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171 résultats pour “marc benham

Marc Benham " Fats food "

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham

" Fats food "

Autour de Fats Waller

Frémeaux. 2016.

Marc Benham: piano

Après " Herbst " voici le deuxième album de Marc Benham, de nouveau seul face au piano. Le manchot est de retour sur la pochette. Un animal fétiche forcément satirique tant l'artiste n'est pas manchot, justement. Formé au classique, fan de stride, né dans les années Disco, Marc Benham fait le pont entre Tin Pan Alley et les mangas.

Il s'empare ici d'un génie cosmicomique du Jazz, le pianiste et compositeur Theodore Fats Waller.

Contrairement à Jason Moran qui, à partir du même sujet, produisit un pudding indigeste à base de sirop de synthétiseur et de nappes de voix sucrées, Marc Benham nous offre un Saint Honoré fondant et croquant, un pur délice fait maison.

Que les compositions soient de Fats Waller ou de lui même, Marc Benham fait chanter le piano, nous raconte des histoires joyeuses ou tristes mais toujours légères, d'un rythme impair sur lequel rien ne pèse ni ne pose.

Pour un hommage aussi respectueux à la tradition mais sans copie, rien de tel que les éditions Frémeaux et associés, la librairie sonore, spécialisées dans les éditions soignées, l'équivalent en France pour la musique de la collection Pléiade chez Gallimard pour la littérature.

Le titre de l'album " Fats food " comme le manchot sur la pochette révèle chez Marc Benham un sens de l'autodérision hérité d'un de ses Maitres au piano, Martial Solal.

Pour résumer les influences de Marc Benham et ce qu'il en produit, écoutez sa petite fantaisie baroque " Les barricades mystérieuses " (n°12) où François Couperin , Maître du baroque français se retrouve transporté au rythme du boogie woogie.

Après un concert et deux albums en piano solo, j'ai hâte de découvrir Marc Benham en leader de formation. A lui de jouer.

Lectrices exigeantes, lecteurs insatiables, j'ai le regret de vous annoncer que je n'ai trouvé aucun extrait audio ou vidéo de l'album " Fats food " de Marc Benham pour illustrer cet article. A vous de l'écouter et d'en faire vos grandes délices.

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Marc Benham met le feu aux barricades mystérieuses

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham

Improvisations sur " Les barricades mystérieuses "

de François Couperin (1668-1733)

Paris, Le Sunside.

Samedi 17 juin 2017, 19h

Marc Benham: piano

 

Lectrices baroques, lecteurs classiques, dans l'album solo dédié par le pianiste français Marc Benham à Fats Waller; il n'a pu vous échapper une étonnante version des " Barricades mystérieuses " de François Couperin dit " Couperin le Grand " (1668-1733).

Cf extrait audio au dessus de cet article.

Vous la comparâtes, lectrices baroques, lecteurs classiques à la version donnée en quatuor à cordes par le contrebassiste français Jean-Philippe Viret.

Quittant le petit bain des standards où le Jazzman a toujours pied, ne perd pas de vue les repères créés par d'autres sauf s'il en crée de neufs à chaque interprétation comme Martial Solal & Lee Konitz, voici que Marc Benham s'est lancé dans le grand bain de l'improvisation, partant d'une pièce dont la durée d'interprétation varie entre 90 et 180 secondes, selon le tempo adopté, pour bâtir tout un concert. C'est loin, l'Amérique? Tais toi et nage.

Voici quelques impressions recueillies au fil de ce concert.

Marc semble lancer une ballade. Il défriche le terrain, trace sa route au centre du piano. Le thème de Couperin apparaît en arrière plan, sur un tempo lent. C'est un point de départ, un prétexte auquel il revient de temps en temps.

Ce gars a travaillé son swing. Cela ressort. Il sait faire chauffer la machine. Jolie fin en gouttes de musique.

Une sorte de ballade. La musique est scandée par le bruit du barman qui casse la glace. Là, je m'ennuie.

Retour au thème central, par bribes. Ca se transforme en Blue agité. Le Jazz revient, Thelonious Monk même. Ca se savoure sans faim.

Démarrage dans le genre piano classique même si cette pièce fut écrite pour clavecin. Une chanson s'y mêle. Celle du film " Bagdad Café " de Percy Adlon par Jevetta Steele. Le mélange réussit. Les images du film me reviennent. Jack Palance peignant nue une Bavaroise crémeuse et appétissante.

Une balade trop liquide à mon goût. Ca se réveille avec du rythme.

Une ballade tranquille. Trop tranquille à mon goût.

Un morceau plus animé. Pour conclure, Marc Benham revient au thème d'origine, qu'il joue loyalement et lisiblement. Envol final en toute logique.

RAPPEL

Marc Benham est pianiste de Jazz même s'il est pétri de classique, de variété française et autres influences musicales. Il conclut donc avec le Roi du Jazz, Louis Armstrong  (Benny Goodman était un usurpateur blanc comme Elvis Presley envers Chuck Berry pour le Rock'n Roll). Marc étire, déforme et reforme " What a wonderful world ".

 

Pour savoir d'où partait Marc Benham, voici " Les barricades mystérieuses " de François Couperin jouées sur un clavecin de 1748 par Bruno Procopio en 2009 à Paris, en l'hôtel national des Invalides, fondé pour ses soldats blessés par Louis XIV, le Roi de France dont François Couperin était le claveciniste et organiste attitré. Quant à savoir où arrive Marc Benham, lui même ne le sait pas puisque c'est un créateur en mouvement. Ce concert fut une nouvelle aventure. Attendons les suivantes.

