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Sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour mars 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices ravissantes, lecteurs charmants, voici ma sélection subjective, partiale, arbitraire et autocratique de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour le mois de mars 2011.

La photographie de Tigran Hamasyan est l'oeuvre du Passionné Juan Carlos HERNANDEZ.

Tigran Hamasyan

Théâtre du Châtelet. Paris.

Samedi 25 mars 2011. 2Oh30.  Tigran Hamasyan pianiste arménien invite Trilok Gurtu, percussionniste indien. Ca va être MONSTRUEUX!

New Morning, Paris.

Jeudi 15 mars. 20h30. Joe Lovano US Five. Un Géant discret du saxophone ténor Made in USA.

Lundi 21 mars. 20h30. Henri Texier Nord-Sud Quintet. Le conteur breton de la contrebasse entame le dialogue Nord-Sud sur scène.

Vendredi 25 mars. 20h30. The Klezmatics. Sur scène, le meilleur groupe de Jazz Klezmer actuel, traditionnel et actuel en même temps. Préparez vous à bouger de la tête aux pieds.

Mercredi 30 mars. 21h. André Minvielle (voix, percussions) + Lionel Suarez (accordéon). André Minvielle m'a appris à faire de la musique, la pluie, l'orage, le vent avec un sac plastique de supermarché. Inoubliable.

Auditorium Saint Germain des Prés. Paris.

Lundi 21 mars. 19h30. Leçon de Jazz d' Antoine Hervé sur Keith Jarrett, compositeur au carrefour des musiques du XXe siècle.  Une soirée pédagogique, ludique pour petits et grands, mélomanes et musiciens, classiques et modernes. En plus d'être bon, c'est pas cher.

Sunset. Paris.

Jeudi 10, vendredi 11, samedi 12 mars à 21h30, Philip Catherine (guitare électrique) et Emmanuel Bex (orgue Hammond) invitent Anne Pacéo (batterie) et Olivier Témime (sax ténor). Humm, ça va être chaud et bon!

Sunside, Paris.

Samedi 5 et dimanche 6 mars à 21h,  Larry Goldings (orgue Hammond) et Harry Allen Quartet. Swing en vue!

Lundi 7, mardi 8, mercredi 9 mars à 21h. Enrico Pieranunzi (piano) et Rosario Giulani Quartet. Finesse au programme.

Vendredi 25 mars, 21h. Moutin Reunion Quartet avec Pierre de Bethmann (piano) et Rick Margitza (sax ténor). Un des rares groupes de Jazzmen français crédible à New York.

Mardi 29 mars, mercredi 30 mars, 21h. Frank Woeste Trio invite Médéric Collignon et Magic Malik. Esprits cartésiens et terre à terre s'abstenir. Quoique ça vous décoincera les neurones.

Studio de l'Ermitage, Paris.

Samedi 19 mars, 20h. Paris Jazz Roots. Le Grand Bal Jazz de l'Ermitage. Sortez les smokings, les noeuds papillons et les robes fourreau en lamé. 

Duc des Lombards, Paris

Jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 à 20h et 22H. Bojan Z. Trio. Le pianiste balkanique poursuit son voyage musical en trio.

Le Sentier des Halles, Paris

Samedi 26 mars à 20h, le Fluturiste André Stocchetti vous emmènera dans son merveilleux univers poétique, lyrique, rythmique.

Le Triton, Les Lilas, Seine Saint Denis

Vendredi 18 mars, 20h30, deux duos de Michel Benita (contrebasse) avec Manu Codjia (guitare) et Mieko Miyazaki (koto). Pensez, sonnez différent.

Festival Les Enchanteuses au Triton

Samedi 26 mars à 20h30,  Elise Caron chante " L'argent nous est cher " d'Yves Robert, un discours de campagne électorale pas tout à fait dans les normes habituelles du genre...

Jeudi 31 mars à 20h30, vous reprendrez bien une mesure du  Spoonbox de Claudia Solal.

Théâtre de l'Avenue, Ermont, Val d'Oise

Samedi 19 mars, 20h30. Duo André Minvielle/ Lionel Suarez. Le même programme qu'au New Morning mais la place est moins chère.

 

 

 

 

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Ecoutez moi sur TSF Jazz le lundi 28 février à partir de 19h avec Tigran Hamasyan

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices éclairées, lecteurs avisés, sachez que le pianiste Tigran Hamasyan sera le rédacteur en chef exceptionnel de la radio TSF Jazz le lundi 28 février 2011.

