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628 résultats pour “Jean Cocteau

Le quartet à cordes de Jean-Philippe Viret en première mondiale au Parc floral de Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Quartet à cordes de Jean-Philippe Viret

Paris Jazz Festival

Parc floral de Paris

Dimanche 31 juillet 2011. 16h.

Jean Philippe Viret

 

La photographie de Jean-Philippe Viret est l'oeuvre du Baroque Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Jean-Philippe Viret : contrebasse, composition, direction

Eric-Maria Couturier : violoncelle

David Gaillard : violon alto

Sébastien Surel : violon

 

 Dans la musique dite « classique », un quatuor à cordes est composé généralement de deux violons, un alto, un violoncelle. Le quartet à cordes de Jean-Philippe Viret est plus grave puisqu’un violon est remplacé par une contrebasse.

 

Seul le chef joue pizzicato, les autres jouent avec l’archet. Ca sonne comme une musique de film romantique. Un vent de fraîcheur dans cette chaude journée. Viret passe lui aussi à l’archet. Sous la grande toile blanche du chapiteau, entourés d’arbres, caressés par le vent et la musique, nous nous sentons bien loin de Paris. Malheureusement, il existe encore des parents assez ignorants pour emmener des enfants de deux ans à un concert. C’est ennuyeux pour les enfants, leurs parents et leurs voisins de rangée.  Jean-Philippe Viret voit aboutir aujourd’hui un projet personnel qui a plus de dix ans. C’était « Justice ». Tous les morceaux, sauf un, sont composés par Jean-Philippe Viret.

 

« Esthétique ou pathétique ? ». Viret lance le tempo en tapotant le bois de sa contrebasse. Forte pulsation de la contrebasse. Douceur amère des autres cordes. Un contraste vivifiant. Ca s’anime doucement par le violon. L’esprit de la danse est là. Ca crisse, grince, pulse. Le violoncelle a pris la main. L’instant est aux graves. Au froid des archets répond la chaleur des mains sur la contrebasse et l’alto en pizzicato. Ca danse avec mesure, précision, grâce puis s’éteint dans un murmure. A la question posée par le morceau, je réponds : Esthétique.

 

Intro du violoncelle. Violon et alto reprennent. C’est beau et froid, à l’opposé de la météo. Le violoniste, même s’il est un musicien classique, a tout de même écouté l’école française du violon Jazz la première au monde depuis Stéphane Grapelli. Jean-Philippe Viret fut d’ailleurs le dernier contrebassiste du Grand Stéphane de 1989 à son décès en 1997. Les parents ont compris. L’un d’eux est parti avec les enfants. Deux mamies malpolies s’en vont dérangeant leurs voisins avant la fin du morceau. Une rangée entière de papys perturbés dans leurs habitudes s’en va pendant les applaudissements. C’était « Le rêve usurpé ».

 

Un morceau de François Couperin dit « le Grand » (1668-1733), « Les barricades mystérieuses », rondeau pour clavecin composé en 1717, arrangé pour quartet à cordes par Jean-Philippe Viret. Morceau lancé en pizzicato, swinguant, mystérieux. Ca balance sacrément. Tout le monde en pizzicato. Dieux, quelle grâce ! Cela devrait pouvoir se jouer à la guitare sèche. Il faudrait demander l’avis de Nelson Veras sur le sujet. Lorsque les archets reviennent, le public ne peut contenir sa joie et applaudit. La contrebasse marque le tempo alors que les autres cordes filent, glissent, volent comme des danseurs sur le parquet ciré d’une salle de bal. Tonnerre d’applaudissements bien mérités.

 

« Coalescence ». Les barricades de Couperin exprimaient le chevauchement, la coalescence de Viret exprime l’unisson. Ca attaque vif et léger mais avec une dose de gravité. Le temps jugera mais si je ne puis juger des qualités d’interprète de François Couperin faute d’enregistrement ( son «  Art de toucher le clavecin » et son poste d’organiste du Roi de France en laissent bien augurer), il me semble qu’il est un plus grand compositeur que Jean-Philippe Viret. Ca dérive vers le Free Jazz mais ce n’est pas Ornette Coleman au violon. Encore des gens élevés mais pas éduqués qui se lèvent devant moi avant la fin du morceau. Il faudrait faire une annonce au début du concert :  « Si vous n’aimez pas, ne dérangez pas ceux qui aiment. Ne quittez vos places qu’après la fin du morceau, pendant les applaudissements ». Quant à ce morceau là, je ne l’ai pas aimé non plus.

