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Merci aux 100 000 lecteurs du Jars jase jazz

Publié le par Guillaume Lagrée

Honorables lectrices, respectables lecteurs, depuis la création de ce blog le 4 juillet 2009, vous êtes 100 038 à en avoir parcouru les 1186 articles, lisant en moyenne 1,647 page et voyant au total 164 795 pages.

Merci beaucoup pour votre insatiable curiosité.

Un merci plus grand encore aux 32 fidèles abonnés de ce blog.

Le plus ancien d'entre eux, abonné depuis 2009, est le photographe exclusif de ce blog, l'Excellent Juan Carlos HERNANDEZ. Son talent est à louer et ses oeuvres à vendre.

Sans ses belles images, ce blog serait bien laid. A lui aussi, grand merci.

Le logo et le bandeau de ce blog mêlent habilement les Contes de ma mère l'Oye et Sonia Delaunay. Ils sont l'oeuvre de la Créatrice Elisabeth Führer. N'hésitez pas à faire appel à ses talent(muséo)graphiques, honorables lectrices, respectables lecteurs.

Pour fêter cela, écoutons le Bison, le Boss du ténor, le saxophoniste Sonny Rollins.

Né en 1930, Sonny Rollins est toujours en vie mais a cessé de jouer car il n'en est plus physiquement capable.

Il nous a tant donné que nous disposons d'heures de musique enregistrée pour profiter de son oeuvre. Profitons en pour lui rendre hommage de son vivant.

 

La photographie de Sonny Rollins est l'oeuvre de l'Epatant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

 

Merci aux 100 000 lecteurs du Jars jase jazz
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Martial Solal & Dave Liebman : bonnes ondes à la Maison de la Radio

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal & Dave Liebman

Studio 104. Maison de la Radio

Paris, Ile de France, France

Samedi 29 octobre 2016. 20h.

Concert enregistré pour l'émission " Jazz sur le vif " sur France Musique.

 

Martial Solal: piano, compositions

Dave Liebman: saxophones ténor et soprano, flûte, compositions

 

Lectrices impitoyables, lecteurs implacables, j'implore votre pardon. Cette chronique a été réalisée dans les conditions du direct, c'est à dire dans l'obscurité. Mes notes sont quasiment illisibles. Mes propos  seront donc bien pauvres eu égard à la richesse de cette musique.

Après les concerts de lancement en club à Paris, au Sunside, en décembre 2015, voici que Martial Solal reçoit de nouveau Dave Liebman sur scène, dans le cadre hémisphérique et acoustique du studio 105 de la Maison de la Radio.

Merci à Jean-Charles Richard , saxophoniste et flûtiste français, disciple de Dave Liebman, d'avoir contribué à créer ce duo.

Martial Solal est né en 1927, Dave Liebman en 1947. Au plus jeune des deux de se déplacer, c'est bien normal.

 

Ils commencent par un standard. Ca joue tout de suite. L'air est reconnaissable même si, joué comme cela, c'est inimitable. Ils jouent assis et nous font planer dans les hautes sphères de la musique. Mieux encore, ils jouent sérieusement sans se prendre au sérieux. Le thème disparaît puis réapparaît au gré de leurs fantaisies conjuguées. C'était " Invitation " que Martial Solal jouait en duo avec Lee Konitz il y a 40 ans.

 

" Stella by starlight " à la demande de Dave Liebman.  " Un morceau que j'ai joué 3 millions de fois il y a 50 ans " se plaint Martial Solal. Martial Solal introduit le thème puis le déforme à sa main. Il pilote le duo, prenant les solos et relançant Dave Liebman d'un geste ou d'un regard.

 

" In and out " (Martial Solal) tiré de l'album éponyme du duo Martial Solal&Johnny Griffin.

Une valse écrite par Dave Liebman pour une petite fille blonde, Heather. D'après Martial Solal, ça commence en do majeur et finit de même. Entre les deux, c'est du remplissage. C'est surtout rempli d'émotion, d'élégance, d'attention pour cette enfant qui vit et danse. 

PAUSE

Sax ténor. Démarrage en duo sur un standard. Je le reconnais car Stan Getz le jouait en duo avec Kenny Barron quelques mois avant de mourir. " Night and day " (Cole Porter).

" Satin Doll " (Duke Ellington). Duke Ellington a dit du bien de Martial Solal, un pianiste rafraîchissant selon ses termes. Avec ce duo, la poupée de satin devient acidulée. Ca devient une sauce aigre douce, l'aigre étant joué par le sax soprano, le doux par le piano. De vraies chinoiseries comme disait Louis Armstrong à propos du Be Bop.

" Vous ne savez pas où nous allons, n'est ce pas? Nous non plus " (Dave Liebman). Nous voilà rassurés. Martial Solal tourne la partition dans plusieurs sens comme s'il ne savait par quel bout la prendre. Dave Liebman a pris une flûte pour jouer sa composition " Chaosmos ". Martial distille son accompagnement avec parcimonie, la flûte aigrelette orne le silence de ces espaces infinis qui effrayaient Pascal (le philosophe, pas le grand frère). Nous planons.