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Marc Benham est passé par Annecy

Publié le par Guillaume Lagrée

Scène Nationale de Bonlieu & Jazz Club d'Annecy

Annecy, Haute-Savoie, Rhône Alpes, France

Mercredi 15 octobre 2014. 19h30.

 

Marc Benham: piano

Ce concert était donné en pré-inauguration de la Scène nationale de Bonlieu à Annecy qui ouvre de nouveau après 4 ans de travaux. En coopération avec le Jazz Club d'Annecy, Marc Benham a donc quitté Paris (75) pour Annecy (74). Avant le concert et pendant la pause, les heureux invités de ce concert gratuit ont pu bénéficier d'une visite guidée des scènes, des loges, des coulisses. Fort intéressant mais venons en à la musique.

" Doxy " (Sonny Rollins). Influence de Martial Solal dans le jeu construit, charpenté et pourtant vagabond. Jeu en questions réponses avec des réponses efficaces note Ma Dame F. Ca marche. Je bats la mesure du pied. Le petit piano (1/4 de queue) sonne puissamment. Fausse puis vraie fin.

" Herbst " (Marc Benham). Un morceau plus fluide, liquide. Normal, le lac d'Annecy est en face de la scène nationale de Bonlieu. Une chanson de saison puisque cela signifie " " Automne " en allemand. Cela vient de Claude Debussy et du romantisme. Il y ajoute du muscle. Il y a des retours comme le reflux des vagues. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Cette composition est un hommage à un ami assureur qui lui a vendu une excellente complémentaire santé (sic). Morceau viril, scintillant qui franchit les obstacles. Un souvenir du stride mais revisité. Ca avance bien chaloupé. L'assureur peut prendre la musique comme jingle publicitaire. Ca marchera. Cf vidéo sous cet article.

Un morceau rapide suivi d'une ballade. C'est l'alternance démocratique selon Marc Benham. Ne serait-ce pas Everything happens to me que chantait si bien Chet Baker?

Il repart en vitesse. Il tourne autour du pot. Qu'il trouve sa mélodie, sapristi! Le morceau est fini avant qu'il ne l'ait trouvée. Ma Dame F n'aime pas non plus ce morceau là.

" Whisper not " (Benny Golson) joué en hommage au jour anniversaire de Friedrich Nietzsche et Didier Deschamps, le 15 octobre. Ecoutez la version du compositeur au sein des Jazz Messengers d'Art Blakey. C'est joué comme il faut, viril et tendre à la fois.

Une ballade connue de chez connue. " Somewhere over the rainbow ". Très joliment joué: chatoyant, coloré, tendre.

" Carolina Shout " de James P. Johnson dit " La Brute ". Un standard des années 1920. Il faut des doigts d'acier pour jouer ce morceau. Marc Benham les a.

PAUSE

Une ballade. C'est solidement bâti et il y a de l'émotion. Bref, tout ce qu'il faut pour du bon piano. " Just friends ". Joué de manière sautillante. Les notes s'enchaînent en pluie rythmée. De nouveau, Marc Benham visite le stride. Jolie pirouette finale.

" Portrait en blanc et noir " (Antonio Carlos Jobim). Les lectrices lusophones, les lecteurs lusophiles rétabliront d'eux mêmes le titre original de ce morceau brésilien dont il existe une très belle version en duo par Martial Solal et Eric Le Lann enregistrée en concert au festival de Jazz de Vannes en 1999. Ballade nostalgique comme un vieux film en noire et blancs sur nos amours perdues. Marc Benham fut pianiste de croisière sur des paquebots. Cela s'entend. Il sait donner le vague à l'âme.

Il attaque dur tout de suite. Un standard. De Thelonious Sphere Monk. Même s'il en arrondit les angles, cela reste rêche comme du Monk. Il le traite façon boogie woogie, très rapide. Ca le fait.

Une chanson française. " Tous les cris, les SOS " (Daniel Balavoine). La mélodie est reconnaissable et fort joliment traitée, embellie, enrichie tout en gardant l'émotion originale.

" Bistrology " l'hommage au musette de Marc Benham. Effectivement, cela sonne comme l'accordéon du riche avec des effets de soufflet. Très chouette.

Un morceau qui a fait de Marc Benham un demi dieu vivant au Japon. " Super Mario Land " musique bien connue des joueurs sur écran. Un délice ludique et comique. Le public rit. Marc explique en même temps ce qu'il joue, ralentit le tempo pour le jouer bluesy puis le réaccélère en stride.

" Gojon " composition de Larry Coryell en hommage à son ami du Jazz Club d'Annecy, Jean François Gojon. Marc Benham a photographié la partition sur son téléphone et nous la joue.

RAPPEL

" Pour que vous partiez sur une bonne impression " nous dit l'artiste.

C'est une de ces vieilles chansons nord américaines que joue si bien Bill Carrothers, " Battle hymn of the Republic ". Dans mon souvenir, cela fait quelque chose comme " Glory, Glory, Alleluia(bis). And the people are marching home ". Marc Benham le fait très bien.

Il a fallu que je sois à Annecy pour écouter en concert Marc Benham que j'ai connu à Paris. Cela valait le voyage.

Voici, extraite de ce concert , " Beau Blaise ", une composition de Marc Benham jouée par l'auteur. 

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Marc Benham trio " Biotope "

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham Trio

" Biotope "

Steeple Chase. 2020.