 

« Pierre Dora » hommage au peintre espagnol, fondateur du mouvement « Cercle et carré » dans les années 1930, blessé pendant la guerre d’Espagne comme combattant républicain. Une ballade triste digne d’un film noir. Scène sous la pluie la nuit, au bord d’un pont de la Mer du Nord (type Georges Simenon). Le héros paraît, marchant dans la brume, chapeau enfoncé sur la tête, les mains dans l’imperméable.

 

RAPPEL

 

« Scintille », morceau joyeux, pêchu mais que j’ai écouté de loin, distraitement, assis sur une pelouse du Parc floral.

 

Au final, malgré la qualité et la complicité des musiciens, je n’ai été que trop rarement enchanté par cette musique. Le public était ravi, lui. C’était le premier concert du Quartet à cordes de Jean-Philippe Viret. Pourvu que les suivants soient plus énergiques et plus magiques !

 

Pour ceux qui n'ont pu y assister et pour ceux qui voudraient revivre leurs émotions, vous trouverez un bref extrait de ce concert ci dessous. Je vous laisse juges lectrices subtiles, lecteurs raffinés.

 

 

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Alain Jean-Marie ravit le Duc des Lombards en trio

Publié le par Guillaume Lagrée

Alain Jean-Marie Trio

Paris. Le Duc des Lombards.

Mardi 26 janvier 2016. 21h30.

Alain Jean-Marie: piano

Gilles Naturel: contrebasse

Philippe Soirat: batterie

Alain Jean-Marie nous annonce " Love in vain ". Batteur aux balais. Le trio avance groupé. Ca swingue élégamment. Alain Jean-Marie, c'est le genre de pianiste qui vous rend le piano mieux accordé qu'il ne l'a trouvé comme dit Stéphane Portet, le patron du Sunset-Sunside. Ca ne sonne pas du tout comme le blues de Robert Johnson.Le batteur passe aux baguettes. Ca swingue, saperlipopette! Le rythme est distribué à pleines mains. Le pianiste mène la danse mais l'interaction est permanente entre les trois hommes. Solo de contrebasse. Breaks de batterie pour relancer la machine. Alain Jean-Marie conclut par un solo cristallin.

" Forest flower " (Charles Loyd). Superbe thème que le saxophoniste Charles Loyd jouait il y a 50 ans avec un rythmique de feu (Keith Jarrett, Cecil Mac Bee,Jack de Johnette). Du jazz flower power. Rythmé, coloré. Alain Jean-Marie le joue avec un feeling caribéen et une teinte de mélancolie, bref ses lettres de marque. Petite citation de " Don't stop the carnival " air traditionnel antillais qu'aime jouer Sonny Rollins.

Ca swingue toujours. Un standard dont le titre m'échappe. Mon pied gauche bat toujours la mesure. Devant moi, un spectateur, Antillais, je suppose, vibre de tout son corps, en fusion avec le trio. Le pianiste met les gaz. Bassiste et batteur chauffent à leur aise. Cet air vous trotte en tête, à plusieurs allures différentes. Le pianiste le décompose pour le solo de contrebasse.

Ca se calme avec un Blues lent. Le batteur est aux balais. Les notes sont retenues puis délivrées. Le batteur passe aux baguettes. Nom de Zeus, ça joue! Quand un grand soliste américain de Jazz passe en concert à Paris, il veut être accompagné par Alain Jean-Marie comme le furent Barney Wilen, Dizzy Gillespie, Max Roach. Chaque fois que j'entends cet homme en concert, je me rappelle pourquoi.

Un air qui swingue. Un standard dont je reconnais l'air mais pas le titre. Beau dialogue de percussions entre pianiste et batteur aux baguettes. Ca swingue terrible. Un solo de batterie dansant, construit. Pas d'étalage.

" Round about midnight " (Thelonious Sphere Monk). Le batteurs est passé aux balais. Ca ronronne et grogne, tout à fait dans l'esprit de Monk. Mon voisin de devant est tellement happé par la musique qu'il en oublie de faire la cour à sa voisine, une Américaine, obligée de se rappeler à son bon souvenir. Ah ce solo d'archet qui glisse sur la contrebasse vers la coda. " Whouaouh " fait la belle Américaine.

Un standard plus rapide. Batteur aux baguettes. L'Américaine a pris l'affaire en mains et courtise son voisin. Ca interagit autant entre mes voisins de devant que sur la scène. Le spectacle est total. C'est bien plus sympathique que les mégères italiennes du concert d'Elina Duni la veille dans le même club. Que se passe t-il sur la scène d'ailleurs? Alain Jean-Marie swingue comme un démon, sans cesse relancé par la rondeur de la contrebasse et la nervosité de la batterie. Ca gratte joyeusement.

