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628 résultats pour “Jean Cocteau

Lee Konitz & Martial Solal en concert à Paris: le temps retrouvé

Publié le par Guillaume Lagrée

Paris, Ile de France, France

Concert privé.

Lundi 12 octobre 2015, 20h.

Lee Konitz: saxophone alto, chant

Martial Solal: piano

Invité

Dan Tepfer: piano, chant

Lectrices lettrées, lecteurs cultivés, après avoir lu " A la recherche du temps perdu " de Marcel Proust, vous savez que seule l'oeuvre d'art nous permet de faire vivre le passé pour l'éternité. C'est à ce genre de miracle que j'ai pu assister lors d'un concert privé de Martial Solal & Lee Konitz à Paris le lundi 12 octobre 2015. J'avais déjà assisté à un concert privé de ce même duo, dans le même lieu, le 7 septembre 2012 (cf vidéo d'illustration de cet article). Depuis, Martial Solal avait cessé de jouer, s'estimant trop âgé pour ce genre de sport. Quand son coetano Lee Konitz ( tous deux sont nés en 1927) l' a appelé pour donner ce concert privé en duo à Paris, Martial a repris ses gammes, une semaine avant et après 15 mois d'arrêt, à 88 ans. Allait-il tenir la distance?

Lee Konitz et Martial Solal enregistrèrent pour la première fois ensemble en studio à Rome en 1968 dans un quartet avec Henri Texier (contrebasse) et Daniel Humair (batterie). Chez votre disquaire cherchez " Impressive Rome " et " European Episode ". Ce ne fut pas seulement un week end à Rome. En effet, le quartet, dans lequel NHOP (Niels Henning Orsted Pedersen pour les intimes) remplaçait Henri Texier, joua en concert au festival de Jazz d'Antibes Juan les Pins en 1974 (l'enregistrement se trouve chez tout disquaire digne de ce nom). Puis vint Satori, album de 1975 où Lee Konitz est accompagné de Martial Solal, Dave Holland (contrebasse) et Jack de Johnette (batterie). Rome et Satori (hommage à Jack Kerouac), voici, enfin clairement démontrée, l'influence cachée de Lee Konitz et Martial Solal sur Etienne Daho. Enfin, le duo Martial Solal/Lee Konitz se constitua. En studio à New York en 1977 (album " Duplicity " qui dit tout le contraire de son titre). S'ensuivirent des années de concert en duo dont témoigne l'album " Star Eyes " enregistré en concert à Hambourg en 1983 (cf extrait audio à la fin de cet article). A mon avis, partial et partiel évidemment, le duo Lee Konitz/Martial Solal est plus essentiel à l'histoire du Jazz que celui constitué par Wayne Shorter et Herbie Hancock même s'il est moins vendeur.

Dan Tepfer annonce Claude Carrière, producteur radiophonique bien connue des Jazz fans en France et gentil organisateur du concert à Antibes en 1974 suscité. Claude Carrière nous présente les musiciens comme il sait le faire. " Martial? Un morceau et tu en as pour 15 jours de musique " ( avis de pianiste). Lee Konitz est incapable de jouer un cliché. Bien dit.

Aux musiciens de parler avant de jouer.

" It's up to You to decide if You like the music or not " (Lee Konitz). " C'est à cause de lui que je suis là ce soir " (Martial Solal). Nous voilà prévenus.

Ils commencent, en toute logique, avec " Tea for two ". Martial Solal commence seul, il semble étudier le son du piano et de la pièce, prendre possession du lieu. Lee joue puis chantonne. A 88 ans, c'est moins fatiguant que de jouer du saxophone alto. La passion conserve. Leçon pour tous. Martial Solal est toujours volubile mais sa musique respire plus, laisse plus d'espace que dans ses jeunes années. Il ne cherche plus à raconter trois histoires à la fois même s'il les a encore en tête. Martial Solal devait accompagner en duo Carmen Mac Rae mais cela ne s'est pas fait. Le voici qui accompagne son vieux complice Lee Konitz chantant. Après 15 mois d'arrêt, il n'a toujours pas les doigts gourds. Lee siffle l'air avant de le jouer sur ton grave à l'alto. Bref, vous l'avez compris, lectrices lettrées, lecteurs cultivés, avec ces deux vieux Messieurs, l'auditeur ne s'ennuie jamais.

Cette fois ci, Lee commence. Je ne reconnais pas le standard mais quand Martial reprend apparaît " What is this thing called love? ". Dans la salle, je repère quelques musiciens venus écouter les Maîtres: Dan Tepfer, Thomas Enhco, Stéphane Kerecki, Jean-Charles Richard et Claudia Solal, la fille de Martial, bien sûr. D'un seul trait, Martial Solal et Lee Konitz peuvent nous foudroyer à tout instant. Martial Solal demeure le Piranèse du piano: des escaliers, des trompe l'oeil, des portes qui donnent sur le vide. Tout est fait pour captiver et égarer l'auditeur. Lee Konitz n'est pas en reste. Ca joue sérieux sans se prendre au sérieux. Quand ils fusionnent ensemble, c'est purement magique. Enchaînement sur " Somewhere over the rainbow " pour finir.

" Any question? Any request? " (Lee Konitz). Le public n'ose rien demander. " Do You like to play?" (Lee Konitz). " No " (Martial Solal). Pas grave. Ils enchaînent sur " Body and Soul ". Martial commence. Lee chantonne. " Please, don't sing " (Martial Solal). Comme leur musique, leur numéro de scène est improvisé. Le thème est bien là, déstructuré avec superbe. Lee lance le thème. Martial le complète ou s'arrête en même temps. A eux deux, ils sont plus imprévisibles que les 15 joueurs de l'équipe de France de rugby réunis. Solo dans le grave du piano. Pour finir, Lee Konitz chante " Salt peanuts " (Dizzy Gillespie).

" Do You know one more? " (Martial Solal). " I know two more. Like I remember April " (Lee Konitz). " I remember october " (Martial Solal). Martial introduit le morceau avec toute la nostalgie qui lui convient. Lee Konitz chante joyeusement porté par le piano. Whaoooh dit-il résumant le sentiment général.

Ils enchaînent sur un standard dont le titre m'échappe même quand Lee le chante. Ce sont des magiciens dont je crois connaître les tours mais qui m'attrapent à chaque fois. Qu'il est doux d'écouter un concert où le son n'est pas refroidi par un microphone. Martial Solal nous offre un petit solo durant les applaudissements.

Que jouent-ils maintenant? Une ballade apparemment. Lee chantonne en phase avec le piano. Courte citation d'Au clair de la lune.

Ils repartent sur un standard dont le titre m'échappe. Martial Solal possède toujours, au plus haut point, l'art de décaler les sons. Je crois bien qu'ils sont revenus au deuxième morceau du concert " What is this thing called love? ". Pas de souci. Martial Solal est toujours l'homme aux mains d'or.

" Round about midight " (Thelonious Sphere Monk). Ils connaissent ces morceaux par coeur et nous aussi. Pourtant ils se surprennent et nous surprennent encore et toujours. Quelques trouvailles sonores en duo piano/sax alto pour finir.

" Play something in C " (Martial Solal). Lee Konitz joue un truc et dit " That's C, right? ". Ils jouent donc en Do. En fait, Martial Solal enchaîne sur " Happy birthday to You ". En effet, Lee Konitz est né le 13 octobre 1927 à Chicago. Un petit jeune par rapport à Martial Solal né le 27 août 1927 à Alger. Martial joue le thème et Lee hulule de joie dessus.

" Martial wants to play some more. You start and finish " (Lee Konitz). Martial joue donc seul " I got rhythm " (George Gershwin). Pas longtemps car Lee chantonne sur ce classique du Swing. Le thème est ralenti, accéléré, à la main de Martial Solal. Lee et Martial jouent moins que dans leurs jeunes années mais c'est toujours Martial qui joue le plus de notes.

Lee attaque un morceau de Charlie Parker. Il le connaît par coeur mais a su tout de suite se détacher de ce style ce dont Bird lui même était reconnaissant. Puisqu'il ne pouvait l'égaler ou le dépasser dans ce genre là, Lee Konitz a créé une autre voix au saxophone alto. C'est tellement plus intéressant que Stefano di Battista qui reproduit les solos de Bird note pour note à la respiration près. De même pour Martial Solal qui a beaucoup écouté Bud Powell avec qui il partagea la rythmique du Club Saint Germain à Paris (Pierre Michelot, contrebasse et Kenny Clarke, batterie) ne joue pas comme lui. Ils jouent ce thème moins vite, moins fort que l'original mais pas de façon moins créative.

RAPPEL

Dan Tepfer les rejoint sur scène pour " Stella by starlight " (played B flat/ joué en Si bémol). Par ailleurs, le B flat est un club de Jazz à Berlin, capitale de l'Allemagne mais ceci est une autre histoire.

Duo de scat entre Lee et Dan accompagnés par Martial. Un pur moment de plaisir. Dan chanre accompagné par Martial Solal. Solo de Martial insistant dans le grave. Quelle pompe de la main gauche! 2 ans à jouer exclusivement de la main gauche pour un orchestre de danse à Alger, ça forge le poignet. La main droite vient éclairer le jeu. Aucune sensiblerie. De la sensibilité par contre. Lee rejoue du saxophone caché derrière Martial, dans un recoin de la salle. Quelle jolie plainte! Dan revient chanter avec Lee pour le final.

Martial repart seul à l'ouvrage. Dan s'est rassis parmi le public. Lee Konitz écoute. " My funny Valentine ". Quelle intro! transcendée dans les graves du piano. Martial Solal, le pudique, cache ses émotions sous le voile de sa technique mais, pour qui sait l'écouter, elles sont bien là. Cette musique n'est pas aussi exigeante pour ses auditeurs que pour son créateur mais presque. Là, ça ne rigole plus. Même Lee Konitz écoute sagement. Splendide!

Un duo à quatre mains et deux cerveaux entre Martial Solal et Dan Tepfer au piano. Lee s'asseoit à la place de Dan, au premier rang du public, pour savourer. " All the things You are ", un standard éculé, rajeunit sous leurs doigts. Aucun des deux ne s'en laisse conter. Le cadet, Dan Tepfer (né en 1982), se déplace pour jouer côté grave ou côté aigu du piano. C'est très plaisant.

Ce bouquet final a clos ce concert. Comme me l'a dit Martial Solal ensuite: " Le pianiste m'a rassuré ". Moi aussi je l'avoue. Lee Konitz ne peut plus jouer 2h de concert au saxophone alto d'un seul souffle ce qui est très excusable à 88 ans (respirerai-je encore à cet âge?) mais son envie et sa joie de jouer sont toujours là. Il est toujours aussi unique au sax alto et aussi amusant comme chanteur et conteur du Jazz. Quand à Dan Tepfer, avec lui, la relève est assurée.

Puisque Martial Solal n'est pas perdu pour l'Art, il se produira de nouveau sur scène, en concert public cette fois, en duo avec Dave Liebman (saxophones soprano et ténor) à Paris, au Sunside, le jeudi 10 décembre 2015 à 19h30 et 21h30 puis le vendredi 11 décembre 2015 à 20h et 22h. Réservez votre soirée lectrices lettrées, lecteurs cultivés. Prévoyez votre budget (place à 45€ sans compter les boissons car il s'agit d'un café concert). Ce sera la première fois que ces Géants du Jazz joueront ensemble sur scène. Toute absence de votre part devra être dûment justifiée aux autorités compétentes.

La vidéo ci-dessous contient l'intégralité de ce concert. Profitez en pleinement lectrices lettrées, lecteurs cultivés.

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Mystérieux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

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Keith Jarrett, compositeur au carrefour des musiques du XX° siècle

Publié le par Guillaume Lagrée

 

La leçon de Jazz d’Antoine Hervé.

