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Rodolphe Burger&Olivier Cadiot " Psychopharmaka "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Rodolphe Burger

&Olivier Cadiot    

 

«  Psychopharmaka » 

Dernière bande. 2013.  

 

Lectrices rêveuses, lecteurs voyageurs, cet album est fait pour vous réunir. J’ai déjà pu en vérifier l’efficacité et la magie en concert. A moi d’essayer de décrire cet obscur objet du désir, l’album « Pyschopharmaka » de Rodolphe Burger&Olivier Cadiot.

 

Il faut écouter cette musique comme si vous lisiez un carnet de route, par exemple « Le Rhin » de Victor Hugo, le seul de ses récits de voyage qu’il ait publié. Il s’agit en effet d’un voyage en Allemagne à travers des lieux, des musiques, des livres, des gens. Toutes ces impressions, ces sensations passées au filtre de ces deux créateurs dont l’un, Rodolphe Burger, est germanophone de naissance puisqu’il est Alsacien (« L’Alsacien parle en allemand et sabre en français » disait Napoléon Bonaparte du Général Kellerman).

 

Chaque chanson raconte une histoire. Tout s’enchaîne depuis la première « Sing mir ein neues Lied » jusqu’à la dixième et dernière « Gute nacht » from Schubert dans laquelle les fanatiques de Ziad Kreidy reconnaitront le son caractéristique d’un pianoforte Pleyel du XIX° siècle mêlé à la guitare électrique, des bruits de campagne, une conversation.

 

Cette musique est bourrée d’allusions, de références culturelles sans aucun pédantisme, sans que cela nuise à la compréhension de l’auditeur. Il y a plusieurs niveaux d’écoute, de lecture comme la Bible ou les aventures d’Astérix le Gaulois (du temps où Goscinny était scénariste). Rodolphe Burger n'a pas oublié qu'il fut professeur de philosophie avant d'être musicien professionnel.

 

Voici quelques clefs de compréhension mais je ne prétends pas les avoir trouvé toutes, lectrices rêveuses, lecteurs voyageurs.

 

« Dadasophe » (n°2) fait allusion à l’évidence au mouvement Dada né au Cabaret Voltaire, à Zürich, en Suisse alémanique, en 1917. La Suisse alémanique est aussi présente avec « Eisbär » (n°3) de l’Helvète Stephan Eicher. « Dada Bewegung » (n°6) fait allusion à la chanson n°2 et à « Cheval mouvement » chanson de Rodolphe Burger&Olivier Cadiot (1993). « Celibidache » (n°8) est un hommage au chef d’orchestre et compositeur Sergiu Celibidache, Roumain qui dirigea, vécut, mourut et repose en France alors qu’il a fini sa carrière comme directeur de l’orchestre philarmonique de Munich. « Da Da Da » (n°9) est une reprise de Kraftwerk, groupe allemand qui inventa la techno (« Machine music » disent-ils, en 1970). « Gute nacht » (n°10) est une variation sur un lied de Schubert, auteur qui fait partie des dédicaces de l’album comme Goethe, Celan, Brahms, Nietzsche entre autres créateurs. Ensuite, il n’y a plus qu’à repartir en voyage en remettant l’album au début et en chantant un nouveau Lied.

 

Quant à la musique, elle mêle toutes sortes de musiques allemandes du romantisme à la techno. Je n’ai pas reconnu Johann Sebastian Bach. Tout cela mêlé au blues métallique de Rodolphe Burger, avec une instrumentation minimale, une utilisation judicieuse et pleine de goût des possibilités offertes par l’électronique (mixage de sons, de voix,  d’ambiances).

 

Bref, c’est une musique qui peut être dansée, écoutée, rêvée, méditée, chez soi ou en voyage. Si c’est en voyage, il faut que ce soit dans un pays de langue germanique avec, pour les francophones, suggestion de ma part, « Le Rhin » de Victor Hugo entre les mains, textes et dessins compris.

 

Pour celles et ceux qui préfèrent le Jazz et le Blues, voici Rodolphe Burger jouant Jimi Hendrix avec John Tchicai (sax ténor) et Antoine Berjeaut (trompette) au festival Banlieues Bleues, édition 2006.

 


 
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Carte blanche à Thierry Péala au New Morning, Paris, le mercredi 27 mars 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Divine lectrices, sublimes lecteurs, je vous ai chanté à maintes reprises les louanges du chanteur et vocaliste français Thierry Péala. Il réunit enfin sur scène, à Paris, au New Morning,le mercredi 27 mars 2013 à 20h30 son trio transalpin et son quartette brésilien. Bravo, bravissimo! Muito ben!

