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628 résultats pour “Jean Cocteau

Le Jazz se danse à l'Ouest

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Jazz à l'Ouest. 20e édition. Carré Sévigné. Cesson Sévigné.

Soirée Jazz and Dance floor. Dimanche 8 novembre 2009. 17h.

Compagnie Calabash
: danse
Association Open Swing: danse
Eric Le Lann: trompette
Pierrick Pédron: saxophone alto
Philippe Soirat: batterie
Mathias Allamane: contrebasse
Laurent Courthaliac: piano
Alain Jean Marie: piano
Barry Harris: piano
Tigran Hamasyan: piano

La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre du Swinguant Juan Carlos Hernandez.

Le principe de la soirée était simple. Initier le public au Jazz par la danse. Des danseurs professionnels étaient là pour démontrer d'abord puis guider les spectateurs. Une vision démocratique de la musique portée par la ville de Cesson Sévigné et le festival Jazz à l'Ouest parfaitement réussie. Une grande piste de danse en bois avait été dégagée devant la scène. L'horaire convenait parfaitement aux familles. Sur la piste, une centaine de danseurs de moins de 7 ans à pas loin de 77 ans.

Les 4 pianistes se sont succédés au piano. Puisque nous étions en Bretagne, les deux complices Costarmoricains Eric Le Lann et Pierrick Pédron se retrouvaient pour notre plus grand plaisir. Chapeau bas à Mathias Allamane et Philippe Soirat fidèles au poste tant pour les musiciens que pour les danseurs à partir de 17h. A 20h45, quand je suis parti, ils enchainaient avec le 4e pianiste de la soirée, Tigran Hamasyan.

Pour lancer l'ambiance, la rythmique avec Alain Jean Marie. Des danseurs professionnels se lancent. Alain Jean Marie a toujours l'art, sur un thème banal, d'un tour de main, de créer de la grâce, de la fraîcheur, de l'imprévu, du neuf. Sur deux grands écrans placés à droite et à gauche de la scène passent des images muettes de shows des années 1930- 1940 comme Cab Calloway chantant et dansant " Minnie the moocher " ( " She was a real hoochie coocher "). Sur la piste, la sauce prend, les amateurs se mèlent aux professionnels. Pour les enfants, c'est une excellente initiation au Jazz, ludique et festive. Sur scène, les standards tournent. Par exemple, " I've got You under my skin " en tempo rapide.

Les spectateurs sont invités sur la piste pour apprendre à danser.  Les membres de l'association Open Swing sont là pour guider leurs pas.  Laurent Courthaliac s'installe au piano. Pierrick Pédron monte sur la scène. Un morceau lent pour commencer avec de la walking bass.Ca joue sur du velours et ça marche. Jeunes et vieux, hommes et femmes, professionnels et amateurs, tout le monde danse. A l'écran, Louis Armstrong avec Bill " Bojangles " Robinson, danseur de génie, le Maître de Fred Astaire, moins connu parce que Noir. Comme Chuck Berry par rapport à Elvis Presley dans le domaine du Rock'n Roll. Le tempo accélère et Pierrick se permet des audaces parkériennes.  L'ambiance be bop s'installe. Cela devient plus rapide, plus difficile rythmiquement. Moins de gens dansent. A l'écran, les danseurs du Cotton Club devant Duke Ellington et son orchestre. La classe. La rythmique, seule, enchaîne sur un morceau swing. Les danseurs amateurs se découragent, à part les enfants évidemment.

Démonstration de lindy hop par deux couples de danseurs professionnels. Retour d'Alain Jean Marie au piano et arrivée d'Eric Le Lann sur scène. Ils jouent un Blues de Monk, Blue Monk. Ca joue tranquille, en souplesse. Le Lann se régale sur Monk. Il est à l'aise, swing et griffes dehors. Sur la piste, joli changement de partenaires dans le mouvement. Sur l'écran, Bill Bojangles Robinson danse sur Fats Waller, pianiste swing par excellence. Leçon de claquettes et de prestance.

Thème plus rapide, plus swing. Un petit garçon de 3 ans traverse la piste en dansant. Il est pris par la musique. Les danseurs sont élégants mais ça manque de porté, de sportivité. A l'écran, Cab Calloway chante et danse " The Hi de Ho Man " (That's me!).