« Keith Jarrett, compositeur au carrefour des musiques du XX° siècle ».

Paris. Auditorium Saint Germain. Mardi 8 décembre 2009. 19h30.

Antoine-Herve.jpg

La photographie d'Antoine Hervé est l'oeuvre de l'Abracadabrantesque Juan Carlos Hernandez.


Antoine Hervé : piano

Keith Jarrett est connu du grand public. Il y a plus de monde que d’habitude. La salle est presque pleine. La scène ne porte qu’un piano. Pas de contrebasse ni de batterie. Personne ne jouera les rôles de Gary Peacock et Jack de Johnette.

Pour commencer une chanson country passe dans les haut parleurs. Serait-ce Keith Jarrett au piano ? En fait c’est Keith qui joue du piano, de la contrebasse, de la batterie, de l’harmonica et chante « All right » sur son troisième album. Comme Stevie Wonder et Prince, Keith Jarrette sait tout jouer. Contrairement à ses deux confrères, Keith a choisi de se concentrer sur un instrument, le piano et même sur un genre, les standards du Jazz.

Keith Jarrett est né le 8 mai 1945, le jour de l’Armistice. C’est dire si c’est un homme de paix. Premières leçons de piano à 3 ans, premier concert à 7 ans, premier récital de ses compositions à 17 ans. Il a fait partie des Jazz Messengers d’Art Blakey, l’université Harvard du Hard Bop. En 1966, il accompagne Charles Loyd avec Jack de Johnette à la batterie. De Johnette joue toujours avec Keith aujourd’hui. Il a formé un trio avec Charlie Haden et Paul Motian, le premier batteur de Bill Evans. Il joue des claviers électriques chez Miles Davis en 1970-71 alors qu’il les a en horreur (écouter son témoignage dans le film « Miles Davis Electric. A different Kind of Blue » sur le concert à l’île de Wight en 1970 devant 600 000 spectateurs).Miles Davis l’avait abordé ainsi à Paris dans un club où il jouait avec Jean François Jenny Clarke et Aldo Romano : «Hi Keith! How does it feel to be a genius ? ». Il a joué avec son maître de la Berklee School of Music, le vibraphoniste Gary Burton.

Antoine Hervé nous joue « 45 » de Keith Jarrett qui mêle la pulsion binaire et les accords du Jazz. Il nous explique la différence entre un guitariste de Jazz et un guitariste de Rock. Un guitariste de Jazz joue 3000 accords devant 10 personnes. Un guitariste de Rock joue 10 accords devant 3000 personnes.

Antoine joue « Choral » de Keith Jarrett. Dans les années 1970, Keith Jarrett ajoute le saxophoniste Dewey Redman (père de Joshua, autre saxophoniste) à son trio.

En 1972, Keith Jarrett enregistre son premier album solo « Facing You » pour le label allemand ECM (Echoes of Contemporary Music/Munchen) dirigé par Manfred Eicher. Il est depuis resté fidèle à cette compagnie dont il a fait la fortune. Ce solo stupéfia Antoine Hervé à l’époque par sa nouveauté. En 1975 sort le « Köln Concert » un des albums les plus vendus de l’histoire du Jazz. 45mn d’improvisation sans interruption un soir de tournée. Nanni Moretti l’a utilisé pour son film « Caro diario » (« Journal intime ») en 1993. C’est une musique liquide et mobile qui laisse l’auditeur voguer au gré de son imagination. Antoine nous en joue joliment des extraits, restituant une improvisation qu’il connaît par cœur.

Keith Jarrett a aussi eu un groupe scandinave avec le saxophoniste Jan Garbarek, le Belonging Quartet. Antoine nous joue « Spiral Dance », un morceau très rythmé, peut-être inspiré des danses scandinaves comme le « Dear Old Stockholm » de Stan Getz. Un air dansant, puissant, qui emporte.

« The wind up » (album « Belonging »). Le morceau est rythmé, haché, brisé, joyeux. Le vent souffle dans les voiles. La métrique est complexe, les points d’appui sont déplacés (héritage de Charlie Parker). Le Professeur Hervé nous explique comment une mesure de 16 est divisée en 7+9 pour donner l’impression que le temps s’allonge à la fin. A l’intérieur du thème, passage en 4 temps mais ça change au bout de 2 temps. Tout est décalé, fait pour dérouter l’auditeur. Allusion à la musique médiévale que Keith a beaucoup écouté et analysé.

Dans les années 1980-90, Keith Jarrett a beaucoup travaillé la musique classique au piano, au clavecin, à l’orgue. Il a joué du baroque, des compositeurs contemporains américains. A la fin des années 1990, épuisé par des années de tournées et d’enregistrements (200 albums !), il est victime d’un syndrome de fatigue chronique, incapable de jouer.

Il se consacre aux ballades avec l’album « The melody at night with You ». Antoine nous joue un extrait de « Peace piece » de Bill Evans (extrait de l’album « Everybody digs Bill Evans », morceau très nettement inspiré des Gymnopédies d’Esoterik Satie). Il joue ensuite « Never leave me » de Keith Jarrett dans le même style. C’est épuré, dépouillé, cristallin, joué à l’économie pour concentrer l’émotion. Dans la même veine, Herr Professor Hervé joue un standard « Somewhere over the rainbow » en distillant les notes une à une, comme des gouttes d’eau tombant d’un robinet.

Keith Jarrett a aussi travaillé l’improvisation fuguée (Bach, Mozart, Beethoven), l’école française du contrepoint teintée de la période élisabéthaine (Elisabeth Ière, reine d’Angleterre du vivant de William Shakespeare). Il a reçu le Sonning Music Award au Danemark comme Igor Stravinski et Miles Davis.

Depuis bientôt 30 ans Keith Jarrett joue des standards en trio avec Gary Peacock (contrebasse) et Jack de Johnette (Batterie). Keith Jarrett est le moteur et le gardien du tempo. Tout est en place. Gary Peacock peut improviser. Il n’a pas à lier, tenir le trio comme le fait normalement le contrebassiste. La science de la percussion et du tempo est extrêmement poussée chez Keith Jarrett.

Sa filiation avec Bill Evans s’entend dans la gestion de la dynamique de la phrase passant du mezzo au forte puis revenant au mezzo (aux mezze s’il joue un tempo alla libanese).

Keith est aussi influencé par la guitare folk. Exemple avec le début du concert de Bregenz. Effectivement, à écouter Antoine Hervé le jouer, ça sonne guitare.Il en rajoute en chantant la chanson du film « Titanic » par dessus. La main gauche se ballade comme sur une guitare.Antoine scatte l’air en même temps qu’il le joue ce qui rend plus lisibles les rythmes. Comme Glenn Gould, Keith Jarrett chantonne en jouant du piano.

L’ostinato fait le style de Keith Jarrett. L’ostinato c’est quelque chose qui se répète, quelque chose qui se répète, quelque chose qui se répète... Il est aussi influencé par Paul Bley : beaucoup de silence dans la musique ce qui permet de suggérer. Et par Claude Debussy comme tous les pianistes de Jazz, par le baroque, par le gamelan tel Debussy fasciné par les danses balinaises à l’Exposition universelle de Paris en 1900.

Il aime jouer avec les pédales des notes bourdon comme la cornemuse. Il a aussi écouté la musique minimaliste de Michael Nyman rendue célèbre par le film « La leçon de piano » de Jane Campion (1993). C’est une musique ouverte à tout, qui retourne à la musique tonale ou modale. A l’opposé de la musique sérielle (séries de notes, de nuances, de timbres). Les Américains ont refusé le sériel. Ils préfèrent le tonal ou modal, la pulsation régulière.

Le truc de Keith Jarrett c’est l’ostinato. Démonstration avec le concert de Bregenz. Puis comparaison avec les Préludes et Fugues de JS Bach. Quand Keith Jarrett trouve un ostinato, l’énergie commence à monter. Il fait « tourner » disent les musiciens. Nouvelle démonstration avec le fameux ostinato du « Köln Concert » (solo de 1975). Au dessus se développent des gammes pentatoniques, des accords de passage avec des arrivées amorties, des phrases qui imitent la voix.

Un autre ostinato du Köln Concert plus rapide, plus percussif. Un thème grave se développe par dessus. Il Professore Antoine Hervé nous fait remarquer que cela sonne comme des tabmas indiens avec l’afterbeat marqué au piano. Le style de piano de Keith Jarrett fait entendre la contrebasse et la batterie en leur absence.

Séance d’écoute musicale avec Steve Reich, compositeur américain, batteur d’origine. Steve pratique le déphasage. Une rythmique ne bouge pas, l’autre se décale. Ecoute du morceau « Drumming » de Steve Reich. Par ses gestes, le Professeur Hervé nous explique le déphasage entre les deux percussionnistes et le passage à un autre tempo. Pas besoin d’électronique pour planer. Deux percussions bien jouées suffisent.

Le père de la musique répétitive c’est le Français Esoterik Satie, comme disait son concitoyen Honfleurais Alphonse Allais, avec ses « Vexations » jouées 840 fois. Erik Satie a aussi inventé la musique de film qu’il appelait d’ameublement.

Keith Jarrett pense la musique de manière horizontale comme Joseph Zawinul. Exemple du choral élisabethain. Le contrepoint permet au chanteur de créer des tensions et des détentes dans la grille.Keith Jarrett enrichit le discours contrapuntique avec des superstructures (notes modernes). Avec trois accords, on a fait des années de contrepoint et des années de rock’n roll. En altérant, en coloriant par ½ point on arrive au Jazz.

Pour finir, une question centrale dans le jeu de Keith Jarrett. Pourquoi bouge t-il autant ? C’est le Jazz, c’est physique. Il est en fusion avec son piano et sa création. Dans le taï chi chuan, art martial chinois, l’énergie vient des pieds, en contact avec le sol. C’est ce que pratique Keith Jarrett en jouant du piano debout et, pour lui, comme pour Michel Berger, ça veut dire beaucoup. En faisant jouer tout son corps, Keith donne plus d’énergie en en utilisant moins. Dans un autre genre d'expression corporelle, au tennis, Roger Federer est le modèle par sa coordination et son relâchement.

Il n’y a ni humour, ni cynisme chez Keith Jarrett. Il trouve des chemins qui n’appartiennent qu’à lui.

Pour finir Antoine Hervé joue « My song », un morceau naïf, simple.

Bel hommage que cette leçon de piano solo consacrée à Keith Jarrett. Je continue à ne pas apprécier Keith Jarrett et à lui préférer de très loin Martial Solal mais je remercie Antoine Hervé de nous avoir fait partager son amour et son respect pour ce Géant capricieux du piano.

Les leçons de Jazz ont lieu une fois par mois à l’Auditorium Saint Germain des Prés à Paris à 19h30. Certaines villes de province ont l'honneur et l'avantage d'accueillir le professeur Antoine Hervé.

Voici les thèmes des prochaines leçons :
- Antonio Carlos Jobim, pianiste brésilien, un des pères de la Bossa Nova le mercredi 13 janvier 2010
- Wayne Shorter, saxophoniste, « le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington » (Stan Getz) le mardi 9 février 2010
- Le Blues au piano le mardi 16 mars 2010
- L’électro Jazz le jeudi 1er avril 2010. Non ce n’est pas une blague mais je pense qu’on s’y amusera bien.

La leçon de Jazz d'Antoine Hervé sur Keith Jarrett est disponible en DVD. Cf extrait vidéo sous cet article.

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Leçon de Jazz d'Antoine Hervé: les deux quintettes historiques de Miles Davis

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Leçon de Jazz d’Antoine Hervé. « Les deux quintettes historiques de Miles Davis »

Paris. Auditorium Saint Germain des Prés. Lundi 11 avril 2011. 19h30.

