Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bruno Angelini Breathing Quartet inspire au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Bruno Angelini par Juan Carlos HERNANDEZ

Bruno Angelini par Juan Carlos HERNANDEZ

Bruno Angelini

Breathing Quartet

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Vendredi 26 août 2022, 21h

Festival Pianissimo jusqu'au 30 septembre 2022

Bruno Angelini: piano, compositions, direction

Claude Tchamitchian: contrebasse

Christophe Marguet: batterie

Jocelyn Mienniel: flûte

 

Ma voisine de droite est la Dame Pieternel Van Oers, pianiste néerlandaise déjà célébrée sur ce blog. Venue écouter son collègue Bruno Angelini avec son nouveau groupe, le Breathing Quartet.

Intro en piano solo avec force pédale pour prolonger le son. Le groupe arrive. Contrebassiste à l’archet. Batteur aux maillets. Souffle léger de la flûte. Tout en douceur. Jocelyn Menniel arrive à cracher de la vapeur de locomotive avec sa flûte. Très fort. Le batteur est passé aux balais. La musique se reconcentre, plus pudique. Effets de souffle et de percussion de la flûte en dialogue avec la batterie. Intéressant.

C’est le premier concert de ce nouveau groupe. Ils viennent de jouer « Some Echoes » de Steve Swallow. Ils vont jouer deux compositions de Bruno Angelini « Wizz wizz » ( ?) puis « You left and You stay ».

Baguettes dans les cordes du piano. La contrebasse, en résonnance, en pizzicato. Le batteur tient le tempo avec des sortes de lanières à manche, ni des baguettes, ni des balais, un truc spécial. Je suis preneur du nom de cet objet. Ca s’accélère avec l’arrivée de la flûte. « Wizz wizz », ça sonne bien comme le titre du morceau même si je ne suis pas sûr d’avoir bien capté ce titre étant donné que Bruno Angelini l’a annoncé sans microphone. Christophe Marguet est maintenant passé aux baguettes. Ca file.

Premier solo de batterie. Roulez tambours. Sonnez cymbales. Tout se calme avec le retour aux balais. En soutien d’un solo grave & majestueux de Claude Tchamitchian. Le piano revient pour un air méditatif en trio. La contrebasse est au cœur de l’action. La flûte vient alléger l’ensemble. Très élégant. La musique respire bien. C’est dans l’esprit du groupe, le Breathing Quartet. Solo de piano méditatif, un peu trop sentimental à mon goût. Le trio repart avec le batteur aux maillets. La tension monte doucement. Jolis essoufflements de la flûte. Fin caressante à souhait en quartet.

« Chain » ? (Walter Smith III). Là encore, je ne suis pas sûr du titre dit sans microphone. Walter Smith III est un saxophoniste américain en activité. Batteur aux baguettes. Ca swingue bien. Puissant par la rythmique, léger par la flûte. Bref, ça respire bien. Echange intense entre piano et batterie liés par la contrebasse. Retour au quartet pour le final.

PAUSE

Je profite d’avoir pour voisine une pianiste de Jazz, Dame Pieternel Van Oers, déjà applaudie sur ce blog, pour m’instruire. La fluidité du quartet pour ce premier concert (Première mondiale !) m’impressionne. Elle m’explique qu’ils passent sans encombre de rythmiques paires à des rythmiques impaires, changeant sans cesse, sans heurt ni accident.

« Everybody’s song but not my own » (Kenny Wheeler). Une ballade. Batteur aux balais. Je suis déjà endormi. Ils vont m’achever. La flûte s’ajoute. En douceur elle aussi. Délicieux massage cérébral. Le batteur passe aux baguettes. Le rythme s’agite, s’anime. Retour aux balais. Charmante plainte de la flûte.

Le pianiste attaque sans présenter le morceau. Le batteur est aux balais mais le tempo est rapide et la musique puissante. La contrebasse gronde dans mon ventre. La rythmique ronronne comme un moteur puissant mais sans pollution. Superbe tension. La musique monte en flèche nous tirant vers le haut. Là, ils me réveillent alors qu’ils m’avaient endormi au morceau précédent. Bien joué.

