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" Comes Love. Lost Session. 1960 " Sheila Jordan

Publié le par Guillaume Lagrée

" Comes love. Lost Session. 1960 "

Sheila Jordan

Capri Records. 2021

Sheila Jordan: chant

John Knapp ou Herbie Nichols?: piano

Steve Swallow ou Gene Perlman?: contrebasse

Ziggy Willman?: batterie

 

Bienvenue au 61e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Lectrices enquêtrices, lecteurs inspecteurs, le talent de Dame Sheila Jordan (1928) n'a pu vous échapper. Elle chante encore. Pas aussi bien qu'en ses jeunes années évidemment. 

Ce sont justement ces jeunes années qui ressurgissent avec cette session disparue de 1960. A l'évidence, c'est Sheila Jordan qui chante mais même elle ne sait pas qui joue du piano, de la contrebasse et de la batterie pour l'accompagner sur ces standards. Ils constituent l'écrin d'un diamant policé qui brille de mille feux, la voix de Sheila Jordan. Je vous laisse cribler les hypothèses pour trouver les accompagnateurs de cette séance, lectrices enquêtrices, lecteurs fureteurs. 

Elle chante " When the world was young " comme Stan Getz le jouait au saxophone ténor. Avec la même grâce et le même déchirement. 

" I am the girl " c'est elle et personne d'autre. Cf extrait audio au dessus de cet article. " Comes love " le titre album vous donne envie de tomber amoureux même si vous l'êtes déjà. " It don't mean a thing if it ain't got that swing " donne une version particulièrement relax de ce standard de Duke Ellington

Le premier album officiel de Sheila Jordan pour Blue Note date de 1962. " Portrait of Sheila ", un des deux albums vocaux du label. Elle disparut de scène pendant deux décennies pour élever sa fille en travaillant comme dactylo.

C'est dire l'importance historique de cette Lost Session de 1960. La voix, la présence sont là et quels musiciens! Même s'ils ne sont pas identifiés, ils sont excellents et habitués à accompagner cette voix là.

Femme et enfant, joyeuse et triste, sensuelle et innocente, soufflant comme un instrument à vent le chaud et froid, Sheila Jordan nous apporte toutes sortes d'émotions en 11 chansons et moins de 35mn. 

Grâce à la Lost Session de Sheila Jordan, vous serez " Glad to be unhappy ", lectrices enquêtrices, lecteurs inspecteurs. Cf vidéo sous cet article. 

En vente libre sans ordonnance. A consommer sans modération. 

 

 

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Ricardo Izquierdo Quartet en vogue au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Ricardo Izquierdo Quartet

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 11 septembre 2021, 21h

Ricardo Izquierdo: saxophone ténor

Vincent Bourgeyx: piano

Frédéric Chiffoleau: contrebasse

Arnaud Lechantre: batterie

Le quartet commence sans dire un mot. Tranquille. Une ballade. Batteur aux balais. Le son d'un sax ténor sans micro, c'est plus chaud. Ca ressemble à un standard mais je ne reconnais pas le thème. Son chaud et grave du ténor. A la Don Byas (1912-1972) même si ce n'est pas Laura qu'il joue. Le batteur passe aux baguettes. La tension monte. Le sax s'enflamme. Le pianiste joue une ballade en forme de Blues. Ca devient plus sensuel, plus chaud avec le solo de Frédéric Chiffoleau. Batteur aux balais. Le quartet finit en douceur.

Les quatre attaquent sur un tempo plus rapide. Un classique du Be Bop me semble t-il. Batteur aux baguettes. Ricardo Izquierdo installe le thème et descend de scène. Le pianiste emporte le morceau. Vincent Bourgeyx commence à être chaud. Ses complices aussi. Le sax revient propulsé par la rythmique. Premier solo de batterie. Force tranquille. 

Pour calmer le jeu, une ballade. " Ask me now " (TS Monk). Batteur aux balais. Intro sans piano ce qui, en soi, constitue un hommage à Thelonious Sphere Monk. Le piano arrive avec parcimonie. Jolis gargouillis du sax ténor. Excellent massage cérébral. Solo de contrebasse qui tient chaud au corps et à l'âme. Bien soutenu par le pianiste et le batteur aux balais. 

Un tempo un peu plus rapide. Batteur aux baguettes. Un standard du Jazz moderne. " In Your own sweet way " (Dave Brubeck). Le thème brièvement installé, le sax quitte la scène pour laisser le pianiste aux commandes du vaisseau spécial. La rythmique pulse bien. Chacun son tour selon la démocratie du Jazz. Après le sax ténor aux avant-postes, retour à la rythmique et à la contrebasse ponctuée de la pointe des baguettes et par le piano.

Une ballade. Un standard dont le titre m'échappe. Batteur aux balais. Beau son grave et chaud du ténor. Cette fois le sax a développé le thème avant de céder la place à la rythmique. Bonne vague de la rythmique. Mon esprit surfe dessus. Très beau son final du sax à la tête du quartet.

Le pianiste commence énergiquement. Un classique du hard bop. Batteur aux baguettes. Le son de Richardo Izquierdo rappelle celui de Joe Henderson  (1937-2001). Ne serait-ce pas " Recorda Me " de Joe Henderson? Enfin la rythmique joue sur un tempo un peu latino pour le Cubain Ricardo Izquierdo. Solo tranquille et énergique d'Arnaud Lechantre sur les tambours. Le quartet repart toujours joyeux et chantant.

PAUSE

Un standard. Batteur aux balais. Un tempo un peu rapide mais sans hâte, en souplesse. Le public est plus bavard, moins attentif qu'au premier set. Le batteur passe aux baguettes. Le ténor décolle, propulsé par la rythmique. A la rythmique de s'exprimer. Piano puis contrebasse. Le fluide sympathique circule bien entre ces trois là. Solo total de contrebasse. Frédéric Chiffoleau obtient le silence respectueux du public. 