 

La photographie d'Antoine Hervé est l'oeuvre du Resplendissant Juan Carlos HERNANDEZ.

Antoine Hervé

Antoine Hervé : piano, explications

Michel Benita : contrebasse

Philippe Garcia : batterie

Eric Le Lann : trompette

Stéphane Guillaume : saxophones alto, ténor

 

Je transcris ici les propos du Professeur Antoine Hervé tel que je les ai notés et compris. Toutes les éventuelles erreurs techniques sont évidemment miennes.

 

Le Miles des années 50 avec Le Lann, ça le fait. Il ne copie pas, il joue le thème à sa manière. Ca swingue dur ! Stéphane Guillaume est à l’alto dans le rôle de Julian « Cannonball » Adderley. Lui aussi, il donne. La rythmique swingue dur et bluesy comme l’aimait Miles Davis. Retour au thème groupé. Petits échanges saxo/trompette ponctués par le batteur. Back to the 50’s ! C’était « Solar ». Ajoutez y un « » et vous obtenez MC Solaar, célèbre fan de Miles Davis.

 

Miles Davis était le fils d’un chirurgien dentiste. Eric Le Lann aussi. Miles était beau gosse comme son rival Chet Baker. Miles jouait très droit parce que son professeur Elwood Buchanan lui avait dit de ne pas imiter Rex Stewart : «  Pas de vibrato, Miles ! Tu vibreras quand tu seras vieux ». Miles est mort à 65 ans en 1991 et il n’a jamais joué en vibrato.

 

Miles a commencé par le Be Bop avec Charlie Parker. C’était un militant de la cause noire. Premier concert à Paris en 1949. Il rencontre Boris VianJean-Paul Sartre et noue une liaison avec Juliette Gréco. Elle avait sa carrière à Paris, il avait sa carrière à New York. Cet amour impossible se résolut en une amitié qui dura toute la vie de Miles.

 

Pour Miles, une nuit à jouer au Minton’s (le club où naquit le Be Bop) valait une année de formation à la Julliard School of Music. En 1948 il lança le cool avec John LewisGil EvansLee KonitzGerry Mulligan (album « Birth of the cool »). Dans les années 1950, naissance du Hard Bop avec Art Blakey et les Jazz Messengers. Miles y participe aussi.

 

Enfin, de 1955 à 1961, John Coltrane joua avec Miles Davis (sauf en 1957 où chassé de l’orchestre pour cause d’addiction aux drogues dures, John alla se ressourcer chez le Prophète Thelonious Sphere Monk).

 

Le groupe joue « Milestones », un morceau qui marque les débuts du Jazz modal. Le batteur n’a pas la souplesse, l’élégance de « Phillly » Joe Jones et de ses fameux « Philly licks ». Stéphane reste à l’alto. Solo bref et dense d’Eric dans l’esprit de Miles.

 

1959 : naissance d’Antoine Hervé. Sortie de l’album « Kind of Blue » de Miles Davis chef d’œuvre reconnu par la critique et par le public. Antoine nous explique le Jazz modal. Démonstration de gamme occidentale classique puis de gamme Blues. DebussyRavelStravinky ont fait du modal. Ca se faisait aussi dans le Jazz West Coast. En sol, sur les notes blanches du piano, cela donne « All Blues ». Stéphane continue à l’alto. Eric a mis la sourdine Harmon surnommée la sourdine Miles tant ce son lui est attaché. Les notes, le temps s’étirent. Comme me l’a dit un ami à qui j’ai fait découvrir cet album : « La première fois que j’ai entendu Kind of Blue, j’ai eu envie d’écrire mes mémoires de privé ». Cette musique est noire comme la nuit, le polar, la peau des musiciens sauf le pianiste, Bill Evans. A des musiciens noirs qui lui reprochaient d’avoir engagé un pianiste blanc, Miles Davis répondit : « Je me fiche que Bill Evans soit blanc, noir, jaune ou vert à pois bleus. C’est le meilleur. »  Solo de trompette sans sourdine. Ca sonne. Le Lann est vraiment chez lui dans cette musique. La batterie est la pointe de la toupie. Autour, tout tourne. Eric remet la sourdine. Le groupe reprend le thème. L’album est un chef d’œuvre mais, là, je dois reconnaître que c’est vraiment bien joué. « Ce disque a été composé au Paradis » a dit Jimmy Cobb, le batteur de la séance.

 

Un jour de 1959, Dizzy Gillespie, demanda à Miles de lui offrir un exemplaire de « Kind of Blue ». Miles lui répondit : « Mais Dizzy, tu n’en as pas reçu un de la maison de disques ? » «  Si Miles mais je l’ai tellement écouté qu’il est déjà usé. »

 

« So What » basé sur un dialogue entre un prêcheur et une assemblée, comme dans la musique africaine et le Gospel. « So What ? » que l’on peut traduire par « Et puis ? » , « Et quoi ? », « Et alors ? » était une des expressions favorites de Miles Davis. Morceau basé sur le ré, en mode mineur. Lancé par un gros son de contrebasse. Groupe bien soudé. Le prêcheur, c’est la contrebasse. L’assemblée c’est le reste du groupe. Stéphane reste au sax alto. Beau solo d’Eric. La rythmique tourne. Le batteur est toujours le point fixe.

 

« Pourquoi jouer beaucoup de notes quand il suffit de jouer les plus belles ? ». «  Ce qui compte en musique, ce ne sont pas les notes, ce sont les silences entre les notes ». Miles Davis. Eric Le Lann explique le son, la technique de Miles. Miles a choisi une embouchure conique, longue, au diamètre serré montée sur une trompette très ouverte. Il a choisi de travailler le son en jouant peu de notes. Miles était un peintre qui travaillait la couleur. Il a d’ailleurs peint à la fin de sa  vie. Il était aussi surnommé « le Picasso du Jazz ».

 

Toujours extrait de « Kind of Blue », album inépuisable, « Blue in green ». Morceau basé sur la sequence 1, 3, 5, 9, 11, 13. Mi avec sol mineur. Le professeur Hervé nous explique la difference musicale entre Debussy et Miles. Miles écrivit l’ébauche de ce thème et Bill Evans le finit. Eric reprend la trompette bouchée. D’abord perçant puis voilé, brumeux. Il enlève la sourdine. L’obscurité prend d’autres teintes. Un Blues en vert et contre tous. Stéphane passe au saxophone ténor avec un gros son profond mais haut dans le registre de l’instrument. Retour à la trompette bouchée pour le final en quintette. Superbe.

 

Le professeur Hervé aborde maintenant le second quintette historique de Miles (1963 – 1968) avec Herbie Hancock(piano), Ron Carter(contrebasse), Tony Williams (batterie) et Wayne Shorter (saxophone ténor) qui ne rejoint le groupe qu’en 1964 mais ne le quitta qu’en 1970.

 

Premier album en 1963 : « Seven steps to heaven » avec George Coleman au saxophone ténor. Les petits jeunes de la rythmique sortaient le soir sans Miles. Un jour, Miles se fâcha et voulut sortir avec eux. Ils l’emmenèrent écouter la pianiste et chanteuse Shirley Horn. Miles resta fasciné. Son dernier enregistrement en sideman fut d’ailleurs sur un album de Shirley Horn (« You won’t forget me » en 1990). Après George Coleman, trop classique pour la rythmique (écoutez tout de même le « Live in Europe » enregistré au Festival d’Antibes-Juan-les-Pins) puis Sam Rivers, trop free pour Miles (album « Live in Tokyo »), Miles recruta Wayne Shorter que John Coltrane lui recommandait déjà comme successeur en 1960.

 

Ce quintette de Miles est le plus extraordinaire groupe du Jazz moderne pour Antoine Hervé. J’approuve. Cette musique est tenue entre la structure et l’improvisation, le classicisme et la liberté.

 

« Four » la version jouée en 1964 avec George Coleman. Remplacé ce soir par Stéphane Guillaume. On arrive ici aux limites du hard bop. Comme Miles, Eric s’éclipse de la scène pendant le solo de sax, de piano et revient pour conclure. Antoine Hervé joue à la Herbie Hancock, allegro virtuoso. Beau solo de contrebasse puissant, profond à la Ron Carter. « C’est grâce à ce son là que Ron Carter est payé un zillion de dollars » comme dit le batteur Ed Thigpen.

 

En décembre 1965, Miles Davis joue avec son quintette au Plugged Nickel à Chicago. C’est enregistré et disponible dans le commerce pour votre plus grand plaisir lectrices raffinées, lecteurs sélectifs. Parmi les standards joués figure « My Funny Valentine ». Chet Baker lui-même reconnaissait que Miles Davis jouait mieux ce morceau que lui. Duo piano/trompette. Eric est dedans. Antoine brode élégamment comme le fait Herbie. La rythmique s’ajoute doucement. La trompette griffe. Ce superbe solo n’est pas applaudi. Le groupe a installé le silence, l’attention. La rythmique balance, caresse, gifle. Ca chante. C’est ce qu’il faut.

 

Retour aux explications techniques. Dans les années 60, les accords de quarte sont à la mode notamment avec Mac Coy Tyner le pianiste de John Coltrane. On invente des superpositions d’accords à base de quartes. Miles compose « ESP » (Extra Sensorial Perception), titre album. ESP fut d’ailleurs le nom d’un label de Free Jazz, genre musical que Miles Davis détestait mais qu’il avait intégré avec Tony Williams et, par certains aspects, Wayne Shorter. Version vitaminée d’ESP. Stéphane Guillaume au sax ténor joue à la Shorter. Nous sommes pris dans le maelström de l’étrange.

 

« Nefertiti » inverse les rôles habituels du Jazz. Les cuivres jouent le thème en boucle. La contrebasse et le piano marquent le tempo. Le batteur s’éclate. Cela se passe comme annoncé. Si vous ne sentez pas ce que je veux dire, écoutez Nefertiti, sapristi ! Plainte répétitive de la trompette et du sax ténor marqué par le piano et la contrebasse. Le batteur, lui, se lâche. Morceau toujours aussi étrange, quarante-cinq ans après son enregistrement. Pas mal du tout.

 

Miles Davis savait s’entourer des meilleurs musiciens et les mettre en scène. C’était un Sorcier.

 

« Sorcerer » titre d’un album qui est resté comme surnom à Miles. Comme « Prince of darkness » tiré du même album. Le Lann a vraiment le son, la couleur qu’il faut pour jouer cette musique.

 

Fin de cette leçon de Jazz. Prochaine leçon à Paris, à l’Auditorium Saint Germain des Prés, le lundi 20 juin à 19h30 avec Glenn Ferris, tromboniste, pour raconter l’histoire du trombone dans le Jazz. Le titre de ce blog étant un hommage à un Géant du trombone, Jay Jay Johnson, j’y serai. Pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent venir à Paris, la Leçon de Jazz d'Antoine Hervé est aussi donnée en province et Outre Mer. Si vous ne sortez plus de chez vous, elle se trouve aussi en DVD. Bref, ne cherchez pas de prétexte. Pour votre instruction et votre divertissement, il faut suivre les Leçons de Jazz d'Antoine Hervé.

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Leçon de Jazz d'Antoine Hervé: " Duke Ellington " avec orchestre

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Leçon de Jazz d’Antoine Hervé

Duke Ellington

Paris. Maison des Pratiques Artistiques Amateurs

Lundi 15 avril 2013. 19h30.

 

Antoine Hervé : piano, enseignement

Big Band du Conservatoire du X° arrondissement de Paris dirigé par Pascal Gaubert.

 

Antoine Hervé

 

La photographie d'Antoine Hervé est l'oeuvre du Ducal Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Les propos retranscrits ici sont ceux que j’ai saisis de la Leçon de Jazz d’Antoine Hervé. Les erreurs, omissions, approximations, inventions et élucubrations sont de mon fait, élève dissipé que je suis.