  " Summertime ", standard de Georges Gershwin immédiatement reconnaissable au piano. Martial Solal est toujours aussi rafraîchissant. Dave le joue au soprano dans une tonalité inusitée. C'est le meilleur moyen d'être frais sur un thème rebattu me confie le pianiste Marc Benham, mon voisin attentif lors de ce concert. A ma droite. A ma gauche, l'autre voisin trouve que décidément ces musiciens auraient dû répéter au lieu de chercher leur place en plein concert. En fait, toute leur vie, Martial Solal et Dave Liebman ont répété pour ce concert. C'est la somme de leurs savoirs et de leurs vécus qui leur permet d'être si libres ce soir même sur Summertime dont la version chantée par Louis Armstrong et Ella Fitzgerald est connue même de ceux qui n'aiment pas le Jazz. Un moment de compassion pour ceux qui n'aiment pas le Jazz, s'il vous plaît.

Le reste de mes notes est illisible pour moi qui en suis l'auteur. Ne souhaitant pas embaucher d'archiviste paléographe, cette chronique fragmentaire s'arrête ici. Il y eut 2 rappels. " Inutile d'insister. Vous n'aurez pas le dernier mot " nous dit Martial Solal avant le 2e.

Des standards, des compositions, des fausses fins, des gags, du piano, du saxophone soprano et ténor, de la flûte, de l'imagination, une maîtrise technique toujours au service du discours, une imagination sans borne, une empathie entre les musiciens et avec le public, tels furent les ingrédients de ce concert.

Heureusement pour moi et pour vous, impitoyables lectrices, implacables lecteurs, tout cela fut enregistré. Attendons donc la diffusion de ce concert sur France Musique voire une sortie d'album pour nous en régaler à loisir, étudier cette musique étourdissante de fantaisie.

Martial Solal a 89 ans, Dave Liebman, 69. L'âge n'est pas une question d'état civil mais d'état d'esprit.

 

 

 

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre de l'Eminent Juan Carlos HERNANDEZToute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Composition de Martial Solal. Ne croyez pas deezer!

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Sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour novembre 2016

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices assidues, lecteurs sérieux, c'est avec ma partialité habituelle que je vous propose une sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour novembre 2016.

Pour un agenda exhaustif, voyez Citizenjazz

Festivals d'automne:

- Jazz au fil de l'Oise se poursuit dans tout le Val d'Oise, en Ile de France, tout le mois de novembre 2016. Pour les cats des villes et les cats des champs.

- A  Antony, Hauts de Seine, festival Place au Jazz du mardi 15 au dimanche 27 novembre 2016.

- A Paris, festival Jazz n Klezmer du mardi 8 novembre au jeudi 1er décembre 2016

- A Paris, le festival Soleart aura lieu du mardi 8 au mercredi 30 novembre 2016. Je ne connais aucun des artistes. Bonnes découvertes.

- A Paris, le Blue Note festival du mardi 15 au mardi 22 novembre avec Robert Glasper Experiment et Charles Lloyd, le saxophoniste qui lança Keith Jarrett et que Michel Petrucciani relança.

- A Paris, le festival Jazzycolors réunit du jeudi 3 novembre au jeudi 1er décembre des Jazzmen des 4 coins du monde venus jouer dans les 25 centres culturels organisateurs de l'événement parrainé par le pianiste Bojan Z

- A Paris, au Centre Wallonie Bruxelles, Be.Jazz!, le festival du Jazz belge francophone les samedi 17, jeudi 22 et vendredi 23 novembre 2016, une fois.

 

Autour de midi et minuit:

- Mercredi 23 à 22h: Michel Goldberg Quartet. De nombreux saxophonistes français se sont formés à la méthode Goldberg. 

- Vendredi 25 à 22h: Hervé Meschinet Quartet. Saxophones, flûtes, Hervé Meschinet sait tout faire et il le fait bien.

New Morning

Le New Morning fête ses 35 ans.

Jeudi 3  à 20h30: Tony Allen tribute to Art Blakey. Le père de l'Afro Beat, batteur de Fela pendant 15 ans (1963-1978), rend hommage au premier batteur de Jazz noir américain à s'être rendu en Afrique, dès les années 1940 et avoir enregistré avec des musiciens Africains, Nigérians même ( " The African beat ", Blue Note,  1962). Sauf avis médical formel, il est interdit de ne pas bouger sur la musique.

Vendredi 4 à 20h30: Tony AllenFullfil for life " . Tony Allen remet le couvert pour jouer son dernier album;

Mardi 8 à 20h30: Hot 8 Brass Band. Une fanfare funk de la Nouvelle Orléans; Faites le plein de chaleur avant l'hiver.

Mercredi 9 à 20h30: The Bad Plus. Un trio acoustique piano/contrebasse/batterie qui adore les rythmes électroniques et la France.

Samedi 26 à 20h30: Fred Pallem et le Sacre du Tympan. " Soul cinema ". Lectrices mélomanes, lecteurs cinéphiles, retrouvez vous à ce concert pour faire la fête ensemble.

Duc des Lombards

Lundi 7 et mardi 8 à 19h30 et 21h30: Steve Kuhn Trio. Attention, grand pianiste en vue!

Mercredi 16 et jeudi 17 à 19h30 et 21h30: Donny Mac Caslin " Black Sax ". Un hommage à David Bowie par son dernier saxophoniste.

Péniche Marcounet

- Mardi 1er à 20h: Gilles Clément Trio. Un guitariste français dans la lignée de Wes Montgomery. Bien agréable

- Mardi 22 à 20h: William Chabbey Trio. Un guitariste français, Savoyard même, dans la lignée de Grant Green et Kenny Burrrell. Délectable.

Studio de l'Ermitage

Mercredi 9 et jeudi 10 à 20h30: Itamar Borochov Quartet. Concerts de lancement du nouvel album " Boomerang " célébré sur ce blog.

