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Leila Olivesi Utopia Quartet en concert réel au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Leila Olivesi Utopia Quartet

Festival Pianissimo

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Samedi 25 juillet 2020, 21h

Leila Olivesi: piano, composition, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

Manu Codjia: guitare électrique

 

Leila Olivesi joue ce soir avec le groupe d'un ancien album " Utopia "  (2015) célébré sur ce blog. Légèrement réduit puisqu'il n'y a pas de saxophoniste sur la scène du Sunside ce soir. 

" African Song ". Une composition de Leila dédiée à sa filiation africaine (son père est Mauritanien). Effectivement, le rythme sonne nord africain. Le franco-béninois Manu Codjia vient ajouter sa part de fraîcheur à la chaleur du désert. Donald Kontomanou, lui, est le fils de la chanteuse Elisabeth Kontomanou, citoyenne française née d'un père Grec et d'une mère Guinéenne. Mauritanie, Guinée, Bénin. L' Afrique est bien représentée ce soir. Batteur aux baguettes. Ballade simple et tranquille. Pas molle, attention. Je hoche la tête de satisfaction. Dialogue entre pianiste et batteur. Solo de piano avec un stride venu du Jazz mêlé à des rythmes nord africains. Ca marche. Le Jazz est toujours une musique métisse. 

Leila Olivesi nous explique que ce quartet existe depuis 15 ans. " Con Calma ", histoire d'un petit oiseau qui doit s'envoler tout seul, sans l'aide de ses parents. Il s'en sortira, rassurez vous. " Con Calma ", cela fait aussi penser à " Con Alma " superbe ballade de Dizzy Gillespie. Duo aérien entre piano et guitare pour commencer. Batteur aux balais. Le quartet avance à pas lents comme le petit oiseau qui fait le tour de son nid. Bel échange triangulaire entre les 3 pointes de la rythmique. La tension monte subtilement. Batteur aux maillets pour donner une vibration différente aux cymbales. 

Histoire de Cyrano de Bergerac (1619-1655), l'écrivain libertin et utopiste du XVII° siècle, pas le personnage romancé par Edmond Rostand. " Le monde de Cyrano " mêle Jazz et Baroque. Intro en piano solo. Le quartet part sur le thème. Allegro maestoso. Cyrano de Bergerac avait imaginé au XVII° siècle de décoller vers la Lune et d'atterrir au Canada en raison de la rotation de la Terre. C'est ce genre de voyage que procure la musique avec un excellent bilan carbone. Batteur aux baguettes. Tension - relâchement, tout en souplesse. La guitare prend le commandement ou plutôt l'avant-poste. La pianiste reste la seule pilote de l'aéronef. 

Une histoire qui broie du noir nous annonce Leila. En effet, elle joue seule au piano, en intro, un Blues low down à souhait. " Je vous avais prévenu " commente Leila tout en jouant.  Quelques notes d'espoir surgissent. Les leçons du Maestro Duke Ellington surgissent des doigts de Leila Olivesi: blues & romance, un mélange toujours efficace. La guitare reprend en étirant le son. Elle prend la place de la voix humaine puisqu'il n'y a pas de chanteuse sur scène. Le quartet est en marche, d'un même pas lent et réfléchi. Solo de contrebasse grave et bondissant ponctué légèrement par la pianiste et le batteur aux baguettes puis aux balais. Bon massage cérébral. La guitare surgit à l'avant-scène. Blues lent de la rythmique. Le son de guitare s'étire, se déchire. C'est le style de Manu Codjia. Le style est l'homme même (Buffon, le naturaliste français, pas le sportif italien). 

" Révolutions " au sens astronomique. Cf extrait audio au dessus de cet article. Manu Codjia doit installer le chaos de l'Univers et les 3 autres musiciens l'organiser. Vaste programme! Solo de guitare bien tortueux avec des lignes sans cesse brisées. Le quartet démarre et s'organise. Solo de contrebasse finement ponctué par le piano et la batterie sous les baguettes. La pianiste commande l'ensemble de main de maîtresse. La guitare revient, bien plus calme qu'au départ. Joli duo entre contrebasse et batteur aux balais. Tout le monde tourne autour de la pulsation de la batterie. Belle révolution copernicienne.

