Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

628 résultats pour “Jean Cocteau

Ciné Jazz à Carolles Plage (50 ) du 9 au 17 août 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Ciné Jazz à Carolles plage,

Manche, Basse Normandie,

France

Racine Jazz Collection Jo Milgram

La Cinémathèque de la Danse de Paris et le festival Jazz en Baie vous proposent la diffusion exceptionnelle de la collection de films de jazz de Jo Milgram, passionné par la musique et le cinématographe. Cette collection réunit des copies 16mm d'une soixantaine d'heures. Elle est constituée de documents anciens et uniques au monde, de la premire apparition de Duke Ellington la Salle Pleyel en 1933 en passant par les concerts de Louis Armstrong, Cab Calloway ou Charlie Parker, des clubs de Harlem aux images uniques de Django Reinhardt, les plus fameux musiciens cotoient les tap-dancers, de Bill Robinson Jimmy Slyde et aux légendaires Nicholas Brothers.

A l'affiche

Ladies Jazz

Projection au Salon Pioneer Samedi 10 aout à 19h30 | Mardi 13 aout à 21h00

LADIES JAZZ (75mn) Betty Boop A Hunting We Will Go, 1932, de Dave Fleischer / Tessie Maize « Someday Sweetheart », 1930 / Valaida Snow Pièges, 1939, de Robert Siodmak, avec Joe Turner / Dorothy Dandridge A Jig in the Jungle, 1941 / Vanita Smythe « They Raided the Joint », 1946 / Mabel Lee « Chicken Shack Shuffle », 1943 / June Richmond « Hey Lawdy Mama », 1944 / Martha Davis « Vip-I-Ty Vip-I-Ty-Vop », 1955 / Sarah Vaughan « Perdido », 1955 / Ina Rae Hutton and Her Melodears The Big Broadcast of 1936, 1935, de Norman Taurog / The International Sweethearts of Rhythm How'bout that Jive, 1946, de Ray Sandford / Ethel Waters On With the Show !, 1929, d'Alan Crosland / The Cotton Club Girls Slow Poke, 1932, avec Bunny Briggs à l'âge de neuf ans / Jeni LeGon et les Peters Sisters Ali Baba Goes to Town, 1937, de David Butler / The Boswell Sisters The Big Broadcast 1932, de Frank Tuttle / Ella Fitzgerald Duke Ellington at the Côte d'Azur., 1966, d'Alexander Arens / Katherine Dunham Star Spangled Rhythm, 1942, de George Marshall, avec Eddie « Rochester » Anderson / Dinah Washington « I Don't Hurt Anymore », 1955 / Eleanor Powell Lady Be Good, 1941, de Norman Z. McLeod / Anita O'Day Jazz on a Summer's Day, 1960, de Bert Stern / Sister Rosetta Tharpe « Didn't It Rain », 1964 / Mary Lou Williams Music on My Mind 1989, de Joanne Burke / Billie Holiday « God Bless the Child », « Now or Never », 1951, de Will Cowan / Mahalia Jackson « Down by the Riverside », c. 1968

Durée (75mn) / Gratuit

On Stage

Projection au Salon Pioneer Dim 11 aout à 19h30 | Mercredi 14 aout à 21h00

ON STAGE (73mn) An American in Paris (1951) de Vincente Minnelli / The Pirate (1948) de Vincente Minnelli avec les Nicholas Brothers. / Jazz Jamboree (1953) d'Edgar et Georges Roulleau & Jean-Pierre Richard avec Sidney Bechet, André Rewliotty, Claude Luter, Raymond Fol, Bernard Zacharias, Michel Attenoux, Marcel Bornstein. / Louis Armstrong at Newport (1970) de George Wein et Sidney J. Stiber avec Dizzy Gillespie, Louis Armstrong et The Bobby Hackett Quintet / Coleman Hawkins (1960) avec Roy Eldridge, Johnny Guarnieri, Milt Hinton, Cozy Cole / Soul to Soul (1971) de Denis Sanders avec Tina Turner et Wilson Pickett / Saxophone Colossus (1998) de Robert Mugge / avec Sonny Rollins / Art Tatum (1943) I Got Rhythm & (1931) avec George Gershwin / Charlie Barnet (1949) avec Bunny Briggs / Duke Ellington at the White House (1969) de Sideny J. Stiber, avec Duke Ellington / Its a Man's World et You're Out of Sight (1966) avec James Brown / Boogie-Doodle (1978) de Norman McLaren / Coup de chapeau Gene Kelly / Du Barry Was a Lady, 1943, de Roy Del Ruth.

Durée (73mn) / Gratuit

Jazz Club (73mn)

Projection au Salon Pioneer Jeudi 15 aout à 21h00 | Samedi 17 aout à 19h30

JAZZ CLUB (73mn) American Bar, La Revue des revues (1927) de Joe Francis avec Josphine Baker Black and Tan Fantasy (1929) de Dudley Murphy, avec Duke Ellington et Fredi Washington / Calling All Stars (1937) de Herbert Smith, avec Buck and Bubbles et Les Nicholas Brothers / Coup de chapeau Lionel Hampton Cobb's Idea, TV Special, Love You Like Mad, / Love ; You Like Crazy, Airmail Special, Studio et Snader Telescriptions (1951), de Duke Goldstone, avec Lionel Hampton, Milton Buckner / Jesse, James and Cornell (1944), alias Jesse Franklin, James Hawthorne et Carnell Lyons / Count Basie and His Sextet (1951), de Will Cowan, avec Billie Holiday / Jammin' the Blues (1944), de Gjon Mili, avec Lester Young, Barney Kessel, Red Callender, Jo Jones Illinois Jacquet, Sidney Catlett, Archie Savage et Mary Bryant.

Durée (73mn) / Gratuit

+ toute la programmation sur www.jazzenbaie.com

 

 

Pour avoir assisté en 2008 à une projection d'extraits de la collection de Jo Millgram (1916-2005) à la Cinémathèque de la Danse, à Paris, je peux vous garantir, lectrices Swing, lecteurs Hot, qu'elle est exceptionnelle. Même pendant l'Occupation allemande de la France, alors que nazis et collaborateurs voulaient le tuer parce qu'il était né Juif, il réussit à écouter et collectionner du Jazz.

Afin de vous donner l'eau à la bouche, lectrices Swing, lecteurs Hot, voici un extrait de la collection de Jo Milgram. La classe. 

Partager cet article
Repost0

Le trio Angelini/Gargano/Moreau de retour à l'Improviste

Publié le par Guillaume Lagrée

Trio Angelini/Gargano/Moreau

Paris. Péniche L'Improviste.

Vendredi 18 janvier 2013. 21h30.

 

Bruno Angelini 

 

La photographie de Bruno Angelini est l'oeuvre de l'Incoercible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Bruno Angelini: piano

Mauro Gargano: contrebasse

Fabrice Moreau: batterie

Concert diffusé dans le Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique. A écouter ou réécouter sur Internet jusqu'au dimanche 17 février 2013.

Intrépides lectrices, vaillants lecteurs, je vous ai déjà parlé de l'album " So now? " du trio formé par Bruno Angelini, Mauro Gargano et Fabrice Moreau ainsi que d'un précédent concert à l'Improviste de ce trio. L'y voici de retour et moi aussi en compagnie de Monsieur L, ami lyonnais de passage à Paris. Ils commencent à 21h35, marque de respect pour le public fort appréciable. Ce soir, il neige à Paris. Cela se voit derrière le hublot embué de la Péniche l'Improviste. 

