Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

628 résultats pour “Jean Cocteau

Le Jazz club d'Annecy fête ses 20 ans du 5 au 7 décembre 2013!

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Jazz Club d'Annecy

Haute-Savoie, Rhône Alpes, France

Du jeudi 5 au samedi 7 décembre 2013

 

La Savoie a une longue histoire d'amour avec le Jazz grâce au critique Maurice Cullaz que son ami Louis Armstrong appelait "  Smoothie " et son fils, contrebassiste,  Alby Cullaz.

Cette histoire se poursuit depuis 1993 à Annecy avec le Jazz Club qui fêtera ses vingt ans du jeudi 5 au samedi 7 décembre 2013 avec un festival qui fera swinguer le lac.

Au programme:

- jeudi 5 décembre, à 19h30, salle Pierre Lamy, hommage à Chet Baker avec projection de films sur Chet et un concert du trio de Robin Mansanti (trompette)

- vendredi 6 décembre, à 20h30, Bonlieu-Théâtre des Haras, concert du Cubain Roberto Fonseca (piano)

- samedi 7 décembre, à 20h30, Bonlieu-Théâtre des Haras, concert des Ponty père et fille en quartet: Jean-Luc au violon et Clara au piano.

Né à Avranches, dans la Manche, en Normandie, en 1942, Jean-Luc Ponty sortit du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en 1960 avec le premier prix de violon. Déjà Miles Davis et John Coltrane l'avaient happé. Le Conservatoire ne put le conserver, le Jazz y gagna un soliste de haut vol, plus respecté aux Etats-Unis qu'en France, comme Michel Legrand. A Paris, à l'Olympia, en 1968, Jean-Luc Ponty partageait la scène avec Dizzy Gillespie et Jimmy Smith. Rien à ajouter.

 

 


 
Partager cet article
Repost0

La tournée du Grand Viret au Duc

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Trio de Jean Philippe Viret

Paris. Le Duc des Lombards. Mardi 30 mars 2010. 20h.

 

  2299130875_1.jpg

 

Jean Philippe Viret: contrebasse

Edouard Ferlet: piano

Fabrice Moreau: batterie

 

 

La photographie de Jean Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre de l'Unique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

 

 

Plus d'un an après, me voici à nouveau face au trio équilibré et créatif de Jean Philippe Viret.Introduction à la contrebasse qui chante tout de suite sous les doigts ailés de Jen Philippe Viret. Les maillets caressent la batterie. Edouard Ferlet vient ajouter une touche de sfumato à la toile. Nom de Zeus, c'est beau! Quelle finesse dans l'échange.Baguette main droite, balai main gauche, Fabrice Moreau varie nos sensations. La musique vole comme un grand catamaran au dessus des flots: légère, rapide, sans se poser. Viret creuse alors que les deux autres nettoient l'espace. La musique monte en puissance avec équilibre et mesure. Le thème obsédant revient par instants. De quoi hanter nos nuits en douceur. C'était " Not yet " (Viret).

 

" Vert " (Fabrice Moreau). intro au piano romantique en diable. Des petits coups d'archet marquent des pas de danse lente. Serait ce " Vert " ou " Verre " tant ce morceau est fragile et clair? Retour au vert avec la musique qui s'agite comme un pré sous le vent. Puis le calme. C'est somptueux, tout simplement.

 

Un morceau plus pêchu mais toujours dans la finesse. Fabrice tient ses baguettes comme un gourmet chinois. Ca pulse, ça gronde.Jeu d'alliances sonores entre les cordes du piano et celles de la contrebasse. Ca pince et ça vibre. Un type bizarre ne cesse de faire des allées et venues à côté du bar. Il passe, s'arrête, reste 1 ou 2mn debout à écouter la musique, s'en va puis revient et reprend le même manège. C'est dire si cette musique inspire la passion. Effets de souffle, de vibration. Ils s'arrêtent et le silence devient leur musique. Ils jouent des nouvelles compositions avant de les enregistrer en studio alors qu'habituellement les musiciens viennent défendre sur scène un nouvel album. C'est la méthode de Prince. Tester la réaction du public à de nouveaux morceaux avant de les enregistrer.

 

Nouvelle composition d'Edouard Ferlet que j'appelerai " Shine " pour simplifier. Ca brille derrière la brume. Ce tro aime les jeux d'ombre et de lumière, comme des marines du Lorrain en musique. Le jeu du pianiste est très nettement inspiré de l'école française: Debussy, Satie. Cette musique est comme le flux des vagues venant inlassablemnt mourir et renaître sur la plage. Mon ame rêveuse s'envole. Tout ce qui brille n'est pas or mais ce " Shine " n'a pas de prix.

 

Un petit swing grave. Une sorte de Blues décalé. Ca change. Le piéton du Duc a cessé son manège. Jeu de bruitage entre percussions, contrebasse, piano. Fabrice fait tinter les rebords métalliques d'un tambourin. Ca monte en transe mais, à la française, sans mysticisme. C'était " Page 345 " (Ferlet).

 

" La barge rousse " (Viret) est un oiseau migrateur capable de faire 11500km sans escale. Chapeau, l'oiseau! Viret fait des passes magiques sur ses cordes. Fabrice tapote ses tambours. Retour du piéton pour 1mn. Peut-être est-ce le gars de la plonge qui s'octroie une pause de temps en temps? Edouard joue du cymbalum avec les cordes de son piano. C'est d'une beauté saisissante évoquant le voyage, la liberté, la fidélité. L'oiseau sait d'où il vient, où il va. Les notes bondissent de la contrebasse comme des dauphins hors de l'eau. Edouard a pris des maillets pour tapoter les cordes du piano. Le trio se lance, file haut et droit comme l'oiseau dans l'azur. " Bravo! " comme dit la dame derrière moi.

 

" Peine perdue ", morceau du dernier album du trio. Intro par un jeu d'archet classique, très rapide. Le piano court au même rythme. Ca sonne comme une belle voiture de sport, rouge vif, montant une route en lacets à vive allure. Le héros va t-il arriver à temps pour délivrer sa belle du château du Roi Krogold? La contrebasse chatonne sous les tapotis de l'archet. Puis elle chante à pleine voix quand l'archet la masse. Quelle somptueuse musique de film romantique! Du sentiment mais pas du sentimental. Fin nette comme un Stop.