Distribué par Socadisc

Marc Benham: piano, compositions (1, 3, 7 & 10)

John Hébert: contrebasse

Eric Mac Pherson: batterie

 

Rayonnantes lectrices, resplendissants lecteurs, je vous ai déjà chanté les louanges du pianiste et compositeur français Marc Benham en solo: albums " Herbst " (2013)  & " Fats Food " dédié à Fats Waller (2016) puis " Gonam City " (2018) en duo avec Quentin Ghomari (trompette). 

Nous voici en 2020, entrant dans la 3e décennie du XXI° siècle et ce pianiste français signe un album en trio avec deux pointures nord américaines John Hébert , contrebassiste né à La Nouvelle-Orléans en 1972 (d'où le patronyme avec accent aigu, à la française) qui a déjà joué avec  Andrew Hill, Lee Konitz, Paul Bley, John Abercrombie, Kenny Wheeler, Paul Motian, Joe Maneri, Mary Havorson, Tomasz Stanko, David Liebman, Uri Caine, Greg Osby, Bill Stewart, Marc Copland, Fred Hersch, Toots Thielemans, Maria Schneider, et Eric Mac Pherson, né à New York en 1970, qui fut le batteur des 15 dernières années de vie de Jackie Mac Lean et a aussi joué avec  Pharaoh Sanders, Andrew Hill, Richard Davies, Claudia Acuña, Jason Moran, Greg Osby, Fred Hersch et Avishai Cohen. Le tout sur le label danois Steeple Chase, celui de Dexter Gordon, notamment. Tels sont les bienfaits de la mondialisation, rayonnantes lectrices, resplendissants lecteurs.

Sur ce blog,j'ai déjà célébré ce duo rythmique qui constitue les deux tiers du Fred Hersch Trio. Etant donné le raffinement et l'intensité du jeu de Fred Hersch, c'est dire si Marc Benham est bien entouré pour son premier album en trio dans la formule consacrée du Jazz: piano, contrebasse & batterie.

Le résultat est bien plus classique que les 3 précédents albums, surtout le dernier " Gonam City " fruit d'une complicité mûrie au fil des ans dans le jeu commun au sein d'un collectif de musiciens français, " Pégazz et l'hélicon ". 

Cet album " Biotope " est lui le fruit d'une rencontre sur quelques heures, le temps d'enregistrer 4 compositions et 6 standards bien rodés entre professionnels de classe internationale. Même sur les standards, Marc Benham marque sa patte, par exemple avec son amour sans cesse renouvelé pour Fats Waller avec une " Jitterbug waltz " (6) joué de manière réjouissante. Deux superbes ballades se succèdent: " Con Alma " (4) de Dizzy Gillespie et " Moonlight in Vermont " (5) immortalisée par Frank Sinatra. 

C'est sur ses compositions que Marc Benham marque sa différence remarquablement mis en valeur par ces professionnels irréprochables, tant pour la maîtrise technique que pour la densité émotionnelle, que sont John Hébert et Eric Mac Pherson. " La suite de Fibonacci " (3) vous ravira lectrices mathématiques, lecteurs algébriques.  Cf extrait audio au dessus de cet article. " The Year of the monkey " (7) est une ballade émouvante qui incite l'auditeur à se demander ce que le pianiste a bien pu vivre de si difficile en cette année du singe, la dernière ayant eu lieu de 2016 à 2017 de l'ère chrétienne. 

A part Fats Waller, Marc Benham aime aussi les mangas, les dessins animés japonais et leur musique survitaminée. Son premier album " Herbst " se terminait par le générique de Super Mario Land en piano solo.  Celui ci se termine par une " Samurai Sauce " (10) composée par Marc Benham qui vous emportera dans un tourbillon joyeux, lectrices rayonnantes, lecteurs resplendissantes. Là, ça envoie! Cf vidéo sous cet article.

Souhaitons de retrouver bientôt Marc Benham en trio sur scène pour jouer ce programme, avec ou sans ses vedettes américaines. C'est tout le bien que je vous souhaite lectrices rayonnantes, lecteurs resplendissants. 

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Marc Benham écrit sa carte blanche au Petit Journal

Publié le par Guillaume Lagrée

Carte blanche à Marc Benham

Le Petit Journal Saint Michel

Paris, Ile de France, France

Mardi 22 novembre 2022, 21h

 

Marc Benham : piano

Alex Gilson : contrebasse

David Paycha : batterie

 

Batteur aux balais. Un petit blues tranquille. Un thème de Duke Ellington je suppose. Ca swingue. Le batteur est passé aux baguettes. Je bats la mesure du pied et hoche la tête. Le batteur est revenu aux balais alors que Marc attaque le piano. Bons accents toniques. Ca parle Jazz ici. " It's all right with me " (Georges Gershwin).

Une composition de Marc Benham dédiée à feu son chien. « Pablo, ce bon chien ». Un morceau qui sautille joyeusement. Batteur aux baguettes. C’était un chien joyeux et sportif manifestement. Solo de piano qui relance la machine.

Une composition pour un homme dont l’appartement est envahi par les punaises de lit. Sombre, menaçant. Morceau énerve comme l’homme qui se bat contre un ennemi invisible. Solo de piano stride modernisé. Contrebasse et batterie enchaînent. Le batteur hache menu aux baguettes. Ca monte en tension, en puissance. A la fin, il écrase les punaises.

« Smoke gets into Your eyes « , une ballade d’avant la loi Evin comme dit Marc Benham. La chanson préférée d’Eva Braun, selon une légende de musiciens. Batteur aux balais. Premier solo de contrebasse au milieu du trio. Sentimental à souhait.