Le trio enchaîne directement sur un autre standard du bebop. Tout en grâce entre medium et aigu. Tendu et chaud. Le pianiste repart dans le grave pour lancer les breaks de batterie.

RAPPEL

Un Blues avec les graves qui roulent sous les doigts du pianiste. Un boogie même. Bassiste et batteur marquent impeccablement le tempo. Retour au temps de la locomotive à vapeur par la magie de la musique. " Locomotive d'or "chantait Claude Nougaro.

Un air traditionnel antillais arrangé par Sonny Rollins, " Saint Thomas ". Mon voisin se déchaîne sur sa chaise. Décidément, il doit être Antillais. Le batteur est bien sec aux baguettes, le contrebassiste est rond et souple. Leur physique même reflète leur jeu: Philippe Soirat, mince et Gilles Naturel, rond. Alain Jean-Marie est parfaitement à son aise. Dans cette musique, il est chez lui. Même le barman tape sur son comptoir pour en demander encore.

RAPPEL

" On ne connaît plus de morceau mais on va trouver " (Alain Jean-Marie). Un thème immortel de Duke Ellington, " In a sentimental mood ". Le tempo est original même si le thème est bien reconnaissable. C'est chaud et léger comme un châle de soie. Beau solo de contrebasse en pizzicato. Ponctué par le piano et la batterie sous les baguettes. L'archet pour le final. Splendide.

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Jean-Philippe Scali feat. Glenn Ferris " Low down "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jean-Philippe Scali
featuring Glenn Ferris

" Low Down "

Gaya Music. Socadisc.

sorti le 4 novembre 2016

Jean-Philippe Scali: saxophone baryton, compositions

Glenn Ferris: trombone, compositions (3,4)

Frédéric Nardin: piano, orgue Hammond B3

Samuel Hubert: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

Concert de sortie à Paris, au Studio de l'Ermitage, mardi 6 décembre 2016 à 21h.

Lectrices suaves, lecteurs souples, lorsque vous ajoutez un instrument moelleux, le trombone, à un instrument moelleux, le saxophone baryton, les deux étant conduits par des artistes dotés d'une moelle solide, Jean-Philippe Scali et Glenn Ferris, secondés par une rythmique aussi huilée qu'un moteur de Pacific 231, que croyez vous qu'il advient?

Un éloge du grave, dans le son, pas dans le sentiment. Ca tient chaud, ça groove, ça swingue, même " Purge " (n°3) n'en est pas une.

La musique est sous forme de blues mais policé, urbain même. Quand Glenn Ferris prend la main, ça groove plus . Cf le final de " Reflections " (n°4). Accompagner Stevie Wonder à 20 ans, ça marque à vie. Dans la section de cuivres de " Songs in the key of life " (Motown, 1976), il y a Glenn Ferris.

Eux, comme moi, vénèrent Charles Mingus. Pour conclure, ils jouent donc " Goodbye pork pie hat " (n°10). composé en hommage à un saxophoniste ténor, Lester Young.

Un album aussi agréable à danser qu'à écouter. Profitez de  " Low down ", lectrices suaves, lecteurs souples.

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre du Tonitruant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

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Jean-Philippe Scali " Evidence "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jean-Philippe Scali

" Evidence "

Abeille Musique. 2011.

Sortie le jeudi 23 février 2012.

Jean-Philippe Scali: saxophones alto, baryton, soprano

Julien Alour: trompette et bugle

Jerry Edwards: trombone

Adrien Chicot: piano et Fender Rhodes

Simon Tailleu: contrebasse

Manu Franchi: batterie

Invités sur les morceaux 3 et 4

François Théberge: saxophone ténor

Thomas Savy: clarinette basse

Bastien Ballaz: trombone

Stephan Carraci: vibraphone

Ah ça fait bien d'écouter du Jazz! Je veux dire du Swing, du Groove, des compositions personnelles, des cuivres qui pètent, une batterie et une contrebasse qui pulsent, un clavier qui vrombit, des reprises très originales. Dire du neuf sur " O when the saints " en 2011, chapeau bas, Messieurs! 

Un seul bémol, je n'ai pas du tout aimé la version des " Fables of Faubus " de Charles Mingus. Il n'empêche que cet album est un véritable enchantement. Il vous donne envie de chanter, de danser, de claquer des doigts, de battre des pieds. Il vous donne des fourmis dans les jambes, chaud au coeur et le sourire, surtout le sourire.