La photographie de Tigran Hamasyan est l'oeuvre de l'Urbain Juan Carlos HERNANDEZ.

Tigran Hamasyan

Grâce au journaliste Laurent Sapir et à son rédacteur en chef Sébastien Vidal, je serai invité avec Stéphane Kochoyan, pianiste et programmateur, à discuter avec Tigran dans l'émission " Les Lundis du Duc " le lundi 28 février 2011 de 19h à 20h en direct du Duc des Lombards à Paris.

Pour ceux qui ne pourront écouter l'émission en direct, un podcast sera disponible dès le lendemain mardi 1er mars.

Bonne écoute.

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Le Studio de l'Ermitage dit Oui à Caroline

Publié le par Guillaume Lagrée

CAROLINE.

Paris. Studio de l’Ermitage. Jeudi 24 février 2011. 20h30.

 

 

 

Sarah Murcia

 

La photographie de Sarah Murcia est l'oeuvre du Boisé Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Sarah Murcia: contrebasse, clavier, chant, direction, composition, arrangements

Franck Vaillant : batterie

Gilles Coronado : guitares

Olivier Py : saxophones soprano, ténor

Plus divers invités pour chanter sur scène la gloire des Carolines.

 

Ouverture des portes à 20h30. Début du concert à 21h20. Un peu tard tout de même. Quoique pour le bar cela permet de faire deux tournées avant le démarrage. Pas bête.

 

Il y a un écran sur la scène mais le film a du mal à commencer. C’est un petit film comique réalisé par les membres du groupe parodiant une publicité pour vendre une batterie électronique. Pas mal du tout. Ca change des groupes qui se prennent trop au sérieux.

 

Le film s’arrête. La musique commence. C’est plutôt «  fuck metal » pour l’instant avec la ligne de basse faite par le clavier. Tout cela sous contrôle. Le guitariste danse au rythme du solo de batterie. Amusant.

 

La chef passe à la contrebasse. Gros son dont la vibration épouse celle de la batterie et de la guitare. Une onde puissante traverse la salle de part en part. Le saxophone se met à barrir comme un éléphant en rut. Le guitariste se prend pour un guitar hero des années 70. C’est fatiguant. Derrière ce tohu-bohu tonitruant, la grand-mère trône majestueusement marquant le tempo.

 

Passage au sax ténor. Beau solo de contrebasse amplifiée. Ca repose après tout ce vacarme. Des petites mains de cette jeune femme sortent des sons énormes qui vibrent dans le ventre. Elle a le pulse comme disait Jack Kerouac. Guitare et batterie amènent un swing en douceur. Enfin, ça sonne bien ! Le sax ténor brame à l’unisson. Ah que c’est bon ! Laissez le bon temps rouler. Ca accélère, monte en puissance sans effort. Je bats la mesure du pied droit. Je suis capté. Ils gardent le thème, le poussent, le développent, l’élèvent.

 

Beaucoup de bruitages entre batterie et guitare. La contrebasse vient offrir son ancrage à cette fantasmagorie sonore. Les hommes du groupe torturent leurs instruments. Pas la femme. Est-ce un symbole ?

 

Joli dialogue de cordes grattées entre contrebasse et guitare. Une des chansons de Caroline du style rock urbain new yorkais à la Lou Reed «  I did acid with Caroline ». C’est sombre, torturé mais sans exagération avec une voix douce de femme.

 

Mark Tomkins monte sur scène comme choriste d’abord. Son rock, dur, urbain, funky aussi. Sarah est au clavier et chante. Le saxophoniste s’est assis à l’écart. Un bon moment de rock’n roll.

 

Le sax ténor revient. Caroline, pardon, Sarah, reprend sa contrebasse. Une très ballade «  Caroline says ». Marc chante en duo avec la contrebasse. Ca tient chaud et vous hérisse le poil. Guitare et sax s’ajoutent tout en douceur. Ca s’anime avec le batteur. Ca pulse. Belle voix grave de Mark. Le volume est retombé, pas la tension. Après un beau glissando d’archet, ça repart. Marc quitte la scène.

 

Loula Carlier le remplace. Une chanteuse handicapée, jeune, blonde et belle. Respect ! Son urbain, dur, métallique. « Caroline is a victim » certes mais Loula Carlier ne le chante pas du tout comme une victime. Le pulse est bien là. Sarah/Caroline est au clavier. Ca déménage sévère.

