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Orchestre de Bretagne+ Jazzarium dans un Triangle à Rennes = Megapolis le 30 août 2012

Publié le par Guillaume Lagrée

Guillaume Saint James et son Jazzarium

+

Orchestre de Bretagne

Megapolis

Rennes

Le Triangle

Jeudi 30 août 2012.20h30.

Concert à entrée libre

 

 

Lectrices classiques, lecteurs Jazzy, réjouissez vous! Vous pouvez tomber d'accord sur le même concert en vous rendant au Triangle à Rennes, Ille et Vilaine, Bretagne, France le jeudi 30 août 2012 à 20h30 pour un concert à entrée libre. Il ne vous en coûtera que le déplacement et il y a des bus de la STAR pour vous y mener.

Dans le cadre de ses Quartiers d'été, l'orchestre de Bretagne, orchestre symphonique, va s'accoupler au Jazzarium du saxhophoniste et compositeur Guillaume Saint James pour donner naissance à un enfant urbain, composite, raffiné, mouvementé, la Megapolis. Plein de suprises en perspective. Si cela ne vous plaît pas, vous partez discrètement sans gêner ceux qui aiment. Si cela vous plaît, vous restez et vous en profitez. Après tout, cela ne vous aura coûté que le déplacement pour découvrir cet objet musical non identifié.

A quoi ça ressemble ce machin, alors, vous demandez-vous, lectrices perplexes, lecteurs dubitatifs? Pour vous en donner une idée, vous trouverez ci-dessous un extrait du concert de création de la Megapolis à Guidel, Morbihan, Bretagne, France, sur la scène de l'Estran en mai 2012. A vous de jouer, maintenant!

 

 

 

 

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Festival Jazz aux Ecluses à Hédé-Bazouges du 21 au 23 septembre 2012

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices estivales, lecteurs estivants, c'est officiel. L'été finira le 21 septembre. Pour ne rien regretter et commencer l'automne en beauté, allez à Hédé-Bazouges, Ille et Vilaine, Bretagne, France au festival Jazz aux Ecluses du vendredi 21 au dimanche 23 septembre 2012.

Pour vous y rendre de façon écologique, c'est très simple. Une fois arrivés à Rennes par le train, vous prenez un bateau pour remonter le canal d'Ile et Rance qui va de Rennes à Dinard et vous vous arrêtez aux écluses d'Hédé. Vous pouvez aussi longer la rive à pied, à bicyclette, à cheval. Voir même arriver sur place en véhicule automobile par la RN137  (déclassée en départementale 137 depuis 2006) qui va de Rennes à Saint Malo mais c'est moins écologique.

Emmanuel-Bex.jpg

La photographie d'Emmanuel Bex est l'oeuvre du Solide Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Une fois arrivés sur place vous y trouverez des activités festives et variées pour adultes et enfants. Des concerts de Jazz d'artistes prestigieux déjà chroniqués sur ce blog comme le pianiste Bojan Z en solo avec plusieurs instruments, l'organiste, pianiste Emmanuel Bex avec son Trio Open Gate qui produit plus de sons et d'émotions que bien des orchestres et l'orchestre Danzas de Jean Marie Machado (piano) et André Minvielle (voix) qui va vous remuer le corps et l'âme. Il y aura aussi du Blues avec Otis Taylor, des violoncelles, des orchestres amateurs, des déjeuners sur l'herbe. Bref un week end breton riche en émotions et en sensations en perspective.

 

Voici l'Open Gate Trio d'Emmanuel Bex en concert au festival normand Jazz sous les Pommiers. Let the groove on!

 

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L'histoire de Jack Rose: une odyssée du Jazz par la Radio suisse

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices curieuses, lecteurs ouverts, si vous n'habitez pas en Suisse, vous ne connaissez peut-être pas  l'histoire de Jack Rose.

Il ne s'agit ni d'une rédemption par le whisky, comme l'excellent film " The angel's share " de Ken Loach  (en VF, " La part des anges ")ni d'un roman policier, ni du frère caché de la fille de Vanessa Paradis et Johny Depp.

Depuis 2005, la Radio suisse, grâce à ce personnage imaginaire, raconte l'histoire du Jazz de manière toute personnelle à travers la musique, le cinéma, la littérature.

Grâce à la magie de la Toile, n'importe quel individu connecté peut en profiter. Pourquoi s'en priver?