Ces jeunes musiciens français ont une connaissance intime, profonde de la musique noire américaine. Ils savent tout faire mais ils ne copient pas. Ils y mettent leur coeur, leur âme, ceux d'hommes d'aujourd'hui et ça sonne ici et maintenant.

Ouï ce que ça donne en studio, en concert, ce sera sûrement TERRIBLE! Justement, ce groupe présentera cet album en concert à Paris, au Sunside, le mercredi 14 et le jeudi 15 mars 2012 à 21h. Sauf cas de force majeure, j'y serai.

Place à l'artiste. Jean-Philippe Scali explique et joue sa musique. Et hop!

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Denis Colin et la Société des Arpenteurs à l'Européen les 12 et 13 décembre 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 Denis Colin et la Société des Arpenteurs seront en concert à Paris, à l'Européen les lundi 12 et mardi 13 décembre 2011 à 20h en compagnie de Jean Marie Machado et son spectacle Republicalma.

Sur ce blog, vous trouverez pour vous allécher une chronique de l'album studio " Subject to change ", de l'album live " Subject to live " et d'un précédent concert de Denis Colin et la Société des Arpenteurs.

Bonne dégustation musicale, joyeuses lectrices, heureux lecteurs.

 

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Carte blanche à Jacques Vidal le 26 février à l'Abbaye

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 le samedi 26 février 2011     -     21 heures 

 

à l’ ABBAYE   jazz-club

 

carte blanche à jacquesVIDAL

alain JEAN-MARIE piano

pierrick PEDRON saxophone alto

jacques VIDAL contrebasse

philippe SOIRAT batterie

 

 

autour de Charlie Parker & autres standards

 

22  rue jacob   75006 paris

      

métro saint-germain-des-prés

 

(    01 43 26 36 26 (à partir de 19h)

 

 

entrée 15    ** 10  € pour les étudiants **


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Retour au Duc des Lombards pour le trio de Jean-Philippe Viret

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Trio de Jean-Philippe Viret

Paris. Le Duc des Lombards. Vendredi 23 septembre 2011. 22h.

Edouard Ferlet+ Jean Philippe Viret

La photographie de Jean-Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre de l'Elégant  Juan Carlos HERNANDEZ.

Jean-Philippe Viret: contrebasse, compositions, direction

Edouard Ferlet: piano, compositions

Fabrice Moreau: batterie

 

Huit mois après, me voici de retour au Duc des Lombards pour un nouveau concert du trio de Jean-Philippe Viret. Je ne puis me lasser de la beauté de cette musique.

La main gauche commence seule sur le piano. Léger cliquetis des balais. La contrebasse impulse. La fraîcheur, c'est bon. Après des années de travail en commun, ce qui distingue ce trio, c'est bien la fraîcheur. C'est frais, printanier comme la Vivonne à l'ombre des jeunes filles en fleur.Fabrice Moreau est passé aux baguettes. Ca attaque plus vite, plus fort.

Un morceau que j'aime particulièrement. Il m'évoque toujours la course éperdue en voiture d'un homme à la recherche de sa belle disparue, enlevée, perdue. La voiture tourne dans les virages. C'est une voiture de sport, basse, qui colle à la route. C'est la nuit, l'automne. La pluie, le vent, les feuilles mortes rendent la route dangereuse. Notre héros arrivera t-il à temps, sans encombres? Je me pose la question à chaque fois que j'écoute ce morceau. Vous vous en poserez d'autres en l'écoutant, vives lectrices, lecteurs éveillés. A la fin, je ne sais toujours pas s'il est arrivé. C'était " Elle est au Sud " (Ferlet) suivi de " Not yet " (Viret) titre qui laisse penser que le héros n'est pas arrivé.

" Co errance " (Viret). Ils errent ensemble virilement, joyeusement. Ca brinqueballe mais ça avance. Ils se réunissent dans un désordre maîtrisé. Ils font les bruits d'une mare la nuit. Charmant final.

Solo de piano en intro. Fabrice Moreau vient ajouter quelques touches de couleur à légers coups de balais. L'archet glisse et fait gémir la contrebasse. Fabrice est revenu aux baguettes. Jean-Philippe au pizzicato. Ca ondule souplement, tranquillement, comme un serpent non venimeux dans l'herbe. C'était " Equivoque " (Ferlet).