 

Retour à la contrebasse pour la chef. A l’instrumental aussi. Une ballade. Le batteur est aux balais. Beau son de sax ténor. C’est calme, puissant, enveloppant. Morceau bref, dense, dansant.

 

Aïe, ils se remettent à faire du bruit ! Je préfère quand ils jouent de la musique.

 

Sarah reprend la contrebasse. Ca balance bien entre contrebasse et batterie aux baguettes. Oui mais la suite est franchement pas glop à mon goût.

 

La chef présente les musiciens. Un spectateur crie « Sarah Murcia, contrebasse » et tout le monde applaudit. Belle tension entre contrebasse, guitare en sourdine mais vive, nerveuse et la batterie qui hache menu le tempo. Gros son de contrebasse qui semble remonter des profondeurs océanes. Le sax ténor bondit comme un jeune orque, plongeant, nageant. Comme disait une publicité : « Sans maîtrise, la puissance n’est rien ». Là ils ont bien attaqué et ne me lâchent plus. Je ne suis pas le seul. Je vois des visages tendus, concentrés, extatiques. Il y a de quoi méditer et danser sur cette musique. Fausse fin et ça repart.

 

Brad Scott monte sur scène pour chanter une nouvelle Caroline, celle de Robert Wyatt. Beau solo de contrebasse pour commencer. Le pulse est toujours là. Beau son rêveur de guitare. Voix grave, voilée à la Tom WaitsLe batteur pétrit aux balais. « I love you still Caroline. I want you still Caroline ». Le saxophone tenor le rejoint. C’est du velours.

 

Brad Scott s’en va. Mark Tomkins et Seb Marteen montent sur scène pour chanter la Caroline de Frank Zappa. « Zappa ça rigole pas » dit Seb. Gilles Coronado a pris une guitare sèche en mains. Une chanson humoristique à la Zappa. Mark a une voix grave, Seb une voix aigue. C’est charmant, plaisant, étrange, zappesque. Retour du sax soprano ludique, comique. Petit raté vocal de la chef vite rattrapé. Les chanteurs s’amusent à danser comme des pantins Et ça repart !

 

Mark et Seb s’en vont. Fred Poulet monte sur scène chanter la Caroline de MC Solaar. Retour du sax ténor et de la guitare électrique. Départ avec l’archet de la contrebasse, quelques notes distillées de guitare et de saxophone ténor. « Je suis l’as de trèfle qui pique ton cœur Caroline ». Ils le jouent façon Blues, le chanteur en talk over, le sax ténor avec un son chaud, velu. Le batteur vient ajouter doucement des percussions. Fin de l’album. Fin du concert. Ce petit bout de femme dirige ses hommes avec finesse et précision.

 

RAPPEL

 

Retour de la contrebasse et du sax soprano pour une chanson plutôt agressive.

 

Attaque contrebasse/batterie aux balais. Travail subtil, prenant. Gilles Coronado commence à danser avant de jouer. Retour au bruit. Pas glop. Dans la salle, il y en a qui aiment.

 

Rubrique People :

Vikash Dhorasoo, ami de Fred Poulet, ex joueur de football, aujourd’hui joueur de poker et blogger était présent dans le public.

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Carte blanche à Jacques Vidal le 26 février à l'Abbaye

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 le samedi 26 février 2011     -     21 heures 

 

à l’ ABBAYE   jazz-club

 

carte blanche à jacquesVIDAL

alain JEAN-MARIE piano

pierrick PEDRON saxophone alto

jacques VIDAL contrebasse

philippe SOIRAT batterie

 

 

autour de Charlie Parker & autres standards

 

22  rue jacob   75006 paris

      

métro saint-germain-des-prés

 

(    01 43 26 36 26 (à partir de 19h)

 

 

entrée 15    ** 10  € pour les étudiants **


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TIGRAN " a fable "

Publié le par Guillaume Lagrée

TIGRAN " a fable "

 Universal. 2011.