J'y serai. Je compte sur votre présence et votre soutien lors de ce concert. Ne me décevez pas, divines lectrices, sublimes lecteurs. lls ne vous décevront pas.

 

 

 

Images intégrées 1
 


Mercredi 27 mars 2013 - 
Thierry Peala  "Carta Branca..."
 au NEW MORNING 
feat. : Verioca + Bruno Angelini + Luiz Augusto Cavani + Acelino de Paula + Francesco Bearzatti 

Line up:

Thierry Peala: voix
Verioca: voix, guitare
Bruno Angelinipiano, fender 
Acelino de Paulabass
Luiz Augusto Cavani: batterie
Francesco Bearzatti
: sax, clarinette

 

Thierry Péala est une voix. « Une de celles qui marquent actuellement la scène jazz par son timbre si personnel, un sens du phrasé hors normes et un répertoire unique et réellement contemporain. ». « Carta Branca... » est une « Carte Blanche » pour le chanteur connu pour ses collaborations avec Michel Graillier, Kenny Wheeler ou NormaWinstone et qui propose pour ce concert inédit, un répertoire mêlant la Bossa et le jazz, les compositions et l'improvisation.... Une soirée sous le signe des nouvelles rencontres avec une rythmique de choc composée du mythique batteur Luiz Augusto Cavani, compagnon de route de Tania Maria et de l'excellent bassiste Acelino de Paula, de la plus brésilienne des guitaristes-chanteuses françaises : Verioca et de ses acolytes du trio MOVE IS, le coloriste et tellurique pianiste Bruno Angelini et le désormais incontournable Francesco Bearzatti (élu meilleur musicien de l'année par l'academie du Jazz) ! L'occasion pour le chanteur d'inviter des musiciens qui lui sont chers, autour de ses deux amours le Jazz et la MPB (musique populaire de Bresil) !

Énergie, sensualité et complicité seront au rendez-vous... Muito Prazer... à ne pas rater !


Plus d'infos sur : www.thierrypeala.com
& retrouvez nous sur  : fr-fr.facebook.com/thierry.peala

Voici le trio de Thierry Péala en concert à Paris, au Duc des Lombards, en février 2010, au début du projet "  Move is " d'hommage au cinéma. Rien à ajouter.

 
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RECLAME: Brasilia, les 50 ans de la capitale du Brésil se fêtent à Paris du 26 avril au 29 juin 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

RECLAME

 

 

 

Image

 

 

BRASILIA, UN DEMI-SIÈCLE DE LA CAPITALE DU BRÉSIL

SIÈGE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS, ESPACE NIEMEYER

DU 26 AVRIL AU 29 JUIN 2013

 

  

Pour la première fois en France, une exposition exceptionnelle rend hommage au célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer, à travers l'histoire de la construction de la ville de Brasilia, son œuvre maîtresse. Elle se tiendra du vendredi 26 avril au samedi 29 juin prochains au siège du Parti Communiste Français à Paris, lieu historique construit et entièrement aménagé par Oscar Niemeyer.

  

Le siège du Parti Communiste Français accueille une exposition exceptionnelle intitulée Brasilia, un demi-siècle de la capitale du Brésil, retraçant la construction et l'histoire de cette cité utopique et futuriste, depuis la grande plaine désertique et inhabitée du Planalto Central à son inauguration en 1960 puis à son inscription au Patrimoine de l'humanité en 1987. Chef-d'œuvre de l'architecte Oscar Niemeyer, de l'urbaniste Lucio Costa et du paysagiste Roberto Burle Marx, Brasilia représente l'un des événements architecturaux majeurs du 20èmesiècle. À travers un ensemble de documents inédits, objets rares, photographies historiques et maquettes, l'exposition témoigne de la pensée moderniste de ses bâtisseurs tout en leur rendant hommage. Le siège du Parti Communiste Français a lui-même été construit par Oscar Niemeyer, entre 1966 et 1971, véritablement achevé en 1980, et classé monument historique en 2007.

 

Cette exposition a été conçue et produite par la structure brésilienne Artetude Cultural dans le cadre des commémorations du cinquantenaire de la capitale, fêté en 2010. Après avoir eu lieu dans différents pays (Espagne, Portugal, Argentine, Chili, Brésil, Inde) et rencontré un grand succès (plus de 150 000 visiteurs), elle est aujourd'hui présentée pour la première fois en France.

