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Quelques concerts de Jazz à Paris en septembre 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Dans l'île de Ré
Ma belle adorée
Je t'emmènerai
Bientôt
Au mois le plus tendre
Le mois de septembre
Où l'on peut s'étendre
Bien seuls

Claude Nougaro " L'île de Ré "

Dave Liebman

 

La photographie de Dave Liebman est l'oeuvre du Surprenant Juan Carlos HERNANDEZ.

Aimables lectrices, charmants lecteurs, si en septembre vous n'êtes pas dans l'île de Ré mais à Paris, voici les concerts de Jazz que je vous recommande avec l'aplomb d'un gourou.

Au Duc des Lombards:

- Mercredi 14, jeudi 15, vendredi 16, samedi 17 à 20H et 22h: le New Quartet du guitariste Bireli Lagrene. Doit-on encore présenter un musicien né en 1966 qui mettait Montreux et Carnegie Hall à ses pieds à 12 ans et jouait dans le trio de Jaco Pastorius à 20?

- Lundi 19 à 20H et 22h: Fred Pallem invite Wild Mimi et Journal Intime. Ca sera bizarre. Vous voilà prévenus.

- Jeudi 22, vendredi 23 septembre à 20h et 22h, le trio du contrebassiste Jean-Philippe Viret qui est absolument indispensable tant il dispense de beauté et de rêverie.

- Lundi 26 à 20h et 22h: le trio du jeune guitariste manouche Brady Winterstein.

- Jeudi 29, vendredi 30 à 20h et 22h: les Voluntereed Slaves du saxophoniste ténor Olivier Temime.

Au Studio de l'Ermitage:

- Mercredi 21 à 20h30, le quintette de la batteuse Anne Pacéo.

- Mercredi 28 à 20h30, le quintette de la pianiste Leila Olivesi rend hommage aux reines d'Afrique. Un beau voyage en perspective.

Au Triton, aux Lilas (métro Mairie des Lilas, ligne 11):

- Vendredi 23 à 20h30, un trio inédit: Joëlle Léandre (contrebasse),  Elise Caron (chant), Edward Perraut (batterie). A découvrir sur pièces et sur place.

- Jeudi 29 à 20h30: Guillaume Perret & the Electric Epic invite Sir Alice. Attention, ça va chauffer sérieusement!

- Vendredi 30 à 20h30: Hasse Poulsen Progressive's Patriots. Le concert idéal pour démarrer la campagne électorale.

Au New Morning:

- Mardi 20 à 20h30: le trio du bassiste Reggie Washington avec Jeff Lee Johnson (guitare électrique). Funky mais pas seulement.

- Lundi 26 à 20h30: The John Scolfied R&B Quintet. Présente t-on encore un ancien guitariste de  Miles Davis (1982-1986)?

Au Sunset/Sunside:

- Vendredi 2 à 21h: le trio du contrebassiste  Stéphane Kerecki invite Tony Malaby (saxophone ténor). Sunset.

- Samedi 3 à 21h: Chuck Israels (contrebasse), Kirk Lightsey (piano), Karl Jannuska (batterie) rendent hommage au pianiste Bill Evans dont Chuck Israels fut l'accompagnateur. De grandes délices en perspectives. Sunside.

- Lundi 5, mardi 6, mercredi 7 à 21h: les trophées du Sunside vous permettront de découvrir gratuitement les jeunes pousses du Jazz qui deviendront de grands arbres, espérons le.

- Samedi 10 à 20h: Florin Niculescu Quartet invite le guitariste Christian Escoudé. Florin Niculescu, ce n'est pas le genre de violoniste roumain que vous entendrez dans le métro parisien. Sunside.

- Mardi 13 à 21h: Nicolas Dru Trio joue  Martial Solal. Enfin, des jeunes musiciens prennent au sérieux l'oeuvre du Maître le plus exigeant du piano Jazz. Sunside.