 

Le répertoire change, l'identité du trio de Jean Philippe Viret demeure. Réjouissons nous et profitons en.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Jean-Philippe Scali Sextet en Evidence sur la scène du Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Jean Philippe Scali Sextet

 

Paris. Le Sunside.

Jeudi 15 mars. 21h.

 

Jean-Philippe Scali : saxophones alto, baryton, soprano

Jerry Edwards : trombone

Julien Alour : trompette, bugle

Adrien Chirot : piano, Fender Rhodes

Simon Tallieu : contrebasse

Manu Franchi : batterie

 

Concert de sortie de l’album « Evidence ». A six sur la scène du Sunside, il ne faut pas faire de faux mouvement pour ne pas éborgner ou assommer son voisin.

 

La contrebasse lance le groove, le sax alto la rejoint. Le groupe arrive avec le Fender. Ces jeunes Français blancs de peau ont écouté attentivement la Great Black Music et ils la restituent à leur manière sans l’affadir ni la copier. Mon pied droit bat la mesure automatiquement. La rythmique tourne. Courts exposés de cuivres entrecoupés de solos du leader. Les cuivres pètent sans vous vriller les tympans. La rythmique met des bonnes claques derrière. Ah, que c’est bon ! Il faut qu’ils jouent dans une salle de danse, ces petits gars. Après une phase calme, ils repartent tous ensemble et une grande vague de chaleur nous emporte. C’est simple, efficace et bon. C’était « Brother James » une composition de Jean-Philippe Scali qui n’est pas dédiée à James BrownSoul Brother n°1.

 

«  O when the saints », un gospel que l’on ne présente plus. L’album est inspiré de la Nouvelle Orléans , tant dans les reprises que les compositions. Démarrage au piano. Ca groove dans une belle vague. C’est bien le thème mais subtilement dérangé par JP Scali et Cie. Le trompettiste est passé au bugle pour plus de douceur. Duo piano/sax alto qui se répondent en ondes. Le sax alto est parti à fond les manettes poussé par la rythmique. Manu Franchi frappe sec et fort. Après un solo de piano tourbillonnant au dessus de la rythmique, retour groupé du sextet. Ca pulse, par Jupiter ! Solo de trombone bien pétaradant. Tout se calme pour un solo de contrebasse. Je pense que c’est l’enchaînement vers la deuxième partie du morceau comme sur l’album. Simon Tallieu tripote bien les cordes. Ca sonne bien grave, bien profond. JP Scali utilise un long cylindre rempli de gravillons ou de billes (j’avoue ignorer le nom de cet instrument de percussion) qui descendent pour produire un son étrange alors que le piano tintinnabule avec la contrebasse. La mélodie principale revient portée par la rythmique. Le sextet repart soudé. C’est le mur du son mais il est fait pour être franchi.

 

Trompette. Fender. « Evidence » (TS Monk), un autre dérangement par JP Scali et Cie. Version un peu rock par son énergie, sa pulsation. Il n’y a pas de guitare électrique mais on l’entendrait presque. Il y un côté Free chez les cuivres, Rock pour la rythmique. Bref, ça déménage. D’ailleurs, le claviériste est revenu au piano. Déménager ? Piano ? Gainsbourg ! Après un solo de piano virevoltant au dessus de la rythmique, retour au thème à six, d’un bloc, bien funky.

 

Bugle. Clavier électrique. « Eternel présent » (JP Scali). Une composition pour saisir la joie de l’instant présent.  Sax soprano. Très jolie mélodie entêtante et dansante. Trombone et bugle ajoutent du velours au son aigu du soprano. C’est une sorte de valse. Un bon truc pour danser. Ca marche à fond sur moi : je hoche la tête, chantonne et bat la mesure du pied gauche.

 

Le batteur démarre seul, très funky. « Five minutes walk » (JP Scali). Fender, trompette, sax baryton. C’est bien funky. Ces petits blancs sonnent black dans leurs becs. Solo brillant de trompette, bien porté par la rythmique. Solo de trombone plus tranquille, plus ronronnant. A la rythmique de ronronner funkissimo. Dialogue chaud, percutant entre contrebasse et batterie. La rythmique est repartie, chaude, tendue, stimulante pour le sax baryton. Le groupe repart vers le final.

 

PAUSE

 

Le concert est à la hauteur de mes espérances après avoir écouté l’album. Malheureusement, je n’ai pas assez dormi la nuit précédente et ne suis plus en état de poursuivre l’expérience. Je laisse mes sympathiques voisins de concert, nouveaux lecteurs de ce blog, nous décrire la suite et la fin de ce concert, s’ils le désirent.

 

Dans la vidéo ci-dessous, Jean-Philippe Scali présente son premier album. Offrez le à vous et à des amis choisis, lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs. Sur scène, ce sextet dégage tant de joie de jouer et de chaleur humaine que vous ne pourrez lui résister.

 

 


Partager cet article
Repost0

Modern Jazz au Studio 4 par Jean-Christophe Averty (1960)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Festival Jazz et Cinémas

Paris. MK2 Grand Palais.

Vendredi 12 avril 2013. 22h.

" Modern Jazz au Studio 4 "

Jean-Christophe Averty. 1963.

RTF/INA

 

Le problème avec le Swing, c'est que c'est une drogue dure. Une fois accroché, difficile de décrocher. L'avantage, c'est que c'est légal et sans danger pour la santé. C'est pourquoi avoir vu "  Le festival de Jazz de Cannes. 1958 ", je suis resté dans la salle du MK2 Grand Palais pour apprécier le travail en studio de Jean-Christophe Averty, le réalisateur le plus fantasque de l'histoire de la télévision française. 