Tigran: piano, chant

Nate Wood: percussions sur le sol et la scène (n°7)

 

Attention, Talent! Tigran Hamasyan est né en Arménie en 1987. Je le suis sur scène depuis 2003. C'était au club Chorus, à Lausanne en Suisse. Il venait là auréolé du troisième prix du concours international de piano jazz Martial Solal 2002. La même année, 2002, il avait joué sur scène en duo avec Chick Corea. Le choc fut immédiat. Un nouvel univers musical s'ouvrait devant moi. Un mélange inouï de virtuosité issue de l'école russe du piano classique, une connaissance intime des standards du Jazz, un Swing impérial, une émotion venue de son Arménie natale, un feeling oriental. J'ai écrit sur ce concert et je revois Tigran Hamasyan sur scène au moins une fois par an depuis. A chaque fois il me sidère, m'impressionne, m'éblouit, m'émerveille. Parti de très haut il ne cesse de monter. Jusqu'où s'arrêtera t-il?

En 2004 il éblouissait le public de Jazz à Vannes. En 2005 en trio avec François Moutin et Ari Hoenig il jouait devant un Duc des Lombards à moitié vide, la moitié pleine étant essentiellement composée de pianistes. Quelle claque ils ont pris! Ils n'ont pas fini d'en prendre. En 2006, il finit 2e du concours international de piano Jazz Martial Solal. Je pensais alors que c'était un scandale. La preuve, le vainqueur a disparu depuis. Tigran lui a joué avec les frères Moutin, invité Claudia Solal sur scène, joué avec des Arméniens,  des claviers électriques, mélangé Jazz, Pop Music, musique traditionnelle arménienne, mis le New Morning à ses pieds en 2009. Ce garçon peut tout se permettre car ni son goût, ni son imagination, ni sa technique n'ont de limites. Enfin, récemment, il s'est recentré sur le piano et s'est lancé dans l'aventure du solo. J'ai fait partie des happy few qui eurent la bonne idée d'aller au cinéma un soir d'automne 2010 à Paris l'écouter jouer seul en hommage à  Martial Solal.

Le résultat de ces années de labeur, de recherche est là devant nous. Une fable affable. Une fable car c'est un rêve éveillé que nous vivons en écoutant cette musique. C'est digne d'un récital de piano classique sauf que Tigran ne récite pas, il crée. A partir du folklore arménien, de son imagination, d'un standard " Someday my prince will come " qu'il joue comme si personne ne l'avait jamais joué avant lui. Et puis il chante, dépassant le chantonnement de Glenn Gould et Keith Jarrett. Affable car cet homme petit de taille, grand de talent, est poli. Il nous emmène dans son monde, nous y fait courir, chanter, danser, rêver, voler, planer.

Nul besoin d'aimer le Jazz, le piano, l'Arménie pour aimer Tigran Hamasyan. Il suffit d'aimer la beauté. " La beauté est une chose rare " dit Ornette Coleman. Elle est là sous les doigts, dans la voix de Tigran. Profitez en avec cet album et sur scène car Tigran est en concert solo en France, en Suisse et en Italie cet hiver et ce printemps. A noter: le passage à Paris au théâtre du Châtelet le vendredi 25 mars 2011 avec pour invité le percussionniste indien Trilok Gurtu. Les autres dates figurent sur son site Internet. Lectrices avides de beauté, lecteurs affamés de nouveauté, réjouissez vous. Tigran vit et joue en même temps que vous.

En audio, un extrait du titre album " A Fable ". En vidéo, une version en concert du même morceau avec Theodosii Spassov (Bulgarie) au kaval, flûte traditionnelle des Balkans, d'Egypte, de Turquie et d'Arménie bien sûr.

La photographie de Tigran Hamasyan est l'oeuvre du Réactif Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Tigran Hamasyan par Juan Carlos HERNANDEZ

Tigran Hamasyan par Juan Carlos HERNANDEZ

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Jean-Philippe Viret Trio " Pour "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Jean Philippe Viret Trio

" Pour "

Melisse Music. 2010.

Jean-Philippe Viret: contrebasse

Edouard Ferlet: piano

Fabrice Moreau: batterie

Edouard Ferlet+ Jean Philippe Viret

La photographie de Jean-Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre de l'Elegant  Juan Carlos HERNANDEZ.

Après avoir chanté les louanges du trio de Jean-Philippe Viret en concert, il est temps d'aborder la dernière oeuvre gravée de ce petit ensemble contemporain. 8 morceaux dont 5 composés par le leader Jean Philippe Viret, 2 par le producteur Edouard Ferlet, un par le batteur Fabrice Moreau. Les morceaux sont denses, brefs.