" Ida Lupino " (Carla Bley). Ida Lupino (1918-1995) fut la première femme à devenir réalisatrice à Hollywood. Une très forte personnalité comme Carla Bley. Une mélodie douce, chantante, élégante. Bref du Carla Bley. Une musique parfaitement adaptée à l'ambiance feutrée de Paris sous la neige. Attention, ça swingue. Ca tient chaud même. La péniche reste à quai mais nous partons en voyage. Comme le dit Bruno Angelini, " ce n'est pas mon trio ". C'est comme la Sainte Trinité ou l'huile pour moteur d'automobile, trois en un.

Bruno commence seul, installe l'ambiance, dansante et nostalgique. La contrebasse ronronne. Le batteur hache menu aux balais avec des percussions en plus. Ca marche. Je hoche la tête, pris par la musique. Ca balance gravement et suavement. Si c'était un tableau, ce serait une marine d'Eugène Boudin. C'était " L"indispensable liberté " (Bruno Angelini).

" Immersion " (Bruno Angelini). Une première mondiale pour ce concert. La péniche va t-elle se transformer en sous-marin? Effectivement, le trio donne l'impression de descendre par palier sans nous étouffer. Puis ils nagent en profondeur. Il y a toutes sortes de bêtes en dessous, pas toutes sympathiques, mais toutes intriguantes, impressionnantes, diverses. Le concert est diffusé dans le Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique. Pour ceux qui veulent plonger comme pour ceux qui veulent repartir en immersion, il suffit de surfer sur le Net jusqu'à l'émission. Ce même soir, à Lausanne (Suisse), au club Chorus, Dan Tepfer (piano) joue en trio avec Stéphane Kerecki (contrebasse) et Anne Pacéo (batterie). Je ne peux pas être partout. Ca devient plus agité, plus tumultueux. Ils se bagarrent avec un requin, au moins. Le trio est si soudé qu'il n'y a pas de solo à proprement parler. C'est une conversation permanente, vibrante, riche à trois dont nous profitons. 

" The two lonely people " (Bill Evans). Fameuse ballade. Solo du contrebassiste soutenu par ses complices. Ca masse agréablement le cerveau. Un silence de dégustation avant d'applaudir.

" Nefertiti " (Wayne Shorter). Pour la première fois du concert, Fabrice Moreau entame le débat. La pulsation du pied sur la grosse caisse, des frottements sur un tambour, des vibrations de cymbale. Tout est sous contrôle au service de l'émotion. C'est une composition de Wayne Shorter pour le dernier quintet acoustique de Miles Davis, son meilleur groupe selon Antoine Hervé et moi. Cette mélodie étrange et familière à la fois, c'est bien du Wayne Shorter.

PAUSE

" Round midnight " (Thelonious Monk). Duo piano/contrebasse pour commencer. Le batteur faufile ses balais derrière. Ils arrivent au thème joué en souplesse, en étirement. Tout à l'opposé de Monk donc. Très élégante façon de rafraîchir un vieux morceau.

Un morceau à l'italienne, lyrique, vif. C'est beau comme la Méditerranée un soir d'été. A Paris, un soir d"hiver enneigé, cela fait du bien. Ca décolle. Le trio fait du kite surf au dessus des flots. C'était " Caroline " dédié par Bruno Angelini à son épouse préférée. Une belle illustration d'un vieux principe: la monogamie, c'est varier les gammes avec un(e) partenaire. Rien à voir avec le projet "  Caroline " de la contrebassiste Sarah Murcia.

" Echoes " (Steve Swallow). Le piano avance à pas lents. L'archet de la contrebasse lui fait écho. Il y a 20 ans, étudiant à Rennes, j'écoutais le Jazz Club d'Yvan Amar pour savoir ce qui se passait à Paris. Maintenant, j'y suis. La musique berce. Parti comme je suis, je ferai certainement de beaux rêves cette nuit. Un long silence avant que nous n'osions applaudir.

Un morceau que j'aime particulièrement dont le titre m'échappe. Est-ce de Chick Corea? Un certain feeling latino m'y fait penser. Pas du tout puisqu'il s'agit d' un morceau de Bruno Angelini dédié à son fils, " Adrien danse ". 

Puisque Bruno Angelini a joué pour son épouse et son fils, Mauro Gargano joue pour sa grand-mère, née en 1903. " Before 1903 ". Ce morceau est précédé d'un " Prélude ". Mauro commence seul à l'archet. C'est le Prélude. Ca vibre, ponctué par des pincements en haut du manche, ce que ne ferait pas un contrebassiste classique. Bruno Angelini arrive tout doucement. Mauro Gargano lâche l'archet pour en venir aux mains avec son instrument, en douceur évidemment. Le dialogue s'élargit puisque Fabrice Moreau vient ajouter son grain de batterie. Une vibration s'élève, fragile, mais qui ne lâche pas. Ca s'anime, s'agite. Le paysage devient raide, escarpé, montagneux. Voire même caillouteux et glissant. Comme la descente de Saorge vers la Roya dans les Alpes Maritimes. C'est beau mais il faut regarder où vous mettez les pieds. 

" Astrogange "? ( Mauro Gargano). Un morceau vif, joyeux fait pour réveiller en fin de concert. Ca sautille librement.

RAPPEL

" Vert " (Fabrice Moreau). A comparer avec celle jouée par le trio de Jean-Philippe Viret. Ce soir, c'est noir et blanc dehors, vert dedans. La neige protège l'herbe avant le printemps.

Monsieur L et moi sommes restés jusqu'au bout, ravis par cette musique. Pour vivre ou revivre ces impressions, le concert est audible sur Internet dans l'émission Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique jusqu'au dimanche 17 février 2013.

Quant à le voir, ce trio est rare sur scène. Le voici lors d'un précédent concert à l'Improviste. Profitez en, intrépides lectrices, vaillants lecteurs.

 

 

Partager cet article
Repost0

Sébastien LLado en quartet charme le Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Sébastien Llado Quartet

Paris. Le Duc des Lombards.

Samedi 31 août 2013. 20h.

 

Sébastien Llado : trombone, conques, compositions, direction musicale

Rémi Decormeille : piano

Yoni Zelnik : contrebasse

Gautier Garrigue : batterie

 

« Tea for two », standard de chez standard pour commencer. Ils le jouent sur un tempo lent. Sébastien au trombone. Gautier aux baguettes. Ca swingue tranquille. C’est étonnamment classique de la part du sieur Sébastien Llado mais c’est bien agréable. Belle accélération jusqu’au faux final et ça repart jusqu’au vrai final.

 

« Duke Ellington’s Sound of Love » (Charles Mingus). Le batteur est aux balais. Seb a mis la sourdine. Ca ronronne. Si nous n’étions pas par une chaude soirée du mois d’août, cela donnerait envie de se glisser sous la couette en bonne compagnie. La rythmique tourne portant le leader qui barrit élégamment.

 

Un morceau plus récent. Une composition de Wayne Shorter «  Sacagewea » dédiée à l’Indienne Shoshone qui servit d’interprète à l’expédition Lewis et Clarke en 1805 (la première mission d’explorateurs américains à atteindre l’Océan Pacifique en partant de Saint Louis). Ca attaque et la rythmique tourne dans tous les sens. C’est du Wayne Shorter. Batteur aux baguettes. Sébastien garde la sourdine. Il reprend la main en enlevant la sourdine. Ca éclaircit le ton. Il passe à une petite conque donnant à la mélodie une tonalité plus ludique, plus mystérieuse, plus shortérienne. Il repart au trombone, à gorge déployée. Ca nous remue dans tous les sens et nous sommes bien. Du Shorter vous dis-je. «  Le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington »  (Stan Getz).

