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Blue Giant. Volume 5. Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

Blue Giant. Volume 5.

Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka

Glénat Manga. 2019.

Lectrices intensives, lecteurs extensifs, vous avez déjà parcouru les volumes 1, 2, 3 & 4 de Blue Giant. Tenor saxophone: Myamoto Dai où Shinichi Ishizuka nous raconte comme un jeune provincial japonais devient le plus grand Jazzman au monde.

Notre héros a 18 ans. Au lieu d'aller en fac, il est monté à Tokyo pour devenir musicien professionnel. Il est fauché comme les blés, s'incruste chez un pote, ne trouve pas d'endroit où répéter, accumule les petits boulots pour survivre honnêtement. Bref, c'est la galère mais il reste digne. Avec les filles, il n'a toujours pas le truc mais il est tellement concentré sur l'objectif qu'il n'a pas le temps.

Miracle: au hasard de ses déambulations dans la mégalopole nippone (quasiment 14 000 000 d'habitants soit l'équivalent de l'Ile de France), il rencontre une patronne de club de Jazz qui lui permet de répéter à un prix d'ami et un pianiste de son âge, Yukinori, grand, beau gosse, sûr de lui et de son génie. Les deux font la paire, vont créer un groupe. Il leur faut trouver un contrebassiste et un batteur. Pour le batteur, ce sera le colocataire et ami de Myamoto Dai qui ne sait pas jouer mais a un désir fou d'apprendre et de progresser. Le bassiste n'est pas encore trouvé dans cet épisode.

Le rythme du manga est scandé par la pression de la grande ville, toujours pressée, stressée, éclairée, éveillée. 

De nouveau, chaque chapitre porte un titre de standard du Jazz ce qui permet au lecteur curieux d'aller les chercher et les écouter. Je vous en livre deux dans cet article.

Chapitre 36 " Time was " joué par John Coltrane, Dieu de notre héros, en extrait audio au dessus de cet article.

Chapitre 37: " So What " de Miles Davis de nouveau avec John Coltrane en vidéo sous cet article.

 

Il reste encore 5 épisodes de Blue Giant pour savoir si le jeune Myamoto Dai, saxophone ténor, deviendra le plus grand Jazzman du monde. Affaire à suivre, lectrices intensives, lecteurs extensifs. 

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Blue Giant. Volume 4 . Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

Blue Giant . Volume 4

Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka

Glénat Manga. 2018.

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, je vous ai déjà parlé les volumes 1, 2 & 3 de Blue Giant, manga consacré à l'apprentissage du dur métier de jazzman par un apprenti saxophoniste nippon, Myamoto Dai. 

Cette série comprendra 10 volumes au total. Voici le quatrième. Notre héros mûrit. Apparemment, il est toujours puceau. Pas de fille dans cet épisode. Par contre, il franchit le pas, décide de quitter le foyer familial où il vit avec père et soeur pour aller à Tokyo devenir musicien professionnel. Acte de rupture fort: quitter sa famille, sa ville, ses amis de lycée, refuser le système japonais des concours d'entrée dans les universités.

Notre héros reste positif: c'est un fils et frère attentionné, un ami dévoué, un disciple fidèle de son Maître saxophoniste mais il a une ligne directrice et ne la lâche pas.

Un manga se lit de droite à gauche. La première page d'un livre occidental est ici la dernière et réciproquement. Attention aussi à l'ordre des cases.

L'auteur, Shinichi Ishizuka, connaît la musique. Son récit est vivant, dynamique. Les cases s'enchaînent à grande vitesse. Il n'y pas de violence mais il y a de l'action et du sentiment. La somme phénoménale de travail que représente l'accès au statut de musicien professionnel respecté et payé pour cela est bien décrite.

Chaque chapitre porte le titre d'un standard.

Le 25e se nomme Cherokee. Cf vidéo sous cet article pour la fameuse version de ce standard à l'origine du Be Bop (Charlie Parker le transforma sous le titre Ko Ko) par le quintette de Clifford Brown (trompette) et Max Roach (batterie). Harold Land est au sax ténor.

Le 26e se nomme Don't explain. Cf extrait audio au dessus de cet article pour la version chantée par Abbey Lincoln avec Kenny Dorham (trompette) et Sonny Rollins (sax ténor).

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Sélection de concerts de Jazz pour octobre 2019 sur France et sur Suisse

Publié le par Guillaume Lagrée

Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

Splendides lectrices, Superbes lecteurs, c'est armé de mauvais goût et de mauvaise foi que je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour octobre 2019 sur France et sur Suisse.

Pour une sélection exhaustive sur l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez Citizen Jazz et Jazz Magazine

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Pour l'actualité du Jazz, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio où l'auteur de ce blog sévit dans une émission mensuelle intitulée, notez l'originalité, " Le Jars jase Jazz ". Diffusion le vendredi et le dimanche à 1h du matin et 18h (heure de Paris). Pas de podcast. Audible dans le monde entier avec une connexion à l'Internet. Après Le Jazz, flèche de l'arc caraïbe en juin, juillet et août, les émissions de septembre, octobre et novembre 2019 sont consacrées à L'Afrique, c'est chic! L'Afrique rêvée et vécue par les Jazzmen. Deuxième partie en octobre 2019.