 

 
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Deux nouveaux clubs de Jazz ouvrent à Rennes en septembre 2012

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Bretonnes lectrices, Bretons lecteurs, il ne vous a pas échappé que  Rennes, chef-lieu des préfectures de zone de défense Ouest, de Bretagne et d'Ille et Vilaine réunies manquait de clubs de Jazz.

Cette anomalie tend à se réparer avec le lancement de deux nouveaux clubs de Jazz en septembre 2012.

Le 47 Avenue

Situé Avenue Janvier, à deux pas de la gare ferroviaire de Rennes. Fort commode pour les Parisiens venus respirer le bon air breton en commençant par la capitale administrative de la région.

Entrée libre. 1h30 de concert.

Mercredi 12 et Jeudi 13 septembre à 20h, le duo Sara Lazarus (chant), Alain Jean Marie (piano). Des lieder de Jazz.

Le 1988 Jazz Club

Situé dans les locaux du Pym's, discothèque inséparable de la vie étudiante rennaise depuis les années 80. 

Ouverture avec  Eric Le Lann, trompettiste né en Bretagne Nord, vivant en Bretagne Sud et connu bien au delà des limites de la Bretagne même historique. J'en ai parlé plusieurs fois sur ce blog parce que sa musique écorche mon âme.

Entrée à 13 euros en vente sur place ou au magasin Harmonia Mundi de Rennes. Par rapport à Paris, c'est moitié prix. 1h30 de concert.

Vendredi 14 septembre à 20h30: Eric Le Lann (trompette), Alain Jean Marie (piano), Nelson Veras (guitare)

Samedi 15 septembre à 20h30: Eric Le Lann (trompette), Gildas Boclé (contrebasse), Nelson Veras (guitare). Un trio déjà chroniqué deux fois sur ce blog et que je ne saurais trop recommander.

J'étais à Paris, au Caveau des légendes, lorsqu'ils jouèrent " Night Bird " d'Enrico Pieranunzi en hommage à Chet Baker. Gildas Boclé filmait en même temps qu'il jouait. Quelles grandes délices musicales! A savourer à Rennes le samedi 15 septembre à 20h30 au 1988 Jazz Club.

 

 
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Sonny Rollins Trio: Live in Europe. 1959. Complete recordings

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Sonny Rollins Trio

Live in Europe 1959

Complete Recordings

Solar Records. 2011.

3 CD

 

Sonny Rollins: saxophone ténor

Henry Grimes: contrebasse

Pete La Roca: batterie (CD 1, CD2 : 1-7)

Joe Harris: batterie (CD 2:: 8-11)

Kenny Clarke: batterie (CD 3)

Sonny Rollins

 

 

La photographie de Sonny Rollins est l'oeuvre du Vertueux  Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Sonny Rollins Trio, Live in Europe, 1959, vu par Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor bien connu des lecteurs de ce blog:

 Pour moi, les concerts de 1959 sont le pinacle du jeu "classique" mais néanmoins novateur chez Sonny Rollins.
C'est un type de perfection be-bop saxophonistique qu'il n'a jamais retrouvé depuis, malgré tout son génie. Et que personne n'a jamais égalé. Joe Henderson s'en approche à sa manière.

Cela n'enlève rien à la qualité de ce qu'a fait Rollins après. Mais tu sens qu'il cherche (peut-être jamais plus que dans la session avec Coleman Hawkins et feu Paul Bley " Sonny meets Hawk ", où le solo sur "All the Things You are " est un des grands moments de l'histoire du jazz).

Alors qu'en 1959, il a tout trouvé. C'est à son crédit qu'il a voulu se réinventer saxophonistiquement et esthétiquement. De toute façon, il ne pouvait pas faire mieux. C'était impossible.

Lectrices honnêtes, lecteurs rigoureux, j'ai un aveu à vous faire. J'ignore si l'album dont je vais vous parler maintenant est légal, si les droits d'auteur ont été versés aux musiciens ou à leurs ayant-droit pour Joe Harris et Kenny Clarke. Toutefois, l'album est en vente aux Etats Unis d'Amérique où résident Sonny Rollins, Henry Grimes et Pete Sims dit La Roca. Sonny Rollins a les moyens de payer d'excellents avocats et Pete Sims est lui même avocat en plus d'être batteur sous le nom de Pete La Roca.

Voici ce que Sonny Rollins, né en 1930, dit de cette période de sa longue carrière: " En 1959 j'avais beaucoup d'acclamations mais je voulais améliorer mon jeu. C'était aussi simple que ça. Je voulais devenir meilleur. Il ne me semblait pas que je jouais assez bien, pas aussi bien que je le voulais. Alors j'ai arrêté de jouer en direct en public. J'ai arrêté d'enregistrer. Et c'est cela, je suppose, la fameuse histoire que les gens savent sur moi, vous savez The Bridge ".