Surtout nous avons ici affaire à de vrais compositeurs. A plusieurs, ils nous racontent une histoire commune, nous faisant pénétrer dans un univers à la fois étrange et familier. Familier parce que le trio piano/contrebasse/batterie est aussi consubstantiel au Jazz que le trio guitare/basse/batterie l'est au Rock'n roll. Etrange parce qu'il ne s'agit pas ici de jouer des standards, de singer des Maîtres à penser made in USA type Bill Evans ou Keith Jarrett pour les plus copiés.

Il y a une vraie influence de la musique française celle de Debussy, Fauré, Ravel qui inspira tant de Jazzmen sauf que joué par des Français cela sonne comme une langue natale, pas comme un thème. Surtout ce trio est capable de magie, de vous raconter des histoires, de susciter chez l'auditeur des visions de fleurs, des parfums subtils, de lui laisser créer son film. C'est le spleen de Paris cher à Baudelaire et c'est bien plus encore. Bref c'est de la magie blanche.

Ci dessous, après 5m30s d'émission, vous pourrez écouter " Vert " (Fabrice Moreau) le morceau final de cet album.

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La culture au pouvoir avec le BSC News de février 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrice assoiffées, lecteurs affamés, vous aurez de quoi étancher votre faim et votre soif de culture avec le numéro de février 2011 du magazine  Best Seller Consulting News, le plus important webzine culturel français avec 70 000 lecteurs mensuels. Vous y trouverez ma rubrique Jazz Club à partir de la page 106 ainsi que moult articles sur l'actualité du roman, de la bande dessinée, de la pop music et autres grandes délices à consommer sans modération. Comme sur ce blog, l'abonnement est gratuit. Il suffit de s'inscrire. 

La rubrique Jazz Club y est illustrée par l'Honorable Juan Carlos HERNANDEZ auteur notamment de cette photographie de Médéric Collignon.

mederic collignon 040

Bonne lecture.

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Lucas Gillet et Elise Caron: Troisième!

Publié le par Guillaume Lagrée

Lucas Gillet + Elise Caron

" A thin sea of flesh " (Dylan Thomas poems)

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 16 février 2011. 20h30.

 

Elise-Caron.jpg

 

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Polyphonique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

Lucas Gillet: claviers, composition

Elise Caron: chant

Fernando Rodriguez: guitare électrique

Jean Gillet: guitare basse électrique

Pascal Riou: batterie

 

Ce soir il n'y a piano, ni percussions (Thomas Ostrowiecki étant parti en tournée avec Bernard Lavilliers). Le format est plus Pop Music que le deuxième voire le premier concert  auxquels j'ai pu assister de ce groupe.

 

Après un début assez lourd, le batteur martèle plus légèrement. " In the beginning " le premier titre de l'album et du concert, en toute logique. Le son du Roland est toujours aussi agaçant. Ca sent l'homme des années 80, plutôt tendance A Ha que Prince. Heureusement il y a la voix d'Elise Caron au dessus de cette masse pop qui aurait déplu au défunt camarade Georges Marchais, grand amateur de Jazz en général et de Miles Davis en particulier. Le batteur a des airs de comptable et joue très pro comme un requin de studio.

 

Pascal Riou a même mis ses lunettes de comptable pour voir la partition. Gros son. " A thin sea of flesh ". Elise chante toujours aussi bien mais elle ne dialogue pas avec le public, ne plaisante pas, ne présente pas les morceaux à sa manière si particulière. Mauvais signe. Le batteur se tait pour le final. Ca soulage et ça allège.

 

Une belle ballade mais le batteur marque trop le tempo. Pourquoi jouer aussi fort une musique aussi délicate? Il y a erreur. Il joue très précis mais trop fort.

 

Les morceaux s'enchaînent sans temps mort, sans interaction avec le public non plus. " Foster the light ".  Ma deuxième chanson préférée sur cet album. Un pur bijou d'air et de lumière. Le batteur joue un peu moins fort mais martèle comme un forgeron là où il faudrait polir comme un ébéniste. La musique s'énerve avec toujours ce son agaçant du Roland, pire que l'olifant à Roncevaux. J'ai l'impression que ce batteur ignore l'existence des balais, de Denzil Best, Chico Hamilton, Vernell Fournier, Shelly Manne. Cela reste une très belle chanson même si l'ancrage trop pesant de la basse et de la batterie l'empêchent de décoller.

