques que je laisse le soin aux musiciens et aux mathématiciens d’analyser. Je profite de la ballade au soleil. Ca marche. Je ne suis pas le seul à onduler sur mon siège comme une girafe. Dialogue entre la fluidité de la flûte et l’acidité de la guitare ponctué par des vibrations de ponctuation.

Le groupe joue soudé, toujours avec ce beau son d’ensemble. Le flux et le reflux des ondes sonores nous emporte au loin. Duo guitare/batterie où le guitariste slappe comme un bassiste. C’est nerveux, vif, percutant. Retour au calme avec la flûte traversière. « To Z » dédié à Costa-Gavras. Sylvain Rifflet a de l’esprit. Il sait expliquer ses titres et ses ambitions musicales.

« Origami ». Le flûtiste est passé au kalimba, instrument traditionnel africain. Le batteur au marimba. Ca sonne boite à musique à laquelle s’ajoutent les ponctuations de la guitare électrique. Le sax ténor se lance, chaud et grave. Le batteur est revenu à la batterie. Le kalimba ponctue étrangement cette musique énergique.

Retour à la flûte traversière. Le sax ténor commence seul à parcourir l’échelle des gammes avec un son enrobé d’un voile lesterien. La guitare attaque, le batteur contre attaque. Rythmique hypnotique. Une musique pour dance floor de qualité. Tout se calme pour des passes magiques entre batterie et sax puis ça repart à bloc. Quoique. Ils jouent la même mélodie aussi vite mais moins fort pour repartir de plus belle jusqu’à la fin.

Sylvain Rifflet nous annonce un morceau de 30mn pour finir le set. Nous sommes prêts. C’est parti.

Le flûtiste se lance avec des effets électroniques pour prolonger le souffle. Des plages en quartet interrompues par des silences. 1er solo de batterie aux baguettes, entrecoupé de silences et de souffles. Le quartet repart groupé. Ca claque. Puis une soudaine respiration apaisée d’où s’envole le chant de la flûte traversière. Batterie et guitare entretiennent la tension. Ce morceau final a duré un quart d’heure vite passé d’ailleurs.

Je n’avais entendu que quelques secondes des « Mechanics » de Sylvain Rifflet avant de venir à ce concert. Mon intuition fut bonne. Un vrai univers, un vrai leader, un vrai son de groupe ; de l’humour, de la créativité, de l’émotion, de la surprise, un vrai partage avec le public, bref tout ce que j’espère d’un concert de Jazz était présent ce soir.

Sylvain Rifflet peut continuer à rouler des « Mechanics ». Tant que ce sera dans cet esprit là, je le suivrai.

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Michele Hendricks Septet chauffe le Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Michele Hendricks Septet

Paris. Le Sunset.

Vendredi 29 janvier 2016. 21h.

Michele Hendricks: chant

Olivier Temime: saxophone ténor

Ronald Baker: trompette

Denis Leloup: trombone

Arnaud Mattei: piano

Bruno Rousselet: contrebasse

Philippe Soirat: batterie

Concert de sortie de l'album " A little bit of Ella ".

Dès la première chanson, Michele Hendricks fait chanter le public " Not much ". C'est sa version funky de " Sweet Georgia Brown " qui m'a régalé sur l'album. C'est bien soudé. Le public applaudit en mesure dès le premier morceau. Cette chanteuse sait mettre le public dans sa poche. C'est le professionnalisme à l'américaine. Sur ce genre de swing funky, Olivier Témime est tout à son aise et cela s'entend. Ca abat du bois. Le mélange entre rap et scat groove terriblement. La salle est aussi comble que comblée.

"Lady be good ", juste accompagnée par la rythmique, sonne plus classiquement Jazz. Le saxophoniste boit un verre au bar alors que le tromboniste et le trompettiste sont à l'oeuvre.

Duo basse/batterie très funky pour commencer. " Love for sale " (Cole Porter). Cette fois, c'est au trompettiste de prendre sa pause syndicale au bar. C'est une voix sensuelle, d'une vraie chanteuse de Jazz, qui est un instrument du groupe. Seule la rythmique ne se repose jamais. Sont-ils mieux payés par la patronne? Ils méritent une prime d'assiduité, en tout cas. Denis Leloup enchaîne à pas, à pas de quoi? A pas de loup, pardi! Même en pause, Ronald Baker apprécie visiblement le travail de ses compères.