Bruno reprend au piano. De nouveau, sans avoir annoncé le morceau. Batteur aux maillets. Contrebasse grave et lente. Solo de flûte. Une ballade. Après m’avoir éveillé au morceau précédent, le quartet m’endort à nouveau. « Mal’s flowers » dédié par Bruno Angelini au pianiste Mal Waldron et aux chanteuses qu’il a accompagné : Billie Holiday & Jeanne Lee. Cf extrait audio au-dessus de cet article.

« Moshi Moshi » (Dewey Redman). Intro en solo de contrebasse. Claude Tchamitchian joue une note, la laisse s’étirer, s’effacer puis joue la suivante. Tranquille, méditatif. Puis il enchaîne, accélère. Le public est concentré. Personne n’applaudit le solo. Le quartet démarre avec le batteur aux baguettes. Nouveau réveil. Ca percute. Pour me démentir, le public applaudit le solo du flutiste. Les éclats du piano lancent le solo de batterie. Christophe Marguet mitraille sec aux baguettes.

« Charms of the night sky » (Dave Douglas). Une ballade comme son titre l’indique. Piano et flûte se répondent gentiment. Je m’endors de nouveau dans ce set où un morceau qui réveille alterne avec un morceau qui endort. Ca s’anime avec la flûte qui allume la flamme. Batteur aux balais.

PAUSE

La partie se joue en 3 sets gagnants. J’ai ma dose de beauté pour la soirée et je suis endormi. Je rentre donc dormir à mon domicile adoré. Dame Pieternel Van Oers, pianiste néerlandaise à suivre (j’attends son album en trio), elle,  est bien réveillée et reste jusqu’au bout du concert.

 

La photographie de Bruno Angelini est l'oeuvre du Raffiné Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

Partager cet article
Repost0

Sélection de concerts de Jazz pour septembre 2022

Publié le par Guillaume Lagrée

Magic Malik par Juan Carlos HERNANDEZ

Magic Malik par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, armé de partialité et de mauvaise foi, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour le mois de septembre 2022. 

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris) . En septembre 2022, 22e épisode avec 9  diffusions: lundi 5, 12, 19 & 26 septembre à 22h; vendredi 2, 9, 16, 23 & 30 septembre à 12h. Au programme, l'apport majeur de la France au Jazz, le Jazz manouche et un Génie français universellement reconnu, Django Reinhardt. Que de la guitare au programme avec aussi Biréli Lagrène, Hugo Lippi & Brady Winterstein. Individus tous très favorablement connus de nos services. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Le  podcast de l' émission en 2 parties sur France Culture,   " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour,  les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York.

Mercredi 7: Mareike Wiening (sortie d'album)
Mercredi 14: EJ Strickland Guitar Quartet (Tom Guarna, Miki Hayama, Eric Wheeler)
Mercredi 21: Jerome Sabbagh and Melissa Aldana Quartet (Joe Martin, Bill Stewart)
Mercredi 28: Ohad Talmor “Back to the Land” Quartet (David Virelles, Chris Tordini, Eric McPherson)

A Paris, au Parc Floral (Bois de Vincennes), Paris Jazz Festival du dimanche 3 juillet au dimanche 4 septembre avec Marion Rampal, Brad Meldhau, Thomas de Pourquery Supersonic, Anthony Joseph... Entrée du parc payante. Concerts offerts. 

 A Paris, festival Jazz à la Villette, jusqu'au dimanche 11 septembre avec notamment Dave Holland & Kenny Barron.

A Paris, au Sunside, festival Pianissimo consacré au piano Jazz, bien entendu, jusqu'au vendredi 30 septembre inclus.

A Paris, à l'Ecole Normale Supérieure, Nuit de l'ENS vendredi 9 septembre de 18h à minuit sur le thème de l'incertitude. 41 conférences, 7 ateliers, 7 concerts & 1 pièce de théâtre avec, pour le Jazz, Sylvain Rifflet (sax ténor).

A Itteville (91), festival Au Sud du Nord jusqu'au dimanche 4 septembre avec le trio Night Bus célébré sur ce blog jeudi 1er septembre à 22h.