 

 A la rythmique de s’en donner à cœur joie, nous réjouissant à son tour. Le tromboniste revient mais moins en soliste, avec plus d’interaction entre les quatre. Solo de batterie en roulements de tambour. Ca court dans la garrigue avec Gautier. Le quartet repart avec le pianiste qui frotte dans les cordes de l’instrument. Ca balance pas mal à Paris. La rythmique reprend la main. Ca repart dans une bonne vibration ascendante.

 

Le trio sort de scène pour laisser Sébastien Llado en solo. Il utilise une pédale pour se sampler, produire une ligne continue et improviser par-dessus. C’est très funky. Je retrouve le Sébastien Llado expérimentateur. Sortent des sons suraigus, graves, des claquements de langue. Bref, il fait le brass band à lui seul. Il enchaîne avec la conque toujours sur cette ligne. Il arrête toute la machinerie pour un petit son de conque ludique et ça repart. Beau mélange homme/machine comme sait le faire son ami Médéric Collignon. C’étaient «  Les joujous » (Llado) suivi d’un solo sans titre. Je propose «  Brasse bande ». 

 

« Belse » (Hermeto Pascoal). Duo piao/trombone. C’est elegant, dansant, ludique, bref digne d’Hermeto Pascoal.

 

« Parazozo » (Sébastien Llado), cela viendrait d’un champ de patates, le champ du parazozo. Le quartet est reconstitué.  Batteur aux baguettes. Sébastien fait du wah wah avec un déboucheur de WC sur le trombone mais sans le manche. La rythmique part énergiquement. Seb a remis la sourdine avec un son aigu, agressif. Ca laboure férocement dans ce champ. Sourdine enlevée. Ca pète plus. Vagues du trombone. Dialogue contrebasse/batterie ponctué par le piano et divers bruitages de Seb avec la sourdine, les conques bref avec tout ce qui est petit et soufflable. 

 

Ils enchaînent sur un standard dont le titre m’échappe. Le trombone pète, la rythmique tourne. Retiour au son Blue Note des 60’s mais ça ne sent pas la copie. Beau solo de contrebasse, classique, tranquille, soutenu par la batterie, ponctué par le piano, comme il faut. Nickel chrome jusqu’au final. Sourd que je suis ! C’était » Nightbird » d’Enrico Pieranunzi, composition que jouait Chet Baker.

 

« La part des anges » (Sébastien Llado). Après, un truc bizarre annonce Sébastien Llado. Ca fait mal ? demande un spectateur. C’est possible lui répond Sébastien. Le batteur est aux maillets. Trombone avec sourdine. Morceau très doux, caressant comme son titre l’indique. La part des anges, c’est l’alcool qui s’évapore durant le processus de maturation et un joli film de Ken Loach. C’est charpenté comme un bon vin laissant un goût délicieux derrière. 

 

Le quartet va nous interpréter un pot pourri (medley in english) spécial tubes de l’hiver et de l’été. Ca commence avec Rage against the machine. J’étais à la première mondiale de cette interprétation avec un trio spécialement composé pour l’occasion de Sébastien Llado, Olivier Calmel (clavier) et Bruno Schorp (contrebasse).Ici duo trombone/contrebasse tonitruant. S’ensuit un tube qui revient chaque hiver en France depuis 1985, «  Aujourd’hui on n’a plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid » de Jean-Jacques Goldman pour les Restos du cœur. Le quartet fait swinguer le thème, le rendant jazzy. Sébastien passe à la conque pour le tube de l’été 1972 «  Pop corn », le premier tube électronique de l’histoire de la musique. Brak de batterie bien sec, bien funky. Le pianiste passe au clavier électrique portatif. Un petit clin d’œil à la Macarena. Yoni Zelnik joue de la guitare hawaïenne tout en haut de sa contrebasse. Le batteur tient le rythme. Ca balance tranquillement. C’est une version lente, façon ballade jazzy de la lambada, autre tube estival. Ca le fait.

 

« Sur le sol » (Sébastien Llado), composition basée sur la note Sol. Le trombone introduit puis ça part groupé, énergique. Un morceau tonique pour finir.

 

Des standards, des compositions, de l’expérimentation, de l’humour, de la tendresse, il y a tout ce qu’il faut pour réjouir l’auditeur dans un concert de Sébastien Llado.

 

Voici le quartet de Sébastien Llado jouant " Sur le sol " lors d'un précédent concert à Paris au Sunside. Rien à ajouter.

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Ari Hoenig reçoit Rick Margitza au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Paris. Le Sunside.

Samedi 28 janvier 2012. 21h.

 

Ari Hoenig : batterie

Rick Margitza : saxophone ténor

 

Ari Hoenig

 

La photographie d'Ari Hoenig est l'oeuvre du Vital Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette photographie sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Ari Hoenig était au Sunside pour trois soirées en duo : la première avec Rick Margitza, la seconde avec Jean-Baptiste Trotignon (piano), la troisième avec Yaron Herman (piano). J’étais à celle qui m’intéressait. Bonne pioche !

 

La plainte du ténor, les maillets sur les tambours. Ca vibre. Ari passe aux baguettes. Ca commence à tricoter derrière. Le sax devient tout doux. La batterie pulse doucement. Ca commence à chanter. Je hoche la tête. Je suis pris. Tout bouge, vibre, ondule. C’est la mécanique ondulatoire comme disent les physiciens. Retour au calme. Ca glisse sur du velours. Je sens la pulsation de la basse absente.

 

Solo de sax pour commencer. Rick lance un air dansant, léger. La batterie ponctue aux baguettes avec un tic, tac pas mécanique. Ils partent sur un standard dont le titre m’échappe. Il y a de bonnes vibrations dans l’air. Ce n’est pas facile d’accès mais c’est beau. D’ailleurs, les beautés faciles ne sont pas les plus intéressantes. Je reconnais « The Peacocks » de Jimmy Rowles que le compositeur joua avec Stan Getz au sax ténor. Je passe l’information à Mlle A, captivée et à M. P, perplexe, mais qui suit tout de même.

 

Au batteur de démarrer une sorte de marche militaire. Un pied maintient un tempo lent sur la grosse caisse alors que les mains accélèrent. Au sax de jouer seul maintenant. C’est une ballade ancienne « Embraceable You » (écoutez la chantée par Sarah Vaughan avec Clifford Brown). Quel improvisateur ! Rick se promène autour du thème, s’en éloigne, y retourne tout en gardant l’émotion. Ce n’est pas un hasard si Rick Margitza fut le dernier saxophoniste recruté par Miles Davis.

 

Le batteur repart, fait chanter les tambours. C’est savant, construit. Pas de frime. La technique au service de l’histoire. Il accélère. Les baguettes sont sèches, vives comme des sarments ardents. Retour au thème. Un standard bien masqué. Il passe aux balais. Je reconnais « Naima » de John Coltrane. Une version tout en douceur, comme il faut. Le batteur repasse aux balais. Ca brûle, le feu monte en puissance. Ca s’énerve même franchement. Sous contrôle tout de même. Sans contrôle, la puissance n’est rien comme dit une réclame. Retour aux balais. Ca glisse tout doucement vers le final.

 

Ils enchaînent directement sur « Night in Tunisia » de Dizzy Gillespie. Hommage au printemps arabe ? A comparer avec les versions enregistrées en trio par Sonny Rollins « Live at the Village Vanguard » en 1957.  Ca pulse avec le feeling oriental qu’il faut. Du pur hard bop de classe mondiale.

 

PAUSE

 

Deux musiciens s’ajoutent au duo initial.

Mike Valianu : guitare électrique

Jérémie Louvière : contrebasse

Il y avait aussi une chanteuse mais je n’ai retenu ni son identité ni sa façon de chanter.  Je ne garantis pas l’identité des musiciens car ils ne figuraient pas sur le programme.