« After You’ve gone ».  Un standard du jazz au tempo rapide. Batteur aux balais. Ca déroule. Je bats la mesure du pied droit. Je suis au concert avec un ami qui n’a pas mis les pieds au Petit Journal depuis 30 ans et ne connaît pas Marc Benham alors que je ne connais pas le Petit Journal mais ai maintes fois chanté la gloire de Marc Benham. Batteur aux baguettes. Ca swingue tranquille. Solo du batteur bien sec, bien nerveux aux baguettes. Bon envoi final en trio.

Une composition de Marc dénommée « Fougasse » alors qu’elle devait s’appeler « Fugace ». Un gourmand est passé par là. Un morceau nourrissant, épicé. Onctueux même et qui balance. Une fugue swing en bref.

Une valse musette de Marc Benham. " Bistrology " en hommage à Charlie Parker et à ses compositions  " Ornithology " & " Anthropology ". Marc fait tourner une boucle rythmique. Le trio démarre avec le batteur aux balais. Laisse aller, c’est une valse. Morceau bref et efficace.

« Battle hymn of the Republic ». Un classique nordiste de la Guerre de Sécession. Joué notamment par le pianiste américain Bill Carrothers dans son album « Civil War Diaries » célébré sur ce blog. Roulements de caisse claire. Marc et ses complices en font du Swing.

PAUSE

« Come rain or come shine ». Marc insiste sur le la. Qui ne sonne pas comme un la tant le piano droit du Petit Journal sonne comme une casserole. Ce piano a été manifestement martyrisé par des brutes qui l’ont frappé au lieu de le caresser, le chatouiller. Le piano, bien meuble inanimé, ne peut pas porter plainte mais sa plainte s’entend quand même tant il sonne faux. Contrebasse et batteur aux balais malaxent la pâte sonore. Marc Benham fait sonner le piano du mieux qu’il peut mais ce piano peut peu. Le batteur tapote doucement mais fermement aux baguettes. Solo de contrebasse finement ponctué par les 2 autres instruments. Alex Gilson joue bien la mélodie. Petit break de batterie bien sec comme il faut. Marc Benham vient nous chatouiller dans l’aigu pour le final. Avec un accord à la Debussy en touche finale.

Intro en piano solo. Ca roule vite. Batteur aux balais. Un standard dont le titre nous échappe à moi et à M.E. Joué vite fait bien fait. Baguettes. Ca hache menu. Influence d’Oscar Peterson sur le jeu du pianiste. Grosse vague puissante. Solo de contrebasse véloce finement ponctué par le piano. Au batteur de tripoter ses tambours aux balais.

« April in Paris ».  Batteur aux balais. Un standard tout en douceur. Les voix d’Ella Fitzgerald & de Frank Sinatra résonnent dans ma mémoire vive. La contrebasse est bien au centre de la pulsation.

Intro en piano solo. Un standard. Le piano donne ce qu’il peut et il peut peu tant il a été martyrisé. De temps en temps, avec beaucoup d’attentions, Marc Benham en sort de jolis accents. Le trio démarre avec le batteur aux balais. Ca balance tranquille. C’étaient 2 standards enchaînés : « Yesterdays » (très favorablement connu de mes services) puis « No moon at all » (inconnu de mes services).

Une composition Latin Jazz de Dizzy Gillespie. Pulsation contrebasse & batterie. Je reconnais « Tin tin deo ». Ca réchauffe le cœur et l’âme. Je me remets à hocher la tête et à battre du pied. Ca marche. Marc Benham joue main droite sur le clavier, main gauche dans les cordes. Le batteur tapote bien aux baguettes. Marc joue des percussions dans les cordes et sur le clavier du piano. Ca balance bien.

« Ham, hoax and cabbage » (Christian Mac Bride). Jambon, jarret et chou. En résumé, une choucroute. Un morceau nourrissant. Composition d’un contrebassiste vivant. Solo de contrebasse pour introduire. Soutenu virilement par le piano et la batterie. Batteur aux baguettes. Courte citation de « Singing in the rain » au piano. Solo énergique de contrebasse bien ponctué.

PAUSE

Il y eut un 3e set dans cette partie mais M.E et moi avons reçu notre dose de beauté. La chronique est donc finie. La plus belle femme de l'assistance, c'était la groupie du pianiste. Bien entendu.

 

NDLR : Alex Gilson n’est pas un parent du pianiste, compositeur, chef d’orchestre & arrangeur français de Jazz, Jef Gilson (1926 - 2012), nom de scène de Jean-François Quiévreux.

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Marc Benham Trio en vie au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham Trio

Paris, Ile de France, France

Le Sunside

Festival Pianissimo, 15e édition

Mardi 11 août 2020, 21h

Marc Benham: piano

Etienne Renard: contrebasse

Guilhem Flouzat: batterie

Répertoire basé sur l'album " Biotope " de Marc Benham célébré sur ce blog. 

Solo de contrebasse pour commencer. Le batteur tapote avec une baguette dans la main droite, la main gauche nue. Le pianiste plaque quelques accords. Ca groove bien. Un morceau de TS Monk surgit. Avec ses décalages subtils. La musique, c'est l'art de décaler les sons, ne l'oublions jamais. Solo de contrebasse bien centré. Piano et batterie complètent le massage cérébral. Monk, sujet du précédent concert chroniqué sur ce blog, celui du trio de Simon Martineau (guitare). Marc joue du stride à sa façon. Le trio me semble avoir enchaîné, sans coup férir, sur un autre morceau. C'était " Bye Ya " jeu de mots de Monk sur Bahia (Salvador de Bahia, Brasil) puis " Pablo " (Marc Benham). Cf vidéo sous cet article.