La chanson titre de l'album écrite par Michele Hendricks en hommage à Ella Fitzgerald " A little bit of Ella ". Elle comprend plusieurs titres de chansons d'Ella. Je reconnais, cités, " Mr Paganini, Lady be good, Mack the knife ". 1er solo de contrebasse du concert, bien chaud et boisé. Michele le refait seule puis en duo avec la contrebasse. Un moment de grande complicité musicale.

lls sortent maintenant de l'album. Une chanson écrite par Michele Hendricks pour les morts de la drogue " Don't give your soul away ". Une chanson engagée qui swingue. Pour Michele Hendricks, manifestement, la musique est sa seule drogue. Le sextet accompagne doucement. Olivier Témime s'est remis au boulot, au saxo, bien bluesy.

" Blue Christmas ", une chanson écrite par Michele Hendricks pour un film qui n'a jamais été tourné. Par contre, la chanson est sortie sur une compilation Jazz de chansons de Noël. Chaque Noël, elle a droit à son cadeau, avec les droits d'auteur versés par l'ASCAP (American Society of Authors, Composers and Producers). C'est le Blues de Noël. Paroles tristes mais air joyeux. Chaque souffleur souffle son Blues tour à tour.

Duo voix/piano pour " I fall in love too easily ". C'est agréable mais ce n'est plus Tommy Flanagan au piano comme sur l'album et Chet Baker était plus touchant sur ce genre de ballade. C'est d'un bon niveau tout de même.

" La philosophie de Duke Ellington mais aussi la mienne " annonce Michele Hendricks. " It don't mean a thing if it ain't got that swing ". Feu d'artifice de Swing jusqu'au final.

PAUSE

Le concert est excellent mais prendre des notes debout au bar n'a jamais été de mon âge. C'est pourquoi, pour moi, la soirée s'est finie là. That's all, folks!

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Une poule sur un piano: documentaire sur Duke Ellington à financer

Publié le par Guillaume Lagrée

Munificentes lectrices, généreux lecteurs, je vous ai déjà parlé du documentaire " Une poule sur un piano " de Laurent Lukic, consacré au séjour de Duke Ellington au château de Goutelas (Loire, Rhône-Alpes, France) en 1966 et au souvenir qu'il a laissé dans le Forez.

Le coût de cette production est de 6000€ et il ne reste plus que 3 jours pour la financer.

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pour verser votre denier de la culture, comme l'auteur de ce blog, lectrices munificentes, lecteurs généreux.

Duke Ellington fut tellement marqué par ce séjour qu'il écrivit plusieurs pages à ce sujet dans ses Mémoires " Music is my mistress " (1973) et composa et enregistra avec son orchestre une " Goutelas Suite " (1971). Que le message se poursuive grâce au film de Laurent Lukic.

L'avant-première du film aura lieu le jeudi 25 février 2016 à 18h au château de Goutelas, 50 ans jour pour jour après l'arrivée de Duke Ellington. La projection sera suivie d'un dîner et d'un concert.

La photographie de Duke Ellington devant le château de Goutelas est la propriété de Paris Match. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Duke Ellington au pianoforte devant le château de Goutelas en février 1966

Duke Ellington au pianoforte devant le château de Goutelas en février 1966

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Alain Jean-Marie ravit le Duc des Lombards en trio

Publié le par Guillaume Lagrée

Alain Jean-Marie Trio

Paris. Le Duc des Lombards.

Mardi 26 janvier 2016. 21h30.

Alain Jean-Marie: piano

Gilles Naturel: contrebasse

Philippe Soirat: batterie

Alain Jean-Marie nous annonce " Love in vain ". Batteur aux balais. Le trio avance groupé. Ca swingue élégamment. Alain Jean-Marie, c'est le genre de pianiste qui vous rend le piano mieux accordé qu'il ne l'a trouvé comme dit Stéphane Portet, le patron du Sunset-Sunside. Ca ne sonne pas du tout comme le blues de Robert Johnson.Le batteur passe aux baguettes. Ca swingue, saperlipopette! Le rythme est distribué à pleines mains. Le pianiste mène la danse mais l'interaction est permanente entre les trois hommes. Solo de contrebasse. Breaks de batterie pour relancer la machine. Alain Jean-Marie conclut par un solo cristallin.