A Cavalaire (83), Caval'air Jazz Festival du mercredi 7 au dimanche 11 septembre avec la chanteuse Kaz Hawkins le dimanche 11 septembre à 11h. Une artiste soutenue par Couleurs Jazz

A Monceaux-lès-Meaux (77), au château, festival de Jazz aux 3 Reines samedi 16 & dimanche 17 septembre avec Bojan Z & Julien Lourau (16) & Yonathan Avishai trio (17). 

A Trois-Palis (16), festival Jazz à Trois-Palis du vendredi 16 au dimanche 18 septembre avec Sophia Domancich.

A Detroit, Michigan, USA, Detroit Jazz festival du vendredi 2 au mardi 6 septembre. 4 scènes, de 3 à 5 concerts par scène, pendant 5 jours. Tous les concerts sont gratuits. Concerts du vendredi 2 septembre diffusés en direct en France sur Qwest, la chaîne de TV Jazz de Mr Quincy Jones. Avec Chucho Valdes

En Albanie, 11e festival international de Jazz du vendredi 9 au lundi 12 septembre: concerts à Tirana, Shkodër, Fier avec le soutien de l'Ambassade de France en Albanie, de Couleurs Jazz Radio et du blog Le Jars jase Jazz.

En Autriche, à Leibnitz, 10e anniversaire du Leibnitz Jazz Festival du jeudi 29 septembre au dimanche 2 octobre avec une programmation qui fait honneur à la France: Laurent Dehors (29), Vincent Peirani & Arnaud Dolmen séparément (30), Camille Bertault & Médéric Collignon ensemble (2). Jazz & Wein au programme.

En Polynésie française, à Papeete (987), Tahiti Soul Jazz Festival du jeudi 29 septembre au samedi 1er octobre 2022 à l'hôtel Intercontinental  La Nouvelle-Orléans vient à la rencontre du Fenua! 

Jeudi 1er septembre, 19h30 & 22h, Paris, Duc des Lombards, Pierrick Pédron Classical Faces. Artiste maintes fois célébré sur ce blog. 

Vendredi 2 septembre, 20h, Paris, le 38Riv; Sandro Zerafa trio, guitariste acclamé sur ce blog.

Samedi 3 septembre, 21h30, Paris, le Sunside: Adrien Chicot 5tet. Pianiste salué sur ce blog.

Mardi 6 & mercredi 7 septembre, 19h30, Paris, le Sunside: Les Trophées du Sunside. Entrée libre pour découvrir la Jeune Garde du Jazz en France. 

Mercredi 7 septembre, 21h, Paris, Les 2 pianos: un duo entre deux guitaristes de haut vol, l'Américain Jonathan Kreisberg & le Brésilien Nelson Veras. Guitare Eros! 

Jeudi 8 & vendredi 9 septembre, 20h30, Paris, Le Café Laurent: trio Christian Brenner, Gilles Naturel & Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

Vendredi 9 septembre, 21h30, Paris, Le Sunside: Sarah Lenka & Macha Gharibian. Un duo d'en chanteuses. 

Samedi 10 septembre:

- 19h, Paris, Le Sunside: Sara Lazarus & Michele Hendricks. Ces Dames swinguent comme des Diablesses! Show devant! 

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Magic Malik Jazz association 5tet. Flute alors! Cf photographie au dessus de cet article. 

- 20h30, Paris, Le Café Laurent: 4tet Christian Brenner, Gilles Naturel & Pier Paolo Pozzi & Yoann Loustalot. Classieux. Entrée libre.

Mercredi 14 septembre, 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: le trio de Dany Grissett, pianiste déjà acclamé sur ce blog.

Jeudi 15 septembre, 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Guillaume de Chassy & Christophe Marguet. La question essentielle: l'Amour. Des réponses en paroles & en musique. 

Vendredi 16 septembre, 20h30, Paris, 360 Music Factory: Camille Bertault et ses hommes. Une En chanteuse.

Samedi 17 septembre:

- 19h30, Paris, Radio France: le trio Night Bus célébré sur ce blog suivi de Joachim Kühn en solo. Concerts enregistrés par France Musique. Diffusion samedi 24 septembre dans le Jazz Club d'Yvan Amar

 - 20h30, Paris, Le Café Laurent: Olivier Robin 4tet avec Maxime Fougères (guitare). Entrée libre.