Après les Leçons de Jazz d'Antoine Hervé sur Duke Ellington en solo puis en trio, voici enfin la Leçon de Jazz sur Duke Ellington avec Big Band.

Autant les Leçons de Jazz d’Antoine Hervé sont l’œuvre d’un grand professionnel aussi ludique que pédagogique, autant l’accueil réservé au public par la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs relève de l’amateurisme. Les Leçons de Jazz ont de plus en plus de spectateurs ce dont il faut se réjouir. J'y contribue par mes chroniques et mon amie Madame G par les amis qu'elle y ramène de plus en plus en nombre. Pour autant, alors qu’il existe 2 escaliers pour accéder à l'Auditorium Saint Germain et deux guichets, un seul escalier et un seul guichet sont ouverts. La queue s’étire au point qu’arrivés à 19h10, Mademoiselle F et moi n’avons pu entrer dans la salle qu’à 19h40.  Le spectacle avait commencé alors que tous les spectateurs n’étaient pas entrés. C’est un manque de respect pour les spectateurs qui viennent, attendent et paient. Il est temps de changer de salle. Celle-ci n’est plus à la hauteur du spectacle offert. Justement, à compter d’octobre 2013, la Leçon de Jazz à Paris aura lieu au Petit Journal Montparnasse.

 

L’orchestre se lance dans « A prelude to a kiss ». Trop fort, pas assez moelleux. Solo de saxophone alto par Baptiste Herbin. Très bien mais le volume sonore trop élevé gâche le plaisir. 

 

Le Duke a commencé sa carrière dans les années 20 avec le ragtime (rythme à deux temps, descendant des marches militaires). Puis est apparu le stride (« enjamber » en français). Au Capitol Palace, tout le monde, clients et serveurs compris, marchait, bougeait au rythme du pianiste Willie «  The Lion » Smith, surnommé The Lion en raison de sa bravoure au combat durant la Première Guerre Mondiale (le premier orchestre de Jazz à jouer en France, à Saint Nazaire, en 1917, fut celui du régiment noir des «  Harlem Hell Fighters », des gars qu’on ne chatouillait pas sans risque pour ses abattis). Pour bien nous expliquer le stride, Antoine Hervé nous joue en solo « Mail to Elise », la version stride de la composition de Ludwig Van Beethoven. Après le stride, vint le style jungle, inspiré par la jungle urbaine de New York dont Duke Ellington était le Roi (le terme a été repris depuis dans la musique électronique, avec la même idée au départ d’ailleurs). 

 

En 1921, Duke Ellington, natif de Washington, rencontra le prodigieux batteur Sonny Greer qui l’emmena à New York. Là, ils créèrent un orchestre avec Wellman Braud (contrebasse) qui inventa le slap pour faire entendre son instrument. Vous tirez une corde au maximum, la relâchez, l’arrêtez net. Démonstration par le contrebassiste de l’orchestre. A la trompette, Bubber Miley, spécialiste du growl, qui faisait grogner son instrument comme une voix humaine. Démonstration par un trompettiste de l’orchestre avec une sourdine faute de déboucheur pour évier (le gros modèle avec ventouse). Cet orchestre créa une Afrique imaginaire, rêvée, fantasmée depuis New York par des descendants d’esclaves.

 

« Black and tan fantasy » (Ellington/Miley). Un chef d’oeuvre du style jungle. Solo de saxophone alto de Baptiste Herbin qui prend le rôle de Johny Hodges. Il s’en tire bien. Beau solo de trombone qui pète comme il convient.

 

La radio lança Duke Ellington et son orchestre comme Count Basie. Il s’installa au Cotton Club. Voir le film éponyme de Francis Ford Coppola (1984). Un jour dans les années 60, un journaliste bien intentionné de la télévision américaine demanda au Duke : «  Comment vous, Duke Ellington, avez-vous pu jouer pour ces gangsters du Cotton Club." " Des gangsters ! Comment osez vous qualifier ces gentlemen de gangsters ? » répondit-il en souriant. D’ailleurs, la trace d’entaille de rasoir que Duke portait sur la joue venait d’une femme jalouse. Il n’était fidèle qu’à la musique d’où le titre de son autobiographie « Music is my mistress ». L’alcool coulait à flots au Cotton Club puisque c’était la Prohibition. Dès que l’alcool fut de nouveau en vente libre, la Mafia s’est reconvertie du trafic d’alcool au trafic de stupéfiants. 

 

« Cotton Tail » basé sur un Anatole comme disent les musiciens français (32 mesures : 4*8). La rythmique introduit puis l’orchestre enchaîne le thème. Duel de sax ténors devant l’orchestre. Le Big Band n’a pas le moelleux de celui du Duc mais ça sonne bien. 

 

Entre 1926 et les années 30, Duke Ellington créa 170 titres pour 14 compagnies sous 18 pseudonymes. S’il avait touché des droits d’auteur corrects, peut-être n’aurait-il pas usé de tels stratagèmes. En 1925, il composa en une nuit la comédie musicale « Chocolate Kiddies » qui fit un bide à New York et un triomphe à Berlin. Duke Ellington s’exportait déjà. 

 

« Solitude » composé pendant une pause en studio en 1934. Somptueuse ballade. Beau solo de sax baryton. Dans l’orchestre, il était joué par Harry Carney, le plus fidèle compagnon du Duke avec qui il joua pendant 50 ans, qui était le chauffeur de la voiture du Duke pendant les tournées. 

 

Ellington adorait le théâtre de Shakespeate. Il lui dédia même un album « Such sweet thunder » où chaque composition est inspirée par une pièce de Shakespeare et chaque soliste joue un rôle d’acteur sans paroles mais pas sans voix. Le Professeur Hervé nous fait une démonstration de rythmes. D’abord celui à 5 temps de l’Afrique du Nord. Ce rythme passe en Espagne avec l’invasion puis l’occupation arabe qui dura du 8e au 15e siècle de l’ère chrétienne. Le rythme passa alors à 4 temps. C’est celui de la habanera qui donna l’air de « Carmen » à Georges Bizet. Christophe Colomb, navigateur gênois (sosie de Coluche par ailleurs. Vérifiez si vous ne me croyez pas sur parole), au service du Roi d’Espagne, ayant débarqué aux Caraïbes en croyant découvrir une route occidentale pour les Indes (d’où l’appellation britannique des West Indies), les Espagnols occupèrent quelques îles des Antilles du 15e au 19e siècle (Cuba, Saint Domingue). Cela donna un rythme à deux temps. Les Jazzmen mélangeant la habanera et les rythmes antillais, les firent aller vers du ternaire, c’est-à-dire un rythme africain (la valse est aussi ternaire). Après l’explication, la démonstration. Contrebasse et batterie commencent. Le piano les rejoint. L’orchestre les rejoint. Ca swingue, ça grogne. Normal puisque c’est un si doux tonnerre. Fin autoritaire du piano.

 

L’orchestre du Duke tournait à travers le monde. En Afrique (voir le festival des Arts Nègres organisé à Dakar, Sénégal, par le président poète et grammarien Leopold Sedar Senghor en 1966), ces musiciens rencontrèrent des hommes qui leur ressemblaient mais ne parlaient pas la même langue, n’avaient pas le même mode de vie. Mais, dès qu’ils sortirent les instruments et se mirent à jouer ensemble, ils se comprirent. Duke Ellington composa des œuvres inspirées de ses voyages. Du Japon, il ramena la «  Far East Suite » avec un «  Ad lib on Nippon » où Johny Hodges brille de mille deux. 

 

L’exotisme plaisait au public américain. Juan Tizol, tromboniste porto-ricain de l’orchestre (le seul Blanc de l’orchestre. Un raciste disait de lui Charles Mingus) composa « Caravan » qui mélange les Caraïbes, le Proche Orient et les accords diminués chers à Claude Debussy et Bela Bartok. Bien joué. L’orchestre s’efface un moment afin que le pianiste se fasse et nous fasse plaisir. 

 

En 1938, Duke Ellington rencontra son alter ego Billy Strayhorn avec qui il composa, joua, dirigea jusqu’à la mort de Billy en 1967 (le Duke enregistra aussitôt en son hommage l’album « And his mother called him Bill » qui est un chef d’œuvre de pudeur et d’émotion). Billy Strayhorn était un créateur timide et modeste, petit de taille, homosexuel. Aucune concurrence pour Duke qui était grand, sociable et coureur de jupons. «  Tant qu’il y aura une jolie fille pour m’écouter jouer du piano, je continuerai » disait-il dans une interview de 1967. Une complémentarité d’âme, de créativité absolument parfaite par contre. « Billy Strayhorn est mon bras droit, mon bras gauche, mon cerveau, mon intelligence créative » (Duke Ellington). L’orchestre joue ensuite « Rain check » d’Ellington/Strayhorn. La classe évidemment.

 

L’orchestre du Duke marchait fort dans les années 40 mais l’avènement du Be Bop et des petits groupes mit les Big Bands à l’écart. En 1956, le Newport Jazz Festival eut l’idée étrange de mettre les Big Bands en valeur : Duke Ellington, Count Basie, Woody Herman. Ce fut un triomphe et l’orchestre repartit en tournée mondiale jusqu’à la mort de son pianiste en 1974 et même au-delà puisque l’orchestre tourne encore. 

 

« The star crossed lovers » (Ellington/Strayhorn). Baptiste Herbin, sax alto, joue à nouveau le rôle de Johny Hodges. Il le tient à la perfection : lyrique, sensuel, élégant, dans le ton mais pas dans la copie. 

 

« Concerto for Cootie » composé par le Duc pour son trompettiste Cootie Williams. Cootie Williams avait succédé à Bubber Miley dans l’orchestre mais, au départ, ne voulait pas jouer de growl. Petit à petit, il s’y est mis et créa un nouveau style de grognement avec la trompette. Cet air instrumental de 1940 devint une chanson en 1944 sous le titre «  Do nothing till you hear from me ». Le trompettiste du Big Band fait au mieux mais il n’est pas facile de succéder à Cootie Williams sur un morceau qui a été composé pour lui. « Je compose comme Jean-Sébastien Bach, pour des interprètes précis » (Duke Ellington). 

 

Dans les années 1960, Duke Ellington et Billy Strayhorn réorchestrèrent des oeuvres classiques comme « Peer Gynt » d’Edvard Grieg et « Casse Noisettes » (surnommé « Casse bonbons » quand il est mal joué) de Piotr Illitch Tchaikovsky. Puis, à l’approche de la mort, se rappelant ses nombreux péchés, Duke Ellington composa de la musique sacrée mais qui swingue, avec danseur de claquettes dans la cathédrale de Westminster (« David danced before the Lord »).

 

Quand il mourut en 1974, 12 000 personnes étaient présentes à son enterrement. Miles Davis, lui, convoqua ses musiciens en studio sur le champ pour enregistrer son Requiem pour Duke : « He loved him madly », Duke ayant composé « Love You madly » et ayant l’habitude de saluer le public de ses concerts par ces termes « We do love You madly ». 

 

« Le Jazz n’a pas besoin de tolérance : il a besoin d’intelligence et de compréhension » (Duke Ellington). « Chaque année, tous les Jazzmen du monde devraient se retrouver au même endroit, s’agenouiller et prier Dieu pendant un quart d’heure pour le remercier d’avoir créé Duke Ellington » (Miles Davis). 

 

RAPPEL

 

Pour dire au revoir à « Sir Duke » (Stevie Wonder), l’orchestre joue « Rockin’in rhythm » que même Weather Report joua. Ca swingue terrible et Baptiste Herbin, en plus de la clarinette, joue aussi du sax soprano et de la clarinette avec goût et force. 