Mardi 22 à 20h30: Daniel Zimmerman. Concert de lancement du nouvel album " Montagnes russes " louangé sur ce blog

Mercredi 23 à 20h30: Matthieu Marthouret Bounce quartet. Concert de lancement du nouvel album " Contrasts " fêté sur ce blog.

Théâtre Trévise

Mercredi 16 à 20h: Rimendo rend hommage à Boris Vian. Un spectacle familial pour amoureux du Jazz et de la chanson française.

Philarmonie de Paris:

- Mardi 29 à 20h30: Wayne Shorter quartet. Si vous n'avez pas votre place, sachez que le concert affiche complet.

Sunset-Sunside

Vendredi 4 et samedi 5 à 21h30 au Sunset: Gilad Hekselman trio. Excellent guitariste israélien basé à New York.

Mardi 8 à 20h30 au Sunside: Paul Jarret " Emma ". Le guitariste franco-suédois raconte l'immigration suédoise aux USA vers 1900.

Mercredi 9, jeudi 10, vendredi 11, samedi 12 à 21h au Sunset: Ben Sidran quartet. Pianiste et animateur radio new yorkais. Si vous avez une New Yorkaise à sortir à Paris, pour qu'elle se sente comme à la maison, emmenez la écouter Ben Sidran. J'ai essayé. Ca marche.

Mercredi 16 à 21h au Sunside: un double mixte magique avec Dan Tepfer (piano) et Camille Bertault (chant). Dan Tepfer est un jeune Géant du piano déjà maintes fois célébré sur ce blog. Quant à Camille Bertault, elle chante, scatte, swingue et groove en français. Mimi Perrin peut reposer en paix. La relève est assurée.

Jeudi 17 à 19h30 au Sunside: Matthieu Donarier Trio avec Manu Codjia (guitare) et Joe Quitzke (batterie). Esprits frileux s'abstenir.

Samedi 19 à 21h30 au Sunside: Julian Lage trio. Guitariste acoustique made in USA.

Lundi 21 à 21h au Sunset: Dave Douglas & Frank Woeste Quartet. Pour les aventuriers du son.

Mercredi 30 à 20h30 au Sunset: Pierre Durand " Roots " quartet pour jouer son nouvel album " Libertad ".

Le Trianon

- Vendredi 11 novembre à 20h30, Stanley Clarke Band, le premier bassiste aussi virtuose sur une contrebasse que sur une guitare basse électrique. Le prix des billets est à la hauteur du son du bonhomme: énorme mais pas inaccessible.

Le Triton, Les Lilas (93; métro Mairie des Lilas):

Jeudi 10 à 21h: trio CAB soit Canonge Mario (Martinique, piano), Adriano DD (Brésil, percussions), Blick Bassy (Cameroun, guitare et chant). Pour voyager dans les musiques noires, d'Afrique en Amérique, laissez vous conduire par CAB.

Vendredi 11 et samedi 12 à 21h. Fêtez la Victoire et l'Armistice avec le trio Romano/Sclavis/Texier.

La photographie de Matthieu Marthouret est l'oeuvre de l'Infatigable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

 

 

 

 

 

 

Matthieu Marthouret par Juan Carlos HERNANDEZ

Matthieu Marthouret par Juan Carlos HERNANDEZ

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" Boomerang " Itamar Borochov

Publié le par Guillaume Lagrée

" Boomerang "

Itamar Borochov

Album produit par Laborie Jazz.

Sorti le 7 octobre 2016

Itamar Borochov: trompette, compositions

Michael King: piano

Avri Borochov: contrebasse

Jay Sawyer: batterie

Tournée européenne de lancement de l'album en novembre 2016:

- Amsterdam, Pays-Bas, LJG, dimanche 6 novembre

- Sarrebrück, RFA, mardi 8 novembre

- Paris, France, Studio de l'Ermitage, mercredi 9 et jeudi 10 novembre

- Limoges,France,  festival Eclats d'émail, vendredi 11 novembre

- Marseille, France, Le Cri du Port, jeudi 17 novembre

- Londres, Angleterre, London Jazz Festival,  samedi 19 et dimanche 20 novembre

Lectrices internationalistes, lecteurs cosmopolites, il n'a pas échappé à vos esprits avisés qu'Israël est devenu une des sources majeures de créativité du Jazz actuel. Des musiciens y naissent, y grandissent, puis, une fois leur service militaire accompli, s'installent à New York. 

Nouvel exemple avec le trompettiste et compositeur israélien Itamar Borochov, installé à New York depuis 2007.

L'heureux homme joue avec son frère à la contrebasse et deux Américains au piano et à la batterie.

La musique est métisse. Cet homme a suivi une formation classique, a écouté religieusement Louis Armstrong, Miles Davis et John Coltrane, suit les groupes de rock new yorkais, a voyagé en Afrique (Gabon, Bénin, Mali).

De Louis Armstrong, il a retenu la puissance, le brillant et le swing. De Miles Davis, la retenue et le goût de la note juste. De John Coltrane, le souffle lyrique mais sans le mysticisme.

Il mélange jazz, chaabi, gnawa, classique avec une aisance confondante.

Le trio le propulse du premier morceau qui est une introduction " Tangerines " (1) au dernier " Prayer " (10) qui est une conclusion. 

Ce quartet nous raconte une vraie histoire avec un début, des épisodes et une fin. Quand " Ca va bien " (8), ça va vraiment bien. L'influence du classique est audible par exemple dans " Wanderer Song " (9) avec un souffle lyrique époustouflant.