- Jeudi 22 à 21h: Vein Trio+ Dave Liebman. A partir du moment où des musiciens jouent avec Dave Liebman, c'est qu'ils ont quelque chose à dire. Sunside.

- Vendredi 23 à 21h: le trio du pianiste français Benjamin Moussay, habituel compagnon de route de Claudia Solal. Sunside.

- Dimanche 25 à 21h: le trio du pianiste Paul Lay. Sunside

- Mardi 27, jeudi 28 à 21h: Tony Malaby (saxophone ténor), William Parker (contrebasse), Nasheet Waits (batterie). Là, croyez moi, ça va vous  décoller la pulpe du fond. Sunside.

Par ailleurs, tout en restant à Paris et aux environs, il est possible d'aller musarder au festival Jazz à la Villette du 31 août au 11 septembre.

Enfin, pour vous aérer et finir l'été en beauté, rien de tel qu'un week end à la campagne, en Bretagne, au festival Jazz aux Ecluses à Hédé Bazouges, du vendredi 16 au dimanche 19 septembre 2011.

 


 

 





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Le nouveau trio de Paul Motian avec Jérôme Sabbagh et Ben Monder au Village Vanguard du 30 août au 4 septembre

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Jérôme Sabbagh

 

 

 

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, sachez qu'après avoir joué avec Daniel Humair au Sunside à Paris, le saxophoniste français Jérôme Sabbagh et le guitariste électrique  Ben Monder joueront au sein du New Trio d'une autre légende de la batterie, Paul Motian, du mardi 30 août au dimanche 4 septembre 2011 au Village Vanguard, à New York City, USA. Concerts à 21h et 23h (heure de New York bien sûr).

 

La photographie de Jérôme Sabbagh est l'oeuvre du Séduisant Juan Carlos HERNANDEZ.

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Festival Jazz à la Villette du 31 août au 11 septembre à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

Sublimes lectrices, Magnifiques lecteurs, avant de courir en Bretagne au Festival Jazz aux Ecluses à Hédé-Bazouges du 16 au 18 septembre 2011, rendez vous à Paris, porte de Pantin, pour le festival Jazz à la Villette du mercredi 31 août au dimanche 11 septembre.

Aldo Romano

La photographie d'Aldo Romano est l'oeuvre du Fougueux  Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Parmi la multitude d'événements sonores et visuels proposés, je vous recommande avec l'aplomb d'un agent immobilier le voyage en Orient du mercredi 31 août 2011 à 20h: une chanteuse berbère Hindi Zhara, un pianiste arménen Tigran Hamasyan et un trompettiste libanais Ibrahim Maalouf.

 

Je vous recommande aussi le voyage à Minneapolis, Minnesota, USA, que nous proposera le samedi 3 septembre à 20h Meshell Nedgeocello, bassiste, chanteuse  qui s'emparera du répertoire de son ancien employeur, Prince. On ne sait jamais. Des fois que Prince fasse une apparition surprise.

 

Je vous recommande enfin le voyage au pays merveilleux de Caroline le vendredi 9 septembre à 20h30 à la Dynamo de Balieues Bleues.

 

A vous de choisir selon votre bon plaisir. 20 ans après le dernier concert de Miles Davis à Paris, Jazz à la Villette est bel et bien vivant.

 

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Ari Hoenig&Chris Potter en duo au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Paris. Le Sunside.

Lundi 22 août 2011. 21h.

 

ari hoenig et chris potter

 

La photographie de Chris Potter et Ari Hoenig est l'oeuvre du Pacifique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Chris Potter : saxophone ténor, flûte traversière, piano

Ari Hoenig : batterie

 

Pour commencer, un standard du bebop. Du Monk. Ari Hoenig est un bon batteur. Il fait des grimaces magnifiques. Il joue avec les poignets curieusement raides. Gros son de sax ténor dans la lignée de Sonny Rollins. Pas de pulsation de la contrebasse, pas de ponctuation du piano. C’est du brut de décoffrage. Et pourtant très savant. Je suis assis au premier rang avec,à ma droite, l’homme qui était assis à ma gauche lors du concert du quartet de Laurent Coq avec Jérôme Sabbagh dans le même club. Etonnant, non ? C’était « Monk’s Dream » de Thelonious Sphere Monk, évidemment.