 

" Ce sont des poèmes en anglais " nous dit seulement Elise Caron. Il me semble que le public l'avait deviné mais je n'ai pas fait de sondage pour le vérifier. Duo chant/ Roland. Ca ne vaut pas un vrai piano. Ca fait jouet agaçant alors qu'Elise déclame, chante, dit, respire, sussure toujours aussi magiquement.

 

Ah, le batteur a pris des baguettes fines et colorées pour une chanson sublime. Ma préférée sur l'album " And death shall have no dominion ".  Enfin le batteur se met en harmonie avec la musique distillant et non plus martelant. Il était temps. Il peut le faire, Mesdames et Messieurs! La guitare verse des notes comme des gouttes de pluie. La basse tisse un tapis de velours. Même le clavier ne sonne plus agaçant. Quant à la voix d'Elise Caron, elle vous fait décoller vers des espaces inconnus où vous vous sentez bien.

 

Petite comptine entre chant et clavier. Guitare et basse les rejoignent en douceur, sans batteur. Ca berce bien agréablement.

 

Duo batteur/clavier en douceur. La voix d'Elise s'envole nous enjôle, nous cajole. Ca sent bon comme un pré fleuri au printemps. Ca accélère et le batteur se remet à frapper. Porca miseria! La vibration dégagée est tout de même bien meilleure qu'au début du concert. Elise est particulièrement belle ce soir. Solo de guitare bien funky poussé par la basse et la batterie alors que le clavier fait semblant de jouer. Ah, il se fait entendre avec des petits sons aigus et amusants! Retour au calme pour le chant.

 

Duo Lucas/Elise. Les autres musiciens sont sortis de la scène. C'est une ballade. La voix d'Elise est superbe et le son du clavier agaçant, décidément agaçant. La voix monte, descend, ondule comme " le serpent qui danse " de Charles Baudelaire.

 

Bon groove qui fait hocher la tête. Des phrases rock succèdent aux phrases funky. Evidemment, Elise est plus séduisante dans les passages funky. Funky rime avec sexy alors que rock rime avec roc. Forcément, ça ne fait pas le même effet.

 

Duo Elise/Lucas ludique et mystérieux. Le batteur me détrompe. Il est aux balais, en douceur, en souplesse. Ca m'apprendra à médire de mon prochain. Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt aussi?

 

Thomas de Pourquery est appelé à monter sur scène. Elle l'appelle comme un petit chien. Il fait wouf wouf et la suit docilement. C'est toujours mignon ce duo amoureux même si Thomas est saxophoniste, pas chanteur. Ce n'est pas toujours juste techniquement dans l'accord des voix mais émotionnellement ça l'est.  Le groupe les soutient bien. Ils s'amusent à faire des bruits de vent, de mer, de sirènes d'alarme. C'est très marin tout cela mais pas dans le genre " Alerte à Malibu ". Quoique avec le son de clavier années 80, on s'en approche un peu tout de même.

 

Elise est grand-mère depuis la veille du concert. Pour fêter cela, elle chante country. Ca aussi, elle sait le faire. Le groupe s'y met joyeusement. Elise fait les " Eh - Ouh- Whaoo " qu'il faut.

 

Reprise de " And death shall have no dominion ". C'est gentil de rejouer ma chanson préférée de l'album. Cette délicate attention me touche. Un délicat mélange de pop anglaise, de poésie galloise, de french flair, de feeling jazz et la voix d'une magnifique grand-mère pour habiller le tout.

 

C'était le troisième concert auquel j'assistais de ce groupe. Le batteur était le même et pourtant cette fois il m'a semblé qu'il mettait la moitié du concert à entrer dans l'ambiance de cette musique. Par ailleurs, la chanteuse m'a paru bridée, contrainte, pas à son aise. Et décidément je n'aime pas le son de synthé style années 80 sauf si c'est Prince qui en joue. En résumé ils s'en sont sortis mais c'était aussi serré que la victoire du XV de France en Irlande dans le Tournoi cette année. Espérons que le french flair reviendra en force au prochain concert de ce groupe.

 

 

 

 

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Lalo Zanneli et Ombu chauffent le Café de la Danse

Publié le par Guillaume Lagrée

Lalo Zanelli et Ombu

Café de la Danse. Paris.

Mardi 15 février 2011. 20h

Concert pour fêter la sortie de l'album Memoria Colectiva chez Buda Musique.