  

  

Artetude Cultural, créée en 2004, s'investit dans la promotion et la diffusion de la culture brésilienne à travers la réalisation de différents projets. Son siège est à Brasilia.

  

  

Commissaire

Danielle Athayde

 

Productrice Paris

Patricia Trautmann

  

Siège du Parti Communiste Français

2, Place du Colonel Fabien - 75019 Paris

Métro : Place du Colonel Fabien

  

Du 26 avril au 15 juin 2013 

Du lundi au samedi de 10h à 18h (sauf le samedi 25 mai)

Les dimanches 28 avril et 2 juin de 10h à 18h

Fermé les jours fériés

  

www.brasilia50.info

 

 

Lectrices Bossa, lecteurs Nova, je vous renvoie à la lecture sur ce blog du poème " Recette de femme " de Vinicius de Moraes, diplomate et poète brésilien, père littérraire de la Bossa Nova, genre musical qui apparut en même temps que Brasilia et conquit le monde.

 

Une chanson dédiée à une élève de l'école normale d'institutrices de Rio qui allait à la plage d'Ipanema sans regarder son admirateur devint grâce à Stan Getz, Joao et Astrud Gilberto un hit mondial. Dans cette version de 1964, Gary Burton au vibraphone a pris la place de Antonio Carlos Jobim au piano. Joao Gilberto (guitare, chant) a disparu. Logique: Stan Getz lui avait chipé sa femme, Astrid. Aujourd'hui, il y a une touche Bossa Nova sur les synthétiseurs. Pour mieux comprendre la différence entre le Jazz, la Salsa et la Bossa Nova, je vous renvoie à la leçon de rythme de Dizzy Gillespie, lectrices Bossa, lecteurs Nova.

 

 

 

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Le 12 mars 1955 mourait Charlie Parker (1920-1955)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices Be, lectrices Bop, vous n'avez certainement pas oublié que le 12 mars 1955 mourait Charlie Parker dit " Bird ".

" L'histoire du Jazz est très simple: elle se résume en quatre mots. Deux noms, deux prénoms: Louis Armstrong, Charlie Parker " (Miles Davis).

Avec Louis Armstrong, la trompette est devenue le symbole du Jazz. Avec Charlie Parker, ce fut le saxophone ténor car, pour son instrument, le saxophone alto, il était tout simplement intouchable. Lee Konitz l'a tout de suite compris, développant une autre esthétique, une autre technique pour échapper à son emprise.

Charlie Parker est mort avant l'âge de 35 ans et le médécin légiste qui examina son cadavre lui en donna 53 tant il était usé par la drogue, l'alcool, le tabac, les médicaments. A l'époque, des jeunes Jazzmen se défoncaient ,croyant que pour approcher le génie du Bird, il fallait se détruire comme lui. C'était le cas d'un certain Sonny Rollins par exemple qui arrêta de se droguer justement parce que Bird lui avait ordonné de ne pas suivre son mauvais exemple.

Voici le dernier jour de Charlie Parker joliment raconté dans Le Point paru ce jour.

Bird mourut chez la comtesse Pannonica de Koenigswarter, née Rotschild, chez qui Thelonious Sphere Monk s'enferma dans le silence jusqu'à sa mort en 1982.

" La première fois que j'ai entendu Bird et Diz jouer ensemble, ce fut la plus forte sensation de ma vie, habillé. Toute ma vie j'ai cherché à atteindre cette émotion dans ma musique. Je m'en suis parfois approché de très près mais je n'y suis encore jamais parvenu.Je cherche encore " (Miles Davis).

Charlie Parker et Dizzy Gillespie jouent " Hot House ". Rien à ajouter.

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Souvenirs du concert du Quartette de Jonathan Kreisberg au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Jonathan Kreisberg Quartet

Paris. Le Duc des Lombards

Mercredi 6 mars 2013. 20h.