 

Ari Hoenig commence avec les mains sur les tambours. Ca roule bien mais ça ne sonne pas africain. Heureusement car ce serait de la copie. Il revient aux baguettes. Ca vibre dans les tambours et dans les ventres. Chris Potter à la flûte traversière. Délicat, charmant alors que la batterie pousse derrière, délicate, puissante mais sans trop monter le son. Chris repart au ténor. Ca déroule bien. Ca monte en puissance, part en volutes de fusée. C’est impressionnant certes mais ce n’est pas émouvant. Ce gars là sait clairement tout faire avec un sax ténor mais l’abondance de biens peut nuire si elle noie le discours. Décidément, je préfère Rick Margitza qui, lui, me parle. « La plupart des saxophonistes bavardent. Sidney Bechet, lui, vous parle » (Jean Cocteau). C’était « Togo », un air traditionnel ouest africain d’après Ari Hoenig.

 

Une ballade. Ari Hoenig a pris les balais en mains. « Ask me now » (TS Monk). Superbe ballade bien lancée. Non seulement Ari Hoenig grimace très bien mais il tire aussi très bien la langue. Le saxophoniste débite ses phrases comme un rhéteur. J’entends le public conquis. Une dame derrière moi en grogne de joie. Retour des baguettes. Ca devient rock’n roll. Après tout Monk déclarait aimer toutes les musiques mais il ne jouait que la sienne. Retour au thème, à la ballade, aux balais pour le final.

 

Encore un thème de Monk. C’est l’homme de la soirée. Les tambours vibrent très fort. Là, ils sont partis très loin de Monk. Très loin de moi aussi d’ailleurs. Et ça dure, ça dure. Dur, dur… C’est démonstratif au possible, nombriliste, pénible. Tout l’opposé de Monk en fait. C’était « Evidence », la preuve qu’ils ne jouent pas du Monk.

 

Chris Potter s’assoit au piano pour jouer un morceau de sa composition « Okinawa », île au Sud du Japon où se trouve toujours la principale base de l’US Navy pour la zone Asie-Pacifique. C’est une ballade. Chris Potter distille les notes. C’est assez touchant car il n’est pas pianiste. Le batteur s’ajoute aux maillets, créant une belle vague. Potter joue du piano d’une main, du sax ténor de l’autre. Belle prouesse. Le batteur tapote le tambour de ses mains. C’est joli, charmant. Chris Potter se remet au sax ténor. La démonstration technique reprend. Approchez, Mesdames et Messieurs ! Y en aura pour tout le monde ! « Un virtuose ne sert pas la musique, il s’en sert » (Jean Cocteau). Nouvel exemple ce soir. Joli solo de batterie aux maillets, le sax fait des percussions avec son anche sur les clefs. Ca c’est original. Ensuite le démonstrateur en saxophone reprend son boniment. Ca peut le mener loin. Bernard Tapie a bien commencé comme démonstrateur d’aspirateurs. Le batteur se met lui aussi à faire beaucoup de bruit. Pour rien.

 

PAUSE

 

C’est mon deuxième concert de Chris Potter dix ans après le premier. Je ne change pas d’avis. Pour moi, c’est sans intérêt. C’est bon pour ceux qui aiment comme disait ma grand-mère. Mon voisin de droite, batteur amateur, a aimé, lui. Je lui laisse donc le droit de réponse.

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Laurent Coq Quartet avec Jérôme Sabbagh au festival Pianissimo du Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Paris. Le Sunside. Jeudi 11 août 2011. 21h.

 

Festival Pianissimo.

