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Suite Anabasis: Dominique Pifarély Septet à l'Atelier du Plateau

Publié le par Guillaume Lagrée

Dominique Pifarély Septet

Suite Anabasis

Atelier du Plateau

Paris. Samedi 26 mai 2018. 20h

Dominique Pifarély: violon, composition, direction

Valentin Ceccaldi : violoncelle

Antonin Rayon: piano, synthétiseur Moog

François Corneloup: saxophone baryton

 Matthieu Metzger  : saxophone alto, soprano

Sylvaine Hélary: flûtes

François Merville: batterie

 

Lectrices improvisatrices, lecteurs créateurs, je vous avais annoncé la saison 2017-2018 de Dominique Pifarély à l'Atelier du Plateau à Paris avec un concert en quartet (cf vidéo sous cet article). C'était le 11 novembre 2017. Cette résidence commençait. Nous voici à la fin de l'aventure le 26 mai 2018. Autour du chef, seuls le pianiste et le batteur sont restés. La contrebasse de Bruno Chevillon a été remplacée par le violoncelle de Valentin Ceccaldi. Saxophones et flûtes se sont ajoutés au quartet. 

Intro des cordes. Le piano répond dans l'aigu. Le baryton grogne et souffle. Belle union des cordes. Les souffleurs leurs répondent. Sax alto et flûte jouent d'un même souffle. Sax baryton et batterie les troublent. Ils créent de la beauté, de l'unité puis jouent à la détruire pour mieux la reconstruire ensuite. Une pulsation s'est installée pour lancer le solo de sax alto. Après une apogée, tout s'arrête pour un decrescendo de l'alto en solo. La flutiste relance en douceur. Fin groupée.

Violo, violoncelle, flûte unis dans un même mouvement. Jolie façon de fêter le centenaire de la mort de Claude Debussy. Le saxophone soprano vient se fondre dans la masse sonore. Calme mais puissant. Le violoncelliste passe en pizzicato. La flûte s'agite. Mademoiselle Violoncelle remplace Madame Contrebasse absente. Le fluide sympathique circule bien entre les 7 musiciens. C'est dansable à condition d'être aussi libres qu'eux. Le public, assis sagement, écoute attentivement. La musique est devenue grinçante et stridente mais toujours de manière coordonnée. Le pianiste fait durer le son en le mélangeant avec celui du synthétiseur. Grands coups d'archet sur le violoncelle. Le baryton relance. Ca monte en flèche. Tout se calme sous l'ordre du chef, le violon. Belle unité finale. Un silence de dégustation avant les applaudissements.

Solo de flûte avec des bruitages qui sortent du synthétiseur. Sylvaine Hélary chante et joue en même temps. Elle lance un thème sur lequel le violon se glisse. Superbe dialogue d'oiseaux de haut vol entre violon et flûte. Sax alto et violoncelle ajoutent leur vibration alors que les tambours sont doucement martelés aux maillets. La musique glisse sans effort. Sotilissimo. La musique s'échauffe, s'agite. Batteur aux baguettes. Ca chauffe comme dehors où le temps est orageux.

Le batteur, à mains nues sur ses tambours, dialogue avec le violoncelliste. Agitato. Dialogue en finesse entre violon et violoncelle. Le batteur ponctue subtilement. Sax soprano et flûte s'emmêlent. Opposition entre l'aigu acide du violon et la rondeur rauque du baryton. Batteur et pianiste mettent en scène le dialogue. La salle est comme la musique, inconfortable. Pour la musique, c'est un compliment. Tout s'arrête pour un dialogue d'oiseaux entre le soprano et la flûte ponctué par les gouttes qui tombent du piano. Stop.

Il fait chaud et lourd. Mon voisin, un vieux sage, a prévu sa gourde d'eau fraîche. Le groupe étire les sons mené par le violoncelle. Fin très classique en étirant ensemble les sons, élégamment.

Ca se lance entre violon, violoncelle et baryton. Le batteur chauffe la soupape comme chantait Jacques Higelin. Saxophones baryton et soprano pétaradent joyeusement. Chaos organisé entre violon et baryton poussés par le pianiste et le batteur. Retour au calme ensemble. Sax soprano. Solo de soprano qui vibre comme une flûte. Ca repart avec la joyeuse pétarade du baryton. Ca balance. Je ne suis pas le seul à battre la mesure du pied. Après l'agitation, le septet groupé a l'art de finir en avant, calme et droit.

Les musiciens revinrent nous saluer car les applaudissements ne cessaient pas mais ne jouèrent pas de bis. Tout était dit.

 

La photographie de Dominique Pifarély est l'œuvre de l'Incontournable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Dominique Pifarély par Juan Carlos HERNANDEZ

Dominique Pifarély par Juan Carlos HERNANDEZ

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