En 1959, Sonny Rollins était TRES exigeant avec sa musique. Bien plus qu'aujourd'hui. A celui qui a beaucoup donné, il sera beaucoup pardonné. Ce que donne ici Sonny Rollins avec ses complices Henry Grimes et Pete La Roca, c'est tout simplement la quintessence du Hard Bop. Dans ce style et ce format du trio sans piano, c'est le sommet inégalé depuis. En mars 1959, Sonny Rollins est en tournée en Europe. La légende prétend qu'il a frappé Pete la Roca dans les coulisses de l'Olympia car il n'était pas satisfait de son jeu. Il faudrait demander à Sonny et Pete si c'est vrai. Ce qui est sûr, c'est que ce trio pousse le Be Bop dans ses derniers retranchements. Pour aller plus loin, il faudra changer de style ce que fait Miles Davis la même année avec John Coltrane en enregistrant " Kind of Blue ".

La tournée passe par la Suède (Stockholm), la Suisse (Zurich), les Pays Bas (Laren), l'Allemagne (Francfort) et la France (Aix en Provence). Cet album recueille tous les enregistrements disponibles de ce trio sur scène et à la radio (interview de la radio suédoise). Cela commence très fort avec la première version enregistrée en concert de Saint Thomas tiré de l'album " Saxophone Colossus ", véritable hymne international des fans de Sonny Rollins. Cf extrait audio au dessus de cet article.

 Ca se poursuit avec un " How high the moon "  (10mn46s) d'anthologie (CD 1, n°5) où l'interaction entre le contrebassiste et le batteur devrait faire pâlir d'envie bien des sections rythmiques actuelles. Le trio alterne les standards et les compositions de Rollins qui sont devenues des standards ( Oleo, Paul's Pal). Sur chaque instrument, vous avez un musicien de génie qui change la façon d'en jouer: Sonny Rollins au saxophone ténor, Henry Grimes à la contrebasse et Pete Sims dit La Roca à la batterie qui assure la transition entre Elvin Jones et Tony Williams sans que personne ne s'en aperçoive à l'époque et sans que son talent n'ait jamais été reconnu à sa juste valeur d'ailleurs. Sans frime, sans esbroufe, sans chichi, ces trois jeunes gens débordent du cadre, explosent les formats tout en restant solide, compacts, cohérents. Ce n'est pas du Free Jazz, c'est du Jazz libre. Henry Grimes assure une pulsation ultra précise, ultra rapide. Pete La Roca est sec, clair, net et précis. Sonny Rollins est bien le Boss du saxophone ténor. Chaque musicien compte pour deux au moins. A trois, ils produisent plus de musique et d'émotion que bien des quintettes et sextet. A l'évidence, le piano est inutile dans ce groupe tant chaque musicien prend de place. Son absence est donc logique.

Sonny Rollins ne s'interdisait pas de changer de formation en cours de route. Ici, il change de batteur, rencontrant les batteurs noirs américains installés en Europe. Joe Harris, ancien batteur de Dizzy Gillespie, vit en Suède. Et hop, une petite session pour la radio suédoise. Là, ça joue plus classiquement bebop. Kenny Clarke, le père de la batterie Be Bop, le batteur du grand orchestre de Dizzy Gillespie en 1948, le premier batteur du Modern Jazz Quartet, vit en France. Rollins joue en concert avec lui à Aix en Provence. Avec ces deux jeunes gens qui ont 15-20 ans de moins que lui, Kenny Clarke rajeunit. Dès son introduction de Woody'n'You (l'hommage de Dizzy Gillespie à Woody Herman) , l'auditeur sait que la musique sera brûlante comme de la lave en fusion. Elle l'est tout du long du concert: 3 morceaux pour 52mn22s au bout desquelles Sonny Rollins s'excuse auprès du public de ne pouvoir continuer en disant, en français: " Je suis fatigué ". On le serait à moins. Quant à moi, cette musique ne me fatigue jamais. Si j'ai dû subir de la mauvaise musique (" Il n'y a que deux sortes de musique: la bonne et la mauvaise " Duke Ellington), j'écoute le trio de Sonny Rollins en Europe en 1959 et je remercie les ingénieurs du son, les producteurs, les musiciens de pouvoir vivre ces moments en différé puisque je n'ai pu les vivre en direct.