" La barge rousse " (Viret). La barge rousse est un oiseau migrateur capable de parcourir 12 000 km sans escale ni ravitaillement. En musique, cela donne un morceau propice à l'envol, à la rêverie, 12 000 km sans escale en quelques minutes. Effet garanti. Les maillets caressent les tambours et les cymbales. La contrebasse vibre doucement, à tire d'ailes. Duo contrebasse/batterie tout en douceur, en puissance contenue. Edouard vient trifouiller dans le corps du piano pour produire un son plus voyageur encore. Ca monte doucement en puissance. Nom de Zeus, que c'est beau! Même les rires idiots au fond de la salle se sont tus. La beauté s'impose d'elle même. Fabrice est passé aux baguettes. L'air vibre au rythme de la musique. C'est de la mécanique ondulatoire comme disent les physiciens. 

" Page 345 " (Ferlet). Le livre n'est pas précisé. Poust? Dostoievski? Céline? Vu l'intro, au piano, ce livre est plutôt mouvementé. Fabrice tapote un tambour de la main gauche, la main droite tenant un balai. Le piano vient alléger la tension.

 " Un mâle " (Viret). Un morceau nouveau. Ca swingue avec grâce. La contrebasse grogne souplement. Les tambours chantent sous les balais. Son cristallin du piano. Puis les baguettes crépitent sur les cymbales. Bon tonique pour finir le concert.

Voici une autre version de " Not yet " par le trio de Jean-Philippe Viret. A vous de créer votre histoire sur cette musique.

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Alain Jean-Marie trio en verve au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Darryl Hall par Juan Carlos HERNANDEZ

Darryl Hall par Juan Carlos HERNANDEZ

Alain Jean-Marie Trio

Paris. Le Sunside.

Vendredi 8 novembre 2019. 21h30.

Concert de sortie de l'album " Pensativa "

Alain Jean-Marie: piano

Darryl Hall: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

 

Je n'avais même pas entendu parler de l'album " Pensativa " avant ce concert mais un trio avec Alain Jean-Marie au piano, Darryl Hall à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie, c'est une assurance tous risques en termes de bonnes vibrations. Cf vidéo sous cet article.

Un standard pour commencer. " You don't know what love is ". Alain Jean-Marie rôde autour du thème puis le lance avec la rythmique.C'est joué sur un tempo rapide. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Chet Baker, avec qui Alain Jean-Marie joua dans les années 1980, le chantait sur un rythme bien plus lent. Là, ça pulse. Premier solo de contrebasse sautillant à souhait. Batteur aux balais pour malaxer la pâte sonore. Le pianiste ponctue, relance. 

" Full House " ( Wes Montgomery). Ecoutez la version " Live at Tsubo " avec Johnny Griffin au saxophone ténor. Alain attaque. Cliquetis des baguettes sur les tambours. C'est souple et bondissant comme il se doit. Ca swingue, nom de Zeus! En trio, sans solo apparent. Dans l'interaction sous la direction du pianiste.

Batteur aux baguettes. Un air vif et grave à la fois. Inconnu de mes services. Ca pulse toujours. Breaks courts de Donald Kontomanou qui remet du charbon dans la chaudière. 

Intro en piano solo. Un thème méditatif tourne en boucle. Il en sort en trio. La contrebasse entre en résonance avec le piano. Je ne connais pas le thème méditatif et swinguant en même temps. Solo de contrebasse. Ca glisse, vibre, bien soutenu par la batterie. 

Une ballade introduite au piano. Batteur aux balais. C'est élégant et nostalgique à souhait mais sans sucre ajouté. Solo méditatif de contrebasse bien ponctué par le piano et la batterie. C'était " Lament " de J J Johnson à qui le titre de ce blog, le Jars jase Jazz, rend hommage

" Calypso " (Kenny Barron). Cf extrait audio au dessus de cet article. Contrebasse et batterie marquent les syncopes typiques de ce genre musical caribéen, la calypso, que vous pûtes apprécier dans mon émission de juin 2019 sur Couleurs Jazz Radio consacrée au Jazz caraïbe anglophone lectrices métisses, lecteurs danseurs. Ca marche. Je balance de la tête et des épaules. Darryl Hall danse avec sa contrebasse. Le Guadeloupéen Alain Jean-Marie est parfaitement à son aise sur ces rythmes de ses voisins anglophones. Une calypso savante mais toujours dansante. Le pianiste mène le bal. Il est vraiment chez lui.