Bref, vous l'avez compris, lectrices cosmopolites, lecteurs internationalistes, l'album " Boomerang " (aucun morceau de ce titre sur l'album d'ailleurs) est un outil de paix et de joie.

En novembre 2016, que vous soyez à Amsterdam, Sarrebrück, Paris, Limoges, Marseille ou Londres, vous aurez la chance d'écouter le quartet d' Itamar Borochov sur scène. Etant donné la chaleur qu'il dégage en studio, qu'est ce qu'il doit donner en concert!

 

 

 

 

 

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BFG vaccin contre l'ennui

Publié le par Guillaume Lagrée

BFG

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Samedi 21 octobre 2016. 21h.

BFG est composé de

Bex Emmanuel: orgue Hammond

Ferris Glenn: trombone

Goubert Simon: batterie

 

Concert diffusé en différé dans l'émission " Jazz Club " d'Yvan Amar sur France Musique. La date de diffusion reste à déterminer. Affaire à suivre.

 

Glenn Ferris commence avec un son feutré. Il souffle comme le vent frais qui fait balancer doucement les palmes des arbres. Le trio attaque d'un coup. C'est bien " Take Five " de Paul Desmond avec un swing plus énergique que l'original. Le morceau le plus vendu de l'histoire du Jazz. Parfois, le clavier sonne comme un orgue Hammond, parfois comme un clavier électronique. Pourtant, c'est le même instrument et le même homme aux manettes, Emmanuel Bex. Allez comprendre. Et derrière, Simon Goubert vole, virevolte, cliquète et soutient sans faille.

 

" Fa Dièse " (Emmanuel Bex). Montagnes russes musicales. Ca monte, ça descend. Ca grogne et ça fume aussi car le train est à vapeur. Bex fait un solo de basse à l'orgue soutenu par Goubert aux balais. Joli decrescendo. Bex s'amuse avec son Vocoder. Goubert reprend les baguettes pour faire rouler les tambours. " Fa Dièse " se joue en si bémol comme son titre l'indique.

 

" Le sourire de Babik " composé par Simon Goubert en hommage à Babik Reinhardt, fils de Django, lui aussi guitariste avec qui Simon et Emmanuel vécurent de belles années de musique. Chants d'oiseau dans la forêt. Souffle doux du trombone. On se croirait au bord de l'eau, à Samois sur Seine, là où reposent les Reinhardt quand ils ont fini de voyager et là, où chaque année, depuis 1968, un festival de guitare célèbre la mémoire de Django Reinhardt. La Seine coule majestueuse entre les arbres de la forêt de Fontainebleau. Bel hommage plein de chaleur et d'amitié. La batterie est malaxée aux balais alors que l'orgue ronronne. A part une dame qui lit en écoutant, le public est captivé. L'orgue sonne à la fois ecclésiastique et swinguant. Le sourire de Babik flotte dans l'air.

 

" Blue Hawk " (Thelonious Sphere Monk). Un hommage au " Black Hawk " club de San Francisco où Monk joua et fut enregistré en concert  en quintette en 1960 " at the Black Hawk ". Ca balance tranquille. C'est un Blues assurément. Premier solo de batterie aux baguettes. Plutôt un break pour relancer la machine. Bex nous sort des sons cosmicomiques.

 

" Ethnique " (Emmanuel Bex). Un morceau énergique. Le batteur martèle aux baguettes. Le trombone barrit comme un éléphant joyeux. Bex chantonne et le tout balance bien. Le public bat la mesure des pieds, de la main, de la tête, alouette. Glenn Ferris et Emmanuel Bex jouent les animaux d'une jungle imaginaire revisitant l'esprit du Jungle Style de Duke Ellington dans les années 1920. Ils s'amusent bien et nous aussi.

 

Je rassure ma charmante voisine américaine qui parle un français hésitant mais compréhensible. Ce n'est pas la fin du concert, juste de la première partie.

 

PAUSE

 

Bex redémarre tout en douceur. Ferris en wah wah à l'ancienne avec la sourdine. Belle alliance de timbres alors que les cymbales vibrent caressées par les baguettes de Simon Goubert. Belle ballade. Ca balance tranquillement alors que Glenn Ferris joue maintenant à pavillon ouvert.

 

" Lightnin'up  (if You can) " (Glenn Ferris). Selon le compositeur lui même, cela signifie " Soyez cool si vous le pouvez ". Effectivement, cela balance de façon plutôt cool. Simon Goubert est aux balais. Ca groove sérieusement. Ca pulse de plus en plus fort. Après un léger déchaînement, le trio reprend et termine par le petit air cool du début.

 

" Sometimes I feel like a motherless child ", un classique du gospel dont Louis Armstrong donna une version immortelle sur son album " Louis and the Good Book ". Louis Armstrong était orphelin de mère. Il vivait ce qu'il chantait. Ilsa attaquent fort puis jouent le thème tout en douceur, entre orgue et trombone. Le batteur est aux balais et Bex chantonne l'air avec son Vocoder. Ca devient une plainte incandescente tout en restant funky.

 

" Mister Sanders " hommage de Simon Gobert à Pharoah Sanders. Le batteur commence. C'est son morceau. Joli travail aux baguettes sur les peaux des tambours. Ca crépite doucement. Il tape plus fort et souffle sur les braises. La musique s'embrase. La batterie dépote et l'orgue avance droit devant. Très beau duo. Le trombone redonne de la voix.