PAUSE

Après avoir bu un verre, mangé une galette saucisse (spécialité rennaise) ou une crêpe (spécialité bretonne), le public est d'attaque pour le deuxième cours de danse. Un présentateur joue les maîtres de cérémonie (MC) annonce les musiciens, les morceaux, invite les gens à danser, à inviter sur la piste leur voisin, leur voisine. Bon esprit. Laurent Courthaliac en trio sur scène. Ils sont rejoints par un couple de danseurs professionnels qui montre le pas de charleston. Sur la piste, les spectateurs, devenus acteurs du spectacle, suivent attentifs. Le trio joue relax marquant bien le tempo pour faciliter l'apprentissage. Nouvelle démonstration de pas sans musique.Un rythme plus rapide est annoncé. Cela fait peur à certains mais ils y sont, ils y vont. Pierrick Pédron et Eric Le Lann montent ensemble sur la scène.Ca joue swing, un peu plus rapide, mais pas trop. Les danseurs sont lancés, amateurs et professionnels mélangés. Je ne danse pas, restant dans ma position de spectateur engagé comme Raymond Aron. Avec le be bop sur tempo rapide, seuls les professionnels peuvent suivre sur la piste. Encore un standard du bebop. Une ballade. Sur scène, des échos de Bird et Miles reviennent en écoutant Eric et Pierrick. La piste se repeuple.

Démonstration de free dancing par deux danseurs de la compagnie Calabash. Les souffleurs s'en vont. La rythmque se lance sur un rythme be bop. C'est de la danse contemporaine avec deux danseurs en parallèle: un homme et une femme. Portés, glissés, rapprochement, éloignement.

Le public revient sur la piste pour danser le charleston. Les souffleurs sont revenus sur scène. Un standard sur tempo medium. Il y a moins de danseurs mais ils sont toujours aussi motivés.

Un trio de claquettistes monte sur scène pour remplacer les souffleurs. Deux danseuses et un danseur ajoutent des percussions à la musique. Ce ne sont ni Bojangles ni les Nicholas Brothers mais c'est bien agréable.

Barry Harris, 80 ans, ancien pianiste de Coleman Hawkins (entre autres) prend le piano en mains. Cet homme est le Professor Be Bop par excellence. Il entame Satin Doll (Duke Ellington) comme il se doit, tout en douceur. Le batteur est aux balais. Le batteur est aux balais. C'est ellingtonien en diable: léger, suave, swinguant, sensuel. Peu de gens osent danser. L'instant de grâce est tel que les danseurs préfèrent redevenir auditeurs. Ca swingue sur un nuage de douceur. Il y a du savoir faire, du savoir être et du savoir vivre dans cette musique. Barry Harris invite les danseurs à le rejoindre sur Tea for Two. ll nous explique que les danseurs de claquettes à New York connaissaient Charlie Parker parce que cela leur apprenait l'art de la syncope. Tempo medium. Quelques danseurs osent se lancer. Le morceau est filé, sussuré, caressé. Le trio fait des stops and go pour permettre aux danseurs de se faire entendre avec leurs pieds.

Round about midnight. Barry Harris nous explique que, pour une ballade, il faut serrer son/sa partenaire de près. Le drame des danses modernes c'est que vous êtes à un bout de la salle et votre partenaire à l'autre. Ca ne marche pas pour une ballade! Eric Le Lann les rejoint sur scène. Son nocturne, voilé, déchirant, parfait pour Round Midnight. Sur l'écran, les Nicholas Brothers se déchaînent avec l'orchestre de Cab Calloway sur " Stormy Weather "  (leur prestation sur cette chanson fut qualifiée de numéro de danse absolu par Fred Astaire). Pendant ce temps, sur la piste, les couples de danseurs, suivant les consignes du pianiste, s'enlacent.  Pierrick Pédron remonte sur scène pour un morceau au tempo plus rapide. Un standard. Eric et Rick collent ensemble comme le riz avec le lait. Il ne manque plus que Rick (Margitza) pour ajouter un parfum supplémentaire, celui du saxophone ténor. Un swing tranquille. Quelques danseurs infatiguables occupent la piste. Sur scène, à la trompette, Eric Le Lann. Sur l'écran, à la trompette, Roy Elridge, dans le fameux dernier show télévisé de Billie Holiday en 1959. Eric ne joue pas des note suraigues comme Roy. Il joue plus voilé, plus brumeux, plus breton en fait.