Cette soirée studio commençait le Modern Jazz Quartet, émission diffusée le 11 avril 1958 à la RTF. Le MJQ était composé de John Lewis (piano), Milt Jackson (vibraphone), Percy Heath (contrebasse) et Connie Kay (batterie). Ce groupe illustre parfaitement le propos de Jean Cocteau: " Le Jazz, c'est le concert de chambre parfait avec des solistes incomparables ". Un concert du MJQ de 35mn filmé, sans aucun commentaire, sans public, en studio où Jean-Christophe Averty se fond dans le groupe usant des gros plans, des fondus enchaînés, des plans rapprochés, montrant l'écoute, la fusion entre les quatre membres du groupe. Je n'ai identifié que le premier morceau " I love You Porgy " (Georges Gerswhin). J'ai retrouvé pendant 35 mn le mélange unique du MJQ entre le raffinement harmonique issu du classique (John Lewis a poussé son amour de la musique classique jusqu'à épouser une claveciniste croate!) et le Blues, le Swing, le Groove propres à la musique noire américaine. De bout en bout, c'est prodigieux d'entente, de précision, d'élégance, de respiration. Le Modern Jazz Quartet dans toute sa splendeur.

Suivit " Modern Jazz au Studio 4 " , émission diffusée le 17 novembre 1960. Un portrait du Jazz français de l'époque avec 4 groupes en 15mn: le trio HUM (Humair, Urtreger, Michelot), le trio de Lou Bennett (orgue Hammond), le quartette de Guy Laffitte (sax ténor), le quintette d'André Persiany (piano) avec l'aristocrate du saxophone baryton, Michel de Villers de Montaugé. Le trio HUM se détache du lot pour ses qualités musicales même si je continue de préférer Martial Solal à René Urtreger; En noir et blanc, Averty s'amuse à pousser les contrastes, à jouer des ombres chinoises, à filmer d'en haut, d'en bas, de côté. Ses improvisations visuelles font corps avec celles des musiciens.

Pour finir, la " Blue Note Parade " diffusée le 6 avril 1963 avec Cat Anderson (trompette), Johnny Griffin (sax ténor), Kenny Drew (piano), Gilbert Rovère (contrebasse), Larry Ritchie  (batterie). Casting de rêve, musique de feu. Ils jouent aussi bien un vieux classique comme " Saint Louis Blues " de WC Handy que " Rhythm A Ning " de Thelonious Sphere Monk. Je continue d'ailleurs de penser que Johnny Griffin fut le meilleur saxophoniste ténor de TS Monk. Si vous n'êtes pas d'accord, écoutez leur version de " Misterioso "  en concert au Five Spot puis reparlons en, lectrices exigeantes, lecteurs pointilleux. La rythmique est d'une précision de métronome, pétrie de swing et de Blues évidemment. Cat Anderson a un jeu plus classique que Johnny Griffin (il vient de l'orchestre de Duke Ellington) mais cette différence de style crée une tension, une dynamique dans leur jeu. Sur Monk, Griffin prend les devants. Sur " Saint Louis Blues " c'est le Cat. Là encore, JC Averty est inspiré par la musique, se permettant de faire apparaître caméra et cameraman à l'écran comme s'ils faisaient partie du groupe.

Il est 23h30. Je viens de savourer plus de 3h de Swing concentré. Whaouah! Cela me rendra plus exigeant pour écouter les Jazz(wo)men actuels, c'est certain.

 

N'ayant pas trouvé de vidéo de ces émissions, repartons en vacances sur la Croisette à Cannes, en juillet 1958, avec Stan Getz accompagné par Martial Solal. Il y a pire comme séjour balnéaire et estival, avouez le, lectrices exigeantes, lecteurs pointilleux.

 

Partager cet article
Repost0

Tropical Jazz Trio. L'Album.

Publié le par Guillaume Lagrée

TROPICAL JAZZ TRIO

Album  French Paradox

Sorti le vendredi 24 mai 2019

Concert à Paris, en France, 

le jeudi 3 octobre 2019 à 20h30 au Bal Blomet (Jeudis Jazz Magazine)

Le Tropical Jazz Trio est à retrouver en concert gratuit à Paris, au Sunside, mardi 15 octobre 2019 de 20h à 21h, dans le cadre du festival Jazz sur Seine

Le Tropical Jazz Trio est composé de 

Patrice Caratini: contrebasse

Alain Jean-Marie: piano

Roger Raspail: Ka, djembé, congas, percussions

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, je vous ai déjà chanté les louanges du pianiste Alain Jean-Marie, originaire de Guadeloupe (971) et de son Biguine Reflections Trio, du percussionniste Roger Raspail, lui aussi originaire de Guadeloupe et du contrebassiste Patrice Caratini, natif de Neuilly sur Seine (92). Lors ou en dehors des spectacles du Grand orchestre de Patrice Caratini, les trois s'accordaient des moment juste pour eux sous le nom du Tropical Jazz Trio

A La Nouvelle Orléans, les descendants d'esclaves venus d'Afrique, sans leurs instruments de musique, inventèrent la batterie car les percussions leurs étaient interdites. Elles servaient à sonner la révolte dans les plantations. Dans la Caraïbe, de Cuba au Venezuela en passant par la Guadeloupe, elles étaient permises. Avec un baril de rhum, le gros quart, les Guadeloupéens créèrent le Gwo Ka dont Roger Raspail est un Maître reconnu et Sonny Troupé, le digne continuateur. Jouer sur des peaux à mains nues, cela ne sonne pas pareil que jouer des baguettes et des balais sur une batterie qui a permis de fixer les éléments mouvants des fanfares militaires (tambours et cymbales). Le Jazz américain se tropicalise aux Antilles françaises, étape entre l'Amérique, l'Europe et l'Afrique. Ce trio sort de la rythmique classique du Jazz (piano, contrebasse, batterie). Sans la quitter, il la transforme. C'est l'essence du Jazz, musique métisse.

Enfin, le Tropical Jazz Trio sort un album. Après quarante ans de complicité dans différents ensembles, les trois compères n'ont plus rien à prouver. La preuve. L'album n'a d'autre titre que le nom de leur groupe. Tropical Jazz Trio.  La musique coule d'eux comme une source vive. Evidemment, elle est diablement rythmée. Ecoutez le " Pytang Pytang Bang " (10) de Roger Raspail et Franck Curier et, sauf avis médical formellement opposé, dansez maintenant!

Pour autant, des musiciens aussi raffinés ne négligent jamais la mélodie. A commencer par le morceau d'ouverture " Morena's reveries " (1) dédié par Alain Jean-Marie à la chanteuse Morena Fattorini. C'est le morceau signature d'Alain Jean-Marie. Cf. vidéo sous cet article. D'emblée, le ton est donné. Ca joue à très haut niveau international. 