Intro en piano solo. Bluesy à souhait. Pendant le silence du batteur, le shaker du barman vient ponctuer le solo du piano. Ce numéro doit encore être travaillé. Au pianiste, musicien professionnel, de tirer parti de ce nouvel élément sonore dans le décor. La rythmique enchaîne avec le batteur aux balais. Une ballade. Son grave et chaud du ténor. Une baguette dans la main droite, un balai dans la main gauche, Arnaud Lechantre varie les plaisirs. Joli dialogue entre la contrebasse en pizzicato et la batterie sous les baguettes. Là encore, l'absence de microphone se fait entendre. Le son de la contrebasse est plus chaud, plus boisé. Solo total de contrebasse. Bonne vibration. Le sax relance le quartet vers le final avec le batteur aux balais.

22h55. Il est déjà temps de jouer " Round about midnight " (TS Monk) . Dialogue piano sax ténor pour commencer. Le public assis écoute. Pas le public debout au bar. Tant pis pour lui. Contrebassiste à mains nues et batteur aux balais entrent dans la danse. Le pianiste brode élégamment, bien soutenu par la contrebasse et la batterie aux balais. Un Blues policé. Vincent Bourgeyx envoie du jeu puis le calme pour céder la place à la contrebasse. Le quartet repart tranquille et élégant.

3 spectateurs croient qu'il va être minuit et, craignant de voir leur carrosse changé en citrouille, abandonnent la partie.

Le quartet, lui, repart sur un tempo énergique. Un classique du hard bop dont le titre m'échappe. Solo du batteur aux baguettes lancé par le sax. Energique sans forcer le trait. 

Le sax démarre seul. La rythmique le rejoint avec le batteur aux baguettes. Un classique du Be Bop. Le thème posé en quelques secondes, la rythmique prend la main.

J'ai suivi le concert jusqu'au bout mais la chronique est finie. 

En extrait audio au dessus de cet article, le trio de Ricardo Izquierdo (sax ténor). En vidéo sous cet article, le quartet de Vincent Bourgeyx (piano). Rien à ajouter.

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Suivez le festival de Jazz de Tirana avec Couleurs Jazz Radio

Publié le par Guillaume Lagrée

Suivez le festival de Jazz de Tirana avec Couleurs Jazz Radio

Lectrices honorables, lecteurs sociables, dans mon précédent poste au ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères, j'ai aidé à mettre au monde un réseau Jazz France Balkans, porté par les mairies de Dijon et de Chambéry pour la France et divers festivals et collectivités territoriales des Balkans Occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro & Serbie). Ce réseau bénéficie d'une subvention du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française. 

La première action du Réseau, c'est une rencontre entre organisateurs de festivals lors du festival de Jazz de Tirana (Albanie) du jeudi 16 au lundi 20 septembre. 

La deuxième, ce sont les concerts du duo Tricia Evy (chant) & Ralph Lavital (guitare) en hommage à Georges Brassens (1921-1981) pour ses 100 ans. Cf affiche au dessus de cet article et vidéo en dessous de cet article.

Des Jazzmen des Balkans et d'Europe seront aussi présents comme le trio de Thomas Hufschmidt (RFA) qui sera " Back in Tirana ". Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Couleurs Jazz Radio, où je sévis avec l'émission " Le Jars jase Jazz " le lundi à 22h et le vendredi à 22h (heure de Paris), sera présente sur place avec son directeur Jacques Pauper qui enregistrera musiciens et interviews.

L'UNESCO a instauré une Journée Internationale du Jazz le 30 avril depuis 2011 pour célébrer le Jazz, bande originale de la lutte pour la démocratie et les droits de l'homme, contre le racisme et l'antisémitisme. C'est dans cet esprit que naît le réseau Jazz France Balkans. Travaux en cours.

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Hommage à Chet Baker par le trio de Robin Mansanti

Publié le par Guillaume Lagrée

Robin Mansanti Trio

Hommage à Chet Baker

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Samedi 3 septembre 2021, 21h

Robin Mansanti: trompette, chant

Alain Jean-Marie: piano

Jean Bardy: contrebasse

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, après vous avoir chanté les louanges des vainqueurs des Trophées du Sunside, édition 2021, en général et de la Dame Pieternel Van Oers (piano) en particulier, cette chronique célébrera le vainqueur du prix du Soliste à l'édition 2018 des Trophées du Sunside, Robin Mansanti (trompette, chant). 

Deux anciens accompagnateurs de Chet Baker (1929-1988) dans les années 1980, le pianiste Alain Jean-Marie (1945) et le contrebassiste Jean Bardy (1957) secondent un jeune trompettiste et chanteur français, Robin Mansanti qui semble la réincarnation de Chet Baker au même âge: gueule d'ange, voix d'ange, son d'ange. Mais, je l'espère pour lui, sans les addictions de Chet Baker. Je l'ai vu boire un verre d'eau avant le concert. 

Eric Le Lann a rendu un magnifique hommage au trompettiste Chet Baker avec son album " I remember Chet " (2013) célébré sur ce blog. Mais Eric Le Lann ne chante pas. Ethan Hawke a joué et chanté Chet Baker au cinéma dans le film " Born to be Blue " (2017) acclamé sur ce blog. Mais Ethan Hawke ne joue pas de trompette.

Chet Baker aimait autant chanter que jouer de la trompette. Il ne choisissait pas. Robin Mansanti non plus.