Il est 20h45. Les souffleurs s'en vont et Tigran Hamasyan prend possession du piano.  Bien que je sois un fan invertébré de ce jeune génie venu d'Arménie, je quitte ce concert car je suis attendu pour dîner ce dimanche soir à Cesson Sévigné.

Magnifique soirée musicale, festive, ludique, chorégraphique et démocratique. Merci encore à Jazz à l'Ouest et à la ville de Cesson Sévigné pour l'avoir organisée.




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Antoine Herzog chante l'amour dans la Loge

Publié le par Guillaume Lagrée

Antoine Herzog en quintette.

Paris. La Loge. Dimanche 28 mars 2010. 19h

 

Antoine Herzog: chant

Rose Kroner: chant

Nicola Sergio: claviers

Pierre Jean Fasan: guitare basse électrique

Ariel Tessier: batterie

 

Plus d'un an après, me voici de nouveau à un concert d'Antoine Herzog, jeune auteur/compositeur/interprète français pour apprécier ses progrès. Le groupe s'est étoffé. Au fidèle Nicola Sergio sont venus s'ajouter un bassiste et un batteur. La chanteuse a changé.

 

La première chanson porte sur l'amitié, la famille. Le thème n'est pas fréquent et l'hommage ne sent pas l'épreuve imposée.

 

Suit une chanson d'amour, une ballade qui appelle à suivre son instinct. C'est naïf, pas idiot quoique le conseil puisse s'avérer dangereux à suivre...

 

" Beau salaud " est une chanson qui envisage la relation amoureuse des deux côtés homme/femme. Ce n'est pas bête du tout, délicieusement ironique. C'est dans la lignée de Serge Gainsbourg, dans l'esprit pas dans la singerie comme certaines vedettes actuelles.

 

" Chanson pour un connard " est une chanson sur les moutons, les bénis oui oui. L'esprit de Brassens souffle encore sur la chanson française. Bonne nouvelle.

 

Même sur des claviers électriques, en accompagnant un chanteur, Nicola Sergio reste un pianiste de Jazz. Il sera d'ailleurs sur la scène du Sunside à Paris le mercredi 5 mai 2010 pour défendre son nouvel album. Un nouveau pianiste italien de Jazz à découvrir, recommandé par Giovanni Mirabassi en personne. A suivre donc.

 

" Les mystères de l'espace " sont liés aux souvenirs de rencontres au hasard d'un voyage au Brésil. Belle chanson. La rythmique groove somptueusement.

 

" Jamais je ne t'ai dit je t'aime " est une belle chanson d'amour comme son titre l'indique. Je ne comprends pas pourquoi cette chanson n'est pas encore un tube. Faute de soutien médiatique je suppose. Peut-être faudrai-il qu'une star(lette) la reprenne pour la faire connaître.

 

La chanson suivante porte sur les nuages. Nicola Sergio nous régale mais je préfère écouter Django Reinhardt.

 

La chronique s'arrête avec mon carnet de notes. Antoine Herzog a progressé. Le duo avec la chanteuse est original car il sort du jeu habituel de séduction. Quant aux thématiques, être capable à la fois d'écrire des chansons d'amour romantiques et cyniques, c'est le signe d'un indéniable talent. Je continue de parier sur l'avenir d'Antoine Herzog tant que le Ciel ne lui tombe pas sur la tête.

 


 

 

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Christophe Marguet Quartet Résistance Poétique " Buscando la luz "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Christophe Marguet Quartet Résistance Poétique

" Buscando la luz "

 

Album Le Chant du Monde. Distribution Harmonia Mundi.

Sortie le jeudi 22 avril 2010. Concert le vendredi 30 avril 2010 au Triton, Les Lilas (métro Mairie des Lilas).

 

Christophe-Marguet.jpg

 

Christophe Marguet: batterie, compositions

Mauro Gargano: contrebasse

Bruno Angelini: piano

Sébastien Texier: saxophone alto, clarinette, clarinette alto

 

La photographie de Christophe Marguet est l'oeuvre du Percutant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Par rapport au concert auquel j'avais assisté, le saxophoniste a changé. Sébastien Texier a remplacé Jean Charles Richard. Comme ils ne jouent pas des mêmes instruments, cela change la couleur mais pas la nature de ce quartet poétique et résistant. Cette musique est écrite, élégante, symbiotique. La descendance d'Henri Texier est bien assurée dans le Jazz français. D'ailleurs, son fils Sébastien fait partie de cette aventure.