 

Jonathan Kreisberg : guitare électrique

Will Vinson : saxophone alto, piano

Rick Rosato : contrebasse

Colin Stranahan: batterie

 

Jonathan Kreisberg 

La photographie de Jonathan Kreisberg a été prise le samedi 9 mars 2013 lors de son concert au Sud des Alpes à Genève, Suisse, par l'Inexpugnable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


La première fois que j’ai vu Jonathan Kreisberg sur scène, c’était en duo avec Nelson Veras. Très beau souvenir. Le voici maintenant avec son quartet. Will Vinson est au piano. Nous sommes censés reconnaître le premier morceau. « Une des grandes mélodies de notre temps et du temps d’autres gens » annonce Jonathan. Le batteur tapote tranquillement.  Un standard du Jazz en effet. Ca joue tranquillement, planant. Ca masse bien la tête après une journée de labeur. Ils donnent à ce vieux standard un petit rafraîchissement pop fort agréable. Le concert a commencé pile poil à l’heure. Pro dès le départ. Au final, Jonathan fait rouler les notes de la guitare fort joliment. Un petit peu d’effet électro pour finir. Classe. C’était « Stella by starlight » que je n’avais pas identifié, je l’avoue.

 

« The spin », une nouvelle composition. Will passe au sax alto. Solo de guitare pour commencer. Avec un effet de réverbération. Une ballade. Jonathan attaque fermement et le groupe suit. Ca sautille joyeusement, rebondit comme l’effet top spin. Le sax alto est agréable mais il ne fait pas d’ombre à la guitare. 

 

Will revient au piano. Un morceau inspiré du rebetiko grec. L’idée est de transposer une musique d’un contexte à un autre. Ici du rebetiko mélangé à du Jazz moderne. Jonathan Kreisberg est un homme très sympathique, avec un bon contact avec le public, qui explique sa musique dans un anglo-américain très compréhensible. Effectivement, le mélange prend entre la Grèce et New York. Jonathan rajoute des effets électroniques pour faire une sorte d’orgue derrière. Le batteur joue ces rythmes d’influence orientale (400 ans d’occupation ottomane en Grèce ont laissé des traces). Ce morceau est bien plus original que le précédent. Cette transplantation donne de beaux fruits. Will repart au sax alto. Cela devient du Jazz plus classique, chaud, coloré. Il revient au piano comme accompagnateur et la mélodie orientale revient.

 

Will reprend son sax pour « Peace » (Horace Silver). Jonathan annonce un solo de contrebasse. Duo sax/guitare pour commencer. Tout en douceur mais pas mièvre grâce à l’aigre du sax, au bon goût du guitariste. Le batteur est aux balais. Le contrebassiste pose bien fermement les fondations de l’édifice. Joli solo de guitare, classique sur la forme, mais joué avec cœur et goût. Voici le solo de contrebasse annoncé. Calme, grave, senti. Rick Rosato a bien mérité ses applaudissements.  Joli duo guitare/sax puis le groupe repart tout en finesse avec le batteur aux baguettes. Excellent massage cérébral.

 

« Wave upon wave », une nouvelle composition. Très courte intro du sax et de la guitare. Le groupe enchaîne tout de suite. Effectivement, les vagues se succèdent. Je ne suis pas convaincu par le saxophoniste comme soliste. Beau final groupé. Ca décolle bien. C’était la 2e fois que le groupe interprétait ce morceau. Ils ont fait les mêmes erreurs ensemble, c'est dire si le groupe est soudé, explique Jonathan.

 

Un morceau en solo tiré de l’album « One » de Jonathan Kreisberg. Quelques effets de réverbération pour commencer. Jonathan joue, discute, s’arrête. Comme à la maison. Comme lors du duo avec Nelson Veras. Il repart sur « My favorite things » joué avec grâce, légèreté, à l’espagnole. Cela me rappelle la version épurée de Sarah Vaughan sur son album « Afterhours » (1961) avec Georges Duvivier (contrebasse) et Mundell Lowe (guitare). Jeu classique, sans effets. Un peu de tapping pour finir.

 

Retour du groupe sur scène. Jonathan Kreisberg est un flatteur. Il nous dit que nous sommes bien plus cool que le public suivant, celui du concert de 22h, et de ne pas leur répéter. Dira t-il au public de 22h qu’il est plus cool que celui de 20h ? « The common climb » ( ?). Démarrage funky du batteur aux baguettes sur la caisse claire. Une sorte de marche funky. Un héritage d’Art Blakey. Will repose son sax pour s’asseoir au piano. Ca groove efficacement. Le pianiste attend son tour pour intervenir. Il plaque bien ses accords. Ca bouge bien. Will revient au sax. Duo sax/batterie. Le batteur est discret mais très efficace. Jolis effets électro/funky de la guitare qui sonne comme un clavier de Stevie Wonder. Comme Bireli Lagrène, Jonathan Kreisberg peut jouer aussi bien classique que moderne. Ca remue dans tous les sens. Ils ont décidé de nous épuiser pour le bouquet final. Il produit un son d’orgue à la guitare électrique. Jusqu’où s’arrêtera t-il ? Ici, justement.