" Pensativa " (Clare Fischer). Le titre album. Cf vidéo sous cet article. Dédié aux femmes rêveuses. Alain Jean-Marie a écrit pour sa compagne, la chanteuse Morena Fattorini, " Morena's rêverie ". C'est dire s'il connaît son sujet. Un morceau énergique. Rêverie n'est pas synonyme d'inaction. La tension est soutenue par la contrebasse et la batterie aux baguettes. Ca balance sévère. 

Balais. Une petite ballade tranquille pour conclure.

PAUSE

" Come rain or come shine ". Bien joué pour un soir de novembre à Paris. Batteur aux baguettes pour une chanson d'amour sur un rythme vif. 

Intro au piano. Batteur aux baguettes. Feeling latin Jazz. Ca balance tranquille. Alain Jean-Marie cite au piano " Don't stop the carnival ", un classique de la calypso que Sonny Rollins, Caribéen de New York, aimait tant jouer. Joué en mezzo voce. Jolie conclusion rythmée. 

Intro en piano solo. Nostalgie en rythme comme sait si bien la jouer Alain Jean-Marie. Batteur aux balais. Une ballade. 

Un standard dont le titre m'échappe. Un air vif, léger, avec le batteur aux balais. Solo véloce du bassiste ponctué par le batteur aux baguettes sur les cymbales et les bords de caisses. Solo du batteur aux baguettes. Les tambours chantent.

Un solo de piano introduit un air cubain. Danse souple et lente. Un air connu mais dont le titre m'échappe. Batteur aux baguettes. " Dos gardenias " un bolero d'Isolina Carrillo qui a contribué à répandre la musique cubaine dans le monde. 

Un interlude plus rapide, plus rythmé. 

Pour vraiment conclure le 2e set, " Una mas " (Kenny Dorham).  Un titre album daté de 1963 et toujours d'actualité. " Un de plus " en espagnol. Bassiste et batteur aux balais introduisent le thème. Le pianiste ponctue. La rythmique de 1963 était composée de Herbie Hancock, Butch Warren et Tony Williams, Herbie et Tony n'étant pas encore passés sous la direction de Miles Davis. Plus Kenny Dorham (trompette) et Joe Henderson (sax ténor) Cela vous situe le niveau de ce chef d'oeuvre. Gros son chaud et souple de la contrebasse. Les cordes sont subtilement pincées. Ca glisse tout seul. Accompagnement tout en finesse aux balais. Retour au thème et aux baguettes pour conclure le 2e set.

PAUSE

Le trio était chaud pour jouer un 3e set gagnant. Le public aussi mais mon train du samedi matin partait tôt de Paris Montparnasse. La chronique cesse donc ici.

 

La photographie de Darryl Hall est l'oeuvre du Secret Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

 

 

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Les Grandes Délices des Cordes Avides en concert au Festival Sons Neufs à Paris le 10 novembre 2012

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Festival Sons 9

Paris. Auditorium Saint Germain.

Samedi 10 novembre 2012. 19h30.

 

Première partie

Trio «  Cordes avides »

 

Sébastien Guillaume : violon

Frédéric Eymard : violon alto

Jean Wellers : contrebasse

 

 

 

Somptueuses lectrices, superbes lecteurs, je vous ai déjà parlé de l’album Moon Blues du trio à cordes « Cordes avides ». Je le découvre enfin sur scène grâce au festival Sons 9 qui se consacre aux instrumentations rares dans le Jazz, les musiques improvisées et les musiques du monde. En classique, il y a les quatuors à cordes sans contrebasse. En Jazz, il y a le quartet de Jean-Philippe Viret et le trio « Cordes avides » tous deux avec contrebasse. La contrebasse, surnommée « la grand-mère » par les musiciens de Jazz a un rôle essentiel dans la pulsation rythmique, le beat propre au Jazz. Elle tient les fondations de l’édifice. Encore plus sans batterie pour la seconder. A preuve, l’Orchestre de contrebasses. Sous les mains expertes de Jean Wellers, elle se permet toutes les libertés bien qu’elle passe la soirée au violon avec Sébastien Guillaume et Frédéric Eymard. Voici comment.

 

Ca commence par une sorte de blues, plein de glissades et de sensualité. Pulsation chaude de la contrebasse. Violon et alto prennent la parole à tour de rôle. Malgré son nom, le violon alto est plus grand, plus gros et plus grave que le violon même s’il se joue, lui aussi, coincé sous le menton. J’ai découvert Frédéric Eymard sur scène dans le groupe du pianiste Olivier Calmel. Avec son trio, il assure aussi.