Nouveau morceau à propos d'un homme qui essaie d'éliminer les punaises de son lit. Une invasion animale de plus en plus répandue à Paris. La punaise, animal démocratique, sévit aussi bien dans les quartiers riches que dans les quartiers pauvres. Les punaises courent librement et cela s'entend. Elles dansent même le boogie woogie, ces coquines. La chasse paraît vaine tant les punaises courent en tout sens. Le morceau s'apaise. Les punaises dansent de façon chaotique. Il est très difficile de s'en débarrasser mais elles finissent écrasées.

Intro en piano solo. Une ballade semble t-il. Le contrebassiste sort quelques notes, qui font écho, pétries du bout de ses doigts. Le batteur tapote très légèrement les cymbales aux baguettes. Le piano enflamme le tout et le trio se relance énergiquement. Bonne vague qui nous entraîne. C'était " La suite de Fibonacci " (Marc Benham), un piège pour mathématiciens. Ne l'étant pas, je n'y chus point.

" Maraba Blue " (Abdullah Ibrahim). La main gauche installe une ambiance dans les graves. Avec des top ang go alors que le batteur installe une pulsation continue que prolonge la contrebasse. Ca balance. Les dames devant moi ondulent joyeusement de la tête. Il y a de l'âme là dedans (soul in english). Un son venu des églises noires, des chorales baptistes. Je bats la mesure du pied droit tout comme mon épouse à mon côté. 

Le trio attaque direct un air très rapide. Ne serait-ce point la " Samurai Sauce " de Marc Benham? Cf extrait audio au dessus de cet article. Tempo haché vite et fin avec le batteur aux baguettes. 1er solo de batterie. Les baguettes roulent vite, surtout sur les tambours.  Solo de piano qui introduit un standard dont le titre m'échappe. Une ballade. Batteur aux balais pour la 1ère fois du concert. C'était " You do something to me " (Cole Porter). 

Marc attaque! Contrebassiste et batteur aux balais le rejoignent pour un morceau particulièrement swinguant. Marc s'amuse à moderniser le style piano jazz des années 1930 tout en respectant l'énergie d'origine. Solo de contrebasse bien tricoté. Le batteur fait bondir doucement ses tambours. Marc attaque encore. Beau dialogue piano-batteur avec des stop and go (arrêt départ en français).

PAUSE

Mon épouse aime beaucoup la musique qui lui donne envie de danser et de dessiner mais elle a beaucoup de travail demain. Le concert est donc fini pour elle. Je poursuis sans elle.

" Beau Blaise " composition de Marc Benham dédiée à un ami assureur. Cette fois, le morceau m'est dédié. Merci Marc pour cette attention. Démarrage énergique du trio. Ca se calme mais avec des accents toniques marqués. Le stride préparé à la sauce Marc Benham. 

Intro en piano solo. Ambiance limpide. Le batteur ponctue doucement aux baguettes sur les cymbales. Swing léger et efficace. Sur un claquement de doigts, le trio accélère. Solo de batterie. Bonne vibration des tambours sous les baguettes. Ca masse bien le ventre. Un standard. " Airegin " (Sonny Rollins). L'anagramme de Nigeria pour ceux qui ne l'ont pas remarqué. Après " Love, Your spell is everywhere ". 

Une ballade lancée en trio. Batteur aux balais. Tendre, nostalgique. Impulsion de la contrebasse. Notes cristallines du piano. Massage du batteur aux balais. Doux frottements pour le cerveau. " Year of the monkey " (Marc Benham). 

Solo du batteur en intro. Ca roule tranquille avec une bonne pulsation continue parsemée d'éclairs. Le trio est parti sur un air qui balance bien. Solo chaud, souple bondissant du contrebassiste qui chantonne sa mélodie. Comme quoi , Maître Renard, lui aussi, sait chanter! Pianiste et batteur ponctuent finement. 

" Solitude " (Duke Ellington). Un des grands classiques du Maestro E.K comme disait John Lewis, le pianiste et directeur musical du Modern Jazz Quartet. Intro en piano solo. Marc arrive au thème. Batteur aux balais. Bon, là, honnêtement, Marc Benham ne peut rivaliser avec le toucher d'Edward Kennedy Ellington. Il s'en sort honorablement. Après un interlude de piano, le trio arrive à un Blues. Batteur aux balais puis aux baguettes mais c'est toujours le Blues. Solo de contrebasse à pas lents ponctué par le pianiste et le batteur. Maître Renard chante de nouveau avec sa contrebasse. Le trio chauffe la braise pour le final. " Ahmad's Blues " (Ahmad Jamal). 

A la demande d'une personne arrivée en retard, le trio rejoue le morceau dédié aux punaises de lit, joué dans la première partie de ce concert.

Pour finir, tout en douceur, " What a wonderful world ", chanson qui permit, en 1968, à Louis Armstrong d'être numéro 1 des ventes de disques aux USA devant les Beatles. 

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Marc Benham " Herbst "

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham

" Herbst "

Frémeaux&Associés. 2013.

 

Marc Benham: piano

Comment éviter qu'un album de piano solo ne soit pas ennuyeux pour l'auditeur de bonne volonté qui se trouve face au même type sur le même instrument tout du long sans autre possibilité de réplique que de couper la musique? En variant les plaisirs, les jeux, les styles, les compositions. En jouant court et dense. C'est ce que fait à merveille, Marc Benham, évident disciple de Martial Solal par la clarté, la limpidité, la virtuosité de son propos mais qui a l'intelligence de ne pas le copier. Marc Benham a commencé le piano par la musique classique, a ensuite découvert les charmes du stride de la Jazz Era (les années 1920) et a fait toutes sortes de métier au piano: Jazz, cirque, variétés, croisières, bars, accompagnement de films muets. De toutes ces expériences, il a su dégager sa personnalité tout en restant ouvert, curieux. Cela s'entend tout du long de cet album solo.

