Le Gérard Marais Quartet fait du Sunside son village

Publié le par Guillaume Lagrée

Gérard Marais Quartet

Paris. Le Sunside.

Mardi 29 septembre 2015. 21h.

Concert de sortie de l’album « Inner Village » (Cristal Records)

Gérard Marais : guitare électrique et compositions

Christophe Marguet : batterie

Henri Texier : contrebasse

Jérémie Ternoy : piano

C’est fusionnel dès les premières notes. Ce son de guitare me rappelle Pat Metheny, clair comme du cristal. Le pianiste est le benjamin du groupe mais il prend la rythmique fermement en main. Ca balance bien. Dialogue de vieux complices entre Henri Texier et Christophe Marguet. Monsieur Henri a toujours ce gros son bondissant qui vous chauffe des entrailles à l’âme.

En intro, un duo piano batterie qui se répondent par vagues successives. Contrebasse et guitare s’en mêlent pour une sorte de boléro bluesy. Batteur aux balais. Ca glisse. Dommage, il n’y a pas de piste de danse au Sunside. Ces gars là vous emmènent avec eux, tout en finesse. On se croirait dans un bordel de luxe à Buenos Aires. Mousse et pampre. Ca berce bien. Nous dodelinons joyeusement.

Gérard Marais s’exprime par la musique. A part un petit merci, il n’a rien dit jusqu’ici. Par contre, pour la musique, il prend grand soin du bien être de son public, c’est indéniable. Le batteur est toujours aux balais. Une ballade tranquille mais pas pépère. Il y a des surprises, des virages brusques, des relances bref de quoi laisser l’auditeur éveillé, toujours à l’attente de la surprise suivante.Le batteur passe aux baguettes et le tempo s’accélère. Le Blues n’est pas réservé aux Noirs du Mississipi. Ah, ce gros son de contrebasse ! Christophe Marguet, revenu aux balais, pétrit la pâte sonore. Quelques douces notes de guitare. Gérard Marais fut le professeur de générations de guitaristes en France. Qu’ils continuent d’apprendre en l’écoutant.

Tiens, un indice. « Le morceau suivant s’intitule Serengeti ». Inspiré de l’Afrique comme son titre l’indique. Batteur aux balais. Ca groove élégamment. Sans effort apparent, Henri Texier propulse l’ensemble. Le pianiste brode sa dentelle de Calais. Ponctuations de guitare pile poil dans le tempo. Le piano se tait. La guitare décolle, poussée par la contrebasse et la batterie. Le piano revient pour donner encore plus de fond au son. Quel régal ! Par petites phrases qui se succèdent, l’histoire se construit. Fin sèche et nette.

Une ballade. Duo piano/guitare entre l’ancien élève et l’ancien professeur. Quand la maîtrise technique est au service de l’émotion, c’est là que la musique nous offre son meilleur. Marguet aux balais. Texier vient ajouter plus de rondeur encore. Court et élégant.

Nouvelle ballade. Batteur aux balais. Le quartette nous emmène en promenade au bord de l’eau, le long d’un chemin de halage. Ca devient plus blues quand le piano s’arrête. Le flux descend puis remonte doucement sous l’impulsion du piano. Quel délicieux bain de sons !

« Katchinas » pour conclure le 1er set. La guitare vient résonner avec les cordes du piano travaillé de la main gauche du pianiste, la main droite jouant sur le clavier. Batteur aux balais et contrebasse viennent s’y ajouter. Ca danse. Quel chorégraphe ou maître de ballet s’emparera de cette musique ? Ca monte en puissance et en volume progressivement. Ce sont des amants experts de la musique. Pendant que la rythmique joue, Gérard Marais fait comme nous, il écoute et profite. Il revient reprendre la mélodie avec des effets discrets de distorsion du son. Solo de batterie aux balais. Le son tourne comme des balles de jongleur, sans jamais retomber. Et voilà.

PAUSE

La musique est magnifique, il n’est pas tard mais je suis déjà fatigué et il y a école demain. Ma chronique s’arrête donc là. Des interprètes de qualité dans le Jazz actuel, ça se trouve. Des compositeurs élégants et raffinés, beaucoup moins. Henri Texier et Christophe Marguet en font partie. Ce n’est pas par hasard qu’ils jouent dans le quartet de Gérard Marais.

La photographie de Christophe Marguet est l'oeuvre du Mystérieux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Christophe Marguet par Juan Carlos HERNANDEZ

Christophe Marguet par Juan Carlos HERNANDEZ

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