 

RAPPEL

 

Vu le temps disponible entre les deux concerts du soir, il n’y a pas habituellement de rappel au Duc des Lombards. Cette fois ci, comme les musiciens sont aussi cool que le public, il y en a un. Un classique de Mister Coltrane annonce Jonathan. Will au sax alto. Un morceau très rapide. Retour à un Jazz plus classique. Tout le monde joue très vite sans se tromper. Ca finit groupé. 

 

Un concert de Jonathan Kreisberg offre au Jazz freak tout ce qu’il désire : de la joie, du classicisme, de la modernité, de la maîtrise, de l’émotion, du partage.

 

Voici le quartet de Jonathan Kreisberg en concert au Jimmy Glass Jazz Bar à Valence, Espagne, en 2012. Olé!

 

 

 

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John Kennedy Toole " La conjuration des imbéciles "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

John Kennedy Toole

" La conjuration des imbéciles "

( " Confederacy of dunces ")

Pavillons. Robert Laffont. Paris. 1981. 405 p.

Traduit de l'anglo-américain par Jean-Pierre Carasso.

 

John Kennedy Toole (1937-1969) s'est suicidé par désespoir de ne pas être édité. Dans les années 70, sa mère a convaincu Walker Percy de lire le manuscrit de " Confederacy of dunces " (La conjuration des imbéciles en français). Il ne pouvait pas y échapper puisqu'elle est venue poser le manuscrit sur son bureau, devant lui. Lire le manuscrit d'un inconnu, mort depuis bientôt 10 ans, apporté par sa mère, quelle corvée! Walker Percy pensait s'en débarasser au bout de deux paragraphes. Sauf qu'au bout de deux pages, il était captivé et se disait: " It can be that good! " (Ca ne peut pas être aussi bon!). Si, ça l'est. En 1980, il réussit à le faire éditer par la Louisiana State University Press. En 1981, le roman obtenait le prix Pulitzer et s'est vendu depuis à des millions d'exemplaires dans le monde. Son échec anthume et son succès posthume prouvent que John Kennedy Toole avait raison: la conjuration des imbéciles existe bel et bien.

De quoi parle ce livre? De La Nouvelle Orléans en Louisiane , ex Etat membre de la Confédération (d'où le titre original en anglais) en 1963. D'un anti héros, Ignatius Reilly qui ressemble beaucoup à l'auteur. Ignatius refuse le monde moderne, le consumérisme, la société du spectacle, le travail salarié. A 30 ans, après des études brillantes (un doctorat en histoire médiévale à l'université de La Nouvelle Orléans a priori), il vit aux crochets de sa mère, son système de pensée façonné par Boèce et sa " Consolation de la philosophie " lui permettant de justifier son inaction. Il attend que la roue de la fortune, concept inventé par Boèce et non par la télévision, tourne en sa faveur. Il est très grand, très gros, très cultivé et très paresseux.

Malheureusement, pour lui, la roue de la fortune tourne en sa défaveur. Sa mère l'oblige à travailler pour gagner sa vie. Comme archiviste dans une entreprise textile nommée les pantalons Levy (sûrement un hommage à Levi Strauss et à ses toiles de Nîmes) ou comme marchand ambulant de chiens chauds (hot dogs in english) il cause catastrophe sur catastrophe. Sa mère, veuve depuis 20 ans, se trouve un prétendant et veut le chasser du domicile familial. Il rencontre des groupes sociaux dont il ignore tout et qu'il veut utiliser, échouant forcément: les Noirs, les homosexuels. Il a une histoire d'amour épistolaire avec une jeune Juive new yorkaise (Ignatius est catholique tendance thomiste) militante pour toute les causes de l'époque surtout celle des Noirs, Myrna Mirrkhoff. Le plus mauvais policier de Louisaine, l'agent Mancuso (un Rital) est à ses trousses. La patronne d'un bar louche lui en veut personnellement. Sa mère veut l'enfermer en prison ou en asile d'ailiénés. L'asile est pire puisqu'en plus de l'enfermement, il y a les médicaments, les électrochocs. Comment échappera t-il à ce monde hostile? 