 

Comme avec Thierry Péala et Giovanni Falzone, un pianiste évident et essentiel se trouve ici, Monsieur Bruno Angelini. Sa vigueur, d'inspiration solalienne, s'exprime dès le deuxième morceau, Christophe Marguet, le batteur leader, est un Maître des couleurs. Avec Mauro Gargano à la contrebasse, la sauce est bien liée et bien relevée.

 

Ce n'est pas un hasard si Daniel Humair, le plus grand batteur européen depuis plus de 50 ans, est aussi peintre. Pétrir les tambours avec les balais c'est un geste de peintre. Que de couleurs sortent des fûts de cette batterie (cf morceau n°3).L'esprit klezmer ressort parfois dans le jeu de clarinette (morceau n°6).

 

Par rapport au concert que j'avais entendu, cette musique m'a paru moins audacieuse, moins lumineuse mais néanmoins riche de promesses. Le quartet de Christophe Marguet cherche encore la lumière (Buscando la luz). A partir de cet album, suivons l'avancement de leur recherche dans leur prochain concert. Rendez- vous au Triton le vendredi 30 avril 2010 pour les Parisiens et les Dyonisiens.

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Cordes Avides " Moon Blues "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Cordes Avides.

" Moon Blues "

Un album du label Hybrid Music

 

Cordes Avides est composé de

 

Sébastien Guillaume: violon

Frédéric Eymard: violon alto

Jean Wellers: contrebasse

 

Invité

Didier Lockwood: violon (n°9)

 

La famille des violons s'est évadée de l'orchestre symphonique pour aller musarder du côté du Jazz. Seul le violoncelle manque à l'appel.Après Frédéric Eymard, superbe accompagnateur du superbe quintet acoustique d'Olivier Calmel , voici Frédéric Eymard, leader démocratique d'un trio à cordes avides. Il a composé 9 morceaux sur les 12 que compte cet album.

 

Bel hommage à Charles Mingus pour le premier morceau. Mingus devenu contrebassiste de Jazz parce que violoncelliste classique pour un homme de couleur, dans les années 1940, aux Etats Unis d'Amérique, ce n'était pas possible.

 

Le Swing est superbe, léger, aérien sans rien de manouche. C'est moderne et c'est frais. C'est raffiné mais ça ne sent pas l'exercice de style. L'instrumentation est originale, la composition et l'interprétation pourraient l'être plus encore vu les capacités de ces trois violoneux Ne boudons pas notre plaisir. Il y a parfois même ce sentiment d'urgence, de nécessité vitale propre au grand style (cf n°2).

 

La musique est sans tambour ni trompette, sans piano, sans cuivres, sans guitare mais elle est présente du début à la fin de l'album. Les violons peuvent aussi servir de mandoline, de percussions (cf n°4).

 

Les deux bases fondamentales du Jazz, ce sont le Swing et le Blues. Il y a un Blues, le troisième morceau, qui donne son titre à l'album. Il y a surtout du Swing. Cette musique en regorge pour notre plus grand plaisir.

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A Paris en mai fais ce qu'il te plaît

Publié le par Guillaume Lagrée

A tous présents et à venir, salut.

 

Voici quelques recommandations de concerts pour le joli mois de mai 2010 à Paris. Le piano est en vedette.

Sans oublier un des derniers Géants du Jazz de passage à Paris pour fêter ses 85 ans, Mr Roy Haynes on drums.

 

Ce choix est totalement subjectif, personnel et arbitraire évidemment.

 

 

Marc Copland

 

La photographie de Marc Copland est l'oeuvre du Sophistiqué Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

 

Dimanche 2 mai 2010, 21h , au Sunside, le Trio Corrente: la fine fleur du Jazz de Sao Paulo, Brésil. Je ne connais pas mais des Jazzmen Brésiliens, par définition, c'est intéressant.

 

Lundi 3 mai 2010, 21h, au Sunside, le Maître Marc Copland reprend possession du piano en trio avec contrebasse et batterie. Cette musique fait chanter le silence.

 

Mercredi 5 mai 2010, 21h, au Studio de l'Ermitage, l'Enchanteuse Claudia Solal nous dévoilera quelques uns de ses tours de magie sonores en compagnie de son Spoonbox afin de fêter la sortie de son nouvel album " Room Service ".