" My Ideal " pour commencer. Même chanson, même voix, mêmes intonations, même fragilité que Chet Baker. Robin Mansanti pourrait changer de répertoire, chanter sur ce ton de la chanson  française ou de la pop music. Il cultive la ressemblance et fait revivre Chet Baker pour la génération actuelle qui ne l'a pas connu. Alain Jean-Marie & Jean Bardy offrent le soutien qu'il faut. Solo de trompette à fleur de peau. Beau vibrato final de la voix secondée par le piano et la contrebasse.

" How deep is the Ocean? ". Cf extrait audio par Chet Baker dans l'album " Chet Baker sings again " (1985) au dessus de cet article et vidéo du Robin Mansanti Trio en dessous de cet article. Le trio joue et chante les standards des années 1950 que Chet Baker a joué et chanté jusqu'à sa fin. Son flûté de la trompette. Un batteur serait de trop dans la légèreté de cette musique. Solo de contrebasse qui vibre juste à l'âme. 

" You don't know what love is ". Sans regarder la scène, j'entends Chet Baker chanter même si je sais que ce n'est pas lui. La seule critique à faire est que Chet Baker ne ressemblait à personne alors que Robin Mansanti cultive sa ressemblance avec Chet Baker. La formule amène du public. La salle est comble et ravie. J'espère que Robin Mansanti saura un jour se faire entendre comme Robin Mansanti. Ray Charles a commencé par copier Nat King Cole puis il a décidé de devenir Ray Charles et il y est parvenu. 

Un Blues rapide et instrumental. Je n'ai pas capté le titre mais je reconnais l'air joué par Chet Baker. Ca caresse et griffe en même temps. Musique de cats. Solo de piano bien propulsé par la contrebasse. Irrégularité et régularité se mêlent et se répondent. C'est la classe. Les rôles s'inversent. Solo de contrebasse ponctué de temps en temps par le piano. Ca sonne et résonne. Le trio redémarre, superbe et généreux. 

Pour une fois, une chanson que je ne connais pas. Une ballade romantique comme toujours. " This is always ". Chet Baker chante à travers Robin Mansanti. 

" Later " ( Più tardi) composé par Enrico Pieranunzi (1949) pour Chet Baker. Cf leur album en duo " The heart of the ballad " (1988). Je reconnais immédiatement cet air. Ce son de trompette, ce son de piano, c'est Chet & Enrico. Non, c'est Robin et Alain. Ca marche aussi bien. Solo majestueux de contrebasse qui instaure le silence sur scène et dans la salle. Le trio reprend et joue " Later " pour Chet Baker.

Un morceau de Miles Davis que Chet Baker jouait souvent annonce Robin Mansanti. " Four ". Période hard bop de Miles Davis (1954-1957). Ca swingue dur. Piano et contrebasse impulsent fort pour pallier l'absence de batterie.

PAUSE

 

J'ai eu ma dose de beauté pour ce soir. Ma chronique finit donc ici. 

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, vous retrouverez Chet Baker en ouverture de mon émission Le Jars Jase Jazz sur Couleurs Jazz Radio en septembre 2021, le lundi à 22h et le vendredi à 12h (heure de Paris). Dernière diffusion lundi 27 septembre 2021 à 22h.

Dans la vidéo ci-dessous de Bertrand Fèvre, " Chet's Romance " (1987), Chet Baker joue et chante " I am a fool to want You " avec Alain Jean-Marie (piano), Riccardo del Fra (contrebasse) & George Brown (batterie) en studio à Paris.

 

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Et les vainqueurs des Trophées du Sunside pour 2021 sont

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, voici les vainqueurs des Trophées du Sunside, édition 2021, choisis par un jury impitoyable au sein de la fine fleur des jeunes pousses du Jazz en France.

Prix GROUPE:

1. Neil SAIDI

2. Nicolas RUIZ

Prix de Composition:

1. Pieternel Van Oers

2 . Nicolas RUIZ

Prix du Soliste:

1. Yannick BENOIT (saxophone ténor)

2. Baptiste ARCHIMBAUD (contrebasse)

N'étant pas membre du jury, je n'ai assiste qu'à un seul concert, celui de Dame Pieternel Van Oers, qui a quitté les Pays-Bas et les mathématiques pour la France et le Jazz. Le jury impitoyable des Trophées du Sunside a approuvé mon choix puisqu'il a décerné à Dame Pieternel Van Oers son premier prix de composition.

Mercredi 1er septembre 2021, 21h

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Pieternel Van Oers: piano, compositions

Tommaso Montagnani: contrebasse

Nicolas Signat: batterie

 

Intro en piano solo. Le temps s'écoule doucement. La contrebasse s'ajoute sous l'archet. Batteur à mains nues sur les tambours. Sonorités rares dans une formule classique du Jazz, le trio piano, contrebasse, batterie. Bon massage cérébral. Balancement très fluide. Romantique sans mièvrerie. Premier morceau court, dense et intense.

Batteur aux baguettes. Contrebassiste à mains nues. Jeu plus classique que le morceau précédent mais toujours cette recherche du son, de la cohésion du trio. Ni une ballade, ni un tempo rapide. Un entre-deux subtil et indécis. Le piano s'efface pour un duo batterie-contrebasse. Le batteur reste aux baguettes, énergique mais en souplesse. 

C'était " Les rêves parlants " puis " Dialogue ". Composés par Dame Pieternel Van Oers durant le confinement. 

" Paradoxe " écrit pendant le 1er confinement. Alors que les hommes étaient enfermés, faune et flore s'épanouissaient librement. Ode à un monde plus harmonieux entre être vivants quelle que soit leur espèce. Batteur aux balais, contrebasse à l'archet. La pianiste parsème de notes l'ensemble. Cela m'évoque une forêt sans chasseur ni promeneur. J'entends un ruisseau qui coule, une biche qui court. Beau rêve éveillé. La pianiste et compositrice sait ménager des silences pour créer l'attention et l'envie chez l'auditeur. 