Voici donc, vives lectrices, vivants lecteurs, le trio composé de Sonny Rollins (saxophone ténor), Henry Grimes (contrebasse), Pete La Roca (batterie), jouant à Laren, Pays Bas, le 7 mars 1959, " Weaver of dreams ". Si vous ne faites pas de beaux rêves avec cette musique, dommage pour vous.      

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Concours Driven Creativity à Londres: 5 000 euros à gagner pour un créateur

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Lectrices créatrices, lecteurs créateurs, tant de son que d'image, le message suivant est une réclame pour vous faire gagner de l'argent. Profitez en!

Le Concours Driven Creativity de G-Technology est maintenant ouvert aux musiciens, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Le gagnant toutes catégories recevra 5 000 € + le nouveau G-RAID avec Thunderbolt et les gagnants des différentes catégories auront leur œuvre exposée dans une galerie londonienne. Les participations au concours, qui sont GRATUITES, pourront être placées sur le site Internet de G-Technology.fr jusqu’au lundi 24 septembre 2012.

Ces participants devront expliquer ce qui a stimulé leur créativité et de quelle manière ils comptent utiliser la récompense afin de contribuer à leur prochain projet créatif.

Les participations seront jugées par un panel d’experts créatifs, notamment : le plus grand groupe underground londonien, Urban Nerds, le célèbre compositeur et ingénieur du son Joris de Man, le musicien lauréat d’un Grammy Kipper et la chanteuse / parolière islandaise Ólöf Arnalds.

Ce concours est approuvé par The Artists Bill of Rights.  

PS : Consultez la toute nouvelle page de G-ACADEMY.


 

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Harlem à Montmartre à voir en streaming sur ARTE TV jusqu'au 12 août 2012

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices Hot, lecteurs Swing, sachez que le documentaire " Harlem à Montmartre " (durée 1h21mn51s) est visible librement en streaming sur ARTE TV jusqu'au dimanche 12 août 2012.

Mêlant archives, témoignages de musiciens et d'historiens, interprétations de la musique d'hier par des musiciens d'aujourd'hui, ce documentaire retrace l'histoire du Jazz à Paris de 1918 à 1948. Il souligne la différence de traitement entre les Noirs venus d'Amérique et les Noirs venus d'Afrique dans une France coloniale (le deuxième empire terrestre après l'Angleterre lors de l'Exposition coloniale de 1931 au Bois de Vincennes) mais délivrée des invasions allemandes en 1918 et 1944 par des armées américaines où les Noirs dont des Jazzmen occupaient une place importante. Vous y découvrirez l'ambiance des clubs d'avant-guerre, l'ascension sociale de personnalités telles que Joséphine Baker, héroïne française médaillée par le General de Gaulle, Bricktop la patronne de boîte, Bullard le batteur devenu le premier pilote de chasse noir, patron de boite, espion au service de la France, le Paris de la " Lost Generation " de Fitzgerald et Hemingway, le travail de Charles Delaunay et Hugues Panassié pour faire reconnaître cette musique neuve et sortant des classifications traditionnelles en vigeur alors.

Certes le point de vue américain minore le rôle des minorités françaises comme les Gitans, les Italiens, les Juifs, les Arméniens, les Antillais, les Auvergnats, les Bretons et les interprétations de morceaux Swing par des musiciens d'aujourd'hui manquent de la flamme originale. Malgré ces faiblesses de détail, l'ensemble est hautement recommandable donnant une vision rafraîchissante et métissée d'une époque où Paris était réellement la capitale culturelle du monde occidental.

Après le dimanche 12 août, vous pourrez toujours voir ce film grâce au lien vidéo ci-dessous. Soyez swing, soyez swing, zazou, zazou, zazou, zazou, zazouze!

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Quelques facettes du Prism de Dave Holland en concert à Genève

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Dave Holland Prism.

Jazz Estival. 47e édition.

Genève. Cour de l'Hôtel de Ville.

Lundi 30 juillet 2012. 20h30.