 

La contrebasse démarre en leader, secondée par les violons. Ils partent tous ensemble. Ca court joyeusement, comme des enfants dans un pré au soleil. C’est joyeux, vif, vivant, ensoleillé et ça ne fait pas carte postale. Jean Wellers est impressionnant de vélocité, de maîtrise, de précision, de puissance à la contrebasse. C’est un maître méconnu de l’instrument. Ces trois musiciens sont certes des virtuoses mais ils mettent leur technique au service de la musique et non pas l’inverse. « Un virtuose ne sert pas la musique. Il s’en sert » (Jean Cocteau, premier Président de l’Académie du Jazz).

C’était « Mingus Story » (Jean Wellers) suivi de « Funk Side » (Frédéric Eymard).

 

« La case neuve » (Eymard) inspirée par des séjours à Mayotte. Le contrebassiste joue des percussions, les violonistes de la guitare. Ca sent bon l’Océan Indien, la vanille et l’ilang ilang. Par une soirée humide de novembre à Paris, même si nous sommes au chaud et au sec, ça fait grand bien. 

 

Retour au calme avec une ballade romantique où les violonistes rivalisent d’effets d’archet alors que la contrebasse marque tranquillement le pas. Solo de contrebasse d’une précision et d’une justesse diaboliques élégamment secondé par les violons. C’était « Confidences » (Eymard).

 

«  Mi swing mi raisin » (Eymard). Un morceau rapide commence à trios. Je sens le métier hérité du classique. C’est clair, net, précis, en phase ce qui ne gâche en rien leur liberté d’improviser propre au jazz. 

 

« Hips Hop » (Eymard). La contrebasse sonne bien funky. Cordes à l’unisson sous les archets. Puis les violonistes attaquent. Percussions funky sur la contrebasse. L’alto tranche dans le grave. Retour à la pulsation funky de la contrebasse, le violon joue un air alors que l’alto improvise.

 

« Sarapo » (Sébastien Guillaume). Ca vibre de partout sur les cordes. La contrebasse slappe comme une guitare basse électrique. Puis les deux archets s’en mêlent alors que la contrebasse reprend une pulsation plus classique. Je regrette de ne pas entendre Jean Wellers à l’archet. Il en est certainement capable. Gratté, l’alto sonne comme un banjo. Le violon mène la danse, bien stimulé.

 

RAPPEL

 

« Estocade » (Eymard). Joli titre pour le rappel. Morceau rapide. Les deux violonistes aux archets. Le contrebassiste toujours en pizzicato. Les mains de Jean Wellers sont des araignées puissantes, souples, rapides qui courent sur les cordes de sa contrebasse. Aussi impressionnant à voir qu’à écouter.

 

J’apprécie l’album de « Cordes avides » mais je regrette qu’il ne soit pas plus libre, plus audacieux, plus joyeux. En concert, mes vœux ont été exaucés. J’ai été émerveillé, réjoui par cette musique libre, légère, subtile. Je n’ai plus qu’un vœu à accomplir : puisque violoniste et altiste ont pu jouer sans archet, qu’au prochain concert le contrebassiste puisse jouer avec, saperlipopette ! Renseignement pris, Jean Wellers avait cassé son archet et n'avait pas eu le temps d'en racheter un autre avant le concert. Il en jouera donc au prochain concert du trio.

 

Deuxième Partie

 

Yom : clarinette, clarinette basse

Wong Li : guimbarde, flûte à calebasse

 

Je ne connaissais rien de cette musique avant ce concert. Mon instinct me disait qu’elle n’était pas faite pour moi. Toutefois, par conscience professionnelle, je suis resté l’écouter. Au milieu du 3e morceau, elle a commencé à me vriller le crâne. Je suis donc parti pendant les applaudissements à la fin de ce troisième morceau. Mon instinct était bon. Cette musique n’est pas faite pour moi. Je la laisse à ceux qui l’aiment. Ils sont manifestement nombreux vu la réaction du public lors de ce concert. Comme l'écrivait Claude Debussy: " Le public a beaucoup aimé. Il était bien le seul ".

Voici ce que le trio " Cordes avides " donnait à ses débuts, avant l'album, alors que Jean Wellers jouait de la guitare basse. L'album est meilleur et le concert auquel j'ai assisté meilleur encore. Mais jusqu'où s'arrêteront-ils?

 

 

 

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Où trouver Jean Charles Richard sur scène en novembre 2010?

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices avisées, lecteurs éclairés si, comme moi, vous êtes des fans invertébrés du saxophoniste baryton et soprano  Jean Charles Richard, voici la liste des spectacles où vous pourrez profiter de la multiplicité de ses talents en novembre 2010. Fort heureusement pour les habitants de l'Alsace et autres belles provinces du pays de France, il ne se produira pas qu'à Paris.
Christophe-Marguet.jpg
La photographie de Christophe Marguet est l'oeuvre du Fascinant Juan Carlos HERNANDEZ.