 

La dernière Leçon de Jazz parisienne pour la saison 2012-2013 aura lieu début juin à la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs. Antoine Hervé viendra seul au piano jouer et expliquer Georges Gershwin, compositeur notamment de « Porgy and Bess » sur lequel s’illustrèrent des trompettistes aussi talentueux et différents que Louis Armstrong, Miles Davis et Médéric Collignon. Les Leçons de Jazz d’Antoine Hervé se poursuivent dans toute la France, y compris Outre Mer. La prochaine saison parisienne se déroulera au Petit Journal Montparnasse mais ceci est une autre histoire.

 

Voici l'orchestre de Duke Ellington en 1942 improvisant sur " C Jam Blues ". Sonny Greer à la batterie, Ben Webster au saxophone ténor, Duke Ellington au piano, entre autres. La classe mondiale. Et quels chapeaux!

 

 

 

 

 

 

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Martial Solal, Olivier Calmel et Eric Ferrand N'Kaoua: à propos d'André Hodeir.

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

 

 

Entretien avec Martial Solal, Olivier Calmel et Eric Ferrand-N’Kaoua autour d’André Hodeir. Dimanche 22 janvier 2012.

 

 

Suite au décès d’André Hodeir (1921-2011), violoniste, compositeur, chef d’orchestre, auteur, critique, j’ai publié sur ce blog «  Le testament d’André Hodeir » qui reprend les principes de la composition en Jazz tels qu’André Hodeir les avait posés dans « Le testament de Matti Jarvinen », article contenu dans « Les mondes du jazz » paru en 1970.

 

C’est à partir de ces principes que s’est tenue le dimanche 22 janvier 2012 une discussion entre Martial Solal (MS), pianiste, compositeur, chef d’orchestre français né en 1927, Olivier Calmel (OC), pianiste, compositeur, chef d’orchestre français né en 1974 et Eric Ferrand-N’Kaoua (EFNK), pianiste concertiste français né en 1963, votre serviteur Guillaume Lagrée (GL) notant leurs propos en haute fidélité. 

 

Voici ce qui s’est dit sur l’écriture, la composition, l’improvisation au fil de la conversation.

 

GL : Qu’avez-vous appris d’André Hodeir ?

MS : J’ai plus qu’appris, j’ai pris de lui. Son sens de la rigueur m’a aidé. J’ai adopté beaucoup de ses points de vue. On lui a attribué «  l’improvisation simulée » : les soli étaient écrits. Les pièces avaient ainsi une vraie unité. Même dans les meilleurs big bands, comme celui de Duke Ellington, les solistes tiraient les morceaux vers eux. Certes, l’orchestre d’Ellington était si cohérent que le Duke savait à quoi s’attendre de la part de ses solistes. André Hodeir ne voulait pas que les solistes défigurent son œuvre. Les soli qu’il écrivait étaient très courts, de quelques mesures. Par exemple, lorsque l’orchestre de Patrice Caratini a joué en hommage à André Hodeir à Radio France, le solo de saxophone alto d’André Villeger semblait improvisé alors qu’il était écrit. 

OC : J’aime cette idée de maîtrise complète des matériaux qu’avait André Hodeir. C’est élégant et selon moi la preuve d’une réelle conscience de compositeur.

De manière très personnelle mon rapport à l’improvisation n’est pas, ou plus, celui d’un Jazzman traditionnel. Dans l’écriture, je ne fais plus de différence entre ce qui s’apparente au Jazz par l’énergie rythmique et ce qui semble ne pas déterminer une pulsation sous-jacente régulière. Pas plus que je ne fais de compromis sur cette énergie rythmique lorsque j’écris pour des orchestres de musiciens qui ne sont ni Jazzmen ni improvisateurs.

Dans les formations de Jazz dont je suis le leader, les partitions, le courrier comme on dit, est volumineux et important. Cela amuse certains Jazzmen avec qui je joue d’ailleurs. On a fait le tour du schéma thème/variations en musique improvisée. Le renouvellement du répertoire exige que l’on dépasse cette différence.

MS : cela rejoint ce que faisait Hodeir. André me laissait jouer quelques soli, improviser. J’étais le seul de l’orchestre à avoir ce privilège. Heureusement, car je n’ai jamais été un bon lecteur ! Hodeir utilisait quelquefois des points d’orgue, mais strictement mesurés, comme une sorte  d‘arrêt sur image. J’ai utilisé souvent cette idée. Juste avant sa disparition, j’ai écrit la préface d’un livre qui lui sera consacré, où je parle des différentes trouvailles d’André qui m’ont intéressé. Une chose qui me paraissait intéressante, c’était vers le milieu des  années 1950, c’est qu’il faisait intervenir un tempo au cours d’un morceau, le nouveau tempo étant déterminé par les figures rythmiques de la mesure précédente . Exemple : le triolet de noire devenait la noire et inversement.

André Hodeir attachait une grande importance à la forme des oeuvres : pour lui, une œuvre   doit avoir une unité, une cohérence. Il en parlait dès le début des années 50. A l’époque, c’était un langage que l’on n'entendait pas. 

Il utilisait souvent le contrepoint, très rare en Jazz, aidé par ses brillantes études d’harmonie, de composition et d’histoire de la musique au Conservatoire de Paris. Je ne l’ai connu que très récemment comme violoniste de Jazz. Il improvisait de la manière la plus classique (improvisation en mesure sur des harmonies préétablies)  ce qui est la définition standard du soliste de Jazz. Mais André Hodeir, c’était aussi un homme intelligent, brillant, spirituel. S’il est davantage reconnu dans le monde pour ses écrits que comme compositeur, il n’en reste pas moins un compositeur rare, au style très personnel.

Contrairement à beaucoup de Jazzmen, André Hodeir s’acharnait à ne pas montrer l’évidence.

OC : C’est bien l’élégance que j’évoquais. Encore aujourd’hui, bien que les ponts soient de plus en plus nombreux entre les musiciens de classique et de Jazz, il existe toujours des écoles sur le rapport entre écrit et improvisé. Dans les grandes formations, les ‘grands formats’, je crois qu’on ne se pose plus de questions pour renouveler la forme car cela est de toute évidence nécessaire, indispensable. Il est vrai que le contrepoint est relativement inexistant dans le répertoire Jazz. Ecrire des contrechants ou des polyrythmies, courantes dans les jazz d’aujourd’hui, ne constitue pas un travail sur le contrepoint.

MS : en Jazz, on écrit beaucoup d’unissons ( les parties bougent de manière homorythmique). Comme je suis autodidacte, j’ai longtemps marché sur la pointe des pieds pour le contrepoint. Ce n’est qu’à partir des années 80 que je l’ai utilisé, à dose homéopathique, dans les concerti que j’ai écrits.

EFNK : ce n’est pourtant pas qui m’a frappé chez vous : il me semblait plutôt entendre dans votre orchestre l’influence de la tradition d’arrangement pour big band. 

MS : j’ai toujours aimé les mélanges rythmiques mais ce n’est pas du contrepoint, c’est de l’orchestration.

OC : André Hodeir était certainement en avance sur son temps, ça ne fait aucun doute. Les courants du Jazz sont aujourd’hui si nombreux qu’on ne peut pas tout assumer en même temps. Quand j’ai passé le concours national de Jazz à La Défense, on m’a remis un prix de composition et on m’a dit : « Ce n’est pas vraiment du Jazz ce que tu écris ». J’ai trouvé cela amusant…

MS : Certains m’ont dit  que ce que je faisais n’est pas du Jazz… Après Armstrong et le middle jazz Parker puis Coltrane, etc.. ont eu   leurs détracteurs pour qui, tout musicien ne jouant pas dans tel ou tel style, ne faisait pas ou plus du Jazz. La musique est un tout. Elle ne se résume pas à des individualités, si puissantes fussent-elles. 

OC : Pour ce que je sais de son histoire, au début, le Jazz était écrit. L’improvisation s’est développée depuis les années 30. On devrait pouvoir aujourd’hui faire coexister de la musique très écrite, comme celle d’Andy Emler que j’affectionne particulièrement et ou la part improvisée est évidemment présente aussi, et des choses très improvisées, sans que cela ne pose de questions de ‘chapelles’.

 

GL : Venons-en aux principes posés par André Hodeir si vous le voulez bien. N°7 : si la voix est un instrument, elle n’a pas de mot à prononcer.

OC : dans le Jazz, quarante-deux ans après cet article, cette utilisation de la voix reste une rareté. Pour les chanteuses, il y a en France Claudia Solal, Elise Caron, Jeanne Added... 

 

EFNK : A propos des ponts entre classique et Jazz : les jeunes musiciens du XXIème siècle se diversifient et touchent à différentes traditions musicales ; c’est très bien, mais  le danger, c’est l’amateurisme en tout. 

OC : on ne peut pas être bon en tout mais on ne peut plus rester dans sa chapelle. Aujourd’hui, pour ce que j’en sais, beaucoup de musiciens qui sortent du Conservatoire avec des prix en classique improvisent. Des musiciens classiques d’envergure internationale s’intéressent au rapport avec l’improvisé, avec les formes mouvantes, les pulsations du groove, du swing, etc. Par exemple, Xavier Phillips, violoncelliste classique de renommée internationale, me fait l’honneur de se poser ces questions avec moi, d’aller voir ailleurs, de se mettre en danger sur un répertoire comportant des embûches, des embuscades …

EFNK : Si chapelle il y a, en sortir est un moyen de la retrouver dans une autre perspective.

 

 

 

 

GL:Un jour Didier Lockwood m’a raconté que Maxim Vengerov, le Tsar du violon, est venu le voir en lui disant : «  J’en ai marre d’être une moitié de musicien. Apprends-moi à improviser ».

EFNK : Pour moi, Martial Solal est un des plus grands pianistes de la planète. Peu importe qu’il soit classé dans le Jazz. Il a beaucoup apporté à l’écriture du piano. Heureusement, car la musique contemporaine d’il y a 30-40 ans avait un peu abandonné le piano dans son acception traditionnelle.

MS : l’instrument est primordial. Il faut le maîtriser pour pouvoir exprimer ce que l’on a  en tête.  De très rares exemples ont prouvé, dans le passé, que l’on pouvait jouer sans une technique de concertiste ! … (GL : Thelonious Monk est un de ces très rares exemples).

 

GL : un autre principe de Matti Jarvinen alias André Hodeir. n°2 : le mouvement ne peut remplacer la masse, ni la masse le mouvement ; mais ils peuvent se compenser.

OC : la masse, en orchestration, cela fait tout de suite penser à l’école allemande, à Wagner. Le mouvement fait penser à l’impressionnisme, à l’école française.

MS : «  D or no » écrit par Hodeir pour 5-6 instruments où chacun joue des choses différentes. Dans les grands ensembles, il utilise plus la masse. A 50 musiciens, si chacun joue de façon différente, ça sonne mal….

OC : il existe de nombreux contre-exemples. Voici une partition ou j’ai écrit une fugue stricte à cinq voix , chromatique et à 7 temps pour un orchestre de 80 musiciens : ça fonctionne. Peut-être Hodeir a-t-il eu des expériences malheureuses,  ce qui l’aurait conduit à cette réflexion. Il existe des contre-exemples aussi de musiques extrêmement verticales pour petits ensembles. Exemple : « Summer Music », magnifique quintette à vent de Samuel Barber.

 

GL : Voyons un autre principe, le n°3 : Qui n’écrit pour le plaisir de l’instrumentiste ne peut espérer recevoir de lui quelque joie en retour.

MS : écrire pour le plaisir d’un soliste, c’est une évidence dans l’écriture de big band. Dans le Jazz, on laisse untel se mettre en vedette. J’aime bien entendre les gens jouer ensemble.

 

GL : principe n°5 : là où dix instruments suffisent, c’est une faute professionnelle que d’en faire jouer douze.

MS : un accord à six notes pour sept musiciens, c’est un musicien de trop. 