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.

L'exposition " Music Migrations. Paris-Londres. 1962-1989 " est visible et audible au Palais de la Porte Dorée, à Paris, jusqu'au dimanche 5 janvier 2020. Visite vivement recommandée.

Festival Jazz entre les deux tours à La Rochelle (17) du mercredi 2 au samedi 5 octobre avec Jacky Terrasson, Fred Pallem et l'orchestre du Sacre du Tympan et Fabien Ruiz , le chorégraphe de " The Artist ", pour un stage de claquettes. 

Le festival Jazz sur Seine fera swinguer Paris et l'Ile de France du vendredi 11 au samedi 26 octobre 2019: 25 salles, 180 concerts, 450 artistes. Mardi 15 octobre, une vingtaine de concerts en entrée libre à Paris, dans le quartier des Halles. A savourer sur pièces et sur place. 

Le festival Nancy Jazz Pulsations  vous fera passer par la Lorraine, avec ou sans sabots, du mercredi 9 au samedi 19 octobre 2019. Dans le riche programme, des artistes déjà couronnés sur ce blog: le film " Amazing Grace " sur Aretha Franklin, Jean Luc Ponty qui joue ses années Atlantic, un quintet All Stars avec Marc Copland, Drew Gress, Joey Baron, Dave Liebman & Randy Brecker, Omar Sosa, Michel Edelin

Le festival Jazz Contreband vous fera bouger sur France et sur Suisse, dans le Genevois, du mardi 1er au mardi 29 octobre 2019. 2 pays, 28 lieux, 70 concerts.  Au nombre des artistes très favorablement connus de nos services figurent David Patrois, Ari Hoenig, Eric Séva, Louis Sclavis, Melanie De Biasio

Le festival Grands Formats vous permettra d'apprécier une cinquantaine de concerts de grands orchestres de Jazz  partout en France du jeudi 10 octobre au samedi 30 novembre 2019. 

Le festival Jamm'in Juan au Palais des Congrès d'Antibes-Juan-les-Pins (06) du mercredi 23 au samedi 26 octobre 2019 permet aux jeunes talents du Jazz de rencontrer les professionnels de la profession. Au programme notamment, Bloom et Cécile Andrée déjà célébrées sur ce blog. Les concerts sont ouverts au public. 

Mercredi 2 octobre, 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: le trio de Jean-Philippe Viret, maintes fois célébré sur ce blog fête ses 20 ans. On n'a pas tous les jours 20 ans. Venez le fêter avec eux. Cf photographie au dessus de cet article.

Jeudi 3 octobre, 20h30, Paris, Bal Blomet: le Tropical Jazz Trio dont l'album homonyme est porté aux nues sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de l'article. 

Vendredi 4 octobre, 19h30 & 21h30, Paris, Duc des Lombards: le trio vocal féminin Bloom dont l'album " Dièse 1 " est célébré sur ce blog. 

Vendredi 4 et samedi 5 octobre, 20h, Paris, concert privé sur réservation: Dan Tepfer (piano) jouera ses Bach Inventions, ses nouvelles variations sur l'oeuvre de Johann Sebastian Bach. Son interprétation des Variations Goldberg a fait date. 

Dimanche 6 octobre, 17h, Paris, Paul et Rimbaud: Jean de Aguiar, guitariste acoustique célébré sur ce blog. Entrée libre. Jazz et salon de thé, délicieux programme pour un dimanche après-midi de pluie à Paris. 

Mercredi 9 & jeudi 10 octobre, 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Tom Harrell Quartet. Un must pour mélomanes plusieurs fois acclamé sur ce blog. Cf vidéo sous cet article. 

Jeudi 10 octobre, 19h30, Paris, Jazz Club Etoile: le Jazz de chambre de Mathias Lévy, violoniste déjà applaudi sur ce blog. Entrée libre.

Du vendredi 11 au samedi 26 octobre, voyez la riche programmation du festival Jazz sur Seine, splendides lectrices, superbes lecteurs:  25 salles, 180 concerts, 450 artistes. Mardi 15 octobre, une vingtaine de concerts en entrée libre à Paris, dans le quartier des Halles avec au Sunside, le Tropical Jazz Trio à 20h et la Suite Andamane de Leila Olivesi à 21h, au Sunset, Hugo Lippi à 20h, au Baiser Salé, Bloom Dièse 1 à 22h, à la Guinness Tavern, Magic Malik à 22h. A savourer sur pièces et sur place.

Samedi 12 octobre:

- 20h30, Paris, Le New Morning: The Sun Ra Arkestra Marshall Allen's 95th Birthday Celebration Tour. Nul besoin de substances illicites et nocives pour décoller de cette planète. Space is the place!