PAUSE

La musique est superbe et je n'ai pas école le lendemain. Toutefois, j'ai très peu dormi la nuit précédente et mon état de fatigue général ne me permet plus de suivre le concert. Ma chronique cesse donc ici et maintenant. 

Le festival Pianissimo se poursuit au Sunside, à Paris, en France, jusqu'au dimanche 23 août 2020 inclus avec, notamment, mardi 11 août à 21h, Marc Benham en trio pour son album " Biotope " acclamé sur ce blog. 

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Etonnant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Annie Ross racontée par Michele Hendricks

Publié le par Guillaume Lagrée

Bienvenue au 52e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Lectrices improvisatrices, lecteurs chanteurs, j'ai publié sur ce blog un article nécrologique pour célébrer la mémoire de Lady Annie Ross (1930-2020).

Annie Ross fut la voix féminine du trio vocal Lambert, Hendricks & Ross ( 1957-1962) qui  a marqué à jamais l'histoire du Jazz et du chant. Hendricks comme Jon Hendricks, chanteur de Jazz. Michele Hendricks, la fille de Jon, chanteuse de Jazz maintes fois célébrée sur ce blog, a bien voulu me livrer ses souvenirs d'Annie Ross. Merci pour son témoignage. 

Je laisse la parole à Michele Hendricks.

 " J'ai rencontré Annie pour la première fois quand je lui arrivais à hauteur du genou. Je pensais qu'elle était la femme la plus glamour que j'ai jamais vu. A mesure que je grandissais et devenais plus familière avec la musique du trio Lambert, Hendricks & Ross, j'ai compris qu'elle était aussi la femme la plus swinguante que j'ai jamais entendu. Je voulais être comme elle. J'ai écouté les albums du trio Lambert, Hendricks & Ross puis, plus tard, du trio Lambert, Hendricks & Bavan, encore et encore jusqu'à ce que je me sente prête à chanter Shiny Stockings avec papa et la compagnie. J'ai su alors ce que j'allais faire du reste de ma vie.

Annie était drôle, elle avait la classe, elle était maligne et c'était une sacrée cuisinière! J'utilise toujours la recette de sauce pour barbecue qu'elle m'a généreusement apprise il y a des années. Et quelle voix! Il y a quelques joyaux d'elle pour lesquels je ne peux imaginer personne d'autre les chanter avec autant de perfection. Charleston Alley, Fiesta in Blue, Down for the Count (cf extrait audio au dessus de cet article). Magnifique! Je ne sais pas combien d'octaves elle avait mais whaouh! Elle savait comment les utiliser! Une vraie légende. Sa disparition marque la fin d'un grand héritage. Lambert, Hendricks & Ross vivront pour toujours. Tu me manqueras, Annie. Continue de swinguer! "

 

Dans la vidéo ci-dessous, le trio Lambert, Hendricks & Ross, accompagné par le trio de Les Mac Cann (pianiste), est en concert au festival international de Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins, en France, édition 1961. Ils interprètent " Four "  composition de Miles Davis même si Eddie  " Cleanhead " Vison (saxophone alto, chant) affirme aussi en être le compositeur. 

 

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RIP Lady Annie Ross (1930-2020)

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices vocalistes, lecteurs chanteurs, le décès de Madame Annie Ross (1930-2020) n'a pu que vous frapper en plein coeur. 

Née au Royaume Uni de parents écossais, Annabelle Alan Short alias Annie Ross chantait déjà sur scène aux Etats Unis à l'âge de 5 ans. Une vraie enfant de la balle. Actrice, chanteuse, auteure, patronne de club. Paresseux comme je suis, je vous renvoie à la lecture de l'excellent article que le New York Times lui a consacré pour sa mort à Manhattan, New York, USA, le mardi 21 juillet 2020.

Elle allait sur ses 90 ans (elle était née le 25 juillet 1930 à Mitcham, Surrey, Angleterre, Royaume Uni) ce qui est impressionnant étant donné sa vie mouvementée : le show business, un enfant illégitime avec Kenny Clarke qui était Noir et batteur de Jazz, la dépendance à l'héroïne.

Annie Ross était la voix haute du trio vocal Lambert, Hendricks & Ross qui restituait l'ensemble des souffleurs de l'orchestre de Count Basie portant l'art de la vocalise à la perfection. Dave Lambert chantait les trombones, Jon Hendricks les saxophones et Annie Ross les trompettes. Pour résumer. Sommairement.