De plus, cet homme a de l'humour. La preuve, sur la pochette de l'album, se trouve représenté un manchot au piano. Sauf que pour trouver ce pianiste manchot il faut être sourd comme un pot. 

Il joue aussi bien des standards de Jazz comme " Just You, just me " (n°1), " Think of one " (TS Monk, n°3), " Angelica " (Duke Ellington, n°4) que des fantaisies comme sa version de " Super Mario Land " (n°14) la musique du fameux jeu vidéo. Il sait aussi composer avec goût comme son " Idée de Buenos Aires " (n°6) où je n'ai pas entendu de tango ou son " Beau Blaise " (n°7) qui me rappelle un collègue et ami à qui je l'ai fait écouter d'ailleurs. 

Et puis il y a le morceau titre où il déploie un feu d'artifice de musicalité et de sentimentalité passant d'un jeu classique au stride mâtiné de jazz contemporain. " Herbst " (n°2) en allemand, c'est l'automne. Lectrices sophstiquées, lecteurs raffinés, vous vous demandez déjà s'il s'est inspiré dans ce morceau de Jozef Haydn, de Franz Schubert, de  Gustav Malher ou d'Arnold Schoenberg qui ont tous écrit un morceau comprenant " Herbst " dans le titre. Ma foi, j'avoue que je n'en sais rien. Je vous laisse chercher mais plutôt que de gâcher votre écoute à la recherche d'influences réelles ou supposées, profitez de la musique, sapristi!

Marc Benham sera en concert à Paris au Caveau des légendes le vendredi 31 mai 2013 à 21h30 en solo et en trio, puis en solo à Melle, Deux Sèvres, Poitou Charentes, France le mercredi 5 juin 2013 à 20h . Voici, pour finir cette chronique, le dernier morceau de l'album " Herbst " , " Super Mario Land " (n°14). Amusez vous bien, lectrices sophistiquées, lecteurs raffinés.

 

 

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" Gonam City " Marc Benham & Quentin Ghomari

Publié le par Guillaume Lagrée

" Gonam City "

Marc Benham & Quentin Ghomari

Neuklang Records.

Sortie le vendredi 16 novembre 2018

En concert à Paris, au Sunside, vendredi 22 mars 2019 à 21h30.

 

Marc Benham: piano, compositions

Quentin Ghomari: trompettes, compositions

Lectrices trompettistes, lecteurs pianistes, vous avez déjà pu apprécier sur ce blog les duos Giovanni Falzone & Bruno Angelini et Eric Le Lann & Michel Graillier. " Weather Bird " par Earl Hines & Louis Armstrong constitue votre Saint Graal. Vous appréciez aussi les duos Eric Le Lann & Martial Solal (glop) et Dave Douglas & Martial Solal (pas glop). 

Eric Le Lann vient d'ailleurs de sortir un nouvel album en duo avec son pianiste Paul Lay " Thanks a million " en hommage à Louis Armstrong.

Le cadre étant posé, venons au sujet. Ce duo de jeunes lions entre Marc Benham (piano) et Quentin Ghomari (trompettes).  J'ai déjà chanté les louanges de deux albums de Marc Benham en solo, " Fats Food " (2016) après " Herbst " (2013). Voici que ce pianiste s'ouvre au monde et dialogue en duo. Le prochain album sera en trio et d'ici 20 ans, il en arrivera au grand orchestre. 

Qu'est ce qui distingue ce duo piano & trompette de ceux précédemment cités? D'abord, l'état civil des musiciens. Ce ne sont pas ceux déjà mentionnés et ils sont de la même génération. 

Mais encore? Le choix des instruments.

Marc Benham joue sur un piano Paulello à 102 touches, soit 14 de plus que le piano habituel. Cet instrument unique est fabriqué artisanalement, avec du bois d'arbre et des mains d'hommes, en France, dans l'Yonne, en Bourgogne. Si vous demandez le prix, c'est que vous ne pouvez pas vous l'offrir. En l'espèce, ce superbe crocodile lui a été prêté. ( Pour plus d'informations sur ce grand piano, lisez " La facture du piano et ses métamorphoses " de Ziad Kreidy, ouvrage chroniqué sur ce blog ). Quentin Ghomari, lui, joue sur une trompette à pistons (classique) et sur une trompette à coulisse (plus rare). Le trombone (grande trompette étymologiquement, techniquement et historiquement) lui se joue le plus souvent à coulisse et bien plus rarement à pistons (Bob Brookmeyer). Avec de tels instruments, joués par de tels instrumentistes, dans un beau studio avec un bon ingénieur du son (Deutsche Qualität), le résultat sonore est époustouflant. A ne pas écouter sous format de fichier informatique écrasé. Tout en restant fidèle aux instruments acoustiques, nos deux compères se donnent les moyens de produire de nouveaux sons et ils le font avec goût.

Mais ensuite? La musique bien sûr.

Le dialogue entre les musiciens est si riche que toutes leurs compositions sont cosignées sauf " Mésozoïque " (9) de Quentin Ghomari joué en solo. L'usage aurait voulu un solo de piano. Pour nous surprendre, c'est un solo de trompette et quel solo! Quel souffle! Quel coup de langue! Le Mésozoïque, pour ceux qui l'ignoraient, comme moi, est l'ère géologique secondaire qui vit disparaître les dinosaures et apparaître les plantes à fleurs et les mammifères. Cela méritait bien un solo de trompette. 