 

 

Lalo Zanelli: piano, chant, compositions, arrangements, direction

Tomas Gubitsch: guitare électrique

Juanjo Mosalini: bandonéon

Carlos " El Tero " Buschini: basse

Laurent Robin: batterie

Inor Sotolongo: percussions

Leandro Guffanti: saxophones ténor, soprano

Kengo Saito: sitar

Juanito Juarez y Gabriela Fernandez: danse tango

Fermin Juarez: danse " zapateo y boleadoras "

La photographie de Lalo Zanelli est l'oeuvre du Vertigineux Juan Carlos HERNANDEZ.

Lalo Zanelli

 

Pour les amateurs de comparaisons, voyez ma chronique d'un précédent concert de ce groupe à Paris, au Réservoir, en 2005.

 

Au Café de la Danse, le bar est sur un balcon qui domine la scène côté droit. Cela permet de ne rien perdre du spectacle sans craindre la sécheresse du gosier. Par ailleurs, il est aussi possible de s'asseoir en face de la scène mais sans bar. On ne peut pas tout avoir.

 

Devant moi, un conflit de générations. Une fille de 10 ans fait une scène à son père de 40. Il ne fléchit pas. Espérons que la musique adoucira la peine de cette enfant.

 

Ouverture des portes à 20h. Démarrage du concert à 20h55. Ca claque, ça bat des mains et des pieds, ça vibre très fort dès le départ. Le bandonéon installe la nostalgie alors que la basse, la batterie, les percussions créent une chaude vibration, la guitare électrique apporte sa touche de modernité et le piano règle le tout. Le tout fait une bonne soupe chaude, nourrissante avec des vrais morceaux de tango dedans.C'est vraiment un groupe de scène.

 

" Piel " morceau du premier album.Arrivée sur scène du saxophoniste Leandro Gufffanti. Au ténor. Il se signe avant de jouer comme Diego Maradona. Ballade un peu mielleuse avec une bonne pulsation derrière. L'ombre de Gato Barbieri plane sur ce morceau.Sauf qu'ici je n'entends qu'un saxophoniste. Avec Gato Barbieri, du temps de sa splendeur passée, je crois en entendre deux en même temps. Cela devient funky. Buenos Aires rencontre New York sur scène à Paris. Ca balance tellement bien qu'un couple vient danser le tango devant la scène. Ce sont des professionnels manifestement. A les voir on comprend vite pourquoi le pape Pie X a interdit la pratique du tango à ses fidèles. Les danseurs s'éclipsent aussi discrètement qu'ils étaient arrivés. Ils reviennent pour conclure avec le groupe.

 

" Tierra Cuna " mélange de baguala et de zamba. La zamba est argentine alors que la samba est brésilienne. Sachant que ces pays sont voisins, que les mots sont proches même si les langues sont différentes, la nuance est subtile pour un Français ignorant comme moi. Le tempo est très marqué. Lalo Zanelli me convainc moins comme chanteur que comme pianiste et chef de bande. Devant moi, la petite demoiselle s'est apaisée. Elle écoute sagement la musique.

 

Leandro Guffanti revient sur scène pour prendre un saxophone soprano. Jolie ballade claire, scintillante. Intro au piano. Le groupe démarre. Le son aigre du soprano s'élève au dessus de la masse charnelle du groupe. Cette musique parle d'exil, d'absence. Elle me parle ce soir.

 

" Ida sola " ou " Aller simple ", sous entendu pour la France. C'est une zamba argentine et non pas une samba brésilienne. Attention à ne pas confondre! On risque l'incident diplomatique. Saxophoniste et guitariste ont quitté la scène. Ballade introduite en piano solo. La guimauve guette mais est évitée grâce à l'apport du bandonéon. Cette musique respire la nostalgie de la terre natale. Beau final surprise.

 

" Super Gaucho " au rythme du malambo. Très percussif, énergique. Retour du guitariste sur scène. Le public bat la mesure. C'est  viril comme l'indique le titre. Un homme vient devant la scène tenant deux cordes dans ses mains. Il les fait tourner, claquer sur le sol, battant la mesure en rythme avec la musique. Très beau numéro visuel et sonore. Le genre de cordes qui devait servir à fouetter les esclaves noirs en Argentine (25% de Noirs à Buenos Aires au XIX° siècle). En fait ces cordes avec boules (bolas)  servaient à attraper le bétail. Servaient-elles aussi à attraper des fugitifs? Je laisse les lecteurs historiens chercher. Le groupe chauffe à blanc. C'était Fermin Juarez danseur de zapateos y boleadoras.