 

Dave Holland: contrebasse, direction

Craig Taborn: piano, Fender Rhodes

Eric Harland: batterie

Kevin Eubanks: guitare électrique

Dave Holland

La photographie de Dave Holland  en concert à Genève est l'oeuvre du Persistant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

L'organisateur explique qu'en plus du cachet habituel, pour convaincre Dave Holland d'ajouter un concert à Genève à sa tournée européenne de l'été 2012, il a fallu ajouter trois caisses de Gameret, un vin du Valais. Manifestement, le stratagème a fonctionné. Le concert est prévu à 20h30 et commence à 20h40. Une précision et une organisation toute helvétique. Nous sommes dans la cour de l'hôtel de ville de Genève achevé en 1578, en plein air. Le ciel est bleu, il fait chaud et le vent est faible. Bref des conditions idéales pour écouter de la musique dans ce havre de calme au coeur de la vieille ville.

Dès l'attaque de la contrebasse, l'auditeur sait, au cas où il l'ignorerait encore, qu'il a affaire à un Maître. Guitare et batterie se mêlangent, le pianiste vient distiller quelques notes. C'est tout de suite magique. Ca ressemble à du Miles Davis de 1969, celui qui a lancé Dave Holland sur la grande scène dont il n'est jamais redescendu depuis. C'est hypnotique comme Bitches Brew. Cf.le lien audio de cet article. Quelle ligne de basse! Bien des musiciens se damneraient pour l'obtenir. C'est super précis, en place, fin et puissant. Bref, c'est Hénaurme! Ce qui émane de Dave Holland, outre la maîtrise de son instrument et de son groupe, c'est la bonté. Cette musique est curative. Music is the healing force of the universe comme disait Albert Ayler. En solo, comme  Ron Carter, Henri Texier, autres maîtres de la contrebasse, Dave Holland nous raconte de très belles histoires. Le groupe monte en puissance pour lancer le guitariste. Ca chauffe du feu de Zeus! Ca devient très funky. Je ne serais pas étonné que ce guitariste ait écouté Georges Benson et  Prince. Les murs de l'hôtel de ville de Genève tiennent le choc. Nous aussi, ma foi. 20mn pour le premier morceau. Ils sont chauds. Dave Holland explique que c'est le dernier concert de la tournée ce soir et s'excuse d'avance de jouer beaucoup de musique avant de partir se reposer. S'ils continuent comme ça, ils sont tout excusés. C'était " A New Day " (Dave Holland). La promesse de l'aube se trouvait bien dans cette musique.

" Evolution " (Kevin Eubanks). Ca commence conceptuel par différents bruitages des musiciens mais de façon mélodieuse et coordonnée. C'est de l'improvisation, pas du désordre. Nuance. Cela s'ordonne autour de la contrebasse, point d'ancrage. Quelle pulsation! Directement en résonance des tympans au coeur. Ca devient subtilement et puissamment funky. Cordes pincées et grattées à la guitare. Si Prince achetait cette musique, il pourrait en faire une sacrée chanson. Pour que ce soit encore plus funky, Carig Taborn est passé au Fender Rhodes. Ca marche. Malheureusement, nous sommes tous assis sagement et il n'y a même pas de place pour danser devant la scène. Quel dommage! Ca devient plus rock pour le final. Sauf que ce n'est pas le final mais l'occasion de repartir sur un autre thème. Non seulement Kevin Eubanks fait corps avec sa guitare mais, en plus, il nous incorpore dedans. Ils jouent avec une puissance contrôlée qui nous envoûte. Un dernier roulement de tambour et il ne nous reste plus qu'à applaudir quasi groggy. 

" The colour of ours " (Kevin Eubanks). Je ne garantis pas le titre. Est ce un hommage à la négritude? " Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il saute sur sa proie et il la mange " (Wole Soyinka). Le batteur commence à faire rouler ses balais sur les tambours. Son sombre de la guitare. Une mamie s'en va. Cela libère une place assise pour ceux qui écoutent debout. Merci à elle. C'est une ballade. Retour au piano pour Craig Taborn. C'est joli mais un peu trop gentil, mielleux à mon goût. Techniquement c'est impeccable mais, émotionnellement, c'est trop poli pour être honnête. Si poli que cela devient lisse et insignifiant. Heureusement, c'était moins long que les deux précédents morceaux. 10mn au lieu de 20 chacun. 10mn qui m'ont paru plus longues que les 40 précédentes. Une nouvelle preuve de la validité de la théorie de la relativité générale, découverte en Suisse d'ailleurs. 