" Sing a song of Basie " par le trio Lambert, Hendricks & Ross demeure le pinacle du Jazz vocal. N'importe quel chanteur dans n'importe quel genre musical peut apprendre de ce trio magique.

Annie Ross était suffisamment forte pour exister par elle même. Une preuve avec l'extrait audio au dessus de cet article où la voix d'Annie Ross se mêle parfaitement au saxophone baryton de Gerry Mulligan pour  " I feel pretty ", standard tiré de la comédie musicale " West Side Story ". 

Comme actrice, elle apparaît en chanteuse de Jazz alcoolique sous le prénom de Tess dans le film de Robert Altman " Short Cuts " (1993). Un chef d'oeuvre. 

Dans la vidéo ci-dessous, enregistrée en 1959 à Chicago dans le manoir de Hugh Hefner, le patron de Playboy qui, outre la propagation d'une image de la femme comme objet sexuel, fit beaucoup contre la discrimination raciale et pour la liberté d'expression aux Etats-Unis d'Amérique, Annie Ross chante d'abord seule son " Twisted " basé sur un Blues du sax ténor Wardell Gray puis en trio avec Dave Lambert, Jon Hendricks auxquels s'ajoute Big Joe Williams pour " Everyday I have the Blues " . Count Basie est au piano avec sa rythmique habituelle (Freddie Green à la guitare, Sonny Payne à la batterie, Eddie Jones à la contrebasse) Dans le public, Tony Bennett se régale. Plaignons ceux qui ne se régalent pas avec cette musique. Bref, c'est la classe à l'état pur.

S'il existe un paradis des chanteurs, le trio Lambert, Hendricks & Ross y est désormais reconstitué pour l'éternité. Ils font swinguer les anges comme des démons. Pour les vivants, il nous reste des heures de son et d'image à savourer. 

Rien à ajouter. Merci pour tout Madame Annie Ross.

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Sélection de concerts de Jazz pour août 2020

Publié le par Guillaume Lagrée

Pierrick Pédron par Juan Carlos HERNANDEZ

Pierrick Pédron par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, alors que les Etats Unis d'Amérique et la République fédérative du Brésil, deux pays fondamentaux pour le Jazz, sont encore durement frappés par la pandémie de Covid 19, l'Europe et la France sortent de mois de confinement. 

Tous les festivals de Jazz de l'été sont annulés. Tous? Presque tous. Quelques irréductibles Gaulois prennent des mesures pour vous donner la possibilité de participer à des concerts pour de vrai.  En août 2020, vous pourrez aller au concert à condition d'être masqués, de respecter la distance physique avec votre voisin (le jeu de la séduction n'en sera que plus subtil!) et d'oindre vos mains de gel hydroalcoolique aux normes de l'OMS. 

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Du lundi 27 juillet au samedi 1er août inclus, de 20h à minuit (heure de Paris), France Musique diffuse des concerts enregistrés au festival Jazz in Marciac depuis sa création en 1978 et qui n'a pas lieu en 2020 en raison d'une pandémie mondiale. Au programme, des Géants du Jazz tous célébrés sur ce blog: Stan Getz, Sonny Rollins, Dizzy Gillespie, Michel Petrucciani, Eddy Louiss... 

Le festival Banlieues Bleues  (Seine-Saint-Denis, Ile de France, France) offre gratuitement à voir et écouter des concerts des éditions précédentes, chaque semaine. Profitez en, lectrices Swing, lecteurs Hot.

Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de l'Italie sur le Jazz sous le titre générique Evviva Italia! 5 émissions différentes sur ce thème de juillet à novembre 2020 inclus. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris & di Roma). No podcast. En août, 9 diffusions: lundi 3 , 10, 17, 24 & 31 août à 22h; vendredi 7, 14, 21 & 28 août à 12h .

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme. 

Vendredi 14 août à 9h (Honolulu & Papeete), 12h (San Francisco), 14h (Chicago & Quito), 15h (New York & Fort de France), 16h (Cayenne & Brasilia), 17h (Saint-Pierre-et-Miquelon), 19h (Rekjavik & Dakar), 20h (Londres & Lisbonne), 21h (Paris & Rome),  22h (Vilnius & Mamoudzou), 23h (Saint-Pierre-de-la-Réunion & Port Louis), concert en direct et en ligne depuis New York, USA, de Dan Tepfer (pianiste maintes fois célébré sur ce blog) & Cécile Mac Lorin Salvant (chant, 3 Grammy Awards). Programme français: Francis Poulenc, Olivier Messiaen, Léo Ferré, Georges Brassens, Barbara... Droit d'entrée: 5$ minimum. 