 

Jeudi 13 mai 2010 à 21 au Sunside, Alain Jean Marie, pianiste immense et discret, poursuivra son exploration de ses racines guadeloupéennes avec un programme Jazz et Biguine qui va bien au delà du folklore et du souvenir de Cole Porter (" Begin the Biguine "). Pour la première fois, en plus du batteur, un percusionniste guadeloupéen s'ajoutera au groupe.

 

Lundi 17 mai 2010 à 21h au Sunside, le pianiste américain Dred Scott débarquera en trio. Son énergie, son humour, son imagination rappellent Martial Solal. C'est dire s'il est à découvrir.

 

Mardi 18 mai 2010 à 21h au Sunside, Dan Tepfer, jeune pianiste franco-américain, merveilleux complice de Lee Konitz, sera en concert avec les frères Moutin (François : contrebasse, Louis: batterie) qu'on ne présente plus (ils ont même une BD Jazz en leur honneur).

 

A tout seigneur tout honneur, une des dernières légendes vivantes du Jazz, Mr Roy Haynes, batteur, fêtera ses 85 ans en concert au Duc des Lombards le jeudi 13 et le vendredi 14 mai 2010 ( concerts à 20h et 22h).

 

Pour finir, un souvenir de Paris au mois de mai 1968 avec Claude Nougaro chantant " Paris Mai ". Eddy Louiss à l'orgue Hammond, Daniel Humair à la batterie lancent des pavés de la scène à la Seine.

 

 

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La Fée Claudia Solal enchante l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Claudia Solal & Spoonbox. Room Service .

Paris. Studio de l'Ermitage. Mercredi 5 mai 2010. 21h.

 

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La photographie de Joe Quitzke est l'oeuvre du Percutant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Claudia Solal: voix

Jean Charles Richard: saxophones soprano, baryton

Benjamin Moussay: piano, claviers

Joe Quitzke: batterie

 

Ca commence dans le beau bizarre. Le son grave, chuintant du baryton se mêle au fluide des claviers. Ca plane déjà. Le chant de Claudia est sensuel et impérieux. Jean Charles Richard passe à l'aigu du soprano pour ajouter du piquant à la sauce. Joe Quitzke soutient, à l'écoute, tout en puissance contenue.

 

Enchaînement direct sur une autre ambiance plus agressive, plus dansante. " Suffer me to kiss thy mouth ", comment résister à un tel ordre chanté par la fée Claudia Solal? C'était l'histoire de Salomé par Oscar Wilde.

 

Benjamin Moussay s'est remis au piano entre cordes et touches. Cela ressemble à l'ordre de l'album: premier puis deuxième morceau. Le piano sonne à la fois comme une grande guitare et un piano. c'est magique. Duo avec la voix comme pour le précédent album de Claudia "  Porridge days ". C'est enivrant comme l'odeur d'un sous bois en automne après la pluie.

 

Le groupe repart. Vif échange piano/voix/soprano. Sur un cri de Claudia, Joe Quitzke s'ajoute. Bruits de trafic automobile en ville. Une sorte de course poursuite musicale s'engage. Claudia est censée marcher, selon les paroles de la chanson, mais ça sonne plutôt comme une course folle. Batterie et baryton percutent. Les claviers gronent. La voix de Claudia s'envole au dessus de cette masse organique en fusion.

 

Les bruits s'arrêtent. Le piano pose le silence. Claudia étire le temps. Joe Quitzke balaie doucement ses tambours. Son immense du saxophone baryton grand comme la Mer sous le vent. La voix de Claudia bondit sur les vagues souple, vive, légère, colorée comme un saumon. David Liebman lui même considère Jean Charles Richard comme une pointure. C'est son avis et je le partage.Une petite fille de 3 ans crie " Bravo! " à la fin du morceau. C'était " Blocks " (JC Richard) puis " Sound Scape " (B. Moussay).

 

" Double rabbit ". Il ne s'agit pas d'un lapin mais d'un hôtel. Plein de petits bruits bizarres pour commencer. Benjamin Moussay installe des boucles de dance floor déjanté. La batterie remplit les creux des boucles rythmiques des claviers. Ca repart en swing années 30 survitaminé. JC Richard arrive à faire de l'aigu avec le baryton. Retour à l'électro. Joe Quitzke prend un jeu funky. Tchik Pam! L'instant d'après, virage brutal vers le Swing. JC Richard est passé au soprano. Cela s'agite comme des arbres sous l'orage. Le séjour dans cet hôtel n'est pas de tout repos.