Vous le saurez en lisant cet ouvrage, passionnant, bouillonnant, hilarant, explosif, débordant de sueur, de sève, de vitalité, mêlant l'anglais élisabéthain d'Ignatius à l'argot du petit peuple blanc ou noir de la Nouvelle Orléans. La traduction est d'ailleurs très bien faite, respectant ces différents nivaux de langue. Un seul reproche: le traducteur n'explique pas ce qu'est Angola, le péntiencier d'Etat de Louisiane. La grande peur de Jones, un personnage noir du livre, c'est de finir à Angola pour vagabondage. C'est pourquoi il accepte un boulot pourri et mal payé. Il est bien conscient qu'il n'a pas le choix vu qu'il est Noir, pauvre, sans diplôme, sans qualification. A la fin du livre, je me suis dit: déjà? et je voulais connaître la suite des aventures d'Ignatius Relly.

Pour vous donner une idée du style d'Ignatius Relly, voici comment il découvre le Jazz en entrant dans l'atelier de l'usine des pantalons Levy. Tous les ouvriers sont Noirs sauf le contremaître perpétuellement ivre. Ignatius Reilly, lui, est Blanc:

" Dans ma candeur naïve, je me figurais que le jazz obscène que déversaient les haut-parleurs accrochés au mur de l'usine était à la racine de l'apathie que je pouvais constater chez les travailleurs. La pysché ne peut supporter qu'une certaine quantité d'agressions et de bombardements par ces rythmes avant de se défaire et de s'atrophier. Ce fut pourquoi je me mis en quête du commutateur, le trouvai, et interrompit la musique. Ce geste ne me valut qu'un cri unanime de protestation de la part des ouvriers soudés dans la réprobation de ma personne à laquelle ils commencèrent de jeter des regards fort peu engageants. Je remis donc la musique, arborant un large sourire et faisant force gestes de la main pour reconnaître l'erreur que j'avais commise et tenter de gagner la confiance des ouvriers. (Dans leurs immenses yeux blancs, je lisais déjà ma condamnation. Il me faudrait refaire beaucoup de terrain avant de les convaincre de l'ardeur presque névrotique qui me poussait à leur venir en aide )."

Les livres qui vous font à la fois rire et réfléchir, découvrir des mondes inconnus, des perspectives nouvelles, ne sont pas si fréquents. Celui-ci en fait partie. Une lecture indispensable donc. A lire en écoutant Louis Armstrong, Sidney Bechet ou Christian Scott.

Parmi les catastrophes causées par Ignatius Relliy, il y sa tentative de discours politique lors d'une surprise party de gays à la Nouvelle Orléans. Lorsqu'il arrête le disque de Lena Horne pour prendre la parole, tout le monde le hait instantanément. Cela se comprend. C'est que c'est rudement bien, Lena Horne. La voici, chantant " Love me or leave me " en 1965. Chanté comme cela, il n'y a pas d'échappatoire. Y en aura t-il une pour Ignatius Reilly? Vous le saurez en lisant " La conjuration des imbéciles " de John Kennedy Toole.

 

 

 

 

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RIP Donald Byrd (1932-2013)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices funky, lecteurs groovy, me voici en deuil avec vous car Donald Toussaint Louverture Byrd II dit Donald Byrd  est mort le 4 février 2013.

Deux de ses albums sont chroniqués sur ce blog:

- Jazz in camera (1958). La quintessence du hard bop à Paris avec Barney Wilen.

- Ethiopian Knights (1971) enregistré aux Etats-Unis d'Amérique à son retour d'Ethiopie.

Trompettiste, compositeur, ethnomusicologue, pédagogue, découvreur de talents (le premier à faire enregistrer Herbie Hancock ce fut lui. Lui aussi qui dit à Herbie en 1963 qu'il était temps de passer chez Miles Davis pour aller plus loin encore), Donald Byrd fut dès sa naissance, Noir et fier de l'être (il portait le nom de Toussaint Louverture, le père de l'indépendance d'Haïti, la première république noire au monde). Passant du Hard Bop des années 50-60, au Funk et à la Soul dans les années 70-80, il finit sa carrière dans les années 90-2000 comme père spirituel de Guru et de son Jazzmattazz qui firent pour tant pour rétablir les liens entre les jeunes Noirs américains amateurs de rap et la musique  de leurs parents et grand-parents.