 

 

PAUSE

 

" Expressour " (?). En effet, c'est expressif et dynamique. Toujours punchy. Les derniers irréductibles spectateurs ont passé le cap de minuit grâce au BFG. Il n'y a pas école le lendemain et le métro ferme à 2h du matin. C'est jouable.Chaque musicien est compositeur et prend la parole sur scène. C'est dire l'esprit démocratique qui règne dans ce trio. Rien de primaire entre ces élus. Beau duo énergique batterie&orgue.

 

" La belle vie de Maurice " hommage d'Emmanuel Bex à Maurice Cullaz. Avec la voix trafiquée par le Vocoder pour commencer puis l'orgue qui commence lentement et majestueusement. La musique crépite doucement. Le trombone vient ajouter son souffle et sa rondeur. " La belle vie de Maurice " est un morceau magnifique, disons le. Superbement interprété de plus. Le trio ronronne comme un gros chat repu. Des spectateurs sont partis mais d'autres arrivent pour les remplacer.

 

" The Coaster " (Grachan Moncur III). Une composition de tromboniste (Album " Expansion " de Grachan Moncur III, Blue Note, 1963). C'est l'histoire d'un type qui se ballade sur la plage et longe la côte d'après Emmanuel Bex. C'est une explication. Un morceau qui swingue énergiquement. Les nouveaux arrivants apprécient manifestement. Ca pulse sapristi! Sur l'album original, Tony Williams est à la batterie. " Tony Williams ne joue pas le tempo, il joue la pulsation " (Eric Dolphy). BFG vaccin contre l'ennui, garanti sans effet secondaire, validé par l'Académie de Médecine, l'Académie des Sciences et l'Académie des Arts et Belles Lettres. Un spectateur passionné mime le batteur pendant son solo. La maman du batteur est toujours là debout pour l'écouter, l'admirer et l'applaudir.

 

" On va jouer pour évacuer tous les mauvais esprits qui nous enfermement en ce moment " annonce Glenn Ferris. Le trombone grogne et l'orgue scintille. Ca groove avec retenue. Le batteur ponctue légèrement sur les cymbales. Ils envoient des bonnes vibrations dans un esprit churchy, soulful comme disent les Américains. Duo batterie&orgue avec une grosse basse derrière les clignotants de l'aigu.Le trombone repart. Glenn Ferris, l'Américain de la bande, ponctue de " Oh Yeah " bien graves et bien sentis. Glenn Ferris se remet debout pour réattaquer au trombone à pleins poumons dans l'enthousiasme général. Ca grogne et gronde, nom d'un petit bonhomme. C'était " Push " tout simplement. Rien à voir avec la chanson homonyme de Prince, bien funky elle aussi. Un dernier " Oh Yeah " pour finir.

 

" Shutterbug " (JJ Johnson), une composition d'un tromboniste, l'homme à qui ce blog est secrètement dédié. Un morceau hard bop  rapide et énergique pour finir.

 

Ill est 1h du matin. Le concert s'arrête là. J'explique à ma charmante voisine américaine que le concert est vraiment fini car le métro parisien, lui, s'arrête à 2h du matin le week end. Elle trouve cela intelligent. Elle est venue de Chicago, Illinois, USA, exprès pour ce concert et n'a pas regretté le voyage. Elle a trouvé que les deux premières parties sonnaient plus européennes et la 3e plus américaine; Elle a aussi remarqué que Glenn Ferris n'a pas le même accent en français que moi et qu'il pourrait donc bien être américain. En effet, il l'est, né à Hollywood, California, USA en 1956. 

Vous, comme elle, lectrices passionnées, lecteurs enflammés, vous pouvez écouter ce concert  en différé dans l'émission " Jazz Club " d'Yvan Amar sur France Musique. Profitez en. C'est libre.

 

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre de l'Incoercible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDez

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDez

Composition de Glenn Ferris. Ne croyez pas deezer!

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Rimendo fait vivre Boris Vian au Théâtre Trévise

Publié le par Guillaume Lagrée

Rimendo joue Boris Vian

Théâtre Trévise

Paris, Ile de France, France

Mercredi 19 octobre 2016. 19h30.

Rimendo est composé de

Sarah Olivier: chant

Malo Mazurié: trompette

Virginie Peyral: piano

Sylvain Dubez: contrebasse

Nicolas Grupp: batterie

 

Le groupe commence par jouer " Whispering ", un tube des années 1920 (c'est Boris Vian, ingénieur centralien, qui inventa l'usage du mot tube pour désigner une chanson à succès. Un tube métallique c'est un cylindre brillant à l'extérieur et vide à l'intérieur. La parfaite définition de la chanson à succès) ,  sans chanteuse.

La chanteuse arrive pour " Le défilé ". " On n'est pas là pour se faire engueuler, on est là pour voir le défilé ". Chanson d'actualité en France à chaque visite du Roi Zanzibar ou de toute autre sommité internationale. C'est chanté et joué avec l'entrain qui convient.

S'ensuit " La complainte du progrès " chanson satirique envers la société de consommation toujours vraie 60 ans après. " C'est entendu, l'homme du XX° siècle sera un consommateur " (Alexandre Vialatte). L'homme du XXI° siècle l'est encore. D'où l'actualité de la chanson en 2016.

Une chanson triste " Je bois ". Un homme qui noie son mal de vivre dans l'alcool. Chanté par une femme, ça marche aussi.

Retour à la joie, sardonique toutefois avec " La Java des bombes atomiques ".  " Mon oncle, un fameux bricoleur, faisait en amateur des bombes atomiques ". Malo Mazurié est passé de la trompette à un xylophone pour enfant pour souligner le côté dérisoire de la vie humaine que souligne la chanson. Ce qui compte, ce n'est pas la portée de la bombe mais l'endroit ousqu'elle tombe.