 

" The winter of our discontent ". Les anglophones raffinés auront remarqué que ce titre fait allusion au monologue introductif du  " Richard III " de William Shakespeare. Benjamin Moussay commence avec des cloches, des corbeaux et du vent. Shakespearien en diable. Les notes aigues du piano coulent sur le souffle chaud, grave du baryon. Joe touille aux balais. Ca balance comme dans un beau navire à voile. Duo piano/saxophone baryton de très haut vol. De nombreux musiciens plus célèbres et mieux payés peuvent aller se rhabiller face à Benjamin Moussay et Jean Charles Richard. Solo de batterie aux maillets. Les tambours roulent, crachent leuts ténébreux mystères. Retour du piano puis du chant. Le quartet repart en bloc. Ca dégage les bronches. Belle musique de films de vampires rock'n roll. Tout se calme pour un duo piano/voix venu d'un autre monde. Retour au thème originel par le baryton. Après les chemins de traverse sous l'orage, retour à la grand route au soleil. Claudia et Benjamin jouent ensemble depuis 2003 Le groupe Spoonbox s'est formé en 2006. Ils se sont rodés avant d'enregistrer. Ce soir, après avoir déposé le fruit de leurs travaux dans un album, le groupe prend un nouveau départ.

 

" Tara's room ". C'est la rencontre imaginaire entre un personnage de livre pour enfants de Maurice Sedank  et l'Ophélie de Shakespeare.Il y a un côté " Little Nemo in Slumberland " dans les chansons de Claudia Solal. Un monde imaginaire, enchanté par une femme qui a su ne pas perdre l'imaginaire et l'émerveillement enfantin.

 

Claudia reprend son livre de poèmes d'Emily Dickinson. Elle le lit accompagnée par les musiciens qui improvisent. Enfin, elle lit. Pas comme une institutrice. Elle improvise une lecture plutôt. Claviers et batterie s'amusent. Claudia chante l'enfant folle. Solo de baryton qui va, court, vole et nous enchante. Ca part sur un swing superbe. Piano, batterie, sax baryton envoient la fusée Claudia Solal chatouiller les étoiles. Tout s'apaise pour un solo de piano impressionniste. La voix le rejoint dans un souffle. JC Richard arrive même à sortir un son velouté d'un soprano. Cet homme est un magicien sonore. Peut-être tenons nous là le digne descendant de Jimmy Giuffre.

 

Après le jeu avec le silence, le jeu avec les bruits. Il se passe tellement de choses que ce n'est pas racontable. Ils s'amusent comme des grands enfants, pleins de fantaisie.  " I am a very lucky girl. I can invent things. " Cela résume bien le jeu et l'art de Mademoiselle Claudia Solal. C'était " Jelly Bird Pie ".

 

Un morceau qui ne figure pas sur l'album: " Throwing Party ". Duo vif léger, léger, printanier entre piano et soprano. La batterie scintille derrière. Effectivement, des objets volent dans tous les sens. Jolis bruitages électroniques de DJ Benji. La voix de Claudia chante une belle mélodie sur cet univers étrange et nocturne.

 

Solo de piano. Ca ressemble à du Jazz mais pas au sens classique du terme. Quoique... Une nouvelle histoire de lapin, de terrier cette fois. " In my rabbit's home ". Duo piano/voix enchanteur. Duo piano/soprano maintenant. Ca s'appelle jouer sur du velours. Retour au duo ludique piano/voix.

 

" Room Service " le titre album.Son aigu du soprano. Les claviers grondent. la batterie menace. La voix domine. Claudia Solal applique la devise des Lyonnaises ce soir: " Soie naturelle et rayonne ". La musique s'enflamme. Il ne reste pas grand chose de cet hôtel.

 

RAPPEL

 

" Porridge days ", titre éponyme du précédent album de Claudia Solal en duo avec Benjamin Moussay. Cette fois, c'est joué à 4. JC Richard ajoute la délicate aigreur du saxophone soprano, Joe Quitzke le scintillement de sa batterie. Ca sonne beaucoup plus brutal qu'en duo. C'est un autre genre de beauté. Ca décolle sévère.

 

Quelle est celle qui paraît comme l'aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil et redoutable comme une armée sous les bannières? Ce soir, à l'Ermitage, c'était Claudia Solal.