OC : cela vaut pour la musique, pas seulement pour le Jazz. C’est l’école française dans laquelle on aime l’économie de moyens, ou les timbres sont extrêmement respectés et distingués, les soli assez nombreux, la masse mouvante et rarement homorythmique.

MS : à l’inverse, il faut le nombre de musiciens adéquat pour obtenir le bon résultat.

 

GL : que pensez-vous du principe n°8 : la lecture, sinon l’écriture, est un fardeau trop lourd pour qui veut jouer la comédie de l’improvisation écrite.

MS : il ne faut pas lire la musique pour être vraiment à l’aise en jouant. La véritable improvisation, c’est avant tout une liberté. Le cerveau dirige immédiatement ce que les doigts doivent faire. Un soliste, en jazz ou pour exécuter un concerto, ne doit pas lire.

EFNK : Il faut savoir jouer avec une partition, ça n’est pas facile et personnellement, il arrive que ça me gêne. Lire, c’est faire intervenir un autre circuit cérébral, au lieu de seulement entendre intérieurement. 

MS : on joue mieux quand on n’a pas de problème de lecture.

OC : c’est indéniable, je crois que ça vaut pour la plupart des musiciens

EFNK : L’interprétation est plus libre- à condition de ne pas avoir de problèmes de mémoire.

Vous parliez tout à l’heure de l’influence d’André Hodeir sur votre réflexion autour de la forme. Avez-vous aussi réfléchi à cet aspect de la musique pour vos improvisations au piano ?

MS : plus ça va, plus j’y pense. J’essaie de raconter une histoire cohérente même si elle est débridée. Je lutte contre l’ornementation mais il m’est arrivé d’y céder. J’essaie de ne plus brouiller l’écoute de l’auditeur. Souvent, en improvisant, j’imagine des phrases pour big bands (trompettes, saxophones, trombones) mais, joué seulement au piano, c’était difficilement compréhensible pour l’auditeur. Maintenant, j’essaie d’épurer davantage. Curieusement, les musiciens classiques ont toujours trouvé que je jouais avec une économie de moyens alors que les jazzmen trouvaient que j’en faisais trop.

 

GL : la proposition n°11 me fait beaucoup penser à l’œuvre de Martial Solal : « S’il y a une tradition à détruire, il faut savoir pourquoi, et si l’on veut en remplacer un élément, il faut savoir par quoi. »

MS : j’aime le positif, aller de l’avant sans oublier ce qu’on a derrière. Savoir pourquoi on va   ailleurs, c’est important. Cela peut être par lassitude de ce que l’on connaît, par goût de l’aventure… Je ne pense pas que les œuvres qui vont durer 200 ans sont celles qui ont fait table rase du passé.

OC : en musique, l’histoire récente a prouvé que les œuvres qui font table rase du passé ne durent pas, n’entrent pas dans la postérité, car précisément elles ne reflètent aucune continuité, aucune histoire. Dans les années 50, de nombreux courants musicaux étaient déconsidérés, la musique tonale était persona non grata. Il y a eu un stalinisme historique en musique. Fort heureusement, cette attitude est passée de mode, et la plupart des courants d’aujourd’hui sont correctement représentés et aidés.

MS : de même pour le Free Jazz. Il y a eu des dictateurs du genre. Quand j’ai annoncé ma composition « Jazz frit » (à écouter sur l’album « Martial Solal en solo », 1970) au festival de Châteauvallon vers 1970, je me suis fait huer par le public alors que je pensais le faire rire.

 

Le sectarisme de la liberté forcenée, voilà une idée forte pour conclure cette conversation autour de quelques pensées d’André Hodeir.

 

Merci à Martial Solal, Olivier Calmel et Eric Ferrand-N’Kaoua pour leur disponibilité.

 

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Vif-Argent Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

 

 

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Fred Pallem & le Sacre du Tympan sacrent Michel Legrand à la Maison de la Radio

Publié le par Guillaume Lagrée

Fred Pallem 

&

le Sacre du Tympan

jouent

Michel Legrand

Maison de la Radio

Paris, Ile de France, France

Samedi 29 janvier 2022, 19h30

Concert enregistré par France Musique

A diffuser dans l'émission " Jazz sur le Vif

 

Le Sacre du Tympan est composé de

Fred Pallem: guitare basse électrique, direction, arrangements

Vincent Taeger: batterie

Guillaume Magne: guitares

Fred Escoffier: claviers

Guillaume Lantonnet: percussions

Brice Pichard: trompette

Fabrice Martinez: trompette, bugle

Michaël Joussein: trombone, scat

Rémi Sciuto: saxophones, flûte

Frédéric Couderc: saxophones, clarinette

Sylvain Rifflet: saxophone ténor

Alice Lewis: chant

+

Orchestre de 21 cordes sous la direction de Mathieu Herzog: 3 violoncelles dont un solo, 3 altos dont un solo, 15 violons dont un solo.

Au programme ce soir:

Toutes les compositions sont l'oeuvre de Michel Legrand sauf indication contraire expresse.

" The race first lap " (extrait du film " Le Mans ") 

" The Boston Wrangler " (extrait du film " L'affaire Thomas Crown ")

" His eyes her eyes " (extrait du film " L'affaire Thomas Crown ")

" Cash and Carry " (extrait du film " L'affaire Thomas Crown ") 

" Nursery rhymes for all God's children " ( extrait de l'album de Stan Getz & Michel Legrand " Communications 72 ". Cf extrait audio au dessus de l'article).

" Gossiping " (extrait de l'album de Stan Getz & Michel Legrand " Communications 72 ")

" The Hunter "( thème principal de la musique du film)

" Brian's song "  (thème principal de la musique du téléfilm)

" Once upon a summertime " (Version américaine de " La valse des Lilas ") 

" La chanson de Delphine " (extrait du film " Les demoiselles de Rochefort ")

Jerk les Avignons

" On the road " (extrait du film " La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil " )

 " Theme from The Go Between " (thème principal de la musique du film)

Appelez-moi Mathilde!

" L'Odyssée " (Fred Pallem. Cf vidéo sous cet article) enchaîné avec " L'enfant dans la jungle urbaine " (Fred Pallem )

" Un été 42 " (extrait du film " Un été 42 ") 

Troisième concert du cycle Michel Legrand à la Maison de la Radio. Après le deuxième consacré à la musique de film, celui-ci est consacré à une interprétation de Michel Legrand par Fred Pallem et son orchestre, le Sacre du Tympan.

Pur hasard, je retrouve la même voisine à ma droite que la veille. Je laisse aux lectrices statisticiennes, aux lecteurs mathématiciens, le plaisir de calculer la probabilité que je me trouve assis deux soirs de suite, dans la même salle, pour deux concerts différents, à deux places différentes,  avec la même personne, à ma droite, .A ma gauche se trouvait Pierre de Chocqueuse, auteur du Blog de Choc, consacré au Jazz.

La citoyenne écrit des articles sur la musique pour le site Internet Toute la culture. Etait aussi présent à ce concert un spectateur auteur du blog Vieille carne. Il était présent aux 3 concerts Michel Legrand à la Maison de la Radio et le dernier est son préféré. Je n'ai su que le lendemain. Je vous expliquerai cela dans la prochaine chronique de ce blog, lectrices statisticiennes, lecteurs mathématiciens.

Michel Legrand aimait la musique sous toutes ses formes. Jazz, symphonique, chanson, musique du film, il ne se refusait rien. C'est à ce mélange permanent que rendent hommage ce soir Fred Pallem & Le Sacre du Tympan (11 musiciens + 1 chanteuse) avec le soutien d'un orchestre à cordes (21 instruments et un chef). C'est ainsi qu'ils se rapprochent au plus près de la vérité de ce compositeur et arrangeur hors concours. " Bach & Ravel, c'est ma langue maternelle. Le Jazz, c'est ma première langue vivante " (Michel Legrand). 

Mes notes prises dans l'obscurité sont illisibles. Je vais donc tâcher de rassembler mes impressions avec l'aide du programme. Votre indulgence est implorée, lectrices statisticiennes, lecteurs mathématiciens. L'ordre indiqué dans le programme ne correspond pas à celui des morceaux joués en direct. Pour faire simple, je suis le programme. 

Pour commencer, un extrait du film " Le Mans ". Si vous aimez les bagnoles, vous avez vu Le Mans, nous explique Fred Pallem. Il est donc logique que je n'ai pas vu ce film. Mais je comprends tout de suite de quoi il s'agit. La musique est rapide, agitée, faite d'accélérations, de virages serrés. Bref, la course automobile.

3 morceaux à suivre extraits de l'Affaire Thomas Crown, le film dont la musique de Michel Legrand a donné le tempo du montage. Premier Oscar de musique de film (1968). D'abord, " The Boston Wrangler ", morceau à l'image de la virilité du personnage incarné par Steve Mac Queen. Puis " His eyes her eyes " sur le jeu de séduction entre Steve Mac Queen et Faye Dunaway. Qui impressionne le plus l'autre? Et " Cash and carry " qui décrit le gars fier de son coup qui transporte les sacs de billets et de pièces après le casse de la banque. En écoutant le morceau, vous le voyez faire.

Puis deux morceaux extraits d'une rencontre au sommet. " Communications 72 " (1972). Stan Getz a demandé à Michel Legrand de lui composer un album. Michel Legrand créa ce qu'il appelait " Un banquet musical " inspiré par l'esprit des sonates de Mozart pour des grands solistes. Bref, comme explique Fred Pallem, Michel Legrand a tendu des pièges à Stan Getz. " The Sound " s'en est sorti brillamment comme d'habitude.

Sylvain Rifflet joue ici le rôle de Stan Getz. Il sort de l'orchestre et se met à l'avant-scène face au micro. Aux Etats Unis comme au Royaume Uni, les chansons pour bercer les bébés et petits enfants se nomment des " nursery rhymes ". Michel Legrand a donc composé pour Stan Getz des " Nursery rhymes for all God's children ". Cf extrait audio au dessus de cet article. Ca sonne comme il  faut, à la fois d'une fraîcheur enfantine et savant comme un vieillard. Sylvain Rifflet relève le gant. Du même album, " Gossiping " permettait à Michel Legrand de scatter en duo avec Stan Getz dans un bavardage (gossiping in english). Michël Joussein sort de l'orchestre avec son trombone et vient se placer à côté de Sylvain Riffet. Il scatte, joue du trombone dans un dialogue frénétique avec le saxophone ténor de Sylvain Rifflet. Les deux orchestres se mêlent joyeusement.

Sylvain Rifflet & Michael Joussein regagnent leurs places respectives au sein de l'orchestre. Changement d'ambiance avec " The Hunter ", musique du dernier film de Steve Mac Queen (1980). C'est l'histoire d'un chasseur de primes qui court après des repris de justice. Sauf que j'entends plutôt un chasseur en forêt qui se fait le plus discret possible. Les producteurs n'ont pas voulu de la musique de Michel Legrand, la jugeant inadaptée à un film d'action. Le film est sorti avec la musique de Michel Legrand aux USA, avec une autre musique en Europe. 

" Brian's song " est une musique de téléfilm digne de Dallas, Dynasty, Santa Barbara nous explique Fred Pallem. Effectivement, ça ne lésine pas sur le sucre. Les violons collent aux dents. Les cuivres sont en guimauve. 

Pas de Michel Legrand sans chanson. Fred Pallem nous sort son arme secrète, cachée jusqu'ici. Alice Lewis, chanteuse de l'orchestre. Elle est Française et nous chante la version américaine de " La valse des lilas " devenue un standard du Jazz sous le titre " Once upon a summertime ". Chantée par Tony Bennett & Sarah Vaughan. Jouée par Miles Davis & Chet Baker. Ca vous situe le niveau, lectrices statisticiennes, lecteurs mathématiciens. Alice Lewis le chante très bien et le mélange entre orchestre de Jazz Rock et orchestre à cordes colle parfaitement à cette valse.