Laurent Coq quartet avec Jérôme Sabbagh

 

La photographie de Laurent Coq est l'oeuvre du Magnifique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Laurent Coq 

 

 

 

 

 

 

 

Laurent Coq : piano, compositions.

Joe Martin : contrebasse

Donald Kontomanou : batterie

Jérôme Sabbagh : saxophone ténor, compositions.

 

Ca attaque vif et viril. Le quartet est en vitesse de croisière dès les premières notes. Ca swingue. La musique ondoie en souplesse. La chaleur de la musique équilibre la fraîcheur de la climatisation. La salle est pleine. Chapeau pour un jeudi 11 août à Paris. Et cela va ainsi, souplement, élégamment jusqu’à la fin.

 

Intro au piano solo. Plutôt grave. Le tempo est lâché, retenu, en vagues brisées. Puis ça part doucement en ballade. Le batteur fait le ménage aux balais. Le petit chant du saxophone ténor vient se glisser de ci, de là, par intermittences. Au saxophoniste de surfer sur la vague de la rythmique. Ca vous masse le cuir chevelu. C’est délicieux.

 

C’était « Drive » une première mondiale sur scène de Jérôme Sabbagh puis « KK » hommage au pianiste Kenny Kirkland par Laurent Coq.

 

« Sweet sounds of summer » (Laurent Coq). Un morceau adapté à la saison quoique vu la météo… C’est joyeux, sautillant mais pas naïf. Donald fait rouler les baguettes. Joe pose bien le tempo. Piano et saxo dialoguent comme de vieux amis, qu’ils sont d’ailleurs. Beau solo de contrebasse bien au centre de la rythmique. Ca swingue grave, lentement mais sûrement. Le sax repart. C’est funky et classieux jusqu’au final.

 

Un standard. Ca démarre en trio sans piano. Inévitablement, Sonny Rollins me revient en mémoire. Ce n’est pas la même dimension mais, indéniablement, ça balance (in english : it swings). En bon batteur, Donald Kontomanou fait de superbes grimaces en jouant superbement. La rythmique repart sans sax. Elle ne lâche pas le morceau. Cette fois, le contrebassiste est vraiment seul dans son solo. Ca bondit, vrombit sous les doigts de Joe Martin. C’était « Alone came Betty » (Benny Golson).

 

« Straight Song » (Jérôme Sabbagh). Donald est passé aux maillets. Ca roule sur les tambours et les maillets. Montée en tension dramatique, puissante, sans à coups. Solo de contrebasse sur lequel démarre un charmant contre chant. Le batteur malaxe la pâte.

 

PAUSE

 

La musique est bien agréable mais manque de délire comme le disent les sympathiques papys assis à ma droite. C’est impeccable mais ils ne se lâchent pas. Peut-être ont-ils mis plus de folie dans le deuxième et le troisième set. Je l’ignore car je suis rentré chez moi. Il y avait école le lendemain.

 

Ci dessous une version ancienne de " Sweet sounds of summer " par Laurent Coq et Jérôme Sabbagh dans l'ancien Duc des Lombards.

 


 

 

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Jacques Réda " Autobiographie du Jazz "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jacques Réda " Autobiographie du Jazz "

Climats, Editions Flammarion, Paris, 2011, 360 pages.

Martial Solal

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Sincère Juan Carlos HERNANDEZ.

Cette chronique est dédiée à Mademoiselle L. qui m'offrit ce livre.

Respectables lectrices, honorables lecteurs, vous savez qu'il existe sur le marché de l'édition francophone de nombreuses histoires du Jazz et un " Dictionnaire du Jazz " dans la collection Bouquins, chez Robert Laffont. Cette Bible indispensable date de 1994 et n'est plus éditée. Que faire? 

Plonger avec amusement et agacement dans l'Autobiographie du Jazz de Jacques Réda, critique de Jazz depuis 1963, c'est-à-dire l'année où Miles Davis recruta sa dernière rythmique acoustique: Herbie Hancock (piano), Ron Carter (contrebasse), Tony Williams (batterie). Je n'étais pas né. C'est dire si je dois le respect du droit d'aînesse à ce poète et critique.