Sans coup férir, nos trois compères mêlent leurs compositions aux standards du Jazz. " Fleurette africaine  "(4) (Duke Ellington) , " Senor Blues " et " The Cape Verdean Blues " ( 6, 12) du pianiste Horace Silver dont le père était originaire du Cap Vert. Du Cap Vert aux Etats-Unis d'Amérique, une escale aux Antilles s'imposait. C'est ce que démontre le Tropical Jazz Trio. Cf extrait audio au dessus de cet article.

 Ils jouent même, arrangé par Alain Jean-Marie, " Limelight " , en français " Les lumières de la ville " composé par Charlie Chaplin pour son film (11).

Ces Messieurs connaissent la chanson. Ils concluent avec deux chansons françaises, l'une tropicalisée dès la naissance, " Couleur café " de Serge Gainsbourg (13) et une chanson porteuse d'un éternel printemps, comme cette musique et ses interprètes, " Le temps des cerises " (14). 

Les belles auront la folie en tête et les amoureux du soleil au coeur. C'est ce que dit la chanson. C'est le message porté par le Tropical Jazz Trio. Tant de fraîcheur et de sagesse, de science et d'émotion, de mesure et de cadence, c'est un cadeau qui ne se refuse pas, lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs. 

Outre l'album, le Tropical Jazz Trio est à savourer sur scène, à Paris, le mardi 2 juillet au Sunside et le jeudi 3 octobre 2019 au Bal Blomet (Jeudis Jazz magazine). Un tel bonheur ne doit pas être réservé à Paris. Souhaitons au Tropical Jazz Trio de nombreux concerts dans la France entière, de l'Hexagone aux Outre-Mer ainsi que dans le reste du monde,  de Vladivostok à Tombouctou, de Vancouver à Hong Kong.

L'abus du Tropical Jazz Trio est recommandé pour la santé. En vente libre sans ordonnance. A consommer sans modération.

Partager cet article
Repost0

Sélection de concerts de jazz pour décembre 2016 à Paris et en Ile de France

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices exigeantes, lecteurs exclusifs, voici ma sélection inique de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour décembre 2016.

Pour un agenda exhaustif, voyez mes anciens collègues de Citizenjazz.

Le festival du mois se terminera dimanche 11 décembre 2016 dans le Val d'Oise, en Île de France, Jazz au fil de l'Oise

L'exposition du mois est à Paris, au Quai Branly, jusqu'au dimanche 15 janvier 2017: " The Color Line " le récit de l'oeuvre des artistes africains américains face à la ségrégation.

Le film du mois est au Cinéma Balzac le vendredi 2 décembre à 21h:  John Coltrane Quartet en concert au festival de Comblain-les-Tours en Belgique le 1er août 1965 précédé d'un concert du quartet de Vincent Le Quang.

A enchaîner avec la Philarmonie de Paris, dimanche 4 décembre à 19h: The movie music of Spike Lee avec Terence Blanchard Quintet et les voix de Diane Reeves, Angélique Kidjo et China Moses.

Les concerts du mois sont au nombre de deux:

- Un concert de Jazz pour la reconstruction du théâtre Giuseppe Verdi à Amatrice, Latium, Italie, vendredi 2 décembre à partir de 19h à l'Institut culturel italien de Paris. 30 musiciens français et italiens de Jazz réunis.

- un duo inédit de Maestros du piano: Martial Solal et Jean-Michel Pilc au Sunside le samedi 17 décembre à 19h30 et 21h30 et dimanche 18 décembre à 18h30 et 20h30.

Un concert privé, à Paris, accessible sur réservation, pour le retour d'un duo cosmicomique que je suis depuis plus de 10 ans, Claudia Solal (voix) & Benjamin Moussay (claviers) samedi 3 décembre à 20h. Ils restent dans l'esprit Bed and Breakfast  puisqu'à " Porridge Days " succède " Butter in my brain ".

Dans les clubs

Studio de l'Ermitage

Mardi 6 décembre à 20h30: Jean-Philippe Scali quintet pour fêter la sortie de son album " Low Down " déjà louangé sur ce blog.

Jeudi 8 décembre à 20h30: Marion Rampal viendra chanter son album " Main Blue " qui fera bientôt l'objet d'une chronique dithyrambique sur ce blog.

Duc des Lombards

Mardi 6 décembre à 19h30 et 21h30: Daniel Humair en trio avec Benjamin Moussay (piano) et Bruno Chevillon (contrebasse). La classe, forcément la classe.

Vendredi 9 et samedi 10 décembre à 19h30 et 21h30: Shahin Novrasli (Azerbaïdjan), un pianiste adoubé chevalier des touches par Ahmad Jamal.

Jeudi 15 et vendredi 16 à 19h30 et 21h30: Fred Hersch, seul au piano. Attention, beauté!

Lundi 26, mardi 27 et mercredi 28 décembre à 19h30 et 21h30: Florin Niculescu Quintet. Passagers du métro parisien, voici de quoi vous réconcilier avec le violon tzigane.

Sunset-Sunside:

Vendredi 2 et samedi 3 décembre à 21h30 au Sunside: Pierrick Pédron New Quartet. retour au Jazz et à l'acoustique pour le sax alto breton.

 Vendredi 9 à 21h au Sunside: Nicola Sergio (piano) en quartet avec Francesco Bearzatti, Stéphane Kerecki et Joe Quitzke. Lyrisme à foison.

Samedi 17 à 19h30 et 21h30 et dimanche 18 à 19h30 et 21h30 au Sunside: le concert du mois avec un duo inédit aux pianos Martial Solal & Jean-Michel Pilc.

Du mardi 27 au vendredi 30 décembre à 19h30 et 21h30 au Sunside: un duo d'amis avec Jacky Terrasson (piano) et Stéphane Belmondo (trompette&bugle).

Mercredi 28, jeudi 29 et vendredi 30 décembre à 20h30 au Sunset: Enflammons la fin d'année avec la Brigade Communiste Révolutionnaire alias le trio BCR soit Emmanuel Bex, Philippe Catherine et Aldo Romano.