 

La formation est celle de Sonny Rollins sur son fameux album « The Bridge » (1962).  Pulsation tranquille de la basse, joli son bien cool de la guitare. Ca roule. Le guitariste se tient élégamment à la limite entre le Jazz et le Rock’n Roll. Le sax arrive souple, chaud, poussé par la rythmique. Nous sommes dans le schéma classique du Jazz : thème, variations avec un solo pour chaque musicien. Avec des improvisateurs de cette classe, c’est intéressant. Un standard dont le nom m’échappe. La chanteuse, jeune pourtant, est trop classique pour des musiciens aussi créatifs. La rythmique l’accompagne poliment et gentiment. Le sax ténor la remplace comme voix dominante. Là, c’est autre chose. Le guitariste brode élégamment bien poussé par la batterie et soutenu par la contrebasse. Joli dialogue contrebasse/batterie justement.

 

Le batteur commence seul. Les mains roulent sur les tambours. « You don’t know what love is ». Malheureusement pour la chanteuse, elle ne fait pas oublier Chet Baker, elle le fait même regretter. Le quartet ronronne derrière elle comme un tigre au repos. Dès qu’elle cède la place à Rick Margitza, la magie revient.

 

Un morceau de  TS Monk. Le titre m’échappe. La musique aussi car c’est un duo batteur/chanteuse.

 

Elle quitte la scène. Place à la musique. Le batteur commence seul aux maillets. Avec les coudes sur les tambours aussi. Curieuse vibration. « Moanin » (Bobby Timmons) ( Ecoutez la version studio d’Art Blakey et les Jazz Messengers dans l’album « Moanin » et la version en concert « Live au club Saint Germain », toutes deux en 1958). Ca swingue toujours autant. Enfin le sax ténor entre dans la danse. Ca chauffe. Ari est revenu aux baguettes. Ca swingue viril, énergique, comme il faut. Ils descendent tout en douceur vers le final. Rick semble jouer de la flûte.

 

Un standard du bop. Du Monk ? La rythmique déménage vite et fort. Le sax ténor s’ajoute. Ca nettoie les oreilles.

 

PAUSE

 

Il y avait un 3e set mais, pour Mlle A, M.P et moi, ce double messieurs avait gagné la partie en deux sets. Nous avions notre comptant de beauté et d’émotion. Nous quittâmes ce concert heureux.

 

J’avais assisté il y a quelques mois, au même endroit, au duo Ari Hoenig/ Chris Potter et je m’étais prodigieusement ennuyé. Je me doutais qu’avec Rick Margitza, il y aurait de la musique, de l’émotion, de la vie. Il y en eut à foison.

Partager cet article
Repost0

Dan Tepfer explique ses Variations sur les Variations Goldberg

Publié le par Guillaume Lagrée

 
Le jeune pianiste franco américain Dan Tepfer vient de nous offrir ses Variations sur les Variations Goldberg de Jean Sébastien Bach. Une interprétation qui fera date. Il a bien voulu répondre à mes questions sur ce projet musical. Que les dieux et les muses le protègent!

1. Pourquoi les Variations Goldberg? N'y a t-il pas déjà assez de versions de cette oeuvre sur le marché?

 
Il y en a effectivement beaucoup — c'est une oeuvre qui inspire beaucoup de musiciens (et pas seulement les pianistes). Mais je ne pense pas qu'il y en aura jamais 'assez', car c'est une œuvre qui est infiniment renouvelable. Le but de chaque interprète, face à une œuvre de cette profondeur, c'est de s'y retrouver à un niveau personnel, ce qui veut aussi dire y retrouver sa propre époque — trouver le présent dans le passé. Pour moi, cela passe par l'improvisation. 

2. Quelle interprétation t'a le plus inspiré? Pourquoi? Comment t'en es tu détaché pour créer ta version?
 
J'ai quelques enregistrements fétiches: les deux versions de Glenn Gould ('55 et '81), et le deuxième enregistrement de Pierre Hantaï, au clavecin, que je trouve tout aussi palpitante que les versions de Gould, tout en étant très différente. Et j'en aime également d'autres, par exemple l'enregistrement d'origine de Wanda Landowska, sombre et mystérieux, ou l'enregistrement ultra précis mais plus académique de Murray Perahia. Le travail de détachement se fait en intériorisant le texte le plus possible; à un certain point, on sent que la musique sort de nous-même. C'est à partir de ce moment là que ça devient personnel.

3. Pourquoi Bach? JS Bach me semble être le compositeur préféré des musiciens de Jazz. Pourquoi?
 
La réponse facile est que Bach est tout simplement excellent. En terme de qualité, de diversité, de structure, d'inventivité, il est indépassable. C'est le genre de musique qu'on aime d'avantage plus on l'étudie, car elle est infiniment profonde — on n'arrête pas d'y découvrir de nouvelles choses. Comme les grands romans, elle peut être lue à un nombre de niveaux différents. La relation avec le jazz est plus subtile. Je crois que ça à voir avant tout avec la ligne: à un niveau superficiel, Bach suit un procédé qui ressemble à celui du musicien de jazz. Il prend une base harmonique et trouve une mélodie à mettre par dessus, souvent en croches. Les musiciens de jazz sont amoureux de la ligne, et Bach en a composé des milliers, toutes magnifiques. C'est aussi une musique qui groove, issue de la danse, tout comme le jazz.

4. Comment une oeuvre composée au XVIII° siècle peut-elle inspirer la créativité d'un musicien de moins de 30 ans en 2011?
 
C'est bien ce qu'on se demande. Cela montre l'universalité de cette musique. Bach écrivait une musique d'une telle pureté qu'elle est difficilement démodable. Bach m'a toujours parlé, depuis mes premiers jours au piano. Et j'ai toujours eu envie de lui répondre avec mes propres paroles.

5. Bach n'est il pas d'une fausse simplicité et finalement dangereux à jouer?
 
Bach, c'est probablement ce qu'il y a de plus difficile à jouer dans la musique classique. Chaque note est essentielle; on ne peut pas se cacher derrière un brouillard de pédale. Oui, sa grande clarté extérieure peut lui donner un certain air de simplicité, mais ce n'est pas du tout une musique simple. C'est une musique extrêmement détaillée, avec plein de circularités internes, ce qui la rend difficile à mémoriser. Et en plus, le rythme y est essentiel; on ne peut pas jouer Bach bien sans avoir un sens profond de la pulsation, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Mais c'est justement cette difficulté qui m'attire, chez Bach. On ne peut pas tricher; chaque concert est un vrai défi.

6. Beaucoup de Jazzmen se sont attaqués à Bach avec plus ou moins de bonheur. La version des Variations Goldberg par Keith Jarrett a été décriée. Les interprétations de Jacques Loussier jugées trop commerciales. John Lewis, lui, a suscité plus de respect et joué les Variations Goldberg en duo avec sa femme, claveciniste.
 
Il y a aussi la version complètement loufoque des Variations Goldberg par Uri Caine. C'est de la musique qui inspire, avec des résultats variés, effectivement.

7. Comment as tu créé tes improvisations? Sont elles improvisées sur l'instant ou as tu écrit quelque chose auparavant?
 
Elles sont improvisées sur l'instant, et sont différentes à chaque concert. Mon procédé est proche de l'art Zen, où, par exemple, un peintre étudie pendant longtemps une fleur sans faire le moindre dessin, pour pouvoir ensuite la rendre dans un instant, avec un seul coup de pinceau. J'étudie chaque variation pour en cerner l'essence (ou, du moins, celle que j'y voie), et c'est cette essence que j'essaie alors de rendre dans mon propre langage, dans l'instant. C'est ma façon d'exprimer ce que chaque variation veut dire pour moi. Note: c'est à la peinture zen que le pianiste Bill Evans fait référence dans les notes de l'album " Kind of Blue " de Miles Davis (1959). Sauf que cela convient mieux à l'album de Dan Tepfer puisque lui fait des variations, justement.