Le contrebassiste reprend son archet. En solo bien appuyé par le batteur aux baguettes et la pianiste. Belle maîtrise du volume sonore. Travail très précis  sur l'articulation du son entre les 3 musiciens qui gagnerait à se passer de microphone et de haut-parleur. Il y a de la tension mais tout en grâce. Retour au pizzicato. Roulement de tambour aux baguettes. Un solo de batterie qui l'est à peine tant il est puissamment accompagné. Disons que la batterie est mise en avant mais contrebasse et piano restent bien présents à ses côtés. C'était " Le temps à Paris " inspiré d'un ciel d'hiver, gris et triste.

" La poupée confinée ", composition basée sur " La poupée malade " de Piotr Illitch Tchaikovsky (1840-1893). La poupée grogne parce qu'elle est confinée et, en même temps, elle profite du calme. Toujours cette tension subtile qui mêle grâce et énergie. C'est de l'Art en fait. Batterie et contrebasse grognent fermement alors que le piano vient petit à petit calmer le jeu. Dialogue entre contrebasse en pizzicato et batterie sous les baguettes. Le piano vient y ajouter une vague de douceur.

Solo de contrebasse en intro. En pizzicato. Le batteur vient ponctuer aux maillets. Le piano entre dans la danse. C'est calme, un peu étrange voire hanté. Un dernier coup de pédale pour étirer le son du piano au final.  C'était " Portrait of the loneliness ".

L'ambiance reste triste nous prévient charitablement Dame Pieternel Van Oers. Le dernier morceau s'intitule en effet " Burn out ". Un spectateur enthousiaste réclame " More loneliness ! ". Démarrage énergique pour ce burn out. Accents à la Monk du piano. L'art de décaler les sons. Batteur aux baguettes. Contrebasse à l'archet. La pâte sonore est fermement malaxée.

C'était mon premier concert de Dame Pieternel Van Oers. J'ai noté la qualité des compositions, le soin apporté au son d'ensemble du trio, la volonté permanente de laisser chacun s'exprimer. C'est elle qui compose et dirige mais sans jamais tirer la couverture à elle. Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, suivez cette femme. 

Présentation des lauréats des Trophées du Sunside à Paris, Ile de France, au Sunside, mercredi 8 septembre 2021 à 12h. Entrée libre. Se présenter 30mn avant. 

 

 

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Leila Olivesi Trio emballe le Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Leila Olivesi Trio

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 28 août 2021, 21h

Leila Olivesi: piano, compositions, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

 

Mon premier concert au Café Laurent, 33 rue Dauphine, 75006 Paris, France. Il s'agit du salon d'un hôtel 5 * , lui même installé dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, rive gauche, entre la Seine et la place de l'Odéon. C'est dire si le lieu est élégant et confortable mais tolérant. J'ai pu entrer en tenue de cycliste sans difficulté ce qui n'aurait pas été possible dans une église italienne ou au Cercle national des Armées à Paris. 

Pour commencer , " Sugar Ray " (Phineas Newborn). Un hommage au boxeur Sugar Ray Robinson (1921-1989), je présume. Poids moyen, Sugar Ray Robinson est unanimement considéré comme le plus Grand boxeur de l'histoire. Même Mohamed Ali plaçait Sugar Ray au dessus de lui. " Le rythme est la chose la plus importante en boxe. Chaque mouvement que l'on fait commence avec le coeur " (Sugar Ray Robinson). Ce qui vaut pour la boxe, vaut pour le Jazz. Ca balance comme les pas de Sugar Ray sur le ring. Léger et puissant en même temps. Assez d'énergie pour nous réveiller mais sous contrôle pour ne pas sortir du cadre. Sur un petit geste de tête de Leila, solo de Yoni à la contrebasse et Donald passe aux balais. Petit break de batterie aux baguettes. Chacun son tour.

Un hommage à la pianiste Geri Allen avec une de ses compositions, " Drummer Song ". Oh, le piano chante sous les doigts de Leila! Un son de ritournelle rythmée. Batteur aux baguettes. La pianiste joue en boucle et le batteur apporte les variations. Puis la pianiste se lance, ponctuée par la contrebasse et la batterie. Puis l'air en boucle revient main gauche dans les graves alors que la main droite parsème des aigus. C'est de la mécanique de précision avec de l'émotion. Bref, c'est de la musique. 

" Danse pour Nefertiti " (Leila Olivesi). Cf extrait audio au dessus de cet article. Ca marche. Je hoche doucement la tête au rythme de la musique. Batteur aux baguettes. Solo de contrebasse. Ponctuation souple aux balais. La pianiste joue mezzo voce. Ca tient chaud à l'âme. Fauteuils confortables. Cadre agréable. Le trio repart avec le batteur aux baguettes.

" Dat Dere " (Bobby Timmons). Une composition du pianiste d'Art Blakey & The Jazz Messengers. Oscar Brown Jr y ajouta des paroles de comptine intelligente. Rickie Lee Jones la chante de façon charmante. Batteur aux balais. Un bijou funky. Solo bien grave et souple de la contrebasse. Ponctuations funky du piano et du batteur aux balais. 

" Missing C.C ", un hommage de Leila Olivesi à Claude Carrière(1939-2021), grande voix du Jazz sur Radio France. Solo de piano pour commencer. Une ballade. Un Blues lent même. Donald Kontomanou aux baguettes. Solo de contrebasse qui résonne bien dans mon ventre. Batteur tout doux aux balais. Le Blues se poursuit au piano. Le trio repart sur un air plus joyeux avec Donald aux baguettes. C'est dans l'esprit de Claude Carrière qui aurait, je le parie, aimé que l'on rit en sa mémoire. Courte citation de " Take the A train " de Billy Strayhorn, l'indicatif du grand orchestre de Duke Ellington, dont Leila Olivesi est une digne disciple. 