Chanson française avec " La chanson de Delphine " extraite de la BO du film " Les demoiselles de Rochefort ". Une chanson d'amour au féminin écrite avec finesse par un homme qui aimait les femmes. L'orchestre ronronne comme il faut. Solo de trombone bien dans le thème. Pour la version au masculin, avec le même thème musical , dans la même film, " La chanson de Maxence ". Pour les Américains, c'est un standard du Jazz sous le titre "You must believe in spring ". A écouter dans le duo Bill Evans (piano) & Tony Bennett (chant) bien entendu. 

Alice Lewis sort de scène. S'ensuivent " On the road " et " Jerk les Avignons ". Les souffleurs pétaradent joyeusement. Le chef d'orchestre dirige tout le monde, les cordes et le Sacre du Tympan en même temps. 

Guillaume Magne passe à la guitare acoustique à 12 cordes pour le thème de " The Go Between ", film de Joseph Losey ( 1971). Une fugue très élégante. 

Stéphane Lerouge, créateur de la collection d'albums Ecoutez le cinéma, a conseillé à Fred Pallem, " Appelez moi Mathilde! " Retour à la guitare électrique. Ca se danse et c'est une valse. Une valse funky. 

Une composition de Fred Pallem dérivée de Michel Legrand, " L'Odyssée ". Cf vidéo sous cet article. Le jeu consiste à deviner de quelle composition de Michel Legrand il est parti. Après écoute, personne ne sait répondre dans la salle.

Pour ne pas nous laisser dans l'ignorance plus longtemps, Fred Pallem et le Sacre du Tympan et les cordes enchaînent directement sur " Un été 42 ". Sans l'annoncer mais nous le reconnaissons immédiatement. " L'Odyssée " vient donc de là, nom de Zeus! Une version drôlement accélérée et transformée, sapristi! Quant à la fameuse ballade de l'été 42, deuxième Oscar de musique de film de Michel Legrand (1972), elle est jouée sentimentale à souhait, comme il faut. Avec des cordes chatoyantes et des souffleurs de brises légères et parfumées. 

RAPPEL

Fred Pallem estime qu'un morceau n'a pas été joué comme il fallait ce soir. Sa belle-mère ne lui pardonnerait pas. Trop dangereux. Ils le refont donc. Avec encore plus de brillant, d'énergie. " Cash and Carry " extrait de " The Thomas Crown Affair ". Sur l'original, Phil Woods était au sax alto. Ce soir, c'est Rémi Sciuto. Il est au niveau. 

Le public est enthousiaste et je m'inclus dedans. Ainsi que le blogger de Vieille Carne qui a assisté aux 3 concerts dédiés à Michel Legrand à la Maison de la Radio et estime que c'est le meilleur des 3 car c'est celui qui mélange le mieux symphonique, Jazz et chanson comme aimait le faire " Big Mike " (Jean Cocteau), " The Duke of Rochefort " (Michel Petrucciani), alias Michel Legrand.

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Sélection de concerts de Jazz pour novembre 2023 sur France et sur Suisse

Publié le par Guillaume Lagrée

Charles Lloyd par Juan Carlos HERNANDEZ

Charles Lloyd par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices raffinées, lecteurs distingués, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour novembre 2023.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement. 

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture,   " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour,  les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 20h & 21h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York.

mercredi 1er novembre: Leo Genovese and Quilombo (Leo Genovese, Daniele Germani, Rodolfo Zanetti, Agustin Uriburu, Juan Chiabassa)

mercredi 8 novembre:  The Fringe (George Garzone, John Lockwood, Francisco Mela)

mercredi 15 novembre: Glenn Zaleski Quintet (Lucas Pino, Brandon Lee, Desmond White, Allan Mednard)

mercredi 22 novembre: Sasha Berliner

mercredi 29 novembre: David Kikoski

 

Vous pouvez assister aux concerts sur Internet en direct puis en différé et verser une libre contribution au Bar Bayeux pour que la musique continue.

A Paris, à la Maison de la Radio, du jeudi 21 septembre au mercredi 15 novembre, exposition " Ladies and Gentlemen ". 70 photographies tirées des archives de Jazz Magazine, des années 50 aux années 70. 6 thèmes: tous en scèneemportés par la foulesur la routeune vie de jazzen blanc et noiren studio et dans Jazz Magazine + Hommage au photographe français Christian ROSE (1946-2023). Entrée libre.

 

En France, du dimanche 8 octobre au samedi 25 novembre 2023, Mois Kréyol: langue, musique, danse, cuisine, littérature, théâtre, conte, cinéma... 

Paris & Ile-de-France : du dimanche 8 octobre au dimanche 19 novembre 2023
Le Havre / Honfleur : entre le dimanche 15 octobre et le samedi 21 octobre 2023
Lyon : le vendredi 20 octobre et le samedi 21 octobre 2023
La Rochelle : entre le lundi 23 octobre et le dimanche 19 novembre 2023
Toulouse : entre le vendredi 27 octobre et le mercredi 1er novembre 2023
Mulhouse : entre le samedi 28 octobre et le samedi  4 novembre 2023
Strasbourg / Eurométropole : entre le lundi 6 novembre et le dimanche 12 novembre 2023
Nantes : entre le samedi 11 novembre et le lundi 20 novembre 2023
Bordeaux / Cenon : entre le dimanche 12 novembre et le  dimanche 19 novembre 2023

En France, en Belgique, en Allemagne, en Norvège, au Canada, du jeudi  12 octobre au samedi 16 décembre 2023, 17e rentrée des Grands Formats pour écouter et célébrer les grands orchestres de JAZZ. 109 membres, 1 300 artistes, 2 000 concerts/an, 600 000 spectateurs/an, telles sont les dimensions impressionnantes des Grands Formats, lectrices distinguées, lecteurs raffinés. Grâce à vous, ils peuvent grandir encore.  L'Univers a commencé par un Big Band!

En Bretagne, en Ille et Vilaine, à Rennes et environs, festival JAZZ à l'Ouest du mardi 7 au dimanche 26 novembre avec le PJ5 (samedi 11 novembre, 20h30, MJC Pacé), Henri Texier Trio + Ariel Bart (mercredi 15 novembre, 20h30, MJC Bréquigny, Rennes).

En Bourgogne Franche-Comté, dans la Nièvre, à Nevers, 37e D'Jazz Nevers Festival du samedi 11 au samedi 18 novembre avec Leila Olivesi samedi 18 novembre à 20h30.

A Antony (92), du mardi 21 novembre au dimanche 3 décembre, festival Place au Jazz avec Médéric Collignon (mardi 21 novembre. 20h), Airelle Besson 4tet (vendredi 24 novembre, 20h30), l'ONJ joue Dracula (samedi 25 novembre, 18h. Enfants, amenez vos parents!)...

A Paris, du jeudi 2 novembre au mercredi 13 décembre, le festival des centres culturels étrangers de Paris, JAZZYCOLORS. Découvrez le Jazz d'Europe, d'Asie & d'Amérique à Paris. 

En France, du jeudi 9 au dimanche 19 novembre, festival Jazz & Klezmer avec Daniel Zimmerman joue Serge Gainsbourg (samedi 11 novembre, 20h, Paris, JEM Copernic) &  Itamar Borochov (lundi 13 novembre, 20h, Paris, Espace Rachi).

A Strasbourg (67), Alsace, région Grand Est, festival Jazzdor, du vendredi 10 au vendredi 24 novembre avec le trio de Bill Frisell (vendredi 10 novembre, 20h30), Myra Melford Water & Fire 5tet (vendredi 17 novembre, 20h30), David Murray & Khalil El Zabar (mercredi 21 novembre, 20h30).

A Paris, au Duc des LombardsNouvelle scène, chaque lundi et chaque mardi à 19h30, 21h & 22h30. Entrée libre. La Jeune Garde du Jazz sur scène.

A Paris, au théâtre de l'Athénée Louis Jouvet, du mardi 7 au samedi 25 novembre, Hélène après la chute, de Simon Abkarian, inspiré de l'Hélène de Troie (cf Homère). Piano et composition musicale: Macha Gharibian.

Mercredi 1er novembre:

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le trio de Dave Kikoski

- 20h, Paris, Philharmonie  de Paris: 70e anniversaire de John Zorn. Concert de John Zorn mais sans John Zorn. Radical. Forcément radical. Cf vidéo sous cet article sans John Zorn.

Jeudi 2 novembre, 20h, Paris, Philharmonie  de Paris: 70e anniversaire de John Zorn. Concert de John Zorn avec John Zorn. Masada and beyond. Radical. Forcément radical. Cf vidéo sous cet article sans John Zorn..

Vendredi 3 novembre:

- 19h & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 5tet acoustique de Ludivine Issambourg.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: le 5tet acoustique de Fabrice Moreau.

- 20h30, Suisse, Genève, Sud des Alpes: le 4tet Anémone de Ralph Alessi.

- 21h, Paris, le Sunset: Love for Chet 2.0 par Stéphane Belmondo en trio avec Thomas Bramerie & Romain Pilon.

Samedi 4 novembre:

- 18h30, Paris, galerie Terrain Vagh: Baptiste Herbin improvisera au vu des oeuvres exposées d'Hélène Lhote. Performance en partenariat avec Couleurs Jazz Radio.

- 19h & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 5tet acoustique de Ludivine Issambourg.

- 21h, Paris, le Sunset: Nouveau 4tet de Stéphane Belmondo  avec Jozef Dumoulin.

Dimanche 5 novembre, 18h, Paris, Péniche Marcounet: le trio de Jean de Aguiar, maintes fois célébré sur ce blog. Avec invités mystère...

Lundi 6 novembre, 19h45 & 21h25, Paris, le Café Laurent: Monica Kabasélé (chant) & Dexter Goldberg. Classieux. Entrée libre.

Mardi 14 novembre:

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: hommage à Matyas Szandaî (1977-2023) avec Paul Lay, Michel Portal, Mathias Lévy, François Jeanneau, Yoann Loustalot...

- 20h30, Paris, le New Morning: le trio Mario Canonge, Michel Alibo, Arnaud Dolmen. 2 générations de jazz caribéen en un trio.

Vendredi 17 novembre, 20h, Paris, le Bal Blomet: le 4tet de Marc Copland avec Mark Feldman (violon). Cf vidéo sous cet article.

Samedi 18 novembre:

- 19h, Paris, La Maison de la Radio, studio 104: le trio de Samuel Blaser & le Umlaut Chamber Orchestra maintes fois célébré sur ce blog. Concerts enregistrés et diffusés en direct & en différé par France Musique.

- 19h, Paris, Le Sunside: le trio de Ramona Horvath pour son nouvel album " Carmen's Karma " célébré sur ce blog.

Dimanche 19 novembre:

- 17h, Argenteuil (95), le Figuier Blancl'ONJ joue Dracula . Enfants, emmenez vos parents! 

- 19h, Paris, le 38 Riv: dialogue Katia Schiavone (guitare) & Robin Mansanti. Classieux.

- 20h, Suisse, Genève, l'Alhambra: le trio de Charles Lloyd avec Gerald Clayton & Marvin Sewell. Une des dernières légendes vivantes du Jazz. L'homme qui découvrit Keith Jarrett et que Michel Petrucciani remit sur scène. Cf photographie & extrait audio au dessus de cet article.

 

Vendredi 24 novembre, 20h30, Suisse, Genève, le Sud des AlpesMyra Melford Water & Fire 5tet

Dimanche 26 novembre, 20h, Paris, le 38 Riv: dialogue Pieternel Van Oers & Miguel Castro (guitare). Cool jazz for quiet dreams

Lundi 27 novembre:

- 19h45 & 21h25, Paris, le Café Laurent: Thierry Péala & Edouard Ferlet. Deux artistes maintes fois célébrés sur ce blog, enfin en duo. Entrée libre.