Samedi 31 décembre à 20h et 22h30: pour passer en 2017 en beauté, laissez vous enchanter par la voix de Sara Lazarus portée par le trio d'Alain Jean-Marie.

La Java

Lundi 12 décembre à 20h30: Jazz à la Java avec le duo Paul Warmenier (piano)&Julien Soro (sax alto) suivi du trio de Maestros Michel Edelin (flûtes), Peter Giron (contrebasse), John Betsch (batterie).

Le Triton, Les Lilas, Seine-Saint-Denis (métro Mairie des Lilas):

Vendredi 2 et samedi 3 décembre à 20h: Daniel Humair en trio avec Bruno Chevillon (contrebasse) et Marc Ducret (guitare électrique). Âmes insensibles, s'abstenir.

Jeudi 8 décembre à 20h: 60% de matière grave avec Jean-Philippe Viret (contrebasse), Jean-Marc Foltz (clarinette basse) et Sophie Bernardo (basson).

Vendredi 16 décembre à 21h: Benjamin Moussay (piano) clôt sa Quarte blanche au Triton en duo avec Vincent Peirani (accordéon). Dialogue entre piano et piano du pauvre.

Samedi 17 décembre à 21h:

Band of Dogs composé de Jean Philippe Morel (basse) et Philippe Gleizes (batterie) invite Thomas de Pourquery (chant, sax alto). Chaud devant!

Maison de la Radio, Paris

Lundi 12 décembre 2016 à 19h. Enregistrement public du trio Claudia Solal (voix), Benoît Delbecq (piano préparé), Guillaume Roy (violon alto). Concert avec réservation obligatoire. . Le concert sera diffusé sur France Musique le jeudi 26 janvier 2017 à 23h (heure de Paris).

 

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Dynamique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Partager cet article
Repost0

Le trio de Jean-Philippe Viret émerveille le Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Jean-Philippe Viret Trio.

Paris. Le Duc des Lombards. Vendredi 7 janvier 2011. 22h.

Edouard Ferlet+ Jean Philippe Viret

La photographie de Jean-Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre du Républicain Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Jean-Philippe Viret: contrebasse

Edouard Ferlet: piano

Fabrice Moreau: batterie

 

Concert de lancement de l'album "  Pour " du trio de Jean-Philippe Viret. Chronique à comparer avec celle d'un concert donné le 30 mars 2010 par le même trio au même Duc des Lombards.

Le chef commence seul en douceur, en profondeur. Son pur, chaud, en pizzicato, sans forcer. La beauté comme elle vient, comme elle va. Fabrice ajoute ses coups de baguettes, le piano enchante. C'est une sorte de valse décalée. Je ne le répéterai jamais assez: la musique est l'art de décaler les sons. Pas d'effet de manche. Il s'agit ici de tirer la musique vers le haut. Fabrice fait monter la pression. Le chef n'est pas en reste. Le piano ondule, serpente. Nouveau solo de contrebasse mais cette fois au milieu du trio. Fabrice est passé aux balais mais ne relâche pas la tension.

Le contrebassiste accorde son instrument. Piano et batterie le secondent. Puis la musique démarre en vagues souples et chaudes. Morceau avec une grande tension contenue, faussement paisible. Le batteur tient un maillet main gauche, une baguette main droite pour varier les sons et les plaisirs. Il repasse aux baguettes ponctuant de la main gauche ce qu'il construit de la main droite.Ca tourne bien comme une motocyclette dans les virages, se couchant à l'entrée, se relevant à la sortie. La part du chef c'est celle du contrebassiste en solo au milieu du trio. C'était " Les mots rebelles " et " Not yet " de JP Viret.

" Co errance " (Viret). Au Duc des Lombards, il est possible de dîner pendant le concert. Le pianiste profite de la générosité d'un spectateur pour reprendre des forces en plein concert. Morceau agité, fracassé. C'est bien la " co errance " et non la " cohérence ". C'est fougueux, tumultueux. Ca vibre, bouge, grogne. Puis ça se calme progressivement tout en restant tendu. Edouard triture les cordes de son piano avec le manche d'un maillet. Viret tapote ses cordes avec l'archet. Fabrice caresse les tambours, fait vibrer les cymbales. Cela devient étrange tout en gardant la pulsation. Viret passe l'archet sous les cordes, frottant le bois. Cela donne un son soufflé, curieux.

Retour au calme avec la contrebasse aux cordes pincées et relâchées. Ca monte lentement en puissance à trois. Nom de Zeus, que c'est beau! La salle est pleine et le public attentif. Cela fait plaisir à voir. C'est paisible et puissant. C'était " Le ré grave " (Viret)  basé sur la note la plus grave de la contrebasse.

" Page 345 " (Ferlet). Edouard commence avec sa seule main gauche. Il joue avec, lance, s'arrête, creusant les graves, entrecoupés de longs silences. Elle est marquée, cette page! Le groupe enchaîne. Les baguettes hachent menu le tempo. Ca dépote!

" La barge rousse " (Viret). Il s'agit d'un oiseau migrateur capable de faire 11500 km sans escale et sans ravitaillement. Combien d'honnêtes pères de famille, d'épouses vertueuses, de jeunes filles en fleur et de beaux jouvenceaux pourraient prétendre en faire autant? C'est un morceau magique comme le vol de cet oiseau. Ca plane. Edouard joue dans les cordes du piano, JP Viret fait vibrer celles de la contrebasse alors que la batterie frémit sous les maillets de Fabrice. Une grande vibrations nous emporte très haut, très loin. Edouard joue du cymbalum dans le corps du piano avec ses maillets. Ca sort de la musique pour documentaire animalier genre Nicole la Hulotte. (Pour en savoir plus, lisez La Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers).

" Peine perdue " (Viret). Début à l'archet, vif. Edouard se lance dans la course. Un morceau qui sonne comme une course éperdue, une voiture qui file dans la campagne à la poursuite de la bien aimée perdue. Fabrice ponctue à son tour vif et subtil aux baguettes. Il y a tout un film dans cette musique. Vu le titre, il semble que le héros n'arrivera pas à temps. Le temps s'écoule plus vite que les kilomètres parcourus. Il pleut, il vente, il fait nuit. Un ralentissement soudain. Ca repart doucement. Fabrice passe aux balais sur un passage plus calme, à la tension contenue. Viret travaille à l'archet. Ca grince, vibre, tournoie. La course folle, éperdue, a repris. Paul arrivera t-il à temps pour sauver la belle Jessica des griffes de l'infâme Joss?