" La musique est la langue des passions " (Emmanuel Kant). Ici cela s'entend vivement. " From Gonam City with love " (3) nous délivre plein d'amour de Quentin Ghomari (GO) et Marc Benham (NAM). Avec une allusion subtile à Gotham City qui n'aura pas échappé aux fans de Batman et de Prince réunis.

Ces deux créateurs s'amusent à nous promener dans leur jeu de piste. Après une version inspirée de " Misterioso " (7) de Thelonious Monk, ils en font une version stride dans " Background Music " (10). Même sur des thèmes rabâchés comme " Petite fleur " (6) de Sidney Bechet et " Willow weep for me " (11), ils parviennent à sonner neuf et frais. 

Cet album est un carnet de route, au gré des humeurs des artistes. Féroces pour " Pithecanthropus erectus " (2) de Charles Mingus, tendres pour " Terrarium " (12) qui conclut l'album. Même s'il y a des passages du côté obscur de la Force, c'est bien le Bien qui triomphe à la fin. Tout sonne juste et bon. 

Pour apprécier toute la richesse de cette musique en direct, rendez-vous, lectrices trompettistes, lecteurs pianistes, au Triton, aux Lilas (93), vendredi 16 novembre 2018 à 20h01 pour le concert de sortie de l'album " Gonam City " de Marc Benham & Quentin Ghomari

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Marc Benham & Quentin Ghomari au Sunside de Gonam City

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham & Quentin Ghomari

Gonam City

Le Sunside

Paris. Vendredi 22 mars 2019. 21h30

Marc Benham: piano

Quentin Ghomari: trompettes

Lectrices pianistes, lecteurs trompettistes, je vous ai chanté les louanges du duo " Gonam City " par le duo Marc Benham (piano) & Quentin Ghomari (trompette) le 10 novembre 2018. Le 22 mars 2019, j'ai enfin pu apprécier ce duo sur scène. En compagnie du pianiste et musicologue Ziad Kreidy, très favorablement connu de nos services, dont l'ouvrage collectif " Clefs pour le piano/Keys to the piano " vous est vivement recommandé lectrices pianistes, lecteurs trompettistes. 

Les musiciens installent immédiatement le silence. Les  notes sont jouées au compte gouttes. L'une après l'autre, l'un après l'autre. Une ballade étirée. Le pianiste creuse dans le grave, à la recherche de pépites sonores. Les musiciens se libèrent. La preuve? Le trompettiste ne joue plus face au pianiste mais face au public. Sans désemparer, ils enchaînent sur un autre thème. " Misterioso " (TS Monk). Avec d'autres trucs mêlés dedans. Le stride dont Marc Benham raffole. Quentin Ghomari triture son instrument en faisant des effets de souffle et de langue. 

Passage à la trompette à coulisse pour " Petite fleur " (Sidney Bechet). Cf extrait audio au dessus de cet article. Interprétation tout à fait respectueuse du thème mais sans copie. D'abord, parce qu'il n'y a ni clarinette ni saxophone soprano, ensuite parce qu'ils sont assez intelligents pour jouer un Maître sans le copier. 

Marc commence en tripatouillant les cordes et les touches dans les graves. Il approche d'un son de basse électrique. Toujours la trompette à  coulisse. Ca groove, nom de Zeus! Marc a remis les deux mains sur le piano pour un solo funkissimo. Les temps sont bien marqués. Ca marche. Je hoche la tête joyeusement. Tout s'apaise pour un solo de piano évanescent, Dans le médium. Quentin reprend la trompette à pistons et repart tout en douceur. Enchaînement sur un autre thème. Un peu de stride mais trafiqué à la façon Marc Benham. Je reconnais " Blueberry Hill " de Fats Domino, pianiste pilier de La Nouvelle Orléans. Avant ils ont joué " Terrarium " composition tirée de leur album " Gonam City ". 

Solo de piano impressionniste pour commencer. Notes distillées goutte à goutte. Marc travaille cordes et touches mais cette fois dans l'aigu de l'instrument. Après une longue intro au piano, Quentin reprend au bugle. Avec un son très doux pour une ballade Jazz dont le titre m'échappe. C'est élégant et paisible. C'était " A flower is a lovesome thing " (Billy Strayhorn & Duke Ellington) suivi de " Goodbye " (Gordon Jenkins). 

Quentin Ghomari enlève un morceau de sa trompette (l'état de ma vue ne me permet pas de dire lequel) et joue dans le piano pour l'effet de réverbération. Marc souligne délicatement au piano. Le duo est bien parti dans une vague commune. La vague devient tempétueuse.

PAUSE

Solo de trompette wah wah pour commencer. Doigté très agile. C'est rapide, précis. Le pianiste cogne le piano comme il faut. La petite danse typique de Monk passe dans la musique. Normal. C'est " Bye Ya " de TS Monk

" Pitecanhtopus Erectus " (Charles Mingus). Toujours en trompette wah wah. Un morceau sombre, inquiétant, coloré. Bref du Mingus. Marc ajoute du stride pour alléger le côté poignant du jeu de Quentin. Ce dernier passe au bugle. Manifestement, ils ont enchaîné sur autre chose. Deux thèmes se choquent et se mêlent. C'était " Etourneaux " suivi de " Bistrology ", clin d'oeil aux " Ornithology " et " Anthropology " des savants Be Boppers. 

" Code Quentin", hommage de Quentin Ghomari à une série TV made in USA. Code Quantum pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu. Un morceau sérieux quand même nous prévient Marc Benham.