 

Grosse ligne de basse pour commencer. Ca balance mais plus énergiquement qu'un hamac sous la brise. Le bandonéon vient ajouter sa touche de velours. Ca groove et c'est nostalgique en même temps. La classe, quoi. Ca accélère en souplesse. Mon voisin de droite est un Français enthousiaste qui bat la mesure des pieds et des mains. Ma voisine de droite, Espagnole, elle, écoute religieusement. La musique devient puissante, énergétique, passionnelle, fusionnelle. Bref, un grand moment de vie. C'est le premier concert du batteur et du percussionniste avec ce groupe. Ils s'en sortent mieux que bien.

 

" Ticama " une ville du Nord de l'Argentine près de la Bolivie. C'est un rythme typique de cette ville. Je n' en ai pas capté le nom. Désolé. Le saxophoniste revient, au soprano. C'est très rythmé, dansant. L'image de la danse indienne s'impose immédiatement à l'esprit. Ca s'énerve franchement, déménage bien.

 

Le sax s'en va et Lalo annonce le dernier morceau. " Non! Ah Non! " s'exclame une spectatrice. C'est " Memoria Colectiva " le titre album. Le piano attaque dans les graves. C'est souple, chaud. Le batteur est aux balais. Le couple de danseurs est revenu nous donner la leçon de tango par l'exemple. Le guitariste se lance dans un blues. Les danseurs s'en vont. Beau dialogue entre le bandonéon et la guitare électrique au son mouillé. Alors que le thème revient, les danseurs aussi. La petite fille va beaucoup mieux. Elle applaudit avec enthousiasme.

 

Le rappel est demandé énergiquement et obtenu promptement.

 

" Tema de Malia " dédié à la fille aînée de Lalo Zanelli. Ballade tout en douceur qui commence en piano solo. Ca devient vite une berceuse chaloupée. Un petit bijou d'amour et de douceur. Elle en a de la chance cette demoiselle d'avoir un papa qui lui écrit une si belle musique.Ca marche. Devant moi, la petite demoiselle s'est réconciliée avec son papa qui la prend dans ses bras. Comme dans le poème de Charles Baudelaire " mon âme réveuse appareille vers un ciel lointain ". La console de l'ingénieux du son est devant moi. Le volume baisse doucement jusqu'à 60 db pour remonter à plus de 90 sous les applaudissements.

 

" Safran pour Margot " dédié à la deuxième fille de Lalo Zanelli. Il n'y en a pas de troisième. Comme me l'a dit un ami, père de deux filles puis d'un garçon: " J"aime tellement les filles que j'en fais! " .Un joueur indien de sitar monte sur scène, s'accorde. Ca démarre doucement. Le morceau devient vite agité, bien plus agité que le précédent. Ces deux demoiselles ne doivent pas avoir le même caractère. Morceau festif avec solo de guitare électrique dedans. Le sitar vient ajouter sa couleur. Cela se termine dans ce nouveau métissage. Musiciens et danseurs viennent nous saluer et nous remercions vivement Lalo Zanelli " aux compositions, aux arrangements, à la désorganisation " comme le présente un de ses musiciens.

 

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Ecoutez moi en podcast sur TSF Jazz

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices occupées, lecteurs affairés, si vous avez manqué ma participation à l'émission spéciale Saint Valentin  des Lundis du Duc sur TSFJazz présentée par Sébastien Vidal et Laurent Sapir en direct du Duc des Lombards à Paris le lundi 14 février 2011 de 19h à 20h, vous pouvez désormais l'écouter en podcast.

 

La photographie de la Tour Eiffel, le plus célèbre relais de radio au monde, est l'oeuvre de l'Eminent Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Tour Eiffel

 

J'y étais invité avec Alain Tercinet venu parler de la relation amoureuse si fructueuse pour l'histoire de la musique entre Lil Harding et Louis Armstrong et de Frédéric Brun venu présenter son livre  Frank Sinatra " Images d'une vie ".

 

Mon article sur Jazz et érotisme: l'exultation corps et âme écrit pour le numéro de février 2010 du magazine Best Seller Consulting News avait retenu l'attention de Laurent Sapir.

 

Ca s'écoute ICI.

 

Bonne émission à toutes et à tous.

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