 Paris, Ile de France, France

 Sunside

Festival Pianissimo jusqu'au dimanche 23 août inclus

Mardi 4 & mercredi 5 août à 21h: Pierre de Bethmann trio pour son album " Essais volume 3 "   célébré sur ce blog

Jeudi 6 août à 21h: Frank Amsallem Quartet avec Irving Acao, excellent saxophoniste ténor cubain déjà acclamé sur ce blog.

Mardi 11 août à 21h: Marc Benham pour son album trio " Biotope "  porté aux nues sur ce blog. Cf extrait au dessus de cet article.  Sauf cas de force majeure, j'y serai. 

Mercredi 12 & jeudi 13 août à 21h: Laurent Coulondre rend hommage en trio à Michel Petrucciani

Lundi 17 août à 19h30 & 21h30: Boeuf (Jam Session in english) autour des thèmes d'Horace Silver avec le trio de Laurent Courthaliac. Entrée libre. Il faut toujours rendre hommage au Docteur Funkissimo du piano, Mr Horace Silver

Vendredi 21 & samedi 22 août à 21h: René Urtreger trio. Martial Solal ayant pris sa retraite de concertiste, René Urtreger reste la mémoire vivante sur scène du piano Jazz à Paris. 

Charlie Parker alias Bird aurait eu 100 ans en 2020. Il est mort à 35 ans en 1955. Sa musique vit toujours. Le Sunside lui rend hommage du lundi 24 au lundi 31 août 2020.

Mercredi 26 & jeudi 27 août à 21h: Stéphane Belmondo & Dmitry Baevsky, sax alto russe injustement méconnu sur ce blog. 

Vendredi 28 août à 21h: le Zoot Collectif avec le jeune sax alto français Neil Saidi

Samedi 29 août à 18h40 puis 21h: Pierrick Pédron d'abord en quintet avec Géraldine Laurent (sax alto) puis avec son quartet déjà applaudi sur ce blog. Cf photographie au dessus de cet article.

Duc des Lombards

Jeudi 27 août à 19h30 & 22h: le quartet de Fred Nardin (piano) pour son album " Look ahead "   louangé sur ce blog. Au trio de l'album s'ajoute le guitariste Maxime Fougères lui aussi applaudi sur ce blog. 

38 Riv

Samedi 1er août à 21h: Sara Miette (chant) invite Alain Jean-Marie (piano) pour chanter et jouer le Great American Songbook, la Sainte Bible du Jazz. 

Mercredi 5 août à 20h30, le trio de Simon Martineau guitariste français déjà célébré sur ce blog comme accompagnateur au sein du Nuzut Trio et du trio de Thomas Delor

Vendredi 21 août à 20h30: le quartet de Neil Saidi (sax alto).

Péniche Marcounet

Dimanche 16 & 30 août à 18h: Grand Bal Swing avec l'orchestre de Claude Tissendier. Apprenez à danser en respectant les normes de distance physique, lectrices vénérées, lecteurs vénérables!

Baiser Salé

Estival de Jam. Jam Session (Boeuf en français) chaque soir.  A vous de jouer lectrices vénérées, lecteurs vénérables. 

Bretagne

A Malguenac, Morbihan, festival Arts des villes, Arts des champs du jeudi 20 au dimanche 23 août avec, notamment, le duo amoureux " You don't know what love is " composé de Sophia Domancich (piano) & Simon Goubert (batterie) vendredi 21 août à 20h30. Cf vidéo sous cet article. 

Franche Comté

A Frontenay, Jura, Frontenay Jazz Festival samedi 22 août à partir de 17h avec le JOYLIE trio et COSMOS duo, deux groupes totalement inconnus de mes services. 

La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre de l'Aérien Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Fred Nardin trio en concert réel au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Fred Nardin Trio

Le Sunside

Festival Pianissimo

Paris, Ile de France, France

 Vendredi 10 juillet 2020, 19h30

Fred Nardin: piano

Romeo Tristao: contrebasse

Leon Parker: batterie

Parmi les 4 invités pour le morceau final, Olga Amelchenko (saxophone alto).