Il y eut un RAPPEL mais je me le garde pour moi. Mademoiselle F et Mademoiselle A ont apprécié elles aussi ce concert. Le trio de Jean-Phillippe Viret est une valeur sûre qui n'est pas prête de se démonétiser. Investissez dedans lectrices prudentes, lecteurs avisés.

Ci dessous, à partir de 5mn30s, " Vert " par le trio de Jean Philippe Viret.

Partager cet article
Repost0

L'Enchanteuse Claudia Solal charme le Triton des Lilas

Publié le par Guillaume Lagrée

Claudia Solal Spoonbox Quartet.

Les Lilas. Le Triton.

Jeudi 31 mars 2011. 21h.

 

 

Joe Quitzke

La photographie de Joe Quitzke est l'oeuvre du Précieux Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Claudia Solal : chant

Benjamin Moussay : piano, claviers

Jean Charles Richard : saxophones soprano, baryton

Joe Quitzke : batterie

 

Rubrique people : Claudia Solal a changé de coupe et de couleur de cheveux. Opération réussie.

 

Jean Charles Richard commence au baryton. Le clavier gronde. Le baryton fait des ondes agitées. Ca démarre. « Suffer me to kiss thy mouth ». Demandé aussi élégamment et impérieusement, il est difficile de résister. Passage au sax soprano plus aigu. Joe Quitzke bâtit, derrière, le mur du son. Ca enchaîne sur un rythme plus heurté , plein de petits bruitages cosmi comiques tout en restant dans la même chanson. Oh le son planant du soprano ! C’était un extrait de la « Salomé » d’Oscar Wilde.

 

« A thought went out of my mind today » (Emily Dickinson). Claudia Solal a lu, chanté pendant des années sur scène, en duo avec Benjamin Moussay, des poèmes d’Emily Dickinson. De cette union musicale naquit l'album " Porridge Days " toujours hautement recommandable. Elle chante ce poème ci sans le lire. Benjamin mêle clavier électrique et acoustique en introduction de cette poignante ballade. Il frotte sur nos cordes sensibles. Pourquoi le système nous interdit-il d’écouter cette merveille à la radio, à la télévision, à des heures et dans des émissions de grande écoute ? Peut-être justement parce que c’est trop beau pour l’idée que se font les diffuseurs des auditeurs.Nonce Paolini, PDG de TF1, est un des plus grands collectionneurs de disques de Jazz en France. De là à ce qu’il passe du Jazz sur sa chaîne… Après cette chanson, un soupir passe dans le public avant qu’il n’applaudisse.

 

« Blocks » (Jean Charles Richard). Les bruits de la ville. New York CityLes voitures. Une musique speedée, stressée comme la ville meme. “Elle était debout leur ville “ comme l’écrit Céline dans “ Le voyage au bout de la nuit “. Le sax baryton grogne. La batterie hache. Le piano virevolte. Et la voix de Claudia court au rythme de la ville sans herbe, sans oiseau. C’est un cocktail très énergétique que cette chanson là.

 

Retour au piano. Une sorte de ballade . Joe est passé aux balais. Superbe chant du sax baryton auquel répond le chant plus haut de Claudia. Du nanan pour les portugaises aurait écrit Boris Vian. « All right ! » s’exclame une spectatrice avant les applaudissements. C’était « Soundscape » de Benjamin Moussay.

 

DJ Benji lance des bruits d’oiseau avec l’électronique. Bruitages divers du piano, du soprano et de la batterie. Nous sommes dans l’humour absurde musical. Le public est perturbé. Il ne sait plus quand applaudir. Claudia nous encourage.

 

DJ Benji sort maintenant des bruits d’hélicoptère. Il y a plusieurs adolescents dans la salle. Ils sont accrochés. Ils écoutent. Le sax soprano répond aux bruitages de l’électro alors que la voix de Claudia passe de la douceur à la brisure. Belles vibrations des cymbales. Des vagues contrôlées. Ca monte à quatre en pyramide. Claudia est la pointe, bien sûr. Superbe solo de soprano, aérien, touchant, du souffle au chant. Seul sur scène face au public, Jean Charles Richard nous emmène loin, loin. L’album est toujours là, le groupe aussi. La musique, elle, évolue. C’est le privilège des improvisateurs. Benjamin ajoute le clavier. Le groupe reprend et nous applaudissons. Ca balance. Les demoiselles devant moi hochent leurs têtes en cadence. C’était « Room Service » le titre éponyme de l’album.

 

« Double rabbit ». C’est l’histoire d’un hôtel étrange. DJ Benji lance des bruits bizarres. Le téléphone ne fonctionne plus. DJ Benji sort une grosse ligne de basse sourde, menaçante. Joe distille les sons en vrai barman (« Le batteur est un barman de sons » Jean Cocteau). Benjamin revient au piano pour un air joyeux et entraînant interrompu par le fracas de la batterie et le retour de cette terrible ligne de basse. Jean Charles Richard fait gémir le baryton. Le batteur martèle avec subtilité, art délicat. Les demoiselles devant moi sont dans le truc, prêtes à danser. Pour le final, Jean Charles Richard est passé au soprano. Cela devient dansant et grinçant à la fois. Cet homme est bien le digne successeur de Dave Liebman. Ne cherchez pas plus loin. C’est lui. « It might rain or something really grand might happen » chante Claudia. Quelque chose de grand se passé en effet. La musique de ce quatuor ultra moderne. Le texte se dérègle alors que les bruitages du départ reviennent.

 

PAUSE

 

Je n’ai pas assez dormi la veille et je dois aller à l’école le lendemain. Le concert s’arrête donc là pour moi. Je passe saluer la chanteuse et ses hommes en compagnie de Dan Tepfer et de Lee Konitz que j’irai écouter en concert le vendredi 1er avril. Et ce n’est pas une blague !