Une composition de Quentin Ghomari. " Auprès des douces eaux ". Cf vidéo sous cet article. Une ballade comme son titre l'indique. Jouée au bugle. 

Solo introductif du pianiste. Un Blues. Un standard dont le titre m'échappe. Passage au stride. La trompette sort un son de canard mais sans sourdine. Les années 1920 revisitées.

Une ballade dont le titre m'échappe encore. Le duo balance tranquille. 

PAUSE

Le double messieurs est prêt à jouer un 3e set. Marc Benham et Quentin Ghomari sont déjà prêts pour Roland-Garros. Leurs aventures sont à suivre sur le site du collectif de musiciens Pégazz et l'hélicon. Le citoyen Ziad Kreidy et moi avons eu notre dose de beauté. La chronique cesse donc ici. 

 

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Enfin! Marc Benham en quartet au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Enfin!

Marc Benham Quartet

Le Sunside

Pairs, Ile de France, France

Lundi 31 octobre 2016. 21h.

Marc Benham : piano

Youen Cadiou : contrebasse

Jeff Boudreaux : batterie

Quentin Ghomari : trompette

Après un album solo nommé " Herbst ", un concert solo à Annecy (74), un album solo " Fats food " en hommage à Fats Waller, voici qu’enfin je vais écouter Marc Benham en quartet jouer Fats à sa façon.

Jeff Boudreaux commence par faire rouler ses tambours aux balais puis aux maillets. Tout à coup, ça s’agite avec la trompette en wah wah et le piano joué en stride. Le jeu du quartet oscille entre le jazz contemporain et le swing, d’une manière plus directe que Franco d’Andrea. J’entends même des influences classiques voire baroques.

Une sorte de marche cool qui balance. Ca sonne bien funky. Jeff Boudreaux tient le rythme au bout de ses baguettes. La trompette reprend par un chant victorieux. Le pianiste rajeunit le stride. L’héritage de La Nouvelle Orléans s’entend chez Jeff Boudreaux. Normal il est natif de Bâton Rouge en Louisiane.

Le trompettiste met une grosse sourdine et le quartet part en ballade, avec le batteur aux balais pour faire les choses proprement. La sourdine est ôtée et le batteur revient aux baguettes. Ca swingue. Duo contrebasse/trompette tranquille. Un nouveau dialogue suit entre pianiste et batteur (balai main gauche, batterie main droite). Ca frotte et ça cliquète. Le quartet repart puis tout s’arrête pour un solo de piano stride modernisé. C’était « The Sheik of Araby », composition de Fats Waller dédiée à une ville de la banlieue de La Nouvelle Orléans. Il y a du pétrole en Louisiane. Tout s’explique.

PAUSE

Le pianiste attaque par un Blues. Jeff aux balais.

Un ou deux morceaux que Fats Waller ne connaissait pas (Marc Benham). Solo de piano creusant le grave. Ca tourne. Morceau plutôt funky avec trompette wah wah puis ouverte. Ce swingue, sapristi ! Ca repart en ballade avec le batteur aux balais. La trompette monte en intensité émotionnelle. Beau solo de contrebasse qui devient plus grave et plus bondissant en avançant. C’était un medley de «  Portrait of Wellman Braud » (contrebassiste considéré comme l'inventeur de la walking bass) extrait de « New Orleans Suite » de Duke Ellington puis un morceau de Youen Cadiou pour finir par « Bourbon Street Parade ».

Batteur aux balais. Rythmique tranquille à la Erroll Garner. Très Blues. Le pianiste sonne à la Basie. Peu de notes, jouées relax. « En attendant le jour » (Sidney Bechet).

Pour la première fois de ma vie, je vois un trompettiste jouer de la trompette à coulisse. Je connaissais le trombone à coulisse et à pistons, la trompette à pistons mais j’avoue que j’ignorais l’existence de la trompette à coulisse. Faute. Cela demande une précision d’horloger jurassien dans le jeu. Quentin Ghomary en est capable. Superbe duo piano/trompette pour un classique revisité «  Petite fleur » de Sidney Bechet. «  La plupart des saxophonistes bavardent. Sidney Bechet, lui, vous parle » (Jean Cocteau). C’est dans cet esprit que ce morceau fut joué.

Retour au quartet et à la trompette wah wah. Un peu de stride, pardi ! Solo de batterie aux baguettes. « Greentigo » (Youen Cadiou) soit « Vertigo » en français.

« Les barricades mystérieuses » (François Couperin). Un morceau pour clavecin du Grand Siècle joué en piano solo par un Jazzman. Le thème est bien reconnaissable mais Marc le dérègle en y injectant des syncopes, des décalages propres au Jazz. Retour au thème pour le final.

Le quartet repart sur un classique de Fats Waller « Honeysuckle rose ». Trompettiste à la sourdine Harmon. Bien joué dans l’esprit.

PAUSE

Arrivée de 2 invités surprise du groupe The Mr Days

César Poirier : saxophone alto

Mario Ponce Enrile   : chant 

La salle s’est vidée. Il reste quelques irréductibles dont ma pomme et deux amis. Certes nous sommes un lundi soir mais le mardi 1er novembre est férié.

Le quartet devenu sextet finit par des classiques de Fats Waller.

«  Willow weep for me », « Ain’t mishebavin » (en français, " Je ne trompe pas ma femme "), «  On the sunny side of the street » et « Just one of those things ». C’est la fête finale. La joie règne sur scène et dans la salle. Ca fait du bien par où ça passe. Ca ne fait pas de mal de se faire du bien et c’est très bon pour ce que nous avons.

 

Vous trouverez des extraits sonores de l'album  " Fats foodICI.

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