Bonne pulsation tout de suite. Je bats la mesure du pîed droit. Le pianiste est français, le contrebassiste portugais, le batteur citoyen des Etats-Unis d'Amérique. Tous vivent en France. Aucun n'a eu besoin de passer un contrôle aux frontières pour jouer ici ce soir. Mon premier concert de Jazz en vrai depuis le confinement se joue au Sunside comme le dernier, avant le confinement, le mardi 25 février 2020, avec Olga Amelchenko (sax alto).

Le trio tourne comme un seul homme. Ca pulse, vibre, pousse de partout. Nom de Zeus, ça joue! Cohérent comme un pack de rugby. Pas de solo. Le fluide sympathique circule sans cesse entre les 3 hommes. Une tension permanente parcourt la musique, s'accentue, se relâche au gré de leur fantaisie collective. La musique, c'est comme le sport et le sexe. Ain't nothing like the real thing, baby! Suite à la pandémie, le Sunside a dû diminuer le nombre de places assises. Plus de place pour les jambes. Les grands comme moi en profitent. C'était " Blue Chimneys " (TS Monk).

" New Waltz " (Fred Nardin). Après un morceau aux baguettes, Leon Parker a pris une baguette dans la main gauche et un balai dans la main droite. Puis il passe aux balais pour souligner la douceur et la souplesse de cette valse. C'est charmant mais un peu trop poli à mon goût. Le 1er solo est pour le contrebassiste. Pianiste et batteur jouent mezzo voce pour l'accompagner. 

Retour aux baguettes. Le trio attaque direct. Ca file vite et droit. Fichtre, un jeune pianiste français qui swingue! Tout espoir n'est pas perdu. Il y aussi Marc Benham dans cette catégorie. Marc Benham jouera d'ailleurs au Sunside mardi 11 août à 19h30 & 21h30 dans le cadre du festival Pianissimo. 2e solo de contrebasse finement souligné par la pulsation continue des baguettes sur les bords de caisses et quelques légères ponctuations du piano. Le trio repart aussi sec. Breaks de batterie nerveux, rapides, qui relancent la machine. " The Giant " (Mulgrew Miller).

" Lost in ? " . J'ai perdu le titre. Logique pour un morceau qui signifie perdu quelque part. Une composition de Fred Nardin je suppose. Une ballade. Batteur aux balais. je trouve le pianiste meilleur sur tempo rapide. Peut-être parce que je suis venu seul au concert. En effet, ça marche sur le couple de jeunes amoureux à ma droite. Ils s'embrassent tendrement. Que les Dieux et les Muses les protègent! 3e solo de contrebasse. Leon Parker maintient un tempo discret mais implacable. Le pianiste ponctue. Les notes bondissent souplement  de la contrebasse. 

Un petit air qui swingue bien.. Batteur,aux balais. C'est souple et chaud. Fred Nardin est vraiment meilleur sur ce genre de tempo, à mon goût. Leon fait taire sa cymbale d'une main. Un temps de silence et le trio repart tout en souplesse. Batteur aux baguettes. Souvenir d'Horace Silver dans le jeu funky du pianiste. Dialogue contrebasse - batteur aux balais. Le pianiste souligne par quelques notes distillées savamment. Du fond de la salle, j'entends des claquements de doigts. Pas de juke box ( " Je claque des doigts devant les juke box " . Serge Gainsbourg) mais c'est l'esprit de cette musique. 

Première intro en piano solo. Les notes virevoltent. Le trio attaque. Ca ressemble à un classique du Be Bop mais comme s'il venait d'être créé en 2020. Breaks de batterie pétaradant sous les baguettes. Leon Parker revisite la batterie fanfare militaire à sa manière. Vrai solo de batterie qui dépote surtout sur les caisses. C'était " Voyage " de Kenny Barron précédé de " Lo Signore ". 