- 21h30, Paris, Le Sunside: Dave Kikoski & Yuval Amihai 4tet. 

Dimanche 18 septembre, 17h, Paris, théâtre Comédie Nation: le duo de voix Thierry Péala & Verioca déjà célébré sur ce blog avec Edmundo Carneiro (percussions). Brasil!

Lundi 19 septembre, 20h30, Paris, Le Café Laurent: Robin Mansanti & Dexter Goldberg, duo acclamé sur ce blog. Entrée libre.

Mardi 20 septembre:

- 19h30, 21h, 22h30, Paris, le Duc des Lombards: Nouvelle scène avec Karim Bla trio. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: Hatty Kate trio. Chant, guitare, contrebasse. En douceur. 

- 21h30, Paris, le Sunside: Monk's Day du trio de Stéphane Tsapis (piano). Programme Monk pour les 40 ans du décès du Prophète. 

Jeudi 22 & vendredi 23 septembre, 20h30, Paris, 360 Music Factory: Trio de Jean-Philippe Viret " In vivo " 1 & 2. 20 ans de création, cela se fête, saperlipopette! Cf vidéo sous cet article pour l'état du trio en 2004.

Jeudi 22 septembre, 20h30, Paris, Le Sunset: nouveau trio avec orgue & batterie pour Frédéric Borey, sax ténor déjà applaudi sur ce blog.

Vendredi 23 & samedi 24 septembre, 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Camilla George, sax alto britannique d'ascendance nigériane, jouera son album " Ibio Ibio ". 

Samedi 24 septembre, 19h, Plestin les Grèves (22), L'Improbable: duo flûtes, voix, électro avec Jean-Mathias Petri & Michel Edelin

Lundi 26 septembre, 19h30, 21h, 22h30, Paris, Le Duc des Lombards: Nouvelle Scène. Simon Chivallon trio. Entrée libre.

Mardi 27 septembre, 19h30, Paris, Le Sunside: Pierrick Menuau jouera son album " Togetherness " recommandé sur ce blog. 

Jeudi 29 septembre, 20h, Paris, Le Bal Blomet: Jeudi Jazz Magazine avec Biréli Lagrène en solo de guitares.

La photographie de Magic Malik est l'oeuvre de l'Esthète Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

" Un enfant du pays " Richard Wright

Publié le par Guillaume Lagrée

" Un enfant du pays

( " Native Boy ")

Richard Wright

Folio n°1855. Gallimard, Paris, 1988.

Lectrices d'ici, lecteurs d'ailleurs, retrouvez vous à Chicago en 1940 dans la peau d'un homme noir, pauvre et pas malin. C'est ce que nous raconte Richard Wright avec son " Enfant du pays ". Richard Wright est né noir et pauvre avec un père alcoolique à Natchez, Mississipi, en 1908. C'est dire s'il connaissait son sujet. 

La différence avec son héros, c'est que Richard Wright était intelligent et avait une conscience sociale forte. Compagnon de route du Parti communiste américain, surveillé de près par le FBI pour ses activités antiaméricaines, il choisit l'exil pour échapper au maccarthysme. Il est mort à Paris en France en 1960. D'une crise cardiaque.

Son héros, Bigger, lui ne mourra pas de mort naturelle. Il faut dire qu'il se met dans un sale pétrin. Tout est contre lui, les faits (deux meurtres réels) et les apparences (un viol imputé). Je ne vous pas dis de qui. Vous le saurez en lisant le livre. Sa personne est si peu importante qu'il n'a ni nom ni prénom. Juste un surnom " Bigger " ( Plus gros) car il prend de la place cet homme.

Evidemment, la machine de mort se met en marche contre lui et il n'y aura pas de happy end. 

C'est la chasse à l'homme. Même ses frères de couleur y participent car ils veulent se débarrasser de ce gêneur qui énerve les Blancs. 