 

En cadeau, rien que pour vous, aimables lectrices, sympathiques lecteurs, Claudia Solal et ses hommes chantent la Salomé d'Oscar Wilde lors d'un concert au Studio de l'Ermitage à Paris le 5 mai 2010. La musique a évolué depuis, la coiffure de Claudia aussi.

 

 

-
Partager cet article
Repost0

Le " Supplément d'âme " de Jean-Philippe Viret emporte le Café de la danse

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Jean-Philippe Viret Quartet

" Supplément d'âme "

Paris. Le Café de la danse.

Vendredi 21 décembre 2012. 20h.

 

Jean-Philippe Viret: contrebasse, composition, direction

Eric-Maria Couturier: violoncelle

David Gaillard: violon alto

Sébastien Surel: violon

 

Jean Philippe Viret

 

La photographie de Jean-Philippe Viret est l'oeuvre de l'Accordé  Juan-Carlos Hernandez. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Rubrique People: Emmanuel Bex et Edouard Ferlet, le producteur de cette musique, sont au nombre des spectateurs ce soir.

Rubrique technique: dans le quatuor à cordes de la musique classique, il y a un violoncelle, un violon alto et deux violons. Dans le quartet à cordes de Jean-Philippe Viret, sa contrebasse remplace un violon. Comme l'âme (pièce qui, après le chevalet, transmet les vibrations dans le corps de l'instrument à cordes) de la contrebasse est plus grosse que celle du violon, le nom du quartet " Supplément d'âme " s'explique aisément. Rien de prétentieux là dedans. Un simple constat technique.

Un air romantique, hivernal pour commencer. Logique pour le jour le plus court, celui de l'Apocalypse (la 182e repértoriée par les historiens européens). Seul le contrebassiste joue sans archet. Ca berce l'âme comme une douce vague. Au tour de la contrebasse d'exposer le thème à l'archet alors que le violoncelle est pincé délicatement. Le thème passe ainsi de musicien en musicien. De gauche à droite de la scène, vu du public, se trouvent le violon, le violon alto, la contrebasse et le violoncelle. Un vrai silence avant les applaudissements. C'est de la musique de concert, pas de café. 

Le violoniste commence seul. Puis le violoncelliste et le contrebassiste lui répondent vivement et gravement à l'archet. Deux couples se font face: violon-alto, contrebasse-violoncelle. Ca glisse d'un côté, ça gratte de l'autre. Ensuite ça tapote à gauche avec les mains sur les corps des instruments alors qu'à droite contrebasse et violoncelle filent doux sous les archets. Ca repart à nouveau avec les deux couples précités. La tension monte. L'héroïne sera t-elle délivrée à temps du dragon par son preux chevalier servant? L'alto le fait arriver à grandes chevauchées triomphantes. C'est lui qui conclut. J'en déduis que le chevalier est arrivé à temps.  

C'était " Justice " puis " Esthétique ou pathétique? ".  Voici une nouvelle composition de Jean-Philippe Viret " Le rêve usurpé ".

Solo de contrebasse à l'archet pour commencer. Sombre, dense, majestueux. Le violoncelle lui répond en partant de son point d'arrivée. Puis les deux violoneux enchaînent. Le quartet reprend. Cela fait une grande caresse qui nous berce. JP Viret reprend en pizzicato en duo avec l'altiste. Cela devient plus Swing, plus Jazz. Ca bataille joyeusement à qautre entre romantisme et jazz. Ils reviennent au romantisme glissant doucement vers le final. Ca c'est de la maîtrise. 

" Les barricades mystérieuses " pièce pour clavecin de François Couperin (1668-1733) arrangée par JP Viret qui y voit une évocation des dessous féminins. Jolie définition. " J'avoue de bonne foi que j'aime mieux ce qui me touche que ce qui me surprend " (François Couperin).  S'il est possible d'avoir les deux en même temps, c'est encore mieux mais, à défaut, je partage cet avis. Un morceau touché par la grâce où tous commencent en pizzicato. Tout se balance doucement comme une escarpolette pousée doucement par un galant derrière une jeune fille en fleur. Un pur délice. Je hoche la tête de contentement, de joie béate. Les musiciens restent en pizzicato, violon et alto sonnant comme des mandolines alors que contrebasse et violoncelle gardent le tempo. Un très joli exercice de style: une fantaisie galante à cordes et sans cri. L'alto repart à l'archet planant au dessus de la rythmique. Contrechant du violon à l'archet, à son tour. Le contrebassiste tient le tempo dans ses mains alors que ses trois complices glissent, subreptices. Cela sonne Français, Grand Siècle et d'aujourd'hui, bref intemporel. Le supplément d'âme n'est pas que matériel dans ce quartet.

Un morceau rapide, grave où tous commencent à l'archet. La course du chevalier pour délivrer sa belle a repris. Au loin résonne l'écho d'une noce. Va t-elle épouser celui qu'elle n'aime pas? Diable! Ca bataille ferme. Le chevalier affronte de fiers adversaires. Des petits tapotements discrets. Le chevalier essaie de se faufilerjusqu'à sa bien aimée. Le chant triste de la belle s'élève pour l'appeler (alto). Le chant à l'unission du final me laisse espérer qu'ils se sont retrouvés. 

" Pierre Daura " composition de JP Viret en hommage au peintre. Dieux que le spectateur est mal assis au Café de la danse! Cela vous brise le dos et les jambes. Certes la musique élève l'âme mais le corps a ses exigences. La musique est une ballade qui s'étire paresseusement comme un fleuve. La Loire dans ses îles et ses méandres. 

Un morceau rapide lancé sur la contrebasse à l'archet. Les autres instruments enchaînent. Ca y est c'est la danse nuptiale des amoureux enfin réunis. La noce peut commencer. Du sentiment, de l'action, du mouvement, de l'émotion. Ce concert est digne d'un roman d'Alexandre Dumas, un de mes écrivains favoris, lectrices lettrées, lecteurs érudits. Les archets glissent délicatement, le solo du contrebassiste à mains nues est tout à fait Jazz. La sarabande reprend. C'est la noce au village. Au violon alto de mener la danse et prestement même. Retour au calme pour un moment d'étreinte des jeunes époux. La danse revient vite. Le public, enthousiaste, tape des pieds et des mains pour obtenir un rappel.