- 21h, Auvers sur Oise (95), Auvers Jazz: PJ5, le quintette du guitariste Paul Jarret, déjà célébré sur ce blog. 

Dimanche 13 octobre, 17h, Paris, concert privé sur réservation: Francesco Bearzatti (sax ténor, clarinette) en trio avec Thierry Eliez (piano) & Médéric Collignon (trompinette, voix). Les fous alliés!

Lundi 14 octobre, 20h, Paris, Péniche Le Marcounet: le trio de Frédéric Borey (sax ténor) maintes fois acclamé sur ce blog. 

Jeudi 24 octobre, 14h, Palais des congrès, Antibes-Juan-les-Pin (06), festival Jammin' Juan avec Dame Cécile Andrée, chanteuse célébrée sur ce blog. 

Vendredi 25 & samedi 26 octobre, 21h30, Le Sunside, Paris: Michele Hendricks Quintet. Une vraie chanteuse de Jazz! Pour la sortie de son nouvel album " Another Side ". 

Mardi 29 octobre, 21h, Paris, Le Sunside: le quartet de Frank Amsallem (piano)

Mercredi 30 octobre, 21h, Paris, Le Sunside: le duo Dan Tepfer & Leon Parker déjà acclamé sur ce blog. 

Jeudi 31 octobre, 21h30, Paris, Le Sunside: le quartet de Ben Sidran avec Rick Margitza. New York joue à domicile à Paris. 

 

La photographie de Jean-Philippe Viret (contrebasse) & Edouard Ferlet (piano) est l'oeuvre de l'Irrépressible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

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Archives sonores de l'Exposition coloniale internationale. Paris. 1931.

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices historiennes, lecteurs géographes, vous avez certainement entendu parler de l'Exposition coloniale internationale qui s'est tenue à Paris, au bois de Vincennes, en 1931, sous la direction du maréchal de France Louis-Hubert Lyautey (1854-1934).

Il en reste des traces dans le XIIe arrondissement de Paris. La plus visible est le Musée des Colonies devenu aujourd'hui  Musée national d'histoire de l'immigration où se déroule actuellement une passionnante exposition célébrée sur ce blog " Music Migrations. Paris-Londres. 1962-1989 " jusqu'au dimanche 5 janvier 2020.

Lors de  l'exposition coloniale de 1931 , 184 disques, soit 20h de musique, furent enregistrés. Ils sont désormais accessibles librement mais pas dans leur totalité. Afrique, Asie et Océanie sont représentées. Il manque la France d'Amérique (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélémy, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique & Guyane). Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Voici le lien sur Gallica, les archives en ligne de la Bibliothèque Nationale de France. Que vous soyez mélomane, compositeur, musicien, DJ, vous y trouverez des heures de musique que les mass media ne diffusent jamais. Chants de caravaniers du Maghreb, chants royaux de Haute-Volta (Burkina Faso), berceuses du Congo, chants d'amour du Dahomey (Bénin), chants guerriers kanaks de Nouvelle-Calédonie...

A écouter en parallèle de mon émission Le Jars jase Jazz  de septembre, octobre et novembre 2019 sur Couleurs Jazz Radio intitulée: L'Afrique, c'est chic! L'Afrique rêvée et vécue par les Jazzmen.

Diffusion le vendredi et le dimanche à 1h du matin et 18h, heure de Paris. Pas de podcast pour des raisons de droits d'auteur. 

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Une petite histoire de l'Opéra. Laurent Dehors ouvre le Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Laurent Dehors. 

Tous Dehors!

Une petite histoire de l'Opéra

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 18 septembre 2019. 20h30

 

Laurent Dehors: composition, clarinettes, saxophones, cornemuse, guimbarde, voix

Jean-Marc Quillet: percussions, clavier, batterie, voix

Gabriel Gosse: guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions, clavier, batterie, voix

Michel Massot: tuba, trombone, voix

Matthew Bourne: piano, piano préparé, voix

Tineke Van Ingelgem: voix soprano

 

Concert diffusé en différé dans l'émission Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique. 

Laurent Dehors aime les chanteuses à forte présence scénique, de corps et d'esprit élevé. Après la Française Elise Caron et sa Chanson politique louée sur ce blog, la Belge Tineke Van Ingelgem, soprano d'opéra, qui s'encanaille joyeusement avec des Jazzmen. Le spectacle se nomme " Une petite histoire de l'opéra. Opus 2 ". Cf vidéo sous cet article. 

Introduction par un solo de balafon. Laurent Dehors y ajoute une guimbarde, celle qui se conduit avec les lèvres et la langue. Le batteur martèle ses tambours. Trombone et piano entrent dans la danse. Joyeux vacarme coordonné. Le tuba remplace le trombone. La ligne de basse est plus marquée grâce à ce changement d'instrument. C'est un air baroque. Laurent Dehors s'empare d'une cornemuse, le seul instrument capable de faire peur à la guitare électrique selon le chanteur irlandais Van Morrison. Batterie et tuba nous donnent des points de repère alors que piano, balafon et cornemuse nous secouent en tous sens. C'était la Toccata de l'Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi, premier opéra de l'histoire de la musique. Enfin, le premier dont la partition nous soit parvenue.