" Nica's Dream ", composition du pianiste Horace Silver en hommage à la baronne Pannonica de Koenigswarter (1913-1988), née Rotschild de Londres, grande mécène du Jazz. Un petit feeling latino comme c'est souvent le cas chez Horace Silver (1928-2014), de père Cap-Verdien, et très influencé par les musiques caribéennes et sud-américaines. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Ici, l'entrée est libre. Deux coquetèles sans alcool vous coûtent le prix d'une entrée dans un club de Jazz de la rue des Lombards, 75001 Paris, France mais avec un cadre et un confort pour le spectateur tout autre. Belle cavalcade du trio. 

Une version en trio d'un morceau composé par Leila Olivesi pour un nonet. Tiré de la Suite Andamane, album applaudi sur ce blog. Solo rebondissant de Yoni Zelnik pour commencer. Le shaker du barman fournit une curieuse ponctuation rythmique. " Le batteur est un barman de sons " (Jean Cocteau). Le batteur vient s'ajouter aux balais et le piano vient chanter la chanson. Charmante ballade. 

" Caravan " (Duke Ellington). Joliment masqué mais le thème est vite reconnaissable. Batteur aux balais. Ca aussi, c'est un hommage à Claude Carrière qui diffusa sur Radio France l'intégralité de l'oeuvre enregistrée de Duke Ellington en 400 émissions. Le public n'est pas ici par hasard. Ce ne sont pas seulement les clients de l'hôtel d'Aubusson venus jeter un oeil et une oreille. Ils sont là pour écouter et, quand ils parlent, ils le font sotto voce. Solo de batterie tout en souplesse. Donald, avec ses balais, égrène le sable sur ses tambours. Le trio repart en caravane guidée par la pianiste.

PAUSE

Pas de microphone. Pas de haut parleur. Pas de sonorisation. Pas de Larsen. Chaque instrument a son son naturel. Ca sonne mat avec le sol et les murs en pierre du XVIIe siècle. " Night and Day " un standard de Cole Porter. Donald Kontomanou est aux baguettes. La musique chante d'elle-même, sans paroles. Solo de contrebasse. Batteur aux balais. Quelques spectateurs sont partis à la pause mais ceux qui restent sont toujours aussi attentifs.

" Aung San Suu Kyi " (Wayne Shorter). Un hommage à la femme politique birmane qui a sa part d'ombre et de lumière et qui est, pour l'instant, dans l'ombre. Wayne Shorter a eu 88 ans le 25 août 2021. Cela se célèbre. Un air léger, bondissant, aux couleurs orientales. Batteur aux maillets.

" Firm Roots " (Cedar Walton). Un morceau aux racines solides en effet. Batteur aux baguettes. Ca pulse bien. Solo de contrebasse toujours bien ponctué par la pianiste et le batteur aux balais. 

" Révolutions " tiré de l'album ' Utopia " de Leila Olivesi, célébré sur ce blog. Cf vidéo sous cet article. Solo de piano pour commencer. Le trio démarre avec le batteur aux baguettes. Solo de contrebasse. Donald tapote ses tambours à mains nues. Une chaleur répond à l'autre. La pianiste ponctue. En ce lieu, se tenait Le Tabou du temps de Boris Vian mais à la cave alors que le Café Laurent se trouve au rez-de-chaussée de l'hôtel d'Aubusson

" In a sentimental mood " (Duke Ellington). Solo de piano en intro bien entendu. Le trio enchaîne avec le batteur aux balais, tout aussi logiquement. Ca masse bien le cerveau. Passage aux baguettes puis retour aux balais. Le shaker du barman accompagne bien le final. 

" African Song " (Leila Olivesi). Pianiste, contrebassiste, batteur aux baguettes se succèdent. Solo de contrebasse ponctué aux baguettes pour une fois. Jolie marche énergique en piano solo. 

" Winter Flower " écrit par Leila Olivesi pour fêter la naissance de sa fille un 24 décembre. Une ballade. Batteur aux maillets. Ballade pleine de l'amour et de la tendresse d'une mère pour sa fille. Les tambours de la batterie vibrent à l'unisson avec le piano. Fin en piano solo.

Let's go back to Duke Ellington annonce Leila Olivesi. En fait, " Take the A train " est une composition de Billy Strayhorn, devenue l'indicatif du grand orchestre de Duke Ellington. Même les Rolling Stones l'utilisèrent pour ouvrir leurs concerts. Sûrement à la demande de leur batteur Charlie Watts, un fou de Jazz, récemment décédé.

Pour finir, " Moanin " d'Art Blakey & The Jazz Messengers. Une autre composition du pianiste Bobby Timmons. Leila Olivesi implique le public et sépare la salle en 2 pour chanter " Oh Lord " en réponse à la phrase du piano selon le vieux principe des musiques traditionnelles du " Call and Answer " ( " Chjam'è  rispondi " dans le chant corse, antiphonie dans la musique dite classique, Coro Pregon dans la musique cubaine, système utilisé aussi dans la musique africaine, la Cumbia colombienne...). Après tout, il s'agit d'une sorte de Gospel. Quoiqu'impie et masqué, je chante aussi. Donald Kontomanou distribue les pains à la batterie en fidèle disciple d'Art Blakey. 

Je suis déçu en bien, comme disent les Suisses, tant par le lieu que par le public. La musique est au niveau que j'attendais de tels musiciens. 