L'ouvrage se présente ainsi: d'abord une autobiographie du Jazz sous forme d'une nouvelle où cette musique est identifiée à une personne que l'on devine noire (je l'aurais choisie métisse comme la ruse des Grecs anciens et le mélange Europe-Afrique-Amérique que constitue cette musique) puis cinq propos liminaires sur le blues, le swing, improviser, commenter, enregistrer et publier. Le cadre de la pièce est posé avant que ne soient présentés les acteurs.

Ceux-ci sont tous musiciens, presque tous Noirs et tous Américains. Tous ou presque. Trois Français en ressortent et j'aurais choisi les mêmes: Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, Martial Solal. Grâces soient rendues à Jacques Réda d'avoir écarté Keith Jarrett, pianiste surestimé à qui il manque à l'évidence deux qualités essentielles pour être un Jazzman: le swing et la clarté. Et la modestie nécessaire au processus démocratique d'élaboration de cette musique.

Le classement est surprenant puisque les musiciens sont annoncés dans l'ordre chronologique, de Scott Joplin né en 1868, l'inventeur du ragtime à James Carter, entrepreneur en fumisterie saxophonistique né en 1969. Ils sont divisés en deux albums; les Anciens et les Modernes pour résumer. Ils sont précédés des deux piliers: Louis Armstrong ou le soliste par excellence, Duke Ellington ou le chef par essence.

Les notices sont brèves, synthétiques, accompagnées d'une discographie minimale pour guider le lecteur dans ses découvertes sans le contraindre. Elles sont écrites dans le style de Jacques Réda mêlant informations biographiques et rêverie poétique. La lecture en est instructive, amusante, agaçante. L'auteur ne prétend ni à l'exhaustivité ni à l'objectivité. Il cite de petits maîtres dont je n'ai jamais entendu parler, oubliant volontairement des célébrités comme Chick Corea, Don Cherry, Keith Jarrett. Il parle d'Art Blakey sans mentionner ses expériences d'orgies rythmiques avec percussionnistes antillais et africains qui annonçaient la world music dès la fin des années 1950. 

Tel qu'il est, ce livre constitue une étrange initiation au Jazz pour ceux qui ne le connaissent, une nouvelle façon de le découvrir pour ceux qui croient le connaître. Bien sûr, ce livre est critiquable mais on n'attendait pas moins d'un si étonnant critique.

Pour finir, voici la réunion des deux piliers sur lesquels le Jazz repose: Louis Armstrong et Duke Ellington réunis " At Duke's place " (variation sur " C Jam Blues " pour les puristes). L'album s'intitule " Great summit ". Evidemment.

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Festival Jazz aux Ecluses en Bretagne à Hédé-Bazouges du 16 au 18 septembre 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Jazz aux Ecluses

Hédé-Bazouges, Ille et Vilaine, Bretagne, France, Union européenne.

Du vendredi 16 au dimanche 18 septembre 2011.

pierrick-pédron.jpg

La photographie du Breton Pierrick Pédron est l'oeuvre de l'Inoubliable Juan Carlos HERNANDEZ.

Pour finir l'été en beauté, venez à la campagne, en Bretagne, à Hédé-Bazouges, le long du canal d'Ille et Rance qui vous permet d'aller en bateau, à pied, à cheval, en vélo de Rennes à la Mer (arrivée à Dinard). 

Pour vous allécher, une avant première est organisée le samedi 10 avec une randonnée Jazz et le dimanche 11 avec un concert afro cubain (Bilongo).

Ensuite, au programme, il y aura des spectacles allant de 0 à 22€, du bal, du boeuf, des concerts, des rencontres avec les musiciens (Pierrick Pédron le samedi 17 à 19h par exemple), des spectacles, du boire, du manger.