Tout se calme. Laurent Dehors passe à la clarinette basse. Jean-Marc Quillet passe au clavier. Tineke Van Ingelgem s'avance, parée de sagesse et de beauté, pour chanter un grand air d'opéra. Le batteur s'est tu. Guitare électrique. Mélange entre Jazz, musette et opéra. Gabriel Gosse quitte la guitare pour un clavier. A part le pianiste, chaque musicien est polyinstrumentiste dans ce groupe. C'est de l'opéra français. Le trombone ponctue ironiquement. J'en oublie le pianiste. Il s'en passe des choses sur cette scène, sapristi! A 5 + 1 chanteuse ils créent plus de musique que bien des grands orchestres.C'était  L'air de Micaëla dans la Carmen (1875) de Georges Bizet.

Toujours de Bizet, toujours tiré de Carmen, le " choeur des gamins " rebaptisé le " choeur des enfants ". Il est un peu dérangé mais certains des musiciens aussi nous prévient gentiment Laurent Dehors. Concours de bruitages. C'est joyeux, festif, enfantin. Une ronde bien décalée. La chanteuse qui, visiblement s'amuse, se lance dans la sarabande. Laurent Dehors est au sax ténor pour cette chanson de marche joyeusement déstructurée.

Duo piano & clarinette. La clarinette sème la folie, le piano la sagesse. Un petit rythme continu sort d'une boite. Le tuba lance la fameuse Habanera de la Carmen de Georges Bizet et Tineke enchaîne avec le fameux air " L'amour est enfant de Bohême. Il n'a jamais connu de loi " ( ce qui fait de l'Amour un petit anarchiste tchèque selon Alphonse Allais: il est enfant de Bohême et il n'a jamais connu de loi). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Le groupe met de la folie dans cet air connu censé parler d'amour fou. Là, c'est crédible. Chanté par Tineke Van Ingelgem, gloups! Compliments à la chanteuse pour son ouverture d'esprit. Comme scène et comme musique, cela la change de la Monnaie de Bruxelles où elle a déjà triomphé. La Habanera de Bizet vient de la musique espagnole donc de la musique arabe. Elle s'est transportée à Cuba (La Habana) puis dans le Jazz afro cubain. Antoine Hervé explique cela magnifiquement depuis son piano dans ses Leçons de Jazz maintes fois célébrées sur ce blog. 

Solo de tuba pour commencer. Duo percutant entre piano et batterie. La clarinette vient y ajouter son swing. Avec piano et baguette. Retour au sax ténor pour Laurent Dehors. Une sorte de mambo fracassé. Celui de Leonard Bernstein dans West Side Story (1957) ponctué joyeusement par un vibrant " Mambo " dit par la chanteuse. 

Un air sombre à la guitare repris par la clarinette basse. Trombone wah wah lent. Le temps s'étire, s'effiloche, se désagrège. Tineke chante en anglais un air funèbre. C'est l'air de la mort de  Didon dans " Dido and Aeneas " (1689) d'Henry Purcell .  " When I am laid in earth ". Piano préparé. Bruitages en douceur. Guitare électrique, trombone, clarinette basse, piano accompagnent ce grand air chanté par Tineke Van Ingelgem avec lenteur, ampleur et majesté. Bref, comme il convient. Elle sait aussi se servir du microphone alors qu'il n'y en a pas sur une scène d'opéra. Belle montée en puissance du groupe. Un temps de silence admiratif avant les applaudissements. 

La chanteuse demande au public de prêter des objets pour préparer le piano. Intro en solo de piano préparé. Ca le fait sonner plus proche d'un clavecin. Tineke lance un air baroque italien. J'ignore de quoi jouent le batteur et le vibraphoniste avec leurs maillets mais c'est charmant. " Sento in seno ch'in pioggia di lagrime" (1717) d'Antonio Vivaldi. Air composé pour un castrat, aujourd'hui chanté habituellement par un contre ténor, chanté ici par une soprano. Clarinette basse pour commencer. Un très bel air se crée, se déploie. les cordes de la guitare électrique remplacent celles des violons pour suggérer les gouttes de pluie. La voix de Tineke s'envole. Bravissimo!

" Les oiseaux " une composition de Laurent Dehors basée sur les chants d'oiseaux mêlée à un air d'opéra flamand de style wagnérien. Ne parlant pas un mot de flamand, je ne garantis rien quant à l'orthographe. Il s'agirait donc de " Winternacht brouw " d'August Debouw. Je compte sur les lectrices flamandes et les lecteurs néerlandais pour me corriger. En tout cas, l'air est consacré  " O tournesol ", " O Zohnebloom " si j'ai bien compris la version flamande. Pour nous préparer psychologiquement à son interprétation, Tineke Van Ingelgem nous prévient que les chanteurs d'opéra sont comme des rock stars ( et réciproquement. Souvenons nous de Freddie Mercury si fier de chanter en duo avec Montserrat Caballe l'hymne des JO de Barcelone en 1992).