" Don't forget the Blues ". L'intro en piano solo est aussi claire que le titre. C'est un Blues. Sur un tempo vif. Batteur aux balais. Ca avance bien. Fred Nardin est propulsé par un duo de feu, Romeo Tristao & Leon Parker. Leon Parker tapote ses baguettes l'une contre l'autre pendant le solo de contrebasse. Jeu de question réponse à 3. Ludique et énergique. Leon Parker se lève pour scatter pendant que piano & contrebasse poursuivent leur dialogue sur le thème. Puis il se rassied derrière sa batterie, martelant tambours et cymbales aux baguettes. Le trio nous propulse sur la crête de la vague. Bon surf mental.

Très pro, Fred Nardin lance son intro dans la vague de la fin des applaudissements. Pas de temps mort et cela permet de se mettre en place sans que le public ne s'en aperçoive disait Miles Davis, expert en la matière. Mon titre préféré de l'album " Look Ahead " de Fred Nardin, " In the Skies ". Cf extrait audio au dessus et vidéo en dessous de cet article. Je vois des nuages blancs passer doucement sur un ciel bleu, faisant varier la lumière solaire. Bref, je me sens bien avec cette musique. Leon Parker tient une baguette dans sa main droite et tapote de la main gauche sur la caisse claire ou sa cuisse. Le trio repart avec le batteur aux baguettes. Le ciel devient d'orage puis tout s'apaise. Un coup de vent a chassé les nuages noirs. Officiellement, je vis à Paris parce que mon travail s'y trouve mais le plaisir que je trouve ici et maintenant justifie à lui seul le séjour.

Pour finir, 4 invités surprise dont 3 femmes. Je n'en reconnais qu'une. Olga Amelchenko (sax alto). C'est elle que j'avais vu et entendu sur scène à Paris, au Sunside, le mardi 25 février 2020, pour mon dernier concert réel, avant le confinement. Je la retrouve pour mon premier concert réel à Paris, après le confinement, au Sunside justement. La boucle est donc bouclée. 

Ce septet est le prochain groupe de Leon Parker comme leader. Il se tient debout sur la scène pour jouer des percussions avec ses mains sur son torse. Leon revient à la batterie. Un homme est aux percussions. 2 baguettes pour jouer de deux poêles à frire sur une table basse. Tel est le concept. En métal les poêles à frire. La fonte ne doit pas sonner correctement. 2 chanteuses dont une avec une maraca. Les 3 dames scattent ensemble même Olga qui finit par passer au saxophone. Le percussionniste ne me convainc pas mais Olga Amelchenko est toujours aussi belle à regarder qu'à écouter. Tout s'arrête pour un solo de scat et de percussions corporelles de Leon Parker. J'aimerais l'entendre dialoguer avec Médéric Collignon

Voilà c'est fini. Ce concert méritait de faire un détour sur le chemin du retour entre mon travail et mon domicile adoré. Le trio de Fred Nardin tient sur scène les promesses faites dans son album " Look Ahead ". Il m'a déçu en bien, comme disent les Suisses. 

 

Le festival Pianissimo se poursuit à Paris, en France, au Sunside, jusqu'au lundi 24 août 2020. Avec notamment de nouveau le trio de Fred Nardin samedi 11 juillet à 19h30 & 21h30. Venez masqués écouter piano & forte, lectrices distinguées, lecteurs raffinés. 

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Martial Solal & Dave Liebman " Masters in Paris "

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal & Dave Liebman

" Masters in Paris "

Sunnyside Records. 2020

Martial Solal: piano, composition (4 & 9)

Dave Liebman: saxophone soprano & ténor, composition (5)

Concert enregistré à Paris, à la Maison de la Radio, au studio 104, le samedi 29 octobre 2016. Dans le cadre de l'émission " Jazz sur le Vif " de France Musique

Lectrices distinguées, lecteurs raffinés, remerciez Jean-Charles Richard, saxophoniste français, époux de Claudia Solal (chanteuse), pour avoir organisé la rencontre entre son beau-père, Martial Solal & son Maître, Dave Liebman.

Le résultat est conforme à mes espérances i.e au-delà des superlatifs. Je vous en ai déjà chanté les louanges pour un concert à Paris au Sunside le 10 décembre 2015 (j'y étais), un concert dans un château de Gironde en 2016 (je n'y étais pas) publié sous le titre " Masters in Bordeaux " et un concert à Paris à la Maison de la Radio le 29 octobre 2016 (j'y étais avec Marc Benham, pianiste français adoubé par Martial Solal) .