8. Les amateurs de baroque trouveront ton interprétation romantique donc à proscrire. Que leur répondre?
 
Comme je l'ai dit, Bach a écrit de la musique universelle. De plus, c'était un grand improvisateur qui a eu vingt enfants. Je ne pense pas qu'il était fermé d'esprit. Ce qui m'intéresse beaucoup plus que l'intégrité "historique" d'une interprétation, c'est sa force, sa vitalité. Il y a des interprétations baroques que j'aime car elles sont vivantes, et d'autres que je n'aime pas car elles sont trop académiques et ne m'engagent pas. La vérité est là, et non dans l'application de règles rigides.

9. Cet album te permet de concilier ta culture classique avec ta culture Jazz. D'autres compositeurs classiques pourraient ils t'inspirer aussi?
 
Oui, bien sûr. Je pense notamment à György Ligeti. Mais je ne pense pas sortir un autre album contenant de la musique classique avant longtemps. Mes racines, et ma vraie identité, se situent dans l'improvisation et le jazz.

10. En Europe, le pianiste italien Enrico Pieranunzi mêle avec bonheur cette double culture classique/Jazz depuis des décennies. S'il a abandonné son enseignement du piano classique au conservatoire de Rome, il a enregistré récemment ses versions de Scarlatti, Bach, Haendel. L'as tu écouté? Jouerais tu avec lui?
 
Oui, bien sûr, j'ai entendu Enrico. C'est un superbe pianiste, et effectivement, je pense qu'on s'amuserait pas mal si on faisait un jour un bœuf en duo...
 
Partager cet article
Repost0

Thomas de Pourquery Supersonic play Sun Ra

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Thomas de Pourquery Supersonic

play Sun Ra

Quark Records. 2013

Thomas de Pourquery

 

 

La photographie de Thomas de Pourquery est l'oeuvre du Respectable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Thomas de Pourquery: composition, direction, arrangements, saxophones alto et soprano, chant, theremin, melodica, percussions (personnel détaillé dans l'album).

Album dédié par Thomas de Pourquery à son père François de Pourquery avec un amour éternel.

J'avoue peu connaître la musique de Sun Ra (1914-1993). Je sais seulement que tant de liberté fait peur. Je me souviens, il y a 15 ans, avoir fait écouter " Black Forest Myth ", concert de l'Arkestra enregistré en Allemagne en 1970, à un amateur de hard rock. Il a eu peur. Cette musique follement libre et joyeuse faisait aussi peur aux autorités. En 1972, Raymond Marcellin, ministre de l'Intérieur de la République française interdisait ses concerts en France pour anarchisme. Des Noirs américains déguisés en pharaons, avec des danseuses, des cracheurs de feu, des jongleurs, cela faisait peur.

En 2013, 20 ans après sa mort le 29 mai (Jazz Magazine titra alors " Un été sans soleil ")  Sun Ra a indirectement causé la peur de sa vie à Thomas de Pourquery. Il se réveilla un matin avec un inconnu chez lui, un voleur entré par effraction qui s'enfuit avec son ordinateur sur lequel était enregistré des heures de travail autour de la musique de Sun Ra. Tout semblait perdu. Thomas se replongea alors corps et âme dans cette musique, l'écouta jour et nuit, la nota, l'annota, la composa, la décomposa jusqu'à être prêt en studio avec son groupe Supersonic pour recréer cette musique venue de la BOSSA (Black Outer Space Secret Agency).

Officiellement, Sun Ra était né Noir à Birmingham, Alabama, USA, en 1914, certainement ^pas le meilleur endroit pour naître Noir, surtout en 1914. Pour échapper à son sort, il se recréa une identité, se proclama venu de la planète Saturne et coincé sur Terre pour délivrer son message. Quant à son nom de scène et son costume de pharaon, peut-être vient-il des thèses africanistes du penseur sénégalais Cheikh Anta Diop qui faisait des pharaons d'Egypte des hommes noirs (n°7: " Watusi Egyptian March ").

Derrière les apparences délirantes d'hommes déguisés, pratiquant un prêche cosmi comique, il y a la musique. Sun Ra fut le premier Jazzman à utiliser des instruments électroniques en 1956, un maître de l'improvisation collective reliant le Swing au Free Jazz via le Blues. Le showman tendait à cacher le compositeur, le directeur, l'interprète, finalement, le seul à avoir fait fructifier le message de Duke Ellington, jouer et chanter toutes les facettes de l'homme noir aux Etats Unis d'Amérique et bien au delà puisqu'il venait d'un autre espace (N°3: " Love in outer space ", n°2 " Rocket number nine ", n°5 " Three moons "). Un monde si sombre ne peut qu'être l'ombre du monde réel, thème platonicien repris par Sun Ra (n°1: " Shadow world ").

C'est cette musique que font revivre Thomas de Pourquery et ses hommes (une seule femme, Jeanne Added, ajoute sa voix sur le titre n°6) la réinterprétant ou créant des compositions qui font désormais partie intégrante de l'univers de Sun Ra. C'est aussi bien acoustique qu'électrique, instrumental ou vocal, calme ou agité. Il y a là une telle joie de jouer qu'elle emporte tout devant elle. Tout le monde est inspiré: les claviers électriques et acoustiques d'Arnaud Roulin, les voix, les souffles du leader, de Laurent Bardainne, de Fabrice Martinez,la batterie d'Edward Perraud libre tout en étant cadrée. Ce sont ici des Français , blancs de peau qui jouent. Leur contexte de vie n'a rien à voir avec celui de Sun Ra et des membres de son Arkestra. Ils partagent la liberté et la joie de jouer. De jouer à jouir, il n'y a qu'une voyelle de différence, celle qui fait peur à tous les censeurs.

David S Ware disait que Sun Ra devrait devenir un personnage de dessin animé pour que les petits Américains puissent découvrir qu'un tel personnage a pu exister chez eux au XX° siècle. Le dessin animé reste à créer. En tout cas, même si l'Arkestra est toujours en activité, Thomas de Pourquery et son Supersonic Orchestra contribuent eux aussi à maintenir cette musique en vie. Pour cela, merci.

 

Thomas de Pourquery et ses Supersonic Boys and Girls atteriront sur les scènes françaises suivantes en 2014 pour jouer Sun Ra:

- le samedi 15 mars au Théâtre de Vanves (92)

-le mardi 6 mai au théâtre du gymnase à Marseille (13)

- le mercredi 28 mai à Coutances (50) au festival Jazz sous les pommiers avec David Murray (sax ténor) en invité spécial

- le mardi 3 juin à 20h30 à Paris (75) au New Morning.

- le vendredi 20 juin à Orléans (45) au festival Orléans Jazz

- le samedi 5 juillet à Fleury Merogis (91). Joueront-ils en prison?

- le vendredi 22 août à Malguenac (56) au festival des Arts des villes et des Arts des champs

- le vendredi 3 octobre à Auxerre (89) au Silex

 

 

En attendant voici " Disco 2100 " composition de Thomas de Pourquery, en hommage à Sun Ra (9e titre de l'album).

 


 
Partager cet article
Repost0

Lucas Gillet et Elise Caron: Troisième!

Publié le par Guillaume Lagrée

Lucas Gillet + Elise Caron

" A thin sea of flesh " (Dylan Thomas poems)

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 16 février 2011. 20h30.