Tuba et batterie installent une rythmique funky alors que vibraphone, clarinette et piano sèment des graines de folie. " O zohnebloom " chante la Flamande Tineke Van Ingelgem. Ce n'est pas le genre de Flamande qui danse sans rien dire aux dimanches sonnantes. Elle mêle bel canto et scansion rap en même temps. C'est bombastic comme elle dit. Cette chanteuse, c'est une bombe comme vous l'avez compris, lectrices Baroques, lecteurs Hard Bop. 

Intro en piano solo. Un air classique connu que le groupe reprend en le déviant vers une fanfare Nouvelle Orléans. L'instrumentation le prouve; clarinette basse, trombone, banjo. Tineke chante en allemande cette fois. Un autre air d'opéra que je ne connais pas. 

RAPPEL

 

Le tube des tubes de l'opéra nous annonce Laurent Dehors qui ajoute que cela servait de musique de publicité pour du café lorsqu'il était petit. Il est né en  1964. " La reine de la nuit " de Mozart dans La flûte enchantée  ( Die Zauberflöte. 1791). Tineke Van Ingelgem fait toutes les vocalises qui conviennent à cet air immortel.  Ca devient du garage rock. Brutal et bref. 

Intense, surprenante, dérangeante, stimulante, telle est cette Petite histoire de l'Opéra. Opus 2, jouée par Laurent Dehors et ses complices. Alors que les conservatoires interdisent aux musiciens dits classiques d'improviser sur des partitions (seuls les organistes ont conservé ce privilège) remercions les d'avoir métissé les grands airs avec du Jazz, du Rock, de la Folk, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Remercions aussi les Dieux et les Muses d'avoir placé sur leur route la soprano Tineke Van Ingelgem. Superfunkycalifragisexy Lady!

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100 ans de Jazz. Philippe Margotin

Publié le par Guillaume Lagrée

Ornette Coleman par Juan Carlos HERNANDEZ

Ornette Coleman par Juan Carlos HERNANDEZ

100 ans de Jazz

Philippe Margotin

Glénat. 2019. 424 p. 35€.

 

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, je vous ai déjà parlé en 2016 d'une précédente édition de Cent ans de Jazz de Philippe Margotin. En voici une nouvelle. Je vous renvoie à ma chronique de la précédente version de cet ouvrage. Le prix de vente n'a pas changé. 

J'ajouterai deux critiques supplémentaires. Deux absences majeures qui ne m'avaient pas frappé dans la précédente édition. Faute d'inattention de ma part certainement.

D"abord, l'absence totale du Free Jazz. C'est bien gentil de parler de Steve Coleman mais son importance dans l'histoire du Jazz est bien moindre que celle d'Ornette Coleman, créateur d'un mouvement qui a changé la face de cette musique (vous aimez ou vous détestez le Free Jazz mais vous ne pouvez ni l'ignorer ni y rester indifférent). John Coltrane et Sonny Rollins ont changé de de façon de jouer à cause de l'album " Free Jazz " (1959) d' Ornette Coleman (1930-2015) qui a écrit des thèmes immortels devenus des standards du Jazz moderne comme " Lonely Woman ". Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Par ailleurs, dans ce plan chronologique, qui va de 1918 à 2018, en classant chaque période par style et en l'illustrant par des artistes clefs (méthode classique mais efficace), des absences criantes saisissent d'effroi le mélomane. Dans le piano actuel figurent Herbie Hancock (glop glop) et Keith Jarrett (pas glop) mais Chick Corea (glop) est absent. De même, le piano européen est représenté par le seul Suédois Esjborg Svensson, déjà mort, dont l'oeuvre se situe quelque part entre le je ne sais quoi et le presque rien comparativement à celle du Français Martial Solal (1927), toujours en activité. 

Ce livre est un collector. D'abord par l'absence totale du Free Jazz: Ornette Coleman, Don Cherry, Albert Ayler, Archie Shepp, Cecil Taylor n'y figurent pas. " Wayne Shorter, le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington " (Stan Getz) n'y est pas non plus. Ensuite parce que pour chaque artiste figure une page Signature qui explique son apport au genre musical dénommé Jazz. Ca, c'est intéressant. 

Le Nouveau Dictionnaire du Jazz est complet mais ne contient pas de photographies. Ce livre, " 100 ans de Jazz " est rempli de belles photographies, constitue une introduction au Jazz mais est trop incomplet pour satisfaire votre insatiable curiosité, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs. 