Voici ma sélection arbitraire parmi la multitude de concerts qui vous sera proposée, sublimes lectrices, superbes lecteurs.

Vendredi 16 septembre à 20h30: le Ciné X'tet de Bruno Régnier jouera en accompagnement de " Sherlock Junior " de Buster Keaton (maître du cinéma comique muet à qui Jacques Higelin dédia une chanson).

Samedi 17 septembre à 17h, duo  Laurent Coq (piano)/ Pierrick Pédron (saxophone alto). Pierrick Pédron est le régional de l'étape puisqu'il est Breton. En plus, il est dans le Top 5 des sax alto en vie. Enfin il joue en duo avec son fidèle complice Laurent Coq. Bref, il faut y être.

Samedi 17 septembre, 20h, Claudia Solal  et son Spoonbox Quartet composé de Benjamin Moussay (piano, claviers), Jean Charles Richard (saxophones, flûte), Joe Quitzke (batterie) et Claudia Solal bien sûr . Je ne cesserai de chanter les louanges de Claudia Solal que lorsqu'elle cessera de chanter et encore, ce n'est même pas sûr. En tout cas, si vous voulez être amusé, ému, étonné, bouleversé, tourneboulé, il faut être à ce concert. 

Dimanche 18 à 15h30, le vibraphoniste et marimbiste David Patrois sera entouré d'un groupe de feu avec Jean-Charles Richard (saxophones), Sébastien Llado (trombone), Pierre Durand (guitare) et Luc Insenmann (batterie).

Dimanche 18 à 16h le Mega Tuba Orchestra de François Thuillier vous démontrera tout ce que vous n'osiez pas imaginer pouvoir faire avec un tuba (celui du musicien, pas celui du plongeur).

Dimanche 18 à 17h30, Louis Sclavis (clarinettes) avec Benjamin Moussay (piano) et Gilles Coronado (guitare électrique). Pour être bizarre, ce sera bizarre.

Comme pour tout festival, je dois souligner que, contrairement à l'alcool, le Jazz est à consommer sans aucune modération.

Après la version studio en illustration sonore, voici en audiovisuel Claudia Solal chantant en concert " A thought went up my mind today ", poème d'Emily Dickinson. Attention, Beauté!

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Le quartet à cordes de Jean-Philippe Viret en première mondiale au Parc floral de Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Quartet à cordes de Jean-Philippe Viret

Paris Jazz Festival

Parc floral de Paris

Dimanche 31 juillet 2011. 16h.

Jean Philippe Viret

 

La photographie de Jean-Philippe Viret est l'oeuvre du Baroque Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Jean-Philippe Viret : contrebasse, composition, direction

Eric-Maria Couturier : violoncelle

David Gaillard : violon alto

Sébastien Surel : violon

 

 Dans la musique dite « classique », un quatuor à cordes est composé généralement de deux violons, un alto, un violoncelle. Le quartet à cordes de Jean-Philippe Viret est plus grave puisqu’un violon est remplacé par une contrebasse.

 

Seul le chef joue pizzicato, les autres jouent avec l’archet. Ca sonne comme une musique de film romantique. Un vent de fraîcheur dans cette chaude journée. Viret passe lui aussi à l’archet. Sous la grande toile blanche du chapiteau, entourés d’arbres, caressés par le vent et la musique, nous nous sentons bien loin de Paris. Malheureusement, il existe encore des parents assez ignorants pour emmener des enfants de deux ans à un concert. C’est ennuyeux pour les enfants, leurs parents et leurs voisins de rangée.  Jean-Philippe Viret voit aboutir aujourd’hui un projet personnel qui a plus de dix ans. C’était « Justice ». Tous les morceaux, sauf un, sont composés par Jean-Philippe Viret.