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Sélection de concerts de Jazz pour septembre 2021

Publié le par Guillaume Lagrée

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices sophistiquées, lecteurs raffinés, armé de partialité et de mauvaise foi, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz sur France et sur Suisse pour septembre 2021. A écouter masqué et vacciné, bien entendu. 

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris). Pas de podcast. En septembre 2021, 10e épisode avec 8  diffusions: lundi 6 , 13, 20 & 27 septembre à 22h; vendredi 3, 10, 17 & 24  septembre à 12h . Jazz d'hier avec Chet Baker à Paris et à Nice. 

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York. 

Concerts diffusés en direct sur Internet puis en différé pendant 6 jours. Un club de Jazz de New York livré chez vous sans autre frais que la connexion à la Toile. Vos dons sont les bienvenus. 

Blues and Roots Festival à Meyreuil (13) du vendredi 10 au dimanche 12 septembre 2021 avec Big Daddy Wilson, Eric Gales, Raphaël Imbert, Robin Mac Kelle...

40e festival Jazz de l'AMR à Genève (Suisse) du jeudi 16 au dimanche 26 septembre avec plus de 40 événements (concerts, films, débats, expositions). Artistes inconnus de mes services sauf le double dames Joëlle Léandre (contrebasse) & Elise Caron (chant) le lundi 21 septembre à 21h30. Cf photographie au dessus de cet article. 

A Paris, festival Jazz à la Villette du mercredi 1er au dimanche 12 septembre avec Dan Tepfer & Cecile Mac Lorin Salvant (3/09, 20h),Thomas de Pourquery & Supersonic (08/09, 20h). un hommage à Prince par Jeanne Added & Bruno Ruder (01/09, 20h), Dizzy Gillespie El Afro Cubano par Mansfaroll (11/09, 20h30).

A Paris, du mardi 31 août au jeudi 2 septembre, à partir de 19h30, au Sunside, Trophées du Sunside: 3 concerts par soirée pour faire le tour de la fine fleur des jeunes pousses du Jazz en France. Entrée libre. A signaler, en toute subjectivité, la pianiste néerlandaise Pieternel Van Oers mardi 1er septembre à 21h.

Samedi 4 septembre:

- 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Switch Trio avec Fred Nardin (piano) & Maxime Fougères (guitare). Classieux. 

- 21h30, Paris, Le Sunside:" Tribute to Chet Baker " avec Robin Mansanti (trompette, chant), Alain Jean-Marie (piano) & Jean Bardy (contrebasse). La réincarnation de Chet Baker avec deux de ses accompagnateurs. Classieux. 

Jeudi 9 septembre, 21h, Paris, Le Sunside: Otrium avec Quentin Ghomari (trompette), Yoni Zelnik (contrebasse) & Antoine Paganotti (batterie).

Vendredi 10 septembre, 20h, Paris, Le New Morning: Kapital avec Mario Canonge (Martinique, piano) & Erik Pedurand (Guadeloupe, chant). Une histoire économique des Antilles françaises en musique. Cf vidéo sous cet article.

Samedi 11 septembre, 21h, Paris, Café Laurent: Ricardo Izquierdo (sax ténor), Vincent Bourgeix (piano), Frédéric Chiffoleau (contrebasse) & Arnaud Lechantre (batterie). 

Mardi 14 septembre, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Sdrjan Ivanovic Blazin Trio. Un groupe acclamé sur ce blog. 

Mercredi 15 septembre:

- 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Florent Pellissier Quintet, groupe célébré plusieurs fois sur ce blog. 

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: duo de pianos France & Congo , Laurent de Wilde & Ray Lema

Jeudi 16 septembre, 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Florent Pellissier Quintet, groupe célébré plusieurs fois sur ce blog. 

Vendredi 17 septembre:

-20h30, Les Lilas (93), Le Triton: L'âme des poètes. La chanson française des années 1930-40 magnifiée par Elise Caron (chant), Guillaume de Chassy (piano), Arnault Cuisinier (contrebasse) & Thomas Savy (clarinettes). Cf photographie au dessus de cet article.

Samedi 18 septembre, 20h30, Boulogne-Billancourt (92), La Seine Musicale: Magic Fingers avec Biréli Lagrène, Sylvain Luc & Thomas Dutronc (guitares). Je vous laisse trouver l'intrus dans ce trio, lectrices sophistiquées, lecteurs raffinés. 

Dimanche 19 septembre, 18h30, Paris, Le Sunside: Tango Jazz Quartet " Hommage à Astor Piazzola ". 

Mercredi 22 septembre, 20h30, Boulogne-Billancourt (92), La Seine Musicale: Airelle Besson " Try ". Comme Barack Obama avec Meryl Streep, mon épouse sait que je suis amoureux d'Airelle Besson. 

Jeudi 23 à 21h & vendredi 24 septembre à 21h30, Paris, le Sunside: Marc Copland Trio. Classieux. 

Vendredi 24 septembre:

- 19h30, Paris, le SunsideWord Out Trio de Jim Funnell, pianiste au non sens si britannique. Cf extrait audio au dessus de cet article.

-19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Dmitri Baeveski Quartet

- 21h, Paris, Le Café Laurent: Yoann Loustalot (bugle), Christian Brenner (piano), Bruno Schorp (contrebasse) & Pier Paolo Pozzi (batterie). 

Samedi 25 septembre:

- - 21h, Paris, Le Sunside: Spirabassi avec Stéphane Spira (saxophones) & Giovanni Mirabassi (piano) pour leur album " Improkofiev ". Je parie qu'ils sont partis des compositions de Serge Prokofiev.