 

Elise-Caron.jpg

 

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Polyphonique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

Lucas Gillet: claviers, composition

Elise Caron: chant

Fernando Rodriguez: guitare électrique

Jean Gillet: guitare basse électrique

Pascal Riou: batterie

 

Ce soir il n'y a piano, ni percussions (Thomas Ostrowiecki étant parti en tournée avec Bernard Lavilliers). Le format est plus Pop Music que le deuxième voire le premier concert  auxquels j'ai pu assister de ce groupe.

 

Après un début assez lourd, le batteur martèle plus légèrement. " In the beginning " le premier titre de l'album et du concert, en toute logique. Le son du Roland est toujours aussi agaçant. Ca sent l'homme des années 80, plutôt tendance A Ha que Prince. Heureusement il y a la voix d'Elise Caron au dessus de cette masse pop qui aurait déplu au défunt camarade Georges Marchais, grand amateur de Jazz en général et de Miles Davis en particulier. Le batteur a des airs de comptable et joue très pro comme un requin de studio.

 

Pascal Riou a même mis ses lunettes de comptable pour voir la partition. Gros son. " A thin sea of flesh ". Elise chante toujours aussi bien mais elle ne dialogue pas avec le public, ne plaisante pas, ne présente pas les morceaux à sa manière si particulière. Mauvais signe. Le batteur se tait pour le final. Ca soulage et ça allège.

 

Une belle ballade mais le batteur marque trop le tempo. Pourquoi jouer aussi fort une musique aussi délicate? Il y a erreur. Il joue très précis mais trop fort.

 

Les morceaux s'enchaînent sans temps mort, sans interaction avec le public non plus. " Foster the light ".  Ma deuxième chanson préférée sur cet album. Un pur bijou d'air et de lumière. Le batteur joue un peu moins fort mais martèle comme un forgeron là où il faudrait polir comme un ébéniste. La musique s'énerve avec toujours ce son agaçant du Roland, pire que l'olifant à Roncevaux. J'ai l'impression que ce batteur ignore l'existence des balais, de Denzil Best, Chico Hamilton, Vernell Fournier, Shelly Manne. Cela reste une très belle chanson même si l'ancrage trop pesant de la basse et de la batterie l'empêchent de décoller.

 

" Ce sont des poèmes en anglais " nous dit seulement Elise Caron. Il me semble que le public l'avait deviné mais je n'ai pas fait de sondage pour le vérifier. Duo chant/ Roland. Ca ne vaut pas un vrai piano. Ca fait jouet agaçant alors qu'Elise déclame, chante, dit, respire, sussure toujours aussi magiquement.

 

Ah, le batteur a pris des baguettes fines et colorées pour une chanson sublime. Ma préférée sur l'album " And death shall have no dominion ".  Enfin le batteur se met en harmonie avec la musique distillant et non plus martelant. Il était temps. Il peut le faire, Mesdames et Messieurs! La guitare verse des notes comme des gouttes de pluie. La basse tisse un tapis de velours. Même le clavier ne sonne plus agaçant. Quant à la voix d'Elise Caron, elle vous fait décoller vers des espaces inconnus où vous vous sentez bien.

 

Petite comptine entre chant et clavier. Guitare et basse les rejoignent en douceur, sans batteur. Ca berce bien agréablement.

 

Duo batteur/clavier en douceur. La voix d'Elise s'envole nous enjôle, nous cajole. Ca sent bon comme un pré fleuri au printemps. Ca accélère et le batteur se remet à frapper. Porca miseria! La vibration dégagée est tout de même bien meilleure qu'au début du concert. Elise est particulièrement belle ce soir. Solo de guitare bien funky poussé par la basse et la batterie alors que le clavier fait semblant de jouer. Ah, il se fait entendre avec des petits sons aigus et amusants! Retour au calme pour le chant.

 

Duo Lucas/Elise. Les autres musiciens sont sortis de la scène. C'est une ballade. La voix d'Elise est superbe et le son du clavier agaçant, décidément agaçant. La voix monte, descend, ondule comme " le serpent qui danse " de Charles Baudelaire.

 

Bon groove qui fait hocher la tête. Des phrases rock succèdent aux phrases funky. Evidemment, Elise est plus séduisante dans les passages funky. Funky rime avec sexy alors que rock rime avec roc. Forcément, ça ne fait pas le même effet.

 

Duo Elise/Lucas ludique et mystérieux. Le batteur me détrompe. Il est aux balais, en douceur, en souplesse. Ca m'apprendra à médire de mon prochain. Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt aussi?

 

Thomas de Pourquery est appelé à monter sur scène. Elle l'appelle comme un petit chien. Il fait wouf wouf et la suit docilement. C'est toujours mignon ce duo amoureux même si Thomas est saxophoniste, pas chanteur. Ce n'est pas toujours juste techniquement dans l'accord des voix mais émotionnellement ça l'est.  Le groupe les soutient bien. Ils s'amusent à faire des bruits de vent, de mer, de sirènes d'alarme. C'est très marin tout cela mais pas dans le genre " Alerte à Malibu ". Quoique avec le son de clavier années 80, on s'en approche un peu tout de même.

 

Elise est grand-mère depuis la veille du concert. Pour fêter cela, elle chante country. Ca aussi, elle sait le faire. Le groupe s'y met joyeusement. Elise fait les " Eh - Ouh- Whaoo " qu'il faut.

 

Reprise de " And death shall have no dominion ". C'est gentil de rejouer ma chanson préférée de l'album. Cette délicate attention me touche. Un délicat mélange de pop anglaise, de poésie galloise, de french flair, de feeling jazz et la voix d'une magnifique grand-mère pour habiller le tout.

 

C'était le troisième concert auquel j'assistais de ce groupe. Le batteur était le même et pourtant cette fois il m'a semblé qu'il mettait la moitié du concert à entrer dans l'ambiance de cette musique. Par ailleurs, la chanteuse m'a paru bridée, contrainte, pas à son aise. Et décidément je n'aime pas le son de synthé style années 80 sauf si c'est Prince qui en joue. En résumé ils s'en sont sortis mais c'était aussi serré que la victoire du XV de France en Irlande dans le Tournoi cette année. Espérons que le french flair reviendra en force au prochain concert de ce groupe.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

" All around " au Café de la Danse: une forêt enchantée en plein Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

Régis Huby+ Yann Appery « All around »

Paris. Le Café de la danse.

Samedi 26 février 2011. 20h.

 

 

 

Régis Huby : violon, composition, direction

Maria Laura Baccarini : chant

Frédéric Pierrot : récitant

Sabine Balasse : violoncelle

Yves Rousseau : contrebasse

Guillaume Séguron : contrebasse, guitare basse électrique

Bruno Angelini : piano

Christophe Marguet : batterie

Roland Pinsard : clarinette basse

Catherine Delaunay : clarinette

Jean Marc Larché : saxophone soprano

Olivier Benoît : guitare acoustique, électrique

 

J’avais enregistré que le concert commençait à 20h30 alors que c’était à 20h. Résultat : j’arrive en retard. Faute. Par miracle, je trouve une place assise bien située. Un Brésilien venu avec deux Italiens admirer Maria Laura Baccarini me l’avait gardé. Involontairement.

 

Dès le départ, c’est superbe. L’orchestre à cordes tourne comme une voiture de sport italienne. Rouge de préférence. Maria Laura Baccarini est aussi belle à voir qu’à écouter. Ca décolle. Par rapport à l’album, il y a en plus un acteur qui lit un texte en français, une fable écologique écrite par Yann Appéry en plus des chansons. La chanteuse est aussi actrice. Ses mouvements accompagnent le texte, l’illustrent.