Dans la vidéo ci-dessous présentés par André Francis, qui fit tant pour la (re)connaissance du Jazz en France,  figurent 5 musiciens ignorés de ce livre et dont il serait grand dommage de se priver: Bobby Jaspar (flûte), Sacha Distel (guitare électrique), Martial Solal (piano), Pierre Michelot (contrebasse) et Kenny Clarke (batterie). Jouant en direct à l'ORTF en 1957 un standard toujours joué en 2019 " There will never be another You ". 

Ceci dit, du même auteur Philippe Margotin, je recommande par contre toujours aussi vivement le superbe livre de photographies " Miles Davis. Les sessions photographiques de Jean-Pierre Leloir ". louangé sur ce blog. 

La photographie d'Ornette Coleman est l'oeuvre du Véhément Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

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Suite Andamane. Leila Olivesi Nonet

Publié le par Guillaume Lagrée

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Suite Andamane

Leila Olivesi Nonet

Album sorti le 20 septembre 2019 chez Attention fragile

Mini concert gratuit à Paris, au Sunside, mardi 15 octobre 2019 à 21h, dans le cadre du festival Jazz sur Seine

Concert de sortie à Paris, en France, au Studio de l'Ermitage, mercredi 6 novembre 2019 à 21h.

Le nonet de Dame Leila Olivesi est composé de :

Leila Olivesi: piano, composition, direction

Chloé Cailleton: chant (1-2, 4, 10-11)

Quentin Ghomari: trompette, bugle (1,3, 5-8,10)

Baptiste Herbin: sax alto, flûte (1, 5-8)

Adrien Sanchez: sax ténor (1, 5-8, 10-11)

Jean-Charles Richard: sax baryton (1, 5-8)

Glenn Ferris: trombone (1, 5-8)

Manu Codjia: guitare (1-8, 10)

Yoni Zelnik: contrebasse (1-8, 10-11)

Donald Kontomanou: batterie (1-8, 10-11)

 

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, je vous ai maintes fois chanté les talents de la citoyenne Leila Olivesi, une Dame du temps présent qui fait oublier celles du temps jadis, Thaïs la belle Romaine et Jeanne qu'Anglois brûlèrent à Rouen. Qu'à ce refrain ne vous remaine, mais où sont les neiges d'antan? Parties avec le réchauffement climatique dont cet article est partiellement responsable. 

Justement, la Suite Andamane du nonet de Leila Olivesi n'est pas polluante car elle nous fait voyager dans le temps et l'espace, sans quitter notre Voltaire. Le voyage dans le temps se mesure du 1er morceau, une reprise de Duke Ellington " Satin Doll " (1) au dernier, " Skype tear ' (11) , poème inspiré par les chagrins d'amour sur la Toile. 

Le voyage dans l'espace se résume en un morceau, " From New York to Nouadhibou " (9) car Leila Olivesi est une Jazzwoman accomplie ( New York) aux racines mauritaniennes (Nouadhibou). La Mauritanie lui a aussi inspiré " Acacia tree " (10), fort jolie chanson qui respire l'Afrique. 

Surtout, dans la lignée de Duke Ellington (Goutelas Suite, créé après un séjour au château de Goutelas en France) qui, lui même s'était inspiré des compositeurs classiques (ex: les Impressions d'Italie de Gustave Charpentier composées lors de son séjour d'études à Rome, à la Villa Médicis), Leila Olivesi a créé une oeuvre souvenir d'un voyage en mer d'Andaman ou andamane, partie de l'Océan indien (Inde, Indonésie, Birmanie, Thaïlande). La suite est divisée en 4 parties, instrumentales (5-8) qui décrivent une journée de voyage sur mer et sur terre, la course du soleil, les activités des habitants et des touristes. Bref, un carnet de voyage musical de haute tenue. Cf extrait audio de la partie IV de la suite (8) au dessus de cet article et vidéo de la partie I (5) en dessous de cet article. 

Outre cette oeuvre centrale qui donne son titre à l'album, la Suite Andamane, l'orne aussi un superbe hommage à la pianiste et compositrice américaine Geri Allen (1957-2017), " Geri's House " (3). 

Cet album a vu le jour grâce à un financement participatif. J'y ai porté mon écot comme d'autres (la liste des donataires figure sur le livret de l'album). Je ne le regrette en rien mais j'émettrai une réserve. La chanteuse Chloé Cailleton ne me convainc pas toujours. " Black widow " (2) et " Les Amants " (4) ne sont pas à mon goût mais ils peuvent être au votre, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.

Animatrice musicale infatigable des conférences musicales à la Maison du Duke, Leila Olivesi est la digne descendante spirituelle de Duke Ellington. Cette femme est  belle, corps et âme et elle crée de la beauté dont nous profitons. Que rêver de mieux, lectrices vénérées, lecteurs vénérables?