 21h, Paris, Le Café Laurent: Frédéric Borey (sax ténor), Christian Brenner (piano), Bruno Schorp (contrebasse) & Pier Paolo Pozzi (batterie). 

Dimanche 26 septembre:

- 15h & 17h, Le Sunside, Paris: Jazz et Goûter fête Miles Davis avec Leila Olivesi. Enfants, emmenez vos parents qui s'ennuient le dimanche. A leur âge, il est temps qu'ils découvrent Miles Davis (1926 - 1991), 30 ans après sa mort, avec une pianiste, compositrice, chef d'orchestre et mère de famille, la Dame Leila Olivesi

- 19h, Le Sunside, Paris: concert thématique de Jacques Vidal. Miles Davis acoustique avec Lionel Ezkénazi (narrateur) et Julien Alour (trompette). 

Mardi 28 septembre, 20h, Paris, Le Bal Blomet:  le trio Night Bus jouera l'album " Second Trip " encensé sur ce blog. 

Mercredi 29 septembre:

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: Paul Lay seul au piano. 

- 21h, Le Sunside, Paris: le duo Carl Schlosser (flûtes) & Alain Jean-Marie (piano) pour la sortie de l'album " We'll be together ". 

Jeudi 30 septembre:

- 20h, Paris, Le Bal Blomet: Lou Tavano, chanteuse acclamée sur ce blog.

- 20h, Paris, Le New Morning: Ray Lema rend hommage à Franco. Pas au dictateur espagnol mais au Roi de la rumba congolaise, Franco Luambo Makiadi (1938-1989), dit Grand Maître , directeur de l'orchestre Tout Puissant OK Jazz. On entre OK. On sort KO. Show devant!

La photographie d'Elise CARON est l'oeuvre de l'Inéluctable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Enrico Pieranunzi & Diego Imbert en dialogue au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Enrico PIeranunzi par Juan Carlos HERNANDEZ

Enrico PIeranunzi par Juan Carlos HERNANDEZ

Enrico Pieranunzi & Diego Imbert

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Jeudi 26 août 2021, 21h

 

Enrico Pieranunzi: piano

Diego Imbert: contrebasse

 

Pas de batteur ce soir. Le trio avec André Cecarelli est réduit au duo. C'est un choix musical. Celui du dialogue permanent. Répertoire composé essentiellement de morceaux de musique classique arrangés par Enrico Pieranunzi (1949) qui enseigna pendant des décennies le piano au conservatoire Sainte Cécile de Rome et dont le pianiste préféré reste Arturo Benedetti Michelangeli (1920-1995). 

Le concert commence. Le public applaudit timidement un solo de contrebasse. Silence, on écoute. C'est très agréable mais je m'endors à 21h20 tant la musique me berce. Il me manque les coups de patte et de griffe du Cat André Cecarelli pour me réveiller. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Un morceau plus énergique pour me réveiller. Cela sonne un peu espagnol à mes oreilles. Bonne pulsation. Ca galope joyeusement. Ces hommes ont des doigts de fée. 

Pas compris le titre du 1er morceau. Le second s'intitule " Dance from the unexpected ". 

Tiré de l'album " Ménage à trois ", " Siciliano " la 2e partie de la sonate pour flûte BWV1031 de Jean Sébastian Bach.  Elle a été transcrite pour piano par Wilhem Kempff (1895-1991) et Enrico Pieranunzi l'a arrangé en jazzman italien sous le titre " Sicylian Dream ". Cf extrait audio au dessus de l'article. Ca balance tranquille. Bach est un Maître du Swing. C'est pour cela que les Jazzmen l'adorent. Comme le pianiste franco-américain Dan Tepfer et ses " Variations on Goldberg Variations " maintes fois célébrées sur ce blog. Ca danse bien. Bon crescendo final.

" Very early ", la première composition de Bill Evans (1929-1980), influence majeure d'Enrico Pieranunzi. Le seul pianiste de Jazz à ne pas être influencé par Bill Evans depuis 1960, c'est Martial Solal. D'où la singularité de Martial Solal. Le tempo est élastique, à la Bill Evans. Le temps se contracte et se rétracte à volonté. 

Enrico Pieranunzi nous explique sa relation difficile avec Jean-Sébastien Bach. C'est un Géant mais un peu lourd (un po pesante, in italiano). Je demande pardon aux Allemands dans la salle car c'est un Géant et je ne suis rien. Un morceau triste. Enrico PIeranunzi nous avertit. La musique ne traîne pas. Ca coule de source mais avec une certaine nostalgie, en effet. 

Un hommage au contrebassiste américain Charlie Haden (1937-2014), intitulé tout simplement " Charlie Haden ". Une ballade suave à souhait. Beau son de contrebasse. Obligé.

Ne serait-ce pas un standard du Jazz, " Come rain or come shine " ? Si ce n'est pas ce standard du Jazz, c'est sa version classique jouée par deux Jazzmen. 

PAUSE

La musique  est belle mais elle m'endort. Il est temps de rentrer dormir à mon domicile adoré. La chronique cesse donc ici.

 

Dans la vidéo ci-dessous, enregistrée au Jazzklub Divino, au Danemark, Enrico Pieranunzi joue en duo avec Thomas Fonnesebaek (contrebasse). Un dialogue bien plus énergique que celui auquel j'ai assisté au Sunside avec Diego Imbert. 

La photographie d'Enrico PIERANUNZI est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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JAZZ POWER: l'aventure Jazz Magazine 1954- 1974

Publié le par Guillaume Lagrée

JAZZ POWER!