 

Les morceaux s’enchaînent comme dans un concerto de musique classique. Pas de solo, de standard, d’applaudissements aux pauses. Paroles et musique nous racontent une belle histoire. Nous applaudirons à la fin. J’avais déjà remarqué en écoutant l’album qu’il s’agissait d’une œuvre de forme concertante. A écouter dans son ensemble et non pas morceau par morceau. C’est encore plus net en concert. C’est un groupe de virtuose soudé, cohérent (Bruno Angelini remplace Benjamin Moussay au piano avec maestria) qui porte la chanteuse comme seule vedette. Elle le mérite. Ah je reconnais le petit air breton écrit par le Rennais Régis Huby ! La musique déferle sur nous comme les vagues de l’Océan Atlantique à la Torche, celles qui faisaient peur à Robbie Naish. Retour du petit air breton. Ca me rappelle la terre natale. L’acteur est censé voyager, apprendre les mystères de la Nature lors d’une nuit en forêt sous la conduite de la féé jouée par la chanteuse. Maria Laura Baccarini en fée est parfaitement crédible. L’acteur, s’il lit bien, l’est moins. Quand ils agitent les bras, elle décolle, pas lui. Un homme ne doit pas se mesurer à une fée. C’est la leçon des légendes, de Bretagne et d’ailleurs.

 

Silence. Place au texte. L’ambiance a changé. Après les lumières, la brume. Après la joie, la tristesse. Le piano vient ajouter quelques notes claires. Dans le public, une femme pose la tête sur l’épaule de son homme. L’ambiance s’y prête. La musique est très bien écrite et l’interprétation est à la hauteur des compositions. Ca redémarre. L’air est redevenu vif, chaud, lumineux. L’acteur présente la taupe prêcheuse. Je n’imaginais pas la taupe prêcheuse si séduisante. Quelle voix ! Guillaume Séguron passe de la contrebasse à la guitare basse électrique. Solo de guitare électrique. Ca devient plus rock , plus dur. Puis la souplesse, la langueur des cordes l’emportent. La musique tempête à nouveau mais sans emphase wagnérienne, grâce aux Dieux ! 

 

Pause. Les instruments s’accordent. C’est le moment de tousser. « Une salle de concert est un lieu où des gens se retrouvent pour tousser » (Alphonse Allais). Un portable sonne. On a pendu pour moins que ça !  

 

Ca repart sur un duo vif entre violon et chant. La chanteuse est pieds nus sur scène comme sa consoeur Elina Duni. Duo batteur aux balais/acteur. Solo de batterie aux baguettes comme pour faire monter le soleil à l’horizon. Il faudra jouer cette musique en plein air, au théâtre de verdure de Sables d’Or les Pins par exemple. Ce soir elle repousse les murs mais ne les efface pas. C’est comme la Mer. Après une première vague dans un sens, une deuxième vient vous emporter dans l’autre. Sauf que c’est sans risque pour la santé puisque seule votre âme est emportée le temps du concert. Maria Laura termine en chantant « All around » entourée par l’orchestre. Logique, non ? Mon voisin de gauche est sceptique. Sa femme applaudit pour deux. Mon voisin de droite, Brésilien, est enthousiaste et moi aussi. 

 

RAPPEL

 

« Take a ray of light » chante Maria Laura Baccarini dans un anglais impeccable. Avec ce petit air breton qui donne envie de danser aux humains, aux fées, aux korrigans, peut-être même à l’Ankou.

 

A l’opposé de Max Weber, la création de Régis Huby – Yann Appery – Maria Laura Baccarini et leurs complice a pour but d’enchanter le réel. Mission accomplie.

 

Partager cet article
Repost0

Sélection de concerts de Jazz à Paris pour novembre 2010

Publié le par Guillaume Lagrée

Un nouveau mois arrive. Une nouvelle sélection arbitraire, partiale et dictatoriale de concerts de Jazz à Paris aussi.

 

 

Tour Eiffel

 

La photographie de la Tour Eiffel est l'oeuvre de l'Européen Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Ce mois ci je déclinerai mon choix par lieux.

 

Au  Duc des Lombards, 42 rue des Lombards, 75001 Paris, métro Châtelet, sortie Place du Châtelet, une collection de stars avant les étoiles dans les sapins fin décembre.

 

Rappel: les concerts ont lieu à 20h et 22h. Vous pouvez payer pour l'un, l'autre ou les deux à suivre selon vos envies et vos moyens.

 

Du mardi 2 au jeudi 4 novembre, Jason Moran, pianiste US en vogue actuellement, en trio. Honnêtement, je n'en ai jamais entendu une note.

 

Le vendredi 5 novembre, des valeurs sûres du Jazz français, Mesdames et Messieurs. Lionel Belmondo (sax ténor), Laurent Fickelson (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Simon Goubert (batterie). Idéal pour démarrer en forme le week end.

 

Lundi 8 et mardi 9 novembre, le trompettiste américain Tom Harrell est de retour à Paris en quintet. Grande réputation mais inconnu de mes services auditifs.

 

Vendredi 12 et samedi 13 novembre Alex Tassel acoustic Quartet avec  Laurent de Wilde. Alex Tassel (bugle) est un neveu d' Eric Le Lann qui lui a appris quelques trucs. De bons moments en perspective.

 

Du lundi 15 au mercredi 17 novembre, Chris Potter  Underground Quartet. LE saxophoniste ténor blanc américain dont tout le monde parle. Je l'ai entendu il y a des années à Genève, dans un soir sans. Sauf que là, Craig Taborn sera au Fender Rhodes. Ca risque de chauffer puissamment.

 

Le lundi 22 novembre, Lew Soloff en quartet. Encore un trompettiste américain fameux inconnu de mes fichiers musicaux.

 

Du mardi 23 au jeudi 25 novembre, Portico Quartet. Les seuls Jazzmen signés par Peter Gabriel. Des Anglais ouverts sur le monde. Info ou intox? A vérifier sur pièces et sur place.

 

Le vendredi 26 novembre, concert du trio d'Antonio Farao, pianiste italien virtuose, vainqueur du Concours Martial Solal édition 1998. Personnellement, ce que j'ai entendu de lui m'ennuie. Rien ne vous empêche de l'apprécier surtout avec des pointures comme Dominique di Piazza, ancien bassiste de John Mac Laughlin et André Cecarelli, ancien batteur de Tina Turner et Fernand Raynaud.

 

Le lundi 29 et mardi 30 novembre, MAGMA, groupe français mythique en France pour certains musiciens. Personnellement, je n'en ai jamais entendu une note. J'ai certainement tort.

 

Au  Sunset/Sunside, 60 rue des Lombards, 75001 Paris, métro Châtelet, sortie n°6 Place Sainte Opportune, voici l'objet de mon choix.

 

Sunside, à l'étage:

 

lundi 1er novembre 2010, 21h, le prodigieux percussionniste argentin Minino Garay viendra enchanter les tambours. Muy caliente!

 

Du jeudi 11 au samedi 13 novembre à 21h, le pianiste et chanteur Ben Sidran rendra hommage à Bob Dylan. Un petit voyage pour New York City sans quitter Paris, ça vous dit?

 

Les  vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 novembre à 21h, le trio du contrebassiste  Jean Philippe Viret sera là pour votre plus grand plaisir. Ames délicates, sensibles et raffinées, venez. Cette musique est faite pour  vous.

 

Sunset, au sous-sol:

 

Le samedi 13 novembre à 20h ET 22h, duo  Lee Konitz/Dan Tepfer pour la sortie de leur nouvel album. Ce dialogue entre un vieux Géant né en 1927 et un jeune prodige né en 1982 vaut le détour.