Le nonet, c'est un peu plus de la moitié d'un grand orchestre de jazz. Il n'y a qu'un seul trombone mais c'est Glenn Ferris (cf photographie au dessus de cet article), Maître discret qui à 20 ans accompagnait Stevie Wonder sur son chef d'oeuvre " Songs in the key of life " (1976). Un seul trompettiste et bugliste, Quentin Ghomari dont la maîtrise technique sidérante est toujours au service du discours musical. 3 saxophonistes: alto, ténor, baryton qui rivalisent de chaleur et de suavité, Baptiste Herbin, Adrien Sanchez et Jean-Charles Richard. Manu Codjia ajoute les éclairs de sa guitare électrique. Quant à la rythmique, avec Leila Olivesi, Yoni Zelnik et Donald Kontomanou, vous pouvez être sûr que cela signifiera toujours quelque chose et que cela swinguera toujours. Chacun des musiciens de l'orchestre ainsi que la chanteuse a déjà fait l'objet d'articles élogieux sur ce blog, comme chef ou comme accompagnateur. 

Duke Ellington eût été ravi de connaître Leila Olivesi, je le parie. Quant à nous, en 2019, nous pouvons toujours écouter Duke Ellington ( 1899-1974) par ses enregistrements et apprécier Leila Olivesi sur cet album et sur scène, à Paris, en France, au Studio de l'Ermitage, mercredi 6 novembre 2019 à 21h pour le concert de sortie.

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre de l'Eblouissant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitute une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

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" The reason why. Vol.2 " Goran Kajfes Subtropic Arkestra

Publié le par Guillaume Lagrée

" The Reason Why. Vol. 2 "

Goran Kajfes Subtropic Arkestra

Headspin Recordings. 2014.

Goran Kajfes: trompette, arrangements, direction

Orchestre détaillé dans l'album.

Lectrices psychédéliques, lecteurs polyrythmiques, je vous ai déjà chanté les louanges du Subtropic Arkestra du trompettiste suédois, d'ascendance croate, Goran Kajfes pour son album " The Reason Why . Volume 3. "

Remontons 5 ans avant, en 2014 avec le Volume 2. Le principe est le même. Un album de reprises avec un orchestre de Jazz électrique en sortant des sentiers battus des standards de Broadway et de la Pop Music occidentale.

C'est ainsi que vous trouverez au fil des morceaux une composition du batteur turc Okay Temiz qui ouvre l'album avec " Dokuz Seki/Emserim " (1). Un morceau de Okay Temiz, Johny Tiany (Afrique du Sud) & Don Cherry (USA) ouvrira mon émission de novembre sur Couleurs Jazz Radio, 3e et dernière partie de L'Afrique c'est chic! L'Afrique rêvée et vécue par les Jazzmen (diffusion le vendredi et le dimanche à 1h et 18h, heure de Paris). "

New Track " (3) est de l'auteur, compositeur, interprète camerounais Francis Bebey. " A Lua Girou " (4) du Brésilien Milton Nascimento. " Tamzara " (5) est l'oeuvre d'un orchestre de jazz suédois des années 70, Sevda. " Yet again " est l'oeuvre du groupe de rock new yorkais (Brooklyn) Grizzly Bear. Cf extrait audio au dessus de cet article. J'allais oublier.  " Adimiz Biskindir Bizim " (2) composition du groupe de rock turc Mazar Ve Fuat. Ce morceau turc ferait une belle bande son de western spaghetti ou de film de Quentin Tarantino. Cf vidéo sous cet article. 

Voyager de Turquie au Cameroun, du Brésil en Suède, pour finir aux Etats Unis d'Amérique, du jazz à l'électro en passant par le psychédélique, sur le même album, en 6 morceaux, c'est un plaisir assez rare pour être signalé.

Le Subtropic Arkestra de Goran Kajfes joue toutes ces musiques avec le feu sacré. C'est rutilant, flamboyant, surprenant. Cette musique vous mouvra et vous émouvra, lectrices psychédéliques, lecteurs polyrythmiques. Ayez l'esprit aussi ouvert que les musiciens de cet album et vous jouirez sans entrave.

Aucun concert du Subtropic Arkestra n'est annoncé en France pour l'instant. Le groupe joue régulièrement en Suède, son pays natal. En attendant que le vol des oies sauvages fasse descendre le Subtropic Arkestra au Sud de l'Europe, voyageons avec cet orchestre au son de " The Reason Why" Volume 2 et Volume 3. 

 

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Et les vainqueurs des Trophées du Sunside pour 2019 sont

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices audacieuses, lecteurs aventureux, découvrez les jeunes talents du Jazz en France fraîchement récompensés par les Trophées du Sunside édition 2019.

Prix Groupe:

1. Acquaviva Trio. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

2. Speleo Quartet

Prix Composition:

1. Speleo Quartet

2. Atacama Quartet

Prix Soliste:

1. Delphine Deau. Piano.

2. Tom Naouri. Saxophone

Mention spéciale du jury pour Estelle Perrault (chant).