C'est ce dernier concert parisien enregistré pour l'émission " Jazz sur le Vif " d'Arnaud Merlin sur France Musique qui nous est proposé à l'achat sous forme d'un album intitulé " Masters in Paris " afin que, musiciens ou mélomanes, nous prenions sans cesse la leçon des Maîtres que sont Martial Solal & Dave Liebman.

Ces deux musiciens sont faits pour s'entendre car ils ont horreur de s'ennuyer. Même avec leurs partenaires sur plusieurs décennies, Lee Konitz pour Martial Solal , Marc Copland pour Dave Liebman, ils ont toujours trouvé moyen de se renouveler en jouant les mêmes thèmes avec le même partenaire. La monogamie, c'est varier les gammes avec un seul partenaire. 

Ces deux Maîtres de la surprise ne cessent de se perdre pour mieux se retrouver, de déstabiliser leur partenaire pour trouver un nouvel équilibre de jeu. Que ce soit sur leurs compositions (In and out & Coming Yesterday pour Martial Solal, Small One, la charmante valse de Dave Liebman) ou sur les standards, le sens de l'écoute, le jeu de questions réponses, la diversité du jeu proposé ne peuvent que vous enchanter, lectrices raffinées, lecteurs sophistiquées.

Pour les standards, la version de " Night and Day " (4) est certes moins rassurante que celle du duo Kenny Barron & Stan Getz mais tellement plus surprenante. Cf vidéo sous cet article.

Ils entament avec " Night  in Tunisia ", standard que Martial Solal a maintes fois joué avec son compositeur, Dizzy Gillespie. Le thème est reconnaissable. Martial, avec l'âge, va à l'essentiel. Il ne cherche plus à raconter plusieurs histoires en même temps, il ne fait plus de longues introductions qui masquent le thème avant de le dévoiler par fragments. Non, il joue le thème. Dave Liebman aussi mais avec des variations si subtiles, des échanges si nourris que l'auditeur en reste ébloui.

La même méthode vaut pour " Satin Doll " de Duke Ellington (6)," Summertime " de Georges Gershwin (7) et "What is this thing called love? " (8). Comment ces vieux messieurs, nés en 1927 pour Martial, en 1946 pour David, font-ils pour faire du neuf avec des thèmes aussi éculés? C'est leur secret et vous l'apprendrez en les écoutant attentivement, lectrices raffinées, lecteurs sophistiqués.

Quant aux compositions personnelles, 3/9 dont 2 de Martial Solal, j'ai une affection particulière pour " Small One " (5) composé par Dave Liebman pour la fille d'un ami. C'est une charmante valse où Martial Solal démontre, une fois encore, aux auditeurs sans oreilles et sans coeur, que son jeu n'est pas froid, contrairement à une légende tenace.

Qu'ils jouent l'un pour l'autre, l'un avec l'autre, l"un contre l'autre ou l'un sans l'autre, Martial Solal & Dave Liebman sont irréductiblement uniques. La rencontre de ces deux personnalités s'est produite, a donné des merveilles que nous pouvons écouter sans cesse pour profiter d'un bain de Beauté. A un prix modique puisqu'une fois l'album " Masters in Paris " acquis, vous pourrez l'écouter autant que vous voudrez, lectrices raffinées, lecteurs sophistiqués. Pourquoi vous priver de ce plaisir recommandé pour votre santé? A consommer sans modération. 

Les photographies de Martial Solal & Dave Liebman sont l'oeuvre du Talentueux Juan Carlos HERNANDEZToute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leur auteur constituent une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

Dave Liebman par Juan Carlos HERNANDEZ

Dave Liebman par Juan Carlos HERNANDEZ

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L'Etat fédéré du Mississipi change de drapeau

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices historiennes, lecteurs géographes, il n'a pu vous échapper que l'Etat fédéré du Mississipi a changé de drapeau, abandonnant officiellement le drapeau de la Confédération, 155 ans après la fin de la Guerre de Sécession, le 28 juin 2020.

Le Mississipi est le dernier Etat des Etats-Unis d'Amérique à abandonner ce drapeau tout comme il fut le dernier à reconnaître officiellement l'abolition de l'esclavage, le 7 février 2013.

" Parfois, j'aimerais vivre dans 1000 ans quand toutes ces histoires de Noir et de Blanc n'auront plus aucun sens " (Stan Getz). Agissons pour que le délai soit plus court. 

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