 

Le mercredi 17 et le jeudi 18 novembre à 22h, le trio du guitariste français Manu Codjia pour la sortie de l'album " Covers " chez BEE JAZZ. Je viens de recevoir l'album. C'est du bon. Manu reprend Michael Jackson, Bob Marley, Serge Gainsbourg. La chronique de l'album arrive incessamment sous peu sur ce blog.

 

Le vendredi 26 novembre à 20h, spectacle éducatif à 12€ l'entrée. Pierre Boussaguet " Pour ou contrebasse ". Le disciple de Ray Brown explique le rôle de la " grand-mère " dans la musique en allant du classique au rock en passant par le Jazz. Parents, emmenez y vos enfants.

 

Au Baiser Salé, 58 rue des Lombards, 75001 Paris, métro Châtelet, sortie n°6 Place Sainte Opportune.

 

Mardi 2 novembre à 21h30 et dimanche 28 novembre à 20h30, Rick Margitza (saxophone ténor) accompagné de Frank Amsallem (piano), Peter Giron (contrebasse) et Jeff Boudreaux (batterie). Le dernier saxophoniste de Miles Davis accompagné par une rythmique de feu franco américaine. Leçon de Swing en perspective.

 

Au Triton, 11bis rue du Coq français, 93260 Les Lilas, métro Mairie des Lilas

 

Jeudi 11 novembre à 20h30, pour fêter les 92 ans de l'armistice, allez écouter  Francesco Bearzatti X - Suite for Malcom. J'ai reçu l'album. C'est juste monstrueux entre Jazz, Dance, Funk, Pop. Des Italiens rendent hommage à Malcom X et ça marche. La chronique de l'album ne saurait tarder sur ce blog.

 

Vendredi 19 novembre à 20h30. Lapidaire soit Louis Sclavis (clarinettes, saxophones), Gilles Coronado (guitare), Benjamin Moussay (piano, claviers). Attention à vos brushings! Ca va décoiffer.

 

Samedi 20 novembre de 16h à 22h. Les Dix ans du Triton. Entrée libre. Une multitude de musiciens est prévue sur la scène. Emmenez femmes, enfants, maris, amants, amantes, amis, voisins, voisines, cousins, cousines, collègues. Pas de souci pour le ravitaillement. Le Triton est aussi un bar restaurant. Passez le mot. Tous à la fête des Dix ans du Triton, saperlipopette!

 

That's all, folks!

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Rhoda Scott Lady Quartet au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Rhoda Scott Lady Quartet

Paris. Le Sunset.

Jeudi 30 décembre 2010. 21h30.

 

 

 

Rhoda Scott: orgue Hammond

Julie Saury: batterie

Lisa Cat Berro: saxophone alto

Sophie Alour: saxophone ténor

 

Une jeune femme enceinte est assise au fond de la salle. L'éducation musicale de cet enfant commence bien. Avant même de naître, il saura déjà que, dans le Jazz, les femmes ne sont pas obligatoirement chanteuses. Il y a aussi des musiciennes de valeur.

 

Le concert est annoncé pour 21h30 et commence à 22h15. C'est se moquer des spectateurs surtout en semaine. Tout le monde n'est pas en vacances. Monsieur P est prêt à demander le remboursement de son billet. Monsieur S et Mademoiselle I sont plus patients.

 

Ca démarre à quatre. Rhoda Scott est bien la  Boss de ce groupe. Quelle ligne de basse de l'orgue! Ca vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Le solo de la Patronne c'est autre chose que ceux des servantes.

 

" Tempus " (Wayne Shorter). Wayne Shorter à l'orgue Hammond ça sonne bien aussi. Les deux souffleuses entrent dans la danse. Ca swingue étrangement. Bref c'est du Wayne Shorter, le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington comme disait Stan Getz. Chaque concert de Rhoda Scott est une claque de vie, de joie, d'énergie, d'envie. Joli chant/contrechant entre les saxs. Derrière, ça pulse, nom de Zeus!

 

" Eboness " (Roy Brooks). Rhoda Scott présente morceaux et musiciennes en français avec un délicieux accent américain que n'ont pas altéré plus de 40 ans de vie en France. C'est une ballade au tempo grave et dense. Jolie plainte de l'alto sur ce tempo lourd, marqué mais pas pesant. Joli solo de batterie aux maillets, en souplesse, en douceur. Les peaux parlent.

 

" Shaker " (Sophie Alour). C'est une première mondiale sur scène pour une nouvelle composition. C'est plutôt groovy. Ambiance bar coquetèle bref shaker. Avec des stop and go. Un morceau bien adapté au groupe.Des fans au fond de la salle battent la mesure des deux mains. Solo de batterie funky aux baguettes.C 'est un boogallo style Blue Note des années 60 et c'est toujours bon pour nous.

 

" Liza " une ballade. Lisa Cat Berro a le premier rôle forcément. L'orgue devient un tapis léger et mordoré sur lequel le sax alto n'a plus qu'à se lancer pour s'envoler. Pas loin de moi se trouve un jeune couple avec une fillette de 4 ans qui écoute sagement. J'assistai à mon premier concert de Jazz à 6 ans sur les pas de mon père. La jeunesse actuelle est plus précoce. C'est le progrès.

 

" Moanin " (Bobby Timmons). Morceau du pianiste des Jazz Messengers d'Art Blakey devenu une signature du groupe. A écouter dans la version jouée en concert au Club Saint Germain à Paris en 1958. L'ogarniste Hazel Scott, présente dans le public, s'y fait entendre. Sophie Alour se défend mais ne fait pas oublier Benny Golson. Rhoda Scott is The Boss! Ca s'entend nettement sur son solo. Ses demoiselles ne dégageront jamais autant qu'elle je le parie. Rhoda nous fait sa spéciale à l'orgue sans les mains. La ligne de basse est jouée avec les pieds. D'où l'importance de jouer pieds nus pour obtenir plus de finesse dans le jeu.

 

Un standard de Pop. C'est " Bad " de Michael Jackson. Après " Beat it " joué par Manu Codjia et " Billie Jean " par Sébastien Llado. Les Jazzmen français attendront ils la mort de Prince pour jouer " Kiss " ou " Pop Life "? Bad c'est la chanson que Prince refusa de chanter en duo avec Michael Jackson. " Je ne peux pas chanter une chanson qui commence par " Your butt is mine ". C'est trop idiot. " Version bien funky. Le public conclut de lui même " Who's bad? ".

 

PAUSE

 

Pour appeler Sophie Alour sur scène, Julie Saury joue un air de marche militaire, la " Blues March " d'Art Blakey. Ca marche. La demoiselle au ténor revient sur scène.

 

Un standard. " Stompin at the Savoy ". En finesse, en douceur. Reprise du concert à minuit sachant que le métro ferme à 1h, c'est trop juste. Pour les horaires, ça ne va pas; Pour la musique, Rhoda envoie du chaud, du puissant, bien relayée par Julie Saury à la batterie.

 

" Adam's Apple " (Wayne Shorter). Gros son de ténor pour commencer. Ca groove sévère. Ah les accents de Rhoda Scott! Quelles grandes délices que ces grandes orgues chantant de grandes amours!

 

Vu l'heure avancée, Mademoiselle I, Monsieur S, monsieur P et moi dûmes quitter le concert à l'entame du troisième morceau du deuxième set. Je ne peux donc publier le résultat du match qui se jouait au meilleur des trois sets. Dans ce double féminin, je ne puis que constater la supériorité tant technique qu'émotionnelle de Rhoda Scott et Julie Saury sur Lisa Cat Berro et Sophie Alour. C'était mon idée avant le concert. Celui ci n'a fait que le confirmer.

 

 

Partager cet article
Repost0