Lectrices audacieuses, lecteurs aventureux, je n'étais pas juré des Trophées du Sunside édition 2019. Sur les 12 concerts proposés en 3 soirées, je n'en ai écouté qu'un seul, celui du quintette d'Estelle Perrault que je venais de découvrir invitée par le quartet de Pierrick Pédron. La citoyenne Perrault et le citoyen Pédron emploient le même pianiste dont les talents nous promettent de grandes réjouissances pour longtemps encore, Carl-Henri Morisset

Jeudi 5 septembre 2019, 19h30, Le Sunside, Paris

Trophées du Sunside

Estelle Perrault Kindred Quintet

Estelle Perrault: chant

Carl-Henri Morisset: piano

Clément Daldosso: contrebasse

David Paycha: batterie

Melvin Marquez: saxophone ténor

 

Le quartet commence velouté. Son chaud du sax ténor. Batteur aux baguettes mais en finesse.Il passe aux balais. C'est une ballade. Ca sonne comme un standard mais ce n'en est pas un. Retour aux baguettes. La rythmique joue plus fermement. Le quartet repart portant la chanteuse aux nues. C'était une composition du pianiste.

" There is a boat that is leaving soon for New York " tiré de " Porgy and Bess " des frères Georges & Ira Gershwin. Ca, c'est un standard. Solo de contrebasse souple, chaud. Dialogue chant-contrebasse. La chanteuse a haussé son niveau de jeu: plus clair, plus ferme. La rythmique reprend. Estelle a l'intelligence de ne pas copier Ella Fitzgerald, inaccessible sur ce genre de chansons. Immortelle version avec Louis Armstrong dans leur version de " Porgy and Bess " (1958). La rythmique amène le solo de sax, chaud, viril, comme il faut.

" Out of sight ". Une ballade composée par le pianiste et la chanteuse. Intro en piano solo. Batteur aux balais. Ca roule tranquille. Le saxophone chuinte à souhait. Démarrage funky entre bassiste et batteur. Le quartet se lance dans une chanson entraînante. 

Un standard. " Thou swell ". (Rodgers & Hart. 1927). Solo de sax ténor. Ce jeune homme a écouté Dexter Gordon (1923-1990). Bonne école. Il ne manque plus à Carl-Henri Morisset que de porter un chapeau sur scène pour compléter son style à la Monk.

Le répertoire mêle habilement des standards (pas les plus connus) et des compositions qui sonnent comme des standards. Estelle Perrault écrit et chante en anglais. C'est la langue natale du Jazz, il est vrai. 

Le pianiste prend la place du chef. Il envoie ce gaillard. Son jeu est rapide et fourmille d'idées. 

Une ballade composée par la chanteuse et arrangée par le pianiste. 

Mon carnet de notes finit aussi. La chronique aussi.

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Hugo Lippi " Comfort Zone "

Publié le par Guillaume Lagrée

Hugo Lippi

" Comfort Zone "

Un album Gaya Music sorti le 23 août 2019

Concert de sortie à Paris en France au Duc des Lombards

le lundi 16 septembre 2019 à 19h30 & 21h30.

Mini concert gratuit à Paris, au Sunset, mardi 15 octobre 2019 à 20h, dans le cadre du festival Jazz sur Seine

Hugo Lippi: guitare électrique, compositions (2, 3, 5, 10 & 12)

Fred Nardin: piano

Ben Wolfe: contrebasse

Donald Edwards: batterie

Lectrices agitées, lecteurs énervés, l'album " Comfort Zone " du guitariste Hugo Lippi est fait pour vous. Il vous mènera dans une zone de confort où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Douze morceaux: 7 standards & 5 compositions. Quand un guitariste commence son nouvel album par " Manoir de mes rêves " de Django Reinhardt, vous savez que vous allez vous sentir bien en l'écoutant.  Fred Nardin est aussi efficace en accompagnateur qu'en leader. La rythmique américaine, Ben Wolf & Donald Edwards est d'un classicisme et d'une efficacité éprouvée. Ils ont joué avec Wynton Marsalis au Lincoln Jazz Center. La musique de Wynton Marsalis ne m'intéresse pas mais c'est une autre histoire.

Le leader est particulièrement à son aise dans les ballades. Qu'elles soient de sa composition comme " Letter to J " (2) dont un extrait audio figure au dessus de cet article ou des standards comme " God bless the child " (6) immortalisée par Billie Holiday. La technique est mise au service de l'émotion ce qui correspond à ce que j'attends d'un musicien. Pas de frime, pas d'esbroufe, pas d'étalage. Cela aussi est appréciable.

Cette petite musique de nuit est à savourer sur scène à Paris, au Duc des Lombards, lundi 16 septembre 2019 à 19h30 & 21h30. 

Hugo Lippi a grandi au Havre en Normandie. En homme libre, il chérit la Mer. Cela se voit et s'entend dans la vidéo ci-dessous. " Paris, Rouen et Le Havre ne sont qu'une ville dont la Seine est l'avenue principale ". Jules Michelet.

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