Avec Christophe Marguet (Batterie - Compositions), Bruno Angelini (piano), Sébastien Texier (saxophone-clarinettes), Mauro Gargano (contrebasse), et Jean Charles Richard (Saxophones - Bansuri) 
Le 6 Novembre à 20h30
Festival Jazzdor, Pôle Sud à Strasbourg
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Le 12 Novembre à 20h30
Reims Jazz Festival, Centre Culturel Saint Exupéry
Reims
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 Bernard STRUBER Z'TET
 avec Michael Alizon (sax), Eric Echampard (batterie), Frédéric Norel (violon), Serge Haessler (trp), Benjamin Moussay (piano), Ray Halbeisen (sax), Bruno Chevillon (basse), Jean Charles Richard (saxes)
Le 9 novembre à 21h
Nevers Jazz Festival, Maison de la Culture 
Nevers
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Le 21 novembre à 17h
Thann (lieu à préciser)
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CULPO-HERBERT-RICHARD Trio 
Avec Chris Culpo (piano), Peter Herbert (contrebasse) et Jean Charles Richard (saxophones)
Le 13 Novembre à 19h
Théâtre des Rendez-vous d'ailleurs, 109 rue des Haies 75020 PARIS
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Arnault CUISINIER Quartet
Avec Arnault Cuisinier (contrebasse-compositions), Eric Echampard (batterie), Guillaume de Chassy (piano) et Jean Charles Richard (saxophones)
Le 18 novembre à 20h30
JAV, Auditorium de la Musique et de la Danse, Valence
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Le 19 novembre à 20h30
Cavajazz, Viviers
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Jean-Marie MACHADO "Danzas" Sortie du disque chez Bee Jazz
Jean-Marie Machado (piano-compositions), François Merville (Batterie), Henning Sieverts (contrebasse), Claus Stötter (trompette), Gueorgui Kornazov (trombone), François Thuillier (tuba), Joce Mienniel (flûtes), Didier Ithurssary (accordéon), Jean Charles Richard (saxophones)
Les 23 & 24 novembre à 20h30
Studio de l'Ermitage, 8 rue de l'Ermitage 75020 Paris
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Le roman musical "le Souffle des Marquises", raconté par Muriel Bloch et joué par Michaela Stapleton (soprano), Anna Korbinska (alto), Camille Maussion (ténor) et Morgane Carnet (baryton) sera créé ce mois-ci à Achères. 
La mise en scène est d'Olivier Balazuc et Jean Charles Richard a signé la mise en musique. 
la Production Ad Libitum -JMF-Le Sax
Mardi 9 et Jeudi 11 novembre / Création au Sax d’Achères / 78
2 représentations
Mardi 9 novembre : 14h
Jeudi 11 novembre : 18h
Le Sax, espace musical d’Achères - 2 rue des champs 78260 Achères
RER A : Achères Ville
Renseignements - Réservation : 01 39 11 86 21
Site internet : www.lesax-acheres78.fr
 
Mercredi 10 et vendredi 12 novembre / Festival Blues sur Seine / 78
3 représentations
 
Mercredi 10 novembre : 14h30, Tout Public
Auditorium ENMDT - Mantes-la-Jolie (78)
12 rue Calmette, 78200 Mantes-la-jolie
Prix des places : 3 euros
Renseignements / réservations : 01 30 92 35 38
Site internet : www.blues-sur-seine.com
 
Vendredi 12 novembre : 10h et 14h30 scolaires
CAC Georges Brassens – Mantes-la-Jolie (78)
18 rue de Gassicourt, 78200 Mantes-la-Jolie
Prix des places : 3 euros (enfant) et 6 euros (adulte)
Renseignements - Réservation : 01 30 92 35 38
Site internet : www.blues-sur-seine.com
 
Vendredi 19 novembre / Bourg Saint-Andéol (07)           JMF
1 représentation, tout public à 20h
La Cascade
 
Mercredi 24 au samedi 27 novembre / Saint Quentin en Yvelines (78) Petit Théâtre
6 représentations
 
Mercredi 24 novembre / 15h (TP)
Jeudi 25 novembre / 10h scolaire et 19h30 (TP)
Vendredi 26 novembre / 14h30 scolaire et 20h30 (TP)
Samedi 27 novembre / 18h (TP)
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