L'aventure Jazz Magazine. 1954-1974

Delpire & Co. Paris. 2021. 272+68 p.58€

 

Exposition à voir aux Rencontres de la photographie d'Arles

jusqu'au dimanche 26 septembre 2021

 

" Nous mettrons les musiciens de Jazz dans une situation où on plaçait dans d'autres magazines, comme Match, les vedettes de cinéma. " (Daniel Filipacchi, 1956)

Lectrices photogéniques, lecteurs photographiques, le livre " Jazz Power. L'aventure Jazz Magazine 1954 - 1974 " ne saurait échapper à votre insatiable curiosité. Surtout si, comme moi, vous n'allez pas à Arles (13) d'ici le dimanche 26 septembre 2021 voir ces images exposées aux Rencontres de la photographie.

Jazz Magazine est né en 1954, un an avant la mort de Charlie Parker (1920-1955). D'emblée, le journal s'est placé du côté des Modernes, soutenant le Be Bop et tous les mouvements qui suivirent, accompagnant le mouvement des droits civiques aux Etats Unis d'Amérique par l'image et le texte.

Pour le son, Franck Ténot et Daniel Filipacchi animèrent pendant ces mêmes années 1954-1974, l'émission " Pour ceux qui aiment le Jazz " sur Europe 1 qui diffusait en direct des concerts des Géants du Jazz. Tous sont enregistrés et plusieurs sont en vente libre et légale.

C'est l'aventure des 20 premières années d'existence du magazine qui est ici retracée. Avec une pagination surprenante restituant le format d'origine du magazine. Je vous laisse le plaisir de la découvrir, lectrices photogéniques, lecteurs photographiques. " Le poids des mots, le choc des photos ", tel est le slogan de Paris Match où s'illustrèrent aussi Frank Ténot et Daniel Filipacchi, les fondateurs de Jazz Magazine. Slogan qui vaut aussi pour Jazz Magazine.

Mais là où Paris Match a d'emblée choisi la couleur (même Henri Cartier-Bresson photographiait en couleur pour Paris Match), Jazz Magazine a privilégié le noir et blanc, qui est l'essence de l'image du Jazz, celle des touches du piano et celle des hommes et des femmes qui le jouent et le chantent. Et là où Paris Match choisissait un ton politiquement neutre, Jazz Magazine adoptait un style militant, défendant la cause des musiciens en général et celle des Noirs puis Afro puis Africains Américains en particulier. D'où le titre " Jazz Power ", en écho au " Soul Power " de James Brown et au mouvement politique " Black Power "  tous issus de cette période 1954-1974

Tous mes héros musicaux sont présents dans ces pages, en majesté: Duke Ellington (1899-1974), Miles Davis, John Coltrane, Sonny Rollins, Dizzy Gillespie...

Au volume d'images (272 pages) se joint un volume de textes (68 pages) pour mettre en perspective l'évolution du Jazz et de Jazz Magazine durant cette période 1954 -1974 par Marie Robert, Clara Bastid & Jacques Loupias.

Bref, lectrices photogéniques, lecteurs photographiques, vous l'aurez compris le volume " Jazz Power " doit figurer parmi les joyaux de votre bibliothèque musicale. 

Pour illustrer l'évolution du Jazz en France durant cette période 1954 - 1974, je vous propose un extrait audio de Sidney Bechet (1897-1959) avec Martial Solal (1927), Pierre Michelot & Kenny Clarke en studio à Paris en 1957 (Sidney avait repéré Martial et demandé à enregistrer avec lui) et un film de Jean-Christophe AvertyMiles Davis (1926-1991) en concert au Palais des Sports de Paris le 15 novembre 1973 (Dave Liebman (1946) aux flûtes et saxophones). Commentaires avisés de Pierre Bouteiller (1934-2017), grand homme de radio, passionné de Jazz. " Miles, peux tu m'expliquer ce qu'un Blanc, Juif, saxophoniste de Jazz, fait avec tous ces Noirs dans un groupe de Funk? " demanda un jour Dave Liebman à Miles Davis. " Les gens aiment voir tes doigts bouger vite sur le saxophone, Dave " lui répondit Miles. 

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Le Jazz est bon pour la santé!

Publié le par Guillaume Lagrée

Resplendissantes lectrices, rayonnants lecteurs, vous le saviez déjà mais le fait est désormais scientifiquement démontré.

Ecouter du Jazz est bon pour la santé!

Une étude de l'université d'Aarhus (Danemark) portant sur 215 consommateurs, 114 de la République populaire de Chine et 101 du Royaume du Danemark, a analysé les effets de l'écoute de musique " saine " et de musique " malsaine " sur l'attention portée à la qualité de l'alimentation.

Dans la musique " saine ", il y a le Jazz (glop). Dans la musique " malsaine ", le hard rock et le métal (pas glop). La musique saine favorise l'attention visuelle. La musique malsaine la perturbe.

Si vous écoutez du Jazz, vous avez plus de chance de consommer des fruits et légumes & de cuisiner sainement, ce qui constitue une des bases de la bonne santé. 

Si vous écoutez du hard rock et du métal, vous allez manger gras et vite, ce qui est mauvais pour votre santé.

Resplendissantes lectrices, rayonnants lecteurs, continuez d'écouter Ornette Coleman jouer " Focus on sanity " (cf extrait audio au dessus de cet article) et Dee Dee Bridgewater chanter " Dr Feel Good " avec Jon Faddis (trompette), Alain Jean-Marie (piano), Michel Gaudry (contrebasse) & Alvin Queen (batterie). Clark Terry assistait à ce concert du Bern Jazz Festival (Suisse), édition 1987. Dee Dee Bridgewater lui rend hommage en chantant le " Mumbles " avec la sourdine Harmon de Jon Faddis. La réaction de Clark Terry est filmée. Cf vidéo sous cet article. A savourer en cuisinant et en mangeant équilibré.

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