Le spectacle est ainsi composé d'une suite de chansons de Boris Vian, certaines connues de mes services comme " Ah si j'avais 1F50 ", la version française de " Whispering " par Boris Vian et  " Le blues du dentiste " immortalisé par Henri Salvador, grand ami de Boris Vian, d'autres inconnues comme " Ne vous mariez pas, les filles " (un rock) que mon épouse apprécia beaucoup même si elle reconnut que, pour elle, c'était trop tard. 

Elles sont arrangées avec goût dans l'esprit années 50 par la pianiste et leader Viriginie Peyral. Le groupe tourne au 1/4 de tour.

Sarah Olivier chante avec émotion, que ce soit dans la joie ou la tristesse. De plus, c'est une belle blonde  comme les aimait Boris Vian qui en épousa une, Ursula.  

Elle céda sa place avec goût pour une chanson qui ne peut être interprétée que par un homme, " Le Déserteur ", chanson qui fut pour la dernière fois interdite en France par le président de la République François Mitterrand en 1990-1991 lors de la Guerre du Golfe, première du nom. Sylvain Dubez quitta sa contrebasse pour la chanter avec conviction, la pianiste et le trompettiste.

La salle, le spectacle et l'horaire conviennent à un public familial. Parents et grands-parents, emmenez y vos enfants et petits-enfants pour leur faire découvrir Boris Vian.

Prochain spectacle Boris Vian de Rimendo au Théâtre Trévise à Paris le mercredi 16 novembre 2016 à 20h.

 

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Theo Bleckmann & Ben Monder en plein vol au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Theo Bleckmann & Ben Monder

Le Sunside.

Paris, Ile de France, France.

Dimanche 16 octobre 2016. 20h.

Festival Jazz sur Seine

Theo Bleckmann:voix, électronique

Ben Monder: guitare électrique, électronique

 

Concert diffusé en différé dans l'émission Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique. Profitez en, c'est libre.

Dès les premières notes, Ben Monder crée une bulle de magie. Il installe l'ambiance et le silence. Dans la salle je reconnais des musiciens de qualité: Tigran Hamasyan  et Rick Margitza notamment. Des musiciens de cette valeur ne se déplacent pas pour écouter des peintres. C'est bon signe. La voix de Theo Bleckmann est très claire. Il chante du son plutôt que du sens. Il trafique son timbre avec l'électronique. Au tour de Ben Monder d'étirer le son et le temps. Ce sont des romances sans paroles (Paul Verlaine). Pour une scène de western dans le désert, ce serait parfait. C'était " Late green " (Ben Monder)

Theo Bleckmann fait l'effort, apprécié, de nous parler en français. " Orchard " (Ben Monder) inspiré de Roumi, poète soufi. Cette fois, Theo Bleckmann chante la beauté et la fragilité d'un verger.

Enchaînement subtil de la guitare pour deux morceaux de Ben Monder inspirés du même poète soufi, Roumi. Ambiance froide et mystérieuse. D'ailleurs Theo Bleckmann chante l'absence de lumière. Les sons font des effets de vagues. Le duo fouille la matière sonore. Je n'accroche pas sur tout mais je reconnais l'originalité du travail. Ce n'est pas de la musique soufi: ni flûte, ni percussions, ni danseurs. Plutôt une transe froide.

Un nouvel album de ce duo paraîtra en janvier 2017. Affaire à suivre. Un poème zen adapté par Theo Bleckmann. Il n'y a plus d'effet électronique. C'est sobre et pur. Zen.

Une chanson qui balance doucement sans effet. Ca repose. Ce sont des chants d'amour courtois du XXI° siècle.

Le seul reproche à leur faire, c'est qu'il faut aimer les ballades. Il y a des variations mais ce sont toujours les mêmes sentiments d'absence, de fragilité qui sont joués. Dans le genre, ils sont excellents. Retour aux effets sur la voix pour une chanson de Joni Mitchell.

Ouï ce que joue la guitare, je ne reconnais pas le thème mais quand Theo Bleckmann chante, c'est évidemment " Norvegian wood " des Beatles. D'ailleurs, la façon de chanter de Theo Bleckmann sur cette chanson est inspirée de la façon de parler des Norvégiens nous explique t-il. Lectrices linguistes, lecteurs orthophonistes, je vous laisse en débattre.

PAUSE

Après un passage illisible dans mes notes, je repère " Douce dame jolie " de Guillaume de Machaut (1300-1377), chanté en français médiéval avec un délicieux accent américain accompagné par la guitare et l'électronique. Le choix de cette chanson montre bien le goût de ces artistes pour l'amour courtois. L'air et la chanson sont parfaitement reconnaissables mais portés vers une réalité augmentée, comme disent les xylolinguistes, grâce à la fée Electricité. Magique.

Retour à un son direct, clair et simple pour la chanson suivante. La voix s'étire alors que la guitare joue la mélodie en boucle sans jamais être répétitive. 

Un nouveau poème zen mis en musique par Ben Monder. Depuis Jack Kerouac et la Beat Generation, le zen est à la mode aux Etats Unis d'Amérique. 

" Comme nous sommes dans un club de Jazz, nous allons jouer un standard " I remember You " annonce Theo Bleckmann. Leur version n'avait rien de standard. Des envolées électriques, électroniques et lyriques de très haut niveau. Une véritable orgie sonore. Après un tel ouragan cosmique, il n'y a plus rien à ajouter.