- 20h, Paris, la Rhumerie: le trio de Sandro Zerafa. Classieux. Entrée libre.

Mardi 28 novembre:

- 19h30, Paris, le Sunside: Mark Priore. Concert à la bougie. Sans électricité. Pas sans excentricité.

- 20h30, Paris, Le Cent Quatre: Macha Gharibian & friends pour fêter les 10 ans de l'album " Mars  " (2013) célébré sur ce blog depuis 2013.

Jeudi 30 novembre:

- 19h, La Roche sur Yon (85), le Grand Rl'ONJ joue Dracula . Enfants, emmenez vos parents! 

 - 20h30, Paris, ECUJE: Bojan Z & Julien Lourau. Un dialogue de créateurs.

La photographie de Charles Lloyd est l'oeuvre du Resplendissant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Sélection de concerts de JAZZ pour mars 2024

Publié le par Guillaume Lagrée

Jonathan Kreisberg par Juan Carlos HERNANDEZ

Jonathan Kreisberg par Juan Carlos HERNANDEZ

Bienvenue au 73e abonné de ce blog.

Que les Dieux et les Muses le protègent!

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour mars 2024.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement. 

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture,   " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission du mercredi 14 février 2024 " Caviar  et champagne " consacrée au " Jazz et aux amours contrariées " pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.

A Paris, au Duc des LombardsNouvelle scène, chaque lundi et chaque mardi à 19h30, 21h & 22h30. Entrée libre. La Jeune Garde du Jazz sur scène.

A Paris, au Petit Palais, jusqu'au  dimanche 14 avril 2024, exposition sur " Le Paris de la modernité (1905-1925) ". Epoque du surgissement du Jazz. Son influence était visible aussi dans les arts plastiques. Notamment chez Sonia Delaunay, mère de Charles Delaunay, fondateur du magazine Jazz Hot, dont le style a inspiré le graphisme de l'entête de ce blog à sa créatrice, la citoyenne Elisabeth Führer. A vérifier sur pièces et sur place jusqu'au dimanche 14 avril 2024.

Mercredi 6 mars 2024 sortie en France du film d' animation Blue Giant basé sur les 10 épisodes au Japon du manga Blue Giant célébré sur ce blog.

En Ile de France, à Paris, à la Bellevilloise, du jeudi 28 mars au lundi 1er avril, festival Paris Jazz Roots consacré à la Danse JAZZ. Vous pourrez boire, manger, danser, écouter, regarder selon vos envies, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.

En Ile de France, en Seine-Saint-Denis, 41e festival Banlieues Bleues du jeudi 8 mars au vendredi 5 avril. Programmation de très haut niveau. Je ne connais personne dedans.

En Ile de France, en Seine-Saint-Denis, aux Lilas, le Triton expose les peintures de Daniel Humair du samedi 16 mars au samedi 20 avril.

En Ile de France, dans le Val de Marne, à Maisons-Alfort, festival Mars en Jazz, sur le thème " Le Jazz et ses métissages " du mardi 5 au samedi 30 mars avec le duo Lou Tavano & Alexey Atsancheef, maintes fois célébré sur ce blog, accompagné des élèves des conservatoires de Maisons-Alfort et de Charenton, vendredi 22 mars à 19h.

En Bretagne, en Ille-et-Vilaine, à Saint Malo beau port de mer, 13e festival Jazz à l'étage du jeudi 14 au dimanche 17 mars. Japan connexion avec, pour la France et la Bretagne, Pierrick Pédron, saxophoniste alto maintes fois célébré sur ce blog.

En Bretagne, en Ille-et-Vilaine, à Fougères (Avez vous vu Fougères? Victor Hugo), festival JazzinFougères, du mardi 26 mars au dimanche 7 avril avec le nouveau 4tet d'Eric Le Lann (samedi 30 mars) et la projection du manga Blue Giant célébré sur ce blog.

En Suisse, à Genève, 43e AMR Jazz Festival du mercredi 20 au dimanche 24 mars. Programmation de très haut niveau. Je ne connais personne dedans.

Vendredi 1er mars:

- 19h45, Paris,  le Café Laurent: trio Ramona Horvath, David Patrois & Nicolas Rageau. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Suisse, Genève, le Sud des Alpesle NEWTET de Glenn Ferris. Groove garanti. 

Samedi 2 mars, 19h45, Paris,  le Café Laurent: Gilles Naturel, Gian Luca Figliola, Vincent Bourgeix & Malte Arndal. Classieux. Entrée libre.

Lundi 4 mars, 19h45, Paris,  le Café Laurent: duo Thierry Péala & Edouard Ferlet déjà célébré sur ce blog. Entrée libre.

Mercredi 6 mars, 21h, Paris, l'Entrepôt: Tribute to Chet Baker avec le 4tet de Robin Mansanti, la réincarnation de Chet Baker.

Vendredi 8 mars:

- 19h45, Paris,  le Café Laurent. Trio Leila Olivesi, Yoni Zelnik, Donald Kontomanou. Classieux. Entrée libre.

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le trio de Ramona Horvath & invités. Pour l'album " Carmen's Karma " célébré sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de cet article.

- 20h45, Fontenay sous Bois (94), Le Comptoir: Chant Song le nouveau 5tet de Mathias Lévy avec Lou Tavano & Jean-Philippe Viret. Poésie en mouvement.

- 21h30, Paris, Le Sunside: le 4tet de Jonathan Kreisberg. Le meilleur de la Nouvelle York à Paris. Cf photographie au dessus de cet article.

Samedi 9 mars, 19h, Paris, Maison de la Radio: Jazz sur le Vif avec Louise Jallu " Jeu " + Dave Douglas Gifts 5tet. Diffusé en direct puis en différé par France Musique.

Mardi 12 mars:

- 19h30, Paris,  Le New Morning: Steve Coleman & Five Elements. Légendaire.

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunside: Japan Connection . Octet avec Pierrick Pédron, Giovanni Mirabassi, Toku... Festif.

Mardi 12 & mercredi 13 mars, 20h30, Paris, Le Sunset: Bextet & La Grande Soufflerie. Emmanuel Bex rend hommage à Eddy Louiss avec orgue, batterie & fanfare. Ca va chauffer dur!

Mercredi 13 mars, 19 h30 & 21h30, Paris, Le 38 Riv: le trio de Michel Edelin, flûtiste maintes fois célébré sur ce blog. Aérien. 

Jeudi 14 mars:

- 19h & 21h15, Paris,  Le New Morning: Yankee Go Home. Le Maestro John Scofield revisite les classiques de la chanson américaine. Cf vidéo sous cet article avec une version de " Hey Mr Tambourine Man " de Bob Dylan, prix Nobel de littérature.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: le trio Harpa déjà célébré sur ce blog.

Vendredi 15 mars, 20h30, Paris, le Pan Piper: Sérendipité. Olivier Ker Ourio & Quentin Dujardin. Bonnes découvertes.

Samedi 16 mars:

- 18h, Les Lilas (93), Le Triton: vernissage de l'exposition des peintures de Daniel Humair. Exposition visible jusqu'au samedi 20 avril 2024.

- 19h45, Paris,  le Café Laurent. Les frères Gilles & Guillaume Naturel en 4tet avec Christian Brenner & Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: le trio de Daniel Humair invite Samuel Blaser. Audacieux. 

Dimanche 17 mars, 20h, Paris, La Rhumerie: le trio de William Chabbey. Entrée libre.

Lundi 18 mars, 20h, Paris, Musée de l'Armée, Grand Salon: Duels avec 3 duos. Vincent Courtois & Eric Maria Couturier (violoncelles), Christophe Rocher & Louis Sclavis (clarinettes), Edward Perraud et Julian Sartorius (batterie et percussions). Le premier sang ne sera pas versé.

Mercredi 20 mars:

- 20h, Paris, le Bal Blomet: le trio de Paul Lay rend hommage à Bill Evans

- 20h30, Paris, Le studio de l'Ermitage: le 5tette de Srdjan Ivanovic pour la sortie de l'album " Modular " que je n'ai pas reçu. Intéressant. Forcément intéressant.

Jeudi 21 mars, 20h, Paris, le Bal Blomet: Sur l'écran noir de Nougaro. Hommage à Claude Nougaro par 5 voix dont Thierry Eliez, André Minvielle & Méderic Collignon

Jeudi 21 & vendredi 22 mars, 20h30, Paris, Le Sunset: le 5tet de Jeremy Pelt. Le meilleur de la Nouvelle York à Paris.

Vendredi 22 mars, 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: le 6tet Black Indians d'Henri Texier pour jouer l'album " An Indian's life " que je n'ai pas reçu.

Vendredi 22 & samedi 23 mars,  19h30 & 21h30, Paris, le Duc des Lombards: le trio de Tchavolo Schmitt. Guitare manouche à l'état pur.

Samedi 23 mars, 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tette Springbok de Matthieu Marthouret. Groove aérien.

Lundi 25 mars, 20h30, Saint Denis (93),  Saint Denis Jazz Club: " Inner Songs ". Le sextet d'Olivier Temime avec Emmanuel Bex. Album inconnu de mes services. Montjoie Saint Denis!

Mardi 26 mars, 20h, Paris, Le Barbizon: dîner concert avec Pierre-Yves Plat qui crée une musique pour un chef d'oeuvre du cinéma " Le mécano de la générale " de Buster Keaton.

Mardi 26 & mercredi 27 mars, 20h30, Paris, Le Sunset: le trio sans piano de Dmitry Baevsky. Audacieux.

Mercredi 27 & jeudi 28 mars,  19h30 & 21h30, Paris, le Duc des Lombards: Soy Cuba y mas. Trio Rolando Luna, Felipe Cabrera & Lukmil Perez. Caliente!

Mercredi 27 mars, 21h, Paris, les 2 Pianos: Art trio avec le soutien de Couleurs Jazz

Jeudi 28 mars:

- 19h45, Paris,  le Café Laurent: le trio Bastien Brison, Gilles Naturel & Philippe Soirat. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Paris, Jazz club Etoile: dîner concert avec les divas du Jazz Jazz Magazine, Lou Tavano, Sara Lenka & Cecil L Recchia.

- 21h, Pierrelaye (95), La Mezzanine: 4tet d'Hildegarde Wanzlawe. Enchanteuse. Entrée libre.

- 21h30, Paris, Le Sunside: The Rise, le 5tette acoustique de Julien Lourau avec Bojan Z. Inspirés. Respirez.

Vendredi 29 mars:

- 19h30, Paris,  Le New Morning: Fred Wesley, le tromboniste de James Brown, Maceo Parker, Georges Clinton, Bootsy Collins en trio avec orgue et batterie. Groovy!

- 19h30 & 21h30, Paris, le Duc des Lombards: le trio de Fred Nardin invite Max Ionato.

- 21h30, Paris, Le Sunside: Julien Lourau 4tet acoustique joue  Wayne Shorter

Samedi 30 mars:

- 19h30 & 21h30, Paris, le Duc des Lombards: le trio de Fred Nardin invite Max Ionato.

19h45, Paris,  le Café Laurent: un 4tet de luxe déjà célébré sur ce blog. Laurent Coq, Sandro Zerafa, Yoni Zelnik, Fred Pasqua. Classieux. Entrée libre.

- 20h & 22h, Paris, Le Sunset: Julien Lourau electric set + Very special guest (invité très spécial en français)

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: dialogue de créateurs entre Médéric Collignon & Régis Huby.

Dimanche 31 mars, 19h & 21h30, Paris, Le SunsideSullivan Fortner dialogue avec son piano. Magique.

La photographie de Jonathan Kreisberg est l'oeuvre de l'Irréductible Juan Carlos HERNANDEZToute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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