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Elise Caron Lucas Gillet " A thin sea of flesh " Dylan Thomas Poems

Publié le par Guillaume Lagrée

ELISE CARON

LUCAS GILLET

" A THIN SEA OF FLESH " .DYLAN THOMAS POEMS.

Le Chant du Monde. 2009.

Elise Caron: chant

Lucas Gillet: claviers, compositions

Jean Gillet: basses, batteries, guitares

+ divers invités précisés dans l'album

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La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Fameux Juan Carlos HERNANDEZ.

Le renouveau de la Pop anglaise viendrait-il des Françaises? La question mérite d'être posée. Foin des minauderies mielleuses des minettes mièvres qui peuplent les boites à images et à sons! Avec Claudia Solal et Sophia Domancich, voici que paraît comme l'aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil et redoutable comme une armée sous les bannières, la Grande Elise Caron.

Les poèmes du Gallois Dylan Thomas sont pour moi aussi incompréhensibles en anglais que le sont ceux de Paul Valéry et Stéphane Mallarmé en français. Peu importe. Ici ce n'est pas le sens qui compte mais les sons et l'essence. La musique composée par Lucas Gillet mêle habilement les sons électriques et éclectiques de la Pop anglaise, le Swing hérité du Jazz et un souci de clarté, de lisibilité très français. Ni cuivres, ni vents. Des claviers, les cordes des guitares et des basses, des peaux et des cymbales et la voix envoûtante, enivrante d'Elise Caron. C'est tout et c'est beaucoup. C'est bien plus qu'il n'en faut pour nous rendre heureux. Mes chansons préférées sont " Foster the light " (n°4), " And death shall have no dominion " (n°6). Rien ne vous empêche d'en aimer d'autres tant cet album bref et dense déborde de trésors.

Tant que cette musique sera écoutée et aimée, " And death shall have no dominion "...

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Pour ceux qui détestent le Jazz

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Certains musiciens détestent le Jazz par principe et par méthode. Ils abhorrent la permanence du beat, exècrent le lien avec la danse, abominent la répétition du schéma thème/solo/thème. C'est le cas d'Olivier Messiaen et Pierre Boulez par exemple.

 

D'autres individus, beaucoup moins respectables, détestent le Jazz par racisme et antisémitisme, bref par bêtise. " Le raciste se trompe de colère " (Léopold Sedar Senghor).

 

Grâce au " Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement " de Guy Bechtel et Jean Claude Carrière ( Bouquins, Robert Laffont, Paris, 1991, 820 p), voici un florilège de citations bêtes et méchantes sur le Jazz. Attention, c'est du lourd!

 

" Le jazz est cyniquement l'orchestre des brutes au pouce non opposable et aux pieds encore préhensifs, dans la forêt de Vaudou. Il est tout excès et par là, plus que monotone: le singe est livré à lui-même, sans moeurs, sans discipline, tombé dans tous les taillis de l'instinct, montrant sa viande à nu, dans tous ses bonds, et son coeur, qui est une viande plus obscène encore. Ces esclaves doivent être soumis, ou il n'est plus de maître. "

Revue musicale, Paris, 1920.

 

" Selon le docteur J.T Stevens, le goitre serait une des maladies que notre âge de la radio semblerait développer particulièrement. Les glandes endocrines fonctionnent en effet en collaboration étroite avec le système nerveux, et les épreuves que nous faisons subir à celui-ci affectent nos secrétions internes et, par là, tout l'équilibre de notre organisme. Le Dr Stevens va jusqu'à affirmer que, si la durée moyenne de la vie humaine est si basse, la faute en est surtout à l'hyperthyroÏdie qui détermine toutes sortes de maladies du coeur. Le jazz aurait produit une génération de malades qui s'ignorent ( Deutsche Wochenschrift) "

Les Primaires, janvier à juin 1937, p.322.

 

" Crépuscule du Jazz. Astre insolite surgi de l'occident avec la précision d'un magistral coup d'envoi, il  a éclairé la mêlée d'après-guerre de sa flamme dure et clignotante... Les années ont passé et l'on s'aperçoit aujourd'hui que l'incursion du jazz dans le domaine de l'art n'y a pas laissé de traces bien profondes. "

 Albert Gravier, Les Primaires, mai 1931.

 

 

" Alors que la musique de jazz proprement dite peut se recommander de ses origines nègres, l'apparition du swing est consécutive à la prédominance juive, tant parmi les compositeurs que les exécutants de cette musique dite légère. "

La Légion, revue française sous l'Occupation allemande, février 1942.