Plutôt que d'écrire un essai contre le racisme, la pauvreté entretenue sciemment, le mirage du rêve américain promis à tous mais permis seulement à certains, Richard Wright confie la cause à la plaidoirie de l'avocat de Bigger, un Blanc mais pas un WASP (White Anglo Saxon Protestant), un Juif. Ce qui sonne juste tant les Juifs apportèrent un soutien déterminant à la cause des droits civiques aux Etats-Unis d'Amérique. 

Richard Wright vous captive du début à la fin bien que la fin soit prévisible dès le départ tant elle est inéluctable. Mais c'est la description de cette machine à broyer les hommes et de son inéluctabilité qui fait toute la force du livre.

Le fait que ce roman ait pu être publié aux Etats-Unis d'Amérique en 1940 prouve que la liberté d'expression (1er amendement à la Constitution américaine) n'est pas un vain mot. Alors que les Etats-Unis d'Amérique sont toujours secoués régulièrement par des affaires de violences policières, la lecture d' " Un enfant du pays " de Richard Wright reste d'actualité pour mesurer le chemin parcouru depuis 1940 et celui qui reste à franchir.

" Si les Blancs américains savaient ce qui passe dans la tête de chaque Noir qu'ils croisent, ils seraient morts de peur " (Miles Davis).

Partager cet article
Repost0

" Comment le tempérament égal a détruit l'harmonie " Ross W. Duffin

Publié le par Guillaume Lagrée

" Comment le tempérament égal a détruit l'harmonie "

(et pourquoi vous devriez vous en préoccuper)

Ross W. Duffin

Traduction française de Ziad Kreidy & Bernard Bessone

Editions Symétrie, Lyon, 2022, 136 p.

 

Lectrices savantes, lecteurs experts, ce blog vous a déjà chanté les mérites des ouvrages du pianiste et musicologue Libanais & Français Ziad Kreidy:

- " Les avatars du piano " (2012)

- " La facture du piano et ses métamorphoses " (2018)

- " Clefs pour le piano/Keys to the piano " (ouvrage collectif dirigé par Ziad Kreidy, 2019)

Grâce aux livres de Ziad Kreidy, vous trouverez, lectrices savantes, lecteurs experts, les réponses à toutes les questions que vous ne vous êtes jamais posées sur le piano.

Avec le violoniste Bernard Bessone, complice musical de longue date, il s'est attelé à la traduction de l'ouvrage d'un musicologue américain Ross W Duffin " How equal harmony destroyed the piano " (and why You should care ) publié chez Norton, New York, en 2007.

La thèse de l'auteur est simple et rejoint celle défendue par Ziad Kreidy dans ses ouvrages précités. Non seulement Bach et Mozart ne connaissaient pas le piano, au sens de l'objet actuel mais, de plus, l'instrument à clavier sur lequel ils jouaient (clavecin ou  pianoforte) n'était pas accordé comme aujourd'hui. Une octave divisée en 12 demi tons égaux. C'est la méthode obligatoire pour tous les pianos depuis plus d'un siècle et les interprètes y perdent en intention, en émotion, en singularité selon l'auteur et les traducteurs.

Après, ça se complique. D'ailleurs, je n'ai rien compris à ce livre, fort bien écrit et fort bien traduit pourtant. Parce que je ne sais ni lire ni écrire ni jouer la musique et que, de surcroît, je ne suis pas mathématicien pour deux sous. L'auteur joue sur les mots en prétendant que l'arithmétique ne fait pas partie des mathématiques ce qui me semble capillotracté comme argument.

Cet ouvrage est pourtant plein d'humour, d'exemples, d'illustrations, de dessins. L'auteur fait des efforts de pédagogie mais il s'adresse à un public d'initiés au moins au 3e degré de l'ordre des Chevaliers des touches.

Le Jazz est cité deux fois en 136 pages:

- une première fois à propos du violon Jazz électrique qui compte 5 cordes et non pas 4 (page 62). Là, il m'a appris un truc. D'où le morceau de Jean-Luc Ponty (1943), 1er prix de violon du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en 1960 et prodigieux créateur du Jazz fusion, en extrait audio au dessus de cet article.