Dave Holland commence un solo. Des rustres s'en vont. Pour fuir un solo de Dave Holland, il faut être un rustre. Comme Charles Mingus, il sait faire sonner sa contrebasse comme des grandes orgues mais sans l'aspect révolté, militant. Je ne dirai pas, comme feu Thierry Roland, " Après ça, on peut mourir! ", parce que la mort me privera de la musique de Dave Holland entre autres plaisirs de la vie. Le groupe est reparti, dense, énergique, funky. Ca, c'est bon. Le piano fait des vagues puissantes. Un signe du pianiste et ça repart à fond les manettes pour rebondir l'instant d'après sur un thème plus souple mais toujours puissant. Le guitariste est parti en flèche, très vite, très haut, très fort, poussé par la rythmique. Logique, en ce moment, à Londres, ce sont les Jeux Olympiques. Il y a une vibration, une lame de fond poussée par ce quartette qui nous emporte. Même si ça attaque fort et ferme, ce n'est jamais violent. Ils s'amusent bien et nous avec eux. Un peu de finger tapping sur la guitare pour rendre la musique encore plus funky. La preuve que ça marche, c'est que je bats la mesure en claquant ma langue dans ma bouche, fait rarissime dans un concert de Jazz. C'était " Spirals " (Craig Taborn). En effet, ça tournait.

" The empty chair " (Dave Holland). Voir la vidéo qui illustre cette chronique. Dave Holland commence, bien grave, bien centré, relayé par quelques vibrations de cymbales puis de guitare. Ca gémit, vibre, viril et sensuel en diable. Les projecteurs se sont allumés au dessus de la scène. Les étoiles devraient les rejoindre. De tels artistes méritent le salut du Grand chef éclairagiste. Si la chaise était vide, ils la remplissent avec grâce, mesure, élégance. Ca se passe entre le contrebassiste et le guitariste. Pianiste et batteur savourent comme nous. Les étoiles sont en train de rater ça. Elles ont tort. C'est une sorte de Blues. En Europe, seuls les Anglais savent jouer le Blues. Dave Holland est Anglais. C'est pour cela que Miles Davis l'a choisi pour remplacer Ron Carter et non pas Eddie Gomez. Une claque des baguettes sur la batterie et le groupe est parti. Craig Taborn s'est mis au Fender Rhodes. Il est 22h à ma montre mais à l'ambiance, il est au moins 2h du matin. C'est un  Blues qui crache le feu, qui expulse les mauvais esprits. Ca fait du bien par où ça passe. 

Retour au piano avec Craig Taborn qui détourne " O when the saints " en ballade. Juste un instant avant de partir vers autre chose. Une ballade a priori. Solo de piano à la Keith Jarrett, même visuellement. Il a l'air de vouloir entrer dans le piano, s'y incorporer au lieu de le maîtriser, devenir un prolongement du piano et non pas faire du piano un prolongement de soi comme  Martial Solal par exemple. Après ce long, très long, trop long solo, le groupe part en ballade avec le batteur aux maillets. Quelques douces griffures de guitare. Malgré la pulsation magique de Dave Holland, c'est sirupeux tout de même. C'était " Breeze " d'Eric Harland. A mon goût, ça manquait de souffle et de fraîcheur.

" The watcher " (Kevin Eubanks). Ca démarre bien funky entre guitare et batterie. Craig Taborn revient au Fender Rhodes. Pulsation rapide, précise de la contrebasse. Humm, que ça groove bien! Le guitariste retient, relâche. Ils nous manipulent pour notre plus grand plaisir. Quel bon vrombissement! Ca déménage sérieusement. Bel envol. Craig Taborn est sérieux au Fender Rhodes. Il n'a pas le grain de folie créative qu'avaient Herbie Hancock, Chick Corea, Jozef Zawinul, Keith Jarrett quand ils jouaient avec Miles Davis en 1969-70. Il manque du sens de la démesure. Chaque membre du quartette est auteur, compositeur, interprète sous l'autorité sage et souriante de Dave Holland, vrai démocrate et First Lord of the Bass. 

Le concert s'est fini avec un public en extase, avec un rappel que je n'ai pas suivi jusqu'au bout car j'avais de la route à faire pour rentrer au domicile estival, une heure matinale pour me lever le lendemain afin d'aller marcher en montagne (sur France, comme disent les Suisses). Pour reprendre une autre expression suisse, malgré quelques rares ballades sirupeuses, j'ai été déçu en bien par ce concert du quartette électrique Prism de Dave Holland. Tout de bon! 

Ci-dessous au festival de Jazz de Garana (Roumanie), le samedi 14 juillet 2012, le Quartette électrique Prism de Dave Holland joue " The empty chair ". Le film est d'un amateur. Pas la musique. A écouter ou à danser selon votre bon plaisir, lectrices ailées, lecteurs aériens.

 

 


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