" Forest flower " (Charles Loyd). Superbe thème que le saxophoniste Charles Loyd jouait il y a 50 ans avec un rythmique de feu (Keith Jarrett, Cecil Mac Bee,Jack de Johnette). Du jazz flower power. Rythmé, coloré. Alain Jean-Marie le joue avec un feeling caribéen et une teinte de mélancolie, bref ses lettres de marque. Petite citation de " Don't stop the carnival " air traditionnel antillais qu'aime jouer Sonny Rollins.

Ca swingue toujours. Un standard dont le titre m'échappe. Mon pied gauche bat toujours la mesure. Devant moi, un spectateur, Antillais, je suppose, vibre de tout son corps, en fusion avec le trio. Le pianiste met les gaz. Bassiste et batteur chauffent à leur aise. Cet air vous trotte en tête, à plusieurs allures différentes. Le pianiste le décompose pour le solo de contrebasse.

Ca se calme avec un Blues lent. Le batteur est aux balais. Les notes sont retenues puis délivrées. Le batteur passe aux baguettes. Nom de Zeus, ça joue! Quand un grand soliste américain de Jazz passe en concert à Paris, il veut être accompagné par Alain Jean-Marie comme le furent Barney Wilen, Dizzy Gillespie, Max Roach. Chaque fois que j'entends cet homme en concert, je me rappelle pourquoi.

Un air qui swingue. Un standard dont je reconnais l'air mais pas le titre. Beau dialogue de percussions entre pianiste et batteur aux baguettes. Ca swingue terrible. Un solo de batterie dansant, construit. Pas d'étalage.

" Round about midnight " (Thelonious Sphere Monk). Le batteurs est passé aux balais. Ca ronronne et grogne, tout à fait dans l'esprit de Monk. Mon voisin de devant est tellement happé par la musique qu'il en oublie de faire la cour à sa voisine, une Américaine, obligée de se rappeler à son bon souvenir. Ah ce solo d'archet qui glisse sur la contrebasse vers la coda. " Whouaouh " fait la belle Américaine.

Un standard plus rapide. Batteur aux baguettes. L'Américaine a pris l'affaire en mains et courtise son voisin. Ca interagit autant entre mes voisins de devant que sur la scène. Le spectacle est total. C'est bien plus sympathique que les mégères italiennes du concert d'Elina Duni la veille dans le même club. Que se passe t-il sur la scène d'ailleurs? Alain Jean-Marie swingue comme un démon, sans cesse relancé par la rondeur de la contrebasse et la nervosité de la batterie. Ca gratte joyeusement.

Le trio enchaîne directement sur un autre standard du bebop. Tout en grâce entre medium et aigu. Tendu et chaud. Le pianiste repart dans le grave pour lancer les breaks de batterie.

RAPPEL

Un Blues avec les graves qui roulent sous les doigts du pianiste. Un boogie même. Bassiste et batteur marquent impeccablement le tempo. Retour au temps de la locomotive à vapeur par la magie de la musique. " Locomotive d'or "chantait Claude Nougaro.

Un air traditionnel antillais arrangé par Sonny Rollins, " Saint Thomas ". Mon voisin se déchaîne sur sa chaise. Décidément, il doit être Antillais. Le batteur est bien sec aux baguettes, le contrebassiste est rond et souple. Leur physique même reflète leur jeu: Philippe Soirat, mince et Gilles Naturel, rond. Alain Jean-Marie est parfaitement à son aise. Dans cette musique, il est chez lui. Même le barman tape sur son comptoir pour en demander encore.

RAPPEL

" On ne connaît plus de morceau mais on va trouver " (Alain Jean-Marie). Un thème immortel de Duke Ellington, " In a sentimental mood ". Le tempo est original même si le thème est bien reconnaissable. C'est chaud et léger comme un châle de soie. Beau solo de contrebasse en pizzicato. Ponctué par le piano et la batterie sous les baguettes. L'archet pour le final. Splendide.

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