- une deuxième fois à la page 112 en citant Lindley, " Tempéraments ", §8: " La facilité enharmonique de Brahms ou Fauré, les sonorités planantes de Debussy, l'équilibre timbral de Webern, l'épaisseur des progressions d'accords de Jazz les plus urbaines, tout repose implicitement sur la couleur du tempérament égal autant que sur les deux autres normes caractéristiques du son de l'instrument ". L'abîme de mon ignorance est d'une telle profondeur, lectrices savantes, lecteurs experts, que j'avoue ignorer quelles sont les deux autres normes caractéristiques du son de l'instrument dénommé piano en français et en anglais (pianoforte in italiano).

Comme exemple d'épaisseur des progressions d'accords de Jazz les plus urbaines, je vous propose, lectrices savantes, lecteurs experts, Chick Corea & Herbie Hancock face à face au piano, en concert en France au festival international de Jazz d'Antibes Juan-les-Pins (06) en juillet 1979, filmés par Jean-Christophe Averty. " Nous allons essayer de faire à deux ce qu'Art Tatum faisait tout seul " (Chick Corea & Herbie Hancock). Cf vidéo sous cet article.

A écouter en lisant attentivement " Comment le tempérament égal a détruit l'harmonie (et pourquoi vous devriez vous en préoccuper) " du Professeur Ross W. Duffin, ouvrage bien au-delà de mes capacités cognitives, lectrices savantes, lecteurs experts. 

Partager cet article
Repost0

Leila Olivesi Octet en exploration astrale au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Leila Olivesi Octet

Le Sunside

Festival Pianissimo jusqu'au mercredi 31 août 2022

Paris, Ile de France, France

Jeudi 28 juillet 2022, 21h

 

Leila Olivesi: piano, compositions, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

Jean-Charles Richard: saxophones baryton & soprano

Adrien Sanchez: saxophone ténor

Baptiste Herbin: saxophone alto & flûte

Quentin Ghomari: trompette & bugle

Ellinoa: chant

 

Avant le concert, la sono diffuse " I am beginning to see the light " de Duke Ellington. Mais ce n'est pas l'orchestre du Duke. Pas assez moelleux. 

Leila attaque directement après les présentations d'usage par le Maitre des lieux, Stéphane Portet. C'est ellingtonien. Bien écrit, bien synchrone. Tout en souplesse, en force contenue. Félin. Solo perçant du sax alto. Pas encore de chanteuse sur scène. Leila Olivesi reprend les commandes. Les souffleurs s'effacent. Solo grave, bien rythmé de la pianiste. Batteur aux baguettes. Je bats la mesure du pied droit. Bonne vague moelleuse. C'était " Mary Lou " composition de Leila Olivesi en hommage à Mary Lou Williams (1910-1981), pianiste, compositrice, arrangeuse, chef d'orchestre, pédagogue déjà célébrée sur ce blog par le Umlaut Orchestra

Baptiste Herbin. " Scorpio " tiré de la Zodiac Suite de Mary Lou Williams. Chaque composition est dédiée à un signe astrologique occidental. Ici le Scorpion. A écouter en concert par Dizzy Gillespie et son Grand Orchestre au Newport Jazz Festival 1957 avec Mary Lou Williams au piano. Spéciale dédicace à tous les natifs du Scorpion. Un morceau énergique qui pique. Solo langoureux à souhait de Jean-Charles Richard au baryton. Bien poussé par le groupe avec le batteur aux baguettes. 

Ellinoa, la chanteuse, monte sur scène et le septet devient octet. Le groupe va interpréter plusieurs morceaux du prochain album de Leila Olivesi " Astral " qui sortira le vendredi 18 novembre 2022. Cochez la date dans votre calendrier, lectrices spatiales, lecteurs cosmiques.

" Soustraire au feu des rêves " (poème de Lucie Taieb). Duo piano& voix en intro éthérée . Le son du sax ténor prolonge la voix. La voix se mêle aux souffles des instruments. Quentin Ghomari est au bugle. Je ne comprends rien aux paroles mais la musique me plaît. C'est l'essentiel. 

" Soustraire à la lumière " (poème de Lucie Taieb). Leila Olivesi défend les oeuvres de ses soeurs créatrices (Mary Lou Williams, Lucie Taieb). Cela est juste et bon. Une ballade énergique. Solo de trompette. Je ne comprends toujours pas les paroles. En français, apparemment, comme cet article. Cette sorte de Blues lent me fait penser à Charles Mingus, autre fou de Duke Ellington. 