" Celui qui aime le jazz bientôt trahit sa Patrie "

Andreï Jdanov.

 

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Claudia Solal et Elise Caron enchantent en France et en Suisse en décembre

Publié le par Guillaume Lagrée

Pour ceux qui n'auraient pu aller les écouter à Paris en octobre, Claudia Solal et Elise Caron viennent à leur rencontre en décembre 2010 en France et en Suisse.

 

 

"Léo Ferré : Poète... vos papiers!" 2

 

 

par le sextet d'Yves ROUSSEAU
avec Maria Laura Baccarini et Claudia Solal, voix
Régis Huby, violons - Jean-Marc Larché, saxophones - Christophe Marguet, batterie -
et Yves Rousseau, contrebasse, compositions et arrangements.

les mardi 7 et mercredi 8 décembre 2010 à 20h30


SCENE NATIONALE DE SETE ET DU BASSIN DE THAU
La Passerelle
Boulevard Pierre Mendes France
34 Sete
04 67 18 68 66

Avec le soutien de la Ville d'Argenteuil , de la DRAC Ile de France, de l'ADAMI , de la SPEDIDAM et de la Région Ile de France

Par ailleurs, Claudia Solal sera en concert avec son propre quartet " Room Service " le samedi 11 décembre à 21h à Lausanne, canton de Vaud, Suisse, au club Chorus. Le genre de club qui rend encore plus regrettable l'inconfort du Sunset/Sunside à Paris.

 

 

Elise-Caron.jpg

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre de l'Extrasensoriel Juan Carlos HERNANDEZ.

Elise CARON, voix, Christine Chazelle (piano) et Michel Mussseau (piano-jouet, scie musicale)
dans "Chansons pour les petites oreilles"
Vendredi 17 décembre à 10h et 14h30 et Samedi 18 décembre à 17h00
au Théâtre de Laval- 34 rue de la Paix - 53000 LAVAL



le 19 décembre 2010 à 16h à l'Arrosoir
11, impasse de l'ancienne prison - 71100 Chalon sur Saône
Tel : 03-85-48-86-88

 

 Ce programme fut le premier concert de 4 de mes neveux âgés alors de 3 à 6 ans. Ils ont tous aimé ainsi que leur mère et tante de 36 ans et leur grand mère de 62. Allez y donc en famille des grands parents aux petits enfants.

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Quelques concerts de Jazz en août à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Jérôme Sabbagh

 

 

 

La photographie de Jérôme Sabbagh est l'oeuvre du Fidèle Juan Carlos Hernandez.

 

 

Splendides lectrices, superbes lecteurs, si comme Charles Aznavour et moi, vous passez le mois d'août à Paris, voici quelques concerts de Jazz que je vous recommande avec l'aplomb d'un vendeur de voitures d'occasion.

 

Au Duc des Lombards:

 

mardi 30 août à 20h et 22h, le Quartet du tromboniste et conquiste Sébastien Llado.

 

Au Sunside:

 

lundi 8 et mardi 9 août à 21h le trio du pianiste Thomas Ehnco.

 

mercredi 10 août à 21h le Quartet du pianiste Alain Jean Marie

 

jeudi 11 août à 21h le Quartet de Laurent Coq (piano) et  Jérôme Sabbagh (saxophones)

 

vendredi 12 et samedi 13 août à 21h le Quartet du saxophoniste américain Steve Grossman, le gars qui à 17 ans, en 1970, s'est retrouvé dans le groupe de Miles Davis pour succéder à Wayne Shorter et en est sorti vivant (l'album " Jack Johnson " de Miles Davis en est la trace).

 

Samedi 20 août à 21h le Quartet du pianiste René Urtegrer, le seul pianiste au monde à avoir accompagné  Miles Davis et Claude François (pas en même temps), avec le saxophoniste et flûtiste Hervé Meschinet.

 

Lundi 22 et mardi 23 août à 21h, duo Chris Potter (saxophone)/Ari Hoenig (batterie).

 

Par ailleurs, si le Jazz plie bagage hors du Parc floral de Paris avec une soirée finale le dimanche 31 juillet menée de main de maître par Antoine Hervé interprétant Wolfgang Amadeus Mozart, le festival Classique au vert lui succède tous les week end d'août et de septembre avec un programme consacré aux Amériques. C'est dire que même chassé le Jazz ne sera pas loin.

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