 

« Esthétique ou pathétique ? ». Viret lance le tempo en tapotant le bois de sa contrebasse. Forte pulsation de la contrebasse. Douceur amère des autres cordes. Un contraste vivifiant. Ca s’anime doucement par le violon. L’esprit de la danse est là. Ca crisse, grince, pulse. Le violoncelle a pris la main. L’instant est aux graves. Au froid des archets répond la chaleur des mains sur la contrebasse et l’alto en pizzicato. Ca danse avec mesure, précision, grâce puis s’éteint dans un murmure. A la question posée par le morceau, je réponds : Esthétique.

 

Intro du violoncelle. Violon et alto reprennent. C’est beau et froid, à l’opposé de la météo. Le violoniste, même s’il est un musicien classique, a tout de même écouté l’école française du violon Jazz la première au monde depuis Stéphane Grapelli. Jean-Philippe Viret fut d’ailleurs le dernier contrebassiste du Grand Stéphane de 1989 à son décès en 1997. Les parents ont compris. L’un d’eux est parti avec les enfants. Deux mamies malpolies s’en vont dérangeant leurs voisins avant la fin du morceau. Une rangée entière de papys perturbés dans leurs habitudes s’en va pendant les applaudissements. C’était « Le rêve usurpé ».

 

Un morceau de François Couperin dit « le Grand » (1668-1733), « Les barricades mystérieuses », rondeau pour clavecin composé en 1717, arrangé pour quartet à cordes par Jean-Philippe Viret. Morceau lancé en pizzicato, swinguant, mystérieux. Ca balance sacrément. Tout le monde en pizzicato. Dieux, quelle grâce ! Cela devrait pouvoir se jouer à la guitare sèche. Il faudrait demander l’avis de Nelson Veras sur le sujet. Lorsque les archets reviennent, le public ne peut contenir sa joie et applaudit. La contrebasse marque le tempo alors que les autres cordes filent, glissent, volent comme des danseurs sur le parquet ciré d’une salle de bal. Tonnerre d’applaudissements bien mérités.

 

« Coalescence ». Les barricades de Couperin exprimaient le chevauchement, la coalescence de Viret exprime l’unisson. Ca attaque vif et léger mais avec une dose de gravité. Le temps jugera mais si je ne puis juger des qualités d’interprète de François Couperin faute d’enregistrement ( son «  Art de toucher le clavecin » et son poste d’organiste du Roi de France en laissent bien augurer), il me semble qu’il est un plus grand compositeur que Jean-Philippe Viret. Ca dérive vers le Free Jazz mais ce n’est pas Ornette Coleman au violon. Encore des gens élevés mais pas éduqués qui se lèvent devant moi avant la fin du morceau. Il faudrait faire une annonce au début du concert :  « Si vous n’aimez pas, ne dérangez pas ceux qui aiment. Ne quittez vos places qu’après la fin du morceau, pendant les applaudissements ». Quant à ce morceau là, je ne l’ai pas aimé non plus.

 

« Pierre Dora » hommage au peintre espagnol, fondateur du mouvement « Cercle et carré » dans les années 1930, blessé pendant la guerre d’Espagne comme combattant républicain. Une ballade triste digne d’un film noir. Scène sous la pluie la nuit, au bord d’un pont de la Mer du Nord (type Georges Simenon). Le héros paraît, marchant dans la brume, chapeau enfoncé sur la tête, les mains dans l’imperméable.

 

RAPPEL

 

« Scintille », morceau joyeux, pêchu mais que j’ai écouté de loin, distraitement, assis sur une pelouse du Parc floral.

 

Au final, malgré la qualité et la complicité des musiciens, je n’ai été que trop rarement enchanté par cette musique. Le public était ravi, lui. C’était le premier concert du Quartet à cordes de Jean-Philippe Viret. Pourvu que les suivants soient plus énergiques et plus magiques !

 

Pour ceux qui n'ont pu y assister et pour ceux qui voudraient revivre leurs émotions, vous trouverez un bref extrait de ce concert ci dessous. Je vous laisse juges lectrices subtiles, lecteurs raffinés.

 

 

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