" Missing C. C ", composition de Leila Olivesi en souvenir de Claude Carrière, homme de radio, fou de Duke Ellington au point de créer et d'animer 400 émissions de 1976 à 1984 pour diffuser toute l'oeuvre enregistrée de Duke Ellington sous le titre " Tout Duke ", de présider la Maison du Duke à Paris où Leila Olivesi intervient régulièrement  . Cf vidéo sous cet article.

Leila dirige ses hommes. Quentin Ghomari au bugle et les 3 autres souffleurs suivent. Une ballade d'inspiration très ducale y compris dans les ponctuations de la pianiste du groupe. Batteur aux balais. Jean-Charles Richard se prend pour Harry Carney, le saxophoniste baryton et chauffeur de Duke Ellington. Solo de piano qui lance un autre mélodie,. La contrebasse reprend avec le batteur aux baguettes. La musique scintille joyeusement et danse. Brève citation de " Take the A train " de Billy Strayhorn, le 2e cerveau de Duke Ellington. Solo nerveux du sax alto bien poussé par le groupe. S'ensuit un solo de trompette stimulé par la rythmique avec des vagues de saxs. Leila Olivesi se lève, quitte son piano pour venir diriger son groupe jusqu'au final. 

PAUSE

 

Pendant la pause, je discute avec mes voisins, un couple d'Irlandais très sympathiques. Ils ont repéré le concert sur Internet et sont venus sans rien connaître de cette musique. Manifestement, ils aiment. Ils m'ont offert un verre. C'est la première fois que des voisins inconnus m'offrent un verre dans un club de Jazz. En 20 ans de fréquentation de ces lieux. Ces Irlandais méritent leur réputation de chaleur humaine. J'espère qu'ils liront cet article et s'y retrouveront avec plaisir. 

" Winter flower " (Leila Olivesi). Solo de piano en intro. Ellinoa chante la fleur d'hiver. Batteur aux maillets. Ballade tout en douceur, comme son titre l'indique. Donald Kontomanou passe aux balais. Leila est aux commandes de la rythmique avec un solo inspiré. Ellinoa ajoute un chant sans paroles qui se mêle à la rythmique. Quentin Ghomari reprend au bugle. Belle montée en spirale du groupe. 

Solo de contrebasse en introduction. Yoni Zelnik pince les cordes et les fait chanter. A cordes et sans cri. Dialogue contrebasse & batterie ponctué par la trompette. Les 3 saxophonistes remontent sur scène. Leila quitte le piano pour diriger le groupe de ses mains. Ses hommes lui obéissent au doigt et à l'oeil. Elle lest fait monter et descendre. Les notes bien sûr.

Extrait de la " Suite andamane " de Leila Olivesi, célébrée sur ce blog. 3e et 4e mouvement. Avec Ellinoa au chant. Quentin Ghomari au bugle. Baptiste Herbin à la flûte traversière. Donald Kontomanou aux balais. Leila Olivesi nous explique le contexte avant de jouer. Une pagode au sommet d'une montagne dans l'Océan indien (la Mer Andamane fait partie de l'Océan indien, rappelons le). Une jeune fille devant le temple. Elle pleure. Je ne sais pas pourquoi. Solo de sax ténor voluptueux à souhait. Ca doit être un chagrin d'amour. Passage au 4e mouvement. A nous, public, de chanter. Belles vocalises d'Ellinoa bien stimulée par la rythmique. Batteur aux baguettes.

Extrait du prochain album de Leila Olivesi, " Astral " à paraître le vendredi 18 novembre 2022. La Suite Constellation. La rythmique installe une ambiance mystérieuse. Batteur aux baguettes. Dialogue percutant entre piano & batterie. La voix d'Ellinoa devient un instrument au sein du groupe. 

Pas compris le dernier titre. Intro en piano solo. Un Blues bien grave. Dialogue au féminin pluriel entre la pianiste et la chanteuse. Contrebasse et batterie s'ajoutent en douceur. Les souffleurs s'y mettent. Solo sans accompagnement du sax alto. Bel envol final.