Bref, lectrices funky, lecteurs groovy, les DJ de Rap et de R'n B n'ont pas fini de piocher dans les mines  d'or rythmiques et mélodiques laissées par Donald Byrd.

Grâce à l'INA et donc à nos impôts, lectrices funky, lecteurs groovy de France, voici au festival de Jazz de Cannes, Alpes Maritimes, Provence Alpes Côte d'Azur, France, en 1958, le quintet de Donald Byrd avec Bobby Jaspar (flûte, sax ténor). Buvons à la coupe du Saint Groove, en mémoire de Donald Byrd!

 

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Festival " En avant la musique! " au Forum des Images à Paris jusqu'au 21 avril 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices cinéphiles, lecteurs mélomanes, réjouissez vous car vous allez vous pouvoir vous retrouver au Forum des Images à Paris dans le Forum des Halles (métro/RER Châtelet les Halles) pour le festival " En avant la musique! " qui durera jusqu'au dimanche 21 avrii 2013.

 

Manhattan

 

La photographie des trois hommes dans Manhattan est l'oeuvre de l'Inextinguible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Au programme, 100 films sur le thème Musique et Société. Ce thème global se divise en plusieurs rubriques. Pour rester sur les musiques liées à ce blog, voir le programme de " Black and White " dont fait partie le film " The Cool World " de Shirley Clarke (1961. Musique composée et jouée par Dizzy Gillespie) et de " Sur la route de Menphis " consacré au Folk et au Blues. Le rock'n roll, la pop music et le reggae sont eux aussi représentés.

A comparer avec " A bout de souffle " (Jean-Luc Godard et Martial Solal), " Shadows " (John Cassavetes et Charles Mingus) lui aussi sorti en 1959 sera au programme. Un film indispensable, lectrices cinéphiles, lecteurs mélomanes.

 

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Festival Confini: Les Jazzmen italiens à Paris du 11 mars au 13 juin 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices italianistes, lecteurs italophiles, réjouissez vous car les Jazzmen italiens partent à la conquête de Paris avec le festival " Confini " qui se tiendra à  l'Institut Culturel italien de Paris du lundi 11 mars au jeudi 13 juin 2013.

Francesco Bearzatti

La photographie de Francesco Bearzatti est l'oeuvre de l'Italophile Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Au programme:

lundi 11 mars à 20h:  trio YAMANAKA

lundi 8 avril à 20h: trio DROPS

lundi 29 avril à 20h: trio MARCELLI

lundi 27 mai à 20h: NICOLA SERGIO trio avec Nicola Sergio (piano), Stéphane Kerecki (contrebasse) et Fabrice Moreau (batterie)

jeudi 13 juin à 20h: TINISSIMA Quartet avec Francesco Bearzatti (sax ténor, clarinette) et Giovanni Falzone (trompette).

Réservation préalable obligatoire.

Concerts à 10 ou 7 euros.

Gratuit pour les étudiants et les demandeurs d'emploi.

Pass 5 concerts à 40 au lieu de 50 euros.

   

En hors d'oeuvre (antipasto in italiano), voici le trio de Nicola Sergio en concert au Sunside à Paris. Bonne dégustation, lectrices italianistes, lecteurs italophiles. Evviva Italia! 

 


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Le 15e printemps du Jazz à Noisiel (77) durera jusqu'au vendredi 29 mars 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Vibrantes lectrices, vivants lecteurs, rendez-vous au 15e Printemps du Jazz à Noisiel, Seine et Marne, Ile de France, France jusqu'au vendredi 29 mars 2013. Accessible directement depuis Paris par le RER A (station Noisiel).

 

CHINA Moses

 

 

Vous pourrez y regarder le Jazz au féminin dessiné sur le vif par la Citoyenne Hélène Poisson, auteur du portrait de China Moses qui orne cet article. Les dessins d'Hélène Poisson se trouvent dans quelques articles de ce blog. Je vous laisse le plaisir de les trouver, vibrantes lectrices, vivants lecteurs.

Vous pourrez aussi écouter en concert à entrée libre, en remerciant les contribuables de Seine et Marne, des artistes qui figurent en bonne place sur ce blog:  Ricky Ford, Sébastien Llado, Sylvain Beuf, Bojan Z... La réservation préalable des places est vivement conseillée si vous voulez avoir une chance d'assister à ces concerts.

 

 

Ricky Ford en concert au Duc des Lombards à Paris, cela donnait ceci. Rien à ajouter.

 

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