Nous avons tout de même eu droit à un bis.

Theo Bleckmann nous remercie d'être venus car, à New York, le dimanche soir, il n'y a personne dans les clubs. Ce soir à Paris, ce n'est plein à ras bord mais il y a assez de mélomanes avertis pour apprécier. Très peu de départs en cours de concert d'ailleurs. Ils nous jouent un autre standard " I fall in love too easily " sans effet électro et sans nous faire penser à Chet Baker.

J'ai enfin découvert un duo qui existe depuis 15 ans, Theo Bleckmann & Ben Monder. Il était temps.

La photographie de Ben Monder est l'oeuvre du Céleste Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Ben Monder par Juan Carlos HERNANDEZ

Ben Monder par Juan Carlos HERNANDEZ

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La chronique de Monsieur P: Dany Doriz & Sweet Screamin Jones au Pannonica

Publié le par Guillaume Lagrée

La chronique de Monsieur P

Dany Doriz + Sweet Screamin Jones

Le Pannonica. Vendredi 27 mai 2016. 20h.

Nantes, Loire Atlantique, Pays de la Loire, France

L'honorable correspondant à Nantes de ce blog, le conservateur Monsieur P a enfin pu écouter un concert à son goût, du Jazz qui swingue et fait danser dans les traditions d'avant-guerre mondiale (la 2e , pas la 1ère tout de même). Je laisse la parole à Monsieur P.

 

C’est avec beaucoup de retard que je chronique ce concert qui eut lieu le 27 mai 2016 à Nantes,   pour fêter la sortie du nouvel album de Sweet Screamin Jones «  The Chicago Sessions ».

 

Il y a une trentaine de personnes présentes  ce soir là dans la salle du Pannonica qui m’est maintenant familière, le Dany Doriz quartet est l’invité de la première partie , du premier set si vous préférez.  Le Dany Doriz quartet est composé de Pierre le Bot au piano, Philippe Dardelle   à la contrebasse, Jean-Pierre Chêne à la batterie et de Dany Doriz au vibraphone.. Chères lectrices, chers lecteurs de ce blog je ne vous explique pas ce qu’est un vibraphone puisque vous êtes des amatrices, des amateurs de jazz voire même des passionné(e)s de jazz.

 

Au début du concert un hommage est rendu à Benny Goodman, célèbre clarinettiste de Jazz américain. Dany Doriz communique beaucoup et avec humour.

 

Il y a peu de monde mais la salle participe, les gens dansent, c’est bien la première fois que je vois le public danser à un concert de jazz. (Vous allez me dire que je n’ai pas vu beaucoup de concerts non plus). En plus de jouer du vibraphone, Dany  Doriz joue aussi très bien du piano. Quelques morceaux Hamp’s Boogie woogie (hommage à Lionel Hampton) , Midnight sun ( hommage à Ella Fitzgerald).  J’ai l’impression d’être dans un club de jazz. Les spectateurs sont  aussi des acteurs de cette performance, les musiciens prennent du plaisir et donnent l’impression d’être dans les années 40.  Jumping at  the Woodside , un hommage à Count Basie . L’ambiance est au maximum.

 

La pause arrive, je précipite vers le bar et comme d’habitude je partage mes impressions sur la première partie du concert, j’entends cette expression «  c’est du vrai jazz » ( appellation d’origine non contrôlée).  Pour un profane comme moi, je dirai que c’est du jazz traditionnel opposé au jazz contemporain qu’apprécie l'auteur habituel de ce blog. Je prends une bière du Bouffay sympathique quartier du centre de Nantes (A consommer avec modération même à Nantes).

 La deuxième partie est composée des artistes suivants .

 

 

Pierre Le Bot  Piano

Philippe Dardelle à la contrebasse

 Jean-Pierre Chêne à la batterie

Screamin Jones au chant et au sax alto

 Boney Fields à la trompette et au chant

Lectrices attentives, lecteurs éveillés, vous aurez noté que les leaders changent mais pas la section rythmique. 

Dés le début, ça swing, c’est du jazz traditionnel dansant.  «  I want a little girl » j’ai l’impression d’être à La Nouvelle-Orléans . Il y a ensuite «  the viper » , «  just a gigolo » par exemple.  La salle participe et danse, les titres s’enchaînent sans commentaires, est-ce si important ? L’important n’est-il pas d’écouter ou de danser plutôt que de savoir les titres? Dany Doriz revient avec son vibraphone, et tous les musiciens font le bœuf pour la  grande joie des spectateurs présents dans la salle du Pannonica.  Le temps passe vite à écouter ce type de musique. Je trouve dommage qu’il y ait eu si peu de public, à croire que ce type de jazz n’intéresse pas grand monde. Moi qui suis plutôt « old school », je passe un très bon moment avec un type de jazz qu’il me plaît. Si Dany Doriz revient, je serai sûrement dans la salle tant cela m’a plu.

 

À bientôt pour de nouvelles chroniques

 

Monsieur P 

 

 

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Isabelle Olivier sur sa harpe perchée

Publié le par Guillaume Lagrée

Isabelle Olivier

" Don't worry be harpy "

Théâtre du Marais. Paris.

Dimanche 25 septembre 2016. 19h.

Isabelle Olivier: harpes, voix, direction du public

Vives lectrices, vivants lecteurs, même si vous n'avez pas lu " Le baron perché " d'Italo Calvino ( " Il barone rampante " in italiano), écoutez ce qu'en fait la harpiste Isabelle Olivier.