RAPPEL

" Satin doll " de Duke Ellington bien entendu. Cf extrait audio au dessus de cet article. Mes voisins Irlandais, eux aussi, sont restés jusqu'au bout à écouter et applaudir, rappel inclus. 

 

Partager cet article
Repost0

George Cables quartet surprise au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Darryl Hall par Juan Carlos HERNANDEZ

Darryl Hall par Juan Carlos HERNANDEZ

George Cables Quartet

Le Duc des Lombards

Paris, Ile de France, France

Jeudi 7 juillet 2022, 22h

Fred Nardin: piano

Darryl Hall: contrebasse

Jerome Jennings: batterie

Piero Odorici: saxophone ténor

 

Dans la salle sont présents Frank Amsallem (piano, chant) & Stéphane Belmondo (trompette, bugle) en spectateurs. 

Georges Cables (1944) est malade Il est remplacé ce soir au pied levé par Fred Nardin, pianiste français déjà salué sur ce blog. 

Une ballade pour commencer. Batteur aux balais. Son très classique du sax ténor. Elégant, suave, ferme. Plus Sonny Stitt que John Coltrane. Fred Nardin fait le métier mais il ne porte pas l'histoire du Jazz en lui comme Georges Cables qui joua avec Art Blakey, Sonny Rollins, Max Roach, Joe Henderson, Freddie Hubbard, Art Pepper, Dexter Gordon, Dizzy Gillespie et j'en oublie. Plus de 80 leaders de Jazz ont eu Georges Cables pour pianiste. 

Une composition de Georges Cables dont je n'ai pas compris le titre. Un tempo souple, fluide. Ca balance bien. Dans le style d'Herbie Hancock et de ses Iles empyrées. Son toujours suave et soyeux du sax ténor. Fred Nardin joue un répertoire qu'il connaît manifestement par coeur. Avec coeur. Le 4tet joue soudé. Bon massage cérébral. Batteur aux baguettes. Ca roule. 1er solo de contrebasse. Majestueux. C'est Darryl Hall. Fine ponctuation de la pointe des baguettes sur les cymbales. Frank Amsallem en grogne de joie. Le saxophoniste sonne plus comme Joe Henderson, révolutionnaire discret.

Bon enchaînement. Le sax ténor attaque. La rythmique suit. Ca swingue bien. Il me semble que c'est un standard du Jazz. Le titre m'échappe. Le piano se tait. Contrebasse et batterie poussent le sax ténor dans un trio façon Sonny Rollins. Le piano revient dans la danse. Je bats la mesure du pied gauche. Mon voisin de gauche de même. Nous sommes captivés. Au sax de s'effacer. Le pianiste est aux commandes, bien poussé par ses deux compères de la rythmique. Tout se calme pour un solo en douceur du contrebassiste, sur un tempo rapide malaxé par le batteur aux balais. Solo de Jérôme Jennings aux balais.  Souple et rapide. Un délice. Là, c'est moi qui grogne de joie. Le 4tet repart aussi sec.

" Holy Land " (Cedar Walton). Fred Nardin installe le thème et le 4tet enchaîne. C'est joyeux, dynamique. Une musique spirituelle comme son titre l'indique. Solo de contrebasse bien au centre de la rythmique. Bonne vibration dans le ventre. Le batteur hache menu le tempo aux baguettes sur les cymbales. Le 4tet décolle avec un saxophone en feu.

" You don't know what love is ". Ca, c'est un standard du Jazz. Duo sax ténor & contrebasse pour commencer. Grave. Avec du feeling. Piano et batterie viennent surfer doucement sur la vague. Le 4tet ronronne. Moi aussi. Je m'endors bercé voluptueusement par la musique.

Un autre standard. " What is this thing called love? " . Duo piano & saxo pour commencer. Le 4tet démarre balançant subtilement et efficacement. Batteur aux baguettes. Jérôme Jennings se lâche. Solo aux baguettes. Roulez tambours! Sonnez cymbales! Ma voisine de droite se met debout pour danser sur place. Fin qui roule bien en 4tet.

La photographie de Darryl Hall est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0