RAPPEL

Suivant l'usage des musiciens classiques, c'est un bis. Ils rejouent " Esthétique ou pathétique ". Trois des musiciens de ce quartet jouent habituellement du classique. La voix de la majorité l'a emporté.

Un premier concert de ce quartet m'avait déplu. L'album me charme et ce concert m'enchante. Est ce moi, la musique ou les deux qui ont évolué? Ce qui est certain, c'est que la richesse, la finesse de cette musique méritent plusieurs écoutes attentives. Je compte sur vous pour vous y employer séance tenante, généreuses lectrices, munificents lecteurs.

 

Tout cela est mené de main de maître par le contrebassiste Jean-Philippe Viret. Pour découvrir l'homme et l'artiste, voici son portrait.

 

 


 


Partager cet article
Repost0

Jazz Archive (Mezzo & INA): Jazz sur la Croisette. Cannes. 1958. 2e partie.

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Jazz Archive

Mezzo & INA

Jazz sur la Croisette. Cannes. 1958. 2e partie.

Un film de Jean-Christophe AVERTY pour l'ORTF

Diffusé sur Mezzo le jeudi 29 mai 2014 à 20H30

DVD en vente libre

 

Le film de Jean-Christophe AVERTY sur le seul et unique festival de Jazz de Cannes, à l'été 1958, le premier festival de Jazz en France filmé par la télévision, fut diffusé en 4 soirées par l'ORTF de 1958 à 1959. Mezzo le diffuse en 2 parties. Après la première partie le jeudi 22 mai 2014 à 20h30, rendez-vous le jeudi 29 mai 2014 à 20h30 pour la 2e partie.

3. 

Diffusé le 20 décembre 1958 par l'ORTF. 54'34

Ca commence par une interview de Teddy Buckner, trompettiste disciple de Louis Armstrong. Concert New Orleans avec Teddy Buckner. Ca swingue dur.

Puis un trio piano/contrebasse/batterie qui sonne bluesy en diable mais je ne reconnais pas les musiciens. Il y a aussi du New Orleans joué par des jeunes fanatiques français de l'époque. A côté de l'original présent au même festival (Albert Nicholas, Sidney Bechet), la copie est bien pâle.

Enfin vient Stan Getz, " The Sound " , au saxophone ténor. " En fait nous aimerions tous sonner comme cela. La vérité est que nous ne le pouvons pas. " (John Coltrane à propos de Stan Getz). Il est accompagné de l'inamovible rythmique du Bue Note, club parisien de l'époque: Martial Solal (piano), Pierre Michelot (contrebasse) et Kenny Clarke (batterie). Ce n'est plus du velours, c'est de la soie. Comme le dit Jean Cocteau, pendant ce même festival, c'est de la grande musique de chambre jouée par des solistes incomparables.

Zoots Sims (sax ténor), ancien complice de Stan Getz dans le grand orchestre de Woody Herman (The 4 Brothers au saxophone), joue accompagné de Walter Davis (piano) et Art Taylor (batterie). Là aussi, la définition de Jean Cocteau s'applique parfaitement. Un Swing élégant.

Une interview de Martial Solal, jeune, moustachu et fumeur. Son trio a accompagné à Cannes Stan Getz et Dizzy Gillespie. Respect. Pour lui, le niveau des musiciens en France monte et, même si les Américains continuent d'être au devant musicalement, dans 20 ans, ils ne domineront plus les autres. Pour la musique, c'était bien vu mais pour le show business, les Américains restent loin devant ce qui permet toujours à des musiciens américains de second ordre de passer en tête d'affiche, dans les festivals, devant des musiciens européens de premier ordre.

Dizzy Gillespie sur scène avec le trio de Martial Solal. Ca tient chaud. Martial Solal en accompagnateur, quelle stimulation pour le leader.

Le Modern Jazz Quartet, en 1958, a trouvé sa forme immarcescible, avec John Lewis (piano), Percy Heath (contrebasse), Connie Kay (batterie) et Milt Jackson (vibraphone). Ils jouent " Bag's groove " de Milt Jackson devenu depuis un standard du Jazz. Une fois encore, la définition du Jazz par Jean Cocteau s'applique parfaitement: de la grande musique de chambre jouée par des solistes incomparables. Connie Kay a des percussions en plus de sa batterie. Original en 1958. 

Retour à Ella Fitzgerald et à son Swing irrésistible. Et quelle robe!

4. 

Diffusé le 17 janvier 1959 par l'ORTF. 32'29

Un groupe de Français jouant New Orleans. Charmant mais pas indispensable.

Des admirateurs du Modern Jazz Quartet dans la même configuration. Logiquement, ce doit être le Belge Sadi au vibraphone.

Un pianiste de boggie woogie. Du vrai, pas de la mécanique comme dit Jean Cocteau. Beau solo de contrebasse, à l'archet, dans le grave.

Le ciel, le soleil, la mer, des coquetèles, des boeufs. Manifestement, l'ambiance était bonne au festival de Jazz de Cannes en 1958. Avec, en fond sonore, Dizzy Gillespie accompagné par la rythmique Solal/Michelot/Clarke. C'est dire si ça assure. 

Un pianiste blanc à lunettes noires. Je penche pour le pianiste britannique aveugle Georges Shearing et son Jazz cocktail raffiné.

Le Modern Jazz Quartet en costumes blancs et noeuds papillons noirs. Le Blues et le Swing avec classe. Je le répète mais c'est toujours vrai: de la grande musique de chambre avec des solistes incomparables (Jean Cocteau).

Coleman Hawkins avec Hubert Rostaing (clarinette), Vic Dickenson (trombone) et Roy Eldrige (trompette). Le Hawk, en solo, plane au dessus de la rythmique. L'image s'efface, reste la musique et le Swing.

 

 

Au festival de Jazz de Cannes 1958, Ella Fitgzerald chante " Midnight Sun " accompagnée par un trio de gentlemen: Lou Levy (piano), Rene Goldstein (contrebasse), JC Heard (batterie). Qulle voix! Quelle robe! Rien à ajouter.

 


 
Partager cet article
Repost0