Rappelons l'argument comme disent les Italiens. Le 15 juin 1767 le baron Côme de la Verse du Rondeau ( Cosimo del Vasco del Rondo en VO) décide de monter sur un arbre et de ne plus jamais en descendre. Depuis les arbres, il séduit des femmes, correspond avec le monde, se bat pour la Liberté et discute avec Napoléon Bonaparte. C'est une fable philosophique sur la posture d'observateur de l'écrivain et son (dés)engagement politique. En effet, Italo Calvino (1923-1985) l'écrivit en 1957, un an après avoir rompu avec le PCI suite à la répression par l'Armée rouge de l'insurrection de Budapest.

Isabelle Olivier part de cet argument pour créer son opéra bouffe, nous emmener en voyage avec le comte.

Lors de la représentation du dimanche 25 septembre à Paris, au théâtre du Marais, elle était seule sur scène avec 2 harpes, une grande et une petite, sans micro. Elle joua, nous fit jouer avec des instruments qu'elle nous distribua, chanter, battre la mesure, siffler. Bref, elle fit du public son orchestre avec humour, empathie, fantaisie et sensualité. Nous étions peu nombreux mais nous savions que nous étions les heureux élus.

Les représentations antérieures et postérieures étaient forcément différentes puisqu'elle joue seule, en duo, en trio, en quatuor ou plus si affinités. 

La réussite de ce spectacle dépend aussi du public. Des pisse freins, comme disait mon grand-père pour qualifier les avares, ne peuvent que lui nuire. Il faut venir les oreilles, le coeur et l'esprit grand ouverts, prêts à participer et non seulement à consommer. Vous n'êtes pas face à un écran mais face à une femme, vivante et vibrante.

Isabelle Olivier recrute hommes et femmes de bonne volonté pour donner à ce spectacle une dimension cosmicomique plus grande encore. Don't worry, be harpy!

 

 

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Flute fever emballe l'Atelier du plateau

Publié le par Guillaume Lagrée

Flute Fever

Paris. Atelier du Plateau

Samedi 24 septembre 2016. 20h.

Flute Fever est composé de

Michel Edelin: flûtes, voix, compositions, direction

Sylvaine Hélary: flûtes, voix, compositions

Ludivine Issambourg: flûtes, voix, compositions

Peter Giron: contrebasse, voix

John Betsch: batterie, voix

Concert de sortie de l'album " Kalamania " chez Rogueart.

Lectrices bienveillantes, lecteurs magnanimes, je suis au regret de vous annoncer que les notes que j'ai prises lors du concert du quintet Flute Fever à l'Atelier du Plateau le samedi 24 septembre 2016 sont totalement illisibles même pour moi qui les ai écrites.

La présente chronique sera donc basée sur mes souvenirs et rien n'est moins fiable que des souvenirs sans trace écrite. N'importe quel officier de police judiciaire ou juge d'instruction vous le confirmera.

Ce dont je suis certain c'est que le groupe était disposé de la manière suivante, vu de la salle, de gauche à droite: Sylvaine Hélary, Ludivine Issambourg, Michel Edelin, Peter Giron, John Betsch. Le groupe est presque paritaire et nul ne peut prétendre que l'égalité républicaine entre hommes et femmes n'y est pas respectée tant il est soudé et tant chacun y a droit à la parole.

Autre souvenir certain: il n'y avait aucun microphone dans la salle. Le défi était donc pour le batteur. Comment allait-il adapter son volume sonore à 3 flûtes et une contrebasse? Il a trouvé le truc tout de suite. John Betsch is the best! Je l'ai d'ailleurs remarcié après le concert pour son fréquent usage des balais, ustensile en voie de disparition chez les batteurs comme j'ai pu le constater avec Jean-Claude Montredon dans le trio Biguine Reflections d'Alain Jean-Marie et chez Joe Farnsworth dans le trio d'Harold Mabern. Sans balais et sans prise porte plume, un batteur n'est pas un batteur de Jazz. Batteur peut-être mais de Jazz, certainement pas.

3e souvenir certain: 3 compositions neuves furent jouées ce soir là. Il fallait bien se lancer. Cela sonnait moins coulé que les compositions de l'album mais cela avait le mérite de la fraîcheur.

Peut-être aussi n'y eut-il pas assez de tutti et trop de soli de flûtes mais c'est ainsi que les artistes avaient envie de jouer, d'exprimer leurs personnalités. Même en fermant les yeux, même en n'étant pas flûtiste, vous entendiez la différence entre Michel Edelin, Sylvaine Hélary et Ludivine Issambourg.

Quant au soutien de la rythmique, est-il encore besoin de souligner l'intelligence du jeu de Peter Giron et de John Betsch? Avec un énorme son de contrebasse et un doux son de batterie, l'équilibre se trouvait sans amplification. L'électricité était dans l'air, pas dans des câbles.

Pour finir, " Obsession " avec son refrain " We all should be obsessed by true love and freedom " (" Nous devrions tous être obsédés par le vrai amour et la liberté " ), slogan politique auquel j'adhère sans réserve. Aucun candidat primaire ne le reprendra.

En illustration audiovisuelle de cet article, un précédent concert de Flute fever avec une version de " Le chant du faune fou ", morceau qui fut joué ce soir là à l'Atelier du plateau et qui figure sur l'album " Kalamania ".

La photographie de Peter Giron est l'oeuvre du Suprême Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Peter Giron par Juan Carlos HERNANDEZ

Peter Giron par Juan Carlos HERNANDEZ

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